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 There's just too much that time cannot erase ø REMY

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MessageSujet: There's just too much that time cannot erase ø REMY   There's just too much that time cannot erase ø REMY Icon_minitimeJeu 11 Juil - 10:27

There's just too much that time cannot erase.
feat. Remy & Joas
Son retour a district 6 s'était organisé assez rapidement après qu'il ait demandé à être réaffecté suite aux émeutes. Pas plus d'une semaine et le voilà chez lui à nouveau. Même si depuis tout ce temps, il ne pouvait plus véritablement considéré cet endroit comme tel. Pas comme on pouvait le penser en tout cas. Bien sûr, il avait grandi ici pendant près de vingt ans, sa famille vivait toujours ici aussi et il resterait à jamais lier à son district au travers de tous les souvenirs qu'il en avait mais il ne se sentait plus ici chez lui. Et ce sentiment était sans doute partagé par bon nombres d'autres habitants à son sujet après sa fuite il y a de ça près de deux décennies auparavant. Mais quelque part pourtant, une part de lui n'était jamais partie. Celle qui le rattachait à Remy, bien entendu. Rien n'était allé comme il l’espérait pour eux à l'époque mais malgré tout, il n'avait jamais pu faire une croix sur les sentiments qu'il avait eut et avait toujours pour elle. Ironique non quand on sait qu'il était parti comme un voleur parce qu'il ne se croyait pas capable de pouvoir vivre avec elle après avoir appris qu'elle était stérile, brisant involontairement son rêve de fonder une famille avec elle un jour. Mais que malgré tout ce temps, il n'ait jamais pu en construire une avec quelqu'un d'autre. Inconsciemment -ou pas, personne ne pouvait le savoir-, il ne voulait de personne d'autre. Mais évidemment, tout ça ne justifiait en rien ses actions passées. Ce n'était d'ailleurs pas le pardon qu'il venait chercher ici, pas du tout même. Il s'était fait à l'idée qu'elle le haïssait du plus profond de son être et il le méritait. Mais il ne pouvait tout simplement pas être de retour après tout ce temps et se permettre qu'elle le réalise par elle-même ou par des on-dit. S'il était un lâche, disons alors qu'il ne l'était pas totalement en vérité.

Il ne prendrait officiellement son affectation que dans deux jours et son retour s'était fait plutôt discrètement à vrai dire. Il n'était même pas encore passé voir ses parents pour être honnête. Son paquetage posé dans sa nouvelle demeure et après un rapide état de lieux, il avait pris la direction de la maison de Remy. Il n'avait même pas eut à demander son chemin. Il savait qu'elle serait chez elle, comme toujours. Où d'autre pourrait-elle bien être ? Non, je ne parle pas là du fait que ses jambes ne lui permettaient pas de se déplacer mais il savait qu'elle ne serait jamais partie de leur district. Question de fierté ? Peut-être mais improbable. Non, tout simplement parce qu'elle était quelqu'un d'assez fort pour affronter chaque matin ce nouveau jour qui se présentait, même si tout était plus difficile pour elle, même si elle devait encore parfois passer près de l'usine où elle avait eut son accident. Chose que lui n'aurait pas eut la force de faire. Même s'il ne l'admettrait sûrement pas si facilement. C'était aussi pour ça qu'il était tombé si amoureux d'elle à l'époque. Parce qu'elle n'était pas une fille comme les autres et qu'il avait vu ça là où d'autres voyaient rien du tout justement. Pourtant, longtemps quand il était plus jeune, il se croyait bien au-dessus de tout ça. De l'Amour et des sentiments. Quand il observait son aîné, il le faisait avec dédain, voir parfois même du dégoût. Et un jour il s'était surpris à sourire sans raison après qu'elle ait simplement rit à l'un de ses sarcasmes. Mais en cet instant pourtant, à mesure qu'il se rapprochait de sa maison, il estimait qu'il n'avait plus vraiment le droit de repenser à tout ça de cette façon. Ces souvenirs faisaient partis du passé, d'un passé qu'il avait décidé de laisser derrière lui à l'instant même où il était parti. Mais ces derniers semblaient toujours finir par revenir, comme pour le hanter et le tourmenter. Certains appelaient ça le karma, lui préférait dire que malgré les apparences, il avait encore une certaine conscience.
 
