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| what lies beneath ◭◭ MILENA | |
| Auteur | Message |
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Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: what lies beneath ◭◭ MILENA Dim 2 Déc - 16:52 | |
| Six mois. Six mois que je suis partie du district treize. Enfin partie. Ça serait mentir que d'affirmer que je l'ai fait de mon plein grès. On ne m'a pas vraiment demandé mon avis. Pour une fois, tout allait bien dans ma souterraine de vie. Je ne demandais rien à personne, je me contentais de cette existence fantôme, insipide et insignifiante. Je devais me battre chaque jour un peu plus contre ma folie, et faire semblant d'être heureuse d'avoir été sauvée de la mort, une année auparavant. Les seules choses que j'aimais là-bas, c'était... Billie, Catalina et Aiden. Et un peu Miléna, mais je ne lui ai jamais clairement montré. Bah. C'est sans importance. Cette vie minable au possible, ne me manque pas le moins du monde. Pas quand j'ai tout ce que je veux, de la part du Capitole. Ce Capitole que j'ai autrefois haïs, que j'ai autrefois détesté pour bien des raisons. Je ne suis qu'une marionnette pour eux, me direz vous. Un pion sur leur échiquier. Mais n'était-ce pas déjà le cas chez cette très chère Coin ? Cette femme qui nous a soit-disant sauvé la vie, pour ensuite nous laisser dans notre folie. Elle voulait se servir de nous. De moi. Nous transformer en espèce de portes-paroles pour les rebelles, des symboles de leur réussite, de la manière dont ils ont défié le Capitole. Sauf qu'elle ne s'attendait sans doute pas à ce qu'on soit aussi... Perturbés après notre retour du monde des morts. Non, franchement. Nous sommes devenus des poids inutiles pour elle. Pour ma part, ce fut le cas. J'ai pété les plombs, je suis devenue incontrôlable, et je passais mon temps à l'infirmerie. Que ce soit pour mes séances avec la psy, ou pour aller faire soigner mes blessures – parfois infligées plus ou moins volontairement.
Alors je suppose qu'à force... Elle a du en avoir marre. D'où le fait qu'elle se soit montrée si conciliante à mon égard lors de mes derniers jours là-bas. Au début, je pensais que c'était juste parce qu'elle avait constaté mes progrès, qu'elle se disait que je n'étais pas un cas si désespéré que ça. Que j'allais pouvoir lui être utile. Au moins un minimum. C'est pourquoi elle avait officiellement donné son accord pour que je parte enfin en mission. Ma première 'officielle' dira-t-on. Parce que si elle pensait que j'étais restée une année enfermée dans un putain de souterrain, elle se fourrait le doigt dans l'oeil, et jusqu'au coude. Plus d'une fois j'ai fait le mur. Enfin les escaliers et les ascenseurs dans le cas du treize. Des tours en forêt, ou des chasses aux alentours du district. Rien de bien méchant, mais ça me permettait de faire en sorte de ne pas avoir l'impression d'être un animal en cage. Mais, revenons à cette mission. Mission totalement foirée, vois en conviendrez. J'ai entendu dire, que c'est volontairement, qu'elle nous a envoyé dans ce guet-apens. De ce que j'en sais, elle aurait même conclu un marché avec les pacificateurs, pour qu'ils la débarrassent de moi, et du fardeau que je représentais pour le district treize. Finalement, je ne suis même pas si étonnée que ça. Aller jusqu'au district dix pour récupérer des steaks... Sérieusement, vous parlez d'une mission. Mais voyons le bon côté des choses... Je suis libre maintenant. Un mal pour un bien. Enfin, beaucoup de mal avant de pouvoir sortir. Certes, le Capitole a des méthodes assez dures, mais il faut bien ça. Quand on voit la gangrène que représente les rebelles, et leurs idéaux. Dire que je pensais comme eux avant. J'étais bien naïve, de croire qu'on pouvait s'opposer au Capitole. Se battre pour un monde plus juste ? Quelles conneries. Rien que le fait d'y repenser, ça me fait sourire. Alors qu'il suffit simplement de faire ce qui nous est demandé, pour avoir la paix... Après deux mois passés à l'ombre, à apprendre comment marcher droit, à apprendre à apprécier le Capitole, à apprendre à faire ce qui doit être fait... J'ai enfin eu le droit de revoir le soleil. On m'a même offert un poste avec certains avantages. Un uniforme blanc, des armes. Cependant, ce n'est qu'il y a quelques semaines, que mon affectation dans le deux a été autorisée. Et, tout ce que j'ai à faire, c'est jouer la Pacificatrice, et ce, à visage découvert. Les gens me dévisagent dans la rue, croyant voir une revenante. Oui, une revenante. Sauf que je n'ai plus à me cacher. Je n'ai plus à vivre dans un souterrain. Mes supérieurs comptent sur moi pour faire passer un message du genre « regardez ce que le Capitole peut faire, il peut sauver vos enfants, et les rendre important. La rébellion ne fait rien de tout ça. Elle vous ment, elle vous utilise, se sert de vos espoirs pour vivre. » Chose que je fais, simplement en croisant les gens. Les gens de ce district se rappellent de moi. La tribut de l'édition soixante-quinze qui a tué la leur. Ils me haïssent, ou me craignent, je ne sais pas vraiment. Et me voir, là, dans cet uniforme blanc, arborant fièrement les couleurs du Capitole, ça leur rappelle que c'est eux, qui ont le pouvoir. Pas les rebelles. Ils se poussent sur mon chemin, mettant leurs enfants derrière eux, histoire de les protéger. C'est amusant, quand on sait que ces mêmes gens, je les saluais en passant il y a encore un an environ. Parfois, je leur donnait du surplus de gibier, et ils me gratifiaient d'un sourire aimable. Aujourd'hui, ils n'osaient même plus croiser mon regard. Elle est loin la gamine naïve, qui pensait être capable de faire face au gouvernement, et qui étais sûre de réussir à libérer Panem du joug du Capitole. Cette fille, faible, elle fait parti du passé. De mon passé.
Je passe devant la maison de monsieur Evans, un vieux tanneur. Il est là, devant chez lui, en train de s'occuper d'une peau de ce que je reconnais comme étant un daim. Je le vois relever la tête vers moi, et son regard se fige. Il affiche une expression navrée, puis baisse les yeux. Je lâche un soupir méprisant avant de reprendre ma ronde. Vieil homme sénile, qui a sans doute quelque chose à se reprocher. Passé une certaine heure, il n'y a plus personne dans les rues, hormis les Pacificateurs en train de patrouiller. Tant mieux. J'en ai assez de voir du monde, pour aujourd'hui. J'arrive dans un vieil entrepôt et entre à l'intérieur. On m'a envoyé ici en me disant qu'il y avait des gamins qui traînaient dans le coin, et qu'il fallait aller les dénicher. Chacun de mes pas résonne dans le bâtiment. C'est étrange comme cet endroit me fait penser à la Centrale, le marché noir de mon district natal. Je me sens envahie d'un vague sentiment de nostalgie, que je m'empresse de chasser aussitôt. Je n'ai pas besoin de ça. Ce n'est pas en regrettant le temps passé, que je vais réussir à avancer. J'entends un bruit derrière moi. D'autres pas. Sans doute ces fameux gamins que j'étais supposée trouver. « Tu sais que tu n'as pas le droit de te trouver ici, pas vrai ? » je demande d'une voix froide, et tranchante. En fait, il ne s'agit pas réellement d'une question. Plutôt d'un constat. Je me retourne, prête à faire face à un gamin un peu trop curieux. Je retiens un hoquet de surprise quand c'est elle que je vois. « Miléna. » je souffle, en affichant un sourire mi-amusé, mi-agacé. Mon ton n'a rien de conciliant, ni d'amical. J'ai craché son prénom comme s'il m'avait brûlé la langue, comme s'il me répugnait de le prononcer. « J'aurai dû me douter qu'on se reverrait, un jour ou l'autre. » je continue d'un air las, en la fixant toujours. Je n'ai pas envie de la voir. Elle va essayer de me ramener avec elle au treize. C'est tout simplement hors de question. Pour que je repasse encore mon temps dans un lit d'hôpital ? Et puis quoi encore ? Je sens une colère sourde, gronder en moi. De la haine, de la rage, de la déception, du mépris. Je ressens tout ça, à cet instant précis. Et c'est de sa faute. Je veux qu'elle parte. « Qu'est-ce que tu veux ? » je lui demande sèchement, en affichant une expression méprisante au possible.
Dernière édition par Kathleen S. Harper le Lun 3 Déc - 1:09, édité 2 fois |
| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Dim 2 Déc - 17:58 | |
| Je ne savais pas ce que j'allais trouver en arrivant. Je m'étais habituée à ne plus voir Kathleen, à ne plus la croiser dans les couloirs du 13, ou même a ne plus pouvoir plaisanter avec elle et rire. On m'avait dit qu'elle était morte, et si je ne l'avais pas accepté, j'avais vécu avec. Pendant cinq mois j'avais pensé la jeune fille morte, après Cray j'avais du affronter son deuil à elle. En plus d'un an j'avais appris à la connaître, je m'étais terriblement attachée à la jeune fille, à ses sautes d'humeurs, à son tempérament rebelle, et nous avions pu devenir proches, parce que la différence d'âge n'était pas si grande, parce que nous avions le même genre de caractère et de façon de penser ? Non au fond c'était parce que nous étions semblables, je revoyais en Kathleen la jeune fille perdue et profondément instable que j'avais été, et lorsqu'elle m'avait annoncé qu'elle voulait devenir une soldate, rejoindre les rang du 13, jamais je n'aurais pu être plus fière. Elle s'en tirait bien mieux que tous les autres tributs que l'ont avait pu sortir de l'arène, et j'aimais penser que notre relation l'avait aidé, j'aimais penser que c'était quelque part un peu grâce à moi. Alors quand elle avait disparu et qu'on m'avait annoncé sa mort, j'avais été choquée, réellement choquée, et j'avais profondément été désespérée par cette perte. Ma condition physique me l'aurait permit, j'aurais remué ciel et terre pour la retrouver, même pour juste retrouver un corps et le ramener ici, pour pouvoir la voir une dernière fois quitte à serrer un corps sans vie dans mes bras. Mais enceinte de trois mois j'avais perdu provisoirement le droit d'exercer, et si je restais le sergent Andréis-Wheeler de sergent pendant plus de six mois je n'en avais plus eu que le titre. Et après a six moi et trois semaine de grossesse ma fille était née, tôt, bien plus tôt que l'idéal mais le calvaire que j'avais enduré au capitole un mois avant que je tombe enceinte avait laissé mon corps amaigri, fatigué et abimé, et les trois dernières mois de grossesse avaient été plutôt éprouvants pour moi. Et j'avais eu peur, tellement peur pour ma fille pendant ses premiers jours de vie, elle était si petite, j'avais l'impression qu'un rien pouvait la briser. Mais surtout, j'étais tombée amoureuse de ma fille dès que j'avais posté les yeux sur elle, j'avais ressenti cette peur quand on me l'avait prise pour s'occuper d'elle, cette envie au fond de moi de me jeter sur les médecin et de leur arracher ma fille des bras, pour qu'on me la laisse, qu'on me laisse la serrer dans mes bras. Mais je savais que ce n'était pas possible. Parce qu'à cause du soin et de l'attention que je portais à ma propre vie ma fille était née trop tôt et encore trop fragile.
Et après la naissance de Megara, Raven m'avait dit la vérité, il m'avait dit qu'ils savaient depuis plus d'un mois que Kathleen était en vie, qu'elle avait simplement retourné sa veste et s'affichait aujourd'hui à la vue de tous comme une pacificatrice du capitole. Je ne comprenais pas, je n'arrivais pas à comprendre. Elle avait tout perdu, perdu toute sa famille a cause de Snow et du régime imposé par le Capitole. Elle avait passé sa vie à haïr le Capitole, elle avait passé sa vie à mépriser les autorités de Panem. Elle était morte bon sang, elle était morte à cause d'eux. Je ne comprenais pas, ce qu'ils avaient pu lui dire, ce qu'ils avaient pu lui faire. J'aurais préféré mourir plutôt que de retourner ma veste, et j'avais pensé, j'avais pensé que puisque elle et moi étions si semblables il en irait de même pour elle. Je n'avais pas compris, et Raven n'avait pas su m'expliquer, personne ne savait ce qu'il s'était passé. Moi je voulais savoir, et plus que tout je voulais retrouver la Kathleen, la jeune femme que j'avais connu, et s'il le fallait je la ramènerais de force au district treize. Dès la naissance de Megara j'avais repris l'entrainement, refaçonnant le plus rapidement possible mon corps, redessinant mes muscles, pendant trois semaine j'avais été habitée par une obsession, retrouver mon habilitation, et retrouver Kathleen. J'étais responsable de ce qu'il pouvait arriver à la gamine jusqu'à la fin de mes jours. Difficile à croire quand on sait qu'au départ lorsqu'elle m'avait été confiée j'avais tout fait pour tenter d'y échapper et de m'en débarrasser, mais maintenant je me sentais presque autant responsable d'elle que je l'étais de Megara. Et au fond je me sentais coupable, coupable de ne pas avoir pu aller la chercher avant. Coin avait finalement accepter de lancer une mission de récupération, bien que détestant la gamine. La seule condition était que je m'en occupe seule, que je trouve moi même assez de volontaires pour monter une équipe, et surtout l'enfermement de la jeune fille à son retour. Au fond elle se fichait pas mal de ce qu'il pouvait m'arriver, mais je m'en fichais, je devais retrouver Kathleen.
Laisser Megara m'avait brisé le cœur, j'avais eu l'impression qu'on m'arrachait une partie de moi. Je détestais laisser ma petite fille, je détestais profondément ça. Elle était fragile, toujours gardée à l'hôpital du 13, je ne pouvais pas la prendre dans mes bras pour la serrer contre moi autant que je le voulais, oui je détestais ça. Pendant toute ma grossesse j'avais eu peur, j'avais été persuadée au fond de moi que c'était une erreur, que je n'étais pas faite pour être mère, qu'avoir un enfant dans ce monde était une erreur. J'avais eu tellement tort. Et même si elle je la savais au district treize avec son père j'avais peur, et je n'avais pas pu m'empêcher de penser à elle tout le trajet. Mais je ne devait pas me déconcentrer, je devais retrouver Kathleen. Elle avait le droit à une seconde chance. C'était une gamine perdue et fragile au fond, elle avait le droit à une autre chance.
