Prudence Lydia Thornfield

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

Comment je m'appelle ? Quel âge j'ai ? Tout le monde aujourd'hui le sait. La plupart des gens ont mon nom sur leurs lèvres. Ils parlent sur moi, je me sens épiée, je me persuade du contraire mais je sais que c'est la vérité. Alors oui, je suis Prudence Thornfield, je viens du district 3, pas glorieux, les gens ne font pas souvent attention à nous, nous sommes rarement un danger. J'avais un frère, oui avait, il n'est plus aujourd'hui, il était mon tout, ma moitié, mon jumeau et je l'ai vu mourir dans une arène pour le plaisir de quelques personnes prêtes à parier sur les gamins que nous étions. Je n'ai que 18 ans et je suis la dernière gagnante des jeux de la faim. Mon sourire s'efface et laisse place à un sentiment de vide. Ce qui me caractérise c'est la ruse, le mensonge, on s'en sort toujours mieux avec un bon mensonge, l'art de la manipulation. Il faut savoir user de ses potentiels, il faut être débrouillarde, savoir survivre, on ne vit pas à Panem, on survit.  Il faut toujours savoir tout contrôler, je crois que là, moi je perd un peu le contrôle de moi même.. je tente de ne rien laisser paraître. Contrôle. Self-control. Une chose m'obsède c'est la protection des miens. J'ai fait tout ça pour protéger ma famille, aujourd'hui, j'ai perdu la seule personne que je voulais voir vivante, même si ma vie en dépendait. J'ai aussi perdu ma mère, j'ai un très vague souvenir d'elle.. enfaîte je me souviens d'elle via des images.. je n'ai plus son odeur.. plus rien, je sais aujourd'hui ce qu'elle a dû endurer dans l'arène. Elle est morte lors des 60° éditions des Hunger Games.

about games and relative.

Spoiler:

tell us your story.

L'acouphène résonne dans ma tête.. J'ai l'impression d'être ailleurs que tout cela n'était qu'un atroce cauchemar que j'ai vécu le pire dans ma tête, le simple fruit de mon imagination et de la peur que l'on ressent tous à l'approche des moissons.. Les gémissements du tribut que je viens de poignarder sont lointains.. inaccessible à mon cerveau.. il cherche. Qu'est ce qu'il peut bien chercher ? Pourquoi pense-t-il dans un moment pareil ? Dans une arène, alors que je suis presque couverte de sang.. de glaise.. que j'ai envie d'hurler.. qu'est ce qu'il cherche à comprendre.. Bon sang.. Je tremble de partout.. Sur le sol s'étale une tâche rouge vif, pourpre.. un peu gluante.. Je la fixe.. comme si j'étais un vampire assoiffée de sang.. Je suis perdue, paniquée, je ne sais plus quoi faire.. On pourrait me poignarder dans le dos.. je ne comprendrais strictement rien.. Je me laisserais faire.. n'ayant pas le temps de réagir, je réfléchis beaucoup trop. Puis.. boom. Je frissonne sévèrement.. je comprend.. Tout mon corps s'effondre dans sur la glace.. Des larmes brûlantes tracent leur chemin sur mes joues. Je craque. Je rampe sur le dos douloureusement pour m'écarter de ma victime. Le boum résonne lui aussi dans ma tête, lointain.. l'acouphène s'intensifie.. j'ai l'impression de suffoquer.. Je reprend mon souffle.. Je me calme.. L'Hovercraft arrive.. descend sa main d'acier et soulève un corps mou, sans vie, laissant la trace rougeâtre sur la neige. Je tremble de partout, je comprend. Je suis vivante. Je lâche mon couteau d'un couteau, comme s'il m'avait brûlé méchamment.. Je me redresse lorsque je vois ma porte de sortie débouler pour moi. Je marche lentement, abasourdie par la nouvelle, j'approche de l'échelle que l'on me descend. Elle me fixe dessus, elle quitte le sol, je vole.. J'ai gagné les jeux. Je suis la gagnante des 77th éditions des Jeux de la Faim. Comment, pourquoi.. Qui, Quoi ? Tout se bouscule. Une fois dans l'appareil, je me laisse dépérir.. mes côtes commencent à me refaire mal.. mes doigts sont violets.. moches, toujours aussi cassées.. ma cheville est douloureuse.. sans parler des ceintures de bleus, éraflures.. balafres que je me tape.. mon corps est épuisée, j'ai dû perdre presque 5 kilos.. si ce n'est pas plus. Moi qui ne pesait déjà pas lourd.. je suis un squelette ambulant. Que l'on me soigne.. je n'en peux plus.. mon corps faiblit.