Il était devant sa porte à présent. Et il hésitait à frapper. Pas parce qu'il redoutait son accueil. Si elle décidait de lui en coller une -ou plusieurs-, il ne bougerait pas, ça ne serait que mérité. Même si elle lui collait une balle ça n'y changerait rien. Non, il se demandait simplement s'il avait encore le droit de pouvoir faire irruption à nouveau dans sa vie après ce qu'il lui avait fait. Sa décision de la protéger quoi qu'il arrive et même à son insu était résolue, il s'y tiendrait jusqu'au bout. Après une longue inspiration, il finit malgré tout par cogner à sa porte, quatre coups succincts mais forts. Il n'avait plus qu'à attendre à présent. Un peu comme un condamné attendait devant la potence. Il sait qu'il n'y a plus moyen de reculer ou de fuir à présent. La comparaison était peut-être un peu sinistre mais le message qu'il fallait y voir était là. Il allait faire face à ses actes, enfin. Sans fuir cette fois. Une chose qu'il n'aurait jamais pu envisager jusqu'ici en temps normal, lui qui était capable de tout faire pour conserver son confort. Serait-il possible que le lâche qu'il était soit capable de changer ? Une question dont la réponse dépendrait en grande partie de la réaction de Remy quand elle ouvrirait cette porte.

code par ARCHITECTURE
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MessageSujet: Re: There's just too much that time cannot erase ø REMY   There's just too much that time cannot erase ø REMY Icon_minitimeDim 14 Juil - 23:05

Une fois la stupeur passée, Remy avait repris sa vie comme si rien n'avait changé. Après tout, elle ne pouvait pas laisser savoir à ses voisins du sixième district que son frère qu'on croyait mort était bel et bien vivant, et qu'il séjournait pour quelques temps chez elle. Elle avait refusé de le laisser repartir, le menaçant de le suivre et de le traquer, quitte à se mettre elle-même en danger. Elle ne l'avait pas dit à Richard, mais quelque chose lui disait qu'il savait, qu'il avait vu Oron lorsque ce dernier était passé à proximité de lui en quittant la place, lors de la Moisson. Ils avaient été tous les trois tellement proches qu'il lui semblait impensable qu'il ne sente pas qu'il y avait quelque chose qui avait changé. Et pourtant, Remy s'était efforcée de garder ses habitudes d'avant le retour de son jumeau. Donc elle sortait peu, sauf pour faire des courses. Elle redoutait un peu plus le regard des pacificateurs, mais ces derniers s'étaient habitués au couinement de ses béquilles et de ses jambes bioniques et ne craignaient rien d'elle, vraiment.

Une fois la stupeur passée encore, Remy avait pu écouter le récit d'Oron (du moins ce qu'il avait bien voulu lui raconter). Elle avait longuement regardé le bras tatoué de son frère, souvent retracé les traits du visage de son jumeau longtemps perdu. Comme pour graver dans sa mémoire ces nouveaux souvenirs. Cette certitude qu'il n'était pas mort. Qu'il était là, pour elle. Qu'il avait toujours voulu être là.

Une fois la stupeur passée, Remy comprit aussi le silence de Rea. Morea, qui avait su et qui n'avait rien dit. Morea, qui avait juré à Oron de ne jamais rien dire. Morea, qui piochait, parfois, dans les lettres que Remy avait écrites à Oron pendant ces dix ans de silence froid comme la mort. Sans que Remy ne sache. Ça, elle avait eu un peu de mal à comprendre. Il lui avait fallu un jour. Et une nuit. Et un thé au jasmin, préparé par Morea. Et aussi le regard triste d'Oron. Et puis elle avait accepté, aussi. Elle avait compris. Sans Morea, Oron n'aurait peut-être pas tenu jusque là. Moralement.