L'hovercraft s'était posé a quelques kilomètres du district deux quelques heures auparavant, et j'avais accompagnée de quatre autre soldat parcouru les kilomètres nous séparant du district en deux heures de marche. Nous étions obligé de nous poser aussi loin, pour ne pas nous faire repérer. J'avais réussit à convaincre le reste de l'équipe de me laisser approcher la jeune femme seule. J'avais besoin de lui parler, juste elle et moi, j'avais besoin de comprendre, j'avais besoin de constater par moi même qu'il y avait encore une chance pour elle. J'avais besoin de savoir, d'être sure que je pouvais la sauver. J'avais aperçu la silhouette de mon ancienne élève alors que je l'attendais déjà depuis de nombreuses minutes. Je savais qu'elle viendrait patrouiller ici, grâce à des informateurs que nous avions ici, et ici au moins il n'y avait pas de risque que nous soyons dérangée, pas la nuit. J'avais aperçu sa silhouette frêle dans une combinaison blanche de pacificateur, tranchant avec la combinaison noire des soldat du 13. Je m'étais approchée, doucement, derrière elle. Et j'avais entendu sa voix. Savoix, qui n'avait pas changé, et qui m'avait manquée pendant tout ces mois.
« Tu sais que tu n'as pas le droit de te trouver ici, pas vrai ? » Je n'avais rien répondu, attendant qu'elle se retourner, et qu'elle sache. Qu'elle sache que j'étais venue la chercher. J'avais attendu, elle s'était retournée. J'avais esquissé un sourire devant la surprise que je lisais sur son visage. « Miléna. J'aurai dû me douter qu'on se reverrait, un jour ou l'autre. » J'avais souri, un sourire ironique. « Tu crois quand même pas qu'il est si facile de se débarrasser de moi. Je te l'ai dit le jour où on s'en rencontrée. On est coincées ensembles, qu'on le veuille ou non. » Elle avait repris la parole j'avais senti la haine dans sa voix, et j'avais tenté d'ignorer le pincement au cœur que ça provoquait chez moi. Pas de place pour le sentimentalisme. Je devais la ramener, point. Tant pis si elle me détestait, tant pis si elle voulait réellement me tuer au plus profond d'elle même. « Qu'est-ce que tu veux ? » J'avais soutenu son regard. Je n'avais pas sorti mon arme pour le moment mais j'étais prête à le faire au moindre signe d'agressivité. « Ce que je veux ? Savoir ou tu as acheté cette tenue ridicule. Laisse moi te dire que ça te va franchement pas. » Me calquant sur son ton, il n'était pas question que je la laisse penser qu'elle avait une seule chance contre moi. Elle avait peut être suivit un entrainement spécial depuis son départ du 13, mais celle qui l'avait formée, c'était moi. « Qu'est ce qu'il s'est passé Kathleen ? Qu'est ce qu'il s'est passé pour que tu... » Que tu nous trahisse, que tu me trahisse, pour que tu tourne le dos à toutes tes convictions... Je ne savais même pas par ou commencer.
Dernière édition par Miléna E. Andréis-Wheeler le Lun 3 Déc - 9:08, édité 2 fois |
| | | Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Lun 3 Déc - 8:38 | |
| A vrai dire, je ne suis même pas sûre de l'attitude que je dois adopter avec Miléna. Je sais que je n'ai pas la moindre chance de gagner contre elle, et qu'ils finiront par savoir qu'on s'est vues. Je vais avoir des problèmes dans les deux cas de toute manière, c'est désormais plus qu'une certitude. Je lui fait face, tandis qu'elle me fixe avec un léger sourire. Si seulement elle pouvait savoir comme je lui en voulais à cet instant, et à quel point je voulais lui faire payer ce que j'avais subis pendant ma captivité au Capitole. Je lui adresse une grimace qu'on pourrait qualifier de dégoût. « Tu crois quand même pas qu'il est si facile de se débarrasser de moi. Je te l'ai dit le jour où on s'en rencontrée. On est coincées ensembles, qu'on le veuille ou non. » je lâche un soupir exaspéré. Oh ça pour m'en rappeler. Ce même jour où j'avais reçu son poing dans la tronche pour avoir osé élever un peu trop la voix... Juste après... Juste après mon réveil au district treize. Ca faisait plus d'un an. Un an que ma vie avait pris fin dans l'arène. J'arque un sourcil en roulant des yeux. « J'avais oublié à quel point tu pouvais être collante. » ça pour être collante, elle sait s'y prendre. « Ce que je veux ? Savoir ou tu as acheté cette tenue ridicule. Laisse moi te dire que ça te va franchement pas. » je garde mon expression stoïque, me contentant de rouler des yeux. « Ha-ha-ha. » je lâche dans un faux rire lent et monocorde. C'est qu'elle est hilarante la Miléna. Je secoue la tête négativement, tout en lâchant un léger rire sec et désinvolte. « Dieu merci, je n'ai pas eu à payer cette horreur. Je me contente de la porter, et on me fout la paix. C'est un petit prix à payer pour ma liberté retrouvée. » oui, bon d'accord, l'uniforme de Pacificateur, je n'aime pas le porter. Mais c'est ça, où les geôles du Capitole encore une fois. Pour moi, le choix est vite fait et il n'y a pas à discuter. Elle peut bien penser ce qu'elle veut, je m'en fiche pas mal. Au moins maintenant je peux me promener dans la rue sans craindre de croiser un ennemi. Je n'ai plus à me cacher, je peux de nouveau exister. Être une personne à part entière, et non pas une pauvre folle enfermée dans des souterrains. « Qu'est ce qu'il s'est passé Kathleen ? Qu'est ce qu'il s'est passé pour que tu... » je sens toute cette rage accumulée imploser soudainement en moi. Je la regarde d'un oeil mauvais en essayant de rester calme. Enfin, le plus calme possible. J'ai envie de lui hurler dessus, de lui faire comprendre à quel point je me suis sentie trahie de par son abandon, à quel point j'ai souffert à cause d'elle. Cependant, j'arrive à me contenir, tant bien que mal. Je hausse les épaules en la coupant. « Pour que je me mette à porter cet horrible uniforme que je méprisais tant autrefois ? Pour que j'abandonne toute envie de me battre ? » oui, je suppose que c'est plus ou moins ce qu'elle veut savoir. Je ris un peu, en bougeant, de manière à ce qu'elle ne voit plus que mon dos. Je continue à rire quelques instants, avant de finalement me retourner, lui offrant une expression mauvaise. « Tu tiens vraiment à savoir ce qu'il s'est passé ? Tu ose venir ici et me demander ce qu'il s'est passé ?! » ma voix se fait plus tranchante et glaciale que jamais. Je m'approche de quelques pas, et je lui fait face. Je la regarde dans les yeux, histoire de bien pouvoir observer sa réaction quand je lui dirai ce que j'ai eu à subir par sa faute. Car il n'y avait au final qu'une seule coupable. Elle. Elle qui avait fait maintes promesses, et qui n'avait pas su les tenir. J'inspire un grand coup, avant de commencer d'une voix plate et monocorde. « Je t'ai attendue ! Je t'ai attendue pendant des jours, des semaines ! J'ai prié de toute mes forces pour enfin te voir franchir la porte de cette putain de cellule ! » ma voix se fait de plus en plus acide, de plus en plus accusatrice. Car oui, je la tiens pour responsable. Mes mains tremblent sous le coup de la colère. Je marque une pause, m'éloignant de quelques mètres. Je me passe une main dans les cheveux, en faisant quelques pas de gauche à droite, puis de droite à gauche. Je ne tiens littéralement plus en place. Je lui lance un nouveau regard accusateur. « Et à chaque fois, c'était la même chose. Le même rituel. On venait me voir pour... 'Discuter', encore et encore. Parfois même jusqu'à ce que... » jusqu'à ce que je perde connaissance sous les coups, ne supportant tout simplement plus la douleur infligée. J'ai les poings et la mâchoire toujours serrés, et ma voix tremble littéralement de rage. Mais je ne suis pas en colère contre mes bourreaux, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Je suis en colère contre tout le monde. Contre le district treize, contre Miléna, contre le Capitole. Contre moi. Je la regarde une nouvelle fois d'un air mauvais. « Tu avais promis que tu prendrais soin de moi. Que tu ne laisserais rien m'arriver. Tu n'as fait que me mentir depuis le début. Tu n'as pas su me protéger. » enfin, je lui dis de vive voix ce que je lui reproche. Ce sentiment de trahison qui m'habite. Oui, je sais très bien qu'ici, je suis celle qui a changé de camp. Je suis celle qui sert les mauvais intérêts, les mauvaises personnes. Mais je ne suis pas la véritable traître.
J'arrête de parler. Je me plante au centre de la pièce, et je regarde le plafond, comme obnubilée par son architecture, pourtant tout à fait banale. Je lâche un soupir exaspéré. « Mais ça n'a plus d'importance. C'est du passé tout ça, pas vrai ? Ils m'ont promis une nouvelle vie, où je serai libre de rentrer chez moi. Sous certaines conditions, cela va de soit. Je te vois venir avec tes grands air, à penser que je suis faible, qu'ils se servent de moi. Oui, certes. Mais au moins, ils tiennent leurs promesses, eux. Et que ça te plaise ou non, c'est mon choix. La rébellion, le district treize, j'en ai plus rien à foutre. Tout ce qu'ils m'ont jamais apporté, c'est des problèmes. Toujours et encore des problèmes. » plus aucune émotion ne transparait dans ma voix. Je suis comme indifférente à ces propos qu'à une époque je n'aurai jamais osé tenir. Je n'aurai même jamais pensé à dire des choses comme ça. C'était... C'était contre nature. Mais comme je viens de le dire, c'est du passé. Plus rien ne sera jamais comme avant. Je me retourne, et regarde Miléna, avec un grand sourire chaleureux affiché sur les lèvres. On pourrait presque croire que je ne viens pas de lui exposer mon calvaire passé. Le ton employé est aussi faux que mon sourire. « Mais parlons un peu d'autre chose, tu veux ? T'avais pas un bébé dans le ventre, la dernière fois qu'on s'est vues ? » je lui demande avec un léger rictus. Ma demande peut presque paraître polie et courtoise, seulement le coeur n'y est absolument pas. Je me contente de... Lui rappeler subtilement pourquoi elle n'a pas pu me sauver, et qu'à cause de ça, il est trop tard pour moi. |
| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Lun 3 Déc - 21:28 | |
| Je ne la reconnaissais pas. Elle avait la même voix, elle avait toujours le même visage, la même silhouette, bien qu'ayant quelque peu maigri, mais elle n'avait pas changé. Physiquement, elle n'avait pas changé. Et pourtant lorsqu'elle parlait, j'avais l'impression d'avoir une inconnue en face de moi. Cette fille vindicative et qui pointait son arme sur moi ne pouvait pas être Kathleen, ça ne pouvait pas être la même fille. Je savais qu'elle était vindicative et agressive, elle l'avait toujours été, mais pas avec moi, plus avec moi. Au début peut être mais je l'avais apprivoisée, du moins je pensais que je l'avais apprivoisée. Et je pensais avoir aussi réussit à gagner son respect et son affection. Pourtant là, il n'y avait plus rien de tout ça. Non là elle semblait me déteste du fond du cœur. Et ça faisait mal. Plus mal encore que n'importe quel insulte que cet ordure de pacificateur avait pu me lancer. Parce que Kathleen je m'étais attachée à elle, et la voir souffrir me faisait souffrir, la voir me détester était juste insoutenable « J'avais oublié à quel point tu pouvais être collante. » Effectivement. Elle ne se débarrasserait pas de moi comme ça. Je comptais bien la ramener au district treize, et je le ferai même s'il fallait pour ça que j'emploie la force.
Oui j'étais collante, j'étais collante parce que je tenais à elle. Parce que je comptais bien la ramener, réussir à ramener l'ancienne Kathleen, et je comptais bien qu'elle vive longtemps et heureuse, même s'il fallait que des les premiers temps je l'attache à une chaise vingt quatre heure sur vingt quatre pour ça. Elle serait heureuse, même si je devais l'y forcer. Parce que ce n'était pas possible, elle avait peut être l'impression d'être libre mais je savais qu'elle ne l'était pas. Pas réellement. Ce n'était pas Kathleen, la personne que j'avais en face de moi n'étais pas ma protégée, et je n'aimais pas ça. Je n'aimais pas la fille qui l'avait remplacée, la fille par laquelle ils l'avaient remplacé.
« Dieu merci, je n'ai pas eu à payer cette horreur. Je me contente de la porter, et on me fout la paix. C'est un petit prix à payer pour ma liberté retrouvée. » Sa liberté ? Elle pensait réellement être captive au treize ? Comment pouvait-elle penser ça ? Penser qu'elle n'était pas chez elle, qu'elle n'avait pas sa place parmi nous ? Qu'elle avait plus sa place là bas ? Je ne pu pas retenir un rire, plus nerveux et dédaigneux qu'autre chose. Qu'elle était naïve. « Tu te crois libre ? Tu es ridicule Kathleen tu n'es qu'un pion, un ridicule petit pion. Ils se servent de toi et tu les laisse faire. Tu laisse ces enfants de ton district et de tous les autres penser que le Capitole t'as réellement sauvé, qu'ils ont réellement transformé ta vie en mieux, tu les laisse croire qu'ils ont tort d'espérer mieux et de vouloir une chance de vivre. Tu es ridicule, et j'ai honte de toi. » Je ne voulais pas la braquer, je ne voulais pas la blesser, mais je n'avais jamais été capable de cacher ce que je pensais. Et c'était vrai, j'avais honte, honte qu'une gamine que j'ai aimé, protégé et pris sous mon aile soit devenue ce genre de personne. J'avais honte de la voir aujourd'hui porter cet uniforme. Quoi qui lui soit arrivé elle n'avait aucune excuse. Et pourtant j'avais tellement envie de la sauver, tellement que ça me tuait. Il y a un an j'aurais été prête à tout pour m'en débarrasser. Quelle ironie. Le jour ou ça arrivait, j'étais prête à me battre pour la récupérer. « Pour que je me mette à porter cet horrible uniforme que je méprisais tant autrefois ? Pour que j'abandonne toute envie de me battre ? Tu tiens vraiment à savoir ce qu'il s'est passé ? Tu ose venir ici et me demander ce qu'il s'est passé ?! » Je savais ce qu'elle allait le faire. Je m'y étais préparée, je savais en venant ici que j'aurais le droit à ses reproches, j'aurais le droit à des mots durs et à des accusations. Je regrettais tellement, tellement que cela ce soit passé comme ça. Je ne regrettais en rien ce qui m'avait empêché de venir la chercher, de remuer ciel et terre pour la retrouver, je ne regrettais pas Megara, je ne regrettais pas d'avoir réussis à reconstruire quelque chose avec Raven, peut être toujours fragile, peut être que ça le serait toujours mais quelque chose. Mais je regrettais que les choses se soient passées de cette façon. Je regrettais de l'avoir laissé partir en mission alors qu'elle n'était pas prête, et sachant que s'il arrivait quoi que ce soit je ne pourrais pas venir la chercher. Mais je ne pouvais pas savoir non ? Je ne pouvais pas savoir que les choses tourneraient de cette façon. Et de toute façon je ne pouvais pas. La seule chose que j'avais pu faire ça avait été de me battre pour qu'on envoie quelqu'un la chercher. Mais seulement on m'avait annoncé sa mort, on m'avait annoncé sa mort et j'avais été dévastée. En quelques mois j'avais pleuré Cray puis Kathleen. Je regrettais, je regrettais tellement de ne pas avoir été là pour la protéger. C'était stupide, Kath était une grande fille et je n'étais ni sa mère ni sa sœur, mais je me sentais responsable d'elle. Je serais responsable d'elle jusqu'à la fin de mes jours. Alors j'attendis. J'attendis ses reproches, ses critiques, même si je ne voulais pas les entendre.