Mon réveil est dur, douloureux. Les courbatures sont là, mon corps reprend un rythme normal. Je suis toujours aussi mince, je crois que l'on ne me forcera pas beaucoup à dévorer tout ce qui me passera sous le nez.. Je suis affamée. Mon ventre gargouille.. Ce n'est qu'un lit d'hôpital mais j'ai l'impression d'être dans le plus confortable des endroits. Je remonte les couvertures sur mon corps presque nue, seulement couvert d'une chemise transparente que l'on trouve dans ce genre d'établissement, comme lors de la préparation.. lorsque les assistants vous.. "décapent". Mes yeux sont lourds, je crois que je dormirais bien encore deux ou trois jours encore, mais combien de temps ai-je dormi ? Je l'ignore, j'ai perdu la notion du temps. On perd tellement.. dans cette arène.. d'un coup mon coeur loupe un battement, il se sert, les nerfs lâchent.. la vision d'horreur revient. J'ai envie de hurler, tout mon corps se raidit.. Je serre les dent, les larmes coulent, un bruit sourd résonne, il me faut quelques instants pour comprendre que c'est moi qui le produit à me retenir de crier et de partir totalement trop loin. J'ai envie de tout arracher, je veux le voir.. je me lève brusquement, trop vite.. je ne tiens pas debout, je m'écroule sur mes genoux.. mon coeur se soulève.. je vomis.. mon corps est affreusement douloureux et paradoxalement engourdi. Un appareil se met à biper en folie ce qui fait rappliquer une dizaine de personnes dans ma piaule tous en blanc. Je me débats. Mon frère. " ADRIAN, OU EST ADRIAN, je veux le voir s'il vous plait.. " Je les supplie, son corps, une dernière fois pour lui dire au revoir.. par pitié. Deux médecins se regardent, l'incompréhension se lit sur leur visage.. je les regarde, les yeux explosés, fatiguée. Il faut que je lui dise au revoir. Il ne partira pas en paix sinon. Je sens une légère piqûre.. je n'ai pas le temps de réagir.. mon corps par à la dérive d'un monde que semble bien connaître maintenant..

