J'entre dans la pièce, silencieuse. La salle est pleine et la fête semble battre à son plein. Je me retrouve seule à l'entrée en compagnie d'une petite Muette. S'apercevant de ma présence, elle s'empresse de m'amener un plat où se trouve diverses boissons colorés alcoolisés. Hésitante, je me décide de prendre, pas un ni deux verres, mais une bouteille de champagne. Je fais sauter le bouchon et remercie gracieusement la petite servante. Ce sont les seules personnes dans ce beau monde que j'apprécie et que je plains. Je m'imagine moi-même tous les jours dans les mêmes tenus, les yeux sans arrêt rivés sur le sol à servir ces êtres riches et agaçant sans pouvoir user de la parole. Un frisson me parcours la colonne vertébrale et je secoue la tête comme pour forcer ma cervelle à rêver d'autre chose. Je me suis habillé de façon assez naturel ce soir. Une longue robe bleu ciel, des mèches blondes scintillantes, quelques paillettes dorée et noirs sur le visage. D'habitude je m'habille un peu moins clinquante mais c'est ma façon de pouvoir me fondre dans la foule. Cette journée a été tout sauf habituel en tout cas. Ce matin, pendant que je sirotais mon chocolat et mâchouillait quelques morceaux d'orange dans mon lit ; une nouvelle inattendue fit son apparition. Une jeune femme s'acharnait à appuyer sur la sonnette. Je m'étais levée du pied gauche et courus lui hurler à l'interphone qu'elle pouvait aller au Diable. Je voulais savourer cette matinée dans mon lit jusqu'à midi et voir personne pour le moment. Elle se présentait d'une manière étrangement gênée et paraissait plus que sérieuse. Elle racontait qu'elle venait de l'Organisation des Jeux annuels : Les Hunger Games. Une multitude de question me traversait l'esprit. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien fabriquer ici ? Je lui autorisais à prendre l'ascenseur sans grand enthousiasme. Une fois qu'elle était arrivée dans le hall d'entrée elle me tendait une petite enveloppe et disparus derrière les portes de l'ascenseur. « Bonjour, quand même... » Soufflais-je furieuse de son interruption aussi rapide que l'éclair. Elle devait être bien pressé pour apparaît et disparaître aussi vite qu'elle était venue. C'était une enveloppe dorée et l'inscription « Hunger Games » était inscrit dessus. Mes yeux s'ouvrirent d'une telle manière que je me serais certainement moqué de la personne qui aurait fait la même chose. Mes mains tremblaient et je lisais la première phrase inquiète et excitée :
« Mademoiselle Wendy Evans Hilferty, votre candidature au poste du District 10 en tant qu'Hôtesse à était Validé par les Organisateurs des Jeux. Voici les démarches à suivre pour votre poste... »

Je suis la nouvelle Hôtesse du District 10.

Je reviens à moi et je descends les marches doucement pour être discrète. Soudain j'aperçois Ivy près du bar hurlant mon nom. Tant pis pour la discrétion. Je ne sais plus ou me mettre. Normalement, le regard des gens sur moi ne me fait pas peur, mais il est vrai que je ne m'attendais pas à être sélectionné. Je cache maladroitement la bouteille derrière mon dos pour ne pas passer pour une alcoolique. J'hésite entre laisser tomber la bouteille dans mon dos ou la fracasser sur le visage d'Ivy. Sa silhouette fluette se glisse dans la foule et me tire jusqu'à ses amies. Pendant mon passage, il y fuse des « Félicitations » ou des « Bravo Wendy ! ». Je les remercie ou je leur lance des sourires. Ivy est une fille typique du Capitol. Hystérique, attachante et... Colorée. Son appartement gigantesque pouvait accueillir de nombreuses personnes comme aujourd'hui. Ce buffet en plein jour, elle avait organisé pour fêter le nouveau départ de sa collection. Elle le mérite de toute façon, ses vêtements sont tellement sublimes ! Pour la première fois de ma vie, j'étais mal à l'aise, peu sur de moi et horriblement gêné. Elle me présente à quelques-unes de ses connaissances et je n'arrête pas de remercier tous ceux qui osent m'adresser la parole. Nous nous collons contre plusieurs buffets et je pioche là où je peux. Un petit four par là, des morceaux de fruits par ici, une tranche de canard laquais pour y goûter. Cependant, à l'inverse de mes congénères je bois à la bouteille. Lorsque j'approche la bouteille à mes lèvres bleues, elle m'arrache la bouteille des mains. « Quelle bonne idée ! Du Champagne ! » Crie-t-elle une fois de plus. Affirmatif, j'aurais dû l'assommer avec cette bouteille. Un de ses amies nous tend de nouvelles coupes et les discussions valses entre mode, l'ambiance de la soirée d'un certain Geoffrey hier soir et à mon plus grand regret de moi. Je n'arrive
