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JAQAL ϟ All that's left behind, Is a shadow on my mind.
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Sujet: JAQAL ϟ All that's left behind, Is a shadow on my mind. Jeu 2 Jan - 23:50
The weak can never forgive. Forgiveness is the attribute of the strong.
L'hiver était proche. Les ennuis qui l'accompagnaient annonçaient déjà sa venue. L'air était glacial, de plus en plus froid à mesure que les jours passaient. Et bien que les nuits se faisaient plus longues ; elle n'avait pas le plaisir d'en profiter. Chaque soir, elle tentait désespérément de se réchauffer mais c'était peine perdue. L'air glacial s'engouffrait par les nombreux trous dans sa toiture. Quand bien même elle parvenait à faire prendre un feu, il ne tardait pas à s'éteindre tandis que la chaleur qu'il lui procurait s'échappait entre les ports des planches en bois de sa maison. Aussi, passait-elle la moitié de ses nuits à tourner en rond entre ces draps. Le point positif étant qu'elle avait plus de temps pour réfléchir à un moyen d'améliorer ses conditions de vie. L'idée qui revenait le plus souvent était de garder les peaux de bêtes qu'elle chassait et d'en faire des vêtements de saison, voire de couverture. Pour cela, elle devait redoubler d'efforts dans la forêt. Chose qui était loin de l'effrayer. Elle aimait tout particulièrement passer des journées entières dans les bois. Malheureusement, avec la hausse du niveau de surveillance due à la purge, elle devait se montrer plus souvent au district. Autant dire qu'elle le vivait mal. Comme si avoir les Pacificateurs à ses trousses les trois quarts de son temps n'était pas suffisant. Accompagnés de l'habituel animosité des habitants du douze et traîner dans les rues devenait vite insupportable.
Voilà pourquoi, une nouvelle fois, elle s'était levée à l'aube. Tenant pour acquis le fait qu'elle croise moins de monde, elle s'habilla le plus chaudement possible et sortit de chez elle. Son habituel masque d'indifférence avait pris place sur son visage. Les rues de la Veine étaient désertes mais elle n'y traîna pas pour autant. Elle comptait débusquer une proie plus grosse aujourd'hui. Un bon morceau qui lui rapporterait assez pour s'offrir le nécessaire pour passer ces longues nuits d'hiver à venir. Le grillage électrifié ne tarda pas à se dessiner sous ses yeux. Sans y porter attention, elle le longea jusqu'à s'engouffrer dans l'une des failles de cette sécurité prétendue. Sauf que le danger n'avait jamais été à l'extérieur. Le danger était parmi eux, au sein même des demeures, rôdant dans les rues et prenant de multiples facettes. La faim, la maladie, les pacificateurs...tous les visages que la mort prenait plaisir à revêtir. Un dernier regard en arrière, histoire de vérifier qu'elle n'avait pas été suivie, et elle s'enfonça entre les arbres de la forêt.
Un silence reposant l'y attendait. Un silence à peine brisé par les hurlements du vent et par les chants des oiseaux ; par cette mélodie que jouaient les feuilles des arbres quand le vent s'amusait à les taquiner. Ils lui souhaitaient la bienvenue parmi eux, comme chaque fois. Elle inspira profondément l'air frais et l'odeur des pins. Un sourire se fraya le passage sur ses lèvres, illuminant son visage l'espace de quelques secondes. Elle n'avait pas besoin de porter son masque d'indifférence ici. Marchant doucement, elle ne tarda pas à s'arrêter devant un arbre centenaire. Elle avait l'air minuscule à côté de sa stature de géant. S'abaissant un peu plus, les mains glissant sur ses racines dans une caresse aérienne, elle attrapa son arc et plaça rapidement son couteau à sa ceinture. Marchant jusqu'à ses habituels collets, elle recueillit les petits animaux qui s'y étaient coincés. Deux lapins, un écureuil. Ce n'était pourtant qu'une mise en jambe. Elle avait un animal plus gros dans le collimateur. Et toute la journée pour le débusquer. Et si, par malheur, elle n'arrivait pas à ses fins, elle pouvait toujours se rabattre sur quelques dindons.
