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Sujet: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Sam 31 Mai - 17:28
In nuances of grey Wyoming & Sage
Les chars passaient devant les habitants du Capitole en rivalisant à la fois l'élégance, d'exubérance et de ridicule. Les chevaux cavalaient le long de l'allée de marbre entre deux eaux de public déchainés et depuis sa place, Sage avait suivit du regard ses Tributs sans sourciller, sans chercher à les encourager plus avant. Au contraire de la plupart des mentors, la jeune femme s'était levée durant la diffusion de l'hymne de Panem et avait chanté, la main sur le cœur pour affirmer sa totale obéissance au Capitole. D'une fois forte, venant du ventre, elle avait suivi les chœurs presque militaires et avait chanté à tue-tête, marquant de dégout la plupart des autres mentors, plus particulièrement le sien, Jaime. Mais Sage avait continuer à saluer la grandeur du Capitole, fièrement campée sur ses jambes tandis que l'hymne retentissait; dans le public, tout ceux qu'elle appelait ses "sugar daddies", ces hommes -parfois ces femmes- a qui Snow l'avait offerte comme une récompense ou une faveur, la reconnaitraient et verraient en elle la prostituée docile qu'elle avait toujours été.
Alors elle versa quelques larmes d'émotions, comme elle le faisait toujours quand retentissait The Horn of Plenty. Ceux qui la voyaient en cet instant pensaient que c'était la propagande du Capitole qui la rendait chose; rien de plus faux. C'était le souvenir des coups de canons sur cette musique et l'image des Tributs morts durant l'édition qu'elle avait gagné, et les suivantes.
Cette année-là, le sort de ses Tributs l'avait indifféré. Tous deux s'étaient montré si hostiles avec elle -ils devaient la prendre pour une sorte de bouc émissaire- que la jeune femme avait décidé de faire le minimum pour l'obtention des sponsors. Ils mourraient, peu lui importait car ils l'avaient fait pleuré. Sage était une femme complexe, soumise à ses sautes d'humeurs et de conviction mais surtout esclave d'un grand trouble affectif; ceux qui se dressaient contre elle recevait son mépris et sa colère. Cette année ne serait pas une bonne année pour le District 5; à moins que les Tributs ne s'en sortent seuls. Alors la blonde préféra se pencher sur les tenues des Tributs, reconnaissant quelques stylistes célèbres ou qu'elle avait déjà croisé durant les Jeux et dont on reconnaissait aisément la patte: plumes, écorce, alliages de toutes sortes et de toutes couleurs en un déluge d'effets tous plus impressionnants les uns que les autres. Cette année, les stylistes s'étaient donné toute la peine qu'ils pouvaient, très certainement. Et c'était un moment magique, tout du moins dans la tête de Sage.
Essuyant ses larmes, à la fois réelles et de crocodiles, la blonde se rassit à sa place avec un large sourire aux lèvres, découvrant une rangée de dents impeccablement blanches tandis que les autres mentors semblaient parler d'elle et de son emportement pro-capitolien. Elle sourit plus avant; ce n'était pas qu'elle s'en fichait, bien au contraire: Sage adorait être le centre de l'attention, en bien comme en mal. Peu lui importait, du moment qu'on parlait d'elle. Et pour le coup, c'était réussi.
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Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Dim 1 Juin - 13:11
Sage (+) Wyo
Une quatrième parade à laquelle j'assistais dans les tribunes allaient commencer. J'étais désormais habituée à tout voir "en vrai". Non pas que ça rende les choses plus excitantes, mais plus intenses. Tout était plus grand, plus beau chaque année. Pour ma part, tout devenait plus facile à accepter chaque année. On s'y faisait, à perdre deux personnes tous les ans. La première année, on s'en veut, on le vit mal. Et puis, j'avais compris que c'était aussi mauvais pour mon image que pour moi. J'avais voulu tout arrêter, ne plus jamais remonté dans ce train. Mais le Capitole aurait trouvé autre chose pour que la population ne m'oublie pas. Et comme je ne voulais pas devenir mannequin, ou actrice, ou prostituée, j'étais restée mentor. Et, pour vous dire la vérité, ça me plaisait de plus en plus.
