Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: RAVENCAN ➺ if you were dead or still alive Mer 2 Jan - 1:31 | |
| Duncan & Raven IF YOU WERE DEAD OR STILL ALIVE Ҩ I try to make you see my side, always try to stay in line, but your eyes see right through, that's all they do. I'm getting tired of this shit, I've got no room when it's like this, what you want of me, just deal with it. So... If you were dead or still alive, I don't care, I don't care. And all the things you left behind, I don't care, I don't care ... gifs © rogueagent-nikita & ilyria • codage © yumita • musique i don't care, by apocalyptica C'était la première fois. La toute première fois que je récupérais l'intégralité de mon unité et partait avec eux en mission depuis la naissance de Megara. Depuis même encore avant, à vrai dire je n'avais pas quitté les souterrains du district treize depuis la fin du mois de septembre après mon retour du Capitole, d'où j'avais ramené un Clay en bien plus mauvais état qu'il n'y paraissait. Les raisons étaient multiples, j'avais dans un premier temps promis à Miléna de ne plus quitter le treize avant la fin de sa grossesse, qui avait duré moins longtemps que prévu, puis ce fut moi qui inquiet par son état de santé et celui de notre bébé toujours coincé dans une couveuse avait préféré m'en tenir à des activités me permettant de rester ici … Moi qui l'avait un peu délaissé ces dernières années j'avais à nouveau touché à l'enseignement des recrues et retrouvé cette sensation d'intense satisfaction en les voyant sortir d'un cour de tir en ayant l'impression d'avoir progressé et appris quelque chose. J'avais profité de cela et Miléna avait même finalement été la première de nous deux à retourner dehors lorsqu'il avait fallut ramener la petite Harper au bercail … et Miléna l'avait fait. J'avais craint que la petite ne revienne jamais, que comme d'autres l'avaient fait avant elle Kathleen tourne définitivement le dos au district treize pour embrasser ce destin que les pacificateurs avaient eut l'illusion de lui offrir, et à vrai dire à voir le stratagème dont avait du user Miléna pour la ramener de force je doutais que l'on puisse revenir en arrière, comme si le mal était déjà fait. Je doutais et j'avais même tout bonnement arrêté d'y croire quand ne supportant plus la détresse dans les yeux de Miléna à chaque fois qu'elle rendait visite à Kathleen dans l'aile psychiatrique et s'en faisait congédier violemment par la jeune fille j'avais fini par m'y rendre moi-même, et par regarder dans les yeux la hargne apparente et même la haine qui semblaient l'habiter. Comment pouvait-on en venir à haïr autant le district qui vous avait tout donné, qui vous avait sauvé la vie ? Comment pouvait-on simplement renier tout ce que quoi on avait cru durant des années, durant même toute sa vie ou presque de cette façon ? Cette question je me l'étais posé une nouvelle fois … Parce que bien sûr ce n'était pas la première fois qu'elle me torturait l'esprit. Ce qui s'était passé avec Kathleen, même si cela ne me touchait qu'à travers Miléna, n'était bien entendu pas sans me rappeler ce que j'avais moi-même vécu avec Duncan plusieurs années auparavant, et même si Miléna en avait très certainement douté elle n'imaginait pas à quel point pour une fois ce qu'elle vivait je le comprenais, plus que je ne l'aurais voulu. Moi aussi je n'avais pas compris, moi aussi j'avais cherché en vain ce que je n'avais pas dit ou pas fait pour que les choses tournent de cette manière, moi aussi j'avais eut la sensation d'être trahi … C'était sans doute toujours le cas. J'étais une personne rancunière, j'avais eut des tas de raisons de m'en rendre compte, et ce défaut avait même failli me faire perdre Miléna … J'étais rancunier, et un peu trop fier aussi sans doute. Mais j'avais pardonné à Miléna, avec du temps mais j'y