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rebelles. liam hemsworth
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 [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...

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MessageSujet: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeSam 31 Mai - 12:39


Tes mains sont moites. C'est la première fois que tu vas participer à une expédition contre le Capitole. Elle ne doit pas durer bien longtemps, et il ne doit pas y avoir de témoins. Comme à chaque fois, il y aura des prisonniers. Des habitants du Capitole ramenés de force jusqu'au District 13. La suite, tu ne l'a jamais su. Et sans doute tu ne le saura jamais. Tu sais juste que les ordres de tes supérieurs sont clairs : si tu vois un témoin, ramènes le. Donnes le à ceux chargés de les récupérer, et ne t'occupes pas de la suite. Et si le témoin résiste, ou essaie de crier, tues le. Sans pitié. Comme les alliés du Capitole. Ils te le rabâchent souvent. Ils ont tué Elizabeth, sans aucune pitié. Et même si elle est revenue, ils ont détruit Alexiane. Ils l'ont vidées de tout ce qu'il y avait de bon en elle.

« Allez le cadet, on y va. »

Tu jettes un regard à l'homme qui s'approche de toi. Ton supérieur. Celui qui t'a recruté. Et celui qui va t'apprendre les choses à savoir sur la rébellion et leurs actions. Sur leur combat contre la dictature du Capitole et la misère des Districts. Le départ de ta sœur et son arrivée dans ta vie ont allumé la flamme qui sommeillait en toi depuis toutes ces années. Dès ton plus jeune âge, tu savais que tu finirais par te battre contre eux. Sans que tu n'oses jamais franchir le pas. La sécurité de tes parents et de tes sœurs, voilà ce qui te retenait. Mais aujourd'hui ? Tu n'as plus grand chose à perdre. Tes parents sont morts. Elizabeth est morte. Alexiane est..., perdue. Alors tu te jettes à corps perdu dans la bataille. Sans te poser de question. Sans chercher à savoir ce qu'il se passe dans le District 13. Tu n'es qu'un pion sur l'échiquier. Et tu sais pertinemment que ta perte ne dérangerait pas tant que ça les rebelles. Finalement, sont-ils si différents du Capitole ?


La marche est longue. Du District 11, il vous est impossible de prendre le train. Trop de gardes, trop de risques. Alors vous traversez à travers la campagne, en évitant les rondes de sécurité du Capitole. Il vous faudra plusieurs jours pour y parvenir, et peut-être plus pour rentrer. Tout ce que tu espères, c'est qu'il n'y aura ni prisonniers ni morts. Votre action est censée toucher le gouvernement, et non les habitants. Finalement, tu es peut-être l'un des moins extrémistes des rebelles. Seule la chute de ce gouvernement perfide et corrompu t'intéresse. Tandis que d'autres veulent se venger tous les privilégiés. Veulent inverser la tendance. De là à maintenir les Jeux et y envoyer les habitants du Capitole ? Certains en seraient capables.


*

« La mission est plutôt simple. On y va, on visite quelques baraques. S'il y a des gens, ils nous suivent. De gré ou de force. »

Les mots résonnent dans ton oreille. Tu pensais juste piller quelques maisons et repartir, sans que personne ne s'en aperçoive. Et finalement, il ne s'agit pas que de ça. La principale de ta présence ici, c'est le kidnapping. Le pillage est secondaire. Ils veulent chercher les habitants du Capitole jusque dans leur lit. Certains essaieront de se défendre. Et malheureusement pour eux, ce sera la dernière chose qu'ils feront. Tu fais attention aux consignes de ton mentor. Tout juste l'entends-tu te dire de prendre cette direction et de fouiller deux ou trois maisons. Pas plus. Tu ne dois pas attirer l'attention des gardes. Et tu ne dois pas hésiter à couper court à tout risque d'alerte. Capturer ou tuer, telle est ta mission.

Tu traînes dans les rues de la ville, évitant les patrouilles. Tu n'as pas le droit d'être ici. Et tu sais ce que signifie une arrestation. La mort. Ton père a été tué pour un simple vol. Quand serait-il si tu étais inculpé pour intrusion, enlèvement et vol ? Tu frissonnes à cette seule idée. Caché dans une ruelle, tu jettes un regard de chaque côté. Personne. Tu es seul, perdu dans les rues du Capitole. Seul ? Pas vraiment. Tu remarques à peine la présence non loin de toi. A peine une silhouette. Instinctivement, tu mets la main sur ton arme. Tuer ou être tué...



Dernière édition par Avery Hawthorne le Sam 31 Mai - 15:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeSam 31 Mai - 15:00







Bambi prit une inspiration, déposa l’archet sur la petite table, à côté d’elle, et posa son violon sur ses genoux, admirant la finesse de ses courbes, la délicatesse du bois verni, les deux lettres gravées dans le marron si beau. B. P. Son nom. Ses initiales. Elle frôla du bout des doigts le B., puis le P., emplie de mélancolie et de nostalgie. Quand elle voyait son nom, irrémédiablement, c’est le prénom de sa sœur qui lui revenait en mémoire. Elle n’avait toujours pas accepté son départ, deux ans et demi après. C’était un abandon. Ruby l’avait abandonnée, préférant la cause rebelle à sa sœur malade, incapable de sortir de chez elle sans convulser, hurler de terreur à l’idée de se retrouver seule, dans la foule, n’importe où, où elle se sentirait en sécurité. C’était pour cette raison que jusqu’à ses seize ans, elle n’avait réussi à passer le portail de sa propre maison. Sans doute était-ce pour cela que sa sœur ne l’avait pas emmenée dans sa fugue. Elle l’aurait ralentie. Une larme roula sur sa joue. Elle aurait pu être forte. Pour Ruby, elle aurait pu arriver à s’enfuir. Mais sa sœur jumelle ne lui en avait pas donné l’occasion. Elle ne lui avait pas donné l’occasion de le prouver. Alors elle était partie, abandonnant Bambi.

Seize ans. Seize ans avant qu’elle puisse aller dans le Capitole sans trembler. Elle tremblait encore, mais la douleur s’atténuait. Et puis, elle avait été agressée, et son monde s’était une nouvelle fois effondré, tel un château de cartes. La brise l’avait détruit. Elle avait hurlé ses maux, et le château de cartes s’était brisé. Pendant plusieurs mois, elle était restée enfermée dans sa chambre, les larmes dévalant ses joues, incapable de baisser les yeux pour regarder les bleus qui ne cherchaient plus à jouer à cache-cache sur son corps meurtri. Personne n’avait pu l’en sortir, et maintes fois, Silver était venue, puis repartie, une mine triste sur le visage. Elle n’avait rien pu faire. Bambi ne connaissait pas le nom de son agresseur, et même si Silver était prête à retourner Panem, cela n’aurait servi à rien. L’envie ne manquait pas, certes, mais elle n’y pouvait rien. Elle prit une inspiration, déposa son violon et son archet dans leur étui molletonné. Six mois qu’elle avait été agressée, et elle arrivait à peu près à sortir de chez elle, même si elle gardait sa timidité et sa peur, tremblant encore lorsqu’elle s’approchait d’un endroit trop sombre. Elle s’approcha de la fenêtre, les yeux perdus dans la beauté de la lune. Elle admira, pendant quelques secondes, sa lueur blafarde qui illuminait le ciel, contemplait la douceur du monde qui s’étalait devant ses yeux. Bambi s’approcha de son armoire. Elle devait aller chez Silver. Elle prit un short, un t-shirt à bretelles, ses bottines en cuir et une veste en cuir, qui la rendaient désirante, désirée, et innocente à la fois.

Elle sortit de chez elle, son sac sur l’épaule, et tenta de calmer ses tremblements. La nuit avait beau être là, il ne faisait pas froid, même plutôt chaud. Un petit sourire sur les lèvres, elle commença à marcher, passant dans les rues sombres et silencieuses. Parfois, elle sentait des bruits et s’arrêtait, pour ne repartir que quelques secondes après. Elle aurait pu être effrayée. Elle aurait pu ne pas sortir, dire à Silver de la rejoindre chez elle. Mais elle avait voulu affronter cette peur qui la rendait si chétive, si frêle et fragile. Un bruit. Bambi se retourna, fixant l’obscurité. Elle sentit la sécurité d’une arme s’abaisser, et se figea, le sang glacé, d’un seul coup. Voilà, ça recommençait. Bambi se mit à trembler. « Il y a… il y a quelqu’un ? » Elle serra les dents, n’apercevant qu’une ombre, qu’une silhouette dans la pénombre, dans cette ruelle. « Qui êtes-vous ? » Elle recula de quelques pas, espérant qu’il ne l’ait pas vue. Espérant qu’il soit gentil. Espérant qu’il ne lui ferait rien. Mais Bambi Poezyn n’avait jamais eu de chance.
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeSam 31 Mai - 15:45


Six mois. Il t'a fallu six mois avant d'être considéré comme prêt. Six mois d'entraînement, d'attente. Tu te souviens encore de la détermination qui t'animait à l'époque. Lorsque ta sœur étaient encore dans l'Arène, et qu'elle risquait d'y laisser la peau à chaque minute. Tu te souviens encore lorsque cette détermination a été multipliée par le retour d'Alexiane. Complètement brisée, silencieuse. Et, quelque part, devenue totalement folle. Terminés, vos jeux d'enfant. Terminées, vos discussions et chamailleries. Elles ont commencé à prendre fin lors du départ d'Elizabeth, ont continué à la mort de tes parents. Et ont totalement disparues quand Alexiane a été tirée au sort. Lorsque personne n'a prit sa place. Lorsque tu l'as laissée se faire enlever par les pacificateurs. Lorsque tu as laissé le Capitole l'envoyer à la mort. Depuis cette date, tu as son état sur la conscience. Si seulement tu avais pu faire quelque chose ce jour-là, plutôt que d'attendre son départ. Peut-être n'en seriez-vous pas là aujourd'hui. Mais ce qui est fait ne peut être défait, et tu continues de vivre. Ton unique but désormais est de vaincre le Capitole. De détruire tout ce qu'il a construit. Et d'offrir une vie meilleure aux habitants de Panem.

