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| don't mistake coincidence for fate. (tallulah) | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 16:59 | |
| tallulah grace oonagh stathain-hart❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ « souvenez-vous de tallulah stathain, la pétillante vainqueur des cinquante-neuvième hunger games. elle n'était encore qu'une jeune fille de dix-sept ans candide et émerveillée à l'époque, mais le capitole a su lui apporter le peu d'atouts qui lui manquaient : force, courage et célébrité. en triomphant de ses concurrents à la grande surprise de plus d'un, elle est devenue une jeune femme épanouie dont le talent de pianiste a ébloui notre cité comme jamais. après une tournée de la victoire inoubliable, elle a décidé contre toute attente de se consacrer à la vie de son district, n'apparaissant que trop rarement au capitole selon la plupart des habitants. à maintenant trente-cinq ans, la brune la plus désirable du district cinq s'occupe désormais seule de sa fille suite à la mort tragique de son époux, maire émérite du district pendant de longues années. malgré quelques circonstances dramatiques, nous avons pu la revoir plus radieuse que jamais lors des derniers jeux où sa détermination et son charisme ont valu de beaux sponsors à ses tributs. voilà une vainqueur qui n'est pas prête de disparaître de nos mémoires avant longtemps. » extrait d'un article de vogue panem je lisais cet article que l'on m'avait très gentiment fait parvenir jusqu'aux appartements du district cinq pour la préparation des jeunes tributs. faire un récapitulatif des anciens vainqueurs et de ce qu'ils étaient devenus était une bonne idée certes, si l'on oubliait que tous ces écrits n'étaient qu'un tissu de mensonges, ou plutôt remplis de réarrangements. à les croire, j'avais choisi mon mariage et avait été des plus heureuse à ce sujet, j'avais été une gamine paumée qui leur devait tout et aussi, j'oubliais, j'étais la meilleure des mentors. ce qui était assez étrange puisque rares étaient les survivants du district cinq après moi... vogue panem, ou l'art d'embellir la plus triste des réalités : la vie d'un vainqueur des hunger games, en l’occurrence, ma vie. about games and relative.
➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ? Avoir remporter les jeux est une réponse satisfaisante ? Je ne crois pas. En vérité, c'est à double tranchant. J'y ai gagné la renommée, l'argent à profusion, mais j'ai perdu tout le reste. Je dirais donc la situation de ma famille fut le plus qui m'aida avant que je parte pour les hunger games, et puis ce furent le courage et la soif de survie qui m'ont permis de surmonter les épreuves qui ont suivis. Sinon, je n'avais pas tellement d'aptitudes physiques particulières qui pouvaient me sauver la mise une fois dans l'arène, malheureusement. Je savais tout de même tenir un couteau correctement, me déplacer sans me faire remarquer – chose très aisée quand on avait un minimum d'intelligence – ou encore reconnaître deux ou trois plantes par-ci par-là histoire de ne pas mourir de faim. Mais, il faut l'avouer, si j'ai survécu aux jeux, c'est grâce au destin et à lui seul. Jamais je n'aurais pu survivre sans une aide extérieure.
➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ? Un seul, à ma connaissance. Mon grand-père s'est porté volontaire à la place de son frère aux quinzième hunger games. J'allais souvent le voir dans sa résidence, au village des vainqueurs que j'admirais tellement. Il a apporté un grand honneur à notre famille, et je porte son nom, Stathain, avec fierté. J'ai vu des rediffusions de ses jeux très souvent. Et je ne savais pas si je devais être choquée ou émerveillée à l'époque, mais c'était vraiment un tribut hors normes, digne des Carrières mais surtout digne de la victoire. Il avait une carrure imposante, une très grande force et un sang-froid incroyable pour ce genre de situation. Je suis fière de porter son héritage et de m'être illustrée à mon tour aux Hunger Games, prouvant que la lignée Stathain ne déçoit jamais.
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ? Non. Je n'ai rien à voir avec les rebelles si c'est ce que vous insinuez. J'ai déjà assez à m'occuper comme cela, assez de problèmes à gérer pour m'encombrer d'une idéologie ne menant nulle part. J'essaie de me faire oublier, surtout depuis la mort de mon cher mari qui m'assurait au moins un minimum de sécurité à défaut d'assurer un bon mariage. Vous en déduirez donc que je n'ai pas aidé le Capitole non plus. Le village des vainqueurs étant excentré des lieux vivants du district cinq, il était aisé de ne pas me mêler de ces affaires. Je m'occupe de ma fille qui mérite toute mon attention dans ses nombreux moments difficiles. Nous les vainqueurs avons déjà assez souffert pour obtenir une relative liberté, alors chacun ses problèmes.
➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ? Si l'expression 'prison dorée' vous dit quelque chose, je pense qu'elle résume parfaitement mon cas. J'ai tout ce dont j'ai toujours rêvé : la gloire, l'argent, la célébrité... Mais à côté de ça, qu'ai-je eu en retour ? Un mariage forcé et malheureux, une petite fille maintenant mutilée et la haine de certains habitants qui m'accablent de crimes que je fus obligée de commettre sinon c'était ma propre peau que je laissais dans cette arène. Je sais pertinemment que certains donneraient tout pour avoir la richesse et donc la nourriture en profusion, mais cela vaut-il une torture psychologique permanente ? Je ne crois pas. Au moins, ils ont une chance d'être heureux en amour, avec leur famille, chose que je n'aurai jamais. Et j'échangerais tout contre ce bonheur-là.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? J'y croyais. Avant. Quand j'ai remporté les Hunger Games, tout était merveilleux, j'avais tout ce dont on peut rêver dans la vie. Et puis, l'année suivante, j'ai enfin eu mes dix-huit ans. Mais à ce moment-là je n'acquis pas la liberté promise. A la place j'ai appris quel était le sort de tout vainqueur, sans exception. Je n'avais même pas eu le choix entre être l'objet du Capitole ou la femme d'un maire plus vieux que mon père. Il avait déjà tout négocié avec je-ne-savais-qui de la capitale pour que je n'appartienne qu'à lui. Ce n'était pas vraiment ma conception du bonheur, pas celui que l'on nous vendait pour l'après Hunger Games en tout cas. Et même lorsque je fus débarrassé de cet homme-là, les problèmes ne faisaient que continuer, encore et encore. A croire qu'il valait mieux ne jamais participer aux jeux, ou plutôt ne jamais les gagner.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? Mal, très mal. Je n'ai pas envie de retourner au Capitole, ou de devoir faire comprendre à deux gamins, que, de toute façon, l'un d'eux va mourir dans les prochains jours, si ce n'est les deux. On pourrait penser qu'avec les années on finit blasé par ces événements, mais ce n'est pas vrai. J'ai beau faire la fière face aux gens, il m'arrive d'avoir envie d'en éliminer parce qu'ils gênent à mon bonheur, comme l'on devait faire pendant les jeux, mais maintenant c'est la vraie vie. On nous félicite d'avoir gagné, mais on n'imagine pas que la vie d'après puisse être encore pire qu'avant. On perd tout, jusqu'à notre dignité. J'ai fait des choses dont j'ai honte. J'ai fui, j'ai tué, et ça, je ne le souhaite à personne. Surtout pas à des gamins qui y sont obligés chaque année.
JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A aucune CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE mentor ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE n'aime pas réellement cela. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT trente-cinq ans J'ai déjà PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine Moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.
j'ai tous mes rps actifs FEATURING naomie harris © COPYRIGHT juliasagorski.tumblr
Dernière édition par Tallulah Stathain-Hart le Mer 27 Nov - 13:33, édité 8 fois |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 16:59 | |
| PROLOGUE icarus is flying too close to the sun « Howard Stathain ! » L'hôtesse plus capitolienne que capitolienne du district cinq venait de tirer au sort le tribut masculin de ces quinzième hunger games, un jeune garçon de quatorze ans qui ne semblait pas dans sa meilleure forme. Tout devint alors plus clair lorsqu'une voix s'éleva parmi le groupe des garçons éligibles plus âgés. « Je suis volontaire ! » Avec assurance, un jeune homme s'extirpa de la foule agitée qui ne semblait pas pour autant surprise, mais plutôt désolée de voir l'inévitable se produire. Howard était souffrant depuis son plus petit âge, quelque chose d'incurable d'après les médecin, alors il était impensable pour Eddard de le laisser partir pour les jeux sans agir, sans prendre sa place. Il était prêt à tenter lui-même sa chance, à sacrifier sa vie s'il le fallait, pour sauver celle de son frère qui n'aurait jamais dû être obligé d'inscrire son nom sur les registres. Il se présenta sur l'estrade alors qu'Howard retournait dans les rangs avec le reste de la famille, et répondit aux questions bateau de la poupée trop maquillée qui semblait toute excitée à côté de lui. Un Stathain se portant volontaire pour un autre Stathain, c'était évident qu'ils étaient de la même famille. Mais apparemment ça ne l'était pas pour le clown qui servait d'hôtesse au district cinq.
Les jeux durèrent une dizaine de jours, dans un environnement assez banal : une forêt, une clairière, une rivière, des plantes plutôt étranges. Par chance, Eddard avait fait très bonne impression auprès des habitants du Capitole, c'est pourquoi il n'eut pas de mal à faire partie du carré final. On ne pouvait pas dire la même chose des autres. Entre ceux qui avaient été emportés par des mutations non identifiées – ou plutôt non identifiables –, ceux qui s'étaient faits traquer par les Carrières dès le bain de sang terminé... Bref, trop de brutalité qui était pourtant banal dans cet environnement. Celui qu'on s'amusait déjà à surnommer « Ed », malgré l'horreur que portait le concerné pour ce genre de surnom ridicule, était parmi les favoris. Et ce fut sans surprise qu'on le vit planter un couteau dans le cou de son tout dernier concurrent. Un dernier coup de canon. C'était terminé. Une nouvelle vie s'offrait à lui, celle d'un vainqueur des Hunger Games qui étaient encore bien rares à cette époque. Mais surtout incompris. On admirait leur courage, mais on ne comprenait pas leur transformation une fois revenus dans leurs districts d'origine. On les rejetait presque, parce qu'ils étaient trop liés au destin de Panem loin d'être effacé des mémoires, parce qu'ils revenaient à la place du fils d'unetelle ou la sœur d'untel. Mais aussi parce qu'ils étaient craints. C'était aussi le cas pour Eddard – et pour une autre raison malheureusement courante dans la région –, sauf en ce qui concernait une seule et unique personne. Sa tendre Milah. La seule qui partageait sa vie dans le Village des Vainqueurs et qui lui offrit de merveilleux enfants qui donnèrent un peu plus de vie au quartier désert du district cinq.
* J'étais fière de faire partie de la famille de Eddard Stathain. Notre nom était signe d'honneur et de courage. On avait eu peur de mon grand-père, des rumeurs plus extravagantes les unes que les autres avaient construit une espèce de mythe autour de lui. Certains le prenaient pour un fou, d'autres pour un homme aux croyances effrayantes. Les plus dérangés le disaient liés à ce qu'ils appelaient le 'diable' et indigne de la pitié de celui qu'il nommait 'Dieu', ce à quoi j'aimais répliquer que, si ce dernier existait, il n'aurait jamais laissé toutes les horreurs de Panem avoir lieu, ou alors il n'était pas si bienveillant qu'ils nous le rabâchaient. En vérité, ces gens ne sortaient ces débilités uniquement parce qu'ils ne voyaient qu'une couleur de peau différente de la leur, ou parce qu'ils étaient trop lâches pour se porter volontaire eux-mêmes. C'était une preuve de courage, et non un aveu de sorcellerie. Mais ce mot, le courage, ils ne le connaissaient pas.
CHAPITRE 1 may the odds be ever in your favor Une nouvelle Moisson, encore une chance de montrer ma valeur qui allait être gâchée. Le destin n'avait pas encore agi et malgré mon ascendance, je n'avais pas trouvé le courage de me porter volontaire. Peut-être n'était-ce tout simplement pas ma voie, et je n'avais aucune intention d'aller contre la décision du sort. Alors j'attendais patiemment, tout en redoutant chaque annonce de l'hôtesse. Cette année, j'avais dix-sept ans. Il ne me restait plus que deux uniques chances pour faire mes preuves, mais j'y croyais encore. Je sentais que cette année allait être la bonne. Je me levai de très bonne humeur de jour-là, mis ma plus belle tenue et m'apprêtai comme jamais. J'eus même la chance de croiser mon grand-père, Eddard, avant qu'il parte rejoindre l'hôtesse, le maire et l'autre mentor du district. Comme à son habitude, il resta très silencieux, mais j'eus tout de même droit à un sourire qui me semblait être bienveillant. J'aurais aimé lui parler, lui demander des conseils et tout ce qui entourait la Moisson. Mais nous avions une règle à suivre lorsque grand-père était là : ne pas parler des jeux. Je ne comprenais pas. J'avais tellement envie de tout savoir, mais c'était un sujet à éviter dans la famille. Après quelques rebellions, j'avais fini par laisser tomber l'idée de lui en parler. C'était une perte de temps. Mais je comptais bien être dans la confidence rapidement grâce à un des petits papiers où figurait mon nom.
« Tallulah Stathain ! » Un grand sourire se dessina sur mon visage. Ma chance était là, j'étais choisie pour aller aux jeux ! Je sortis des rangs et me dirigeai vers l'estrade en y emportant toute la fierté que j'avais. C'était de nouveau l'heure de la gloire pour la famille Stathain et je ne comptais pas les décevoir. Mais au fil de mon avancée, je commençais à prendre conscience de ce que voulait dire être tribut : être seule devant un État tout entier. Et pour la première fois depuis longtemps, je devais avouer que je sentais la peur peser sur moi tout comme les regards de tous les habitants du district cinq. Et pourtant, l'aventure était loin d'être terminée. Il me faudrait me présenter au Capitole, puis me battre dans une arène. Je me perdis dans mes pensées pendant le reste de la Moisson, si bien que je n'entendis même pas l'hôtesse appeler le jeune homme qui serait mon co-tribut. J'avais tant bien que mal essayé de faire bonne figure pendant les quelques minutes restantes, mais une fois les portes de l'hôtel de justice refermées derrière nous, je fus prise d'une crise d'angoisse. Par chance, aucune caméra n'avait filmé cet instant de faiblesse, sinon, je n'aurais eu aucune chance de récolter des sponsors.