« Je t'ai attendue ! Je t'ai attendue pendant des jours, des semaines ! J'ai prié de toute mes forces pour enfin te voir franchir la porte de cette putain de cellule ! Et à chaque fois, c'était la même chose. Le même rituel. On venait me voir pour... 'Discuter', encore et encore. Parfois même jusqu'à ce que... » Sa voix tremblait, elle était agressive, pleine de rancœur mais elle tremblait aussi. Je savais ce qu'il se passait. Je savais ce qu'il se passait parce que je l'avais vécu. Jusqu'à que les coups soient trop forts, jusqu'à que notre volonté soit trop faible. Jusqu'à avoir envie de mourir. Mais elle était injuste, injuste de m'en vouloir à moi pour ce que le Capitole lui avait fait, le capitole dont elle était devenue la marionnette à présent. J'aurais donné ma vie pour elle. Mais pas celle de Megara, je ne pouvais pas risquer celle de ma fille. A l'époque j'aurais peut être été prête à le faire si Raven n'avait pas été là, mais je savais à présent que s'il était arrivé quelque chose je l'aurais regretté toute ma vie. Je m'en serais voulu toute ma vie. Et Kathleen n'était pas morte, il n'était pas trop tard pour elle. « Tu avais promis que tu prendrais soin de moi. Que tu ne laisserais rien m'arriver. Tu n'as fait que me mentir depuis le début. Tu n'as pas su me protéger. » Elle était injuste, trop injuste, c'était faux... Je ne pouvais pas, je ne supportais pas ses accusations. Je ne supportais pas ce regard haineux qu'elle me lançait. « Tais toi ! » J'avais crié. C'était insupportable, insupportable d'imaginer ce qu'ils lui avaient fait, et d'entendre me dire que c'était ma faute, que j'étais celle qui avait causé tout ça. « Tais toi. Tu crois que je ne sais pas ce que c'est ? Tu crois vraiment ça ? Qu'ils te frappent encore et encore, qu'il te transpercent le corps avec des lames de toute forme et de toute taille ? Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait de sentir son sang couler, de pouvoir sentir l'odeur de son propre sang à en avoir la nausée ? Tu crois que je ne sais pas ce que c'est que de sentir ses os se briser, de sentir sa vie s'échapper sans pouvoir rien y faire, d'assister impuissant à son propre massacre ? Je sais tout ça Kathleen, je le sais parce que je l'ai vécu ! » J'étais essoufflée, tant je mettais de la rage et de la colère dans mes paroles. J'en voulais à ma protégée, ou plutôt à cette femme qui l'avait remplacée, je lui en voulais parce qu'elle n'avait pas le droit de me jeter ces reproches au visage. « Tu crois que sachant tout ça ça n'a pas été d'autant plus dur de ne rien pouvoir faire ? De savoir qu'ils allaient te faire ça, et de ne pas pouvoir lever le petit doigt ? Parce que je ne pouvais pas Kathleen, JE NE POUVAIS PAS ET TU LE SAIS TRES BIEN ! » J'avais les larmes aux yeux, envie de pleurer et putain j'avais envie de serrer ma petite fille dans mes bras à cet instant là, j'avais envie de Raven soit là lui aussi et qu'il me berce, qu'il m'enlace en me disant que tout irait bien. Et pas seulement parce qu'imaginer la douleur de Kathleen m'avait ramenée presque dix mois en arrière, dans cette petite cellule au capitole, mais aussi parce que cela m'avait ramené à cette époque où elle était encore cette gamine perdue qui sans vouloir l'avouer s'était accrochée à moi et aimait ma présence, à cet époque où nous avions lentement construit notre relation, basée d'abord sur du respect, puis plus tard sur de l'affection. Cette époque ou la tribut rescapée me faisait tellement penser à une version adolescente de moi même. Les choses auraient du se passer autrement. J'aurais du pouvoir être là pour la sauver. Mais elle n'arriverait pas à me faire culpabiliser. Le seul coupable c'était le capitole, ses seuls bourreaux c'était ceux qui l'avaient battue dans cette pièce. Me calmant, calmant ma respiration, j'avais simplement baissé les yeux pour masquer mon émotion. « J'aurais tout fait pour te protéger Kathleen. Mais cette fois je ne pouvais pas te sauver. Personne ne le pouvait. C'est la vérité. »
« Mais ça n'a plus d'importance. C'est du passé tout ça, pas vrai ? Ils m'ont promis une nouvelle vie, où je serai libre de rentrer chez moi. Sous certaines conditions, cela va de soit. Je te vois venir avec tes grands air, à penser que je suis faible, qu'ils se servent de moi. Oui, certes. Mais au moins, ils tiennent leurs promesses, eux. Et que ça te plaise ou non, c'est mon choix. La rébellion, le district treize, j'en ai plus rien à foutre. Tout ce qu'ils m'ont jamais apporté, c'est des problèmes. Toujours et encore des problèmes. » Elle voulait jouer à la dure avec moi ? Elle pensait sérieusement qu'elle pouvait gagner à ce jeux là ? Elle me connaissait pourtant, elle était ridicule. Elle savait qui j'étais, puisque c'était moi qui l'avait formée. Relevant les yeux j'avais froncé les sourcils et soutenu son regard. « Parce que tu crois sérieusement que je vais te laisser rester ici et tourner le dos à ce que tu as toujours été sans rien dire ? Ouvre les yeux, tu ne seras jamais libre, tu ne rentreras jamais chez toi et si tu le fais plus personne ne t'y attendra de toute façon. Les quelques personnes qui tiennent à toi sont au treize. Et nous trahissant c'est eux que tu trahis. C'est moi que tu trahis. » Mon ton était dur. Presque comme aux premiers jours, lorsque j'avais l'impression que jamais elle et moi ne pourrions nous entendre. J'avais décidé d'être honnête. Après tout je n'étais pas là pour discuter. J'étais là pour la sauver, qu'elle veuille être sauvée ou non. « C'est pas du passé. Parce que ce soir je te ramène au treize, que tu soit d'accord ou non, consciente ou inconsciente. Tu n'as pas le choix. » Non elle n'avait pas le choix. Je l'avais formée, elle n'avait même pas l'ombre d'une chance face à moi. Elle s'est éloignée, elle s'est éloignée de moi en me parlant et doucement je me rapproche. Elle a le choix. Le choix entre me suivre docilement ou bien que je l'emmène par la force. Comment pouvait-elle dire que le treize ne lui avait apporte que des problème ? On lui avait sauvé la vie, je lui avais appris à se battre, à devenir une soldate, j'avais été là pour elle, elle avait même retrouvé ses amis les plus proches. Comment pouvait-elle réellement penser ça ? J'avais beau tenter de me convaincre que ce n'était pas elle, qu'elle n'était plus réellement là pour le moment, c'était douloureux, et je lui en voulais. Mais je m'en voulais aussi, et plus que tout j'en voulais au Capitole et à tous ses représentants. Bon sang pourquoi je n'avais pas achevé Hunter lors de notre dernière altercation...
« Mais parlons un peu d'autre chose, tu veux ? T'avais pas un bébé dans le ventre, la dernière fois qu'on s'est vues ? » J'avais déglutis, je n'étais pas à l'aise avec le fait qu'elle parle de Megara. Pas dans ce genre de circonstance, parce avec ce ton ironique et pleins de reproches. Pourtant j'avais gardé mon calme, et conservé une voix posée. « Megara. Elle s'appelle Megara. Megara Kathleen. » Oui, je lui avais rendu hommage. Parce que je croyais qu'elle était morte, on l'avait tous cru et Raven avait attendu la naissance de Meg pour m'annoncer que Kathleen avait survécu lorsqu'il l'avait lui même appris. « Je pensais... Ils ont dit que tu étais morte Kathleen. Tout le monde pensait que tu étais morte, le seuls soldat qui est revenu de cette mission a dit que tous les autres étaient morts... » Encore une fois j'avais tenté de masquer les sanglots dans ma voix, mais c'était trop dur. Parce que je me souvenais, je me souvenais dans quel état j'avais été lorsque j'avais appris la nouvelle. Cela avait été pire encore que l'annonce de la mort de Cray. Je n'étais pas responsable de Cray, je n'avais pas promis que toujours je le protègerais.
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| | | Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Mar 4 Déc - 15:27 | |
| Je l'attendais celui là. Le speech du « c'est pas bien Kathleen, tu es une mauvaise fifille et tu seras punie pour tes crimes. » Oh allez quoi. Elle se prend pour ma mère ou bien ? Regardez la, madame parfaite, qui n'a jamais fait aucune erreur, et qui se bat pour les bonnes personnes. Sauf que Coin est tout, sauf la bonne personne. Mais ça, elle ne semble pas encore l'avoir compris malheureusement. Il serait temps de lui ouvrir les yeux. « Tu te crois libre ? Tu es ridicule Kathleen tu n'es qu'un pion, un ridicule petit pion. Ils se servent de toi et tu les laisse faire. Tu laisse ces enfants de ton district et de tous les autres penser que le Capitole t'as réellement sauvé, qu'ils ont réellement transformé ta vie en mieux, tu les laisse croire qu'ils ont tort d'espérer mieux et de vouloir une chance de vivre. Tu es ridicule, et j'ai honte de toi. » je lâche un soupir de désespor. Grand bien lui fasse, si elle a honte de moi. Qu'est-ce que je peux y faire ? Me mettre à genoux devant elle, et lui demander pardon ? Lui demander de me pardonner mon erreur de choix de camp, et de me laisser revenir au treize ? Tout ça pour reprendre une existence misérable dans les souterrains ? Merci, mais très peu pour moi. « Parce que tu crois que j'étais quoi, au treize ? Hein ? Pourquoi nous avoir récupérés dans l'arène, si ce n'était pour se servir de nous ?! » Coin aurait finit par se servir de nous. C'est ce qu'elle attendait depuis le début. Seulement, malheureusement pour elle, la moitié de ses tributs sont devenus fous, amnésiques, ou dépressifs. Parfois les trois. Elle a échoué. Dans tous les domaines, elle a échoué. Elle a sauvé nos corps, mais elle n'a pas sauvé les personnes qui étaient dedans. « Tais toi ! » je lève les yeux au ciel, et lâche une légère grimace amusée. Je me délecte de la voir s'emporter ainsi. Elle qui a pourtant l'habitude de prendre sur elle, la voilà... Dépassée par les évènements. Cependant, je ne dis plus rien, intriguée par ce qu'elle a à dire. « Tais toi. Tu crois que je ne sais pas ce que c'est ? Tu crois vraiment ça ? Qu'ils te frappent encore et encore, qu'il te transpercent le corps avec des lames de toute forme et de toute taille ? Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait de sentir son sang couler, de pouvoir sentir l'odeur de son propre sang à en avoir la nausée ? Tu crois que je ne sais pas ce que c'est que de sentir ses os se briser, de sentir sa vie s'échapper sans pouvoir rien y faire, d'assister impuissant à son propre massacre ? Je sais tout ça Kathleen, je le sais parce que je l'ai vécu ! » je garde la mâchoire serrée tout le long de son discours, m'empêchant d'intervenir et de la couper. Elle l'a vécu ? Ah oui. Avec Hunter, c'est ça ? Et avec ce cher Phoenix également. Ca nous fait au moins une chose en commun. Enfin, c'est ce que j'ai entendu dire. Si ça se trouve, elle a inventé cette histoire de toutes pièces, et est juste aller passer un peu de bon temps avec eux avant de se faire choper par ses collègues. Et puis au pire, elle est resté quoi ? Cinq jours à tout casser ? « NON ! Non tu n'en sais rien ! Tu... Tu n'as même pas idée de ce qu'a été mon existence pendant ces trois mois dans leurs putains de cellules ! Aucune idée ! » j'ai hurlé le début de la phrase. Comment peut-elle comparer ? Comment ose-t-elle même songer à comparer nos peines ? Elle ne sait rien du tout. Rien. Elle n'a pas eu à subir le quart de ce que j'ai eu à subir. « Tu crois que sachant tout ça ça n'a pas été d'autant plus dur de ne rien pouvoir faire ? De savoir qu'ils allaient te faire ça, et de ne pas pouvoir lever le petit doigt ? Parce que je ne pouvais pas Kathleen, JE NE POUVAIS PAS ET TU LE SAIS TRES BIEN ! » je lâche un soupir méprisant. Elle peut le dire tout de suite, qu'elle ne voulait pas. Pouvait pas. C'est pareil. Qu'elle n'essaie pas de me faire avaler ses mensonges.