Le temps de la stupeur était passé, maintenant, il fallait camoufler. Camoufler cette sensation d'être de nouveau complète, d'avoir retrouvé son meilleur appui. De savoir qu'elle n'était plus seule. Elle ne pouvait pas trahir son frère, elle s'en voudrait mortellement. Alors elle avait pris sur elle, et tentait de revenir à l'état d'errance où elle était avant de retrouver son jumeau. De repenser à Astaroth, le gagnant du D10 qui avait protégé la petite Pandore. Son ami. Disparu sans laisser de traces… Peut-être mort. Peut-être simplement… éteint. Elle y repensait parfois, et savait bien qu'elle ne pourrait rien y faire. Trop de gens partaient, trop peu revenaient. Il en allait de même avec les jeux. Et avec la vie, en général.

Lorsqu'on cogna contre la porte d'entrée de sa maison, Remy resta un moment interdite. Qui ? Oron ? Non, il serait entré par la porte de derrière. Et puis il n'était pas censé revenir pour un bout de temps. S'appuyant sur une de ses béquilles, elle se releva de la chauffeuse, péniblement. Et elle s'approcha de la fenêtre, doucement. Pour voir.
Un homme. Plutôt grand. Elle n'arrivait pas à voir son visage, il était trop à gauche de la porte (pour elle), à droite (pour lui), bref, hors du champ de vision. L'inconnu avait l'air décidé à attendre qu'elle ouvre. Peut-être toquerait-il de nouveau ? Mais d'un autre côté, ça devait être quelqu'un qui connaissait sa situation. Son handicap. Pour attendre comme ça.

Remy avait élevée dans le culte des bonnes manières (ou presque). Résultat, elle savait qu'il était mal élevé de laisser les gens dehors sans leur ouvrir la porte, quand on était chez soi. Aussi, elle s'approcha de la porte, s'appuya sur sa béquille gauche et ouvrit la porte. Son regard, à hauteur normale, dût remonter un peu pour dévisager l'homme qui se tenait devant elle.
Il lui fallut un certain temps pour le retrouver parmi les visages de ses souvenirs. Une dizaine de secondes pour le remettre. Plus qu'il ne lui avait fallu pour reconnaître Oron. Mais Oron était son frère. Et l'homme devant elle était…

« Joas ? »

Stupeur.
Recul.
Trop rapide, la voilà qui trébuche en arrière et s'effondre sur le sol, le regard toujours fixé sur Joas. Joas qui a eu l'air de faire un mouvement pour la rattraper ou l'aider à se relever.

« Ne me touche PAS ! »

Elle repousse cette esquisse de main tendue. Cette éventuelle tentative d'excuses. Elle remet ses jambes comme il faut, les pieds bioniques sur le sol. Position de faiblesse. De vulnérabilité. Elle s'appuie sur le sol et sur sa béquille qu'elle redresse. Se relève. Lentement. Avec difficulté. Stupéfaite. Tremblante. Elle a mal au dos, mais ça passera. Elle a mal aux fesses, mais ça passera aussi, ça n'est que passager. Et elle a mal au cœur, mais ça, ça n'est pas passé depuis vingt ans, alors elle doute que ça ira mieux dans les prochaines minutes. Visage fermé, l'œil sec et la voix tout aussi cassante, elle lui demande, comme si elle lui crachait dessus :

« Qu'est-ce que… Qu'est-ce que tu fous ici ?! »
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MessageSujet: Re: There's just too much that time cannot erase ø REMY   There's just too much that time cannot erase ø REMY Icon_minitimeSam 20 Juil - 22:47