CHAPITRE 2 hide and seek Ma styliste était face à moi lorsque je me trouvai entraînée dans une espèce de tube. Elle me souriait bêtement tout en agitant ses deux mains pour me souhaiter bonne chance, ou juste me dire au revoir. Mais je fus rapidement délivrée de cette présence. Avant même de me rendre compte de ce qu'il se passait, j'arrivai au sommet. Éblouissant. La lumière m'aveuglait. Soixante. Il me fallut quelques secondes pour que ma vue s'habitue aux rayons du soleil scintillants. Du vert. Je ne voyais que de la verdure autour de moi, ainsi que la ligne d'horizon qui se perdait loin, très loin. Cinquante. L'arène semblait immense et si petite en même temps. Un nouveau coup d'oeil rapide, et je compris cette fois-ci que nous étions sur le point culminant de l'environnement. Une montagne ? Une colline ? Je n'osais m'attarder trop sur les environs sans quitter des yeux mes concurrents. La réponse serait pour plus tard. Quarante. Mon grand-père m'avait conseillée de fuir le plus vite possible, même si les objets étaient alléchants. C'était le but. Nous attirer tous au même endroit, et les coups d'épées lancés au hasard feraient le reste du boulot. Même si je ne me faisais pas d'illusions – il fallait voir l'allure des carrières, un seul coup de poing de leur part pouvait vous rendre K.O. pendant des jours, j'en étais persuadée –, je tenais à garder toutes les chances de mon côté. Trente. J'avais l'impression d'être sur cette plate-forme depuis une éternité, et pourtant cela faisait à peine quelques secondes. C'était une torture. Nous mettre tous les uns à côté des autres, en face d'un amas d'armes et d'autres objets qui pouvaient nous offrir la victoire, mais nous devions rester à nos places sans bouger d'un doigt sous peine de mourir instantanément. Vingt. Je regardai alors mes voisins, pour essayer de trouver mon co-tribut, de savoir si certains avaient une toute autre stratégie que lors de notre passage au Capitole. Mais mon esprit était trop embrumé pour se concentrer autant. Dix. Le décompte avançait dangereusement vers sa fin, et je sentis ma poitrine se compresser de plus en plus. Neuf. Que faire ? Huit. Où aller ? Sept. Que prendre ? Six. Attaquer ? Cinq. Fuir ? Quatre. Fuir ! Trois. Un sac ? Deux. Un couteau ? Un. Les deux !
Un bruit concis envahi l'arène, et tout le monde quitta sa plate-forme pour fuir ou pour partir à la conquête de la corne d'abondance si attirante. Je dus me retenir pour ne pas avancer, je devais l'avouer, mais je fis tout de même en sorte de trouver sur mon chemin un sac à dos à arracher au sol dans ma fuite pour un endroit plus sûr. Alors que j'étais presque rendue au bout de la colline qui surplombait l'arène entière, je fis l'erreur de m'arrêter une seule et unique seconde pour ramasser un tout petit couteau que j'avais vu briller entre les brins d'herbe. C'est alors que je sentis la lame traverser mon dos, de la colonne vertébrale au flanc gauche. Je poussai un cri qui dut alerter Jim, mon co-tribut, puisqu'il se précipita à mes côtés et me traîna laborieusement – il était déjà chargé de nombreux objets qu'il avait pu subtiliser aux carrières en tuant un gamin du neuf sur son chemin – loin de ce bain de sang. J'étais à demi-consciente lorsque l'on se retrouva dans l'obscurité et qu'il me posa à terre. Puis ce fut le noir complet.
Je me réveillai tard dans la nuit, ou plutôt très tôt dans la matinée puisque le soleil était sur le point d'apparaître. Je n'étais pas encore maître de mes esprits à cause de la quantité importante de sang que j'avais perdu, si bien que je ne compris pas immédiatement la situation dans laquelle j'étais. Tout était flou, plongé dans l'obscurité, et l'humidité était si envahissante. Quelques secondes puis minutes après, je fus enfin en état de m'exprimer. « Pourquoi tu m'as pas laissée ? » réussis-je à à articuler alors que mon co-tribut se trouvait non loin. Le ton était assez agressif, même si là n'avait pas été mon intention. J'avais l'impression de ne pas avoir parlé pendant des jours entiers, de ne pas avoir bougé depuis des semaines. Mon corps était tout engourdi, et que dire des mes idées... Je n'arrivais même pas à faire suivre deux pensées sans avoir à un mal de crâne affreux. Je ne savais même pas si Jim avait entendu ma question puisqu'il ne répondit pas tout de suite. Je le vis faire un signe pour me dire de me taire. Stupide ! Qu'est-ce que je pouvais être stupide ! Nous étions dans une arène, et je parlais à haute voix sans chercher à savoir où nous étions ou si d'autres concurrents se trouvaient dans le coin à nous traquer. Je me demandais bien pourquoi mon co-tribut m'avait aidée. Il avait reçu une note excellente des juges, du genre à éclipser les Carrières eux-mêmes. Et pourtant, il s'était embêté à traîner un boulet afin de lui sauver la vie. Pourquoi ? Il ne daigna même pas me répondre et sortit de la cachette qu'il avait trouvée. On aurait dit une espèce de creux dans une colline avec quelques branchages cachant l'entrée. Autant dire que ce n'était pas vraiment l'endroit idéal, mais dans mon état, je n'avais pas à me plaindre. La plupart des autres tributs n'avaient pas eu ma chance. Après une ou deux minutes, Jim revint et me montra une boîte qu'il venait de rapporter de je-ne-savais-où. « On vient de recevoir ça, c'est pour toi. » Pour moi ? Comme si des sponsors avaient pu s'intéresser au tribut qui avait le moins de chance de survivre dans l'arène... « C'est quoi l'histoire là ? » J'étais fatiguée, je perdais le peu de vie qui me restait petit à petit, et je ne comprenais rien. Tout était réuni pour que je m'énerve, et pourtant ce n'était pas chose facile. « On vient de recevoir un médicament qui va te sauver la vie, alors arrête de t'énerver pour rien et laisse-moi te soigner sinon tu vas rester dans ce trou pour toujours, ok ? » Au moins c'était clair, même si je n'avais toujours pas de réponse claire à ma première question. Sans un mot, je le laissai passer la pommade sur la plaie de mon dos qui ne devait pas être très jolie à voir. La douleur était épouvantable, mais dès que le médicament toucha l'entaille, je sentais la souffrance s'apaiser. Tellement que le sommeil me reprit, et c'était parti pour une nouvelle journée de repos alors que mon co-tribut partait explorer les environs pour rapporter de quoi survivre encore quelques temps.
