Amarinda C. Carter △ correspondances : 340 △ points : 1 △ multicomptes : RIP Zoé E. Williams & D. Aileen Carter-Lewis △ à Panem depuis le : 01/06/2013 △ âge du personnage : 38 ans
| Sujet: These violent delights have violent ends ღ Amarinda Sam 1 Juin - 16:42 | |
| Amarinda Callista Carter❝ All things truly wicked start from innocence ❞ Vous pouvez m’appeler Carter. La maîtresse d’école m’appelle toujours ainsi. C’est un nom de famille courant au District 1. Je viens d’avoir 12 ans. Quand je serai grande, je serai Vainqueur des Hunger Games. Ca fait toute ma vie que je m’entraîne pour ça, et c’est bien plus chouette que d’aller à l’école… J’ai beaucoup d’amis parce que je suis mignonne, avec mes grands yeux bleus et mes airs timides (D’après ma mère) et parce que je suis douce et intelligente (D’après mon père). Par contre, je suis une vraie étourdie, parce que je me mets toujours dans des situations dont je n’arrive pas à sortir toute seule (Ca, c’est mamie qui le dit. Moi je dis que je suis courageuse). J’adore jouer à la petite innocente, et fureter partout pour recueillir des informations, mine de rien. Curieuse, menteuse, gourmande. J’aime les insectes parce que je peux les torturer et j’ai une photo du Président dans ma chambre. S’il vous plaît, aidez-moi à gagner les Jeux.
Vous pouvez m’appeler Callista. C’est le nom que mes amants susurrent à mon oreille, au Capitole. Ça veut dire ‘la plus belle’ dans une langue ancienne. Miroir, mon beau miroir… Dis-moi si c’est vrai. Rappelle-moi qui je suis. Je suis un mentor. Je suis une courtisane. Je suis une comédienne. Je suis le jouet d’hommes puissants, mais je les manipule. Personne ne me connaît vraiment. Oui, j’ai gagné les 53th Hunger Games. Oui, je suis belle, charmante, et jeune : à peine 25 ans. Cependant, comme toute rose, j’ai mes épines, et elles sont empoisonnées. Venez donc vous y frotter, en goûter l’amertume et le désespoir, venez sentir le parfum de la folie. Regardez-moi alors que je joue ma propre tragédie. Regardez-moi. Je ne vis que pour votre regard. Je m’enivre de votre attention. S’il vous plaît, accordez-moi cette dernière danse.
Vous pouvez m’appeler Amarinda. C’est le nom que mes parents m’ont donné à la naissance, le nom que tout le monde connaît au District 1. Pourtant, cela fait longtemps que j’ai gagné les Jeux… J’ai 36 ans maintenant, et je vis seule dans ma grande maison au Village des Vainqueurs. Je crée des jouets exquis, marionnettes aux habits bariolés, poupées en porcelaine, dinettes en bois. Personne ne comprend pourquoi j’aime ça. Personne ne comprend mes cauchemars. On dit que je suis bizarre, excentrique. Tête en l’air. Et dangereuse. N’écoutez pas ces rumeurs. S’il vous plaît, soyez mon ami.
Je suis personne et tout le monde à la fois. Interrogez-moi cent fois, et jamais vous ne me connaîtrez. Je suis une créature artificielle et mystérieuse au Capitole, où la foule me vénère. Je mens à propos de mon âge, de mes rêves, de mon identité parce que c’est ce qu’on attend de moi. Je suis une femme étrange au District 1, poupée cassée au-delà de tout espoir de réparation.
Parfois, la seule chose qui m’aide à tenir le coup entre un endroit et l’autre, entre Callista et Amarinda, entre les Jeux et le reste de l’année, entre les fêtes folles et les jours mornes de remords, c’est le souvenir de mon enfance. Je suis une petite fille dans ma tête, une petite fille insouciante, figée dans le temps à l’âge de 12 ans, avant que la vie ne la détruise. C’est la seule façon d’échapper à l’horreur de ma vie et de me protéger du futur.
about games and relative.
➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ? Je peux vous le révéler, puisque tout le monde m’a vue en action pendant les Jeux. Le secret de ma survie, ce n’est ni ma rapidité ni mon charme, contrairement à ce que beaucoup pensent. C’est le poison. Ma mère m’a appris à reconnaître les plantes qui guérissent et celles qui tuent, et j’ai toujours ressenti une fascination plus forte pour ces dernières. L’art d’empoisonner est un art subtil, vicieux et on ne peut plus mortel. Un art que, chuchote-t-on, le Président lui-même pratique. J’y ai renoncé après les Jeux, mais je connais encore tous les noms que je répète parfois avec nostalgie. Ciguë, arsenic, digitale pourpre, baies de sureau… Qui pourrait croire que de si beaux noms cachent des pouvoirs cruels et fatals ?
➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ? Ma tante Alise, la sœur de ma mère, est morte aux 33th Hunger Games. C’était une Carrière. Le public l’adorait : forte, impitoyable et arrogante, elle recevait plus de cadeaux que la plupart des tributs. Beaucoup pariaient qu’elle allait gagner. D’autres pariaient que le garçon du 4 la tuerait. Personne ne s’attendait à ce qu’elle meure aussi bêtement : en buvant de l’eau empoisonnée. C’est grâce à ça que ma mère a eu l’idée de m’apprendre à reconnaître les plantes mortelles. J’ai visionné les Jeux de ma tante lorsque j’avais 12 ans, afin de me préparer pour l’arène. A ce moment-là, j’ignorais encore que j’allais participer aux Jeux quelques mois plus tard et que j’allais restaurer l’honneur de ma famille en gagnant… exactement 20 ans après la mort de tante Alise.
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ? Je ne sais pas vraiment si j’aime ça… La plupart du temps, je m’extasie devant mon écran. Les gens meurent d’une façon tellement tragique, tellement marrante ! Ils s’agitent, ils poussent des cris, ils pleurent, ils appellent leurs parents… On dirait qu’ils le font exprès pour la caméra. C’est grandiloquent. Parfois, il y a des tributs intéressants. De beaux garçons, des filles qui ressemblent à des poupées. Des histoires d’amour qui me font rêver. J’adore les interviews avec ce cher Caesar Flickerman, et la parade des tributs. Par contre… Quand ce sont mes tributs qui meurent, je n’aime pas ça. La mort des autres ne me semble jamais réelle. La mort de mes tributs non plus, jusqu’à ce que je remarque qu’ils ne reviennent pas à la fin des Jeux. Je les attends, chaque année, mais ils ne reviennent presque jamais. Quand je comprends qu’ils sont vraiment partis, je pleure et quelque chose d’horrible s’éveille en moi, un sentiment trop immense et trop menaçant pour que je puisse le regarder en face. Alors, je m’efforce d’oublier. Jusqu’aux prochains Jeux.
➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ? Les autres Vainqueurs sont souvent un peu fous. J’aime ça, parce que la folie est quelque chose que je peux comprendre et respecter. La plupart sont adorables. Ils me chouchoutent encore toujours comme quand je venais de gagner les Jeux et que j’étais une gamine mignonne mais un peu perdue. D’autres me parlent gentiment, mais me regardent avec inquiétude ou avec pitié. Je n’aime pas ces gens-là. Cependant, ceux que je hais vraiment, ce sont ceux qui se comportent comme des brutes. Ils me menacent, se moquent de moi, répandent des rumeurs à mon sujet ou font tout simplement comme si je n’existais pas. Je déteste ça. Ils donnent une mauvaise image des Vainqueurs. C’est à cause d’eux et de leur comportement que les gens normaux nous regardent d’un air mauvais. Nous avons sué sang et eau pour gagner les Jeux et grâce à nous, notre District bénéficie de nourriture en surplus pendant un an. Nous sommes des exemples vivants de la bonté du Capitole. Nous méritons de vivre dans de belles maisons, et les gens devraient nous respecter… Mais ce n’est pas toujours le cas.