J'étais donc assise dans les tribunes, notamment aux côtés de Sage Payne. L'une des personnes les plus dingues que j'avais jamais rencontrées. Tous les Vainqueurs étaient dingues, chacun à leur manière. J'étais dingue aussi. Dingue d'accepter de revenir ici tous les ans. Je tournai la tête vers elle lorsque l'hymne commença. J'esquissai un sourire moqueur. Elle s'est levée, comme à chaque fois. Mon sourire s'élargit un peu. Elle était une des seuls, parmi la bande de rescapés que nous étions, qui me faisait sourire en agissant naturellement. Enfin, naturellement. Je ne savais pas trop si elle agissait pour de vrai ou pas. Parfois, elle avait l'air plus ridicule encore que les habitants du Capitole eux-mêmes. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'aimais bien. Elle était la preuve que, dans ce monde, on n'était pas aussi obligés de se salir les mains pour obtenir la gloire, même quand on venait d'un district tel que le Cinq. Je m'étais sali les mains. Instinctivement. Ils m'avaient eue, moi aussi. Mais Sage, elle était restée dans son coin, à attendre patiemment. Pas de meurtre sur la conscience, pas de son horrible de colonne vertébrale qui craque sous son pied en mémoire. Juste une ou deux semaine de captivité. C'était tout. Ce que j'aimerais pouvoir vivre comme ça. Je la regardais se rasseoir, secouai la tête et détournai les yeux quand nos regards se croisèrent, mon sourire toujours coincé sur les lèvres.
En attendant, les tributs avaient parcouru la ville dans leurs costumes et sur leurs chars. Mon coeur se serra un peu quand la fille aînée de Diana Moon passa juste devant moi. Encore une fois, les tributs du Huit étaient magnifiques. Depuis qu'elle était au poste de styliste, Moon attirait l'attention sur le Huit, et ça ne nous faisait pas de mal - étant donné qu'on ne faisait absolument rien d'exceptionnel dans l'arène. Seulement, Keira était tribut, cette année. Diana avait donné tout ce qu'elle avait pour leur costumes. Elle était magnifique. Elle allait mourir. Comme vingt-deux autres.
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Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Dim 1 Juin - 15:26
In nuances of grey Wyoming & Sage
Il était toujours délicat de savoir avec Sage si elle étai sincère ou si elle jouait un rôle car au fil des années et pour sauvegarder les vestiges de sa santé mentale déclinante, la jeune femme avait commencé à se créer un personnage exubérant, sans gêne et profondément détestable dans sa manière d'exprimer sans détour tout un panel de sentiments absolument contradictoires. Elle agissait toujours comme une pro-Capitolienne convaincue, embrigadée, comme lobotomisée; mais ceux qui la connaissaient un peu mieux savait qu'avec Payne, rien n'était simple. Parfois tout était noir de désespoir, d'autre fois le monde était d'un blanc absolu: en définitive elle voyait tout en nuances mouvantes de gris, en constant changement. Elle riait, le plus souvent à gorge déployée, presque jusqu'à la douleur; elle montrait d'elle l'image de quelqu'un d'heureux jusqu'à l'overdose. Elle riait jusqu'à en vomir parce que c'était ce que ses protecteurs voulaient d'elle et son seul moyen de défense contre le monde entier; et contre les autres mentors. Alors la blonde avait chanté l'hymne de Panem, comme chaque année d'une voix forte, tonitruante, comme pour blesser ces autres rescapés des Jeux. Non, le ridicule ne tue pas, surtout pas au Capitole. Le ridicule est un bouclier contre la souffrance; et le sourire est une arme contre les autres.
Tandis qu'elle reprenait sa place assise, le regard de Sage croisa celui d'une autre Mentor, Wyoming Bucherson. Du District 8 -celui qui avait toujours des tenues de Tributs à vous faire pâlir d'envie- si elle se souvenait bien; elle avait une bonne mémoire, sauf quand elle avait décidé qu'elle devait oublier. Elle lui rendit son sourire, avisant par réflexe la tenue de la jeune femme; elle-même avait décidé de porter une tenue qu'elle jugeait sobre mais qui la faisait ressembler à ces quidams du Capitole, colorés et excentriques. Personne ne l'avait jamais vu porter de robes, et ce depuis ses débuts de mentor; à vrai dire, elle n'en avait jamais porté de sa vie. En contrebas, les Tributs défilaient sur leurs chars respectifs, sous les applaudissements d'une foule admiratives; et cette année, Sage était hermétique à ses propres Tributs; elle ne les applaudit pas quand ils passèrent, préférant jouer avec ses boutons de manchettes. Qu'ils meurent, elle s'en fichait. Cette année, elle ne ferait pas d'efforts car ils s'étaient montré hostiles envers elle qui souffrait d'un trouble affectif de plus en plus grand: ceux qui la traitait en ennemie devenaient réellement ses ennemis.