Je la voyais se sentir mal, face à moi. Tant mieux. Elle pouvait sentir à quel point je lui en voulais, à quel point tout était en partie SA faute. « J'aurais tout fait pour te protéger Kathleen. Mais cette fois je ne pouvais pas te sauver. Personne ne le pouvait. C'est la vérité. » j'éclatais d'un rire sec et glacial, avant de me taper une main sur le front. Elle n'était donc pas au courant du projet de Coin ? « La vérité ? La vérité c'est que Coin a toujours tout fait pour se débarrasser de moi. Ça a finalement été une chance que mon équipe tombe dans cette embuscade. Enfin une chance... je lâche un léger ricanement en me passant une main sur la nuque. Si seulement elle savait à quel point j'étais à la limite de ma patience. D'ailleurs, tu n'a pas trouvé ça bizarre ? Autant de Pacificateurs armés jusqu'aux dents pour cinq rebelles venus chercher de la viande, c'était un peu excessif. je marquais une légère pause, avant de m'humecter les lèvres. C'est là que les choses devenaient intéressantes. Elle ne voit toujours pas où je veux en venir ? Je secoue la tête, affichant un petit air narquois. Tu étais au courant, de cette autre mission, qui se passait en simultané de la notre ? A peine à deux kilomètres de notre position. Eux étaient là pour récupérer des armes. Nous... Et bien... On était les appâts. » Oh. C'est tout sauf un mensonge, si elle ne me croit pas, elle n'aura qu'à demander à la chef du treize. Nous étions les pertes acceptables. Sacrifier un petit nombre pour en sauver un plus grand. C'est comme ça que le treize fonctionne. Coin a elle même fait l'équipe, paraît-il. « C'est elle, qui nous a donné au Capitole, Miléna. C'était tout sauf une erreur de notre part. » je conclue, reprenant un visage neutre au possible, tandis que je la fixe presque avec dégoût. Et après ça, elle ose espérer que je pardonne la traîtrise du treize à notre égard ? Elle me connait bien mal. « Si elle avait vraiment tenu à nous secourir, elle aurait pu le faire sans problème. Il y avait assez de soldats expérimentés au treize. Au lieu de ça, elle a préféré sacrifier quatre vies pour ses petits intérêts. C'est dans ces moments là, qu'on voit les pièces importantes de l'échiquier. Ceux qui méritent d'être sauvés, et ceux qui doivent être sacrifiés. » c'est malheureusement la triste vérité. On envoie les pions au casse pipe, et on garde les tours, les cavaliers et les fous à proximité de la reine. « Parce que tu crois sérieusement que je vais te laisser rester ici et tourner le dos à ce que tu as toujours été sans rien dire ? Ouvre les yeux, tu ne seras jamais libre, tu ne rentreras jamais chez toi et si tu le fais plus personne ne t'y attendra de toute façon. Les quelques personnes qui tiennent à toi sont au treize. Et nous trahissant c'est eux que tu trahis. C'est moi que tu trahis. » mais qu'est-ce qu'elle a à vouloir absolument me ramener ? Elle se rend compte de ce que ça implique ? Je fronce les sourcils, et lâche un nouveau soupir exaspéré. « Parce que tu crois que je serai accueillie à bras ouverts au treize ? Après ce que j'ai fait ? Oh pitié. J'aurai de nouveau le droit à la cellule d'isolement, sauf que cette fois ça sera à vie. » je serai considérée comme une ennemie, comme une paria. Enfermée dans les geôles du treize jusqu'à ce que j'y meure. Elle ne me forcera à rien du tout. Je veux pas retourner dans ces souterrains sordides. « C'est pas du passé. Parce que ce soir je te ramène au treize, que tu soit d'accord ou non, consciente ou inconsciente. Tu n'as pas le choix. » je fronce les sourcils et je secoue la tête négativement. « Je retournerai pas là-bas. » Je tranche d'un ton sans appel. C'est tout simplement hors de question. Elle ne me forcerai pas à aller avec elle.
Parlons en tiens, de son bébé. Elle ne semble pas particulièrement à l'aise à ce sujet. Une bonne faille à exploiter, sans aucun doute. « Megara. Elle s'appelle Megara. Megara Kathleen. » Kathleen ? Elle va me faire verser une petite larme. Bouhou. Je secoue la tête d'un air presque consterné. « J'ai connu une Kathleen autrefois. Une pauvre folle qui se berçait d'illusions. Qui croyait qu'elle pourrait rendre le monde meilleur avec ses petites mains fragiles. Et elle est morte. Deux fois. T'as pas peur que ta gamine devienne aussi tarée qu'elle ? » je lui demande d'un air moqueur. Kathleen est morte et enterrée. Pour de bon cette fois. Peu importe ce que Miléna essaiera, elle ne reverra plus jamais sa petite protégée. Jamais. Et je sais à quel point ça lui fait mal d'entendre ces quelques mots. Beaucoup plus qu'à moi. Cette idée, ça fait bien longtemps que je l'ai acceptée. « Je pensais... Ils ont dit que tu étais morte Kathleen. Tout le monde pensait que tu étais morte, le seul soldat qui est revenu de cette mission a dit que tous les autres étaient morts... » je la fixe, arme toujours pointée sur elle. Non mais... Sérieusement là ? Je plisse très légèrement les yeux, avant de pencher la tête sur le côté. Elle veut réellement savoir ce qui s'est passé ce jour là ? Je fais mine de réfléchir quelques instants. « Le seul soldat ? Tu veux parler de Jenkins ? » je demande sur un air qui sonnait on ne peut plus faux, avant de lever ma main libre en avant, comme pour l'inviter à se taire avant même qu'elle ait eu le temps d'ajouter quoi que ce soit. « Oh non. J'oubliais. Ils lui ont collé une balle dans le front. Je peux encore sentir son sang sur ma peau. » J'affiche un léger sourire d'excuse, comme s'il s'agissait là d'une évidence, et que je m'étais lourdement trompée.
Je revoyais encore les yeux du dit Jenkins. Face à moi, la respiration haletante, le visage boursoufflé par les coups, le corps parcouru de spasmes. Je cherchais son regard, pour l'encourager à tenir bon, à ne pas se laisser abattre. Mon état physique devait être du même niveau que le sien, je ne sentais pour ainsi dire plus aucun muscle sur ma face. Le Pacificateur posait encore et toujours ses questions, et plus on refusait d'y répondre, plus il tapait fort. Si je ne répondais pas, c'était Jenkins qui prenait. S'il ne disait rien, c'était pour moi. Notre bourreau avait sorti une petite hachette, me fixant un sourire mauvais sur les lèvres. Sur le coup, j'ai pensé qu'il allait m'achever. Seulement... Il m'avait posé une question, à laquelle j'avais refusé de répondre. Comme récompense, il avait abattu la hachette sur la main de Jenkins, lui tranchant ainsi quatre doigts. Le pauvre Jenkins qui ne pouvait malheureusement même pas essayer de soulager sa douleur, à cause des liens qui l'entravaient. Je l'entendais hurler à la mort, son cri me déchirant les tympans, traversant mon corps, me donnant des frissons de dégoût pour ce que je venais de lui infliger. Je fermais les yeux, essayant d'oublier Jenkins, le Pacificateur, l'endroit où je me trouvais. J'allais me réveiller putain. C'était qu'un cauchemar. La prochaine question, c'était pour Jenkins, et donc, la prochaine balle pour moi. Non. Non. Bordel. L'homme chargé de s'occuper de nous m'a attrapé le visage, et m'a forcé à regarder. « Tu vois, c'est ta faute s'il a mal. C'est entièrement ta faute. » m'avait-il dit. Oui, c'était ma faute. Cette fois, il venait de sortir un pistolet, qu'il vint pointer sur ma tempe. Je sentis mon coeur s'emballer, tandis qu'il interrogeait l'agonisant Jenkins. S'il ne répondait pas... C'en était terminé de moi. Je respirais tellement rapidement que c'en était douloureux dans mes côtes. Seulement... Il semblerait que Jenkins ait répondu à sa question. J'ouvris les yeux, stupéfaite. Jenkins gémissait tandis qu'il disait tout ce que l'autre voulait savoir. Merde. Le geôlier affichait un sourire satisfait. Il s'approcha de Jen' et lui tapota l'épaule. « Merci mon brave. » lui dit-il en tapotant légèrement son épaule, avant de lui coller une balle dans la tête, faisant ainsi exploser son crâne. Je savais que j'avais reçu du sang sur moi, mais j'étais trop choquée pour réagir. « Bravo, tu es notre grande gagnante du jour on dirait. » me dit-il, tandis que ses hommes venaient me détacher. Merde. Alors c'était comme ça qu'ils fonctionnaient ? Ils nous tuaient si on leur donnait ce qu'ils voulaient ?
Je serre la mâchoire en repensant à toutes nos... séances. Nous avions été amenés trois fois dans la salle d'interrogatoire, avec Jenkins avant qu'il ne craque finalement, et qu'il ne soit exécuté comme si tout cela n'avait servi à rien. D'un côté, je crois que je l'avais envié. Il n'aurait plus à souffrir. Un léger sourire triste, se dessina sur mes lèvres, tandis que je reportais mon attention sur Miléna. « Ça a été pareil pour Chesterfield et Bane. Je suppose que ce fameux soldat, c'était Grahams ? Cet enfoiré s'est tiré la queue entre les jambes pendant qu'on nous encerclait. Il n'en savait rien, de si on était toujours vivant ou pas. Rien du tout. Il a dit ça pour avoir à éviter de se justifier auprès de ses supérieurs. » Grahams. Je l'ai vu courir se cacher tandis que les Pacificateurs approchaient. Je n'ai aucune idée de la manière dont il s'en est sorti, mais il est sûr que je n'ai pas eu affaire à lui dans les salles d'interrogatoire. Si jamais je le croise celui-là, il risque de passer un sale quart d'heure. « Tu sais. Ils sont morts à cause de moi. Parce que je ne voulais pas coopérer les premières semaines. J'ai tenu bon. J'ai cru en toi. Mais on dirait que je me suis bien fait avoir sur ce coup là. » je resserre la prise sur la crosse de mon arme. Si j'avais assez de force, je crois qu'elle serait d'ores et déjà broyée, la pauvre. Mon regard se perd dans le vide quelques instants, tandis que je murmure, plus pour moi que pour Miléna. « Une balle chacun. Une seule et c'était terminé. » j'amène le canon de mon arme sur ma tempe, tapotant légèrement, comme pour mimer mes dires. Une preuve de plus que dans mon esprit, tout était loin d'être clair et en ordre. Ca m'arrive assez régulièrement, de perdre pied, de me déconnecter de la réalité, l'espace de quelques secondes. J'en oublie presque la présence de celle que je considérais autrefois comme une figure d'autorité. Je reporte mon regard sur elle, et la remet en joug, comme si ma petite absence n'avait jamais eu lieu. « J'ai tiré celle de Bane. C'était lui ou moi. J'ai pas eu le choix. » je lui confesse alors dans un léger ricanement. Bane, c'est le dernier des mes équipiers auquel j'ai eu affaire dans la salle d'interrogatoire. Le bourreau m'avait dit que si je ne le tuais pas moi même, il se chargerait de moi. Alors... Je l'ai fait. Malgré moi. Ca avait été si simple, si facile d'appuyer sur la gâchette. La détonation avait résonné dans mon cerveau, tandis que j'avais cette étrange sensation qui revenait. La même sensation que j'avais connue dans l'arène quand j'avais tué... Massacré Jane. C'était quelque chose qui soulageait, on se sentait bien. On se sentait fort. Invincible. J'ai aimé tuer Jane. Je ne me l'étais jamais avoué, ayant peur de ce que cela impliquerait pour moi, pour le salut de mon âme corrompue. J'ai aimé tuer Jane, le carrière du quatre, cette gamine du cinq, et j'ai aimé tuer Bane. « Et le pire, c'est que... Je ne regrette absolument pas rien. » je lui dis d'une voix froide, un sourire presque dément accroché au visage. Je suis un monstre. Un putain de monstre, et j'irai presque jusqu'à dire que j'adore ça. |
| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Mar 4 Déc - 17:55 | |
| Je ne savais pas ce qu'ils avaient pu raconter à la jeune femme, mais plus qu'étonnée j'étais blessée. Etonnée certainement un peu parce que je ne m'attendais pas à retrouver la jeune fille si farouche et différente, même si j'avais été prévenue, mais surtout blessée par ce qu'elle pouvait penser de moi. Je n'avais pas été sa meilleure amie, ni réellement une amie à vrai dire, mais je pensais que nous étions proches. Non, nous étions proches, je le savais. Pas dans un sens classique du terme, mais proches quoi qu'il en soit. Elle m'a confié des choses, et je lui avais même parlé de certaines choses en restant évasives. Mais elle savait des choses sur moi que peu de gens savaient. Je me sentais proche d'elle et j'avais pensé qu'il en était de même pour elle. Mais je n'étais plus vraiment sure. Quoi que le capitole ai pu lui dire, je ne comprenais pas. Je n'arrivais pas à comprendre comment un jour on pouvait simplement changer comme ça, et perdre confiance en toutes les personnes qui comptaient à nos yeux. « Parce que tu crois que j'étais quoi, au treize ? Hein ? Pourquoi nous avoir récupérés dans l'arène, si ce n'était pour se servir de nous ?! » Je n'y croyais pas, je ne voulais pas y croire. Plusieurs fois je m'étais demandé ce que Coin avait prévu, ce qu'elle voulait en sauvant les tributs morts. Certes elle voulait envoyer un message au capitole plus que les aider, mes le résultat était le même, et je ne pensais pas que ce qu'elle prévoyait pour eux aille plus loin que ça. Et j'en avais marre, j'étais énervée qu'elle ramène ça sur le tapis, alors que nous avions mis ça derrière nous après notre rencontre, ou du moins que nous avions essayé. J'avais essayé de lui faire voir la vérité, ce que je pensais être la vérité, j'avais tenté de lui ouvrir les yeux sur le fait que tout ce que nous voulions c'était l'aider. En tout cas c'était tout ce que je voulais. Et j'avais pensé l'avoir convaincue. « Tu crois franchement que la présidente Coin est assez idiote et naïve pour avoir un instant réellement compté sur vous afin de parvenir à ses fin ? Vous, une bande d'adolescent désorientés et a moitié cinglés ? » Oui j'étais dure, et peut être que je n'y mettais pas les formes mais je pensais ce que je disais. Et c'était vrai. Les tributs récupérés étaient perdus. Tous plus perdus les uns que les autres. « Et je refuse d'avoir cette discussion avec toi, encore. J'ai l'impression que tout ce que j'ai pu dire pendant un an n'a servit à rien, j'ai l'impression de te revoir à la sortie de l'arène. » Non, je ne voulais pas parler de ça avec elle. Parce que j'étais fatiguée, fatiguée de me battre pour lui montrer que le 13 ne lui voulait pas de mal, fatiguée de me battre pour lui montrer que je tenais à elle.