pas très bien à m'exprimer, seulement deux mots dans chacune de mes phrases restent compréhensible. Ivy en plein fou rire me tend un petit verre de liqueur transparent, cette boisson tellement connue des soirées mondaines. Elle m'attrape le bras et me dirige vers les toilettes. « Tu plaisantes là, j'espère ! Je déteste ça et tu le sais ! » dis-je colérique. Je me débats pour qu'elle arrête de me presser le bras ainsi. C'est bien connu, Ivy ne tient pas l'alcool. « Mais comment tu veux t'amuser, sinon ? On a le ventre plein. Tu ne te souviens pas de nos aller-viens à l'époque ? » "Oh que oui", pensais-je. Mais j'étais désormais dégoûté de cette activité que je qualifie d'atroce désormais. Rien que de voir ce liquide entre mes mains j'ai la nausée. Je ne voulais pas non plus en faire trop, car demain soir c'est mon come back sur scène.


Une journée de répétition est donc organisée. J'avais passé le reste de la journée précédente à regarder des bandes de Moisson pour prendre exemple sur la façon de me tenir, de m'exprimer. Ainsi que l'ordre des procédures à suivre durant la Moisson. Pour mon retour sur le devant de la scène, je suis invitée au Talk Show de Ceasar Flickerman. Une chorégraphie fut mise en place, pas trop difficile car je n'aurais qu'à exécuter que quelques pas quand je cesserais de chanter par moment. Tout avait déjà été préparé ainsi que les costumes des danseurs et le mien. Lorsque j'entre dans les coulisses pour récupérer mon costume une étiquette blanche valse dans le vide accrocher à un fil sur le plastique qui le recouvrait. « Pour ma Gwen. Eclate-toi ! Ton temps de gloire est enfin de retour ! » C'était donc ça. Tout le monde s'attend à revoir la petite fille sage aux rubans rose dans les cheveux chantonnant des chansons en l'honneur de notre beau pays Panem. Parfois, la gloire offre des chemins bien différents. Ivy avait pris soin de faire mon costume par elle-même. Une fois dans ma loge, je déchire l'emballage en plastique et observe émerveillé le vêtement. C'est une robe à plumes colorés. Enfin, ma jambe gauche est recouverte d'une moitié de robe blanche et l'autre partie est une jupe jaune dévoilant ma jambe droite lisse et clair. Le haut est un corset aux motifs multicolores recouvert de plumes. Au fond se trouve une boite et je sais pertinemment qu'il doit s'agir de mes accessoires. Comme une enfant lors de son anniversaire j'ouvre le paquet comme une ahurie, je me permets un rire tellement mon comportement est loin d'être le mien. Il s'agirait plus de celui d'Ivy. Je remarque alors qu'elle arrive à faire passer son énergie d'hystérique affirmée à travers ses vêtements, ils sont si beaux ! A l'intérieur, j'ai donc droit à des mitaines recouvertes de paillettes dorée, à une espèce de couronnes à piques noires et des boucles d'oreilles à plumes. Je pose mes yeux sur ce drôle de diadème, on dirait des reproductions d'ossements de bêtes sauvages. C'est ça. C'est moi. Sauvage. Ce mot résonne à plusieurs reprises dans ma tête comme un disque raillé. Je suis sauvage. C'est vraiment la meilleure ce costume est le reflet de moi-même : sombre, coloré et sauvage. En regardant l'ensemble, je remarque qu'elle s'est inspirée de l'univers tribale, indien. Je souffle un « merci » dans les airs et me dépêche de rejoindre tout le monde sur scène. Je range mon costume pour ce soir et en avant la musique. Nous arrêtons les répétitions vers 17h et laissons place à l'équipe technique pour les laisser préparer le matériel de ce