Le regard de la grande blonde échevelée se posa sur le char du District de Wyoming, détaillant les tenues d'une styliste qu'elle ne connaissait pas. Une certaine Diana Moon. La jeune femme se cala dans son siège, croisant les bras et suivant le char du regard; la Tribut féminine de cette année était une fille aux traits surprenants, très belle. La styliste avait mit le paquet à n'en point douter, car ils 'agissait là de sa fille; Sage jugea qu'à sa tenue, la mère avait sublimé la fille pour son dernier voyage jusqu'à la mort. La grande mort, celle dont on ne revient pas. Une chance sur vingt-trois de revenir. Autant dire pas grand chose.
"Votre Tribut féminin de cette année est une jolie fille", dit Sage à Wyoming avec un sourire amusé, sans quitter Keira du regard, "c'est la fille de la styliste, à ce qu'on m'a dit?"
Elle posait des questions dont elle avait déjà les réponses, Sage, avec sa voix aigrelette,s es yeux de possédée et ses cheveux en bataille, ayant toujours l'air d'être branchée sur une pile. On disait d'elle qu'elle osait flirter avec ses Tributs les plus âgés et comme elle était à voile et à vapeur, encore plus de choses circulaient sur elle. Et au moins les trois quart était parfaitement vrai.
"Si elle gagne, le Capitole va l'adorer", elle eut un sourire à la fois adorable et peu engageant, "j'en suis sûre."
Vingt-deux chance de mourir, une de gagner. Mais il y avait tout de même une chance d'avoir un avenir. Sage ne dit plus rien, se contentant de regarder les autres chars passer dans une sorte d’étrange indifférence depuis que le District Huit avait défilé, comme si cela ne l'intéressait plus du tout; rien de plus vrai. Un sourire restait pourtant figé sur son visage, comme faussement bienheureux, toujours amicale, toujours de bonne humeur, presque jusqu'à l'overdose.
"Wyoming, c'est ça?", demanda Sage à sa voisine en tournant finalement la tête vers elle, l'air aimable, "je retiens bien les noms. Et les visages. Je n'en oublie aucun. Jamais. Je me souviens du nom de tous mes Tributs, par exemple", elle sourit plus largement, sans se rendre compte que le rythme de sa voix s'était accéléré, "et je n'oublierai jamais leurs regards."
La fin de sa phrase ressemblait comme à une question fardée, pour savoir si les Tributs de Wyoming avait autant d'impact sur elle que les siens; c'était une question importante, mais que la blonde n'avait pas envie de poser directement: pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
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Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Mer 4 Juin - 17:28
Sage (+) Wyo
Keira m'éblouit. Elle était de loin l'une des plus belles tributs que le District Huit ait déjà envoyées à la mort. La robe que sa mère lui avait confectionné pour l'occasion aussi spéciale qu'était la parade ne faisait que la mettre en valeur. Pour le moment, je ne la voyais que de loin mais il me semblait que ses yeux en amande étaient rivés sur moi. Dans l'espoir qu'elle pourrait le distinguer, je lui adressais un sourire et un signe de tête. Alors que ma voisine s'avachit dans son siège, je restais bien droite, dans ma robe bleue ciel, aux épaules larges et à la jupe courte. Aux yeux des Capitoliens qui m'entouraient et qui me regardait, j'étais devenue, en trois années de mentorat, une des principales égéries de Diana Moon. La première tribut qu'elle avait vêtue, et pour sa parade, et pour ses interviews, et pour sa Tournée. Ses robes et ses tenues avaient fait le tour de Panem, et j'avouais n'être pas peu fière. Et puis de toute manière, c'était les tenues de Diana Moon ou les robes de Silk sur lesquelles reposaient l'image des Vainqueurs du Huit, désormais.