Nouveau réveil. Moins violent. Je prend conscience de trop de choses.. mes poignets sont liés au barreaux d'un lit, toujours le même. Je crois qu'il ne faut pas que je bouge.. ma petite crise d'hystérie n'a pas dû arranger mon état.. pourtant je me sens différente, mieux, plus forte, moins affaiblie pour le poids de blessure non guéries. On sait tous que la médecin du Capitol fait des merveilles. Je tente de me redresse dans le mesure du possible, je meurs de soif.. je veux boire.. Je tire sur mes liens, pas moyens de les retirer, ni de faire passer mon poignée dedans. Je me résigne. Reposant ma tête dans l'oreiller, fixant la blancheur des lieux, elle contraste tellement avec l'arène.. où l'obscurité était omniprésente. Je ferme les yeux, des flashs me reviennent. Cette gamine.. mon coeur a mal. J'ai tué une gamine.. Je.. ce n'était pas mon attention, je ne la pensais pas si jeune.. elle était si.. son sang.. j'ouvre vivement les yeux. Mon souffle est court, vont-ils me hanter encore longtemps ? Je suppose. La porte coulisse et laisse entrer les deux médecins en blouse blanche, impeccable, tout ce blanc me fait mal aux yeux, à la tête. Je les observe, ils semblent parfaits dans leur genre, m'ausculte.. " Vos constantes sont bonnes, tout semble rentrer dans la normale, nous allons pouvoir accéder à votre requête. " Sur le coup, je ne vois pas de quoi ils parlent. On détache mes poignées, je m'impression de faire circuler le sang dans mes doigts, certains portent encore un bandage, les deux de cassés. Ils m'aident à m'installer dans un fauteuil roulant, moins confortable que mon lit.. Un plaid sur le genoux, surement pour masquer ma presque nudité. On roule dans un couloir sans fin, celui de la mort. Puis on pénètre dans une pièce, grise métallisée.  Je me souviens alors de ce que j'ai demandé. Adrian. Tout mon corps réagit lorsque je comprend.. je frissonne.. tremble même. Un des médecins laisse sa main sur mon épaule. " Vous êtes sûre de vouloir ? Son corps a été réparé, vous aurez presque l'impression qu'il dort.. " Je déglutis, laissant ma tête opiner pour moi. Il m'avance jusqu'à lui, recouvert d'un drap d'hôpital. On découvre seulement son visage. Il est pile à ma hauteur assise. Il est beau. Il dort, c'est ce que je me force à me dire. " Nous vous laissons quelques minutes d'intimité " J'approuve le geste mais je ne réagit pas, hypnotisée par la beauté de la mort. Aussi glauque soit ce moment, je me sens vivante auprès de son corps. Je passe une main sur sa joue, froide. Il ne se réveille pas à mon contact, chez moi cela déclenche une perte de larmes à nouveau. Je renifle, impossible de tout contenir. Je ne sais pas à qui en vouloir, je ne sais pas à qui c'est la faute. A moi ? Au Capitol ? Au tribut qui a osé faire cela ? Je caresse son beau visage d'ange, un ange fini. " Je suis désolée.. " Ma voix est brisée dans mes sanglots. Je caresse ses cheveux.. je ne sens plus son odeur qui me rassurait, je ne sens plus que l'odeur des produits qui ont servi à le maintenir correct pour ma venue. Je repense alors au message de Lincoln dans l'arène alors qu'Adrian venait tout juste de mourir. " Venge le " Oui c'est ce que j'ai voulu faire, et c'est surement ce que je continuerais à faire. Je n'ai pas le droit de chuter. Je dois me reprendre. Je sèche salement mes larmes et mon nez qui coulent avec le revers de ma main. On vient me chercher pour que je retourne dans ma chambre. La suite est d'un ennuie à mourir. Il fallait que je reprenne des forces et que je sois présentable, mon styliste a proposé une chirurgie esthétique, mais j'ai refusé, pas question de finir comme tout ceux là. Je préfère avoir l'air un peu plus maigre tant pis.

Je suis rapidement reconduite aux appartements de mon district. Mon premier instinct est de foncer dans sa chambre. Je m'écroule sur les draps. Son odeur s'y glisse encore. Dans son armoire il reste sa tenue.. celle qu'il avait lorsque nous sommes arrivés. Je la prend pour dormir avec moi. Il faut que je reçoive les honneurs du président. Que je sois interviewée. Je ne sais pas quoi leur dire. Je suppose que je vais devoir mentir, je le sais le faire à la perfection. Je serais une parfaite gagnante, il faut que je me protège aussi. Mais on ne peut pas oublier, je vivrais pas le manque de ma moitié toute ma vie. Je n'arrive pas à dormir cette nuit là. Je suis allongée sur son lit, son pull dans les bras, les larmes flottant sur mes joues, mes yeux me brûlent. Des flashs me hantent, ils sont là. Joleen. Puis Athena. Puis Adrian. Puis Uriah puis plus rien. Tous morts. Je n'arrive pas à chasser les jeux de ma tête, l'angoisse.. le stresse, je ne suis en sécurité nul part.. je le vis mal.. mais comment j'en suis arrivée là ?