S'enfonçant encore un peu plus dans les bois, il lui fallut plus de deux heures pour repérer la trace du gibier. Et une heure de plus pour suivre sa piste. Quand enfin la silhouette de l'animal se dessina devant elle, elle s'immobilisa...doutant un instant. Pouvait-elle vraiment abattre une biche et la ramener au district ? Sa viande trouverait acheteur rapidement mais comment arriverait-elle à la faire entrer dans le district sans attiser l'intérêt des pacificateurs ? Il lui faudrait trouver un nouveau stratagème ingénieux pour y parvenir. Mais elle en avait besoin. Elle ignorait si elle pourrait survivre à un nouvel hiver...Discrètement et silencieusement, elle se fondit dans un buisson. Attrapant une flèche dans son carquois, elle encocha, tenant l'animal en joug, prête à laisser filer le projectile vers sa proie. Un. Elle inspira. Deux. Elle tendit la corde de son arc. Trois...Elle expira, lâchant la corde mais déviant son coup au dernier moment. Quelque chose ou plutôt quelqu'un s'était mis entre sa cible et elle. La biche avait filé, il était trop tard pour tenter quoique ce soit. Se relevant d'un bond, d'abord furieuse puis légèrement inquiète, elle se précipita vers la personne qui se tenait la cuisse avec ses deux mains. La flèche ne l'avait pas raté ou presque, elle avait bien entamé la peau de sa jambe, du sang gouttant sur les feuilles mortes gisant au sol. S'il n'avait pas été là, l'animal aurait été touché. Gardant son couteau en main par sécurité, au cas où le blessé se montrait hostile, elle s'approcha doucement. Elle devait s'assurer que la plaie n'était pas sérieuse. Pour ce faire, elle s'abaissa sans demander son avis au fauteur de trouble. "Enlève tes mains, on a besoin de savoir l'ampleur des dégâts." Mais ce dernier ne semblait pas vouloir lâcher prise. Agacée, d'une part pour la désagrément causé par sa soudaine apparition et d'autre part par son refus d'obtempérer, la jeune femme s'écarta du blessé. Préoccupée par l'entaille, elle n'avait pas porté attention à l'identité de la personne. Elle fut donc surprise de découvrir qu'elle avait à faire à Jaqen. Enfin à moitié, dirons-nous. Cela faisait des semaines qu'elle cherchait à l'éviter...voilà que sa maladresse naturelle les réunissait à nouveau. D'un côté, il n'y avait que lui qui était capable de se mettre sur la trajectoire d'une flèche. Fronçant les sourcils, elle resta un long moment silencieuse, posant un regard neutre sur lui, hésitant entre l'idée de le laisser là et celle de lui venir en aide malgré tout. Elle n'avait toujours pas digéré les reproches qu'il lui avait lancés lors de leur dernière rencontre...Toutefois, elle ne pouvait pas le planter là. Ravalant sa colère, elle se concentra pour ne pas laisser l'impatience et l'irritation filtrer dans sa voix. "Je peux pas t'aider si tu ne retires pas tes mains." Elle avait parlé sur un ton qui se voulait posé tout en évitant soigneusement de le regarder dans les yeux.
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Sujet: Re: JAQAL ϟ All that's left behind, Is a shadow on my mind. Jeu 9 Jan - 16:29
All that's left behind, Is a shadow on my mind.
Et sans savoir pourquoi, tout me ramène à toi. Comme si ma vie pouvait dépendre de toi.