Tout comme je ne tenais pas à entendre un récit détaillé de ce qui lui était arrivé au capitole. Mais ça je devais lui laisser me le raconter, parce que oui je m'en voulais de ne pas être allée la chercher, même si je savais que je ne pouvais pas. Je m'en voulais d'avoir cru à sa mort, même si de toute façon personne n'avait douté, pourquoi l'aurions nous fait ? Mais c'était ma punition, c'était ma punition de voir à quel point elle me haïssait à présent, et c'était ma punition d'écouter, de simplement écouter tout ce qu'ils lui avaient fait, même si je ne voulais pas le savoir, même si j'étais tout à fait capable de l'imaginer toute seule. « NON ! Non tu n'en sais rien ! Tu... Tu n'as même pas idée de ce qu'a été mon existence pendant ces trois mois. Aucune idée ! » Elle avait troisdeux mois. J'avais cru mourir alors que je l'avais vécu que quelques heures, deux, trois, quatre tout au plus. Mais je savais ce que c'était, qu'importe si la douleur n'avait pas duré des jorus je l'avais expérimenté, qu'importe si je n'étais pas restée aux mains de mes tortionnaires trois mois, je m'étais sentie mourir. Et au fond, c'était bien le pire dans ce genre d'expérience, se sentir mourir. Mais je savais que jamais, j'aurais pu rester là bas trois mois comme deux ans, jamais je n'aurais trahit mon propre district. Et surtout jamais je ne serais devenu le petit pantin du capitole qu'elle était devenue. Je n'étais pas une traitre, et avant que cela arrive a Kathleen, j'aurais abattu sans remord quiconque aurait trahit le treize. Mais c'était plus compliqué, je savais qui était Kathleen, je savais qui elle pouvait être, et je savais qu'elle était loin d'avoir eu une vie facile. C'était surement grâce à l'attachement et à la profonde affection que j'avais pour elle qu'elle n'avait pas encore de balle entre les deux yeux. « La vérité ? La vérité c'est que Coin a toujours tout fait pour se débarrasser de moi. Ça a finalement été une chance que mon équipe tombe dans cette embuscade. Enfin une chance... » Je ne voyais pas ou elle venait en venir. Mais pourtant je ne l'avais pas interrompue. Je voulais lui laisser dire ce qu'elle pensait, je voulais l'entendre. Je voulais savoir toutes les conneries qu'ils lui avaient mises dans la tête, au Capitole. Je la regarde ricanner. Jamais elle ne m'a autant fait penser à Hunter, et j'en ai froid dans le dos. « D'ailleurs, tu n'a pas trouvé ça bizarre ? Autant de Pacificateurs armés jusqu'aux dents pour cinq rebelles venus chercher de la viande, c'était un peu excessif. » Oui et non. C'était étrange, mais plus rien ne me surprenais réellement, jusqu'à ce qu'un train explose au district 1, un piège parfaitement préparé pour prendre la vie de seulement cinq soldats du treize venus chercher des médicaments, le miens, et pour me faire captive pour un stupide cadeau. « Tu étais au courant, de cette autre mission, qui se passait en simultané de la notre ? A peine à deux kilomètres de notre position. Eux étaient là pour récupérer des armes. Nous... Et bien... On était les appâts. » Je n'avais pas ouvert la bouche, pas émis le moindre son. Alors c'était ça, c'était ça qu'on lui avait dit au Capitole, ça qu'elle avait choisit de croire ? Que j'avais cautionné ce genre de chose ? Que le treize avait cautionné ce genre de chose ? Bon sang le sergent Jenkins était mort dans cet histoire, il n'était pas une nouvelle recrue, il servait le treize depuis plusieurs année, Coin l'aurait sacrifié comme ça ? C'était ridicule, parfaitement ridicule. Je ne voulais pas le croire. J'ignorais cette petite voix au fond de ma tête qui savait pertinemment que c'était possible, que notre vie à tous n'avait pas la moindre valeur pour la présidente Coin, qu'elle était prête à tous nous sacrifier pour sa cause, et qui savait que ce genre de mission appât avait déjà eu lieu à deux reprise depuis le début de la guerre. Seulement c'était différent, les soldats étaient volontaires et conscients des risques. Je ne voulais pas croire, je n'arrivais pas à croire qu'elle ai volontairement donné quatre hommes au capitole, sans les avertir, et sans hésiter une seule seconde, je ne pouvais pas le croire. J'avais foi en mon district, et si ses méthodes me collaient parfois froid dans le dos, j'avais froid en notre présidente. « C'est elle, qui nous a donné au Capitole, Miléna. C'était tout sauf une erreur de notre part. » J'avais secoué la tête, c'était faux, je ne pouvais pas me laisser atteindre parce qu'elle disait, c'était faux. « Tu te trompes Kathleen, tu te trompes... Tu choisis juste de croire les conneries que le Capitole t'a enfoncées dans la tête... Tu... » Hésitant, j'avais à nouveau secoué la tête. « Tu te trompes... » Oui elle se trompait. Je le croyais, je voulais le croire. « Si elle avait vraiment tenu à nous secourir, elle aurait pu le faire sans problème. Il y avait assez de soldats expérimentés au treize. Au lieu de ça, elle a préféré sacrifier quatre vies pour ses petits intérêts. C'est dans ces moments là, qu'on voit les pièces importantes de l'échiquier. Ceux qui méritent d'être sauvés, et ceux qui doivent être sacrifiés. » Je n'avais rien a répondre, j'avais juste secoué la tête. C'était ridicule, on pensait qu'ils étaient morts... On pensait qu'ils étaient morts, sinon on aurait envoyé quelqu'un. Qu'elle n'ai pas confiance en Coin passe encore, mais moi ? Pensait-elle réellement que la croyant en vie je n'aurais pas tout faire pour qu'elle soit secourue, même si ça ne pouvait pas être pas moi ? Que je n'aurais pas levé le petit doigt, la laissant mourir ? Comment pouvait-elle penser ça de moi... J'avais soupiré. « Voilà une bien étrange manière de remercier un district qui t'as sauvé la vie, et qui t'as donné une seconde chance de te battre pour ta liberté... » Parce que c'était ce qu'on lui avait donné au fond. Et c'était ce que moi j'avais veillé à lui donner, en prenant tant à cœur sa formation.
« Parce que tu crois que je serai accueillie à bras ouverts au treize ? Après ce que j'ai fait ? Oh pitié. J'aurai de nouveau le droit à la cellule d'isolement, sauf que cette fois ça sera à vie. » Non elle ne serait pas accueillie a bras ouvert, et c'était les conséquences de sa trahison. Et elle avait de la chance, elle aurait été un soldat lambda, je lui aurais déjà collé une balle dans la tête. Elle avait la vie sauve parce que je tenais à elle, et que je croyais réellement en ses chances de rédemption. « Non tu ne seras pas accueillie à bras ouvert. » C'était tout ce que j'avais à dire. Parce que j'avais compris que de toute façon elle ne me suivrait pas de son plein gré, qu'il faudrait que ce soit moi et moi seule qui l'emmène de force. Mais tant pis, j'étais prête à le faire. « Je retournerai pas là-bas. » Cette fois ci c'était à mon tour de laisser échapper un rire sarcastique. Levant les yeux au ciel je les avais finalement replongé dans les siens. Elle pouvait être marrante, quand elle le voulait. Pourtant lorsque je m'adressai à elle ma voix n'avait plus rien de celle de quelqu'un d'amusé. Elle était sèche, cassante. « je t'en pris Kathleen, on sait toutes les deux laquelle de nous deux peut mettre sa raclée à l'autre. Et c'est pas toi. » Et elle devait le savoir, a moins qu'elle soit devenue folle en plus d'être devenue une traitre. Ils avaient pu l'entrainer, je m'en foutais, elle avait eu quoi, trois mois ? J'étais une soldate depuis six ans. Contrairement a mes rencontres avec Hunter je n’avais pas peur, aucunement. Parce que la dernière fois que j’avais vérifié elle n’avait pas la moindre chance de prendre l’avantage sur moi.
Je m’étais crispée à l’instant même ou elle avait parlé de ma fille. Ma fille, ma petite fille. Je n’aimais pas qu’elle l’amène dans ce genre de conversation, parce que je savais que je pouvais déraper si ses propos allaient trop loin comme ils avaient déjà pu l’aller concernant ma personne. Je connaissais Kathleen, et si je connaissais sa valeur je savais aussi qu’elle pouvait être volontairement blessante. Tout comme je savais que si elle dérapait j’étais capable de m’emporter. « J'ai connu une Kathleen autrefois. Une pauvre folle qui se berçait d'illusions. Qui croyait qu'elle pourrait rendre le monde meilleur avec ses petites mains fragiles. Et elle est morte. Deux fois. T'as pas peur que ta gamine devienne aussi tarée qu'elle ? » Elle m’énervait, elle m’énervait déjà je sentais la colère monter en moi. Et sans que je ne le vois venir ma main était allée s’écraser sur la joue de la jeune fille. Elle n’avait pas le droit de parler de Meg comme ça, pas quand l’une de mes peurs les plus profondes étaient que folle ma fille le devienne effectivement, folle comme sa mère. Elle avait touché un point sensible et malgré mes efforts, j’avais du mal à me calmer. Pourtant me retournant et faisant quelques pas pour m’éloigner d’elle, sans avoir peur qu’elle ne m’abatte alors que j’étais de dos. Elle ne ferait pas ça, je voulais penser qu’elle ne ferait pas ça. Finalement prenant une inspiration je m’étais retournée et rapprochée à nouveau d’elle. « C’est dommage. J’aimais bien cette gamine. J’aurais donné ma vie pour elle si j’avais pu… » Oui, je l’aurais fait sans une hésitation. Mais lorsqu’elle avait disparu moi je n’avais plu le droit de penser seulement ce droit à moi. Ce droit je l’avais perdu avec Raven, et avec ma fille. Mais aujourd’hui j’étais là. Et au fond je ne savais pas, je n’étais sure de rien. Et certainement pas de savoir si oui ou non elle était capable de me coller une balle dans la tête. Voila pourquoi si je ne l’avais pas attrapé de la conversation, mon flingue a moi était attaché à ma ceinture. « Le seul soldat ? Tu veux parler de Jenkins ? Oh non. J'oubliais. Ils lui ont collé une balle dans le front. Je peux encore sentir son sang sur ma peau. » A quoi elle jouait ? Nous avions tous connu des pertes, nous avions tous risqué notre vie et le sergent Jenkins savait parfaitement dans quoi il s’était engagé, comme je le savais, comme Raven le savait et comme tout soldat. Et des choses dures c’était certainement pas la première fois qu’elle en verrait. J’avais vu bien pire que du sang d’un autre me gicler dessus, ne serait-ce que dans l’explosion du train au district 1 j’avais pu sentir, sentir l’odeur de la chair carbonisée, apercevoir des morceaux de cadavre, et du sang il y en avait, oui il y en avait. Elle voulait me faire croire qu’elle n’était pas assez forte pour supporter ça ? Elle avait vécu les jeux, et surement vu bien pire. Un rictus sarcastique s’afficha sur mon visage. C’était triste, mais c’était la triste vérité du monde dans lequel elle vivait, il allait falloir qu’elle se fasse une raison. « C’est la guerre, tu t’attendais à quoi ? Tu devrais t’estimer heureuse d’avoir la chance d’être encore en vie, et certainement pas employer cette chance à servir ceux qui ont fait ça. » C’était ça que je ne comprenais a vrai dire. Elle me parlait de ses tortures, des traumatismes causés par la mort de ses amis, mais en fin de compte n’oubliait-elle pas qui étaient les véritables responsables de tout ça ? « Ça a été pareil pour Chesterfield et Bane. Je suppose que ce fameux soldat, c'était Grahams ? Cet enfoiré s'est tiré la queue entre les jambes pendant qu'on nous encerclait. Il n'en savait rien, de si on était toujours vivant ou pas. Rien du tout. Il a dit ça pour avoir à éviter de se justifier auprès de ses supérieurs. » Là-dessus je voulais bien la croire. La peur changeait les gens, et beaucoup de ceux qui se pensaient valeureux se surprenaient parfois à sauver leur peau au détriment du reste. « Et on était censé faire quoi, mettre la parole d’un homme du treize, d’un des notre, en doute ? » C’était impossible, aucun clan de peux survivre s’il n’a pas un minimum confiance en ses hommes. La peur change les gens. Mais nous ne pouvions pas savoir.
« Tu sais. Ils sont morts à cause de moi. Parce que je ne voulais pas coopérer les premières semaines. J'ai tenu bon. J'ai cru en toi. Mais on dirait que je me suis bien fait avoir sur ce coup là. Une balle chacun. Une seule et c'était terminé. » J’avais secoué la tête. C’était peut être ce que ses salopards lui avaient dit, que c’était sa faute à elle. Et elle l’avait cru, ils avaient réussit à le lui faire croire. C’était grâce à ça qu’ils avaient réussit à en faire un petit toutou obéissant ? En lui faisant penser que tout ça c’était sa faute à elle, ou pire que tout ça c’était ma faute à moi ? Que ses amis étaient morts par ma faute, parce que je n’étais pas venue, que je l’avais laissée tombée ? C’était ce qu’elle pensait ? « J'ai tiré celle de Bane. C'était lui ou moi. J'ai pas eu le choix. Et le pire, c'est que... Je ne regrette absolument pas rien. » Il ne fallait pas qu’elle pense ça. C’était faux, et allait se détruire. Et ça me faisait mal, à moi aussi parce qu’encore une fois je pouvais constater à quel point elle et moi étions semblable. Parfois j’avais l’impression d’être un monstre, comme cette fois là ou j’avais pris un plaisir immense à massacrer Hunter, à sentir son sang couler son mes doigts. Alors elle ignorait à quel point ce qu’elle venait de dire pouvait me toucher.