Autour de toi, tu entends vaguement quelques tentatives de cris. Des cris qui sont vite masqués. Tu sais pertinemment que certains d'entre eux sont morts. Tués par les rebelles. Tu ne veux pas de ça. Tu n'as pas rejoint la rébellion pour avoir le sang d'innocents sur tes mains. Tu en as déjà suffisamment assez. Ta sœur disparue à cause de ta lâcheté. Tes parents morts à cause de ton incompétence. Et cette jeune femme ? Sa silhouette s'affine, elle n'a pas l'air d'être un véritable danger pour toi. Et elle n'a pas hurlé. Devrais-tu également avoir son sang sur tes mains ? Ou devrais-tu tout simplement disparaître, la laisser seule ici ?
Non. Tu ne peux pas la laisser ici alors que des idiots courent les rues pour enlever ou tuer des gens.

« Il y a... Il y a quelqu'un ? »

Tu sers les dents, la main toujours posée sur ton arme. La sécurité est enlevée. Il te suffit d'appuyer sur un bouton, et cette situation sera terminée. La jeune femme ne cherchera plus à savoir s'il y a quelqu'un. Après tout, tu ne sais rien d'elle. Ton mentor te l'a suffisamment dit. Tu ne peux pas savoir si elle est activement liée au gouvernement et ou si elle aussi subit cette dictature. Non, selon ton mentor, le Capitole ne subit rien. Ils vivent dans le luxe, l'opulence. Tandis que vous crevez tous les uns après les autres ; par la faim, par le froid. Par les pacificateurs.

Tu restes silencieux. Elle ne voit toujours pas ton visage, et sans doute ne s'approchera-t-elle pas plus de toi. Mais tu sais que d'autres seront bientôt là, si ce n'est la ronde de sécurité. Tu n'aimes pas te retrouver dans ces situations là. Celles où tu dois choisir rapidement entre ôter une vie ou la maintenir. Tu ne sais pas ce que tu dois faire. Partir, la tuer, ou l'enlever ? Et si tu l'enlèves, c'est pour la délivrer aux rebelles. Pour l'emmener au District 13. Où il lui y arrivera dieu-sait-quoi.

« Qui êtes-vous? »

Sans doute pas un Capitolien. Tu n'en as pas les vêtements. Tu n'en as sûrement pas l'odeur. Et un habitant du Capitole ne doit pas souvent se promener en pleine nuit, une arme à la main. Tu n'oses pas trop parler. Mais si elle hurle, elle attirera une armée de pacificateurs. Et tous tes petits camarades auront vite fait de s'éparpiller avant de disparaître. Te laissant seul face à la justice de Snow. Le seul que tu veux réellement voir mourir. Ce vieux bâtard.

Un regard de chaque côté, et tu te diriges vers la silhouette. Ta décision est prise, et tu ne comptes pas revenir là-dessus. La tuer est impensable. La laisser parler l'est tout autant. Il ne te reste plus qu'une solution, la ramener avec toi. Faire en sorte qu'elle ne parle pas. Pour ton bien. Pour celui d'Alexiane. Tout ce que tu fais, c'est pour elle après tout. La malheureuse. Elle était simplement là au mauvais moment. Et pour cela, elle devra finir sa vie au District 13. Sous terre.

« Personne. Viens. »

Tu lui attrapes le poignet. Et son visage apparaît. Elle est jeune. Peut-être aussi jeune qu'Alexiane. Et pourtant, elle ne semble pas aussi détruite que ta sœur. Elle ne semble pas avoir vécu le cauchemar qu'a vécue ta sœur. Elle ne semble pas être devenue une coquille vide. Une seconde d'hésitation. Comment peux-tu agir de la même façon que le Capitole ? Comment peux-tu infliger ce qu'ils ont infligé à ta sœur ?
Après ce qui te semble avoir été une éternité, tu entends un coup de feu. Le signal. Tout le monde doit quitter le Capitole. Toi aussi. Et tu te retrouves là, sans savoir quoi faire. Un nouveau regard autour de toi, et tu t'enfonces dans la ruelle. Une main sur sa bouche, pour l'empêcher de hurler.

« Tu as entendu le coup de feu ? Ce sont des rebelles. Tu vas devoir me suivre. Crois-moi, je ne te veux pas de mal. Mais si tu cries ou que tu avertis quelqu'un, je devrai t'envoyer avec eux. Et tu ne veux pas être captive des rebelles, n'est-ce-pas ? »

Un autre coup de feu t’interrompt. Et celui-là n'était pas prévu. Une goutte de sueur perle sur ta joue. Les pacificateurs ? Ce qui voudrait dire que tu ne peux pas retourner au point de rendez-vous. Tu vas devoir trouver un autre chemin. Tu vas devoir te débrouiller pour quitter le Capitole. Avec une prisonnière.

« Suis-moi en silence, et je te promets que tu ne souffrira pas, et que tu rentrera rapidement chez toi. J'ai juste besoin de ta coopération. »

Lentement, comme si tu anticipe un cri, tu retires ta main de sa bouche. Elle est sans doute plus jeune qu'Alexiane. Et quelque part, tu regrettes déjà ce que tu t'apprêtes à faire. Cette fille n'a rien fait pour mériter ça. Et tu sais pertinemment qu'elle n'est pas une membre active du Capitole. Son regard n'a rien de perfide. Il ne montre que la peur.
Sans un mot de plus, tu tires son bras pour la pousser à te suivre. Tu ne sais pas vraiment par où passer. Et tu sens déjà l'étau du Capitole se refermer sur toi. Tu t'immobilises aussitôt et te tournes vers la jeune femme.

« Comment tu t'appelles ? Quand je te parlais de coopérer... J'ai besoin que tu nous sortes de là. »

La sécurité de ton arme est toujours désactivée. Tu tentes un pari osé. Elle pourrait tout aussi bien t'amener chez les pacificateurs sans que tu t'en doutes. Mais c'est ta seule solution pour te sortir là. Les coups de feu continuent au loin, et tu sais maintenant que les rebelles se sont fait attrapés. Que tu es peut-être le seul survivant de votre raid.

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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeSam 31 Mai - 16:45



   
   
   

Elle savait que tout ne pouvait pas se passer comme elle le souhaitait. Il fallait que quelque chose se passe, ou Bambi n’aurait pas été Bambi. Ou la vie telle qu’elle était habituée à la vivre était effrayante, pleine de défauts, de malheurs. Et voilà que ça recommençait. Elle avait beau ne pas voir l’homme, dans cette ruelle mal famée, elle savait qu’il ne lui voulait pas que du bien. Elle savait qu’il n’était pas du coin, pas du Capitole. Elle le sentait. Il avait une arme. Et cela suffisait à lui glacer le sang d’effroi. Autour, le silence s’était estompé. Elle entendait nettement des cris. Un raid ? Si c’était bien un raid, alors elle se trouvait en face… d’un rebelle. Elle retint un hoquet de surprise et avala difficilement sa salive. L’arme était tout près. Elle la sentait. « Personne. Viens. » Il attrapa son poignet et elle se figea. La peur prenait le dessus sur tout le reste, peu à peu. Bambi aperçut son visage un court instant, alors que la lune n’en dévoilait que ce qu’elle voulait bien en dévoiler. Il était plus vieux qu’elle, mais pas très vieux non plus, sans doute la vingtaine et quelques années. Il plaqua une main sur sa bouche, et une larme coula sur sa joue, tombant sur la main du jeune rebelle. Ils se dirigèrent vers l’obscurité plus encore, et Bambi retint ses larmes, ses tremblements, sa peur. Un coup de feu retentit à travers le Capitole, mais Bambi n’eut pas le temps de se demander ce qu’il signifiait, car l’inconnu le fit pour elle. « Tu as entendu le coup de feu ? Ce sont des rebelles. Tu vas devoir me suivre. Crois-moi, je ne te veux pas de mal. Mais si tu cries ou que tu avertis quelqu'un, je devrai t'envoyer avec eux. Et tu ne veux pas être captive des rebelles, n'est-ce-pas ? » Elle secoua la tête avec un air terrorisé. Les tremblements reprirent, et elle serra les dents, restant toujours silencieuse, observant celui qui la menaçait avec un sentiment de frayeur.