Parfois on faisait des choses mauvaises pour de bonnes raisons. Comme l'avait fait le frère de Remy en lui cachant le fait qu'il était encore vivant en vérité. Et parfois, on faisait de mauvaises choses parce qu'on pensait avoir une bonne raison de les faire. C'était son cas à lui. La raison qu'il avait eut de partir était bonne à ses yeux, ça va de soi. Partir plutôt que de passer sa vie à entretenir un mensonge. Partir afin qu'elle puisse trouver quelqu'un d'autre qui aurait plus de choses à lui offrir que lui. Raison sujette à interprétation, ça va s'en dire, surtout de tous ceux extérieurs à tout ça. Et il était conscient de tout ça en partant, conscient de ce qu'on dirait de lui après ça mais il ne voyait pas quoi faire d'autre à cette époque. Et la vie avait continué, tout simplement. Les années étaient passées, immuablement, tout ça pour en arriver à cet instant là. Son retour dans le district 6. Cette confrontation. Car soyons honnêtes deux secondes ici, on ne pouvait pas utiliser d'autre mot pour décrire ce qui allait se passait ici. Retrouvailles impliquait que tout ça était une bonne chose et comment cela pourrait-il l'être quand on savait que cela faisait près de vingt ans qu'ils ne s'étaient plus vus et tout en sachant comment Joas était parti ? A vrai dire, il regrettait déjà d'avoir fait le choix de venir ici. Il aurait sans doute mieux valu qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre en fait ou qu'elle l'aperçoive au détour d'une rue. Ça aurait en un sens été moins cruel et abrupt que de la mettre ainsi devant le fait accompli. Mais maintenant qu'il avait toqué, il ne pouvait plus vraiment non plus faire marche arrière. Lâche oui, mais pas à ce point.

Que lui dirait-il quand la porte finirait par s'ouvrir ? Il n'était pas certain qu'elle soit là après tout, mais il partait du fait qu'elle l'était et qu'il allait donc devoir lui parler, face à face. La probabilité qu'elle lui réserve un accueil chaleureux ne faisait pas partie du programme, il s'attendait forcément à l'entendre lui hurler dessus. Quoi de plus naturel après tout ? Elle avait tous les droits de le faire, même de le frapper si elle en ressentait le besoin. Il ne chercherait même pas à se protéger si c'était le cas. Chaque coup serait amplement mérité. Mais il espérait quand même que malgré tout, elle lui permettrait au moins de lui dire combien il s'en voulait. Des excuses ne suffiraient pas, il en était conscient. Mais le fait est qu'à présent et pour le moment, tant que les émeutes dureraient, ils allaient être amenés à se croiser, à un moment ou à un autre. Bien sûr, il ne lui dirait pas que c'était lui qui avait demandé à revenir ici. Pourquoi l'aurait-il fait alors qu'il avait choisit de fuir deux décennies plus tôt ? Oui, clairement, beaucoup de pensées contradictoires se heurtaient dans son esprit à cet instant même, ce qui explique sans doute aussi pourquoi il restait planté là, devant sa porte sans bouger. Ce qui devait passer pour tout autre chose vu de l'extérieur mais qu'importe. La porte s'ouvrit enfin ce qui le fit revenir à la réalité aussitôt. Réaction normale jusque là. Vingt ans s'étaient écoulés depuis qu'ils s'étaient vus pour la dernière fois, il lui fallait un peu de temps pour le remettre, même s'il n'avait pas véritablement changé depuis. Il avait juste les traits plus marqués qu'auparavant. Le résultat d'une vie passée à toujours paraître froid et distant sûrement...