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ? Les derniers évènements ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. Ou peut-être… Un jour, des choses étranges se sont passées dans notre District. Il y avait des gens armés dans la rue. Attention : pas des Pacificateurs, mais de simples ouvriers. Cela m’a fait peur, et je me suis enfermée chez moi. Plus tard, ma mère est venue me rendre visite. Elle est restée pendant des semaines chez moi. Souvent, elle fermait les rideaux en pleine journée ou m’empêchait de sortir. Il y a eu une révolte, m’a-t-elle finalement révélé d’un air dégoûté, mais le Capitole a gagné. C’était pire dans les autres Districts, mais le Un a toujours été le chouchou du Capitole. J’avoue que je suis déçue : pourquoi ne m’a-t-on pas demandé d’aider le Capitole ? En tant que Vainqueur modèle et comédienne, on me demande parfois de tourner des spots de propagande. J’adore ça. Je suis sûre que la révolte aurait cessé beaucoup plus tôt si on m’avait laissé participer.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? Au Capitole, on vend du bonheur en boîte : des produits de beauté, des vêtements, des accessoires et gadgets, des plats raffinés et des alcools exquis. Le slogan de ces produits promet toujours qu’on sera la plus belle, la plus sexy, la plus branchée, intelligente ou charmante. Les publicités nous montrent des gens heureux. Le bonheur à portée de main pour ceux qui ont de l’argent. Ça a l’air de marcher pour les autres. Mais pas pour moi. Même quand j’achète une dizaine de robes, même quand je me goinfre de gâteaux jusqu’à en avoir mal au cœur, le bonheur m’échappe. Il est là, je le sens pendant un instant alors que j’enfile la première robe, que je mords dans le premier gâteau… Mais à la fin, il s’en va, ce bonheur, me laissant encore plus vide qu’auparavant. Et puis il y a les Jeux. Dans mes cauchemars, j’ai faim, j’ai froid, j’entends les râles d’agonie des autres et je pleure en regardant le ciel vide de tout espoir de salut. Ce n’est pas bien. Je ne devrais pas être triste. J’ai gagné, c’est tout ce qui compte. Alors, pour me calmer, je crée mes jouets, je m’absorbe dans le ponçage d’une petite chaise en bois, dans le rafistolage d’un ours en peluche. Le bonheur, pour moi, c’est d’oublier. D’oublier toutes ces vilaines choses pour ne garder que la beauté, la bonté, la joie. Quand je cours pieds nus dans les plaines de mon District, quand je lis un conte de fées, quand je joue dans les bois, alors je me sens heureuse. Quand on regarde le monde avec des yeux d’enfant, tout paraît plus grand, plus beau, tout suscite de l’émerveillement. Alors, si je le peux, je veux rester un enfant pour toujours.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? Excitée comme une puce et légèrement nauséeuse. Les Hunger Games et la Tournée du Vainqueur, ce sont les seuls moments de l’année où je peux retrouver les merveilles du Capitole. Je peux porter de jolis habits, discuter avec les sponsors, assister à des fêtes merveilleuses… Je redeviens célèbre et j’adore ça. Cependant, c’est aussi une période stressante. Je suis responsable de mes tributs, et je déteste être responsable de quoi que ce soit. Je dois m’occuper de plein de choses : la stratégie dans l’arène, les talents à montrer aux juges, les conseils pour l’interview, puis les Jeux eux-mêmes. J’oublie toujours plein de choses. Heureusement que l’hôtesse du District 1 est là pour m’aider. Je préfèrerais être une simple spectatrice…
JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A 0 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE mentor et propriétaire d'un magasin de jouets ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça. JE SUIS DANS LE 1er DISTRICT. AYANT 36 ans J' ai déjà PARTICIPE AUX HUNGER GAMES ET j'attends la prochaine moisson avec impatience. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
tell us your story. Il y a tant d’années dans une vie, tant de mois, de semaines, de jours, d’heures, de minutes et de secondes. Tant de moments qu’on oubliera. Tant de moments qu’on veut oublier, mais qui refusent de s’effacer. Tant de moments que nous laissons passer sans nous rendre compte de leur importance ou de leur beauté. Mais ce qu’on retient, à la fin, c’est souvent le pire. Les jours gris, les jours de tristesse. La faim et la douleur. Je ne veux pas être comme ça. Je veux me souvenir du meilleur comme du pire, parce que les deux font partie de moi. Je veux me rappeler ces jours qui m’ont marquée, d’une façon ou d’une autre. Ces cinq jours les plus mémorables de ma vie.