La voix de Payne s'éleva à coté de moi, et je tournai mes yeux bien trop maquillés dans sa direction. J'ai hoché la tête pour toute réponse à sa question, tout en esquissant un sourire triste. La fille de la styliste, parfaitement. Caesar allait sûrement passer la moitié de l'interview de Keria a parlé de son lien de parenté avec une des créatrices les plus demandées du Capitole. Rien que grâce à ça, elle partait avec un avantage que les autres tributs n'avaient pas : elle était connue. Plus ou moins disons. Mais pas aussi stratégique, pas assis entraînée que certaines autres. Ces Jeux étaient vraiment l'injustice à l'état pur. Mais ça, je ne le dis pas. Sage n'avait pas besoin de savoir l'opinion que j'avais à propos de la façon dont ce monde fonctionnait. Excentrique, pile électrique qu'elle était, elle finirait par le répéter maladroitement à quelqu'un. Et tous mes efforts pour cacher mes pensées, pour faire croire au Capitole que j'étais des leurs, tout ce que j'avais fait pour me protéger allait voler en éclat. Trois de travail d'actrice acharnée partis en fumée, ce n'était absolument pas ce que je voulais. Alors je n'ai rien dit.
J'ai de nouveau hoché la tête quand elle a parlé du Capitole et de l'affection qu'il pourrait porter à l'égard de la fille de Diana Moon. C'était clair, sans aucun doute, elle serait adulée. Elle effacerait ma présence, celle de Silk, celle des deux autres Vainqueurs avant nous, et peut-être même celles de nos camarades rescapés. On ne verrait plus qu'elle et ses robes merveilleuses, ses yeux bridés, son visage de poupée. Et elle n'aurait besoin de rien faire pour qu'on l'aime, contrairement à la plupart d'entre nous.
Enfin, encore fallait-il qu'elle sorte de cette arène.
Je venais de me rendre compte que ses tributs étaient passés avant les miens, mais que pas une seconde elle ne leur avait accordé un regard. N'en avait-elle rien à faire ? Ou ne les avait-elle seulement pas vus ? Je tentais de trouver une réponse en amenant le sujet. « La styliste du Cinq aussi a bien travaillé, cette année. Vous en pensez quoi ? »
« C'est ça. » dis-je après qu'elle ait demandé confirmation de mon nom. Je lui ai rendu son sourire aimable, avant d'hausser un sourcil interrogateur. « Sage ? » Je savais qu'elle était Sage. Mais bon. J'avais comme ressenti le besoin de lui demander si son nom était bien celui que je pensais, moi aussi. Je l'ai écouté vanter les mérites de sa mémoire, avant de me figer quelques dixièmes de secondes. Quoi, qu'est-ce que c'était, une affirmation déguisée en question ? Je revis les yeux de mon premier tribut garçon. Une adorable petite chose du nom de Macks. Treize ans. Il s'est fait décapiter à la hache par un carrière de dix-huit ans, une ou deux minutes après avoir quitter son piédestal. Le regard qu'il avait eu quand je lui avait dit "Bonne chance" avant de le laisser monter dans un overcraft. Je déglutis silencieusement. « Moi non plus, je ne les oublie pas. » Avant de sourire, dévoilant une rangée de dents parfaitement blanches et droites. Fresh from the Capitol. J'ai saisi un bout de sa veste et l'ai faite glissée entre mes doigts. « C'est joli, ça. D'où ça vient ? »
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Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Mer 4 Juin - 20:25
In nuances of grey Wyoming & Sage
La discussion engagée, Sage se montrait agréable et répondant du tac-au-tac: c'était un véritable animal social, appréciant et maitrisant les liens sociaux comme peu de Vainqueurs, sous ses dehors de femme pleine de tares. Et tandis qu'elle parlait avec une des mentors du District Huit, la jeune femme n'avait offert aucun regard au char de ses propres Tributs, ne leur offrant aucun égard. Elle avait déjà fait son choix les concernant et ne reviendrait pas dessus. Wyoming amena d'ailleurs le sujet avec subtilité mais Sage percevait entre les lignes bien plus que les gens ne pouvait le penser. La blonde à l'allure de tomboy eut un vague sourire amusé et lui répondit:
"Je ne sais pas, ils ne m'intéressent pas."
Pas plus, pas moins; juste quelques paroles énigmatiques mais assez franches: Sage ne s'intéressait pas à la parade de ses propres Tributs. Après tout n'était-ce qu'un jeu des apparences; le vrai jeu, celui du sang et des larmes, viendrait plus tard. Ce n'était pas un char et des tenues qui sauveraient les petits et elle le savait bien. Mais ils lui étaient hostiles, ne voyant d'elle qu'une folle qui caquetait comme la poule du Capitole qu'ils pensaient qu'elle était. Alors Sage avait promit de les laisser mourir, en délaissant sa spécialité; la gestion des sponsors. A ce jeu là elle était une des meilleures mais cette année, la blonde ne se décarcasserait pas.