* Nous nous réveillâmes brusquement. Du moins, dans mon cas. Jim ne dormait pas. Je ne l'avais jamais vu endormi depuis le premier jour où il avait trouvé cette cachette de fortune. C'était mauvais signe. Et que dire du coup de canon qui venaitde nous réveiller en sursaut. La veille, il m'avait dit que dix d'entre nous étaient morts le premier jour et un autre hier. Ce qui faisait treize tributs restant. Douze à présent. Et j'avais la sensation que le compte allait changer d'ici ce soir. La traque des Carrières allait bien finir par aboutir un jour ou l'autre. « Attends ici, je vais voir si on peut changer d'endroit. Tu ne sors pas, pas dans ton état. Tu attends que je revienne, ok ? » J'avais l'impression d'être une gamine de dix ans qui ne comprenait rien à la vie à l'écoute de ses murmures. Mais cette fois-ci, je n'allais pas me rebeller. J’acquiesçai seulement d'un signe de tête. Le danger ne devait pas être loin, et j'étais encore blessée, même si le médicament avait fait un miracle. Je ne perdais plus de sang, et la cicatrisation était en route. J'allais avoir une belle cicatrice... si je sortais de l'arène un jour.
En l'attendant, je décidai de ramasser sans bruit nos maigres affaires, au cas où la voie soit libre pour changer d'urgence de cachette. Peut-être que les Carrières ne nous avaient pas repérés encore, mais il avait raison, trois jours au même endroit, c'était bien trop. Il fallait bouger, et vite. Cependant, il ne revenait pas. J'attendais, encore et toujours. Mais rien du tout. Pas même un bruit au loin. J'attendis jusqu'à une heure bien avancée – je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être en vérité puisque je n'étais pas sortie depuis le tout début – lorsque la chance tourna. Alors que j'étais sur le point de sortir pour voir ce qui se passait, un coup de canon retentit. Affolée, je décidai de prendre le plus d'objets utiles que je pouvais porter afin de m'enfuir de ce qui me semblait être un piège. Et si Jim m'avait gardée dans un coin pour mieux m'éliminer avec ses amis Carrières ?! Tu es si bête Tally ! Il t'aurait laissée près de la corne dès le début si cela avait été le cas... Mais alors, qui était mort ? Et si Jim avait réussi à tuer un Carrière ? A moins que ce ne soit l'inverse ?! Ou alors c'était deux autres tributs qui n'avaient rien à voir avec nous ! Mais comment savoir ? Un autre coup de canon ! J'étais tellement perdue. Et si Jim avait survécu et que je partais avec toutes nos affaires, je le condamnais à mort ! Alors qu'il m'avait sauvée ! Pendant quelques secondes, je restai plantée là, à découvert, avec un gros sac sur le dos, à réfléchir, tout simplement. Trop de pensées me venaient en même temps. Après tout, c'était chacun pour soi non ? La lâche que j'étais ne trouva qu'une seule solution viable : fuir et ne pas regarder derrière-moi.
« Cinq ! » La fille du district deux débarqua de nulle part et se retrouva en face de moi en moins d'une seconde. Je sentis mon cœur battre dans ma poitrine comme jamais. La mort se trouvait juste en face de moi, et cette fois-ci je ne pouvais compter que sur moi pour m'en sortir. Pas de Jim, pas de sponsor. Rien. Seulement elle et moi. « Je vais te faire la peau ! » Je restais muette à ses menaces. J'étais tétanisée. « J'aurais dû planter ce couteau dans ton dos plutôt que de le lancer... Ton copain t'aura sauvée pour rien, tu vas crever. » Tétanisée, c'était le mot. J'avais en face de moi une assoiffée de sang alors que je n'avais jamais touché une seule arme de ma vie, ou du moins, je n'en avais jamais utilisé dans ce but : tuer d'autres gamins. « Oh, et n'espère pas le revoir, je lui ai tranché la gorge après qu'il ait tué Arthur, maintenant c'est ton tour ! » Là, ce fut le coup de trop. J'avais envie d'empêcher cette garce de parler. Elle croyait mériter mieux que moi, que tous les autres de remporter les Hunger Games ? J'allais lui donner tort. La rage montait en moi. Elle allait regretter d'avoir tué la seule personne qui avait compté ces deux ou trois derniers jours. « T'as perdu ta langue en plus du peu d'intelligence que t'avais, Cinq ? » A cet instant-même, je laissai tomber le sac à dos par terre et me jetai sur elle. Je ne me souciai même pas de savoir si elle était mieux armée que moi ou non, j'avais eu cette envie soudaine de me jeter sur elle pour lui faire payer ses paroles, ses actes et tout ce qu'elle représentait. J'avais envie d'écraser son orgueil, sa tête contre un rocher qui traînait par là. Elle se voyait déjà avec la couronne de Snow et les acclamations de tout un peuple. Mais je ne comptais pas la laisser s'en tirer aussi facilement. J'étais peut-être dans un état physique moins convaincant que le sien, mais j'avais autant de rage de vaincre qu'elle. Chacune infligea des coups à l'autre, mais le combat ne semblait pas vouloir prendre fin. Plusieurs fois je tombai, plusieurs fois je la fis tomber. Cependant, cette fois-ci fut différente. La fille du Cinq bascula et se cogna la tête contre un petit rocher. Dans le feu de l'action, j'attrapai sa tête entre mes mains et la cognai encore plus fort. Ce ne fut qu'après quelques secondes que je me rendis compte de l'horreur de mon acte, les mains recouvertes de sang et l'esprit perdu dans des pensées cruelles. J'avais ressenti de la satisfaction à savoir que sa vie s'effaçait, qu'elle ne gagnerait pas, que j'avais une chance de plus de sortir de cette arène saine et sauve. Je me relevai soudainement. Je ressentis la même chose que lors de la Moisson, en pire. Je sentis mon cœur s'emballer, mes mains se mettre à trembler, ma vue se troubler. Je venais de tuer quelqu'un. De sang-froid. Je lui avais fracassé le crâne sur un rocher. Le coup de canon me réveilla. Je devais fuir. Immédiatement. Jim ne m'avait pas sauvée pour que je meurs rattrapée par le reste de la clique des Carrières après avoir éliminé l'une d'entre eux. Je pris le sac que j'avais laissé tomber, et partis en courant, en n'oubliant pas d'alléger le corps de la gamine de deux de ses couteaux. Des larmes glissèrent de plus en plus vite sur mes joues à mesure que je quittais ce bois témoin de nombreux crimes. Dont le mien.