« Arrête, dis pas ça… » Secouant à nouveau la tête, j’avais fait un pas vers elle. « T’es pas un monstre. Je pourrais jamais le croire, quoi que tu fasses. Parce que je te connais. Tu es humaine Kathleen. Tu es humaine et tu as fait ce qu’il fallait pour survivre. Je dirais plutôt que ça fait quelqu’un de fort. » Oui je le pensais. Certaines personnes n’auraient pas été capable de tuer, même pour survivre. Kathleen en était capable, j’en étais capable. A mes yeux ça nous rendait forte, je le pensais vraiment. « Tu l’as dis toi même, tu devais le faire, tu l’as pas choisis. Tu avais quelque chose à faire pour pouvoir vivre, et tu l’as fais. C’est plutôt une réaction normale. » Je soutenais son regard, je ne la quittais pas des yeux. Je voulais qu’elle sache, qu’elle sache que je pensais chacun des mots que je prononçais, que j’étais totalement sincère avec elle. « C’est pas ta faute, c’est la leur…» Le capitole, pour tout ce qui lui était arrivé, c’était le capitole qui était responsable. J’étais sure d’une chose. Ca pourrait prendre des semaines, des mois, des années, mais je réussirais à ramener la jeune fille qu’elle était, et pas cette espère ce machine de Snow.
Elle n'avait pas posé son arme depuis le début de notre conversation, elle ne semblait pas vouloir la lâcher. J'étais fatiguée, fatiguée de la voir agir en ennemie, fatiguée de la voir faire comme si nous n'avions jamais rien été d'autres que des rivales ou je ne sais quoi d'autre. Comme si je ne l'avais jamais comprise. Je m'étais retournée, j'avais fait quelques pas avant de finalement me retourner à nouveau dans sa direction et d'hausser les épaules. « Allez, vas-y, tue moi, tire moi dessus qu'on en finisse. Tue moi et montre moi que Kathleen est réellement morte. Montre moi qu'ils ont gagné. » Je soutenais son regard. De tout coeur, j'espérais réellement de tout coeur que c'était faux, qu'il restait un espoir. Non je savais, je savais qu'il restait un espoir, je savais qu'elle ne le ferait pas, je savais que c'était impossible, qu'elle ne pourrait pas se résoudre à appuyer sur le gâchette. Elle valait tellement mieux que ça, et au fond de moi j'espérais encore compter à ses yeux. Pourtant j'avais haussé la voix, et dans mon ton on pouvait lire toute mon amertume. « Allez, tue moi ! » Je soutenais son regard. Elle ne le ferait pas. Elle ne le ferait pas. Je m'étais rapprochée d'un pas puis de deux en la regardant. Elle ne le ferait pas.
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| | | Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Mer 5 Déc - 22:32 | |
| Bien sûr que nous étions des pions. Tous autant que nous étions. Que ce soit au treize, ou au Capitole, nous n'étions que des pièces jetables dans une partie d'échec géante, opposant Coin et Snow. Et tout ça durerait, tant que l'un d'entre eux serait encore en vie. « Tu crois franchement que la présidente Coin est assez idiote et naïve pour avoir un instant réellement compté sur vous afin de parvenir à ses fin ? Vous, une bande d'adolescent désorientés et a moitié cinglés ? » l'air de rien, ça faisait mal. Cinglés. Oh, je savais qu'elle avait volontairement employé ce mot. Qu'elle savait, au fond d'elle, que ça me toucherait. Que ça me ferait quelque chose. Et elle avait raison. La punition que j'avais récoltée pour avoir bravé la mort, c'était ça. La folie. Tarée. Folle. Cinglée. Mentalement instable. Dépressive. Agressive. Perdue. J'avais été tout ça, à cause du treize. Un frisson de dégoût me parcouru l'échine. Pour cette pauvre âme de Kathleen. Elle n'était pas méchante pour un sou, elle était juste... Elle n'était plus elle même. Elle n'avait rien demandé, rien du tout. Quand enfin, elle croyait avoir trouvé la paix, on lui avait arraché cette seule liberté qu'elle croyait jamais avoir eue. Et pour ça, elle était en colère contre tout le monde. J'étais en colère contre tout le monde. « Dans ce cas elle n'avait qu'à nous laisser dans nos cercueils ! Putain, on joue pas avec les vies des autres comme ça ! On est pas des jouets ! On est pas ses jouets ! En nous laissant à nos places respectives, elle aurait même pas eu besoin de déployer des ressources pour nous ! Et tout le monde en serait ressorti gagnant ! » je m'étais laissée emportée. Je m'étais pourtant fait la promesse que je ne la laisserais pas m'avoir. Et elle avait plus ou moins réussi à me faire sortir de mes gonds. J'avais presque eu envie de me mettre à pleurer en disant ça. Elle devait savoir à quel point je le pensais. Je lui avais maintes fois répété que je n'avais rien voulu de tout ça. Pourtant, mon visage n'affichait aucune autre expression que le mépris et la colère. A se prendre pour Dieu et à se croire plus fort que la mort, on finit par récolter les conséquences de ses actes. « Et je refuse d'avoir cette discussion avec toi, encore. J'ai l'impression que tout ce que j'ai pu dire pendant un an n'a servit à rien, j'ai l'impression de te revoir à la sortie de l'arène. » j'arquais un sourcil. Ma sortie de l'arène. Si seulement elle savait à quel point c'était différent d'il y a un an. Je n'ai jamais été aussi lucide qu'en ce jour. Et je n'étais plus la petite fille effrayée en train de se réveiller d'une mort particulièrement douloureuse. « Sans doute que ça n'a effectivement servit à rien. Cette conversation, tu l'as eue avec elle, pas avec moi. » je haussais les épaules, indifférente à ses propos.
« Tu te trompes Kathleen, tu te trompes... Tu choisis juste de croire les conneries que le Capitole t'a enfoncées dans la tête... Tu... » je la voyais hésiter, et secouer la tête négativement. Je savais que tout au fond, il y avait une partie d'elle-même qui me croyait. Parce que ce n'était pas la première fois que des missions dans ce genre étaient organisées. « Tu te trompes... » je lâchais un soupir exaspéré. Quand comprendrait-elle que c'était loin d'être des conneries ? Quand ? Je haussais les épaules, d'un air indifférent. Soit. Elle choisissait de ne pas me croire, cela la regardait. Mais on m'avait apporté des preuves suffisantes au Capitole. Rapports, ordres de missions... Tout concordait. « Tu aimerais le croire... Que je me trompe. Mais toi comme moi, savons que c'est tout à fait le genre de Coin. Au pire... » marquant une courte pause, je relevais les yeux vers elle, cherchant à déceler la moindre parcelle de doute dans son regard, la moindre faiblesse que je pourrai ensuite exploiter. Je penchais légèrement la tête sur le côté, affichant toujours ce petit sourire arrogant au coin des lèvres. « Au pire demande à ton cher Raven. S'il y a quelqu'un qui devait être au courant, c'est bien lui. » annonçais-je d'un ton nonchalant. Certes, je n'en savais rien du tout, mais c'était encore une fois, une possibilité à explorer. Après tout, Raven était le toutou de Coin, et quand elle donnait un ordre, il s'exécutait sans discuter. La plupart du temps. Enfin, il était toujours plus discipliné et obéissant que Miléna. C'était donc une carte que je me devais de jouer. « Voilà une bien étrange manière de remercier un district qui t'as sauvé la vie, et qui t'as donné une seconde chance de te battre pour ta liberté... » un rictus vint tordre mes traits, alors que je plaquais une main sur mon front. « C'est comme si tout ce que j'avais dit pendant un an n'avait servit à rien. » répondis-je en employant à peu près les mots dont elle avait usé quelques instants plus tôt. « Cette seconde chance, j'en ai jamais voulu. Et tu le sais très bien. S'il n'y avait pas eu les autres... Ils avaient besoin de moi. Je ne pouvais pas laisser Catalina. Ou Billie. Ou même toi. Je n'en avais pas le droit. Mais maintenant, je suis morte pour eux. Je ne suis plus rien. » je répondis en secouant la tête de gauche à droite. Non, je ne m'étais pas donné le droit de les laisser. Et maintenant, ça faisait plus de six mois que j'étais portée disparue, ils ne s'attendaient plus à me revoir. Je n'avais plus aucun compte à leur rendre. D'un geste pour le moins hésitant, je portais une main à mon cou, et tirais sur la chaine argentée qui l'ornait. D'un geste sec, je tirais dessus, avant de la laisser pendre à bout de bras. Au bout, pendaient deux plaques de métal. 'Kathleen Harper, huitième escouade, cinquième bataillon. c'était ce qui était inscrit dessus. Je fixais les deux morceaux de métal qui cliquetaient entre eux, avant de les jeter dans la direction de Miléna. « C'est terminé pour moi. » chuchotais-je à son attention. En laissant ces plaques, je venais plus ou moins de renoncer à elle. A celle que j'étais. « Non tu ne seras pas accueillie à bras ouvert. » Au moins une chose sur laquelle nous étions d'accord. Je lui accordais un sourire, qui pour une fois, n'étais ni mauvais, ni suffisant. Un sourire de par lequel je la remerciais. Cela pouvait paraître étrange, certes, mais ça avait été plus fort que moi. Au moins, ne se faisait-elle pas d'illusions quant à mon retour au treize. Quoi que, la plupart des gens ne me verraient sans doute plus. Ils ne risquaient pas de me revoir, vu que je serai gardée enfermée jours et nuits, jusqu'à une guérison miraculeuse, qui n'arriverait jamais. C'est vraiment ça, qu'elle voulait pour moi ? Une fin de vie misérable ? La connaissant, elle penserait faire ça pour mon bien. Et, encore une fois, elle se trompait lourdement. « je t'en pris Kathleen, on sait toutes les deux laquelle de nous deux peut mettre sa raclée à l'autre. Et c'est pas toi. » elle venait de parler presque méchamment. Un nouveau rictus arrogant s'afficha sur mon visage. Allez Miléna, montre moi à quel point tu peux être mauvaise, toi aussi. « Tu m'en voudras pas si je tente ma chance quand même. » je lui répondis sur le même ton qu'elle. Je savais très bien que je n'avais aucune chance contre elle. Mais je l'avais moi aussi prévenue. Elle ne me ramènerait pas de mon plein gré au treize.
Sa petite fille chérie. Je venais de toucher une corde sensible. Voire même très sensible. D'ailleurs, sa réaction ne se fit pas attendre. Avant que je ne puisse réagir à son geste, je sentis la piqûre brulante de sa main sur ma joue. Le claquement retenti dans mon crâne, et sembla se répéter en écho dans le hangar vide. Je laissais transparaître un sourire triomphant et mesquin, malgré la douleur cuisante. Miléna se retourna, et s'éloigna de quelques pas, tandis que je frottais ma mâchoire endolorie de ma main libre. Elle pouvait se déplacer sans crainte pour le moment, j'avais encore trop de choses à lui dire pour me permettre de l'abattre. Et puis, je n'étais même pas sûre d'en être capable pour le moment. De nouveau, elle me fit face, tandis que je la fixais avec un petit air supérieur. J'avais gagné un peu de terrain dans notre joute verbale, sans qu'elle ne puisse rien y faire. « C’est dommage. J’aimais bien cette gamine. J’aurais donné ma vie pour elle si j’avais pu… » encore une fois elle mentait. Si tel avait été le cas, elle ne m'aurait pas laissé croupir dans ces cellules pourries du Capitole. Je lui en voulais énormément pour ça. L'amertume envenimait mon coeur et obscurcissait mon jugement, et rien de ce qu'elle pourrait faire, ou dire, ne me ferais changer d'avis. Le poison de cette haine circulait dans mes veines, comme du magma en fusion, prêt à exploser n'importe quand. Je passais ma langue sur ma lèvre inférieure, sans départir de mon expression typiquement Kathleenienne. Un mélange d'amusement, et de mépris. « Dommage effectivement. Elle aurait sûrement apprécié le geste. Cela dit, tu peux toujours essayer, mais elle ne reviendra plus. » j'insistais volontairement sur l'adjectif qualifiant la défunte Kathleen, pour qu'elle comprenne bien à quel point nous étions différentes, elle et moi. Deux personnes distinctes, sans aucun lien autre que l'apparence physique. « C’est la guerre, tu t’attendais à quoi ? Tu devrais t’estimer heureuse d’avoir la chance d’être encore en vie, et certainement pas employer cette chance à servir ceux qui ont fait ça. » certes pas à des papillons roses et à des poney aux couleurs de l'arc en ciel. Mais quelle personne, telle qu'elle soit, guerre ou pas, méritait de vivre un enfer pareil ? Personne. Je fronçais les sourcils, l'air contrariée. « Une chance d'être encore en vie ? » j'insistais particulièrement sur le mot chance. Cette opportunité, je l'aurai bien volontiers échangé avec quelqu'un d'autre. Pourquoi pas avec cette gamin du cinq ? Ou avec mon frère. « Tu sais pourquoi elle tenait bon ? Pourquoi elle essayait de garder la tête hors de l'eau, malgré cette chose qui la rongeait de l'intérieur ? » je parlais délibérément de moi à la troisième personne. Je savais que ça l'agaçait. Et ça me détachait de la personne que je n'étais plus depuis bien longtemps. Je marquais une courte pause, m'humectant la lèvre inférieure, avant de continuer. « Pour eux. Pour les gens auxquels elle tenait un temps soit peu. Pour les gens qui comptaient sur elle. Tu peux même considérer faire partie de ces gens là. » si j'avais été seule à cette époque, j'aurai abandonné depuis bien longtemps. Mais j'avais aidé Catalina, et je n'avais pas eu le coeur de la laisser seule après ça. Puis, il y avait eu Zoé, et Billie. Les choses en entrainant d'autres, ils avaient tous semblé converger vers moi, comme si nous étions tous reliés. Comme si nous étions censés nous retrouver tous ensemble. Bien sûr, c'était des conneries, ces histoires de destinée, ou je ne savais trop quoi. « Et on était censé faire quoi, mettre la parole d’un homme du treize, d’un des notre, en doute ? » censés faire quoi ? Je la regardais, incrédule, voire même, presque choquée par une telle question. « Je sais pas... » fis-je en faisant semblant de réfléchir quelques instants. Je haussais les épaules. « Au moins faire semblant de chercher ? » je demandais comme si ça paraissait évident pour moi. « Tu vois, on en revient à ce que je disais tout à l'heure. Les pions, et les pièces importantes de l'échiquier. Toi, quand ta mission a échoué, ils ont dit que tu étais morte. Et pourtant... Tes deux chéris n'ont pas baissé les bras. Pas tant de voir ton cadavre, ou de te retrouver vivante. » Cray et Raven. Ils s'étaient démenés comme des beaux diables, pour la retrouver. Pourtant, ils avaient dit que toute l'équipe était morte. Miléna comprise, et ça ne les avait pas empêché d'agir. « En un rien de temps ils ont convaincu Coin de les laisser partir à ta recherche. Et, miracle, tu étais en vie. Dans un triste état, certes, mais en vie. » j'insistais bien sur le fait que personne ne l'avait abandonnée, elle. Qu'elle ne vienne pas me faire la leçon en me disant qu'on me croyait morte. Avec un peu de bonne volonté, on pouvait arriver à tout. Même à retrouver des gens. Etonnant, non ? « Comme quoi, être une Miléna couche toi là n'a pas que des désavantages. Un coup de battement de cils, et les voilà en train de ramper à tes pieds comme des toutous en manque d'affection. Tu les as bien remerciés, j'espère, pas qu'ils aient fait tout ça pour rien. » expression entendue collée au visage, je la regardais, espérant qu'elle saurait là où je voulais en venir. Bon, entre elle et Raven, il y avait un truc, c'était obligé. Et il fallait être aveugle, pour ne pas voir la manière dont la regardait Cray. Et les rumeurs allaient bon train, parmi les soldats du treize. Des rumeurs qui devaient avoir un fond de vérité. Templesmith ne se serait pas précipité comme ça, s'il n'y avait rien eu. Et j'espérais bien ne pas me tromper. « Enfin, vu que t'as eu un bébé, je suppose que vous avez dû bien vous amuser. » je terminais en affichant un sourire mesquin à souhait. Oui, elle pouvait bien y voir des sous-entendus si elle le voulait, c'était le but.