1. It wasn’t supposed to end like this Cela commence comme un jeu. Nous sommes trois : la petite fille, son grand frère et moi. Je ne connais pas vraiment les deux autres, ce sont nos nouveaux voisins. Leur mère boit le thé avec maman, pendant que nous jouons à cache-cache dans le jardin. Le garçon, Nick, compte. La petite Chelsea et moi courons nous cacher derrière les buissons, tout au fond du jardin. Ici, c’est le jardin secret de maman. Il y a toutes sortes d’herbes folles et étranges qui lui servent pour ses remèdes et ses poisons. J’aime cet endroit, calme et paisible, empreint de l’odeur du thym. Nick a fini de compter, il cherche dans la cabane de jardin. Je me tourne vers sa sœur en souriant. Elle a quelque chose dans sa main. Quelque chose de rouge. Et instinctivement, je sais ce que c’est. Les baies que maman m’a fait promettre de ne jamais regarder, jamais toucher et surtout, surtout ne pas manger. Chelsea met les baies dans sa bouche. Ce n’est qu’une petite fille, et elle ne comprend pas qu’elle va mourir. Que j’aurais pu la sauver, l’empêcher d’avaler ces baies luisantes. Mais quelque chose m’en empêche. Une curiosité étrange, morbide. La mort, je ne sais pas ce que c’est. Je la vois à la télévision, mais je ne l’ai encore jamais vu de près. Et soudain, j’ai l’horrible impression que ce n’est qu’une invention, une invention de plus des adultes pour faire peur aux enfants. Comme les croque-mitaines, les loups et les sorcières. Ces baies sont peut-être inoffensives, après tout. Ou peut-être qu’elles donnent juste mal au ventre. J’observe Chelsea. Elle se lèche les doigts, me dit quelque chose. Je ne comprends pas très bien son babillage enfantin, mais je hoche la tête en souriant. Soudain, j’entends un craquement derrière moi et Nick surgit, triomphant. « Je vous ai trouvées ! » Claironne-t-il. Puis son sourire se fige. Ce n’est pas moi qu’il regarde. C’est quelque chose derrière moi. Chelsea s’est écroulée par terre et se convulse en laissant échapper de faibles cris de chaton. Elle salive abondamment, mais sa salive est rouge. Ce n’est pas du jus de baies. C’est du sang. Ses yeux roulent dans ses orbites. Elle secoue la tête comme une folle. Sa petite main laisse échapper quelques baies écrasées. Puis, soudain, c’est fini. Elle ne bouge plus. Nick crie quelque chose et se précipite vers elle. Il pose la tête sur la poitrine immobile de sa sœur. Je ne comprends pas. Elle joue la comédie ? Elle est tombée dans les pommes ? Elle n’est quand même pas… « Toi ! » Sans me laisser le temps de réagir, Nick se jette sur moi, me cloue au sol. « Tu n’as rien fait ! Tu aurais pu la sauver ! » Comment sait-il ? A-t-il vu la culpabilité dans mon regard ? Sait-il que je connaissais ces baies ? Ou pense-t-il tout simplement que j’aurais dû surveiller Chelsea, l’empêcher de toucher à tout ? « Tu lui as donné ces baies, hein ? Tu les connaissais, et tu pensais que ce serait une bonne blague ? » Je secoue la tête, je couine que je suis désolée, et que ce n’est pas de ma faute, pas de ma faute. Il m’attrape par les cheveux. Il tremble, de rage ou de désespoir, je ne saurais le dire. « Les Pacificateurs viendront te chercher, et ils te pendront sur la Grand-Place. » Je me débats, je crie, j’appelle ma mère. Mais le jardin est grand et maman se trouve à l’intérieur. « S’il te plaît… S’il te plaît… Je ferai tout… tout ce que tu voudras. » Je lui promets. Je pleure. Il y a du sang sur son t-shirt. Soudain, il sourit. Un sourire cruel, à faire froid dans le dos. « D’accord. Je ne dirai rien à