Dernière édition par Tallulah Stathain-Hart le Dim 8 Déc - 12:05, édité 12 fois |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 17:00 | |
| CHAPITRE 3 i'm not a robot Cinquième jour. Je n'avais pas fermé l'oeil les deux dernières nuits. Dès que je le faisais, les images du meurtre que j'avais commis deux jours plus tôt me revenaient. C'était insupportable. J'avais l'impression de revivre l’événement à chaque fois que je me perdais dans mes esprits. Il fallait que je reste concentrée sur autre chose. C'était impératif. Je ne pouvais pas me laisser aller, pas maintenant. Un jour tranquille dans l'arène, c'était déjà beaucoup. Alors je ne pouvais pas compter sur cela aujourd'hui, pas lorsqu'il restait encore neuf tributs en vie. La traque des deux derniers Carrières reprendrait dès l'aube. Il fallait que je bouge, sans cesse. Je passais mes nuits au fond d'un bois, ou dans le coin d'une rizière quelque peu cachée. Aujourd'hui, il me faudrait traverser des lieux à découvert très certainement. La discrétion était de rigueur. Je traversais donc l'arène ou en faisais le tour, je n'en avais aucune idée en réalité. Nous n'avions aucun repère ici. J'espérais juste ne pas tomber sur les limites de l'arène... Sinon, je ne donnais pas cher de ma peau. Je vagabondais ainsi pendant des heures, sans savoir réellement à quelle vitesse le temps passait. Je ne marquais des pauses que lorsque la fin me gagnait ou la fatigue. Je prenais peut-être le risque de m'approcher d'autres tributs, mais je ne pouvais pas non plus prendre celui de rester sur place à attendre qu'on me trouve. J'étais armée, j'étais en capacité de m'en sortir en cas de mauvaise rencontre. Cependant, je sentais ma blessure au dos refaire des siennes alors que je la pensais guérie une bonne fois pour toute. La cicatrisation ne semblait pas se dérouler comme prévu, sûrement à cause de mes déplacements répétés et de mon manque de soin. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Seule, j'étais incapable de voir dans quel état était réellement la plaie. Peut-être même n'était-ce que psychologique ? J'eus un instant de faiblesse au crépuscule alors que je repensais aux instants dans la forêt avec Jim où tout semblait bien se passer. Si seulement il était encore là. Nous aurions tous les deux quelqu'un sur qui se reposer, à qui parler pour éviter de se retrouver seul dans ses pensées. Notre pire ennemi dans l'arène était la solitude. On pouvait vite devenir fou en se remémorant nos crimes. Avoir une personne avec qui partager nos états d'âme pouvait se révéler utile pour chacun, mais ce n'était pas le cas pour les gens ne faisant pas partie d'alliance aussi puissante que les Carrières.
Assise sur un rocher, je vis ce qui me semblait être un campement de fortune à quelques mètres de moi. Je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine. Un autre tribut était là. Peut-être plus. Il ne me restait que deux solutions : fuir discrètement en espérant ne pas être repérée, ou attaquer et me rapprocher de la victoire. J'avais beau faire l'éloge du courage quand les gens s'en prenaient à mon grand-père, être dans l'arène était différent. Quand votre vie dépend d'un simple choix, les choses se compliquaient. Très sérieusement. Mon esprit me disait de partir à l'attaque avant que l'on me traque, mais mon cœur me disait de fuir tant qu'il était encore temps. Que faire ? Je n'avais pas des minutes pour me décider, alors mieux valait se dépêcher. Partir. C'était mieux. Peut-être allais-je être dans de meilleures conditions plus tard. Cependant, je vis la silhouette d'un garçon au loin. Et malheureusement pour moi, ce dernier me vit aussi. Il s'approcha à une vitesse plus que dangereuse, alors j'abandonnai mon sac sur place avant de dégainer les deux couteaux que j'avais récupéré dans les affaires de ma toute première victime. Je recevais de nombreux coups sans pouvoir les éviter. Le tribut était bien plus fort que moi. Il fallait que je trouve une meilleure stratégie si je en voulais pas y rester dans les secondes suivantes. Je tentai de lui asséner des coups de couteau frénétiquement, mais je ne faisais que me fatiguer alors qu'il avait déjà réussi à me couper superficiellement à l'épaule et à la joue droites. Je finis tout de même à trouver une brèche dans ses attaques. Un premier coup dans le flanc gauche. Il tangua dangereusement. Mais le combat n'était pas terminé. Pas encore. Le coup de canon n'avait pas encore retentit. Je m'apprêtais à lui trancher lorsque je plongeai mon regard dans le sien. Mon geste s'arrêta net. Je ne pouvais pas le faire. Il était comme moi, et pourtant je ne l'avais pris que pour une cible à éliminer. Il s'était battu pour sa vie. C'était lui ou moi aujourd'hui, et il le savait aussi bien que moi. Mais je ne pouvais pas le faire. Je fis volte face, pris mes affaires et fuis le plus loin possible, sans savoir où j'allais. Puis j'entendis le coup de canon. Je me mis à pleurer à chaudes larmes alors que je tombais dans un petit espace rempli d'eau qui devint rouge du sang que j'avais sur les mains.
*
Encore une nuit sans sommeil. Hier soir, j'avais vu le visage du garçon que j'avais tué. C'était celui du Sept. Un regard que je n'oublierais jamais, c'était certain. Mais aujourd'hui était un autre jour, et je ne devais pas me morfondre dans un passé difficile si je voulais avoir la chance de passer encore une nuit blanche dans cette arène. Je le devais si je voulais me rapprocher d'une victoire potentielle. Je n'allais certainement plus être aussi optimiste si j'atteignais la finale avec les Carrières... Mais il fallait s'attendre à tout. Mon destin m'attendait peut-être là après tout. Après de longues heures de marche, je m'étais posée dans un coin qui me semblait tranquille, toujours aussi perdue dans cette arène que je ne comprenais pas. Il fallait dire que je n'avais pu l'admirer dans son entièreté à cause de ma blessure du premier jour. Je me décidai alors à partir en exploration pour me sentir mieux dans cet environnement. Cela pouvait m'être utile, on ne savait jamais. Et c'était mieux que rester plantée dans mon coin même si c'était plus risqué. Au bout de longues minutes je me trouvai à découvert, dans ce qui me semblait être une colline à étage. Oui, ça paraissait bizarre à le dire. Mais je n'avais aucune idée de ce qui était reconstitué. Tout ce que je voyais, c'était une colline avec des espèces d'étages remplis d'eau et de boue. Disons que ce n'était pas l'idéal si on ne souhaitait pas se faire remarquer. J'essayais de me faire discrète en rampant dans l'eau trouble d'un étage quand je vis les deux derniers Carrières du district un surgir de nulle part. Il me fallut quelques secondes avant de comprendre que je n'étais pas leur cible, c'était deux autres tributs au loin. Manque de chance, je me trouvai en plein milieu de leur combat. J'entendis même un couteau siffler juste au-dessus de moi. Il était temps de s'enfuir. Quitte à se faire repérer. Je n'étais pas réellement dans l'affrontement, alors pourquoi prendre le risque de se faire tuer aussi bêtement ? Je me relevai d'un bond, partis en courant à l'opposé du combat et m’engouffrai dans un petit bois lorsque la pluie arriva brusquement. La chance était avec moi aujourd'hui. La boue créée par cette intempérie effacerait mes traces et les autres s'occuperaient plus à s'entre-tuer plutôt que venir me chasser par ici. Ce ne fut que lorsque j'étais à l'abri et que j'entendis un coup de canon que je me dis que j'aurais peut-être mieux fait d'aider les deux filles à tuer les Carrières. Mais que ce serait-il passer après ? J'aurais été la prochaine victime... Autant les laisser faire le boulot pour sortir une fois le combat terminé.