Elle entendit le deuxième coup de feu sans vraiment le faire, et comprit dans les yeux de l’homme que ce n’était pas prévu. Elle-même n’était pas prévu, sans doute. Il avait simplement voulu faire son travail de rebelle, et elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Comme d’habitude. Elle se haïssait, ne pouvait que haïr son choix, son désir d’avoir été voir Silver à un tel moment. Elle savait que sa marraine allait lancer des recherches si elle disparaissait, et son nom allait peut-être lui valoir une bonne rançon ; heureusement que ses parents ne voulaient pas perdre une deuxième fois un de leurs enfants. Elle était certaine qu’ils paieraient. Mais pour le moment, le jeune homme ne parlait pas de rançon. « Suis-moi en silence, et je te promets que tu ne souffriras pas, et que tu rentreras rapidement chez toi. J'ai juste besoin de ta coopération. »

Elle hocha la tête, comprenant. Il enleva doucement la main qui lui bloquait la bouche, et elle inspira bruyamment plusieurs secondes, se réhabituant à respirer par la bouche. Elle aurait pu hurler, mais était totalement figée, n’arrivait pas à faire le moindre geste, à dire le moindre mot, sa gorge nouée comme jamais elle ne l’avait été auparavant. Alors, elle se laissa tout simplement faire. Elle se laissa faire quand il prit son bras et qu’ils sortirent de la ruelle. Elle se laissa faire lorsque soudain, il s’arrêta. Elle se laissa faire quand il attendit, écoutant le moindre bruit, tentant d’éviter les Pacificateurs qui devaient grouiller dans le Capitole, à présent. Elle se laissa faire, simplement, sans mot, subissant son sort comme elle en avait subi d’autres, avant. « Comment tu t'appelles ? Quand je te parlais de coopérer... J'ai besoin que tu nous sortes de là. » Elle toussa doucement, tentant de dénouer sa gorge. Il était mieux qu’il ne sache pas son nom. Les Poezyn étaient connus à travers tout Panem, et il aurait paniqué, elle le savait. Il n’était pas question qu’elle se mette en danger. Elle se concentra, atténuant la peur qui se lisait dans ses yeux, partout. « Bambi. » Un simple mot. Un simple prénom. Qui la définissait tellement.

Se sortir de là. Elle comprit, bien que son esprit soit embrumé, perturbé. Il voulait qu’elle lui montre une porte de sortie. Un moyen de sortir du piège du Capitole. Elle connaissait chaque rue, chaque ruelle, bien qu’elle ne les ait pas empruntés longtemps. Elle avait appris le plan de la ville. Elle en connaissait tous les endroits, comme sa poche. A côté de la ruelle où ils se trouvaient, elle entendit soudain des Pacificateurs et se rapprocha du mur, l’attirant vers elle. Il était beau. Elle venait tout juste de le remarquer, mais secoua la tête. Lorsque le bruit se dissipa, Bambi lui prit la main et prit la ruelle qui était à leur droite. Mais elle faisait du bruit. Non, ses talons. Elle les regarda, se questionnant. Devait-elle les enlever ? Peu importe. Elle prit toute une suite de chemins, plus petits les uns que les autres, fit signe à l’inconnu de s’arrêter, parfois, et reprit sa route. Finalement, ils finirent par arriver hors du Capitole, dans un petit champ en bordure de forêt. Elle se tourna vers le rebelle, et baissa les yeux, ne sachant plus ce qu’il attendait d’elle désormais.
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeSam 31 Mai - 17:29


Une mission banale. Tu te rends compte que ton mentor te connait bien mieux que ce que tu pensais. Il savait que tu n'étais pas de ceux qui voulaient atteindre la population. De ceux qui n'avaient aucun problème avec le fait d'enlever des innocents. Ni de les torturer ou les tuer. Et il a raison. Si tu savais ce qui t'attendait, tu n'aurais jamais participé à ce raid. Tu ne veux pas infliger ta douleur à ceux qui n'ont rien à voir avec. Et pourtant, te voilà au Capitole. Avec une jeune femme à ta merci. Tu pourrais la tuer, t'enfuir. Ou la laisser là. Ce serait en fait la meilleure solution. Elle ne connaît pas ton identité, et serait sans doute incapable de te décrire précisément ou de dire par où tu es parti. Mais tu as eu le malheur de prendre peur. Tes amis ont été attrapés, sans doute tués. Capturés, sûrement, pour donner des renseignements à Snow et ses amis. Tu es peut-être le seul encore en liberté, encore en état de marcher. Et te voilà avec une otage. Tu sais que dès l'instant où tu as posé ta main sur cette fille, ta vie est devenue bien plus dangereuse qu'avant. Jamais tu ne sera pardonné pour un tel acte. Et s'ils t'attrappent, ta meilleure destinée sera la mort.

Alors tu dois fuir. T'éloigner le plus possible de la capitale. T'éloigner des pacificateurs et de tous ceux qui pourraient te nuire. Et malheureusement, la jeune inconnue doit t'accompagner. Jusqu'où ? Jusqu'à chez toi ? Et ensuite ? Tu ne sais même pas ce que tu vas pouvoir faire d'elle. La perdre quelque part dans les Districts ? Non, tu serais incapable d'avoir sa mort sur la conscience. Tu sais qu'elle ne survivrait pas seule. Pas avec une éducation du Capitole. L'amener chez toi ? Non plus. Pas depuis que ta sœur est aussi..., instable. Tu essaies de réfléchir à tout ce qu'il est possible de faire. D'abord, quitter la capitale. Ensuite, le reste.

De toute façon, tu commences à perdre espoir. Toutes les rues se ressemblent, tu ne peux pas retourner au point d'arrivée. Et tu ne sais pas s'il y a d'autres sorties par ici. Tu vas avoir besoin d'aide. Et ton otage va devoir coopérer. Ou mourir ? Ou te faire tuer.

« Bambi. »

Ses yeux transpirent la peur. Comme les tiens, sans doute. Tu ne sais pas si elle l'a remarquée, mais tu es en proie à une peur immense. La peur de mourir. La peur d'échouer. La peur d'abandonner Alexiane, une nouvelle fois.
Sans un mot, elle t'attrape le bras et s'enfonce dans les ruelles. Es-tu réellement le kidnappeur ? Tu te contentes de la suivre, comme si tu étais la victime et que tu suivais aveuglément ton ravisseur. Elle t'emmènes chez les pacificateurs, c'est certain. Pourquoi t'aiderait-elle alors que tu l'as menacée d'une arme ? Ce n'est pas crédible. Et pourtant...

Et pourtant. Vous voilà dehors. Hors des murs du Capitole. Dans un environnement que tu connais mieux. Les étendues sauvages. Immenses. Désertes. Où seuls les rebelles et les overcrafts s'aventurent. Tu cherches des yeux un endroit discret. Où tu pourra réfléchir au futur proche. Au tien, et au sien.

« Tu vas m'accompagner encore un peu. On va devoir discuter toi et moi. Au sujet de... tout ça. »

Tu attrapes sa main pour la forcer à te suivre. Elle t'a sortie de là, mais tu doutes qu'elle accepte de te suivre aussi facilement. Elle s'aventure sans doute pour la première fois hors du Capitole. Et elle va apercevoir, sans doute pour la première fois de sa vie, ce qu'est la misère. La marche sera longue, sans doute plusieurs jours. Tu ne comptes pas retourner directement dans ton District, ni dans aucun autre. Les caches. Les idées recommencent à s'éclaircir. Tu peux l'enfermer dans l'une des cabanes abandonnées, essayer de la convaincre de ne rien dire. Puis la relâcher en lui indiquant la direction à suivre. Ou en l'emmenant auprès des pacificateurs du onzième. Tu aura toujours une excuse.


« Je me doutes bien que ce n'est pas le confort du Capitole. Mais au moins, tu sera en sécurité ici. »
La cabane est petite. Sans doute trop pour ses goûts luxieux. Le lit est à moitié cassé, le mobilier date de plusieurs années et rien ne semble avoir été utilisé depuis la dernière rébellion.
« Crois-moi. Il vaut mieux pour toi que tu restes à l'intérieur. Si je dois t'attacher, je n'hésiterai pas à le faire. D'accord ? »

Pour la première fois depuis ton départ du Capitole, tu as le temps de l'examiner. Sa jeunesse est flagrante. Bon sang, tu viens d'enlever une gamine. Voilà que tu viens sans doute de faire la pire connerie de ta misérable vie. Tu fais le tour de la chambre et tu récupères un verre d'eau. De l'eau potable, normalement.

« Bois. On va rester ici un petit moment. Tu as quel âge ? »

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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeSam 31 Mai - 23:32



   
   
   

