reed jeremiah parker

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Malheureusement, je l'ai déjà vécu. Plus jeune, je m'imaginais mourir dans un verger, dans mon élément, en plein sommeil. Une mort douce et agréable. Loin de l'atrocité de ma première mort. Je me souviens parfaitement de cette première flèche me lacérant le mollet puis ensuite une seconde dans le dos. J'étais seul, les autres étaient terrés derrière des buissons, tirant de loin pour me descendre. Chacun des tributs restant y allait de sa banderille. La douleur était insoutenable et pourtant je restais là, bien éveillé, à genoux dans la terre ocre et encore légèrement humide. Comme un jeu pour eux, j'étais la cible à abattre et celui qui réussirait gagnerait le gros lot. Un dernier tir de loin entre les deux yeux me foudroya et je finis par m'allonger, le corps sans vie, dans la boue. Cependant, quelques heures plus tard, je me réveilla en pleine torpeur, comme après un cauchemar fulgurant. A présent, je n'aspire pas à mourir une seconde fois. La douleur de la première demeure ancrée dans les moindres pores de ma peau. Des frissons et des gouttes de sueur remontent parfois à la surface me rappelant à quel point la vie est courte, particulièrement lorsqu'on décide de s'engager. C'est pour cela que si je dois mourir, autant le faire en se battant pour la cause que l'on défend. J'aurais aimé mourir entouré de mes proches mais je crains que malheureusement ce choix est depuis longtemps absurde au vu de mon destin.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Alexiane. C'est une évidence. Lorsque ce fut son nom qui fut tiré au sort lors de la moisson, je n'ai jamais été plus en colère qu'à ce moment-là. Il a fallu plusieurs soldats pour m’empêcher de rejoindre l'arène. Il m'arrive de laisser mes pulsions prendre le dessus mais cette fois-ci, je ne contrôlais plus aucun de mes mouvements. Coin était même venue pour s'enquérir plus précisément de mon attitude. Elle m'expliqua, avec un peu d'aide de la part des calmants, que ma protection était plus importante que celle d'une fille du district 11 et que je devais me faire à l'idée que mon destin était décisif dans la lutte contre la capitole. Je ne pouvais pas griller ma couverture comme ça. Ainsi, je ne pouvais qu'observer, spectateur de ce spectacle contre ma volonté. Si l'opportunité de sacrifier ma vie une seconde fois contre la survie d'Alexiane m'avait été proposé, je l'aurais accepté sans aucune once d'hésitation. Plus que ma famille, j'aurais tout fait pour la protéger. Heureusement, je ne fus que le témoin de sa victoire. Me laissant l'espoir de la retrouver un jour.

➺ COMMENT TE SENS-TU DANS LES SOUS-TERRAINS DU TREIZE ?

Pas nécessairement à ma place. Je n'ai que très peu d'affection pour ces gens du district. Seulement de la reconnaissance m'anime. Rien de bien exubérant néanmoins. Vivre dans des sous-terrains reste plutôt déprimant pour un garçon comme moi qui a été habitué à vivre sous le soleil printanier à ramasser les premières fraises. Ces murs froids sont d'une fadeur sans nom comparés aux rangées d'arbres fruitiers que nous parcourions. Certes, c'était pour le travail et ce n'était pas facile tous les jours. Mais ce sont mes racines, je ne peux m'en détacher aussi facilement. J'aime les grands espaces verdoyants, les odeurs enivrantes de l'été et les couleurs des feuilles durant l'automne. Dans les sous-terrains, je ne connais qu'une seule saison, l'ennui. Claquemuré entre ces longs couloirs, je me sens emprisonné, je ne peux profiter correctement de ma vie entre les entrainements et let travail. Rien de bien réjouissant. Mais c'est le prix à payer pour faucher le capitole.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Non. C'est clair et net, je suis à l'étroit ici. Je ne dirais pas que je préfère ma vie avant les jeux mais c'est différent. A présent, je ne manque de rien. J'ai de la nourriture, une couverture pour me réchauffer le soir, de quoi vivre décemment. Mais je me sens seul. Je ne vis pas. je ne vis plus paradoxalement depuis ma résurrection. Tout me manque. Le soleil n'est qu'une pâle réminiscence. L'odeur des fruits qu'on nous donne à manger est différent de ceux fraichement récolté dans le verger. Ma famille me manque. Alexiane me manque. Mais c'est à présent une vie que je me dois d’oublier et d'accepter que je n'en gouterais plus jamais les fruits.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Ca reste vague, d'autant plus pour moi. Mais néanmoins, j'y crois. J'espère qu'il existe, je suppose l'avoir vu dans les yeux de certaines personnes mais je ne l'ai jamais ressenti. J'ai la sordide impression que le bonheur ne m'est pas destiné. J'ai été choisi pour les Hunger Games, j'ai perdu, au lieu de mourir, on m'a en quelque sorte gardé prisonnier pour me former. J'ai l'impression que mon destin est tout tracé, la fatalité de mon existence est évidente. Je ne serais jamais heureux. Karma peut-être. Mais en quel honneur ? Je cherche toujours. Et pourtant, le bonheur, je l'ai vu. Dans les yeux de ma mère lorsqu'elle serrait mon père dans ses bras à son retour du travail. Enfin, je pense l'avoir ressenti mais je n'en suis pas certain. Peut-être lorsque j'ai vu Alexiane sortir vainqueur de son édition des Hunger Games. Peut-être.

