Parler de moi ? C’est bien un truc que je ne sais pas faire. Dans le District Onze, on apprend à s’oublier. C’est peut être ça mon problème, l’oubli. Je ne sais plus qui je suis, je me souviens à peine de qui j’étais. Je suis un balafré de la vie, un écorché vif, possiblement un psychotique. Ma gueule ne doit rien vous rappelez, après tout j’ai rien d’exceptionnel mais mon prénom par contre… Je m’appelle Reed, ou plutôt je m’appelais. Ça vous revient pas vrai ? J’imagine de là vos regards horrifiés pour certains, l’air désolé pour d’autres. La réputation du tueur sanguinaire me colle à la peau, aussi coriace qu’un chewing-gum sous une semelle. Je revois encore la foule s’écarter, les hurlements de ma mère, les pleurs, le hochement de tête de mon père résigné, le bruit de mes godasses troués sur le gravier… J’étais qu’un gosse. Comme tous les tributs. Je suis le finaliste déchu de la soixante douzième édition des Hunger Games. On ne peut pas dire que j’avais une chance pourtant ce foutu instinct de survie, cette colère latente et cette rage… Cette foutue rage. J’ai le sang de pas mal de gens sur les mains mais je n’avais pas la trempe d’un gagnant. Trop impulsif, trop colérique, trop… Trop tout en fait. Observer la vie qui s’enfuit dans le regard de quelqu’un je crois que c’est ça qui m’a flingué. La toute première fois on dit qu’on ne l’oublie jamais mais on parle pas de toutes les autres. C’est mon fardeau. Cette gamine du district douze… Ses boucles couleur or, ses prunelles émeraude, ses pupilles qui s’écarquillent, son souffle court puis, plus rien. Le vide. Son petit corps inerte dans mes bras, mes larmes inondant son visage inexpressif. Vous me direz « c’était elle ou toi, t’as fait ce qu’il fallait » mais c’est des foutaises. J’aurais dû crever là-bas. D’ailleurs, c’est la version officielle. Reed est mort dans l’arène. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été aidé plus d’une fois dans ce putain de dôme. Les sponsors, ceux qui ont quasiment le droit de vie ou de mort, ceux qui décident de ton sort. Ces fouilles merdes attirés par le sang, ils se nourrissent de la douleur en se délectant du chaos parce qu’après tout ce n’est qu’un jeu. Je ne sais toujours pas pourquoi ils m’ont sauvé moi. Le District Treize est arrivé au bon moment, ils m’ont soigné, m’ont remis sur pieds mais ils ne pensaient pas une seule seconde que la seule chose qui reviendrait ce serait un monstre. La soif de vengeance est un poison, une drogue dont on ne se repaît jamais. Ça coule dans mes veines et moi j’en crève un peu plus chaque jours. Seul la haine me fait me lever chaque matin, me fait marcher, me fait survivre. C’est mon moteur. Et plus j’avance, plus ça grandit en moi…

Je crois que mes proches ne me reconnaîtraient pas et c’est sans doute mieux comme ça. Ils vous parleraient sûrement du jeune homme souriant et plein de vie qui ne rechignait pas à la tâche dans les champs. Serviable, altruiste, j’étais souvent le bon pote, le mec sur qui on peut compter. Plutôt malin dans mon genre, j’avais soif de liberté à cette époque-là et je passais souvent des heures à observer le ciel en m’imaginant ailleurs. Mais ça c’était avant, avant tout ce bordel innommable. Puis il y a eu l’après. Cette boucherie… Sauf que c’était moi qui tenais le couteau. J’avais une promesse à tenir. Parce que je lui avais promis à elle. J’arrive à peine à me souvenir de son visage, ça devient flou de jours en jours j’ai tellement l’impression de la perdre. Après ce qu’elle m’a vu faire, je l’ai sûrement déjà perdu. Je deviens dingue… Elle me manque tellement, j’ai un trou béant dans la poitrine, je ne respire plus comme avant, j’y arrive plus. Elle n’aimerait pas ce que je suis devenu. Je ne suis qu’un putain de taré. Quand je me suis réveillé, j’ai attaqué les médecins je crois que j’en ai même mordu un ! Un putain de taré je vous dis. Je voyais mes victimes partout, j’entendais leurs voix dans ma tête. Comme possédé, je me jetais sur chaque personne à ma portée en croyant être face à mes bourreaux. Choc post-traumatique. Mon cul. Ils étaient obligés de m’attacher la plupart du temps, de me shooter avec je ne sais quel produit en priant pour que ça me passe. Il m’a fallu un an pour recouvrir la quasi-totalité de mes facultés mentales. Les hallucinations sont encore là, elles sont justes moins présentes qu’avant j’ai appris à me contrôler. Mais je ressens toujours l’appréhension des autres quand je rentre dans une pièce. Je ne peux pas leur en vouloir. Maintenant je me fais appeler Tobias, puisque Reed n’est plus censé exister. C’est d’ailleurs mieux comme ça, je n’ai plus rien avoir avec ce mec-là. Outre mon comportement, mon physique n’arrange pas les choses. J’ai toujours c’te gueule d’ange qui me permet de me sortir de la merde mais je suis marqué au fer rouge, y a des trucs qu’on ne répare pas. Je n’ai que 20 ans mais j’en parais bien plus, l’impression d’avoir vécu plus d’une vie et c’est la souffrance qu’on peut lire sur les traits vieillis de ma face. Les cicatrices ornent mon torse, mon dos, mes jambes et même mes poignets à force de tirer sur les liens comme un forcené pendant mes crises de démences. Mes entrainements m’ont permis de prendre de la masse musculaire, une espèce de cache misère en quelque sorte. Le sport c’est mon exutoire, je frappe sur ce sac de tout mou soûle, jusqu’à ce que j’en saigne, jusqu’à ce qu’on m’arrête. Je frappe encore et encore. Je crois que c’est la douleur qui plaît. C’est tordu. Mais c’est la dernière chose qu’il me reste. Quand je perds le fil, ça me ramène à la réalité. Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis arrivé aussi haut dans les rangs du district, ils croient tous en moi pour des raisons qui m’échappent mais je m’en branle. Je suis un soldat de la rébellion maintenant, on ne m’a pas choisi pour réfléchir. Jusqu’ici je n’étais pas apte à aller sur le terrain mais j’ai réussis à faire mes preuves. Mon rôle consistera à recruter des gens, puis à tuer. Il paraît que je suis bon pour ça.

BLOUP ! Moi c’est Boulan et ce surnom tient plus d’un défaut de coordination cerveau/langue qu’autre chose^^ J’ai 23 ans (celui ou celle qui me traite de dinosaure… Doit savoir que mes préférés sont les Herrerasauridae -[] Je m’égare !) et je suis franco-italo-allemande-pieds noir-j’enpasseetdesmeilleurs. J’ai vu les films même si j’ai quand même préféré les livres, j’ai donc de bonnes connaissances même si ma mémoire défaillante n’aide pas toujours.
Sinon ça faisait un petit moment que je connaissais le forum mais c’est en voyant le scéna’ d’Alexiane que j’ai craqué comme une enfant (fin moi-même quoi) devant un pot de Nutella sauf que c’est moins calorique dans ce cas-ci ! Le forum est vachement complet et pour ce genre de saga c’est exactement ce qu’il faut selon moi, l’intégration des membres semblent se faire facilement et le design me plaît tout particulièrement (a) Alors voilà, maintenant va falloir faire avec MOI xP


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