+ la vie est un présent maudit

Invité

Tram Griffin Fyrell

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

Te souviens-tu de lui ? De cet enfant au sourire lumineux, qui par sa simple présence vous réchauffait le cœur, il ignorait encore ce qu’était la vie. Il était bordé par l’innocence, flottait dans l’insouciance. Il te revient ? Pas encore, dirait-on. Il s’appelait Tram Fyrell, il s’appelle toujours Tram Fyrell aux yeux du monde. Mais, pour tout te dire, je crois bien que Tram n’est plus. Il y a longtemps qu'il ne se balade plus dans les rues en saluant chacun par son prénom. Aujourd'hui, il marche le visage fermé, le regard fuyant. Ne trouves-tu pas cela triste mon ami, voir la mort danser dans le regard de ce jeune homme d’à peine vingt ans. Lorsque mon regard se pose sur lui aux détours du district 3, je pense à tout ce que j’imaginais pour lui lorsqu’il était enfant et tout ce qu’il ne sera jamais plus à présent. Je ressens comme une étrange froideur dans son âme, un frisson glacé de peur me parcourt lorsque je lis la lassitude en lui. Il n’a plus rien, quasiement plus aucun espoir, plus d’envie. L’unique chose qui le maintien vivant je pense que c’est elle. Cette étrange petite fille qui le suit du matin au soir, il ne l’a connait pas, j’en suis sure. Je connais Tram, je sais tout de lui et cette enfant qui s’accroche à son ombre lui est inconnue j’en suis sure. Sans doute est-elle plus qu’une inconnue à la réflexion, il semble s’attendrir en sa présence. Ses yeux brillent faiblement, les muscles de son visage s'étirent légèrement, il semble retrouver un peu de cette subtile tendresse que je voyais en lui enfant avant cette année maudite. C’est certainement sa mort qui a fait de lui ce qu’il semble être à présent, perdre son frère aîné si jeune, ca laisse des traces à n'en pas douté, surtout lorsque l'on sait comme les Fyrell se sont déchirés après leur perte. On murmure doucement entre ceux qui savent sans savoir, qui n’ignorent rien et pourtant se complaisent dans l’hypothétique qu’il ne serait pas uniquement un simple technicien mais également un rebelle. Cela ne m'entonne pas, tu sais, Tram avait cela en lui, cette soif de justice. Ce besoin de rétablir l'équilibre, sa générosité me manque parfois. Ce garçon, tu sais, c'est un peu le mien, je l'ai vu grandir. Changé peu à peu sous l'influence des soleils couchants, il garde toujours cet peau pâlichonne et ses joues creusés, conséquences de l'existence morne dans notre district. Tram a toujours été ma lueur d'espoir, si les rumeurs sont vraies, alors nous avons encore une raison d'y croire. J'ai une raison d'y croire à nouveau. N’en dis pas un mot, a quiconque. Un mot de trop dans Panem et la mort n’est pas loin …