Ce n’était pas tant la peur qui lui donnait des ailes. La peur la figeait sur place, l’empêchait de bouger ou de parler, mais ne lui donnait pas envie de marcher. La peur ne la faisait pas faire des conneries, comme aider la personne qui la menaçait avec une arme. La peur lui donnait des tremblements, des convulsions, selon la situation. La peur ne la stimulait pas, ne la rendait pas plus forte. La peur la rendait plus frêle encore qu’elle ne l’était déjà. Alors, pourquoi était-elle maintenant hors du Capitole, avec un rebelle qui n’avait pas fait sa mission correctement ? Dans une autre vie, elle aurait aimé être audacieuse et libre, elle aurait aimé pouvoir courir sans s’arrêter, respirer l’air pur d’une vie parfaite, elle aurait pu être tout ce dont elle avait rêvé. Dans une autre vie. Pas dans celle-ci. Dans celle-ci, elle était peureuse, incapable de faire face à ses peurs. Elle était la timidité, elle était l’enfance et la candeur. Elle était aussi la naïveté, vivante d’une lueur trop silencieuse. Et, avant qu’elle puisse réellement s’en rendre compte, ayant simplement suivi son instinct, et le plan de la ville qu’elle avait mémorisé, ils s’étaient retrouvés dehors. Elle porta sa main libre à sa bouche, retenant un cri de surprise. Il faut dire qu’elle n’était jamais sortie du Capitole, et ce qui s’étalait devant ses yeux la laissait sans voix. Elle n’y voyait pas grand-chose, la nuit ayant fait son chemin, mais elle devinait néanmoins l’éternité. L’infini de ces champs, l’étendue qui s’étalait devant elle. Il y avait là le monde, et elle n’en avait jamais eu conscience, jusqu’à aujourd’hui bien qu’elle connaisse les districts et les ait vus à la télévision. C’était tout nouveau, pour elle. Et cela lui faisait incroyablement peur. Elle enleva sa main, se retourna pour apercevoir le Capitole, derrière elle, alors que le jeune homme scellait son destin de simples mots, de simples mots innocents. « Tu vas m'accompagner encore un peu. On va devoir discuter toi et moi. Au sujet de... tout ça. » Et alors, elle songea que c’était peut-être la dernière fois qu’elle allait voir le Capitole. Elle contempla les tours qu’elle apercevait, derrière la muraille, avec une once de nostalgie. Elle ne voulait pas partir. Mais elle s’était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Comme à son habitude. Avant de partir, elle tira sur son bras pour se délivrer de l’emprise du rebelle, et sortit son téléphone de son sac. Il la regarda faire, curieux, mais elle ne savait pas s’il savait vraiment ce qu’elle était en train de faire. C’était étrange. Elle aurait pu le garder. Silver l’aurait retrouvée beaucoup plus rapidement. Mais elle savait que l’étranger allait souffrir, et même s’il l’avait kidnappée, elle n’avait pas envie de lui faire du mal. Quelque chose chez lui l’intriguait trop pour cela. « Il y a un… un traceur. Qui indique ma position géographique, et… et on peut me retrouver. » Elle respira, trop vite. Elle avait eu du mal pour arriver à sortir cette phrase. Elle prit le téléphone, enleva minutieusement la batterie et sa carte sim, et lança le téléphone, puis les trois composants dans un fourré dont elle devina la forme, un peu plus loin.

Elle ne savait pas depuis combien de temps ils marchaient. Les jours défilaient sans qu’elle ne puisse les compter. Parfois ils s’arrêtaient pour boire, manger un peu. Elle avait fini par enlever ses bottines et marchait pieds nus, les larmes roulant sur ses joues. Tout était si différent du Capitole. Et tout aurait pu être tellement pire. Elle aurait pu être attachée, incapable de faire autre chose que mettre un pied devant l’autre, mais elle avait la liberté de ses mouvements ; c’était déjà ça. Le jour et la nuit défilaient, les uns après les autres, et Bambi apprenait la dure vie des chasseurs. Ils ne mangeaient que très peu, presque pas, mais cela ne la gênait pas. Son estomac était minuscule, et elle n’avait pas faim. Elle n’en avait surtout pas envie. Elle ne savait pas où ils se trouvaient, mais elle imaginait qu’ils avaient passé de nombreux districts sans les voir, tant elle avait l’impression d’avoir marché. Elle avait des griffures sur les jambes, mais sa veste en cuir lui protégeait au moins le haut du corps. Et puis, au bout d’un temps qui lui parut bien trop long, ils finirent par s’arrêter.

La cabane était perdue au milieu des bois. Il n’y avait rien autour que le silence et le hululement si monotone des hiboux. Bambi poussa un soupir, se demandant à combien de kilomètres elle se trouvait de sa famille. Elle observa sans sourciller l’intérieur, le lit miteux et regretta son lit à baldaquin qu’elle trouvait si confortable du Capitole. « Je me doute bien que ce n'est pas le confort du Capitole. Mais au moins, tu seras en sécurité ici. » Elle leva les yeux et croisa les siens, et rougit instinctivement, baissant les yeux en signe de soumission. Car elle ne savait faire que ça, se soumettre. « Crois-moi. Il vaut mieux pour toi que tu restes à l'intérieur. Si je dois t'attacher, je n'hésiterai pas à le faire. D'accord ? » Elle hocha la tête, avalant sa salive. « Oui. » Elle voulut connaître son prénom, connaître qui l’avait kidnappée et retirée ainsi de sa vie paisible qu’elle n’avait finalement pas tant voulu quitter. Elle voulut connaître son prénom, connaître le nom qu’elle allait donner à Silver dès qu’elle pourrait rentrer. Elle voulut connaître son prénom, connaître sans doute la dernière chose dont elle se rappellerait avant de mourir, parce qu’elle le sentait, elle allait mourir ici. Mais elle avait été épargnée. Elle aurait pu mourir ailleurs, dans le district treize, dans une ruelle sombre du Capitole, sans personne pour la prendre dans ses bras et la rassurer. Ce dont elle avait cruellement besoin, à cet instant.

Il lui apporta un verre d’eau, que Bambi accepta volontiers, n’en buvant qu’une petite gorgée. Elle devait économiser ses forces si elle voulait sortir d’ici vivante, bien qu’elle ne se croit pas capable de passer outre le rebelle. « Bois. On va rester ici un petit moment. Tu as quel âge ? » Elle lui rendit le verre, mais au lieu de répondre à sa question, se dirigea vers le lit. Elle se coucha dessus, du côté du mur, ne pouvant ainsi pas le voir, lui et ce regard qui la brûlait de l’intérieur, lui et cette douceur qu’elle devinait en lui alors que lui ne la voyait pas, et se roula en boule, laissant le silence bercer ses larmes. Et, à ce moment, peu lui importait la dureté du matelas, l’inconfortable. Elle ne pensa plus à rien et laissa seulement les larmes dévaler ses joues.
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeDim 1 Juin - 8:25


Quelle situation étrange, n'est-ce-pas ? Tu viens de prendre une habitante du Capitole en otage. Pour la première fois de ta vie. Et pourtant, c'est elle qui t'a sorti du Capitole en vie, et c'est elle qui a retiré le traceur qui aurait pu remonter jusqu'à vous. Quelque part, tu as presque l'impression qu'elle fait partie de ton mouvement, qu'elle aussi est une rebelle. Ou qu'elle n'attendait que ça, de pouvoir quitter l'enceinte du Capitole. Par lassitude ? Par curiosité de voir les Districts ? Non, c'est impossible. Pourquoi ces riches à qui il ne manque rien auraient-ils envie de voir la misère dans laquelle tu vis ? Dans laquelle tout le monde vit ? Ce serait trop absurde que d'imaginer qu'elle est contente de quitter son petit confort. Elle l'a simplement fait par peur. Peur de toi, peur de ton arme. Par peur de mourir. Sans doute est-elle déjà en train de préparer sa mort. Elle doit te voir comme tel, un assassin et un traître. Ce que tu es. Car tu sais pertinemment que tes actions ont engendré des morts. Que tu y as participé, même indirectement. Et que tant que tu mènera ce combat, tu continuera d'y participer.

Les jours t'ont paru longs depuis votre départ du Capitole. Tu ne marchais pas aussi vite qu'à l'aller. Et tu avais tellement peur de voir arriver tout un bataillon de pacificateurs, prêts à te transformer en passoire. Et pourtant, rien de tout cela n'est arrivé. Tu es arrivé sain et sauf à l'abri, non loin du District 11. On peut dire que ton premier raid ne s'est pas exactement passé comme prévu. Tu n'as rien récupéré, et les autres rebelles doivent être tous morts ou emprisonnés. Tu espères juste qu'aucun d'entre eux n'aura la mauvaise idée de balancer ton nom. Après tout, tu as bien rejoins les rebelles pour leur solidarité face au gouvernement, non ?

Le confort est quasi inexistant ici. Une vieille cabane abandonnée, tombant en ruines. La cache parfaite pour éviter les patrouilles des pacificateurs. Mais tu sais qu'elle ne durera pas bien longtemps, qu'ils finiront un jour ou l'autre par débarquer ici. Et qu'il faudra de nouveau bouger, trouver un autre endroit. Et cet autre endroit ne sera pas chez toi. Tu vas devoir disparaître quelque temps, laisser ta sœur seule. Et espérer qu'elle ne fasse rien de stupide.

« Voilà le plan ; on va rester ici quelques jours, puis on ira ailleurs. »

Le plan. Est-ce vraiment un plan ? Depuis ton arrivée au Capitole, tu as agis sans aucun plan en tête. Tu n'as fais que réfléchir à des solutions à court terme. Et tu ne sais pas ce que tu fera de cet otage. Bambi. Au fond, tu ne veux pas vraiment avoir à la tuer. Elle t'a aidé. Ne t'a pas envoyé chez les pacificateurs. Et a abandonné la seule chose qui pouvait la localiser, et t'envoyer à la mort. Peut-être devrais-tu quand même l'attacher ? Par précaution.
Non, elle aurait pu tenter de s'enfuir tous les jours, lorsque le sommeil t'emportait. Elle aurait même pu récupérer ton arme et te foutre une balle dans la tête. L'histoire aurait été réglée, au moins. Et tu n'aurais plus à te soucier de quoi que ce soit. De la rébellion, de ta sœur. De cette jeune fille que tu as arraché à son domicile. Tu ne voulais pas prendre d'otage pour le compte des rebelles. Tu voulais faire ça dans les règles, sans toucher au innocents. Et pourtant, te voilà, dans une cache rebelle, avec Bambi. Ton otage. Ton premier otage.

« Dors un peu. La journée sera longue. »

Tu t'installes comme tu peux, adossé à l'un des murs. Après une longue hésitation, tu as quand même verrouillé la porte. Pas tellement pour lui éviter de fuir. Elle ne sait même pas qui tu es. Mais pour éviter que des intrus n'entrent dans la nuit. Qu'ils soient rebelles ou pacificateurs. La nuit est encore noire, et tu ne fais qu'apercevoir la silhouette de ton otage, roulée en boule sur le lit. Tu viens de détruire une vie. Pour rien.


