Maïa Jane Ravenclaw

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

   

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

C'est souvent facile, en théorie, de se clamer prêt à mourir pour ses proches, pour des personnes que l'on aime, ou pour défendre ses idéaux. Mais qui sait si nous serions réellement capable d'accomplir de tels actes de bravoure une fois confronté au danger. La vie n'est pas facile dans la nation de Panem. Même pour les districts les moins à plaindre, comme est le 5. Néanmoins, les Moissons auxquelles je suis en âge de prendre part depuis maintenant plusieurs années me donnent une certaine idée de la terreur que l'on peut ressentir. Alors oui, je pense que je pourrais mourir, que je serai prête à me sacrifier pour les personnes que j'aime. Mes parents, mes amis, etc... Et pourtant je ne me suis jamais portée volontaire à la Moisson à la place de quelqu'un d'autre... Souvent, j'essaye de ne pas m'attacher trop aux personnes de mon âge. L'amitié est déjà un luxe maintenant, alors l'amour serait la cause de bien trop de souffrances.
   

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Oui.
Alors que je n'étais pas encore née et que ma mère était à l'époque une jeune fille, son frère, celui qui aurait dû devenir mon oncle, a été appelé lors de la Moisson pour être le tribu masculin de notre district au cours des 63ème Hunger Games. Il avait 15 ans et il n'est jamais sorti de l'arène. Du moins pas vivant. Cette année là, c'est un garçon du district 7, Julian Kennedy-Fawkes, qui a remporté les Hunger Games.
Aujourd'hui encore, à chaque Moisson, ma mère me remet le bracelet que portait son frère.
   

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Le visionnage des jeux est une épreuve insupportable à laquelle, à mon avis, si peu que l'on soit un peu humain et sensible, on ne pourra jamais s'habituer. C'est la pire chose que le Gouvernement puisse imposer aux habitants de Panem. Et voir les habitants du Capitole se délecter de cet évènement, ces "jeux", annuel rend la chose encore plus répugnante et détestable. Les cauchemars qu'entraînent ses visionnages obligatoires sont d'autant plus horribles qu'ils laissent à peine imaginer ce que doivent ressentir les jeunes tribus envoyés dans l'arène. Parfois, quand je me réveille en pleine nuit, terrifiée au souvenir des images que le visionnage des jeux m'a imposée, je pense aux participants et aux sentiments qui doivent les traverser. Quand aux vainqueurs, j'ose à peine imaginer le fardeau avec lequel ils devront apprendre à vivre pour le reste de leurs jours...
   

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Loin d'aduler les vainqueurs des jeux ou de les envier, j'ai plutôt tendance à les plaindre ou à les détester suivant les cas. Lorsqu'il s'agit de tribus, comme les carrières, qui ont tué sans ciller dés le départ des Hunger Games et qui ont joué un rôle phare lors du bain de sang, je ne peux que les haïr et éprouver du dégout à leur égard. Même si, au fond, être élevé et entraîné depuis son enfance pour ensuite se porter volontaire aux Hunger Games représente tout de même quelque chose d'assez tragique et imposé qui devrait plutôt inspirer la pitié. Quand aux autres ? Pour les autres vainqueurs, je ressens une certaine peine. Au final, ce n'est pas vraiment comme s'il y avait de vainqueur, mais plutôt un nouveau massacre avec lequel on laisse le "survivant" vivre. Les cauchemars que l'on peut faire suite au visionnage des jeux et à la veille de la Moisson ne sont rien comparés à ce qu'ils doivent faire.
...Sont-ils réellement des vainqueurs au final ?
   

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

Non, je n'y ai pas pris part. C'est à peine si j'en ai eu connaissance. En fait, je n'ai su ce qui se passait que quand tout le monde a été au courant. Quand ce n'a plus été des évènements se déroulant dans l'ombre.
Si j'avais dû y prendre part... Ce n'est pas si évident à dire. Surtout avec les pacificateurs qui sont partout, les oreilles aux aguets. Je crois que j'aurais plus été contre le Capitole. Mais, ne serait ce pas ce que la plupart des gens souhaiteraient ?
   

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

La vie dans mon district n'est pas des plus désagréables. Du moins nous ne sommes pas ceux qui souffrent le plus. Et pourtant, le sentiment d'être coupée du monde et des autres districts est particulièrement étouffant. Chaque district reste cantonné à sa spécialité alors l'électricité c'est bien jolie mais c'est tellement morne... Triste presque... Ce qui manque, c'est la diversité. Bien que nous vivions suffisamment décemment et correctement dans ma famille, je ressens pleinement la douleur de l'ensemble de Panem. Douleur que je partage.
Je ne meurs pas de faim.
Je ne fais pas un travail difficile et risqué.
Mais je ne suis pas libre. Libre de choisir ou de vivre comme j'aimerais.
   