étais parvenu, tout comme les choses entre Miléna et Kathleen avaient semblé s'arranger au fur et à mesure que le mois de décembre avait défilé. Parfois les choses s'arrangeaient, mais pour Duncan et moi il n'en avait jamais été ainsi. J'aurais sans doute réussi à pardonner, s'il était revenu à la raison … Comme pour Miléna j'aurais mis du temps, et pris sur moi, mais j'aurais sans doute pu y parvenir parce que bien plus qu'un simple ami j'avais appris à force de grandir à ses côtés à considérer Duncan bien plus comme un membre de ma famille, comme un frère, et ceux qui me connaissaient savaient l'importance que la famille avait pour moi. Mais Duncan n'était jamais revenu, il n'avait jamais regretté ce que j'avais considéré comme une trahison et ce pourquoi j'avais presque préféré me dire qu'il était mort parce que même cela me paraissait moins douloureux que l'idée d'avoir été trahi par lui. Ce sentiment de trahison n'avait pas faibli avec les années, pas même après qu'il m'eut sauvé la vie voilà désormais un an et demi … Parce que ce jour là je n'avais jamais eut d'autre impression que celle qu'il essayait de soulager sa conscience, et je ne souhaitais pas lui faire ce plaisir, j'avais estimé – et estimais toujours – qu'il ne le méritait pas. Et puis voilà qu'en juin j'avais appris que même ce jour là il avait menti, peut-être pas sciemment, peut-être pas dans le but premier de me nuire, mais il avait menti. BÂTIMENT DESAFFECTE – DISTRICT 10 – JUIN 2310
« Tes connards de copains ont embarqué une gamine qui était sous ma responsabilité, j'ai eut vent qu'elle serait peut-être ici. Mais je vois pas en quoi ça t'intéresserait. » avec nonchalance j'avais recraché un mélange de salive et de sang, vestige du coup dans la mâchoire qu'un collègue de Duncan m'avais mis peu de temps plus tôt avant que ce dernier ne vienne prendre la relève. Il devait jubiler, voilà ce que je me disais intérieurement. « Ouais, j'ai vaguement entendu parler de ça. Une des gagnantes du six c'est ça ? » Détournant volontairement le regard je n'avais pas répondu à sa question, je me maudissais déjà assez d'avoir répondu à sa question précédente, à savoir ce que je foutais au district dix quand ils m'avaient chopé. Mais je n'en était pas moins attentif, si il en avait entendu parler peut-être Ludmilla était-elle dans le coin. Il n'avait pas eut besoin de ma réponse cependant pour ajouter « Elle est sans doute morte à l'heure qu'il est. Je suis désolé. » Désolé, laissez-moi rire, il était au moins aussi désolé que le jour où il m'avait planté au milieu de cette putain de forêt pour rejoindre l'ennemi. Mais cette phrase me touchait, Ludmilla était donc morte … Elle était morte. Sans trop savoir d'où cela m'était venu j'avais craché à ses pieds, avant de relever les yeux vers lui et de le fixer d'un air de défi. « Te fou pas de moi, j'avale plus tes conneries. » On avait peine à réaliser qu'il fut une époque où lui et moi étions comme des frères. A cet instant je me demandais simplement quelle saloperie il me réservait et pourquoi il était descendu ici. A cause de son mensonge, ou de ses suppositions, j'avais cru Ludmilla morte et après ma fuite nous avions définitivement abandonné les recherches la concernant. Et pourtant Milla était bel et bien vivante, et j'avais été aussi horrifié que soulagé lorsque je l'avais appris, même si l'horreur avait pris le pas après avoir eut vent de sa part des tortures qu'elle avait subi … Je me rappelais encore de son regard lorsqu'avec hargne elle m'avait montré les cicatrices qu'elle possédait. Et ma rancoeur envers Duncan ce jour là s'était intensifiée parce que j'avais besoin d'un responsable au fait que nous ayons abandonné la jeune fille … et ce responsable j'avais décidé que ce serait lui. J'avais perdu tout espoir qu'il revienne un jour à la raison, et j'avais