"Au District Huit, vous avez Diana Moon", dit Sage en haussant les sourcils et en souriant de manière un peu théâtrale.
Pour elle, cela voulait dire beaucoup même si la phrase semblait anodine, presque un peu moqueuse. Mais la blonde savait très bien ce qu'elle disait et étant elle-même toujours très au fait de la mode Capitolienne, elle ne pouvait passer à côté du travail de Moon mère, qu'elle connaissait un peu personnellement pour lui avoir commandé quelques unes de ses superbes vestes pailletées pour l'année prochaine, essayant d'anticiper les courants de mode. Pour une non-native du Capitole, Miss Moon avait un sens aigu de la couleur et de la composition; Sage commandait souvent chez elle des costumes sur mesure pour compléter son look garçonne flamboyante, comme elle aimait à se faire voir. Alors elle reconnaissait facilement Keira à ces traits communs avec sa mère: un nez droit et régulier, des yeux de biches en amandes, frangés de cils impensablement sombres.
Sage sourit en retour de la réponse de Wyoming, constatant qu'elle ne s'était ni trompée sur son nom, ni sur son compte. Leurs sourires se firent écho; pourtant ils ne disaient pas du tout la même chose et une fois rassise, la blonde invita l'autre mentor à se rassoir pour avoir une discussion plus décontractée.
"Payne", corrigea Sage, "personne ne m’appelle Sage."
Personne n'utilisait son prénom, à part peut-être son client le plus régulier, monsieur Starkweather. Dans son District d'origine, le Cinq, les gens avaient pris l'habitude de l'appeler par son nom de famille, comme pour la traiter d’épine dans le pied, de douleur chronique. Elle n'était qu'une plaie pour le District, selon l'avis du maire. Alors elle était Payne, rarement Sage. Elle était dingue, rarement sage. Elle était ce qu'elle était, dans son habit de lumière avec ce sourire à la fois idiot et conquérant, qui ne semblait avoir peur de rien ni personne, avec ces grands yeux clairs qui regardaient toujours directement dans les yeux de leur interlocuteur comme pour chercher la vérité dans ces miroirs entre les tempes.
La discussion se para d'un silence interdit de la part de Wyoming et ravie de son petit effet, Sage eut un rire tonitruant comme seul les enfants peuvent encore en avoir, profondément amusée du léger trouble de la jeune femme. Oui, les mentors souffraient de la perte de leurs Tributs; chaque regard était une douleur, et chaque souvenir s’additionnait aux autres pour créer un profond mal être; qui pourrait rester sain en envoyant des enfants à la mort. Même Sage en souffrait: elle perdait petit à petit la raison comme si une partie d'elle mourrait avec ses Tributs, comme si elle était resté coincée dans l'arène depuis son premier passage. Oui, on mourrait un nombre incalculable de fois quand on était mentor; elle ne s'était pas trompée sur Wyoming et les yeux ne savent pas mentir; cette fille détestait les Jeux.
"Je ne le dirai à personne", fit Sage avec un air plus tendre, sur le ton de la confidence.
Elles se sourirent comme deux bonnes Capitoliennes aux dents trop blanches et droites pour être honnêtes, l'une comme l'autre. Wyoming sasit un bout de sa veste jaune poussin aux angles soulignés de noir et la blonde la laissa faire avec un sourire emprunt de fierté et de tendresse mêlées; cette veste, c'était un ami qui la lui avait faite sur mesure; enfin un ami... quelqu’un de proche à son cœur. Une présence ami, un soutien. la seule constante dans sa vie troublée.
"De mon dressing", plaisanta-telle encore en éclatant de rire, pouffant comme une de ces perruches du Capitole, "Griffée Owain Starkweather, du sur mesure", dit-elle fièrement comme si elle disait qu'elle allait vivre dans la demeure de Snow ou devenir reine du Capitole. Owain était un styliste connu et respecté dans toute la capitale de Panem et son nom ne laissait personne indifférent. Il était son plus vieux client mais aussi et surtout son protecteur, habillant sa silhouette androgyne depuis plus de vingt ans maintenant. Il connaissait, pour avoir touché intimement le moindre relief de son corps, ses mensurations par cœur et elle était très fière de l'allure qu'il lui donnait. Sage haussa plusieurs fois des sourcils comme pour faire une moue séductrice à l'autre mentor avant de reprendre:
"Vous, c'est du Moon, ça se voit comme le nez au milieu de la figure quand on connait. Je connais un peu Diana Moon. Un peu, pas grand chose. Je lui ai commandé trois vestes pour cet hiver et j'adore ses robes, mais je ne les mettrais jamais."