Une fois qu'elle l'a identifié après une dizaine de secondes, elle sembla enfin réagir. Comme il l'avait deviné devrait-on rajouter car elle recula presque aussitôt sur le coup de la surprise, s'effondrant à terre mais refusant catégoriquement sa tentative d'aide face à tout ça. Il avait en effet commencé à tendre les bras pour essayer de la rattraper mais elle avait coupé son élan aussi net. Et il n'allait pas forcé sa chance en n'en tenant pas compte car même si elle ne le menaçait pas d'une arme -pour l'instant, ça pouvait encore venir après tout-, elle avait le droit d'agir ainsi avec lui. Elle en avait tous les droits même. Il l'observe donc se relever, restant sans bouger sur le seuil de la porte puisqu'il ne peut rien faire d'autre. Et enfin arrive la question qu'il attendait, celle qu'elle poserait forcément en le trouvait là devant sa porte. Il baissa le regard un instant, inspirant doucement puis il releva la tête, affrontant son regard sans ciller. « On m'a renvoyé ici, à cause des émeutes. » Il ne mentait pas vraiment en disant ça, c'était bien en théorie pour ça qu'il avait pu revenir ici, arguant qu'il connaissait bien le district. « Je voulais te prévenir en personne... Mais maintenant je me dis que ce n'était pas une si bonne idée que ça. » Il ne s'attendait clairement pas à ce qu'elle lui saute dans les bras comme si de rien n'était, il s'attendait à ça mais ça n'en rendait pas les choses plus faciles pour autant. S'il n'avait pas pu se construire cette vie de famille qu'il voulait tant à l'époque, ça n'était pas sans raison, vous vous en doutez bien. Parce que cette vie là, quoi qu'il ait pu dire ou faire par le passé qui disait le contraire, c'était avec elle qu'il l'avait voulu et personne d'autre. Dommage qu'il lui ait fallu la perdre pour le réaliser...
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MessageSujet: Re: There's just too much that time cannot erase ø REMY   There's just too much that time cannot erase ø REMY Icon_minitimeMar 23 Juil - 21:41

Elle le regardait, froide, glacée, brutale. Elle ne voulait plus le revoir. Elle avait presque réussi à l'oublier, ou du moins à oublier la plaie béante qu'il avait laissé dans son cœur. Enfin non, pas à l'oublier. Ça ne s'oubliait pas. Ça se calmait, simplement. Mais là, le revoir, sur le pas de sa porte, même un siècle n'aurait pas empêché la douleur de revenir. Elle avait mal de le voir de nouveau. Mal de se souvenir. Mal de le regarder. Elle s'appuyait sur ses béquilles et s'efforçait de rester concentrée. Elle ne voulait pas lui laisser comprendre qu'il l'avait brisée. Il ne saurait pas. Elle ne lui ferait pas cette joie. Elle aurait dû l'accueillir avec un fusil. Mais sans doute quelqu'un la voyant pointant un fusil sur un Pacificateur n'aurait pas compris qu'elle menaçait l'ancienne connaissance et non pas l'uniforme. Alors elle avait peut-être bien fait de ne pas se munir d'une arme.

De toute façon, c'était trop tard.

« On m'a renvoyé ici, à cause des émeutes. » Les émeutes. Évidemment. Ils avaient besoin de pacificateurs pour ramener le calme. Comme partout ailleurs, supposait Remy. Elle ne savait pas si elle devait le croire, ou si elle devait se méfier. Mais d'un autre côté, il fallait peut-être y croire. Il ne lui avait jamais menti, dans ses souvenirs. Il avait même refusé de mentir plus longtemps sur ses sentiments vis à vis de son accident et sa stérilité. Il avait préféré le lui dire, même s'il avait tourné autour du pot avant de le lui dire. Elle n'avait pas moufté, elle se contentait de le regarder en silence, attendant de voir ce qu'il pourrait dire encore. Et peut-être attendait-elle Oron ? Non, quand même pas. Remy n'avait pas vu son jumeau pendant dix ans, c'était pas pour le perdre quelques jours à peine après son retour, parce qu'il aurait mis son poing dans la gueule de Joas, par principe. « Je voulais te prévenir en personne... Mais maintenant je me dis que ce n'était pas une si bonne idée que ça. » Elle sentait la gêne dans sa voix. La déception, peut-être aussi ? Qu'attendait-il ? Qu'elle lui saute dans les bras ? Il pouvait partir se pendre s'il attendait ça. Elle avait mal. Elle avait encore mal, alors que ça faisait vingt ans. Il était sans doute trop tard pour réparer les pots cassés.