personne. Je dirai que ce n’est pas de ta faute. Un accident. » Je le regarde, incrédule. La haine et la tristesse sont toujours là, sur son visage. Pourquoi veut-il m’épargner ? « Tu viens d’avoir douze ans, n’est-ce pas, petite Carter ? » Je hoche la tête. « A la prochaine Moisson, tu te porteras volontaire. Tu iras aux Hunger Games. Et je te regarderai mourir. Promets-le. » Il me regarde d’un air suffisant. L’air suffisant d’un gosse de riche, d’un Carrière qui a toujours connu la violence et la cruauté. Puis il lance un regard à Chelsea qui git sur le sol, son joli visage tourmenté, et je comprends. Il veut me faire souffrir comme je l’ai fait souffrir, comme il souffre maintenant. Le garçon gentil qui voulait jouer à cache-cache a disparu. Je baisse la tête, vaincue. « Je le promets. »
2. Courage is what it takes to stand up and speak Mon cœur bat fort. Maman me rassure : mon nom n’est qu’une seule fois dans la boule de verre. Je ne devrai jamais prendre de tesserae, car nous sommes riches. Quand je serai assez grande, je pourrai me porter volontaire. Cette année, je suis en sécurité. J’ai une boule dans la gorge. Elle ne sait pas ce que j’ai promis. Je me rends dans le coin réservé aux petits. Mes amies m’attendent. Certaines admirent ma jolie robe rose, le ruban noué dans mes cheveux. Je cherche maman des yeux. Elle est là, grande et fière. Un peu plus loin, je vois la mère de Nick. Elle m’adresse un petit signe. Tout le monde pense que Chelsea est morte d’une attaque soudaine et inexplicable. La petite était souvent malade. Nick et moi sommes les héros qui ont essayé de la réanimer. Je détourne le regard. L’hôtesse monte sur l’estrade. Mon cœur bat de plus en plus vite. Je n’écoute pas les discours habituels. J’ai froid, alors qu’on est en juin et que tout le monde transpire. L’hôtesse se dirige vers la boule des filles. Elle lit le nom sur la petite carte blanche : May Chesterfield. Une fille maigre et rousse s’avance. Elle sourit bravement. Ce n’est pas une Carrière ; sans doute la fille d’un pauvre ouvrier. On demande s’il y a des volontaires. Et j’entends ma voix fluette qui dit : « Je me porte volontaire. » Je dois le répéter deux fois avant qu’on m’entende. Tous les regards se tournent vers moi. Je n’ai aucune raison de vouloir sauver cette fille. Je ne la connais même pas. Les gens ne comprennent pas ce qui se passe. Les Carrières se portent souvent volontaire, mais pas à l’âge de douze ans. L’hôtesse hésite, puis me demande d’avancer. Les yeux de May sont à présent remplis de larmes. Elle me regarde avec une telle reconnaissance et une telle pitié que j’ai envie de la frapper. Je monte sur l’estrade, j’annonce mon nom, bien fort cette fois : « Amarinda Carter. » J’entends quelqu’un crier, ma mère sans doute. Je ne vois pas Nick, mais j’imagine qu’il sourit. « May était ton amie ? » Me demande l’hôtesse en minaudant. « Non. Je veux juste participer aux Jeux pour gagner. Pour l’honneur de ma famille. » C’est la première chose qui me vient à l’esprit. La foule applaudit. Je pense à ma tante. J’ai peur. Les Jeux, c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Mais pas maintenant. Je ne suis pas prête, pas assez forte, pas assez imposante. Mais j’ai promis… Je suis à peine surprise lorsque le nom de Nick sort de la boule des garçons. Il se serait porté volontaire si ce n’était pas le cas. Il a déjà 16 ans, et il est deux fois plus large que moi. Il sourit. Il veut me tuer lui-même. Je lui serre la main, et c’est à cet instant que je sais que je ferai tout pour gagner.