Elle détailla Wyoming lentement, de haut en bas tandis que le défilé des chars prenait déjà fin, tout en lui souriant avec désinvolture.
"Une jolie robe sur une jolie fille. Vous volerez la vedette à nos enfants gladiateurs une fois en face de Caesar..."
Parce que Sage se moquait un peu des gens; cela lui plaisait de chercher à flirter avec tout le monde peu lui importait leurs préférences et leurs orientations; c'était juste un jeu, une sorte de théâtre pour dédramatiser le moment: elle avait compris que Wyoming détestait les Jeux, mais savait vraiment tenir un secret. Ce qu'elle ne savait pas tenir en revanche... c'était elle-même. Non, Sage Ophelia Payne ne savait pas se tenir.
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Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Ven 13 Juin - 11:50
Sage (+) Wyo
Je n'avais jamais vu ça. Je n'avais jamais vu un Vainqueur aussi enthousiaste à l'idée de se faire des amis. Après tout, c'était ce qu'on avait de mieux à faire. On allait passer notre vie ensemble alors, autant sympathiser tout de suite. Mais en trois ans de mentorat, je ne m'étais pas autant socialisée que Sage semblait l'avoir fait : elle était là, à chanter l'hymne en pleurant, à parler à sa voisine à qui elle n'avait jamais adressé la parole en souriant, à discuter avec elle comme si elle l'avait toujours fait. Moi, je n'avais jamais essayé d'approcher quelqu'un. Même si nous, survivants, avions tous vécu la même chose, le monde dans lequel nous vivions continuait d'être le même : on ne pouvait faire confiance à personne. Payne faisait partie des personnes que je n'avais pas réussi à cerner. Elle changeait d'humeur et d'idéologie toutes les cinq minutes, et je ne savais pas quoi penser d'elle. Je ne savais pas si je pouvais lui parler librement ou pas. J'ai donc décidé qu'à partir de maintenant, je ferais attention aux mots qui sortiraient de ma bouche à l'intention de Sage Payne.
J'arquais un sourcil à la vue de son petit sourire rieur et à sa réponse. Elle s'en fichait. Bon, au moins, c'était clair et sans équivoque. Je lorgnai vers le char du district Cinq. Je ne pouvais trop dire si Jove en avait quelque chose à faire de moi. Ils ne me l'avait pas laissé savoir, en tous cas, mais je ne savais pas si c'était parce qu'il était vraiment réticent à l'idée de sauver quelqu'un où si c'était juste parce qu'il ne voulait pas que je le sache. Je savais ce que les tributs de Payne ressentait à cet instant précis : l'impression de n'être rien d'autre que des personnes de passage, l'impression d'être considéré par l'une des personnes les plus susceptibles de vous sauver la vie comme des moins que rien, comme des êtres déjà morts. Ce n'était pas juste. On avait pas besoin de ça. Le seul fait de venir d'un district autre que ceux des carrières voulait dire "Quand on prononce ton nom à la Moisson, on te condamne à mort." Et savoir que l'on va mourir avant même que le reste du pays voit votre visage pour la première fois nous foutait le moral à zéro. Les mentors comme Jove, comme Sage, était des démoralisateurs, alors que c'était tout le contraire du rôle qu'avait un mentor. Je ne comprenais pas comment on pouvait être si indifférent à l'égard de jeunes gens qui allaient mourir.
J'ai hoché la tête avec enthousiasme lorsqu'elle prononça le nom de Diana Moon. Oui, on avait Diana Moon. On avait la chance de compter Diana Moon. Elle était la preuve vivante que ce monde n'était pas si terrible. Que naître dans un District aussi peu prospère que le Huit ne voulait pas seulement dire vivre grâce à la fabrication des uniformes de Pacificateurs. Mine de rien, nous avions la chance d'avoir une activité économique que le Capitole possédait aussi. S'échapper de notre petit bout de Terre pour aller vivre au coeur de Panem était possible. Difficile, certes, mais possible. Diana Moon l'avait rêvé, comme la plupart d'entre nous. Mais Diana Moon, contrairement à la plupart d'entre nous, avait réussi.