Elle fixait Joas, un homme qu'elle avait aimé, et qu'elle ne connaissait plus. Qu'avait-il fait pendant toutes ces années ? Où était-il allé ? Qui avait-il rencontré ? Qui avait-il aimé ? Des questions que Remy ne voulait pas se poser s'entrechoquaient dans sa tête, à son mécontentement. Elle avait toujours le visage froid qu'elle affichait rarement. Le temps était passé, mais la douleur était finalement toujours aussi vive. Deux décennies avaient posé un voile sur cette peine de cœur, mais il suffisait qu'il réapparaisse dans le district 6 pour que le voile soit emporté au loin et mette à jour la mascarade. Remy avait cru qu'elle était passée à autre chose, et finalement il n'en était rien.

Avait-elle aimé un autre que lui ? Peut-être pas aussi pleinement qu'elle l'avait aimé, lui. Elle avait été blessée et avait voulu ne pas l'être de nouveau. Alors elle s'était protégée, un peu mieux. Protégé le cœur, surtout. Elle avait cru qu'elle l'avait oublié. Mais il n'en était rien. La stupeur était passée, l'amertume était arrivée, la peine, la douleur au fer rouge. Elle n'avait pas été malheureuse, pas complètement, pendant ces 20 ans. Il était parti. Et puis ça avait été à Oron de partir. Et ils revenaient, les deux, à quelques jours d'écart.

Trop, d'un coup. Tout ça était beaucoup trop.
Et puis c'était trop tard pour revenir en arrière. Trop tard pour lui en vouloir encore. Trop tard pour avoir encore mal. Faire taire la douleur, la traiter à doses homéopathiques, peut-être. Alors… le voir ? Oui, mais, jusqu'à quand ? Comment faire pour ne pas mourir de douleur ? Comment faire pour ne pas afficher un air défait lorsqu'Oron rentrerait de là où il était allé ? Parce qu'il saurait. Il saurait, et elle ne savait pas ce qu'il ferait. Ou plutôt, elle redoutait ce qu'il déciderait de faire.

Elle déglutit. Puis prit sa décision. Elle était une adulte, le temps était passé, l'eau avait coulé sous les ponts et même si elle avait encore son côté gauche qui l'élançait comme si on avait voulu lui broyer le cœur, elle devait pouvoir vivre avec. Il était revenu, il faudrait qu'elle se réhabitue à le voir alors qu'il n'y avait plus rien entre eux que des souvenirs d'étreintes, des vestiges et des fantômes de baisers, et des échos lointains de mots d'amour. Vingt ans, ça avait réussi à éteindre la passion. Alors pourquoi pas la haine ? Elle l'avait compris, mais ça lui avait fait mal. Et de ne plus le voir, ça ne l'avait pas vraiment aidé à faire le deuil de leur relation, elle avait plutôt fait le deuil de Joas, en considérant qu'il était parti et serait désormais comme mort pour elle.
Sauf que ça n'était pas le cas, et qu'il était trop tard pour s'en vouloir.

Lentement, son visage froid se réchauffa. Pas non plus de grand sourire chaleureux, faut pas non plus pousser. Mais elle prit sur elle, et avança, lentement, vers Joas. Pas pour l'enlacer, ni pour lui déposer un baiser sur la joue. Ça non. Elle n'en avait pas le cœur. Ne pourrait pas le faire sans vouloir lui écraser le pied avec sa béquille. Lui faire mal, un peu. Mauvaise idée.

Remy laissa la porte de la maison ouverte. Elle contourna lentement Joas, puis s'assit sur le banc posé sur le perron. Elle ne voulait pas le laisser entrer chez elle. Pas maintenant. Il était encore trop tôt pour se montrer hospitalière. Mais rester debout n'était pas une solution. Alors, s'asseoir… Dehors.