3. They’ll either want to kill you, kiss you, or be you Je suis étendue sur un lit magnifique. Assez grand pour accueillir une dizaine d’autres fillettes comme moi, et tellement doux, tellement moelleux… Je ne me lasse pas de caresser les couvertures. Je pensais que mes parents étaient vraiment riches, que nous avions une belle maison. Je me trompais. Ma maison au District 1 n’est pas comparable à cette chambre au Capitole. Tout est beau, propre et brillant. J’ai passé une demi-heure sous la douche, à essayer tous les boutons. Les repas sont divins ; j’ai mal à l’estomac parce que j’ai trop mangé. Sans doute n’aurais-je pas dû commander les toasts au caviar, le potage aux asperges, les petits gâteaux et les sucres d’orge après un repas déjà bien copieux. Mais c’est tellement tentant. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour commander un repas délicieux, qui arrive aussitôt, bien chaud. Et il faut que je mange, que je mange pour combler le vide effrayant qui ne cesse de grandir en moi. J’attrape un sucre d’orge sur la table de nuit, l’examine et le lèche sans grand intérêt. Une vague de nausée me submerge, et je jette la sucrerie sur le sol, où elle laisse une tâche collante sur le tapis. Je me roule en boule au milieu des couvertures, un oreiller dans les bras. Ma poupée Caroline me manque. Je ne me sens pas bien. J’ai peur. J’ai tellement peur. Pourtant, ces derniers jours ont été merveilleux. La Parade des Tributs, et ma robe magnifique, blanche et vaporeuse, pour accentuer mon côté innocent. L’interview avec Caesar, un homme absolument charmant. Les gens m’adorent. Les sponsors m’adorent. Je suis mignonne, énigmatique, intelligente. Je me suis portée volontaire à l’âge de douze ans. Je porte des tenues magnifiques. Ce qui fait de moi un sujet intéressant, un tribut en vue. Surtout depuis mon score à l’entraînement, un huit retentissant, exceptionnel pour quelqu’un de mon âge. Mon mentor prétend que tout le monde se bouscule pour avoir l’honneur d’être mon sponsor. C’est un bon menteur. Et puis, il y a Nick : il se comporte comme si j’étais sa petite sœur. Gentil, attentif. Toujours prêt à m’aider. C’est grâce à lui que j’ai réussi à intégrer la meute des Carrières. Sa gentillesse masque parfaitement sa haine. C’est un bon comédien. Je devrais être heureuse, parce que j’ai tout ce que j’ai toujours voulu : je suis au Capitole, je suis célèbre et je vais participer aux Jeux. Je devrais être heureuse parce que j’ai aperçu le Président Snow, et que je sais qu’il sera là pour poser la couronne de la victoire sur ma tête – si je survis. Je devrais être heureuse… et je suis heureuse, vraiment. Mon séjour ici, c’est une expérience inoubliable. Mais mon bonheur est voilé, diminué par la peur qui m’habite. Je sais que j’ai une chance de gagner, que j’ai des talents utiles. Mais tout est tellement imprévisible. Les autres sont tous tellement plus grands et plus forts que moi. Je veux gagner. Je veux gagner pour ma famille, pour mon District. Je veux gagner pour le Président. Je veux gagner pour moi, pour vivre la vie dont j’ai toujours rêvée. Je veux gagner. Et je gagnerai.
4. Lights will guide you home Septième jour. Ou huitième. Je ne sais plus. Mais je sais qu’il est temps d’agir. Nous ne sommes plus que huit. Trois Carrières, quatre autres tributs et moi. J’ai survécu. Je me suis rendue utile ; j’ai tué un garçon, pendant le bain de sang. J’ai servi d’appât : j’ai fait du feu et attendu, et le garçon et la fille du Douze sont arrivés. Nick et l’autre Carrière, Sara, les ont abattus. J’ai gagné ma place au sein de la meute des Carrières. Cependant, notre alliance s’effrite. Cela fait toute la journée que je le sens : quelque chose va se passer. Un regard que je surprends entre deux autres tributs, le sourire crispé de Nick. Alors, pour la première fois, j’utilise mon arme secrète. Je propose de préparer un ragoût avec toutes ces bonnes choses qu’on a trouvées dans la Corne d’Abondance. Les autres acceptent ; de la nourriture chaude nous fera du bien à tous. Je prépare le fameux ragoût de maman. Et