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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeDim 1 Juin - 13:23



   
   
   

Étonnement, ainsi allongée sur ce matelas, Bambi ne pensait pas à ses parents. Elle ne pensait pas aux gens qu’elle avait quittés en partant du Capitole, agrippée par un inconnu qui n’avait eu d’autre choix que de la kidnapper. Elle ne pensait pas à Silver, pas à toutes ces personnes du Capitole qu’elle avait vus au moins une fois dans sa vie. Elle aurait pu, pourtant, il aurait été même tout à fait logique qu’elle pense à eux, dans cette cabane perdue au milieu de nulle part, dans cet enfer qui lui paraissait se refermer sur elle à mesure que le temps passait. Non. Bambi pensait à sa sœur. Elle se demandait où sa sœur était. Si elle était loin. Il lui semblait n’avoir jamais été aussi près de Ruby, et pourtant elle n’avait aucune idée de où ils se trouvaient. Elle savait pertinemment ce que sa sœur aurait fait, si elle avait été dans la même situation que Bambi. Mais Bambi était incapable de se faire passer pour sa sœur. Elle était trop forte, trop courageuse… trop audacieuse. Elle était son exact opposé, et Bambi ne savait pas faire comme si c’était sa jumelle qui était là, à sa place. Elle n’avait jamais su. D’elles deux, Ruby avait toujours été la plus forte. La plus déterminée, alors que Bambi était la fragilité, la candeur, l’innocence. Et depuis que Ruby était partie pour la rébellion, elle lui manquait. Comme si une partie d’elle-même avait disparue en même temps que sa sœur. Il lui manquait un bout pour être complète. « Voilà le plan ; on va rester ici quelques jours, puis on ira ailleurs. » Aller ailleurs ? Encore marcher, pendant combien de temps ? Elle ferma les yeux. Non, non, pitié. Les mots envahissaient son esprit. Elle voulait hurler, crier, se débattre, mais la force l’avait quittée et elle ne put que subir ses épaules qui se baissaient et s’élevaient alors qu’elle pleurait. Elle avait abandonné ses bottes depuis longtemps et jeta un œil vers ses pieds, dont le sang s’écoulait encore. « Dors un peu. La journée sera longue. » Elle ne se préoccupait pas du jeune homme, ne voulait pas savoir où il était. Elle entendit la porte claquer et la serrure se fermer. Piégée. Elle était comme l’oiseau en cage, comme le poisson pêché. Elle était prise au piège, dans un piège effrayant duquel elle ne sortirait peut-être pas vivante, malheureusement pour elle. Mais elle n’arrivait pas à dormir. Elle se releva un peu, tentant d’apaiser la douleur lancinante dans ses pieds, et s’appuya contre le mur, ramenant ses genoux contre elle, enfouissant sa tête dans le creux de ses jambes.

Elle était restée ainsi toute la nuit. Parfois, les hululements lui retiraient un hoquet de surprise, mais le rebelle ne se réveillait pas. Elle, elle était bien incapable de dormir. Elle voyait les heures passer, toutes plus silencieuses, toutes plus sombres les unes que les autres. Because the night is dark and full of terrors. Elle tremblait, ne pouvait calmer ses larmes, ses battements de cœur. Elle avait peur, plus que tout. Et puis le soleil se leva. Bambi n’avait pas bougé, ses jambes rapprochées d’elle, comme si elle voulait prendre le moins de place possible. Elle se demandait combien de temps ils allaient rester dans cette cabane, avant de changer. Elle se demandait si elle allait un jour revoir sa famille, et elle en tremblait de peur. Elle se posait mille questions dont elle n’avait aucune réponse. Elle se demandait pourquoi il avait choisi de s’engager dans la rébellion. Pourquoi il avait participé à ce raid. Parfois, elle le fixait, gênée et curieuse, et détournait le regard dès qu’elle croisait ses yeux. Elle était plus gênée que curieuse, en ces instants. Mais il était intriguant. Elle leva doucement les yeux, apercevant le soleil à travers la minuscule fenêtre de la cabane. Bambi ne savait pas depuis quand le jour s’était levé, mais cela devait faire un moment car il faisait très clair, à présent. Elle sécha doucement ses larmes, regarda ses pieds endoloris et plein de sang, ses égratignures sur les jambes, ses bleus, tout ce qui la rendait blessée, frêle. Elle avait mal partout, mais ne dit rien. Elle n’osait lui poser des questions qui l’auraient peut-être rendu plus vif et violent. Elle ne connaissait rien de lui, s’imaginait qu’il était à fleur de peau, agissait avant de réfléchir. Elle guetta le verre d’eau, qui était posé à l’autre côté de la pièce. Elle devrait se lever pour l’atteindre, et avait l’impression que marcher lui était impossible. Le rebelle était toujours adossé au mur, silencieux. Il la regardait un moment, puis semblait à nouveau perdu dans ses pensées, réfléchissant sans doute à la prochaine cabane où ils devraient aller. Bambi se glissa sur le côté, posant un pied sur le sol froid et dur, qui grinça doucement. Elle se leva, fit un pas, puis deux… et s’effondra sur le sol, ne sentant plus son poids. Ses pieds auraient pu la faire hurler, tant elle avait mal, mais elle serrait les dents et essayait de se relever, en vain. Elle jeta un regard empli de pitié à l’inconnu, implora son aide tel un faon blessé. « Aide-moi, s’il te plaît… »
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeDim 1 Juin - 16:12


Y a-t-il quelque chose de pire que l'ignorance ? Ne pas savoir ce qu'il y aura le lendemain. Ne pas savoir si tu survivra un jour de plus. Ou si tu finira dans une ruelle, assassiné dans le dos. Peut-être que tu vis ton dernier jour dans ce monde. Peut-être sera-tu assassiné dans ton sommeil par ta propre otage. Peut-être devrais-tu tout simplement la tuer, ne pas te charger d'un boulet. Ses pieds sont en sang, ses jambes écorchées. Elle ne peut sans doute plus marcher aussi vite qu'avant. Si elle parvient à rester sur ses jambes. Tu doutes de ses capacités, et tu sais que si tu ne t'en occupes pas, elle ne le fera pas. Trop habituée à vivre dans son confort, où le danger est inexistant, elle n'a jamais apprit à soigner ses plaies. Ou au moins, à soulager la douleur.

Tu restes assis, immobile. Tu sais qu'elle pose son regard sur toi dès qu'elle en a l'occasion. Et qu'elle évite méthodiquement le tien. Elle déborde de questions, tu le sens. Tu étais dans la même situation qu'elle lors du retour d'Alexiane. Débordant de question, sans jamais en poser une seule. Sans jamais oser lui rappeler les moments qu'elle a vécu dans l'arène. Et tu sais que, comme toi, Bambi n'osera pas poser ses questions. Parce que tu n'as pas vraiment eu l'air très au courant de ce que tu faisais, parce que tu ne sembles pas avoir de plan, parce que tu sembles plus réagir qu'agir. Et quelque part, tu comprends ses réticences. Tu restes son ravisseur, un agent du camp ennemi. Un traître. Un monstre. Va savoir quelles conneries le Capitole raconte sur ton compte. Sur celui de tous les rebelles.

Et enfin, pour la première fois depuis votre arrivée, elle semble décider à bouger. Tu la fixes attentivement, attendant ce moment qui finira forcément par arriver. Celui où elle chutera sous son propre poids, ses jambes incapables de la porter. Et il arrive bien plus vite que ce que tu pensais. Tu ne réagis pas immédiatement lorsqu'elle s'écroule. Et, l'espace d'un instant, tu revois Alexiane s'écrouler dans l'arène. Lorsqu'elle a arraché le dernier souffle de son adversaire. Lorsqu'elle est devenue vainqueur des Jeux.

« Aide-moi, s'il te plaît... »

Elle te sort des pensées dans lesquelles tu t'étais enfermé. Ces pensées où tu es présent dans l'arène, à côté de ta sœur, sans même pouvoir l'aider. Sans même pouvoir la relever. Ces pensées où tu te rends compte que, finalement, tu as réellement abandonné l'être le plus cher à tes yeux. Que tu aurais pu te battre, ou fuir avec elle. Tu aurais du fuir avec elle, vivre dans les bois. Cachés de tous. Elle t'aurait suivi. Comme Bambi t'a suivi depuis votre départ du Capitole.

Tu te lèves finalement, alors qu'elle en est presque à te supplier. Elle n'est qu'une inconnue à tes yeux. Une inconnue de l'âge d'Alexiane, ou pas loin. Et tu ne veux pas être celui qui reste immobile à chaque fois. Celui qui se contente de regarder, impuissant. Tu passes l'un de tes bras derrière la nuque de ton otage, tandis que l'autre se glisse sous ses jambes. Sans effort, tu la soulève du sol pour la reposer sur le lit. Tu n'espérais rester qu'un jour ou deux. Voilà que tu devra sans doute rester un peu plus longtemps.