Comment je vais vivre maintenant ? J'ai déjà cette impression de ne plus être la même. Pourtant je me souviens de l'ancienne moi. La fille née dans le district 3, la fille qui vivait plutôt bien, malgré rapidement l'absence d'une mère morte dans le même cas que son fils 18 ans plus tard. Ma mère nous a eu très tôt.. ce qui ne l'a pas empêcher d'être heureuse pour notre venue. Le gouvernement aurait pu lui laisser les deux années tranquilles.. mais non, elle devait faire parti de la moisson.. et bien sûr.. elle a été prise.. elle n'est jamais revenue, je me souviens à peine d'elle. Juste son visage me sourire encore avec la photo que j'ai d'elle chez moi. Je m'en suis remise, je crois que j'étais trop petite pour être vraiment touchée. Mais ce n'était pas le cas de mon père qui a bien eu du mal à s'en remettre.. ce qui peut être compréhensible, il venait de perdre celle qu'il aimait.. il devait assumer deux petits jumeaux.. Mais il a fini par trouver une femme, April. Étonnamment c'est elle que je considère un peu comme ma mère puisque c'est elle qui m'a élevée avec mon frère. Elle nous a donné deux petits frères ensuite, des vraies petits monstres mais je vous assure que si vous verriez leurs têtes, ils sont adorables. Je ferais absolument ce qui est en mon pouvoir pour les protéger. Ils ne connaissent pas l'horreur des jeux. Ils ne savent pas ce que c'est, le stresse d'attendre qu'un nom soit tiré au sort. J'aimerais qu'ils ne le connaissent jamais, mais que voulez vous, on ne peut pas tout avoir dans ce monde, déjà si on a quelque chose, il faut savoir s'en contenter.

Adrian est sans doute la personne qui compte le plus.. pardon comptait le plus. J'ai toujours du mal à croire qu'il ne va pas arriver dans une pièce en riant et criant " surprise je t'ai bien eu n'est ce pas ? " moi je le taperais dans l'épaule fort pour lui faire comprendre que ce n'est pas le genre de blague que l'on fait à sa soeur qui vient de vivre les pires heures, les pires jours de toute son existence. Mais je sais qu'il ne reviendra pas, sa peau était glacée, ses paupières closes étaient glacées. Il ne reviendra pas et moi je suis condamnée à vivre avec son fantôme qui me hantera toute ma vie, sans jamais rien avoir pu fait pour l'aider, le sauver. La culpabilité.. elle est omniprésente, elle ne cessera pas, j'apprendrais peut-être un jour à vivre avec, pas maintenant, je ne suis pas habituée et je ne veux pas, je suis en train de dépérir de l'intérieur parce que l'on m'a enlevé mon âme soeur. Vous voyez avec Adrian nous n'avions pas besoin de mots pur communiquer, un lien si fort nous unissait que nous nous regardions pour comprendre ce que l'autre voulait dire. On savait lorsque l'un de nous n'allait pas bien, nous savions lorsqu'il fallait ou non agir, qu'il fallait être là ou pas pour l'autre, cette relation s'avérait être la plus parfaite, jamais je n'ai levé la voix sur lui, parce que jamais je n'ai eu besoin de le faire. Adrian est mort aujourd'hui dans les jeux.. et moi j'aurais dû mourir c'était la loi, l'un meurt, l'autre le venge et le suit ensuite. Seulement, ma soif de sang ne m'a pas laissé périr durement, je n'ai pas été punie pour l'abandon que j'ai fait.. je regrette, pardonne moi.

Ma vie aujourd'hui n'aura plus du tout la même allure que celle de maintenant. Avant j'étais issue d'un milieu plus que modeste, le district 3 n'est pas réputée pour être l'un des plus riches. Nous ne sommes pourtant pas les plus stupides, il faut se l'avouer. Nous avions des difficultés pour tout payer, 4 bouches à nourrir c'est difficile et j'en ai très vite eu conscience. Maligne comme pas deux, j'ai réussi à raisonner mon père et à le laisser nous faire confiance à moi et Adrian. A 9 ans nous commencions à prendre des tesserae pour que nous puissions manger correctement. A 12 ans lors de nos premières moissons nous avions 4 chances.. puis tout à augmenter..Si bien que nous étions arrivés à 28 chances lorsque nos noms ont été tirés au sort. C'est en notre faveur ce truc de toutes manières. Tout le monde le sait. Il ne faut pas être stupide pour le comprendre.