Jaqen pensait souvent à Talasi. Il ne savait pas réellement pourquoi. Elle lui manquait. Le jeune rebelle savait très bien que ses reproches avaient été une erreur. Les deux jeunes s'étaient rencontrés dans la forêt. Depuis ce jour, Jaqen n'arrivait pas à s'éloigner d'elle. C'était comme si quelque chose l'attirait sans cesse vers elle. Il lui parlait, souvent. De tout, de rien, de sa vie mais surtout de ses peurs et ses angoisses. C'était la seule à le savoir. Bizarrement, en elle, il avait trouvé une oreille attentive, une personne qui ne le jugeait pas. Ni pour dire du mal, ni pour dire du bien. Mais bien trop souvent cet acte était à sens unique. Talasi ne s'était jamais confiée à Jaqen. Jamais. Jusqu'à un jour. Et le jeune Callaghan gâcha tout. Lui faisant la moral de ne pas rejoindre les rebelles. Il avait mis les pieds en plein dans le plat. Faire un retour en arrière ? Ce n'était pas possible malheureusement... Et pourtant il paierai le prix cher pour le faire.
Depuis ce jour, la jeune femme l'évitait. Tuant à petit feu le jeune homme. Son cœur se compressait dès qu'il la voyait. Même l'espace de quelques secondes. Il voulait lui parler, aller la voir, essayer de retrouver leur relation de départ. Il voulait continuer à être avec elle. Jaqen ne savait pas vraiment pourquoi il ne pouvait se passer d'elle. Il connaissait un tas de filles, mais aucune de lui faisait ressentir ça. C'était assez troublant, puisque lui même n'arrivait pas à mettre un mot sur ce qu'il ressentait. Il le vivait, sans explication, voilà tout. Et de voir l'état de leur relation à présent, c'était atrocement douloureux pour lui.
Alors un matin très tôt, Jaqen se leva sans faire de bruit. Il devait aller la rejoindre dans les bois. Il ne la connaissait pas par cœur, mais il savait quel était son passe temps favoris : la chasse. Et c'est pourquoi il était déterminé à y aller. Il devait la retrouver, lui parler, s'excuser comme un minable, la regarder, entendre sa voix. Il en avait besoin. S'habillant assez chaudement pour affronter le froid, le jeune Callaghan se mit aussi tôt en route, ne voulant pas perdre une seule seconde. Il en avait trop perdu. Une fois dehors, il regardait les alentours, espérant que personne ne le voit partir vers la forêt. Après tout, depuis plusieurs temps maintenant, les pacificateurs surveillaient chaque coin des districts, empêchant les gens d'aller et venir.
Sans vraiment se rendre compte du chemin, Jaqen arriva devant la grille électrifiée. Enfin, ce terme était assez erroné. A présent, c'était une grille comme toutes les autres. Essayant de se rappeler de l'endroit où se trouver la faille, le jeune rebelle s'y engouffra, le plus rapidement possible. Il devait faire attention à chacun de ses gestes. La dernière fois il avait agrippé sa veste à la grille, lui arrachant un morceau au passage. Assez débile et maladroit. Du Jaqen tout craché. Une fois les pieds dans la forêt, le jeune Callaghan inspira un grand coup. Il allait devoir faire preuve de patience pour la retrouver. Cette forêt n'était pas minime, elle était plutôt gigantesque. Non, il n'avait pas peur de tomber sur un animal féroce, la pression qu'il ressentait venait du fait qu'il allait faire face à Talasi.
Après bien une heure de recherche, le jeune Callaghan s'engouffra un peu plus dans la forêt, essayant de trouver des traces. Il y en avait de partout et malheureusement, il était loin d'être un expert la dedans. Alors qu'il continuait à marcher, il fut stoppé par la vision d'une biche. Est-ce que quelqu'un l'avait remarqué ? Il en eut la réponse assez rapidement. En l'espace de quelques secondes, Jaqen sentit une pointe froide venir se planter dans sa cuisse. Sentant la douleur monter, le jeune homme se laissa tomber au sol. Du sang couler sur les feuilles gelées et mortes. Pourquoi fallait-il qu'il soit toujours au milieu, détruisant les projets des personnes ? Il s'en voulait. Au final, ce n'était pas vraiment la douleur qui l'inquiétait, mais plus ce qu'il venait de faire. La biche avait fuit, la nourriture venait de passer sous le nez du chasseur présent.