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Oui, j'y crois. Je crois au bonheur que l'on ressent en étant avec ses proches ou en faisant quelque chose que l'on aime. Mais les quelques sentiments de paix que l'on peut ressentir ne sont rien comparés au réel bonheur, bonheur qui ne peut exister à Panem. Ou alors qui n'est qu’illusoire.
Je souris souvent. Trop peut-être ! Ainsi je cherche mon propre bonheur. Loin de me voiler la face, c'est ma manière de tenir.
Je crois donc bien au bonheur car ce doit être quelque chose de fantastique à vivre !
J'y crois.
Mais pas dans notre société.
   

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Quand le temps de la Moisson arrive, je me sens effrayée et en même temps coupable. Effrayée à l'idée d'entendre mon nom appelé ou de voir une personne que j'ai côtoyé partir pour les jeux. Coupable car je suis fille unique et que je n'ai jamais pris aucun tesserae.



   

JE VIENS D'UN MILIEU modeste, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE reste en quantité suffisante. DU COUP, MON NOM A 7 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D' étudiante et assistante dans un laboratoire ET POUR TOUT VOUS DIRE, je ne fais pas ça par choix. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 18 JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Le jour de la Moisson des 72ème Hunger Games arrivait. En fait, c'était dans moins d'une semaine. Dans mon cas, mon nom était inscrit une fois. C'était la première fois que mon nom était inscrit pour les Hunger Games. J'avais douze ans. Je n'avais pris aucun tesserae. Ainsi, mes probabilités de voir mon nom tiré restaient bien faibles comparées à certains de mes camarades d'école. Mais de telles probabilités ont-elles vraiment une valeur au temps des Hunger Games ? Non. N'importe qui peut voir son nom appelé à haute voix par l'hôte ou l'hôtesse venu tout droit de la capital. Le hasard même semble une valeur étrangère au Capitole. Une chose est sûre en tout les cas : certaines personnes ont été choisies pour les jeux.

Une tension particulière régnait dans les districts à la venue des prochains jeux. Enfin, c'est ce que l'on peut supposer par comparaison avec son propre district... Je suis une habitante du district 5, l'électricité. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe réellement dans les autres districts. Mais parfois, en y réfléchissant et face à certains événements qui unissent de parfaits étrangers dans la douleur, j'en ai une vague idée. A l'école pourtant et même dans ma maison, tout le monde faisait comme si de rien n'était. L'ambiance restait morose mais aucune parole n'osait traduire un quelconque désaccord avec le Capitole par peur d'être entendue par un pacificateur ou même juste écouté...
Mes parents d'ailleurs, dont les travaux avaient bien servis au Capitole, semblaient ne jamais vouloir exprimer le moindre opinion. C'est à peine s'ils essayèrent de me mettre en garde avant la Moisson ou de me parler des jeux. Mon nom pouvait être tiré. C'est tout. J'ai longtemps cru que pour eux c'était juste un simple fait, une évidence. Une semaine plus tard, le jour de la Moisson arriva finalement. Ma mère me remit simplement le bracelet ayant appartenu à son frère. Jeune homme qui n'avait pas survécu dans l'arène après que son nom ait été tiré et qu'il ait rejoint le Capitole comme tribut mâle.

Ce jour-là, je suis restée spectatrice du départ de deux autres adolescents. Comme se fut chaque année le cas jusqu'à aujourd'hui. Restant dans mon district à regarder, sous la contrainte, les jeux horribles que les habitants de Panem enduraient depuis de nombreuses années sans pouvoir rien y redire. Puis, des rebellions commencèrent à avoir lieu. Je n'en ai pourtant eu connaissance que bien tard, trop tard peut-être. Je l'ai appris quand tout le monde a vraiment été au courant. Je n'y ai donc pas du tout pris part. Aujourd'hui encore, j'exécute docilement la tâche qui met incombée en continuant de rêver. J'étudie en fait la biochimie tout en travaillant dans un laboratoire. Certains diraient peut-être que je suis très douée, voir brillante. Et pourtant, je n'aime pas du tout ça ! Je le fais car d'autres endurent des tâches bien plus difficile ailleurs.
Socialement aussi je me débrouille plutôt bien en apparence. Je suis aimable, souriante et optimiste. Ce que l'on peut me reprocher d'ailleurs quand on voit tout ce que l'on doit endurer. Cependant je continue. Je ne change pas. Mon district n'est pas le plus à plaindre et je cherche à tenir tout en pensant aux autres. Sourire est difficile. Plus difficile même que de se laisser aller à la dépression ou à la folie. J'ai appris à être ainsi et je m’attache à le rester.