à la fin, je le saupoudre délicatement de feuilles vertes réduites en miettes. Je lève les yeux, et je croise le regard de Nick. Un regard qui dit qu’il sait. Après tout, il est le seul à être au courant de mon talent secret. Les autres adorent mon repas. La fille du Deux, Sara, me complimente trop longuement. Elle a l’air vaguement gênée. Je sais qu’ils ont l’intention de me tuer cette nuit, et peut-être Nick aussi. Je mange et je bois comme d’habitude, mais Nick prétend ne pas avoir faim et ne touche pas son bol de ragoût. Après le repas, il prend la première garde. Nous soignons nous blessures, nous nous couchons dans nos sacs de couchage. Je ne dois pas attendre longtemps. Sara me secoue par le bras. Son visage est pâle et en sueur. « Je ne me sens pas bien. » Quelques minutes plus tard, elle est prise de convulsions. Incapable de faire quoi que ce soit. Elle meurt avec un regard fou, un regard d’incompréhension. Le garçon la suit quelques minutes plus tard. Deux coups de canon retentissent. Nick me regarde. Il attend cet instant depuis le début des Jeux. Il se lève lentement. Hésite et fini par choisir un couteau cruellement effilé. Je ne bouge pas et je prie, comme quand j’ai peur dans le noir et que je cache ma tête sous les couvertures, à la maison. Quelqu’un. Quelque chose. Aidez-moi. Nick fait un pas. Deux pas. Il sourit. Il lève son couteau. Je crie, je roule sur le côté, juste à temps pour éviter son couteau. Il jure. Je recule en crabe. Je n’ai pas d’arme. Rien, parce que je pensais que je n’en aurais pas besoin. Je pensais… C’est alors que Nick s’arrête. Il fronce les sourcils. Et soudain, il se plie en deux et vomit son repas devant moi. Je me lève enfin, soulagée. Mais ce n’est pas encore fini. « Je ne comprends pas. » Dit-il. Il a l’air perdu, mais le couteau est toujours pointé dans ma direction. « Le poison était dans le ragoût. Je secoue la tête, avec un sourire, ravie de mon inventivité. « Non. Il était dans la pommade. » La pommade que j’ai reçu au troisième jour, pour soigner une vilaine plaie à la hanche. La pommade que je partageais toujours avec les autres après en avoir enduit ma propre blessure. La pommade que j’ai empoisonnée ce soir, après m’en être servi. La poudre blanche est passée inaperçue, et les autres, stupidement, en ont enduit leurs blessures ouvertes. Le poison est passé directement dans leur sang. Nick est le dernier à avoir utilisé ce remède mortel. Je voulais qu’il soit le dernier. Pour qu’il sache, qu’il comprenne. Je suis fière de moi. Maman sera fière de moi. « Mais… la soupe… je t’ai vu… » Il s’exprime de façon incohérente, ce que je prends pour un bon signe. « C’étaient des feuilles de menthe hachées. Rien de plus. Pour te tromper. » J’ai pris grand soin à ce que Nick me découvre en train de mettre les feuilles dans le ragoût. J’ai été plus maligne que lui. Et maintenant, il va mourir. Il s’effondre par terre. De l’écume rosâtre se forme à la commissure de ses lèvres. Il se roule sur le sol, comme s’il avait des fourmis partout sur le corps. Je me détourne. Voilà pourquoi je ne vois pas le couteau, le couteau qu’il me lance. Un geste désespéré. Mais je suis tout près de lui, et par un horrible jeu du sort, le couteau atterrit en plein dans mon ancienne blessure à la hanche. Je pousse un cri. La plaie s’est rouverte et saigne abondamment. Je me tourne vers Nick, je vois l’ombre d’un sourire sur son visage. Puis les convulsions reprennent et il meurt peu après. J’arrache le couteau de la plaie, j’utilise ma couverture pour arrêter le sang. La pommade est empoisonnée. Je n’ai plus rien pour ma soigner. La blessure est profonde. Pourtant, je ris. Je m’éloigne de quelques mètres. L’hovercraft vient chercher les corps. Je les ai tués. Ils sont morts. Ils sont morts mais ce n’est pas vrai, de toute façon. C’est juste un jeu, les Jeux. Comme dans les jeux de société que je jouais avec papa. J’ai toujours été bonne aux jeux de stratégie. Dans la vie de tous les jours, je suis étourdie, distraite. Mais quand je joue, je me concentre très fort. Je déteste perdre.