« Ne bouges pas. »

Tes mots sonnent comme un ordre. Peux-tu réellement te permettre de donner un ordre ? Sans doute, oui. Tu es le preneur d'otage, après tout. Mais tu viens de mettre le doigt sur ta faiblesse. Tout, absolument tout, te rappelle tes soeurs. L'enlèvement de Bambi, ses blessures. Son air blessé. Et tout te donne envie d'achever Snow toi-même, quitte à y laisser ta peau. Quitte à réellement abandonner ta seule famille.
Tu attrapes le verre sur la table avant de le donner à la demoiselle. Si elle s'est levée, ce doit être pour ça. Pas pour s'enfuir. Pas dans son état. Sans un mot pour ton otage, tu te diriges vers un vieux meuble. Puis un autre. Tous paraissent vides, mais tu finis enfin par trouver ce que tu désires. Une sacoche. Tu retournes auprès de Bambi en lui ordonnant de se coucher. Tu n'as jamais soigné qui que ce soit. Et tu te rends compte que tu ne sais même pas vraiment comment faire. Tu as toujours fais partie de ceux qui se blessaient et se faisaient soigner.

Du gel. Tu n'espérais pas trouver un tel cadeau ici. Et tu comprends pourquoi tu as rejoins les rebelles. Pourquoi les raids sont indispensables. Maladroitement, tu appliques le gel sur ses jambes, ses pieds. Finalement, elle sera bientôt sur pied. Tandis que tu reposes ses jambes, tu t'installes sur le lit.

« Si tu as des questions, n'hésites pas. Et je suis pas un assassin. »

C'est peut-être maladroit de dire ça comme ça. Mais tu sais très bien qu'elle le pense. Qu'elle s'imagine mourir ici. Mais ce n'est pas le cas, et tu espères la rassurer un minimum. Tu te lèves pour te diriger vers le sac que tu avais à l'épaule, lors du raid. Ce sac qui devrait être rempli à l'heure actuelle. Et qui ne contient que quelques biscuits secs et produits de ton district. Ce n'est pas le meilleur des repas, du moins pour elle. Pour toi, c'est presque un diner luxueux. Tu t'installes de nouveau à côté d'elle avant de lui donner un biscuit.

« Il n'y aura que ça à manger aujourd'hui. »

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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeDim 1 Juin - 16:56



   
   
   

Elle entend Ruby lui répéter la même phrase, encore et encore. L’espoir est la seule chose plus forte que la peur. C’est comme un rêve qui se répète. Incessant. Mais Ruby n’a jamais dit ces mots. Ils ne sont jamais passés dans sa bouche. Elle les a écrits. Dans sa lettre d’adieu. Ce n’étaient pas ses derniers mots, mais Bambi n’a jamais oublié la phrase. Elle est ancrée dans son esprit innocent, elle nage dans le flot d’une peur panique, elle coule dans un désespoir mal caché. Et Bambi danse au gré de cette rivière qui hurle, elle évite les vagues d’un océan qui crie, d’une tempête qui détruit tout derrière son passage, elle se heurte au bruit d’un monde qui meurt peu à peu. Elle apprend à vivre dans un monde où l’espoir n’a plus sa place. Dans un monde où la rébellion se bat comme elle le peut, dans un monde où la loi du plus fort règne, régente d’une planète qui dépérit. Et Bambi voit sa sœur, elle l’aperçoit, et plus rien ne semble important d’autre que la serrer dans ses bras. Se blottir au creux de son cou, oublier la faim, la peur, le froid. Oublier le mal et le sombre, ne faire signe qu’au bonheur, aussi incertain soit-il. Mais tout est sombre soudain, la nuit se réveille, engloutit le monde. Et Ruby disparaît.

Bambi ouvre les yeux. Elle est allongée sur le lit, n’est plus effondrée au sol. Il l’a aidée. Elle cache tant bien que mal son espoir, cet espoir qu’elle avait mis sous clé, croyant qu’il allait simplement la regarder tomber sans l’aider. Mais il l’a aidée. « Ne bouges pas. » Elle hoche la tête. Elle ne bougera pas, pas en étant tombée ainsi, pas après cette chute. Peu importe que ce soit un ordre, peu importe la façon dont il a parlé, peu importe cette dureté qu’il se donne. Il l’a aidée et ça lui suffit. Bambi a arrêté de pleurer, et ses yeux regardent la cabane clairement maintenant qu’ils ne sont plus embrumés par les larmes. Et même si tout est petit, si tout est si inconfortable, elle se surprend à apprécier l’exigüe de la cabane, sa petitesse. Elle n’est pas claustrophobe, Bambi. C’est bien une des peurs qu’elle se refuse d’avoir, même si elle en a bien d’autres. Il lui tend le verre, qu’elle prend en le remerciant silencieusement, avant d’en boire quelques gorgées. L’eau a beau être tiède, cela ne la dérange pas ; elle boit, encore et encore, elle boit jusqu’à en finir le verre, jusqu’à être apaisée, elle boit comme elle n’a jamais bu. Elle boit, et malgré elle, quelques-unes de ses peurs partent avec l’eau, coulent ailleurs. Dans un monde loin du sien. Elle le regarde s’affairer, chercher dans les meubles.

Et la sacoche signe le pardon. Elle se couche, lui obéissant sans le moindre mot, et elle fixe ses yeux, la curieuse enfantine, elle le fixe. Il est beau. Elle ne l’a pas remarqué parce qu’elle ne voulait pas le voir, parce que les larmes le lui cachaient, mais il est beau. Sans doute plus vieux qu’elle, mais peu importe, c’est lui qui l’a kidnappée ; pas l’inverse. Bambi n’en serait jamais capable, elle le sait. Il sort une petite bouteille du sac, et même si elle n’en a jamais mis, elle en devine le contenu. Il lui en met, partout. Sur les jambes, les pieds, et Bambi se laisse faire avec une once de peur. Elle a peur qu’il lui fasse mal, mais est surprise lorsqu’elle découvre des mains douces. Il est doux. Il ne cherche pas à lui faire mal, ou à la blesser, veut seulement la soigner. Alors, elle ne dit rien. Elle attend simplement, et la douleur se calme aussitôt, même si ses pieds sont toujours rougis de sang et ses jambes égratignées. Mais elle n’a plus la douleur, cette douleur aigüe, et ça lui suffit amplement. Il se met à côté d’elle, ne la regarde pas, et elle fait pareil. Elle regarde droit devant elle, sans bouger. Figée. « Si tu as des questions, n'hésites pas. Et je suis pas un assassin. » Elle ne sait pas si elle en a un jour douté, en vérité. S’il avait été un assassin, elle serait déjà morte. Depuis longtemps, elle le sait. Mais elle hésite. Elle hésite à le questionner. Pourquoi, elle n’en sait rien. Il se lève, revient, lui tend un biscuit sec qu’elle ne prend pas, au début. « Il n'y aura que ça à manger aujourd'hui. » Elle n’avait pas faim, mais s’il n’y a que ça… elle le prend. Le croque, sans vraiment apprécier le goût. C’est fade, comparé à ce qu’elle mange d’habitude. Mais elle ne dit rien sur le gâteau. Elle oublie ses goûts de luxe, elle oublie sa vie de Capitolienne, elle oublie tout ce qu’elle a appris au Capitole. « Ma sœur… c’est une rebelle. Elle a fugué de la maison, il y a deux ans et demi. Elle n’a laissé qu’une lettre et une bague. » Bambi ne sait pas pourquoi elle parle. Pourquoi elle se confie ainsi à lui. Elle regarde sa bague, joue avec, l’enlève de son doigt, la remet. « Elle s’appelle comme moi. Poezyn... mais elle est si différente de moi. Et toi, qui es-tu ? » Elle a craqué. Elle a dit son nom, elle lui a demandé le sien sans savoir. Sans savoir. Comme c’est idiot. Tant de questions se bousculent dans son esprit et elle lui demande simplement son nom. Elle est stupide. Mais elle tourne sa tête vers lui, le regarde fixement. Et pour la première fois, lorsqu’il plonge son beau regard dans le sien, elle ne détourne pas les yeux.
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeDim 1 Juin - 17:40


La guerre. C'est pour partir en guerre que tu t'es engagé chez les rebelles. Pour faire partie d'une armée. Pour ne plus te contenter d'être spectacteur des horreurs du gouvernement. De la famine. De la peur. De la pauvreté. Tu as toujours été un idéaliste. Un monde où tous vivraient sur un pied d'égalité ? Où chacun partagerait équitablement ses ressources ? Où il n'y aurait plus de barrières ? Que d'utopie. Mais tu maintiens ce rêve au fond de ton esprit. Tu ne lâches pas cet espoir qu'un jour, tu pourrais arpenter tes rues sans craindre les pacificateurs. Sans craindre leur justice autoritaire. Ce jour où la peur de voir tes proches disparaître pour le bon plaisir de quelques privilégiés disparaîtrait. Depuis le départ d'Alexiane, tu as toujours écouté les préceptes de ton formateur. Le Capitole doit disparaître. Il n'y a pas d'innocents dans cette ville. Tous te tueraient. Sans exception. Et s'il y avait, finalement ?
Elle t'a sauvé la vie. Elle aurait pu t'amener droit sur les pacificateurs, te dénoncer pour ta tentative d'enlèvement. Mais elle n'en n'a rien fait. Elle t'a guidé, t'a suivi. Elle a réveillé une partie de ton côté utopiste, rêveur. Elle ne t'a pas craché au visage. Comme les riches le font souvent. Elle ne te parle pas comme à une bête. Comme à un homme incapable de comprendre quoi que ce soit. Au final, même si elle paraît faible et trouillarde, elle semble tenir d'avantage des districts que du Capitole. Elle a tout simplement eu la chance de naître du bon côté des murs.