soir. Je rejoins dans ma loge une équipe de préparation, je ne vois pas Ivy sur les trois jeunes filles présentent. J'esquisse un sourire vers le côté pour exprimer ma déception. Apparemment elle devait être occupée. On s'occupe en premier de mes cheveux pour les rendre aussi lisse que possible et on ajoute des mèches assortis à mon costume. Puis viens les ongles et le maquillage. J'ai l'air d'une créature venant tout droit d'un monde bestial et farouche. Le message que j'aimerais faire passer c'est : « On ne peut pas dompter Wendy Hilferty, mesdames et messieurs ». Un membre de l'équipe passe dans ma loge et me prévient que je dois le retrouver sous la scène dans 10 minutes. Une fois mon costume enfilé et mon équipe de préparation partie, je ne peux m'empêcher de m'admirer dans le reflet du miroir. J'écoute en même temps les éclats de rires et de cris du public. Une boule monstrueuse me déchire le ventre. Je regarde l'horloge et pars d'un pas décidé retrouver le jeune homme sous la scène. Nous sommes pratiquement dans le noir et il m'installe sur un carré métallique prêt à monter. Une femme se dépêche de rajuster mon costume et je la laisse faire sans la chasser. Je n'ai pas l'énergie ni même le courage tellement le stress me fait de l'effet. Il me prive de tout mouvement et même de la parole. Au lieu de répondre machinalement des « oui » et des « non » aux membres de l'équipe technique, je leur adresse des mouvements de tête qui parfois laisse à désirer comme réponse. Je les vois s'agiter. C'est mon tour. J'entends au-dessus de moi la voix de Ceasar qui annonce mon arrivée imminente. La plaque métallique monte et la scène s'ouvre. Les cris et hurlements du public deviennent de plus en plus clair et j'arrive enfin en haut. Je suis dos à la foule, la musique démarre.

C'est un succès. La chanson est rythmé, entraînante, le genre de chanson qu'on écoute à fond lors de soirée. Une fois la musique terminée, la scène reprend ses éclairages habituels et Ceasar sort de la pénombre aussi joyeux et scintillant que jamais. Il porte un ensemble blanc neige, ainsi qu'une coiffure assortis à son ensemble. Je salue le public en agitant la main tout sourire. Il m'entraîne avec lui s'asseoir. Mon coeur s'emballe de moins en moins et j'arrive à retrouver mon calme pour pouvoir répondre à ses questions. Voilà la partie que j'attendais le plus. « Mesdames et Messieurs, je vous présente Wendy Hilferty notre nouvelle Hôtesse du District 10 » La nouvelle n'avait pas apparemment était aussi répandu que je l'avais imaginé. Les gens poussent des « Oh » et des « Ah » en applaudissant aussi fort qu'ils le peuvent. « Alors, Wendy, comment as-tu pris la nouvelle ? » « Et bien... Je vous avoue qu'au début j'ai pensé à une blague. » Certaines personne dans le public gloussent. « C'était vraiment trop beau d'être prise ! » « Et parlons un peu de ton costume tu as l'air d'une vrai tigresse avec ses vêtements ! » « Attention Ceasar, ne vous y frottez pas trop. Il se pourrait que je morde ! » Dis-je sur un ton enjoué et charmeur en imitant un coup de griffe ainsi qu'un grognement. Le public s'embrase et ris de plus belle ainsi que Ceasar qui me donne une tape sur le genou. Ce que j'adore à la télévision c'est qu'on peut vous faire croire n'importe quoi ! A cet instant même, je n'avais pas du tout l'air désagréable. Je m'amuse à éclater de rire et à jouer avec les ressentis du public et de Ceasar. L'interview continue sur plusieurs minutes : on repasse des anciens passages de télévision quand j'étais plus jeune, quelques photos, on débat sur les derniers Jeux puis mon passage touche à sa fin. « Mesdames et Messieurs... Un tonnerre d'applaudissement pour notre jeune Wendy » Je disparais dans les coulisses sous les démonstrations de joies et d'hystéries du public en envoyant des baisers à la foule qui me les renvoi. Je quitte la scène sur un titre de mon répertoire et danse. Une fois dans les coulisses où la tranquillité règne je me félicite de mon apparition. Il ne me reste plus qu'à attendre la Moisson désormais.