*
Il y avait eu deux morts au sixième jour : la fille du deux et une autre de l'alliance ennemie. Puis le septième jour ce fut le tour de l'allié qui avait vraisemblablement été traqué par l'unique Carrière survivant. Nous n'étions plus que cinq lorsque le huitième jour commença. La fin était proche. Nous allions bientôt être attirés tous au même endroit pour laisser place au grand final. Rien ne se passait dans mon coin où je restais bien cachée pour survivre le plus longtemps possible avant de partir à un combat inévitable. Le ciel était gris, obscur. Mon cœur ne cessait de battre ardemment dans ma poitrine. Je pouvais être démasquée à tout moment, les concepteurs d'arène pouvaient m'éliminer subtilement s'ils ne voulaient pas de moi en vainqueur. Le plus dur restait à vivre à partir de cet instant. Une dernière nuit calme dans l'arène, et nous voilà déjà au huitième jour. Fidèle à moi-même, je restai terrée dans une cachette peu convaincante mais qui tiendrait suffisamment longtemps. J'avais déjà trop de sang sur les mains pour repartir à l'attaque. Les autres aussi pouvaient corrompre leurs âmes pour espérer remporter la couronne des cinquante-neuvièmes hunger games. J'avais déjà deux esprits à me hanter pour le restant de mes jours, nombreux ou non. Ma part du contrat était largement remplie. Je restai à me ressasser ces souvenirs douloureux en silence. Le soleil commençait à s'atténuer. Pas de morts aujourd'hui. Pas encore. Puis un coup de canon. Je fus réveillée de ma torpeur. Les choses sérieuses allaient commencer. J'en étais certaine à présent. Nous n'étions plus que quatre. Devais-je sortir de ma cachette dès maintenant ou attendre encore un peu ? La deuxième solution me sembla plus viable. Je laissai alors l'angoisse me gagner pendant quelques temps, jusqu'à ce que le ciel fusse noir. Un nouveau coup de canon.
L'étau se resserrait. Plus que trois tributs. Les visages des deux derniers morts s'affichèrent parmi les étoiles brillantes. Le grand final était déjà là. Il fallait que je sorte à la recherche des deux derniers concurrents avant que l'on m'attaque par surprise ou que les juges décident de m'éliminer pour anti-jeu. Je réfléchis à la meilleure stratégie. Attendre d'être trouvée en vagabondant dans l'arène ou me rendre à la colline boueuse où trônait la corne d'abondance ? Même si la première idée me tentait, il fallait agir avec lucidité. Le dernier combat serait près de la corne. Et si j'y arrivais rapidement, j'aurais sans doute l'avantage d'y être la première étant donné que le Carrière restant avait certainement tué les deux tributs. Je laissais alors mon gros sac encombrant pour ne m'alourdir que de quelques armes, seuls objets utiles pour les prochaines heures. Je sentais tous mes membres trembler et mon cœur battre dans ma poitrine à un rythme effréné. Il me fallait encore tuer si je voulais sortir de cette arène en vie. Si seulement les deux derniers pouvaient se livrer à un combat mortel pour chacun... Mais il ne fallait pas se faire de mauvaises idées. La victoire se remportait. Il fallait avoir du courage. Comme Eddard. J'avançai alors déterminée vers la corne d'abondance, grimpant chaque étage avec une détermination sans faille. Tout ne dépendait que de moi maintenant. Il fallait lutter, jusqu'à la fin.
Une fois arrivée au sommet de la colline, j'étais épuisée et trempée. La pluie était brusquement venue troubler mon ascension si bien que je glissai plus d'une fois. Il fallait s'y attendre. La simplicité n'était pas du genre du Capitole. Des tributs se confrontant dans un corps-à-corps intense sous la pluie rendait bien mieux qu'un simple lancer de couteau fatal. Il ne me restait plus qu'à espérer être la première à trouver le tribut qui s'approcherait du lieu. Devais-je m'avancer ou non vers la corne et prendre le risque d'être la cible idéale ? J'hésitais. Pourtant, il n'y avait personne en vue. Il aurait fallu être sot pour ne pas laisser libre cours à sa curiosité. Malheureusement, l'on pouvait largement remarqué que les Carrières étaient passés avant et s'étaient bien servis. Cependant, il restait encore quelques objets intéressants dont une fine épée qui m'attira, même si je ne m'étais pas vraiment entraînée à la manier. Je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité. Des armes s'offraient à moi, il serait insensé de les abandonner à mes concurrents... Alors j'attrapai d'une main l'épée, bien plus lourde qu'elle en avait l'air, et m'assis dans un coin de la corne, à l'abri du brouillard qui avait envahi l'arène toute entière.
L'atmosphère était étouffante. J'avais très certainement dû attendre de longues minutes, mais rien ne se passait. Pas un mouvement dans les bois alentours ou dans les bassins. M'étais-je trompée dans le compte des tributs survivants ? Ce n'était pas possible. Le ciel s'était assombri à une vitesse fulgurante, jusqu'à plonger l'arène dans une obscurité presque totale. Peut-être m'étais-je endormie dans la corne, je n'en savais rien. Ce manque de repères me pesait. Alors, je pris le risque de m'aventurer hors de la corne qui me protégeait des mauvaises surprises. Excellente idée. A peine étais-je sortie que quelqu'un se jeta sur moi. Je n'eus même pas le temps de réaliser ce qui se passait que je me retrouvai en compagnie de la tribut du district dix dans un des étages boueux de la colline. Nous avions dévalé les flancs de la colline à une allure folle pour nous retrouver allongées dans le premier bassin ayant résisté à notre violente arrivée. Mon dos me faisait si mal, ma plaine en voie de guérison en avait pris un sacré coup. Je me pressai de retrouver mon ennemie pour ne pas subir une autre de ces surprises, oubliant toutes les douleurs qui traversaient mon corps à cause de cette chute. Elle n'avait pas d'arme. Je n'avais plus d'arme. L'épée m'avait échappé lorsque la fille avait fondu sur moi. Voilà le moment que je redoutais le plus. Un corps-à-corps. Je n'étais pas faite pour ça, et j'étais certaine de n'avoir aucune chance de l'emporter. Mais contre cette gamine, c'était plus facile. Elle devait faire quelques kilos de moins que moi, si bien que je pus sans trop de difficultés prendre le dessus. Cependant, que faire sans arme ? Pas le temps de se poser la question. Nos cris résonnaient dans toute l'arène, et le dernier Carrière n'allait pas tardé à se montrer. Le combat devait prendre fin au plus vite, sinon nous allions y passer toutes les deux. Je n'avais qu'un seul et unique choix : la tuer de mes propres mains. J'essayai de bloquer ses bras le mieux possible et plongeai sa tête sous l'eau. Elle se débattait de toute sa vigueur et me fis reprendre mon geste plusieurs fois avant de m'assurer de la réussite de mon dessein. Mon cœur frappait ma poitrine de plus en plus fort, mais je ne pouvais pas m'arrêter. C'était elle ou moi ce soir. Et je tenais à ma peau. J'étais si proche de la victoire, je ne pouvais pas la laisser effacer mes espoirs de revoir ma famille. Jamais je ne laisserais quelqu'un m'arracher quelque chose pour laquelle je m'étais si durement battu. Cette couronne allait être mienne. Je sentais la détermination m'envahir à mesure que la tribut du dix perdait conscience. Puis ce fut sa respiration, et son corps lâcha toute résistance. Coup de canon.