Se tenant fermement la cuisse, Jaqen ferma les l'espace de quelques instant essayant de calmer son rythme cardiaque. Même s'il ne le montrait pas avec son visage, la douleur lui faisait mal. Mais il ne voulait pas paraitre faible. Il venait de priver une personne de sa nourriture dont elle avait besoin. C'était déjà trop horrible à ses yeux. Restant au sol ne pouvant pas bouger pour le moment, Jaqen vit alors la personne s'approcher de lui. Sa vision était floue et son audition était atteinte. Il entendait comme une voix grave, au loin. "Enlève tes mains, on a besoin de savoir l'ampleur des dégâts." Mais Jaqen n'en fit rien. Il n'avait pas réellement saisi la phrase, et ne voulait pas retirer ses mains, considérant que cette blessure n'était pas l'affaire de l'autre personne. Elle n'avait pas besoin de l'aider et de le prendre en pitié. Après tout, il avait tout fait foirer. Se concentrant pour entendre de nouveau et avoir une vision plus potable, Jaqen resta dans voix. Au final, il aurait préféré de plus rien voir, ne plus rien entendre. Talasi. C'était Talasi qui se tenait au dessus de lui, prête à le soigner. Il se sentait encore plus minable, à ce moment précis, il voulait s'engouffrer sous terre et ne plus revenir. La regardant dans réussir à prononcer un simple mot, il laissa tomber sa tête contre le sol. "Je peux pas t'aider si tu ne retires pas tes mains." Sans broncher, ni même parler, Jaqen retira ses mains ensanglantées. Après tout, il n'allait pas lui faire à nouveau du tort. Il en avait déjà assez fait. Approchant ses mains au dessus de son visage, il les vit, couleur sang. Fermant alors les yeux, il puisa sa force et se mit à parler. D'une voix douce et tremblante. " Je suis désolé Talasi. Je ne suis qu'un pur crétin qui te bousille la vie dès que je suis dans les parages ou près de toi... Pardonnes moi. Laisses moi, je vais me débrouiller. Tu es mieux sans moi. " Ses paroles étaient véridiques. Depuis qu'il la connaissait, il avait l'impression d'être un vrai boulet qui l'enfonçait plus bas que terre et lui gâchait la vie. Certes, sa vision de lui même habituellement n'était pas très bonne, mais à présent, elle était pire. Il regrettait tout.
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Sujet: Re: JAQAL ϟ All that's left behind, Is a shadow on my mind. Sam 25 Jan - 20:44
The weak can never forgive. Forgiveness is the attribute of the strong.
Bouge-toi, tu vas pas le fixer toute la journée. Elle ne bougeait pas se tenant droite comme un "i" au-dessus du corps couché sur les feuilles mortes de Jaqen. Ses yeux fixaient ses mains ensanglantés, la blessure qu'il cachait sous ses doigts. Bouge-toi ou vous finirez congelés tous les deux. Elle voyait le pourpre sans vraiment le voir. Si elle pouvait détourner les yeux, elle le ferait. Elle le laisserait là. Elle voulait le laisser là. Elle essayait de s'en convaincre tout du moins, tiraillée entre l'envie de s'enfuir loin dans les bois et celle de lui venir en aide. C'est pas si difficile, tu sais. Il te suffit de courir sans te retourner. Oui, cela aurait été facile mais il fallait croire qu'elle préférait la difficulté. Reprenant ses esprits, elle souffla longuement. S'agenouillant aux côtés du blessé, la jeune femme put aisément deviner la douleur qui devait lui vriller la cuisse. Ce n'était jamais plaisant de recevoir une flèche dans le corps. Mais il avait l'air de tenir le coup. Il ne se plaignait pas. Il ne veut pas passer pour un poids, pensait-elle. C'était tout à fait son genre. Amoindrir sa douleur pour ne pas déranger, faire passer les intérêts des autres avant les siens. Jaqen devait faire partie de ces personnes qui étaient incapables de penser à elles. Tout son contraire. Chacune des décisions qu'elle prenait, chacun des choix qu'elle faisait, elle le faisait pour elle, en tout connaissance de cause, quand bien même cela impliquait de faire du tort à autrui. Parfois, elle se demandait comment il faisait. Comment il parvenait à prendre sur lui de la sorte, comment il arrivait à rire, à faire sourire alors qu'il avait une vie aussi minable que la plupart des habitants du douze. Tu comptes le laisser se vider de son sang ? Ce n'était pas près d'arriver, la flèche empêchait que le sang ne coule à flot. Voyant qu'il retirait enfin ses mains, elle put se pencher pour mieux observer la plaie. La flèche s'était fichée assez profondément dans la chair de sa cuisse mais ne semblait pas avoir touché un point sensible.