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient bien plus de la légende. DU COUP, MON NOM A aucune CHANCES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE soldat de la rébellion ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça.. JE SUIS DANS LE 13ÈME DISTRICT. AYANT 21 ans J'ai déjà PARTICIPE AUX HUNGER GAMES ET j'attends la prochaine moisson avec impatience. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

De Reed, on ne retiendra que la seconde partie de sa courte vie. De son plus jeune âge, rien de très particulier ne transparait. Né le jour du décès de son grand-père paternel, il en hérite de son prénom. Reed. Le bonhomme grandit dans une famille aimante, proche de ses parents. Aventurier, le jeune Parker commence tôt à travailler et profite de son labeur pour découvrir toutes les espèces fruitières cultivées dans son district, le onzième. L'unique enfant de sa famille, il se découvre ainsi un amour fusionnel avec la nature et part très souvent, tôt le matin, ou tard le soir pour une partie de pêche. Son hobby. Plutôt paradoxal pour un gamin dans la fine fleur de l'âge. Mais se poser en face de l'étang lisse, une canne en bois faite main par son père, le revigorait, faisait ressortir en lui cette zénitude qui se laissait parfois dépasser par des moments de colère. Pour ainsi dire, Reed était un mordu de pèche, miroir de son caractère calme et plat qui pouvait parfois se laisser prendre par un hameçon et tirait en lui son énervement. Sourire aux lèvres, une fraiche matinée d'hiver, le jeune adolescent s'était précipité au lac voisin pour s'adonner à une partie de pêche pour glaner quelques poissons à échanger au marché noir. C'était une manière pour lui d'aider sa famille très modeste à joindre les deux bouts. Malheureusement, cette routine inoffensive s’avéra délicate pour Reed. En effet, après avoir attrapé un poisson, il fut mordu par celui-ci au niveau du poignet. Les deux dents plantées dans la chair, le jeune homme l’assomma d'un coup de pierre pour s'en débarrasser alors que sa peau commença à rougir et des plaques et des démangeaisons apparurent. Son poignet gonfla en quelques minutes prenant une tournure violacée. Le jeune Parker se précipita auprès de sa mère, paniqué. De fait, il avait bousculé tout le monde dans les ruelles conduisant jusqu'à sa demeure. Et notamment Alexiane qui avait eu le temps de remarquer le bras droit du jeune homme particulièrement anormal. Quelques minutes plus tard, le visage fragile de l'enfant apparut dans le battant de la porte d'entrée. Impassible, elle apporta quelques herbes médicinales en direction de Reed qui refusa d'une moue grognonne. Les deux ne s'appréciaient pas réellement. Leurs parents ne s'adressaient jamais leur parole, certainement la conséquence d'une brouille précédemment à leurs naissances. forcé par sa mère, Reed finit par accepter les herbes, symbole de la bonté de la jeune fille. Néanmoins, le gosse ferait tout pour être quitte avec la petite.
Après avoir manigancé sa petite vendetta en terme de gentillesse, l'adolescent plaça un piège sur la route d'Alexiane alors que cette dernière fit sa promenade quotidienne. Accrochée à une branche, tête en bas, la fillette observa Reed sortir des fourrés quelques minutes après avoir été attrapé comme un vulgaire animal. Avec un sourire non-caché, il annonça fièrement : "Et bien, c'est un beau lapin que j'ai attrapé là !". Il n'avait plus rien à devoir à la jeune fille. Et depuis ces évènements, les deux ne se lachèrent plus d'un centimètre. En bon ou en mauvais. Leur relation était tellement fusionnelle que les deux étaient systématiquement en accord sur leurs sentiments. Tendresse pendant quelques heures puis les deux se montaient le bourrichon pour une broutille ensuite. Cette bienveillance de l'un envers l'autre dura de nombreuses années avant de voir le jeune Reed propulsé dans l'arène sanguinaire de la soixante-douzième édition des Hunger Games.
