tell us your story.

La foule applaudit chaudement le jeune homme du district Neuf. Il avait tout pour plaire ; le look, le charme, les cheveux blonds et soyeux. Ils avaient beaucoup ri, ils l'avaient aimé. À vrai dire, ils les avaient presque tous aimés. Calme-toi, Ev. Toi aussi t'as les cheveux blonds et soyeux. Je soupirai, essuyant mes mains dégoulinantes sur ma robe vert pomme - manquerait juste que Caesar grimace devant la moiteur de celles-ci en direct de toute la nation. Malgré mes cheveux rattachés en chignon et l'aspect printanier de ma tenue, je crevais de chaud. Les spots me cuisaient littéralement sur place, et ne faisaient qu'amplifier ma nervosité qui menaçait gravement de filtrer devant les autres tributs. Genesis me lança un regard amusé, auquel je répondis d'un doigt d'honneur, avant de me raviser en catastrophe. Même ici, sur les sièges à l'arrière de la scène, j'étais filmée.

« Ever January Collins ! »

Merde. On m'appelait. Je ne me laissai pas le temps de réfléchir, bondit presque de mon siège. Allez ma grande, courage. T'étais capable de soigner les pires blessures, non ? Pourquoi tu te dégonflais maintenant ? T'avais qu'à montrer ce que t'avais dans le ventre. Néanmoins, malgré les encouragements que je me lançais et les applaudissements de la foule enthousiaste, je demeurais un peu étourdie. Lizzie était venue ici également, et c'était quelques jours avant sa mort.

Bonjour, Caesar ! m'exclamai-je toutefois d'une voix joviale.

- Salutations, ma chère ! répondit-il. »

Ça allait mieux que prévu. Je pris place, tout sourire, sentant peu à peu la nervosité s'envoler malgré le bourdonnement dans mes oreilles et mon refus de serrer la main du présentateur par crainte de l'humiliation publique.

- Eh bien ma belle Ever, commença le quadragénaire, je suis sûr que je peux me permettre la prétention de dire que nous voulons tous ici savoir ce que tu as ressenti lorsque tu as entendu ton nom à la Moisson.

Je m'éclaircis la gorge.

- Ce que j'ai ressenti ? Hum... Je n'en sais rien, en fait. J'ai cru d'abord avoir mal entendu (je rigolai), mais les regards tournés vers moi m'ont prouvé que mon ouïe n'était pas encore un problème clinique. Je crois en fait que je n'ai pas eu le temps d'éprouver un quelconque sentiment. Dans des moments comme ceux-là, je me retiens de penser pour ne pas faire de choses stupides (les spectateurs se mirent à applaudir en riant, faisant gonfler l'ovation pendant quelques secondes et m'empêchant de finir ma phrase comme il le fallait, avant de finalement faiblir). Haha, vous êtes des bêtes, ce soir (acclamations approbatrices). Mais je dois dire qu'à présent, je ressens de la peur, mais une peur largement dominée par la rage de vaincre. Tout est très clair dans ma tête et je sais où aller. Je crois que je peux prétendre connaître la clé de la séduction (je ponctuai ma phrase d'un léger clin d’œil qui fit glousser la foule) et je pourrai très bien m'en servir contre vous, mon cher Caesar (je rigolai, accompagnée par les Capitoliens).

✘

Elle court, le plus vite qu'elle le peut. Sa cheville foulée la fait boiter, trébucher, gémir, mais elle continue, sans cesse, toujours vers l'avant, plus vite. Un regard à gauche, un regard à droite. Mais où est-elle, la sortie ? Celle de la forêt était-elle la seule ? Les murs du labyrinthe bougent-ils donc ? Allez, impossible de s'arrêter plus longuement ; elle repart comme une flèche, haletante, les doigts si serrés sur la poignée de son arc que ses doigts semblent blanchis. À l'arrière, elle l'entend s'approcher, elle l'entend murmurer, siffler, cracher. Elle connait le mythe. Elle sait qu'elle ne peut pas regarder. Que si elle le fait, elle est foutue. Alors elle avance, avance toujours plus, ne se laissant pas le loisir de faiblir et encore moins de pleurer. Sa queue de cheval claque contre sa nuque, la fouette là où le cataplasme retient le sang d'éclabousser son cou. Son cou où le médaillon tient bon malgré les épreuves. Soudain, elle s'arrête. Ronald. L'un des deux autres garçons du Dix. Ils se toisent un instant, de sachant que faire. Mais ils ne peuvent pas s'aider, leurs obligations sont ailleurs. Alors elle admire un instant ses grands yeux bleus, comme fascinée, alors que d'un accord non-verbal, ils fuient dans deux directions opposées. C'est la dernière fois qu'ils se voient, mais ils mourront le même jour.

✘

- Et as-tu apprécié ton costume lors du défilé ?

Je grimaçai.