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?
Elle n’aurait rien d’exceptionnelle. Autant l'accepter immédiatement, je mourrai simplement, un peu bêtement probablement. Mon prénom ne résonnera jamais dans l'histoire, nul ne contera mon histoire à quiconque, les gens oublieront mon existence, les souvenirs s’effaceront avec le temps mais j'espère, naïvement sans doute, que l'écho de mes croyances fera renaître l’espoir dans les esprits.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?
Ma vie servira la votre, ou si ce n’est la votre, celle de vos enfants. Je la donnerai pour la liberté, pour qu’un jour, un enfant du district 3 puisse se levé le matin, en s’émerveillant de sa vie. Pour que l’amour puisse s’épanouir sans crainte, et qu’ils ne soient pas incongrus qu’un homme du district 11 épouse une femme du capitole. Je perdrais la vie, pour servir un monde juste. Utopique, diront certains.
➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?
Mon frère fut appelé. Son nom sur ce délicat morceau de papier suspendu entre des doigts délicatement manucurés. Son regard qui cherche le mien, celui de nos parents. La bile qui lui est monté à la bouche. Je me souviendrais à jamais de cet instant. Son nom n’apparait pourtant nul part, ne cherchez pas dans vos mémoires. Tristan n’est jamais partie de notre district. Il était beaucoup trop fière, bien trop dédaigneux du haut de ses dix-sept ans. Il s’est avancé dans l’allée, s’éloignant de ces camarades, il était seul au milieu de nous tous. Il s’est arrêté à ma hauteur, le menton droit et relevé, téméraire. Il a posé ses yeux sur moi, emplis d’une foule d’émotion. Ses prunelles luisaient dans son visage de semi-adulte, je lisais très clairement la peur en lui ainsi que cette passion inconnue, incongrue au vue des circonstances. Il a souri avant de reprendre son chemin vers l’estrade. D’un sourire si fier, si dédaigneux. Je l’ai su à la seconde où il s’est éloigné de moi, j’ai su que jamais plus je ne reverrai mon frère ainé. Il a monté les marches, avec aplomb, s’est tourné vers l’ensemble de notre communauté et a plongé sa main dans la poche de sa veste. Un silence de mort planait sur la foule. « Cette vie est la mienne », a-t-il crié d’une voix forte, « Elle n’appartient à nul autre que moi ! ». Les pacificateurs se sont avancés, mais il était trop tard. Il avait déjà saisis cette petite fiole de couleur noirâtre et la tenait proche de sa bouche. « Je m’adresse au Capitole », a-t-il poursuivit en tournant la tête vers la caméra, le regard dur et intangible. « Je refuse de laisser ma vie être une distraction pour vous, je refuse de vous laisser le plaisir d’assassiner un autre enfant du district 3. Je vous refuse mon sang. Soyez damnez ! » … Il s’est écroulé quelques secondes après avoir bu la fiole. La foule s’est mise a hurler de concert avec ma mère. Un autre garçon fut envoyé a sa place cette année-là, et personne ne connut Tristan en dehors du district 3.
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?
Plaisir ? Nulle personne en dehors des habitants du Capitole, et peut-être quelques illuminés des divers districts, ne prend plaisir à regarder ses jeux. On reste tous devant nos écrans en souhaitant simplement que l’un des notre reviennent. Cela ne concerne pas le prestige que cette illusoire victoire nous rapportera, mais l’envie féroce de récupéré l’un des notres. Le sang pour le sang, dans ce carnage médiatique et population, chacun soutiens son district.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?
J’y crois. Ou du moins, j’y ai cru. D’avantage dans l’idée d’un bonheur possible que du bonheur en lui-même. Les nuances me fascinent, qu’est-ce que le bonheur aux milieux du nuée d’autres bonheurs. Il n’existe pas d’unicité dans ce domaine. Je crois que chacun d’entre nous à la possibilité d’être heureux, simplement, comme toute chose, cela vient avec son lot de problème. Débit – Crédit. Etre heureux implique automatiquement des conséquences, je refuse ses conséquences ; on peut donc en déduire que je refuse le bonheur.

JE VIENS D'UN MILIEU modeste, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est précieuse. DU COUP, MON NOM N'A aucune CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE technicien ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'en suis bien lasse. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT 19 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Le soleil s’étire à l'horizon, doucement. Flirtant avec les nuages brumeux, il se laisse noyer par la rosée céleste d'un ciel immaculé. Cette aube crépusculaire, ce foisonnement de couleur pastel se mariant dans une tendre mélancolie, c'est la marque d’un hiver sur les terres du district trois. Ses bottes font crisser l’herbe gelée tandis qu’il avance jusqu’au bord du lac, un tintement acre qui apaise le jeune homme. Son souffle dessine des halos de vapeur dans la froid mâtiné de décembre, la peau luisante de sueur, Tram respire. Inspiration. Expiration. Il laisse ses paupières recouvrir le voile de ses iris, lui accordant un répit qu’il juge bien mérité. Le vent souffle, de plus en plus fort. Il griffe sa peau sans qu’il n’y prête attention, il se laisse faire le Tram. Ses respirations sont difficiles, si paisible à la fois. Paradoxe unifié, sous le chaos naissant des éléments, le jeune homme se sent vivant. Debout face à l’immensité, les yeux clos, le corps balayé par le vent dément qui renforce sa rage à chaque seconde qui s’écoule, il s’imprègne des embruns ; mélange suave entre les premières neiges, le souffle glacé du vent et l’eau du lac. Flot de souvenir d’antan qui l’assaille, Tram revoit les multiples moments qu’il a passé près de ce lac. Il lui semble percevoir la voix criarde de sa mère, et le rire insolent de Tristan ainsi que l’odeur du tabac a chiqué de son père. Le passé lui soulève le cœur, le maltraite de manière insidieuse.