« Je t'avoue que j'ai regretté de ne pas avoir pris de fusil. C'était un véritable aveu, mais peut-être prendrait-il cela pour une boutade. Mais c'est trop tard, maintenant, hein. Elle regarde devant elle, les maisons de la rue. Et puis, elle demande, en suivant du regard deux gosses qui la saluent en passant -elle leur donne des cours de poterie : Alors, comme ça, tu es devenu pacificateur ? »

Ton de voix presque amer. Ce sont les Pacificateurs qui ont tué Oron une première fois. Ce sont eux qui le menacent de nouveau. Ce sont les Pacificateurs qui ont réprimé dans le sang les émeutes des derniers mois. Ils font du mal. Et Joas est pacificateur. Elle n'arrive pas à comprendre. Elle voudrait, alors elle attend.
Vingt ans de perdus. Vingt ans, et le contact peine à reprendre.
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MessageSujet: Re: There's just too much that time cannot erase ø REMY   There's just too much that time cannot erase ø REMY Icon_minitimeVen 26 Juil - 16:19

Certes, si elle l'avait mis en joue avec un fusil, cela aurait pu être très mal interprété, surtout en ces temps d'émeutes. Il restait un pacificateur même sans son uniforme après tout. Ça paraîtrait donc anormal même si en vérité, elle avait toutes les raisons du monde de le faire après ce qu'il lui avait fait il y a de ça deux décennies déjà. Il ne fallait pas oublier qu'ici comme dans presque tous les districts secondaires, on se basait souvent sur bien moins pour arrêter des gens... Et en effet, à présent que la porte était ouverte, il était trop tard pour le menacer ou même revenir en arrière. Tout comme il était trop tard pour lui de réfléchir à une autre raison valable et parfaitement légitime quant à sa présence ici. Et à vrai dire, ce n'était pas un mensonge en soi. Il avait fait en sorte de convaincre ses supérieurs de le renvoyer ici et ces derniers l'avaient muté. Il était donc officiellement là pour ça et non pas pour veiller sur elle. De toute façon comment en arriverait-elle à conclure qu'il était revenu pour elle alors qu'il l'avait abandonné ? Il ne lui mentait pas, il ne l'avait jamais fait auparavant de toute manière. S'il avait pu faire en sorte de le faire, jamais bien évidemment il ne l'aurait quitté, pour rien au monde il ne l'aurait fait mais ça n'était pas dans sa nature de mentir. Et croyez bien que pendant un certain temps après son départ il s'était maudit d'en être incapable justement. Parce qu'en dépit de ce que véhiculait sa fuite comme image sur ses sentiments pour elle, il l'aimait encore en vérité. Mais c'était plus simple de se convaincre que ce n'était plus le cas que de faire le deuil de ses rêves de famille avec elle. Mentir aux autres, non, se mentir à lui-même, bien plus facile pour lui. Allez comprendre la logique là-dedans... Si logique il y avait à trouver dans cette histoire, bien entendu.