Tes gestes ne sont pas les plus adroits. Tu ne sais pas vraiment comment t'y prendre. Tes seules connaissances proviennent de ce que tu as pu voir, lorsque tes frères d'armes étaient ramenés en sang. Tu tentes de ne pas lui faire mal, de ne pas la blesser d'avantage. Peut-être est-ce finalement là où est réellement ta place ? Parmi ceux qui soignent, et non parmi ceux qui kidnappent et tuent des citoyens. Même si tu viens de faire exactement ce que tu détestes le plus chez les rebelles ; un enlèvement. Ce que tu critiques à longueur de journée. Le Capitole kidnappe chaque année des enfants de tous les districts, et tu n'as jamais accepté de devoir la même chose que ces monstres.
Tu termines d'appliquer le gel. Un instant, tu restes immobile. Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire. Tu séquestres une fille, l'oblige à rester sur ce lit miteux, et voilà que maintenant, tu prends soin d'elle. Quelle contradiction. Tu ne sais pas ce que tu veux réellement. Qu'elle ne parle pas, c'est une certitude. Qu'elle prenne confiance en toi ? Sans doute. Ou qu'elle t'apprécie ? Tu ne t'es jamais vu comme un monstre.

« Ma sœur... c'est une rebelle. Elle a fugué de la maison, il y a deux ans et demi. Elle n'a laissé qu'une lettre et une bague. »
Tu cherches, tu réfléchis. Tu ne connais pas de rebelle venue du Capitole. Du moins, aucun nom ne te parvient à l'esprit.
« Elle s'appelle comme moi. Poezyn... mais elle est si différente de moi. Et toi, qui es-tu ? »

L'espace d'un instant, plus rien n'existe dans ton esprit. Poezyn... Ce nom te dit quelque chose. Tu es persuadé de l'avoir déjà entendu. Sans pouvoir y mettre une source dessus. Elle te fixe, et, pour la première fois, ne détourne pas son regard. C'est toi qui le détourne. Incapable de savoir si tu peux ou non lui dire la vérité. Incapable de savoir si c'est une tactique pour t'amadouer.

« Avery. Hawthorne. Ma sœur a gagné les Jeux. Et elle est revenue... différente. »

Et voilà. Tu viens peut-être de signer ton arrêt de mort. Mais, pour la première fois depuis le retour d'Alex, tu as envie de parler. De vider ton sac. Et tant pis si cela doit te conduire à la mort.

« Ils ont assassiné mon père. Parce qu'il a volé de la nourriture là où il travaillait. Mes deux soeurs ont été envoyées aux Jeux. Et d'une certaine façon, aucune d'elle n'en est revenue. Tes blessures... Ma sœur a perdu un doigt dans les Jeux. Et je n'ai pas été capable d'être là pour elle. »

Assez parlé. Tu ne veux pas en dire plus sur toi. Les raisons de ce raid, de ton adhésion aux rebelles. Les choses qui peuvent se passer au District 13. Sans un mot de plus, tu te redresses pour aller remplir un verre. Et tu dévérouilles la porte.

« Dans quelques heures, tu ira beaucoup mieux. Je ne veux pas te maintenir ici. Si je me bats contre le Capitole, je ne peux pas utiliser leurs méthodes, n'est-ce-pas ? »

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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeDim 1 Juin - 21:08



   
   
   

Longtemps, elle s’était demandé ce qui avait poussé Ruby à rejoindre les rebelles. Très tôt, sa sœur avait éprouvé un profond dégoût pour les Jeux. Non pas que la vue du sang la révulsait, ça, c’était plutôt du côté de Bambi, mais elle avait du mal à comprendre comment des humains pouvaient s’entretuer pour… pour quoi, en fin de compte ? Les années passant, elle avait peu à peu tenté d’éviter les réunions des Poezyn devant les Jeux. Mais qu’aurait pu faire Bambi ? Elle qui était si frêle, elle pour qui le moindre pas en dehors de la porte d’entrée était un supplice. Elle qui subissait au lieu de vivre, elle qui ne savait comment réagir, elle qui ne savait vivre. Le fossé s’était creusé entre les deux jumelles à mesure que sa sœur découvrait la rébellion. Elles avaient toujours été proches, complémentaires, liées par la proximité, le fait d’être plus que de simples sœurs. Des jumelles. Alors pourquoi ? Pourquoi l’avoir abandonnée, à quatorze ans, en fuguant vers une meilleure vie ? Sans doute Bambi aurait-elle ralenti sa sœur, mais elle se sentait prête. Elle aurait pu la suivre. Avec sa sœur, elle sentait ses ailes pousser. Mais alors, pourquoi l’abandon, pourquoi une lettre, pourquoi une bague ? Tant de questions sans réponses. Et elle s’était demandé si Ruby préférait les rebelles à sa propre sœur. Sans doute. Peut-être voulait-elle simplement la protéger ? Elle n’en savait rien.

Tout en revenait toujours aux questions sans réponses. Aux abandons. A l’absence, insupportable. Aux souvenirs qui s’entassent dans l’oubli, peu à peu. « Avery. Hawthorne. Ma sœur a gagné les Jeux. Et elle est revenue... différente. » Hawthorne. Le nom ne lui était pas inconnu. Mais ce qui l’intrigua plus, c’était son prénom. Avery… elle aimait bien. Il sonnait bien. Lui allait bien. Une brève image apparut dans son esprit. Alexiane Hawthorne, gagnante des soixante-quinzièmes Hunger Games. Elle faillit lui dire qu’elle comprenait, mais se retint. Comment aurait-elle pu comprendre ? C’était trop différent. Elle n’avait pas perdu un membre de sa famille dans l’arène. Elle avait toujours vécu du bon côté des murs. L’arène, ce n’était pour elle qu’une distraction chaque année. Elle avait vu Alexiane, elle avait vu ses yeux lorsqu’elle avait tué la dernière personne en travers de sa route, le tout dernier tribut. Alors non, Bambi Poezyn ne pouvait pas comprendre ce qu’il vivait. Elle baissa les yeux, tentant de compatir à son malheur. Après tout, l’absence, ça, c’était déjà plus quelque chose de connu pour elle. Pourtant, elle ne répondit rien, trop honteuse. Honteuse d’être une Poezyn, honteuse d’avoir vécu dans le luxe. Elle commençait tout juste à comprendre la pauvreté des districts, la peur. Mais elle refusait de voir la vérité en face. Sans doute ne voulait-elle pas voir son petit monde, ce château de cartes qu’elle passait tellement de temps à soigner s’écrouler. Être détruit par une simple brise.

Elle se remet à fixer la fenêtre, rougissant, se mettant doucement à trembler. Elle respire doucement, les apaise peu à peu. Ne pas céder à la panique, se rappelle-t-elle, se répète-t-elle. « Ils ont assassiné mon père. Parce qu'il a volé de la nourriture là où il travaillait. Mes deux soeurs ont été envoyées aux Jeux. Et d'une certaine façon, aucune d'elle n'en est revenue. Tes blessures... Ma sœur a perdu un doigt dans les Jeux. Et je n'ai pas été capable d'être là pour elle. » Les premiers instants, elle ne comprend pas qui désigne le « Ils ». Et puis tout devient clair. Elle ne comprend pas. C’est impossible. Le Capitole ne tue pas pour si peu. C’est impossible. Elle essaie d’articuler un mot. Son château de cartes est en train de s’effondrer, et elle refuse de le croire. Elle refuse. C’est impossible, se répète-t-elle encore, comme pour se convaincre que tout cela n’est qu’un rêve, un affreux cauchemar. Elle se pince, imagine se réveiller dans son lit douillet. Mais rien ne se passe.

Rien ne se passe et elle chavire.

Elle le regarde se lever pour boire sans vraiment le voir, et se redresse, adossée au mur, le regard perdu, embrumé, confus. « Dans quelques heures, tu iras beaucoup mieux. Je ne veux pas te maintenir ici. Si je me bats contre le Capitole, je ne peux pas utiliser leurs méthodes, n'est-ce-pas ? » Bambi n’arrive plus à calmer ses tremblements, alors elle tremble, elle tremble toujours plus, elle laisse son corps se consumer sous les tremblements, sans entendre réellement ce qu’il lui dit. Oh, elle entend. Mais elle ne bouge pas alors que la porte s’ouvre, elle ne bouge pas alors que la liberté s’offre à elle. Elle se couche, ramène ses genoux contre elle, comme lorsqu’ils sont arrivés. Mais elle ne pleure pas. Les larmes ne viennent pas. « Est-ce que tu crois que je leur manque ? Est-ce que tu crois qu’ils pensent à moi ? Qu’ils se demandent où je suis ? » Qu’est-ce que tu fais, Bambi ? Tu essaies de te convaincre ? Alors elle serre ses genoux, et elle pleure. Elle pleure comme elle n’a jamais pleuré, elle ne sait plus vraiment quoi faire d’autre à dire vrai. Mais elle ne peut pas partir. Elle voudrait lui dire que ça ne compte sûrement pas, qu’il doit arrêter de se sentir coupable, que c’est elle qui l’a conduit en dehors du Capitole, parce qu’elle est frêle, fragile, parce qu’elle comme ses parents l’ont toujours décrite, une petite créature, un faon. Et qu’elle a toujours cette timidité maladive qu’elle traîne partout.
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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeLun 2 Juin - 8:15


Petit, tu t'es souvent imaginé la vie dans la capitale. Une vie sans pauvreté, sans misère. Une vie sans peur de ne pas voir le lendemain. Sans avoir froid, sans avoir faim. Une vie parfaite. Et tu jalousais ces gens qui vivaient dans le luxe, à l'abri du besoin. Qui mangaient plus qu'à leur faim. Tandis que tu devais te contenter de miettes. Le ventre vide, tu aidais ton père. Ton enfance n'en était pas réellement une. Tu ne connaissais pas l'innocence des enfants du Capitole. Tout ce que tu connaissais de la vie, c'était sa dureté. Elle était impitoyable, et abandonnait ceux qui étaient trop faibles pour la supporter. La mort était devenue habituelle. Tu faisais partie des plus pauvres. Et, pour pouvoir manger, tu cumulais les papiers dans l'urne. Tu prenais chaque fois un peu plus le risque d'être tiré au sort. D'être envoyé à la mort. Ce qu'elle n'a jamais connue. La fille en face de toi. Elle n'a jamai connu la peur d'être envoyée au Jeux. N'a jamais connu les rationnements. N'a jamais connu ce sentiment lorque la nourriture était envoyée au Capitole. Tu aurais pu vivre dans l'opulence, manger à ta faim. Mais le Capitole récupérait tout, et ne te laissait que des miettes. Elle ne pourrait pas comprendre ta vie. Trop habituée au luxe. Trop habituée à la sécurité de sa maison.