« Très bien, Payne alors. » Je m'en fichais, de comment elle voulait que je l'appelle. Du moment qu'elle voulait bien que je l'appelle. Ca voulait dire qu'elle acceptait que je lui parle. Ca voulait dire que j'avais une connaissance. Parfait. Et puis, Payne ou Sage, au final ça ne faisait pas plus ou moins long. Moi, que ce soit mon prénom ou mon nom de famille, ça ne changeait rien : c'était long, dur et énervant à dire. Même si je préférais de loin que l'on m'appelle Wyoming. J'avais l'impression que ça scintillait un peu plus que Bucherson. Enfin, ce n'était que mes impressions. Les gens faisaient comme ils voulaient.
Le ton de confidente qu'elle a emprunté me mit comme du baume au coeur. C'était étrange, l'effet qu'elle avait sur moi. Plus on parlait, plus elle me perdait. Je n'avais aucune idée de comment agir avec elle. Ca ne serait pas comme avec Constance. Il faudra que je sois très vigilante, que je mâche mes mots. Je ne pourrais pas être moi-même, c'était clair. Mais elle, elle m'avait cernée tout de suite. Je ne le dirais à personne. Je ne dirais pas que tu déteste ce pays, que tu trouve tout injuste, que tu voudrais être né il y a trois siècles. Au final, quoique je dise, elle saura si je suis sincère ou pas. J'étais fichue. Si je faisais quelque chose qu'elle n'appréciait pas, elle possédait assez d'informations pour aller me dénoncer. Je n'osais pas déglutir, elle le remarquerait.
La solution que j'ai trouvé la meilleure fut de changer de sujet. Sa veste eut soudain beaucoup d'intérêt à mes yeux, et ce fut sur Owain Starkweather que la conversation dériva quelques secondes. Il me semblait qu'il avait travaillé pour le Huit, quelques années avant que je gagne. Je sifflait d'admiration. C'était vraiment n'importe quoi. J'en étais réduite à siffler sur un vêtement pour que le Capitole ait l'impression que j'étais comme lui. C'était ridicule, désespérant. Le rire de Sage semblait sincère, aussi ai-je ri à sa petite plaisanterie. Et puis, le nom de ma styliste recommença à flotter au-dessus de nos têtes.
« Je voue un culte à Diana Moon. C'est en partie grâce à elle que les gens d'ici me portent dans leur coeur. Ses robes, elles sont presque toutes dans mon dressing, même celle qu'elle n'a pas dessinées pour moi. »
Parce qu'elle m'en avait dessinées, des robes. Des dizaines, depuis celle que j'avais porté le jour de mon premier interview avec Caesar jusqu'à celle que j'avais revêtue ce soir-là, pour la parade. Je devais bien avouer en être fière. J'étais l'une de celles pour lesquelles elle avait le plus travaillé, sa première tribut, l'une des ses plus célèbres égéries. Le défilé arrivait à sa fin. Bientôt on se lèvera tous pour rejoindre nos tributs dans le hall et donner les impressions des Capitoliens autour de nous. J'ai souri, un peu gênée de son attitude. A part Caesar, Diana et le tribut de mon District qui était mort à ma place, on ne m'avait jamais dit que j'étais belle. Si, le petit Yorell avait du me le dire une fois ou deux.
« Vous me flattez trop, Payne. Jamais je n'arriverais à voler la vedette à Keira. »
Invité
Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games. Sam 21 Juin - 14:05
In nuances of grey Wyoming & Sage
Les derniers chars étaient passés en laissant dans leur sillage un tonnerre de cris et d'applaudissements, de souvenirs désintégrés et d'une sorte de fureur aigüe inhérente aux gens du Capitole. Parler avec ses pairs semblait simple et naturel mais pourtant les Vainqueurs entre eux était comme une meute d'animaux blessés et imprévisible, Sage le savait bien. Il y avait des loups affamés, des ours sanguinaires et mal léchés, des colombes aspergés d'excréments comme de cruels renards qui n'avaient plus que leur ruse pour survivre. La blonde était un coucou qui papillonnait et pondait dans tous les nids pour s'en tirer. A moins qu'elle ne soit un paon mal qui doive constamment faire la roue nuptiale pour survivre; par trahison en chaque nid, elle pond sans que jamais on ne l'aime ou on ne la sonne. Un coucou, un paon, un oiseau chanteur et coloré qui n'a que son ramage pour lui et des larmes de crocodiles comme réflexe de défense; elle était un peu tout ça, Sage; un animal monstrueux et bâtard qui ronronne comme un chat; un ornithorynque social, un mammifère presque intergenre -à la beauté et la laideur divines- qui pond des œufs. Un monstre social comme les adore le Capitole, pur produit de Panem. Une mutante; voilà ce qu’était Sage parmi les Vainqueur. Un hybride qui n'avait de place nul part, comme un chien corniaud qu'on aurait soudainement recouvert d'or et de platine pour le faire passer pour un chien de race.