Ses mains tremblaient légèrement mais elle essayait désespérément de le cacher, d'arrêter ces frémissements inutiles. Regarde-moi ça, t'es morte de trouille. Elle jura dans une barbe qu'elle n'avait pas, finissant de déchirer le tissu qui entourait la blessure qu'elle avait causée. Tu l'as déjà fait, tu l'as déjà fait., se répétait-elle pour se donner du courage. Alors même que la voix dans sa tête avait raison. Elle était morte de peur. Et si elle se trompait ? Si la flèche était enfoncée bien plus profondément que ce qu'elle avait estimé ? Et si elle lui sectionnait tout bonnement l'artère en lui retirant le projectile de la cuisse ? Après tout, elle n'était pas médecin, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait. La seule chose sur laquelle elle pouvait se baser était son expérience personnelle...et là encore, malgré tous les passages à tabac auxquels elle avait eu droit, se faire touchée par une flèche ne faisait pas encore partie de la liste. Concentrée sur ce qu'elle faisait, elle sursauta presque au son de la voix de Jaqen. Cette voix qui l'avait tant agacée dans le passé, cette voix qu'elle avait appris à apprécier et qu'elle avait fini par vouloir oublier. Comme elle avait voulu l'oublier, lui. Il ne lui avait pas fallu longtemps, pourtant, pour se rendre compte que les escapades dans la forêt semblaient plus...ternes sans la présence du maladroit de service. Elle avait su qu'elle faisait une erreur en s'éloignant de lui de la sorte, en coupant délibérément tous les ponts qui les liaient. Néanmoins, son caractère de cochon lui refusait d'admettre son erreur prétextant une énième façon de se protéger. C'était connu, moins elle s'attachait moins on pouvait lui causer du tort. Serrant les dents, elle écouta ce qu'il avait à dire, le plus calmement possible sans détacher ses yeux du sang qui tâchait encore et encore le sol de la forêt. Un sentiment mitigé s'empara d'elle. Un léger sursaut de culpabilité. Elle lui en voulait, c'était un fait mais elle savait déjà la mauvaise image que Jaqen avait de lui-même. Accentuer ce jugement n'avait jamais été dans ses intentions. Et un vent de colère. Parce que depuis le début, il ne bousillait qu'une seule vie, la sienne. En se reprochant la mort de son petit-frère, en se torturant l'esprit, en se rendant malade de culpabilité.
Même si elle ne lui avait jamais dit, il avait été une véritable bouffée d'air frais lors du départ de Noâ, lors de sa fuite pour le treize. L'entendre déblatérer des inepties de la sorte ne pouvait que l'énerver. Et l'espace d'un instant, elle était bien tentée de partir. Elle s'était relevée d'un bond, lui lançant un regard duquel suintait l'exaspération. Et elle avait tourné les talons. Vraiment ? Mets-y un peu plus de conviction, personne n'y croit. Elle n'avait pas fait trois pas qu'elle rebroussait chemin, retournant auprès du blessé. S'agenouillant à ses côtés, elle passa l'un de ses bras autour de son épaule. "Appuie-toi sur moi et..." Et quoi ? Elle hésita une seconde avant de continuer. "...arrête de dire n'importe quoi." C'était tout ce qu'elle était capable de dire pour l'instant. Quand ils furent tous deux debout et qu'ils aient trouvé un semblant de stabilité, elle se décida à l'entraîner dans l'une de ses nombreuses cachettes. Elle ne pouvait décemment pas lui ôter la flèche à cet endroit.