Je n'ai pas toujours été un meurtrière, une joueuse invétérée de la mort, avant de gagner, de partir et de tout perdre j'avais des passions, une en particulier. Je suppose qu'elle ne vous étonnera que très peu. 3 district 3, le technologie. L'informatique. C'est mon père qui m'a tout appris. Lui même dans se milieu, depuis toute petite je le suivais partout et il a commencé à me montrer comment tout cela fonctionnait. J'ai très vite appris, je sais que je n'ai pas encore le niveau de mon père mais il me répétait sans cesse que lui à mon âge ne savait pas faire la moitié de ce que je sais déjà. Alors je suppose que je ne suis pas si nulle.. J'adore ça, je pianote sur un clavier, je fais des calcule, j'encode, je fais des algorithmes et j'adore. Je sais réparer un ordinateur, je sais faire un tas de trucs.. c'est vrai mais je crois que je n'aurais plus tellement la chance de toucher quoique se soit qui ressemble à un pc avant un bon moment, je serais occupée. Occupée par des interviews, par la tournée de la victoire, par les prochaine moisson ou je serais à mon tour une mentor, je serais occupée avec mes démons.. à voir des jeunes de mon âge mourir pour le plaisir de certain. Je ne porte pas spécialement mes jeux dans mon coeur, d'autant plus lorsque j'en sors, que j'ai été confrontée à eux. Je sais que certain devienne pro Hunger Games en les gagnant. Je trouverais cela hypocrite, même les meilleurs sont ravis d'être sortis de l'enfer.

Les années passent et la suite vous la connaissez non ? La moisson, deux noms appelés. Moi puis mon frère. Le premier jour du reste de ma vie.   Voila ce à quoi j'ai pensé, il me reste mois d'un mois à vivre, dans un mois les gens pleureront sur ma tombe lorsque nos corps seront revenus.. On salut la foule fièrement. Je me souviens parfaitement. Lorsque mon nom a été tirée au sort je pensais que j'allais y rester. Que je finirais mes jours dans le sang, la souffrance et sans personne qui m'aime. Je suis montée sur cette estrade. J'ai été présentée aux caméras. Puis on appelle mon frère. J'ai légèrement paniqué, eu peur pour lui mais je ne suis rendue aussi compte qu'il me pousserait à me battre que je ferais de même pour lui. On part ensemble, on meurt ensemble. C'était notre objectif. Je crois que le pire dans cette journée c'est de dire au revoir, savoir qu'on ne les reverra plus jamais. Que l'on sert une personne pour la dernière fois. Mais encore une fois Adrian était là, elle ne partait pas seule.

Lorsque l'on découvre le Capitol on pense d'abord rêver. Jamais on n'a imaginé un truc pareil. l'immensité de la ville. C'est incroyable. On admire mais on sait que l'on ne pourra pas en profiter. Dommage c'est sûr. J'ai été séparée de mon frère l'espace des préparations à la présentation. La parade comme ils aiment l'appeler. Ma robe était jolie, on aurait dit que je portais un circuit électrique sur le corps, je ne sais pas si c'est tellement original. Mais apparemment cela a plu. Les entraînements sont incroyables, la salle est spectaculaire. On constate alors la force de chacun.  Et je me suis aussi rendue compte que je ne savais utiliser aucune arme.. je n'avais rien pour moi. J'ai tenté de me perfectionner en tout mais on ne peut pas dire que je parte avec un avantage, savoir démonter un ordinateur en un temps record je ne crois pas que cela puisse servir. Quoiqu'il en soit, je sais être une parfaite menteuse, je suppose qu'à un moment je pourrais m'en servir dans l'arène. Puis on passe devant Caesar. On a l'impression d'être une star l'espace de deux minutes. Puis.. on comprend que certain ont des stratégies. Jouer l'amour. Je trouve cela légèrement grotesque et vue et rerevue. Seulement je n'ai pas le choix d'encaisser. Nous avons un vrai lien avec Adrian. Jumeau, je suppose que nous intéresserons un minimum, j'ai espéré. Et voilà la dernière nuit. Je l'ai passé avec mon frère, pas question de se quitter. On ne sait pas à quoi s'attendre, personne ne sait comment sera l'arène, on ne peut pas se préparer.