Pas le temps de me repentir de mon crime. Nous n'étions plus que deux, et je sentais que ma nouvelle cible n'allait pas tarder à débarquer. L'adrénaline me poussa en haut de la colline en un rien de temps. Toute tremblante et lourde d'eau et de boue, je ramassai l'épée pour faire face à l'ultime combat. Je vis une forme se mouvoir de l'autre côté de la corne. Ni une ni deux, je fonçai droit dessus, sans réfléchir. Ce pouvait être une mutation ou juste une hallucination, mais il ne fallait pas que je me laisse aller. J'oubliais le brouillard et la pluie qui m'aveuglait et donnai un coup de pied violent dans un corps qui cherchait désespérément à ne pas glisser sur le flanc de la colline. Un grognement se fit entendre. Animal ou dernier tribut ? Dans les deux cas, il n'avait pas l'air en bon état. L'heure de la victoire arrivait. Je le sentais. Alors je me laissai glisser avec mon épée pour atteindre ce dernier ennemi qui allait certainement se révéler plus féroce que ce que je pensais. J'essayais de retrouver le garçon avant qu'il ne me trouve, mais c'était l'échec assuré avec ce purée de poids dans l'air. Nous ne pouvions nous fier qu'à notre ouïe, et malheureusement pour moi, je n'avais pas été très discrète. Je sentis quelque chose m'agripper par l'arrière. Un cri strident retentit dans toute l'arène. Ce fou m'avait mordu le cou et je sentais le sang encore chaud couler le long de mon corps. Je fis tout pour qu'il lâche son emprise, m'agitant dans tous les sens et essayant de l'atteindre avec mon épée vainement. Puis je me sentis libre de nouveau pour frapper dans tous les sens. Mauvaise tactique Tallulah. Je me fatiguais très certainement pour rien, et là devait être l'objectif de mon adversaire qui se reposait dans son coin. Pourtant, je touchai quelque chose et entendit un faible cri. Une petite entaille sans doute. C'est alors que le brouillard s'évapora soudainement. Le garçon du district deux était juste à droite de moi. A peine eus-je le temps de voir qu'il était vraiment dans un sale état que je plongeai mon épée dans son abdomen. Bien profondément. Jusqu'à la retourner sur elle-même. Coup de canon. J'avais gagné.
CHAPITRE 4 the odds are never in your favor Ma première année en tant que vainqueur fut merveilleuse. Oubliant les pires jours de ma vie, j'essayais de profiter au mieux des délices que le Capitole m'offrait. Je revis le merveilleux Caesar Flickerman à qui j'offris l'exclusivité de la découverte de mon talent qui n'était autre que la pratique du piano. Puis ce fut le tour des districts, les soirées innombrables et interminables dans la capitale. Que de souvenirs gravés pour toujours. Je reçus les clés d'une demeure dans le prestigieux village des vainqueurs qui était, à mon goût, un peu trop désert. Les habitants du cinq m'acclamèrent, les habitants du Capitole m'adulèrent. Je ne pouvais pas rêver mieux, si ce n'était trouver l'amour et former un foyer paisible et heureux. Mais c'était trop demander pour un vainqueur. Que me restait-il à part mes souvenirs effroyables ? Rien. J'avais perdu ma liberté le jour à je pensais l'avoir acquise. J'avais été comme mise en vente et donnée à celui qui offrirait le plus pour m'avoir. Je n'avais même plus envie de jouer du piano, que ce soit pour les autres ou pour moi-même. Heureusement, une autre bête de foire sortit de l'arène cette année-là et l'attention de la foule se fixa sur celle-ci pour me faire sombrer dans l'oubli petit à petit. Je restais et allais rester la vainqueur des cinquante-neuvième hunger games, mais la nouveauté n'était plus de mon côté. Tant mieux.
Quelques jours avant la Moisson, avant ma première saison en tant que mentor, je découvris ce que voulait dire remporter les hunger games. Notre vie ne nous appartenait plus. Le président Snow lui-même vint me rendre visite pour me faire part d'une annonce plus qu'importante : mes fiançailles. Tout avait été mis au point avec le gouvernement et la mairie du district cinq. J'allais épouser le maire Orson Hart, ou bien c'était une vie de servitude aux habitants du Capitole qui m'attendait. Je préférais encore n'appartenir qu'à un plutôt qu'à une multitude. Le « choix » fut rapidement fait, c'était une proposition que je ne pouvais refuser au président lui-même. Même si le maire avait la trentaine bien entamée. C'était donc pour cela que les photographes m'avaient demandé à maintes reprises de poser tout sourire avec le maire. L'annonce se fit le lendemain du lancement des jeux avec grandes pompes, des images de la soirée au Capitole pour faire part à tout le monde du prochain événement mondain à ne pas rater furent montrées à tous, alors que mon premier tribut venait de quitter la vie dans l'arène. Comment faire détester la nouvelle vainqueur par son district tout entier en quelques secondes. J'allais devenir une paria en revenant. C'était le prix de « remporter » les jeux. Les seuls amis qui m'étaient restés fidèles s'éloignèrent sans aucun regret. J'étais le nouveau monstre du district, complétant le tableau avec mon grand-père. Le mariage eut lieu l'année suivante, juste avant les jeux. L'on fit une fête fastueuse au Capitole retransmise en direct dans le district cinq pour ceux qui le souhaitaient. Le bonheur était à porter ce jour-là, à contre cœur. Tout était pourtant magnifique. Sauf le mari. Au moins, j'avais réussi à obtenir de garder mon patronyme associé à celui de celui qui s'était donné tant de mal pour me garder que pour lui. Tallulah Stathain-Hart. Je détestais déjà ce nom. Dès que les caméras furent éteintes et que je pus avoir quelques moments avec ma famille, je fondis en larmes dans les bras de mon grand-père duquel j'étais devenu si proche ces derniers temps. Je le comprenais maintenant. Je ne voulais plus jamais entendre parler des jeux, de mes jeux. Mais c'était ma malédiction à présent.