Et pourtant, elle en sait déjà plus de toi que n'importe quel autre habitant du Capitole. Tu lui as donné ton identité, tu as mis en danger ta sœur. Et pour quoi ? Parce qu'elle te semble différente des autres. Maigrichonne, tiraillée par une timidité et une soumission que tout le monde pourrait voir. Parce qu'elle ne semble pas avoir vécu dans l'opulence. Et tu lui laisses un bon de sortie. Pour qu'elle retourne chez elle, loin de ce monde qui ne lui appartient pas. Quand elle partira, tu lui indiquera la ville la plus proche, et elle se présentera aux pacificateurs. Te dénoncera sûrement. Parce que tu as la faiblesse de lui parler. De toi. De ton passé.

« Est-ce que tu crois que je leur manque ? Est-ce que tu crois qu'ils pensent à moi ? Qu'ils se demandent où je suis ? »

Et elle pleure. Enfant abandonnée par ceux qu'elle croyait être ses proches. Traînée hors de son confort par un rebelle. Elle n'a jamais représenté un danger pour toi, et tu te rends compte qu'il t'aurait suffit de ne rien lui dire, de la laisser dans cette allée. Elle ne t'aurait sans doute jamais mis en danger. Et tu aurais pu aller prêter main forte à tes camarades. Ou mourir avec eux. En fin de compte, elle t'a sauvé la vie. En te ralentissant suffisamment pour t'empêcher d'accompagner les rebelles dans leur mort. En t'amenant jusqu'à la sortie du Capitole. En abandonnant son traceur. En te suivant sans jamais hurler, sans jamais avertir qui que ce soit.

Et dire que tu as hésité à la ramener jusqu'au District 13.

Tu refermes la porte, silencieux. Tu ne sais pas vraiment quoi répondre. Sans doute ses amis ont-ils envoyé des pacificateurs pour la chercher. Ou peut-être ne vont-ils rien faire. Se contenter de dire à sa famille qu'ils sont désolés. Qu'ils vont envoyer des gens. Mais que l'espoir est mince, qu'elle est probablement déjà morte. Que les traîtres se sont occupés d'elle. Parce qu'au final, le gouvernement ne s'occupe que de lui-même. Et ses habitants ne sont que des sujets à asservir, et non à protéger. Tu ne crois pas qu'ils la recherchent activement, qu'ils se soucient réellement de savoir où elle est. Ni si elle est en vie. La vie du Capitole continue, avec ou sans elle. Elle n'est qu'une âme de plus dans cette ville. Et personne ne s'intéresse réellement à elle. Comme personne ne s'intéresse réellement au habitants des districts.

Tu comprends ce qu'elle ressent. Cette impression d'être insignifiant. De n'être qu'un objet bon à jeter une fois devenu inutile. Elle n'a rien en commun avec toi. Toi, le pauvre. Celui qui veut renverser son petit monde merveilleux. Peux-tu seulement lui dire réellement ce que tu penses ? Lui dire qu'aucun kidnapping n'a entraîné de véritable raid sur les districts ? Lui dire que jamais, ils ne lanceraient une guerre ou une attaque pour la retrouver ? Alors tu t'intalles à côté d'elle, ton regard fixé sur son visage rougi. Tu connais parfaitement cette situation. Lorsqu'Elizabeth est partie. Le larmes, et les tentatives de réconfort. Vaines. Tu poses une main sur son genou replié. Comme pour lui rappeler qu'elle n'est finalement pas si seule que ça. Pour lui montrer qu'un habitant du district a plus de considération pour elle que ceux qu'elle croyait être ses amis ? Peut-être.

« Je ne crois pas. Je les ai déjà vu envoyer des messages d'avertissement. Ils nous ordonnaient de rendre ceux qui étaient enlevés. Mais ils n'ont jamais réellement agi. Leur vie continue. »

Et ils l'ont oubliée. Comme ils oublient tous ceux qui ont le malheur de disparaître. Tous ceux qui se transforment en boulet pour leur monde si parfait, sans vagues.

Tu maintiens ton regard sur elle. Tu viens de détruire une vie. Et tu es en train de détruire ses convictions. Tu quittes finalement le contact de son genou, et tu places son bras autour de sa nuque. Comme pour la protéger de cet état de fait. Elle est abandonnée par les siens.

« Quand tu vis dans les districts... Tu sais que ta vie est insignifiante pour eux. Que si tu disparaîs, ils ne feront rien pour te trouver. C'est pareil pour les habitants du Capitole. Pour toi. »

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MessageSujet: Re: [Bambi P.]And I crashed into this lonely town...   [Bambi P.]And I crashed into this lonely town... Icon_minitimeLun 2 Juin - 22:06



   
   
   

Il y a des enfants heureux. Il y a des enfants mécontents, il y a des enfants bagarreurs, ténébreux, emplis de vie. Il y a des enfants sans amour ni compréhension. Il y a tant d’enfants. Et puis il y a les autres. Ceux dont on chuchote lorsqu’ils passent les portes, ceux qu’on désespère de voir grandir un jour, ceux que l’on attend au détour d’un couloir mais qui ne viennent jamais, trop fatigués, trop peureux. Ils sont sages et le sont parfois trop, ils sont doux parfois trop. Il y a des enfants dont on a honte, d’autres pas. Il y a des enfants qui rendent fiers, d’autres qui ternissent une réputation, un nom. Il y a les rebelles, libres et indomptables. Comme Ruby. Et puis il y a l’enfant timide, l’enfant dont on parle dans les potins sans vraiment le faire, l’enfant qui fait honte. Bambi. Celle qui ne fait pas un pas dehors sans se mettre à trembler sans pouvoir s’arrêter, celle pour qui la moindre sortie est un supplice. Et celle sur qui le destin s’écharpe, celle qui subit plus qui ne vit, celle qui oublie, celle qui survit.

La porte se referme, doucement, lentement, c’en est presque une libération, même si Bambi regrette son hésitation, regrette ce qu’il lui arrive, regrette tout. « Je ne crois pas. Je les ai déjà vus envoyer des messages d'avertissement. Ils nous ordonnaient de rendre ceux qui étaient enlevés. Mais ils n'ont jamais réellement agi. Leur vie continue. » Pas elle. Elle se répète les phrases dans sa tête. Pas elle. Elle est une Poezyn, la filleule de Silver Flickerman. Ils ne vont pas l’abandonner, c’est impossible. Mais les larmes continuent de couler, et tout disparaît. Elle regrette de s’être trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Elle n’ose pas regarder la main d’Avery sur son genou. Elle n’arrive même plus à retenir ses larmes de pleurer, s’imaginant sans doute que tout va couler avec, que tout va rouler sur ses joues pour disparaître ensuite, comme si rien ne s’était passé.

Elle s’est toujours demandé pourquoi le destin lui en voulait autant. Pourquoi il s’acharnait sur elle ; elle en aurait oublié de vivre. Mais jamais elle n’a trouvé la réponse. Y en a-t-il une, au moins ? Depuis qu’elle avait réussi à sortir de chez elle, tout lui arrivait. C’était à se demander si elle n’avait pas provoqué l’âme d’un mort, d’un démon ou d’une furie. Pourtant, elle semblait presque apaisée, couchée sur le vieux matelas qui était tout sauf confortable. Elle ferma les yeux, laissant les larmes traverser sa peau de porcelaine pour dévaler ses joues frêles et maigres. « Quand tu vis dans les districts... Tu sais que ta vie est insignifiante pour eux. Que si tu disparais, ils ne feront rien pour te trouver. C'est pareil pour les habitants du Capitole. Pour toi. » Et alors qu’Avery pose doucement sa main autour de la nuque de Bambi, la jeune fille se tourne, se blottissant au creux de son cou. Qu’est-ce que tu cherches, Bambi ? De la chaleur humaine ? Elle ne sait pas pourquoi elle se sent plus calme, dans les bras de celui qui l’a kidnappée. Elle ne sait pas et elle ne veut pas savoir. Elle attend simplement que le temps passe, espérant qu’Avery ne va pas bouger, espérant qu’il ne va pas l’abandonner alors qu’elle ne demande qu’à être protégée.

Elle sait qu’au Capitole, Silver a déjà dû envoyer une horde de Pacificateurs pour la retrouver. Elle sait qu’au fond elle n’est pas abandonnée. Mais dans cette cabane, loin de tout, elle se sent soudain apaisée, plus calme, moins apeurée et terrifiée. C’est une sensation étrange. Mais la chaleur d’Avery Hawthorne l’apaise.

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