"Tiens le coup, je vais t'arranger ça.", lui lança-t-elle alors qu'elle l'entraînait sur un sentier glissant. Elle avait essayé d'avoir l'air le plus sûre d'elle mais il n'en était rien. Elle ne pouvait compter que sur l'étoile qui avait veillée sur elle durant toutes ces années de moisson. Après plusieurs minutes de marches où ils avaient failli chuter une bonne dizaine de fois, elle l'aida à s'installer contre le tronc d'un vieil arbre défoncé par endroit. Le laissant quelques secondes pour fouiller sous les racines escarpés de l'ancêtre. Ses doigts finirent bien vite par se refermer sur une boîte qu'elle posa juste à côté de sa cuisse blessée. Rapidement, elle en sortit plusieurs bandelettes de tissus qui feraient office de bandages. Respirant un bon coup, elle le fixa droit dans les yeux pour la première fois depuis leurs "retrouvailles." "Je vais pas te mentir. Ça va faire mal...genre vraiment très mal. Mais on a pas le choix. A trois, je retire la flèche." Elle lui laissa quelques instants, le temps qu'il assimile ce qu'elle lui annonçait. Elle en profita aussi pour sortir un petit flacon d'alcool qu'elle avait reçu d'un pacificateur il y a des années de ça. Plutôt ironique comme situation, non ? Qu'est-ce qu'il dirait s'il savait que ce flacon appartenait à son frère ? Elle balaya cette pensée d'un mouvement de la tête. Jaqen n'avait pas à savoir ça. Tu vas y arriver. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal., se répétait inlassablement. "Ok, on y va. Un.", elle attrapa la flèche d'une main. "Deux.", elle souffla longuement, se concentrant pour cacher le tremblement de ses mains. "Trois !" Elle tira la flèche d'un coup sec, voyant le sang affluer, elle s'empressa d'éponger le liquide pourpre avec une première bande de tissu. Elle se servit ensuite de l'alcool pour désinfecter la plaie. Et les mains tremblantes, elle commença à entourer sa jambe de tissu, lui faisant un bandage de fortune. Se rendant compte de sa maladresse du au stress et au tremblement de ses mains, elle s'excusa des dizaines de fois, ne désirant même pas imaginer la douleur que pouvait ressentir le jeune homme. "Désolée." Mais de quoi ? Et tu crois qu'il va lire dans tes pensées. Sois un peu plus expressive, idiote."Désolée, c'est tout ce que je peux faire et..et..j-je voulais pas te tirer dessus.", continua-t-elle d'une voix tremblotante. Certes, elle n'était pas encore prête à lui pardonner mais elle pouvait néanmoins faire l'effort de reconnaître ses torts.
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Sujet: Re: JAQAL ϟ All that's left behind, Is a shadow on my mind. Jeu 6 Mar - 17:21
All that's left behind, Is a shadow on my mind.
Et sans savoir pourquoi, tout me ramène à toi. Comme si ma vie pouvait dépendre de toi.
Pourquoi dès qu'il faisait quelque chose, fallait-il qu'il se mette dans de sacré situation ? Il n'y avait pas une seule fois, où auprès de Talasi, il ne se faisait pas passer pour un crétin. Un véritable crétin, l'un des plus impressionnants ! Il en avais vraiment marre de son attitude avec elle. Cette fille, qui avait réussi à garder son calme, à ne pas le juger, l'avait écouté. Elle avait été l'une des seules, voir même la seule, à connaitre ses terreurs nocturnes. Talasi aurait très bien pu se moquer, ne plus vouloir le voir prétendant qu'il n'était qu'un pauvre fou. Mais non. Elle était restée là, l'écoutant sentant que parler lui faisait du bien. Cette fille, cette amie, il l'a perdu par sa stupidité incarnée. Et le voilà, de nouveau à ses cotés, plus minable que jamais. Son envie était de se faire pardonner. C'était raté. Il venait de lui faire louper sa proie. A la place, sa flèche était venue directement se planter dans sa cuisse.