- Pour être franche, non. Disons les vrais choses : nous sommes considérés comme du bétail pour le Capitole et avouons que ce costume faisait bien référence à ça. Sauf qu'on est plus que ça au Dix, Caesar. On est ceux qui abattons les bêtes. Je ne dis pas que le travail des stylistes est hideux, eux qui sont si adorables. Mais... On aurait pu faire passer des images d'animaux domestiques sur nos vêtements ou j'sais pas, ajouter cà et là des touches d'émeraude pour égayer le marron. Et l'or aurait pu être travaillé, histoire de rappeler la terre que nous travaillons (si le présentateur hocha la tête et que la foule sembla acquiescer, je sentis des regards désapprobateurs sur ma personne ; je marchais sur des œufs, à ainsi me soulever au-dessus du Capitole).

✘

Elle sourit. La mer s'étend devant ses yeux, une vraie mer, avec de l'eau salée. Ou une réplique de la vraie - mais c'est déjà plus qu'elle n'ose demander. Elle n'a jamais vu la mer. Mais à cet instant précis, elle sait qu'elle l'adore. Tout semble si calme, si paisible... Il lui est difficile de croire qu'un danger puisse s'y camoufler, même si elle n'en doute pas une seconde. Malgré tout, elle en a besoin. Elle enlève sa veste, ses bottines, ses pantalons et son t-shirt jusqu'à se retrouver en sous-vêtements, et se laisse glisser dans l'eau tiède. Ses mains sont toutefois fermement agrippées à ses deux poignards, même si elle laisse son arc sur les rochers de la plage. Le contact de l'eau sur sa peau lui fait relâcher un soupir de soulagement. Adieu, croûtes de sang séché ; adieu, crasse terreuse ; adieu, douleurs contraignantes. Elle ne fait que flotter, lavée, purifiée. Et elle est presque heureuse. Presque.

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- Intéressant, intéressant. Mais dis-moi, comment trouves-tu le Capitole ?

Oh, quant à s'attirer les foudres de la foule... J'allais crever de toute façon.

- Le Capitole ? Je ne pourrais pas vraiment faire des critiques dessus puisque je ne le connais pas. En tout cas, ce que j'en vois pour le moment ne me plaît pas beaucoup, pardonnez-moi fille de fermiers (c'était faux, j'étais fille d'une guérisseuse et d'un rebelle, mais quelque chose me disait que ce n'était pas le bon moment pour révéler ce détail). Tout ça, ces mascarades, ces Jeux de la Faim... Bof, hein. Je n'ai jamais été fan de télé-réalité, déjà ; mais là, c'est des images pour des gens sans cervelle, se délectant de la mort des autres. Y'a personne d'intelligent qui regarde cette émission de toute façon (j'ironisais décidément beaucoup, quand j'étais nerveuse). Et puis comment aimer des gens qui aiment la barbarie et la mort d'enfants qui pourraient être les leurs ? J'ai d'ailleurs une proposition pour l'an prochain : vous qui aimez tant ça, je dis que pour une fois, et si ce n'était pas les districts qui allaient dans l'Arène ? Et si on envoyait leurs enfants à eux ?

Qu'est-ce que mon mentor m'avait dit, déjà ? Ah oui, « fais-toi remarquer, choque ». J'avais bien réussi cette tâche, selon moi ; j'entendis les gens me huer, des sifflements méprisants, des regards haineux, le suicide de mes derniers sponsors. Caesar toussota, gêné, alors que je revêtais un sourire triomphant.

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Elle s'effondre. Ils sont morts, tous. Genesis, Kathleen, Skyler, Kirsen. Tous morts. L'armure de six jours de cauchemar se brise comme du verre, ses sanglots la plient en deux comme une vulgaire poupée de chiffons. Elle pleure, elle pleure. Pourquoi ? Pourquoi tout ceci est-il arrivé ? Pourquoi pour une fois, la vie n'irait pas bien ? Mais elle le sait. Elle est maudite. La vie n'ira jamais bien. Qu'aurait donc fait Kathleen, son modèle désormais souvenir ? Qu'aurait-elle fait à sa place ? Bien sûr. Elle se serait battue. Elle ne se serait pas laisser démonter. Alors la blonde se lève, hargneuse. Elle fera tout pour gagner, écraser ses trois adversaires restant. Tout.

✘

- Hum... Parlons maintenant de ce médaillon. Il signifie quelque chose ?

Je repris tout mon sérieux. Parler de mon pendentif était quelque chose de personnel. Mais en même temps, je venais de réduire à néant toute chance de me faire aider dans l'Arène, et je me rendais peu à peu compte que ça avait été stupide et vaniteux. Me donner un peu de profondeur devant le peuple ne pouvait pas nuire. Je pris entre mes doigts le bijou représentant un cheval cabré, devant la mer.

- Il m'a été offert par ma sœur quand elle est partie aux Jeux, il y a quelques années. Bien sûr, elle n'est jamais revenue, et ce médaillon est tout ce qui me reste d'elle (rire amer). Il représente... l'endurance, le courage, la fierté, le dynamisme. Le rêve. Il est ce que je serai dans l'Arène. Une combattante qui ne laissera rien passer et qui vengera la mort d'une sœur morte trop jeune.