Puis on nous enferme dans ses tuyaux, je me retrouve séparée de mon frère. Tout débute, une stresse impossible à comprendre si on n'est pas dedans se déclenche. On ne réfléchit plus c'est l'instinct qui prime surtout lorsque l'on sait qu'un tiers des tributs se font tuer dans les premières heures. Le bain de sang on l'appelle. Je suppose que cela porte parfaitement bien son nom. Lorsque le décompte fut terminé, je n'ai pas réfléchi, on n'a pas le temps, je suis descendue de mon piédestal et j'ai foncé vers la corne d'abondance pour attraper ce qu'il me fallait, un poignard pour me défendre, un sac.. et j'ai vu cette trousse de secours, elle pouvait toujours servir, j'ai foncé mais on a voulu me la prendre.. je n'ai pas réfléchi, j'ai agi comme l'aurait fait n'importe qui. J'ai frappé avec le couteau de toutes mes forces au point d'avoir du sang un peu partout.. tout commençait bien.. lorsque j'ai constaté que c'était une pauvre gamine que je venais de tuer là.. je l'ai laissé, je suis partie.. je crois que je l'ai tué de toute manière.. J'ai couru aussi vite que j'ai pu, je suis rapide qui l'aurait cru, Adrian avec moi. On s'est trouvé un endroit relativement à l'abris. L'arène est horrible des grottes.. les endroits pour se planquer sont minces.. Même si c'est sombre le moindre bruit résonne.. On est resté dans une zone où pour le moment il n'y avait personne, on a ouvert le sac pour reprendre des forces après le choc et le stresse. Rien de glorieux, on fait avec. Seulement on ne pouvait pas rester les bras croisés à attendre que l'on nous trouve, nous n'avions qu'un poignard pour deux et ce n'était pas suffisant pour nous protéger, alors on est retourné à la corne d'abondance. Il a fallut que je fasse diversion. Certain semblait camper devant.. On a finalement réussi a obtenir ce que l'on voulait, on a décampé en vitesse, trop vite surement. Je me suis fait mal à la cheville. Je ne saurais dire si ma cheville était juste foulée, si c'était une entorse ou si je l'avais fracturé, ce que je me souviens c'est que lorsque je posais le pied au sol, j'avais qu'une envie c'était de hurler. On a tenté de fuir encore mais nous avons été séparée.. Ma cheville étant trop douloureuse, on a pas pu rester ensemble, alors forcément là panique me gagne toujours. Dès que je ne suis plus avec lui j'ai peur que d'une chose qu'il meurt. Je crois que c'est le troisième jour où j'ai rencontré Athena. Je ne sais plus bien de quel district elle était mais peu importe. Je lui ai menti, je me suis un peu servi d'elle. Je lui ai demandé si elle avait vu mon frère mais comme elle ne savait je suis restée un peu avec elle, je mens à la perfection, je ne sais même pas si on peut considérer cela comme un défaut ou une qualité. Dans ce cas là, une qualité si vous voulez mon avis. Lui proposer de faire équipe était une bonne idée, mais elle ne se doutait pas un instant que je ne ferais pas équipe avec une fille comme elle, je ne fais confiance à personne, elle a fait cette erreur, on en fait tous de toute manière. Lorsqu'elle me faisait confiance, je lui ai planté le couteau dans le dos, aussi bien littéralement qu'au sens figuré. C'était peut-être lâche mais c'était la seule manière pour qu'elle ne se défende pas. Elle est morte.. et moi je me suis dite que ce n'était qu'un ennemi en moins.. un en moins qui ne tuera pas mon frère.. Pourtant, je suis restée un peu choquée.. le sang sur mes mains, un cadavre à mes pieds, oui c'était moi qui avait réussi à faire cela, tuer. Alors on est capable du pire dans cette arène c'est bien vrai.