En parlant de ça, Jaqen était toujours au sol tenant sa cuisse. Un garrot humain. Voilà ce qu'il essayait de faire avec ses mains. Sans parler, le jeune Callaghan remerciait Dieu et peut être un peu sa mère, d'être né avec des mains assez grandes et fines. Il arrivait facilement à faire pratiquement l'intégralité du tour de sa cuisse. Il fallait avouer qu'ici, personne n'était vraiment bien en forme niveau poids. En quelques minutes, la pâleur sur le corps du rebelle était visible. C'était également ça le soucis. Perdre du sang le rendait rapidement faible et pâle. Il ne s'en souciait pas. Sa seule pensée était envers Talasi. Comment allait-il, a nouveau, se faire pardonner ?
Pendant que la jeune femme essayait de regarder la plaie, Jaqen se laissa tomber au sol. Ses yeux se fixaient vers le ciel. Il commençait à s'éclaircir. Était-ce sa vision ou vraiment le ciel qui devenait aussi clair ? Il n'en savait rien. Il était bien. Bizarrement la douleur, il n'y pensait pas. Sentant ses paupières lourdes, Jaqen n'avait qu'une envie, les laisser se fermer. Il avait envie de dormir. La fatigue se ressentait. Il voulait juste fermer les yeux, et ne penser à rien. Mais la jeune fille à ses cotés n'était pas de cet avis. Sentant alors des mains tremblantes venir se déposer, Jaqen se réveilla en sursaut. Lorsqu'il se redressa, il reconnut alors Talasi. Lâchant un soufflement rassuré, le jeune homme l'admirait. Et il continua avec ses lamentations. D'ailleurs, ses paroles agacèrent la jeune femme. Pour preuve, elle se releva et commença à tourner les talons pour partir. Jaqen serra la mâchoire, honteux de lui même, et se pencha sur sa blessure. Du sang continuait de couler. Tant pis, soit il retirait la flèche maintenant et essayait par tous les moyens de faire un garrot, soit il laissait comme ça pour ensuite se relever et partir rentrer chez lui.
Se mettant alors à réfléchir à son cas si minable, Jaqen ne s'était pas rendu compte que Talasi revenait vers lui. Ce n'est que lorsqu'elle passa un bras autour de ses épaules qu'il comprit qu'elle allait à nouveau l'aider. Dessinant un maigre sourire sur son visage, il l'écouta, comme un élève envers son professeur. Il ne broncha pas. Pas même lorsqu'elle l'engueula sur ses paroles si négatives. Talasi avait raison. Jaqen devait arrêter de se lamenter sur son piteux état. En quelques secondes, le jeune rebelle était debout. Lors des premiers pas, Jaqen essayait de dissimuler sa grimace, mais la douleur commençait à devenir affreuse. Celle-ci le lançait. Il avait l'impression de ressentir ses battements de cœur au niveau de sa plaie. Quant au sang, il le sentait couler. Ses jambes étaient froides, mais son sang chaud. C'était suffisant pour savoir qu'il continuait à couler.