✘

Sa vision est brouillée, des points noirs dansent devant ses yeux, du noir cercle son panorama, du noir partout, partout. Elle gémit faiblement, comme un chien sur le point d'être abattu. C'est ce qu'elle est, en même temps. Une chienne qui a survécu trop longtemps. Une gamine qui s'est crue meilleure que tout le monde et qui a émit sa pensée devant tout le monde. À l'interview, pendant son parcours. Et juste avant que l'Amazone ne lui tire une flèche dans la gorge, la clouant au sol. Le sang commence à sécher le long de son cou, mais à chaque pulsation cardiaque, un nouveau jet s'échappe de sa bouche entrouverte, éclabousse le visage de sa tortionnaire. Personne ne viendra la sauver. Les secondes passent, son temps est compté. Mais les dirigeants ne veulent pas qu'elle meure vite et en paix, non ; ils veulent montrer l'exemple. Sans quoi leur Expiation serait gâchée par cette blondasse qui a réussi à se faire détester à cause de sa grande gueule. Pourtant, elle tient bon. Elle regarde le ciel d'un air de défi, tente de ne pas croiser le regard de sa meurtrière. L'Amazone est mécontente de l'attitude de sa victime ; lentement, d'un geste souligné d'un sourire sardonique, elle glisse la lame de son couteau sous l'ongle de la jeune fille. Elle serre les dents, sentant les larmes couler abondamment le long de ses joues, se retient de crier. Puis la mutation génétique recommence ; une fois, deux fois, trois fois, neuf fois. Chaque ongle y passe, chaque ongle est déchaussé dans des douleurs infernales. Et Ever s'étouffe dans son sang, se noie tranquillement, n'espérant qu'une fin plus clémente et rapide. Mais c'est bien trop demandé. L'Amazone, furieuse, retire d'un coup sec la flèche de la gorge d'Ever en arrachant de longs lambeaux de peau au passage, puis la plante violemment dans son torse. Puis encore une fois, dans la poitrine. Puis encore, et encore, et encore... Le petit corps malmené, grelottant, devenu pâle comme la neige, semble si petit sous la puissante charpente de son bourreau. Et les grands yeux marrons cerclés de profonds cernes de la fille continuent à regarder le ciel, comme pour nier la réalité ; ou alors prie-t-elle pour une place au paradis ?

L'Amazone décide d'en finir. Elle s'écrase de tout son poids sur Ever, fait craquer ses os endoloris. Sous ses yeux horrifiés, enfonce ses deux pouces dans la plaie béante du cou avant de lui déchirer la gorge. Et cette fois-ci, le hurlement déchirant tant attendu se fait finalement entendre en chœur avec un coup de canon.

reality is here.

Comme vous l'avez sûrement deviné, il s'agit d'un petit retour... MAIS PAS CELUI AUQUEL ON S'ATTENDRAIT *tututuuuu* ! En effet, depuis déjà un bon moment, j'ai discuté avec Marjo du personnage d'Ever, qui était quand même assez important à son époque, sur le fait qu'il serait possible de lui redonner vie. Et c'est avec son accord que ouaip, je prends la relève pour incarner notre amazone réssucitée de la soixante-quinzième édition des Hunger Games ! Pour le moment, je suis encore en recherche d'avatar, n'étant pas très inspirée par Heather Morris qui était son visage à l'époque (et Emily Kinney, que je vois parfaitement dans le rôle, n'a malheureusement aucun avatar sur Bazzart  ), du coup n'hésitez pas à m'en proposer ! Faut juste qu'elle soit blonde et qu'elle fasse 21 ans.

Sinon, oui, j'en profite pour faire un petit message de retour. J'ai posté ma démission de MJ il n'y a même pas si longtemps que ça après des conflits et malentendus que je sais ridicules aujourd'hui. Certains me prendront peut-être pour une hypocrite et opportuniste, mais bon... MJ, ça fait partie de ma vie. Je peux pas juste jeter ça aux poubelles. Je peux pas effacer deux ans d'existence avec des gens merveilleux sur une note aussi bête et amère. C'est pourquoi je reviens, le sourire aux lèvres, dans l'espoir d'une remise à zéro. Parce que hey, je vous aime tous, moi. Et j'ai juste envie de voir des licrones, des dauphins, des papillons et des arc-en-cieux

Donc, pour ceux qui ne me connaissent pas, je me présente : Héloïse, dix-sept ans, habitant dans la métropole québécoise de Montréal :ohyeah:Je suis folle et névrosée, mes personnages sont toujours des débiles profonds et si on compte le personnage d'Ever, je suis morte dans les trois éditions des Hunger Games sur Mockingjay (fuckyeah) Ça fait deux ans que je erre sur ce forum et je suis une fan d'à peu près tout, parce que je suis une enfant de cinq ans dans ma tête et qu'un rien suffit à me fasciner :arrow:Ravie de faire votre plus ample connaissance !

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