Elle avait beau savoir que je disais vrai, elle continuait toujours à essayer de croire en moi. Elle était exaspérante. « Arrête, dis pas ça… » je roulais des yeux en soupirant, tandis qu'elle s'approchait à nouveau de moi. Qu'est-ce qu'elle allait me sortir encore, comme imbécilité ? Que je méritais son pardon, qu'on me donne une nouvelle chance au district treize ? Que je n'étais pas un cas désespéré ? « T’es pas un monstre. Je pourrais jamais le croire, quoi que tu fasses. Parce que je te connais. Tu es humaine Kathleen. Tu es humaine et tu as fait ce qu’il fallait pour survivre. Je dirais plutôt que ça fait quelqu’un de fort. » je serrais la mâchoire, en empêchant à peine ce rictus amusé d'apparaître sur mes lèvres. Je fis quelques pas sur le côté, sans changer la trajectoire de mon arme. Comment pouvait-elle dire ça ? Après ce que je venais de lui confesser ? Elle devait bien la voir... Cette lueur mauvaise, qui brûlait au fond de mes yeux. J'eus un léger plissement de nez, comme si ce qu'elle venait de dire, me contrariait. C'était le cas. Je savais ce que j'étais devenu, et il était clair que mon humanité n'était plus au goût du jour. En tout cas, il lui faudrait beaucoup plus que de belles paroles pour me convaincre que je n'étais pas un monstre. « Tu peux ne pas le croire, pourtant il te faudra bien affronter cette vérité. La vérité de cette petite fille qui s'est transformée en bête, pour se délivrer de la douleur d'être une humaine. » être une personne à part entière, ça faisait trop mal. C'était trop douloureux. Tous ces sentiments éprouvés, tous ces remords au moindre geste de travers, toute cette peine qu'on pouvait voir autour de soit. C'était bien plus que ce que je n'avais pu supporter. Ça m'avait bouffé. Ça m'avait consumé de l'intérieur. Cette part de ténèbres avait grandit en moi, se nourrissant au passage de ce qui faisait que j'étais elle. Que j'étais Kathleen. Et quand bien même, elle réussirait à la ramener... Elle ne serait plus jamais complète. Même pas la moitié de ce qu'elle était avant son départ. La ramener, c'était la condamner de nouveau. « Tu l’as dis toi même, tu devais le faire, tu l’as pas choisis. Tu avais quelque chose à faire pour pouvoir vivre, et tu l’as fais. C’est plutôt une réaction normale. » oui. Oui je l'avais dit. Mais non, ce n'était pas uniquement pour ma survie. Il y avait autre chose. Autre chose de plus... Sombre, qui m'y avait poussé. Si j'avais été forte, comme elle venait de l'affirmer, j'aurai simplement résisté, jusqu'au bout. Jusqu'à la fin. Jusqu'à ce que mon corps ne m'abandonne à son tour, et me laisse partir. Non. J'avais choisi la voix la plus facile. La voix qui mettrait un terme à mes maux. Et celle qui me permettrait d'accomplir mes plus noires pulsions. « Je l'ai pas fait pour pouvoir vivre. Je l'ai fait parce que dans un coin de ma tête, il y avait toujours cette voix qui me disait que c'était quelque chose de délectable. Cette entité affamée, qui avait déjà goûté au meurtre, dans l'arène. Elle en redemandait. Du sang, toujours plus de sang. » le goût du sang. C'était quelque chose d'inexplicable. Sa vue m'avait autrefois révulsée, son odeur m'avait donné la nausée, son toucher m'avait fait frissonner de dégoût, et j'avais toujours fait en sorte d'éviter d'y avoir affaire. Le plus possible en tout cas. Et aujourd'hui, c'était comme si mon corps et mon esprit en réclamaient. Encore et encore. Comme si j'avais besoin de le voir couler à flots, pour me sentir bien, pour me sentir vivante. Et si elle continuait comme ça, c'était son sang qui viendrait étancher ma soif, ce soir. « C’est pas ta faute, c’est la leur…» encore des conclusions hâtives. Elle pensait toujours mieux savoir que les autres. Soit. Je haussais les épaules, affichant une expression neutre et désintéressée. Cette conversation n'avait déjà que trop duré. J'y aurais bien mis un terme tout de suite, mais il y avait toujours cette étrange sensation au fond de moi, qui m'interdisait de lui faire du mal. C'était comme un désagréable picotement dans un coin de mon crâne. Cette sensation, elle était toujours là, mais cette fois, elle était beaucoup plus présente. Vous connaissez la sensation du moustique qui vient vous voler dans l'oreille, alors que vous tentez de trouver le sommeil ? C'était pareil. Un bourdonnement incessant. Un écho de l'ancienne Harper. Un écho du passé. « Et alors ? Le résultat est le même au final. Leur faute. Ta faute. Ma faute. Qui est le réel coupable de l'histoire ? Celle des bourreaux ? Celle de la menteuse ? Celle de la traitresse ? C'est cette dernière qui a accomplit des horreurs. Qui a tué de braves soldats. Qui s'est amusée en appuyant sur la détente. Pas les autres. » je sifflais d'une voix rauque. J'étais énervée à cause de ce bourdonnement. Et à cause de la présence de Miléna. Contrariée, serait peut-être plus juste. Si j'étais réellement énervée, j'aurai sans aucun doute déjà appuyé sur la détente.
Je fixais son dos. Il serait tellement, tellement facile de presser la gâchette. De mettre fin à son existence, et de me débarrasser une bonne fois pour toute de ce pot de colle. Elle ne le voyait pas, mais je devais réunir toute ma concentration pour empêcher mes mains de trembler. Le bourdonnement se faisait de plus en plus insistant, et ça me donnait mal à la tête. Inconsciemment, je savais ce que c'était, et ce que ça essayait de faire. C'était elle, Kathleen et ses bons sentiments, qui essayait de m'empêcher de commettre l'irréparable. Elle était toujours là, tapie dans un coin de ma tête. Mais elle ne réussirait pas à faire quoi que ce soit, j'étais plus forte qu'elle. Miléna se retourna, et s'approcha de nouveau de moi. Merde, mon occasion de l'abattre dans le dos était finalement perdue. Dans un haussement d'épaules, elle commença à me parler. « Allez, vas-y, tue moi, tire moi dessus qu'on en finisse. Tue moi et montre moi que Kathleen est réellement morte. Montre moi qu'ils ont gagné. » je lâchais une légère grimace, tandis qu'un éclair de confusion me traversait l'esprit. Mon mal de crâne venait de redoubler, et je m'entendis juste dire : « Arrête ça Miléna ! » sans même avoir demandé ces paroles. J'étais comme perdue, comme une enfant à qui on demandait de choisir entre ses deux jouets préférés. D'un côté, je voulais tirer, que tout cela ne soit terminé, et de l'autre il y avait les remords de mon attitude qui commençaient à me ronger. Putain Kathleen, arrête ça, tu vas réussir à nous faire reprendre. « Allez, tue moi ! » elle s'était encore rapprochée. Le canon de mon arme n'était plus qu'à quelques centimètres de sa boîte crânienne. Je n'avais qu'à presser un peu plus la détente, et tout serait terminé. Pourtant... Pourtant, il y avait quelque chose qui m'en empêchait. Tout au fond de moi. Comme si quelqu'un se battait pour m'empêcher d'aller jusqu'au bout. Je ne la lâchais pas du regard, ainsi elle pourrait constater toute l'étendue de ma folie dans mes yeux. Si ce n'était déjà fait. En proie à une lutte intérieure, mes mains avaient commencé à trembler, tandis que je serrais tellement fort mon arme, que mes jointures étaient blanches. Le bout de mes doigts me picotaient de manière assez désagréable, sans doute à cause du sang qui n'arrivait plus jusqu'à eux. Je ne pouvais me résoudre à tirer. Putain, je l'avais déjà fait. Tuer un compagnon d'arme, ce n'était pas si terrible. Pas tout de suite. J'enclenchais un mouvement de bras, pointant brusquement mon arme un peu plus bas, commençant déjà à presser mon doigt sur la détente. Un bruit sourd résonna dans le hangar, tandis que mon arme se retrouva par terre, un peu plus loin. Je relevais les yeux vers Miléna, m'attendant à trouver une expression choquée sur son visage. Et ce fut avec grande satisfaction que je la découvris. J'en avais assez de ce petit jeu, il était temps d'y mettre un terme. Elle l'avait dit, si on se battait, l'une de nous aurait le dessus, et ça ne sera pas moi. Un sourire mauvais s'étira sur mes lèvres, tandis que je lançais plusieurs attaques de poings, aisément arrêtés par la militaire. « Allez ! Tu attends quoi ? » je crachais soudainement, non sans cesser mes attaques. J'enchainais, sans trop forcer, plus pour l'amusement que pour le combat réel. Un rire sec s'échappa de ma gorge, tandis que je n'étais qu'à quelques centimètres d'elle. « Fais moi regretter tout ce que j'ai dit. Allez, je sais que tu en meurs d'envie. » un simple murmure tandis que j'ouvrais grand les bras, comme si je m'apprêtais à la laisser faire. J'adorais ça, la provoquer. Je léchais le sang sur ma lèvre, récolté à cause d'un coup quelconque, sans arrêter de sourire. « Mais que sache que si tu me ramène là-bas, je resterai une menace. Tant pour le district que pour les autres. Pour toi ou ta gamine. » je continuais, espérant bien la faire bouger un peu. Et le résultat ne se fit pas attendre. Je ne voulais pas rentrer. Plus jamais. |
| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Jeu 6 Déc - 15:55 | |
| Oui je voulais la choquer et oui la qualifier de cinglée je savais que ça pouvait le faire. Parce que ce que je voulais prouver, oui ce que je voulais prouver c’était qu’elle avait tort, et je voulais me prouver à moi-même que tout était pas perdu, qu’elle était pas juste devenue cette fille froide et sans sentiment apparent, qu’il n’y avait que ça, parce que la jeune fille que j’avais connue méritait tellement plus que ce genre de fin, elle méritait tellement plus que d’être le jouet du capitole, elle qui l’avait déjà été par le passé. Les jeux, les jeux l’avaient rendue instable, et alors ? Elle serait pas la première personne ni la dernière à se construire une vie malgré tout. Et c’était ce que je souhaitais pour elle, qu’elle se construise la vie qu’elle méritait. « Dans ce cas elle n'avait qu'à nous laisser dans nos cercueils ! Putain, on joue pas avec les vies des autres comme ça ! On est pas des jouets ! On est pas ses jouets ! En nous laissant à nos places respectives, elle aurait même pas eu besoin de déployer des ressources pour nous ! Et tout le monde en serait ressorti gagnant ! » Elle pensait réellement ça ? Elle pensait réellement que c’était rien, la vie ? Quand j’avais cru mourir la bas au capitole quelques mois auparavant je m’étais rendue compte à quel point je voulais vivre, et a quel point je m’y accrochais à cette putain de vie. Personne n’a envie de mourir. C’est pour ça que ces gamins se battent lorsqu’ils sont jeté chaque année dans l’arène, c’est pour ça qu’ils se battent plutôt que d’abandonner et de se laisser abattre pour ne pas vivre toutes ces horreurs. Parce qu’ils ont envie de vivre. C’est pour ça et seulement pour ça. Et Kathleen s’était battue comme une folle pour survivre, alors elle ne me ferait pas croire que la vie elle la souhaitait un peu. Au fond d’elle elle voulait vivre, et moi je voulais lui ouvrir les yeux là-dessus. J’avais secoué la tête. « Je sais que tu le pense pas… Je sais que tu le pense pas au fond de toi… Je t’ai vu lutter, d’abord dans l’arène pour ta propre vie, puis au treize pour te reconstruire. Je sais que t’es comme tout le monde, et que quand t’as le choix tu choisis de vivre. » N’était-ce pas pour ça d’ailleurs qu’elle avait été prête à tuer, à tuer pour pouvoir vivre une journée de plus ? Elle avait tué, et pas qu’une fois, elle avait tué et pas qu’une fois pour survivre. Et aujourd’hui encore elle avait accepté de porter cet uniforme pour sauver sa peau. Pas par conviction, je le savais. « Sans doute que ça n'a effectivement servit à rien. Cette conversation, tu l'as eue avec elle, pas avec moi. » Elles étaient les même personnes, elle se donnait peut être des grands airs de fille trahie, une fille dans laquelle tout ce qui était bon était mort, mais je savais que c’était faux. Parce que si ça avait été faux elle m’aurait déjà abattue, parce que j’étais l’ennemie, et parce que c’était les ordres. Et si ma mission était de la ramener, la sienne était sans contexte de me tuer comme tout rebelle. On la féliciterait pour ça, elle autrefois sauvée par le treize, si elle ramenait la tête de l’un de ses membres. Mais elle ne l’avait pas fait. Elle ne m’avait pas abattue alors qu’elle en aurait eu l’occasion. « Très bien, alors si tu trouve à ce point que ta vie vaut rien, et si t’es persuadée que tu serais bien mieux morte, pourquoi tu porte cet uniforme, pourquoi tu joues ce rôle, celui qu’il attendent de toi alors que je sais que tu vaux bien mieux que ça ? Pourquoi tu le fait si ce n’est par peur qu’ils te collent une balle dans la tête dans le cas contraire ? Ca serait rapide, comme on se débarrasse d’un animal devenu trop vieux. On a toutes les deux déjà vue ça. Tu souffrirais pas et tu aurais enfin ce que tu veux. » Je tentais pas de la pousser à ça, non certainement pas, bien au contraire, je voulais qu’elle se rende compte, qu’elle se rende compte que c’était faux et que c’était pas elle.