Après quelques minutes de marche où ils avaient évités de tomber plusieurs fois, Jaqen se laissa glisser contre un tronc d'un vieil arbre. Talasi avait certainement choisi ce lieu pour quelque chose de précis. Il n'allait pas mettre longtemps à savoir pourquoi puisqu'elle le laissa quelques instants pour revenir avec une boite. Fronçant doucement les sourcils, le jeune homme, malgré sa faiblesse, n'avait pas perdu son sens de l'humour. " Hum Talasi, je t'adore mais les aiguilles et essayer de me recoudre alors que je suis encore conscient est une mauvaise idée. Je risquerais de vite tomber dans les pommes ! ". Bien entendu, il plaisantait. Jaqen ne craignait pas vraiment tout cela. Malheureusement des horreurs, il en avait vu des biens pires. Puis, quelques secondes après, il fixa le matériel que la jeune femme venait de sortir : plusieurs bandelettes et... de l'alcool. Mais d'où avait-elle tout ça ? C'était assez rare de posséder ce genre de chose dans le district 12. Mais ne voulant pas poser de question et la mettre mal à l'aise, le jeune Callaghan la regarda droit dans les yeux.
Première fois que leurs yeux se plantaient les uns dans les autres depuis qu'ils ne se parlaient plus. Autant vous dire que le rythme cardiaque du jeune rebelle fit un bond assez spectaculaire ! Il ne quitta pas ses sublimes yeux. Il ne pouvait pas. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu la chance de pouvoir les voir. Les yeux de Talasi n'avaient rien d'exceptionnels, mais Jaqen les trouvait tout simplement magnifiques. Talasi n'était pas une fille qui se livrait souvent, mais ses yeux la trahissaient assez souvent. C'était pour cette raison qu'il les adorait. Arrête de la fixer, elle va croire que tu es un psychopathe. Laisses la tranquille, elle semble déjà assez paniquée comme ça ! ...Jaqen reprit ses esprit avant de faire un simple oui de la tête. Il ne savait pas réellement la douleur qu'il allait ressentir mais il savait en avance que cela n'allait pas être de toute joie.
Lorsque Talasi attrapa avec ses mains fines la flèche, Jaqen eut un petit mouvement de recul. Elle n'y était pas allée fort, mais le simple petit vibrement de la flèche avait suffit pour rallumer la douleur. Ne voulant pas l'inquiétait, il ne fit rien paraitre sur son visage. Depuis des années, le jeune Calaghan avait été fort pour dissimuler sa souffrance. Son coeur se mit à s'accélérer au fur et à mesure de l'avancement. Talasi en était au " deux " que Jaqen fermait déjà les yeux, prêt à ce que l'on retire la flèche. Serrant de toutes ses forces le sol, le jeune rebelle inspira un grand coup au " trois " avant d'étouffer son cri à l'intérieur de lui. Son réflexe avait été de mordre son poing afin qu'il ne crie pas. Personne ne devait les surprendre, sinon la sentence serait encore pire.
Laissant tomber sa tête contre le tronc, Jaqen la sentit tourner. Il devait se remettre de ses émotions, et vite. Baissant son regard vers Talasi, il la voyait être active pour lui bander la cuisse. Cet acte eut pour conséquence de faire sourire Jaqen. D'ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi la jeune femme n'arrêtait pas de s'excuser. Lorsqu'il entendit sa voix, celle-ci n'était pas aussi claire que d'habitude. Un bourdonnement venait de se loger au niveau des oreilles du jeune homme. Certainement le contre coup.
Inspirant un grand coup, Jaqen émit un sourire avant d'attraper lentement l'une des mains de la jeune femme. Leurs deux mains étaient tâchées de sang, mais il s'en fichait. " Talasi ... Si moi je m'arrête de dire n'importe quoi, a ton tour de le faire... Tu aurai pu me laisser et partir. Tu es restée et m'a soigné. Alors pour ça, je te remercie. Vraiment ... " Jaqen garda la main de la jeune femme dans la sienne. Bizarrement, ce contact lui faisait du bien. Mais il comprendrait si Talasi n'était pas du même avis. Laissant sa tête contre le tronc, le jeune Callaghan regardait le ciel. Non, tout à l'heure il s'était trompé. Le ciel n'était pas en train de s'éclaircir. Mais ne voulant pas inquiéter la jeune femme, le jeune rebelle émit un petit rire avant de tourner sa tête vers celle qui venait de le sauver. " Je te dois une biche au passage ! "
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