falken niek skenandore

❝ L'AIGLE NOIR ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour Reeven, pour Lyme, pour leurs prunelles azures. Ma réponse aurait été tout autre il y a deux ans. Machine à tuer, conditionnée à l’indifférence, je n'étais près à mourir que lors d'un unique et grand événement ; les jeux de la faim. Je ne vivais que pour ce jour maudit, jour où, fier et brave, je me dirigerai vers l'estrade sous des regards emplis de miséricorde. Je voulais une mort digne, visible sur tous les écrans. Ma prétendue dignité et mon honneur se sont sans doute égarés à l'angle d'une rue fétide. Reeven. Lyme. Il ne me reste aujourd’hui que leur noms. Tant qu'elles vivent, je vivrai.

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

On ne m'a élevé que dans un unique but, gagner les jeux de la faim. Des années d'entraînement m'ont donné une grande endurance faisant de moi un bon coureur, ainsi qu'une certaine agilité, mais ils n'ont su faire grand-chose d'autre. Fragile. Je suis capable de survivre, mais incapable de me battre. Ma maîtrise des armes est tout juste correcte et, bien que je sois capable de me battre à mains nues je suis loin d'égaler les autres carrières. Pour les jeux, mes talents se sont révélés presque inutiles pour ne pas dire pitoyables. Ce n'est qu'une fois à la rue que j'ai pris pleinement conscience de ma chance. Devenue une sorte de parasite, j'ai appris à vivre n'importe où. Tel est mon don : survivre.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Il coule dans mes veines le sang de la victoire, la première victoire. Alors que les différents districts pleuraient leurs pauvres progénitures, une famille jouissait à l’excès. Aspen Skenandore. Le grand assassin revenu vivant, acclamé par la foule hystérique. Avec sa victoire, il apporte richesse et prospérité à sa descendance. Voilà soixante-seize ans que son nom est marqué par la pierre, qu'on se souvienne de lui ou non, il n'en demeure pas moi une légende. Ma légende, mon bel idéal, mon seul lien avec les jeux. Mon seul proche à avoir participé aux jeux, le seul et l'unique.

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

Nous avons échoué. J'ai échoué. Cette triste réalité me laisse un goût amer au font de la gorge. Après tant d'années, de plans, d'espoir, la rébellion n'est d'autre qu'un affligeant échec. La grande purge n'est là que pour que nous en prenions conscience. Partout dans les districts les visages de la révolte tombent sous le rire cristallin du Capitole. Ils jubilent, ils fulminent, ils ont gagné, nous avons perdu.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Je crois au bonheur comme on croit au paradis, pour se rassurer la nuit quand le sommeil se fait capricieux. Je ne fais sûrement que me leurrer en pensant que sous ce merdier, sous ces souffrances, se cache l'idée utopique qu'est le bonheur. Je côtoie les démons, j'ai été procréé par le diable. Il faut se faire réaliste, le bonheur n'existe pas, tout comme le paradis. Pourtant j'ai rejoins les rebelles, dans l’espoir d'un monde meilleure, d'une réalité différente. Le bonheur est sans doute possible, mais pas aujourd'hui, pas sous le règne du Capitole.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante, du moins l'a été. DU COUP, MON NOM A 0 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE SDF au service des rebelles ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime/je n'aime pas/.... JE SUIS DANS LE 2ÈME DISTRICT. AYANT dix-neuf ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

Macilia, 17 ans. Ne sais pas se présenter et l'assume parfaitement

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tell us your story.

Ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne ; Le jour succède au jour, et la peine à la peine.

Mes prunelles s'ouvrent sur la pénombre. Je me sens en train d'étouffer. La panique s'éprend de tout mon être. Haletant, j'enfonce mes ongles dans la chair de mes cuisses, vaine tentative pour me raccrocher à la réalité. Bien qu'éveillé, mon esprit reste prisonnier de mes songes. Incapable de passer outre la pensée qui m'a accaparé ma nuit, je ne cesse de me remémorer la scène. Encore et encore. Je tente vainement de me calmer, réussissant malgré moi à réguler ma respiration. Mes paupières lourdes peinent à rester ouverte, la fatigue se fait aussi grande que la peur qui m'a tirée du sommeil. A chaque battement de paupière, une image saccadée et violentes me revient en mémoire. D'un coup de tête rapide, je tente de chasser le mauvais souvenir. Mes lèvres se tordent en un rictus. Pitoyable. Comme si secouer la tête changerait quelque chose. Je peux bien secouer la tête ou encore, briser le court de mes pensées en lui portant un coup virulent. Il fallait me rendre à l'évidence, il y a des choses que l'on n'oublie pas. La panique passée, la honte vient prendre son quart d'heure de gloire. Je revois mon corps frêle tentant de se relever, en vain. Mes poings fendaient l'air inutilement, comme si jamais l'on ne m'avait appris à me battre. Piètre carrière, piètre Skenandore. Je ne pouvais me défendre, alors je subissais les coups. Je revois encore son regard malsain, emplit de haine tourné vers moi. Son visage, impassible à l'habitude, s'était tordu en une grimace abusive. Le temps d'un battement de cils, il avait meurtri mon corps. Les coups lancés se multipliaient et, pendant que je gémissais faiblement la bouche en sang, il jouissait. Avait-il rêvé de ce jour ? Sûrement, dès l'instant où je m'étais refusé aux jeux. Au lieu de me porter volontaire, j'avais préféré laisser un autre garçon s'en aller à l’abattoir. L’instinct de survit. Bravo à Grand-Père, il a su se montrer patient. Un an. Un an avant de finalement venir me cracher au visage. Il a attendu la chutte rébellion, la fin de la révolte. Je me souviens encore du sourire sadique qui décomposait son visage lorsque les pacificateurs me ramenèrent à lui. Il était parmi les rebelles, qu'ils disaient. Ces lâches n'avaient pas osé me tuer, ni moi, ni Reeven, tous ça à cause de notre nom. Ils avaient pris peur, préféré m'emmener devant lui plutôt que de me tirer une balle dans la tempe. Traitres. Même lui ne se résigna pas à mettre fait à mes jours. « Je n'ai pas l'intention de te tuer, je ne te fera pas se plaisir. » Va brûler en enfer.

Un coup de tonnerre me ramène brutalement à la réalité. Je me découvre d'un geste, rejetant à mes pieds le fin bout de tissu qui me sert de couverture. On contacte du sol glacé, je frémis. Mon regard se perd dans l'obscurité de la pièce, tentant de mettre la main sur ma lampe torche je tâte au hasard les alentours avant de la saisir d'une poigne trop violente. Je grimace une nouvelle fois, les bleus et entailles sur mon corps me . Je titube j'essaie maladroitement d'esquiver l'amas d'hommes qui règnent au sol. Cinq, dix, quinze, combien sommes-nous ce soir à passer la nuit à la belle étoile ? Je vois un rat défiler à toute vitesse entre mes jambes, sale bête, comme s'il les lieux n'étaient pas suffisamment sordide, il fallait que les rats se fassent de plus en plus nombreux. On aurait pu croire qu'au fil des mois, des années, j'aurai fini par m'adapter mais on ne s'habitue pas à la misère.