Un déchirement, c'est le mot qui suffit pour décrire la séparation entre les deux complices. Dans un souffle glacé, Reed tourna le dos à sa meilleure amie sur un goût d'inachevé. Une relation trop courte, pas aboutie avec le regret de ne pas avoir fait le maximum. A présent, il savait qu'il devrait faire bonne figure dans l'arène, devant toutes ses caméras piégeant le moindre de ses mouvements. Il devra être fort, fort pour Alexiane, pour sa famille. Et pour cela, le changement était obligatoire. Et cela, l'arène lui apporta. Au fur et à mesure de la compétition, son visage changea. Une face cachée de l'innocent fils Parker fut dévoilé devant les caméras lorsqu'il tua de sang-froid et à bout portant un tribut venant proposer une alliance. Cela avait du choqué dans les chaumières, particulièrement celles qui le connaissaient. Mais Reed n'était pas quelqu'un qui faisait confiance facilement. Peu de personnes avaient réussi à apprivoiser cet esprit lunatique. Le tribut du onzième district se débattu pour garder vie jusqu'à ce que la mort l'atteigne à son tour.
Douloureuse, Reed s'en souvient parfaitement. Mais après avoir fermé les yeux pour ce qu'il pensait la dernière fois, le jeune homme se retrouve dans l'inconnu. Allongé dans une salle stérile aux couleurs blêmes, il ne sentait plus la douleur. Le visage pur du Président Coin fuit son apparition dans son champ de vision. Elle lui expliqua clairement sa situation. Réanimé pour servir le district treize dans son objectif de destruction du Capitole. Mais il fut beaucoup de temps au jeune Parker pour être capable de se tenir debout, aux côtés des soldats surentrainés de ce district. Il lui fallait tout d'abord combattre ses propres démons qui le hantaient depuis son passage dans l'arène sanguinaire des Hunger Games. Sujet à des crises de folie, il devenait incontrôlable, parfois dangereux pour les autres. Encore aujourd'hui, le blond demeure instable.
Après un entrainement aux côtés des soldats, Reed s'est parfaitement intégré au sein des forces rebelles du District 13, prenant part à l'unité de Raven Abernathy. Cependant, l'enfant unique des Parker n'aspire qu'à une chose, retrouver Alexiane. En effet, cloitré devant sa télé durant l’intégralité des retransmissions des Hunger Games, le blondinet observa contre sa volonté les aventures de sa meilleure amie, plongée dans l'horreur des ces jeux. Il aurait aimé être à sa place une seconde fois, se sacrifier pour épargner la vie de la charmante brune. Mais c'était impossible. Alors lorsque sa victoire fut proclamée, une vague de soulagement emplie Reed dans un premier temps. Puis dans un second, il repensa à cette période suivant cette expérience traumatisante. Il devait être là pour l'aider à traverser cette traversée du désert. Et rattraper le temps perdu. Ce souhait était bien plus fort pour lui que de faire tomber le Capitole. Il ferait tout son possible pour se retrouver à nouveau aux côtés d'Alexiane.

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