Je voyais bien que les regards étaient différents lorsque je rentrai. Peur, pitié, dégoût. Sortir vainqueur de l'arène n'était pas si facile que l'on prétendait. Dans les petits films, on ne voyait que la gloire, l'argent, la fierté des familles et d'un district. Mais la réalité était ailleurs. Certes, nous apportions beaucoup à notre district l'année de victoire, mais c'était bien la seule chose qui les rassurait. L'année suivante, tout recommençait, deux autres gamins partaient à la mort quasi assurée et nous devions regarder ça. Aujourd'hui c'était moi que l'on regardait, parce que j'avais assassiné quatre autres enfants de sang-froid pour sauver ma peau. C'était déjà assez difficile de supporter les cauchemars, les souvenirs furtifs et trop fréquents ; imaginez ce que l'on pouvait ressentir lorsque l'on voyait ses propres crimes dans le regard des autres qui vous jugeaient sans vous comprendre.
CHAPITRE 5 we're human after all « Maman... » entendis-je faiblement dans la maison. Ikki m'appelait. Elle souffrait. Toutes les nuits, toutes les journées. C'était la faute de ces jeux, ils avaient détruits ma vie, et maintenant celle de ma fille. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle aille là-bas ? Seule ? Et pour s'entraîner parce que, selon elle, « fille et arrière-petite fille de vainqueur, je vais y aller moi aussi maman, ils ne me laisseront pas vivre tranquillement avec toi ». Elle m'avait raconté cela les larmes aux yeux. Je n'avais pu la laisser dire ça et l'avais consolé de mon mieux tout en sachant au fond de mon cœur qu'elle avait sans doute raison. Pas assez certainement. « Maman... » Je me levai comme de nombreuses autres nuits pour la prendre dans mes bras et lui dire que rien ne pouvait lui arriver tant que j'étais à ses côtés. On m'avait appelée un soir où je me faisais un sang d'encre parce qu'elle n'était pas rentrée à la maison. C'était au début du mois de décembre. Elle avait chuté d'un arbre après s'être reposée sur une branche traître alors qu'elle s'entraînait pour l'année où j'allais devoir être son mentor. Je l'avais prévenu pourtant. « Maman... »
« Je suis là ma chérie » dis-je d'un ton bienveillant. « Je suis là, ne t'inquiète pas. » Je la berçais dans mes bras pour calmer son chagrin qui ne partirait que le même jour que sa vie. « S'il te plaît maman. » Je savais ce qu'elle me demandait, mais je ne pouvais pas. Elle était la seule belle chose qui me restait. Je ne pouvais pas accepter sa requête. C'était trop pour une mère. « Ça va aller, je te promets ma chérie. » dis-je les larmes aux yeux. « Maman, je t'en supplie... » continua-t-elle d'un ton qui me brisa le cœur. J'étais tellement égoïste. La garder pour mon dans cet état, c'était inhumain. Mais je ne pouvais pas. J'en avais déjà assez fait dans ma jeunesse ; ce qu'elle me demandait aller me hanter pour toute une éternité. Les yeux noyés de larmes, je me laissai persuader une seule et unique seconde. Ce fut celle de trop. Je pris l'oreiller et lui plaquai sur le visage. « Je suis désolée... » essayais-je d'articuler entre plusieurs sanglots. Ikki se débattit de toute sa force sur son lit. Je n'avais pas le courage de faire. Non, je ne pouvais pas. Mais mes bras restèrent cramponnés à l'arme de mon cinquième crime. « Ikki je suis désolée... » murmurai-je une dernière fois avant de lâcher mon emprise. Elle ne bougeait plus. Ikki. Ma Ikki. Je m'effondrai d'un chagrin profond dans le lit, serrant le corps de ma petite chérie le plus fort possible, comme si cela la ramènerait en vie avec une colonne vertébrale rétablie. Elle ne pouvait pas partir comme ça. Ikki. Ma petite fille.
Je me réveillai en un sursaut. Un cauchemar. Ce n'était qu'un cauchemar. « Maman... » entendis-je dans la chambre d'à côté. J'accourus dans la chambre de ma Ikki pour voir ce qui n'allait pas. Elle était étendue par terre, entre son lit et son fauteuil roulant. « j'ai voulu chercher à boire mais je suis tombée. » Elle m'avait fait une peur effroyable. J'avais cru l'avoir perdu une bonne fois pour toute. Je la serrai dans mes bras avant de la porter sur son lit. « Maman, tu vas bien ? » C'était donc si évident que cela ? Ce cauchemar ne me quittait pas depuis des jours. Mais à chaque fois, je tuais ma fille d'une façon différente. Il fallait pourtant que je réconforte Ikki. Elle n'avait pas à porter aussi les tourments de sa mère. « Oui... j'ai juste... un mauvais rêve c'est tout ma chérie. » Un mensonge surtout. « Je vais te chercher un verre d'eau, reste là, je reviens tout de suite. » dis-je en déposant mes lèvres sur son front et en remontant le drap et la couverture sur son corps. Je sortis de la chambre pour aller dans la cuisine. Puis je fondis en larmes devant la cuisine vide et silencieuse. Il n'y avait que la mort ici.
Dernière édition par Tallulah Stathain-Hart le Dim 15 Déc - 1:31, édité 9 fois |
| | | Silver I. Flickerman △ correspondances : 929 △ points : 0 △ multicomptes : ◭ kathleen & asha △ à Panem depuis le : 27/02/2012 △ humeur : ◭ grumpy △ âge du personnage : ◭ trente trois ans △ occupation : ◭ haute-juge
| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 17:00 | |
| omg tu m'as doublée deux fois |
| | | Swain Hawkins △ correspondances : 5710 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 18/06/2012 △ humeur : I'm a fucking monster. △ âge du personnage : 38 y.o.
| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 17:14 | |
| J'adore le "j'ai tous mes rps actifs" Mdr Ava t'es trop choute. Re-bienvenue sur ton forum Je t'aime déjà en sexy Naomie |
| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 17:19 | |
| TAVULAH :kathleen: (oui tu viens d'hériter d'un surnom tout pourri ça y'est ) Me gusta ce nouveau compte (re)bienvenue |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 17:24 | |
| Rebienvenue chez toi. T'es sexy avec Naomie |
| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 17:57 | |
| (re)Bienvenue |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 18:35 | |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Dim 3 Nov - 20:52 | |
| Merci |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Mar 5 Nov - 18:30 | |
| Re-bienvenue |
| | | Reed Emerson △ correspondances : 1464 △ points : 11 △ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas) △ à Panem depuis le : 09/01/2013 △ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion. △ âge du personnage : Vingt-six ans △ occupation : Sniper dans l'armée du Treize
| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Mar 5 Nov - 20:37 | |
| Rebienvenue, j'ai hâte de voir ce que va donner ce nouveau personnage |
| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Mar 5 Nov - 23:08 | |
| *lèche la joue et s'en va* |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Jeu 7 Nov - 12:22 | |
| Bienvenue à toi et bon courage pour ta fiche sexy brunette :D |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) Ven 8 Nov - 14:47 | |
| Re-bienvenue Vavachou |
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| Sujet: Re: don't mistake coincidence for fate. (tallulah) | |
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| | | | don't mistake coincidence for fate. (tallulah) | |
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