5. Diamonds are a girl’s best friend « C’est absolument surréel. » Je murmure. L’homme –je ne connais pas son nom- éclate de rire. « Quoi ? » D’un geste de la main, j’embrase tout : la chambre luxueuse, le balcon où nous nous trouvons, la vue magnifique du Capitole. « Tout. » Je me retourne vers lui. « Mais surtout toi. » Il hausse les sourcils, et quelques secondes plus tard, je me retrouve dans ses bras. Il m’embrasse. Je le laisse faire pendant quelques instants, puis je lui échappe et je m’enfuis d’un pas léger, en riant aux éclats. Il pousse un cri faussement outré, et me pourchasse jusqu’au lit où nous nous laissons tomber. « Callista ? » Ce n’est pas mon vrai nom, bien sûr. C’est mon nom d’artiste. Chaque Vainqueur est censé avoir un talent particulier. Mon talent, c’est la comédie. J’aurais pu être actrice, je peux être tout ce que je veux, mais je préfère le théâtre. Le trac, la scène, le contact avec le public. Je me sens tellement vivante quand je joue toutes sortes de rôles. Plus vivante même que dans la vraie vie. Comme à l’école, avant, quand nous devions rejouer l’histoire du Petit Chaperon Rouge ou de Cendrillon. En tous cas, les gens ont pris l’habitude de m’appeler Callista, ici au Capitole. Surtout les hommes que je… fréquente. Vous comprenez, c’est le Président Snow en personne qui me l’a demandé. Il est venu me féliciter après l’une de mes représentations. J’étais tellement émue que je lui ai promis de faire tout ce qu’il voudrait, absolument tout, afin de montrer que je suis digne de son attention. C’est alors qu’il m’a demandé ce service. Il a des amis spéciaux, qui font beaucoup de choses pour Panem, et qu’il aimerait récompenser. Et je suis le cadeau idéal, d’après lui. Belle, jeune. Charmante. Et si je passais la soirée avec l’un d’eux ? Ce serait parfait. J’ai accepté. Plus tard, j’ai compris que je n’étais pas la seule. Que d’autres ont été menacés pour faire ce que je fais de bon cœur. Pas parce que ça me plaît. Je le fais pour Snow. Pour le remercier de la belle vie que j’ai au Capitole, et même dans mon District. Là-bas, je crée des jouets que je vends dans ma jolie petite boutique. Ici, je suis une poupée de luxe adulée par la foule. J’ai gagné les Jeux il y a dix ans. Après la mort des Carrières, après que je les aie assassinés, tout a été tellement vite… Deux autres tributs sont morts le jour suivant. J’ai passé mon temps à me cacher dans les buissons. Puis les chiens sauvages m’ont attaquée. La fille du 10 est morte. Et je me suis retrouvée en finale, face au garçon du 5, qui faisait deux fois mon poids. Comment ai-je gagné ? Je ne le sais pas. Nous nous sommes battus, j’ai récolté quelques vilaines blessures. Mais j’ai réussi à planter mon couteau dans sa chair, où le poison dont j’avais enduit la lame a fait son effet. J’ai gagné. J’ai gagné et maintenant je suis heureuse. J’ai gagné et maintenant je suis malheureuse. Il n’y a pas que les cauchemars. La vie a changé de couleur. Dans l’arène, j’ai tué. J’ai mis la petite fille en moi de côté. Et cette dernière nuit dans l’arène, alors que mes blessures me faisaient horriblement souffrir, je me suis promis quelque chose : si je m’en sortais, si je survivais, je pourrais rattraper la partie de mon enfance qu’on m’avait volée. Je pourrais mettre de côté la fille capable de tuer pour redevenir celle que j’étais avant. Alors maintenant, j’en profite. Je vis comme je le veux. Comme un enfant, au jour le jour, le nez au vent. Je fabrique mes jouets. Je joue la comédie. J’enchaîne les soirées aux bras d’hommes intéressants. Je joue à cache-cache avec moi-même. Et je crains le jour où je me retrouverai.
reality is here.
Hello Moi c’est Alicia ou SuperDaisy, j’ai 17 ans et j’aimerais voir Finnick torse nu. Le forum est très beau, j’adore le design clair. Mais j’ai un peu peur de me faire manger, c’est tellement grand ici… Et j’adore vos smileys. :kathleen: - Mon grand secret:
Hum bon, d’accord, j’ai menti. Ici la cinquième édition de Sophie, anciennement connu sous le nom de Zoé, Aileen, Roseann ou encore Heidi-Lynn. J’adore les personnages fous parce que je suis folle aussi. Et je vous gnutgnut tous bien fort ! FEATURING Zooey Deschanel COPYRIGHT tonsofgifs.tumblr
Dernière édition par Amarinda C. Carter le Lun 3 Juin - 15:37, édité 4 fois |
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