Sage, elle ne l'avait jamais été: ce prénom était au moins aussi ridicule que son nom de famille mais ce dernier était surement plus représentatif: elle était une douleur pour les autres, une épine dans leur pied. Tantôt sincère, tantôt inquisitrice, on ne savait jamais vraiment si elle allait vous embrasser ou vous dénoncer et cet état de fait lui avait toujours plu; elle riait de bon cœur avec sa nouvelle connaissance, persuadée qu'elle pourrait avoir la conversation la plus mondaine qui soit, même avec quelques pentes glissantes. Elle était plus perspicace qu'on ne pouvait le croire; peut-être les fous avaient-ils une sagesse brisée qui les rendait plus lucides. La blonde écouta Wyoming avec l'air plus attentive qu'elle n'aurait du, sans lui couper la parole, sans intervenir. Vouer un culte était une belle expression; il y avait du divin là dedans et cela fit sourire Sage qui ne trouva rien à dire de très intelligent sur le moment. Que Wyoming détourne la conversation ne la dérangeait pas: il y a un moment pour tout. Il n'y avait juste pas à tergiversé sur le talent de miss Moon qui faisait l'unanimité au Capitole et habillait les Tribut du District Huit de leurs vêtements de lumière depuis quelques temps déjà. Elle était tout comme Owain -ou Despina, elle était persuadée qu'elle irait loin- une figure du stylisme Capitolien à présent. Un rouage de plus de l'usine à rêves.
La discussion prit un tournant plus intéressant pour Sage en voyant la gêne de son interlocutrice; parler chiffons était sa grande passion mais il lui arrivait de n'avoir rien à redire de tel ou tel styliste et son attitude contredisait ses gouts: elle ne dit rien sur le sujet Moon, bien étrangement et puisque c'était un peu elle qui l'avait lancé, se contentant de se lever lentement de sa place pour armer sa béquille sous son bras et faire quelque pas. La blonde sourit à Wyoming, amusée par cette drôle de modestie.
"Flatter est un réflexe de survie ici", elle sourit gentiment, fermant un instant les yeux, "vous ne lui volerez pas la vedette puisque les gens du Capitole aiment les beautés éphémères et tragiques. Quoi de plus éphémère et tragique qu'un Tribut?"
Cela lui semblait sonner juste et elle n'ajouta rien du tout; le Capitole aimait ces enfants gladiateurs dont il nourrissait sans relâche l'ogre de son propre besoin de morbide. Un Vainqueur sait cela et Sage n'eut pas de doute sur le fait que cela parlerait à Wyoming. Pourtant elle la salua bien bas avec l'intention de partir; on ne pouvait jamais avoir de discussion trop longue durant les Défilés. En conséquence de quoi elle lui tendit sa carte avec ses cordonnées avant de marquer un peu plus loin son éternel sourire.
"Si un jour vous vous sentez seule et avez envie de compagnie un peu nouvelle, on va dire", elle rit, "ou quelqu'un qui serait plus de confiance que vous ne pouvez le croire. Dans tout les cas bonne soirée mademoiselle Bucherson, au plaisir de vous recroiser, ce qui ne devrait pas tarder."
S'inclinant un peu vers Wyoming, ravie de son petit effet Sage prit la poudre d'escampette après la poudre aux yeux; elle aimait se mettre en valeur, parfois bien grossièrement, laisser une trace dans les mémoires de ceux et celles qu'elle croisait. Proposer des choses sympathiques comme indécentes puis s'en aller à tire d'ailes. C'était là sa manière de faire. Mais pour l'heure elle devait rejoindre ses Tributs et l'équipe de préparation même si cette année le cœur n'y était pas; au moins sa meilleure amie, la styliste Despina Braunstein, était-elle de la partie. Cela égayait quelque peu son séjour au Capitole durant ces Jeux.
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Sujet: Re: In nuances of grey ➸ wyoming, 74th Hunger Games.