Mais malgré tout, il avait tenu à ce qu'elle apprenne la nouvelle de lui et non de quelqu'un d'autre. On pouvait voir dans ce geste bien des choses à vrai dire. Sujette à interprétation d'ailleurs mais quand bien même. Il tenait toujours à elle, c'était évident. Pourquoi sinon prendre la peine de venir ici lui parler, prenant par la même occasion la chance de se prendre une balle dans le buffet comme comité d'accueil ? Vingt années d'éloignement n'avait pas suffit à effacer les sentiments qu'il avait pu avoir pour elle un jour. A vrai dire, il doutait même que rien ne puisse le faire un jour. Certes, le ton de sa voix été peut-être un peu teinté de déception mais il était surtout gêné de lui infliger ça. Mais il sentait qu'il lui devait bien, en mémoire de ce qu'ils avaient été l'un pour l'autre fut un temps. Il était légitime pour elle de se poser tout un tas de questions en le voyant refaire surface comme ça. Mais encore fallait-il qu'elle les formule à voix haute pour qu'il puisse y répondre mais on savait tous très bien que ça n'arriverait pas. Pas pour le moment en tout cas. Mais non, il n'avait aimé personne d'autre, pas d'un véritable amour en tout cas. Rien de comparable avec les sentiments qu'il avait eut pour elle jadis. Et qu'il avait toujours à vrai dire. Pourquoi aurait-il fait en sorte de revenir pour la protéger dans le cas contraire ? Le remord ? Ça, il pouvait vivre avec, il l'avait fait pendant ces vingt dernières années, pourquoi pas alors jusqu'à la fin de sa vie ? Mais il n'aurait pas pu le faire en sachant qu'il n'avait rien fait à présent que les émeutes mettaient le feu aux poudres un peu partout à présent. Lui aussi bien sûr avait des questions qui se bousculaient dans son esprit, sans doute les mêmes que les siennes d'ailleurs mais il avait renoncé à son droit de les poser depuis bien longtemps, il le savait. Toujours est-il qu'il ne pouvait s'empêcher d’espérer qu'un jour, sans doute pas prochain il n'était pas stupide, les choses pourraient être à nouveau moins tendues entre eux. Une seconde chance ? Non ça il ne s'attendait pas à l'obtenir un jour de sa part, mais au moins la permission de rester dans le coin sans que cela ne vire à l'affrontement systématiquement.

Et visiblement ce petit espoir lui était permis puisqu'elle ne lui claquait pas la porte au nez. Il se doutait qu'elle avait du se demander quelle était la marche à suivre dans une telle situation, ce qu'elle devait faire, ce qui devait être le plus facile à elle à gérer pour elle. Puisque dans cette affaire, c'était elle qui allait subir sa présence, pas l'inverse. Il recula d'un pas lorsqu'elle s'avança, ne voulant surtout pas qu'elle croit qu'il attendait qu'elle le laisse entrer chez elle et aussi pour bien lui faire comprendre qu'il n'insisterait pas si jamais elle ne voulait plus lui parler. Il voulait l'aider à s'asseoir mais il ne bougea pas, ayant retenu le message un peu plus tôt quand elle le repoussa une fois tombée à terre. Une seconde après, son visage se fend d'un léger rictus quand elle lui avoue qu'elle regrettait de ne pas l'avoir accueillit avec un fusil et il sait qu'elle ne fait que dire ici le fond de sa pensée. Mais son sourire s'efface aussitôt. Il n'a pas le droit d'apprécier ce moment qui n'a rien de plaisant rappelons-le, pour l'un comme pour l'autre. « Il faut croire. » se contente-t-il de lui répondre. Et par la suite, il détourne le regard vers les enfants lui aussi avant de regarder le sol sous ses pieds un instant lorsqu'elle s'enquiert de souligner le fait qu'il avait rejoint les rangs des pacificateurs. « Oui. Ce n'est pas le meilleur choix de carrière qui soit, j'en conviens mais ce n'est pas comme si je savais faire grand chose d'autre. » Bien sûr qu'il pouvait faire autre chose, mais la vie de pacificateur lui garantissait au moins d'avoir l'assurance de ne pas revenir ici avant un bon moment, voir pour ainsi dire jamais. « A croire que dans le fond, j'aime être quelqu'un qu'on déteste. » conclu-t-il en ironisant. Il était conscient que l'uniforme qu'il portait en temps normal inspirait ce sentiment là chez les habitants de chaque district, comment pourrait-il en être autrement quand la plupart de ses collègues n'étaient que des idiots trop prompts à abuser de leur pouvoir ? Ce qui n'était pas son cas, mais comme bien souvent dans ces cas là, on était jamais à l'abri des amalgames.
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