Le temps passe. 4° jour. Ma cheville est gonflée et pas très belle à voir. J'ai du mal à poser le pied pour avancer. Pourtant ma conviction m'incite à bouger, pour retrouver mon frère, pas question que nous le laissions, que je le laisse, les caméras fumeront notre mort ensemble. Seulement je n'avais pas prévu de rencontrer un autre tribut, je faisais tout pour les éviter et voilà qu'un autre se ramène.. Athos si je me souviens bien. Il me cherche il me trouve.. quoique je crois qu'on a pris cher tous les deux. J'ai beau m'être bien défendu, l'avoir blessé.. il me donne un coup de masse dans les côtes.. je les ai senti craquer sous le choc. Elles sont cassées ou je ne sais pas, le souffle c'était coupé à cet instant.. j'ai cru que j'allais y rester.. J'ai perdu mes couteaux à ce moment là.. L'instinct m'a fait plonger dans le lac derrière, je nage plutôt bien.. l'autre tribut, ne m'a pas suivi.. et j'ai récupéré une arme sur deux.

L'inévitable se produit. J'ai reconnu ses cris. J'ai tout compris, alors pourquoi je n'ai rien fait ? Pourquoi je n'ai pas nagé pour rejoindre cette putain de rive. POURQUOI ? Je l'ai fait que trop tard.. paralysée parce qui était en train de se produire, au fond de moi, je crois que je savais ce qui se passait.. que cela était inévitable. Je me suis précipitée sur lui.. il était à terre, mourant. Du sang partout, j'ai voulu le maintenir en vie, priant pour que Lincoln nous ramène des sponsors et qu'on nous envoie un truc pour le sauver, mais aucun parachute à l'horizon. J'ai tenté mais il est mort.. dans mes bras.. au moins pas tout seul.. Je tremblais mais je n'ai pas pleuré. On a pas le droit d'être faible si on veut de l'aide, j'ai hurlé, je voulais qu'il entende son prénom pour qu'il me revienne.. mais il n'a pas entendu, il n'est jamais revenu, on me l'a enlevé.. Adrian est mort, mon jumeau est mort, une partie de moi est morte, je meurs à présent. Je suis restée la nuit à ne pas comprendre, ne pas savoir quoi faire.. puis j'ai reçu un parachute. J'avais envie de hurler que c'était trop tard, seulement je ne pouvais pas, je l'ai ouvert, des anti douleur.. voilà qui n'est pas trop tôt.. un mot va avec. " Venge le, L " Oui la vengeance. C'est le seul moyen de me faire pardonner mon inefficacité.

Les jours passent et je suis toujours en vie. Je ne sais même pas comment j'ai fait. Il me reste un tribut. Un seul. On a passé l'épreuve du banqué. J'ai passé cette épreuve. Maintenant il faut un mort. Je me rapproche de la corne, je sais que je trouverais le dernier concurrent ici. Bingo. J'ai cru que j'allais y rester. Seulement y en fut décidé autrement. J'aurais dû mourir, l'homme en face de moi était surement plus fort, mais on était tous les deux affaiblis. Le combat n'a pas duré longtemps. J'ai pris un sacré coup au visage.. il savait se défendre, une belle balafre.. mais je suis rapide, un coup de couteau bien placé.. Il chute au sang.. Je me précipite pour le bloquer, je récupère mon couteau et je le replante, l'arrosant de sang.. Il a convulsé.. il a voulu parler.. je me suis relevée.. horrifiée d'avoir gagné. D'avoir tué. D'avoir tout perdu.