compris que ce que nous avions été jadis ne voulait sans doute plus rien dire … Cela ne voulait plus rien dire, c'était ce que je me répétais tandis que je lui faisais maintenant face, mon fusil tourné dans sa direction. Le district cinq faisait partie de ceux que nous n'avions pas réussi à envahir, ceux où le taux de rebelle n'était pas suffisant, et où le niveau de vie n'était pas assez misérable pour donner à sa population l'envie de se soulever contre le Capitole. Ces dernières semaines les exécutions sommaires de pseudo-rebelles s'étaient intensifiées ici, peu de temps auparavant deux de nos hommes avaient même du faire le déplacement pour libérer un des leaders rebelle du district quatre, retenue en otage par Morrigan, la chef pacificateur du coin. Nous n'étions d'ailleurs ici qu'en éclaireurs, pour entreposer quelques armes chef le chef rebelle du district en attente d'un moment plus propice pour donner un quelconque assaut, et c'était dans ce même but de repérage que nous nous étions séparés entre les différents hectares sur lesquels s'étendaient les bâtiments de maintenance électrique. L'aube pointait encore à peine, donnant aux paysages une teinte violacée, et nous ne nous attendions pas à tomber sur des pacificateurs à cette heure là … Nous avions eut tort. Ou plutôt j'avais eut tort, mais n'ayant pas entendu le moindre coup de feu ou signal de détresse j'en concluais que rien n'était encore arrivé à aucun des membres de mon unité. Peut-être ce pacificateur était-il seul, peut-être ne serait-ce pas un problème que de le maitriser avant de se replier sur l'hovercraft, peut-être … toutes les questions que je me posais s'étaient envolées lorsque j'avais fait un pas de plus, et reconnu le visage de mon ancien ami. « Le hasard a vraiment un drôle d'humour. » avais-je finalement murmuré avec cynisme en pointant mon fusil vers lui. Je savais que jamais je n'aurais le cran de tirer autrement que pour me défendre, en représailles. Je savais que je ne tirerais pas parce que malgré tout j'avais une dette envers Duncan, il m'avait laissé la vie sauve quand il aurait pu me tuer, et que je le veuille ou non sans son geste je n'aurais jamais pu retrouver Miléna, et je ne serais jamais devenu le père de cette magnifique petite fille qu'était Megara. Pour toutes ces raisons j'avais une dette envers Duncan et je ne pouvais pas appuyer sur la détente. Mais ma rancoeur n'avait pas faibli pour autant. « Alors ? Toujours pas décidés à admettre votre défaite … ? » avais-je finalement ajouté d'un ton moqueur. J'étais persuadé que l'issue de la rébellion ne faisait plus vraiment de doute, que cela prendrait le temps qu'il faudrait mais que le Capitole finirait par tomber, et avec lui tous ceux qui l'avaient soutenu. « Fuir le dix pour un district où on se sent un peu plus en sécurité … Tu avais tellement peur de te retrouver face à ceux à qui tu as tourné le dos ? » Je n'étais pourtant pas naïf, je savais très bien que si j'étais prêt à lui laisser la vie sauve pour payer ma dette envers lui – et j'essayais de me persuader que c'était bien la seule et unique raison pour laquelle je ne me sentais pas capable d'appuyer sur la détente – d'autres du treize n'auraient aucun mal à le faire et même s'en ferait un plaisir. Car les traitres avaient une réputation des plus déplorables chez nous et la tête de beaucoup d'entre eux était même mise à prix … A commencer par la pacificatrice en chef autrefois membre de l'armée du treize, ou bien cette carne de Baÿs-Galor. Et puis Duncan, sa tête n'était peut-être pas mise à prix mais lui comme les autres ne recevraient aucune pitié s'ils étaient capturés, et si je n'avais pas eut ce lien si particulier me liant à Duncan il y avait fort à parier que le patriote que j'étais ne penserait pas différemment.
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