Mais ce qu’elle m’avait dit après, oui ce qu’elle m’avait dit après m’avait réellement touché. Parce que je ne voulais pas le croire mais si je m’étais vraiment écoutée, si j’avais écouté ce que ma raison me disait et pas ce que mon allégeance au district treize et à sa présidente me faisaient dire, je savais au fond. Je savais que c’était possible, je savais que c’était déjà arrivé et je savais que Coin était prête à sacrifier des hommes sans lever le petit doigt si ça pouvait l’aider dans son but de mettre à terre le Capitole et Snow par la même occasion. Je le savais au fond et je l’avais toujours su. Seulement ça ne m’avait jamais dérangée, ça ne m’avait jamais atteinte parce que je m’en foutais, ça n’avait jamais touché personne que j’ai apprécié, personne que j’ai aimé. Mais là c’était différent, j’aimais Kathleen de tout mon cœur, plus que j’aurais pu penser aimer un jour cette gamine têtue et rebelle. Mais je ne voulais pas, je ne voulais pas croire ça. Mon allégeance allait au treize. « Tu aimerais le croire... Que je me trompe. Mais toi comme moi, savons que c'est tout à fait le genre de Coin. Au pire... » Non, je voulais croire qu’elle n’aurait jamais fait ça sans que l’unité en question soit mise au courant. Je voulais croire que c’était impossible. J’avais froncé les sourcils, au pire quoi ? Elle avait relevé les yeux vers moi, comme me jaugeant, mais je n’avait pas peur, que cherchait-elle à prouver ? « Au pire demande à ton cher Raven. S'il y a quelqu'un qui devait être au courant, c'est bien lui. » J’avais secoué la tête. Elle pouvait me faire douter du treize, elle pouvait me faire douter de la présidente Coin, mais jamais, jamais elle me ferait douter de Raven. Parce qu’elle ne le connaissait pas, alors que moi si. Et je savais qu’il aurait été incapable de me cacher une chose pareille. Il n’aurait pas laissé partir Kathleen vers une mort absolue sans rien dire alors qu’il savait ce qu’elle représentait pour moi et à quel point je me sentais responsable d’elle. « Tu vois Kathleen, t’as beau essayer de me faire croire que tu connais mon district mieux que je ne le connais, t’as beau essayer de faire croire que tu sais de quoi la présidente Coin et capable mieux que moi le sais, mais si il y a quelque chose que tu me feras jamais croire même si tu essayais toute ta vie, c’est de croire que tu connais Raven mieux que moi je le connais. » Et le pire c’est que Raven n’avait rien à faire dans cette conversation, elle le savait comme moi. Non elle se servait de lui ou plutôt de ce qu’il représentait pour moi pour me blesser, parce qu’au fond me blesser c’était ce qu’elle semblait bien décidée à réussir à faire. Il faudrait qu’elle s’y prenne autrement. Certainement pas en attaquant la seule personne en qui j’avais une confiance aveugle. « C'est comme si tout ce que j'avais dit pendant un an n'avait servit à rien. Cette seconde chance, j'en ai jamais voulu. Et tu le sais très bien. S'il n'y avait pas eu les autres... Ils avaient besoin de moi. Je ne pouvais pas laisser Catalina. Ou Billie. Ou même toi. Je n'en avais pas le droit. Mais maintenant, je suis morte pour eux. Je ne suis plus rien. » Ca me faisait mal, elle n’imaginait pas comment chacun de ses mots me faisait mal. Cette seconde chance elle l’avait peut être pas voulu, mais on la lui avait offerte. On lui avait offert la vie putain qu’elle arrête de faire sa gamine gâtée. La vie c’est une cadeau qui se refuse pas. « T’es pas morte pour moi. » Je l’avais regardé dans les yeux, j’avais pas détourné le regard. Parce que je voulais qu’elle sache que je pensais chacune de mes paroles. Elle était pas morte pour moi. Et c’est pour ça que maintenant que je le savais je serais incapable de revenir sans la ramener avec moi, et je serais incapable d’abandonner avant d’avoir la certitude que je ne pourrais pas ramener la Kathleen que j’avais connue. « C'est terminé pour moi. » Elle avait arraché ses plaques de son cou, avant de mes les jeter au pied. Pourquoi les avait-elle gardées, parce qu’au fond ça voulait dire que ça signifiait encore quelque chose, ou parce qu’elle voulait juste pouvoir un jour avoir la satisfaction de mes les jeter au pied ? Quoi qu’il en soit, je m’étais baissée pour les ramasser, et les faisant tourner dans ma main j’avais fini par les ranger dans ma poche. Parce que je voulais croire qu’un jour elle en aurait besoin.
« Tu m'en voudras pas si je tente ma chance quand même. » J’avais laissé échapper un rire et j’avais haussé les épaules. Fait comme tu le sens, voila ce que ça voulait dire. J’allais pas me laisser atteindre par ce genre de provocation. Elle savait comme moi que j’étais capable de la ramener. Surtout quand on savait que c’était pas des vraies balles que mon arme contenait, mais bien des fléchettes capables d’endormir un éléphant. J’aurais voulu, j’aurais voulu qu’elle soit capable de comprendre qu’en aucun cas ça n’avait été ma volonté de la laisser tomber. Mais bon sang elle aurait fait quoi à ma place ? J’aurais même pas été capable d’aller chercher, j’aurais même pas été capable d’affronter ses geôliers surement surentrainés du capitole. Et surtout le choix de mettre ma vie en jeu ne m’appartenait plus, plus alors que c’était pas seulement ma vie que j’aurais mise en jeux. « Dommage effectivement. Elle aurait sûrement apprécié le geste. Cela dit, tu peux toujours essayer, mais elle ne reviendra plus. » Il n’y avait rien à répondre, rien parce qu’elle était persuadée qu’elle avait raison et moi j’étais persuadée qu’elle se trompait, et on se basait pas sur des faits, seulement sur des certitudes au fond de nos tripes. On ne convainc pas quelqu’un avec nos tripes. Seul le futur nous dirais qui avait raison. « Une chance d'être encore en vie ? » Je soutenais son regard. J’avais l’impression que nous serions obligé d’avoir cette discussion jusqu’à la fin de nos jour. Et bien tant pis, j’étais prêt à passer ma vie à lui rappeler à quel point la sienne était importante, et pas seulement que pour moi. « Tu sais pourquoi elle tenait bon ? Pourquoi elle essayait de garder la tête hors de l'eau, malgré cette chose qui la rongeait de l'intérieur ? Pour eux. Pour les gens auxquels elle tenait un temps soit peu. Pour les gens qui comptaient sur elle. Tu peux même considérer faire partie de ces gens là. » Si elle savait, si elle savait que ça me touchait, que ça m’ébranlait bien plus que toutes les saloperies qu’elle pouvait me balancer au visage. Y’avait pas beaucoup de genre qui comptaient sur mon, et qui tenaient à moi. « Et ils sont toujours là. Et ils ont toujours besoin de toi. » Et après tout, qui ne vit pas, qui ne supporte pas la réalité de notre vie à tous et de ce régime, de cette guerre, si ce n’est pour les gens auquel il tient, les gens pour qui ils seraient prêt à donner leur vie. Et si c’était ce dont elle avait besoin pour se raccrocher à la vie tant pis, tant pis si je pensais que c’était faux, si je pensais qu’elle avait une raison de pas gâcher sa vie en faisant ce qu’elle faisait en ce moment autre que les gens qui tenaient à elle. Tant pis si c’était tout ce qui comptait pour elle. « Tu crois qu’il vont réagir comment quand on leur dira que tu es en vie ? Qu’il auront pas honte de toi ? Parce que je te ferais pas le privilège de leur cacher ça, tu le mérites pas, tu le mérites plus. » Plus pour le moment du moins, mais j’étais persuadée que ça pouvait encore changer. « Je sais pas... Au moins faire semblant de chercher ? » Je ne pouvais pas répondre à ça. Parce que je pouvais dire tout ce que je voulais, j’étais encore mise à pied à l’époque ou Kathleen avait disparu, et si je pouvais demander à Raven, lui poser les questions qui me brulaient la langue, je n’avais pas accès au déroulement des missions. La seule chose que j’avais lu, c’était ce qui était écrit dans le rapport, le rapport fait par le seul survivant. Qui disait bien les avoir vus, les avoir vu tous les achever d’une balle. Comment, comment est-ce que j’aurais pu savoir que c’était faux ? « Tu vois, on en revient à ce que je disais tout à l'heure. Les pions, et les pièces importantes de l'échiquier. Toi, quand ta mission a échoué, ils ont dit que tu étais morte. Et pourtant... Tes deux chéris n'ont pas baissé les bras. Pas tant de voir ton cadavre, ou de te retrouver vivante. En un rien de temps ils ont convaincu Coin de les laisser partir à ta recherche. Et, miracle, tu étais en vie. Dans un triste état, certes, mais en vie. » C’était différent, elle ne pouvait pas comparer deux choses qui n’avaient rien à voir. Raven et Cray n’avaient sus que je n’étais pas morte que grâce à une informatrice au capitole. Sans ça ils auraient acceptés, ils auraient acceptés pour ce que c’est tout ce qu’on peut faire dans ce genre de situation. « Kathleen je… » Elle m’avait coupé la parole ne me laissant pas terminer. « Comme quoi, être une Miléna couche toi là n'a pas que des désavantages. Un coup de battement de cils, et les voilà en train de ramper à tes pieds comme des toutous en manque d'affection. Tu les as bien remerciés, j'espère, pas qu'ils aient fait tout ça pour rien. » Ca c’était cruel, cruel infondé, et inutile, ça ne faisait rien avancer. Non ce qu’elle venait de dire, elle le faisait juste dans le simple but de me blesser, de ma faire mal comme elle semblait estimer que je lui en avais fait. C’était petit, c’était minable, c’était pathétique, ça l’aurait été si elle avait une seule seconde conscience de quoi elle parlait, et alors qu’elle n’en avait pas conscience ça le devenait encore plus. Alors c’était ça ? Elle allait me faire face et me balancer les pires saloperies qu’elle pouvait trouver au visage en espérant quoi, que j’allais pleurer, partir en courant ? Si c’était ça elle était stupide. Bien sur que ça me faisait mal, mais il était pas question qu’elle le voit. Ne répondant pas j’avais attendu qu’elle finisse, puisqu’elle semblait si désireuse de rajouter une couche de plus. « Enfin, vu que t'as eu un bébé, je suppose que vous avez dû bien vous amuser. » J’avais fermé les yeux et secoué la tête, avant de les rouvrir et de porter ce regard sur elle. Un regard qui sans que je le veuille était rempli de déception, de tristesse, mais surtout de déception. « Alors c’est ça ? Tu vas juste rester là et me balancer les trucs les plus méchants que tu trouveras, en espérant que ça fait mal ? » Elle réussirait pas, pas comme ça. Parce que ses paroles sonnaient presque comme une plainte, comme du désespoir. Elle ne pourrait jamais me blesser avec ses paroles comme Hunter en était capable. Lui en était capable, elle non. « Parce que ty arriveras pas, on est déjà passé avant toi. » Et on avait même mis la barre très haut. Si ce que disait Kathleen, parvenait à me faire mal, c’était juste parce que contrairement à Hunter je l’avais aimée, et je savais que le contraire avait été réciproque.
« Tu peux ne pas le croire, pourtant il te faudra bien affronter cette vérité. La vérité de cette petite fille qui s'est transformée en bête, pour se délivrer de la douleur d'être une humaine. » Ce qu’elle disait était atroce. Ce qu’elle disait me laisser sans voix. Mais malgré tout je voulais croire que c’était faux. Tout le monde a des sentiments, et surtout elle. Ce n’étais qu’une façade, une façade qu’elle avait construite de toute pièce, et si elle voulait que tout le monde la voit comme ça, c’était pour éviter de souffrir. Je savais ce que c’était qu’avoir l’impression d’être un monstre, de douter, d’avoir la certitude d’avoir une partie sombre en soit, et de se demander a quel point cette partie sombre était importante et à quel point elle pouvait écraser tout le reste dans certaines situations. Mais qu’est ce que je pouvais dire ? Que je savais ce qu’elle ressentait, que je la comprenais ? Elle clamerait haut et fort que c’était différent, c’était tout ce qu’elle ferait, ça servait à rien d’essayer de la raisonner, pas tant qu’elle était encore complètement sous leur emprise. « Je l'ai pas fait pour pouvoir vivre. Je l'ai fait parce que dans un coin de ma tête, il y avait toujours cette voix qui me disait que c'était quelque chose de délectable. Cette entité affamée, qui avait déjà goûté au meurtre, dans l'arène. Elle en redemandait. Du sang, toujours plus de sang. » J’avais soutenu son regard. Cette fois ci je ne voulais pas qu’elle pense que j’avais honte d’elle ou que j’étais déçue. Parce que c’était pas le cas. Je n’étais certainement pas déçue par elle parce qu’à plusieurs reprises elle avait pris plaisir à tuer. Parce que j’avais déjà pris plaisir à faire couler le sang moi aussi, et je m’en souvenais parfaitement. « Avoir fait des choses atroces fait pas de toi un monstre. S’être délecté de les faire non plus. Tu as peut être une partie de toi qui est mauvaise. Je vais pas te dire le contraire. Mais moi aussi. Et ça veut pas pour autant dire que c’était que ça qui te définit. C’est pas ça qui fait de toi une mauvaise personne. » C’était tout, tout ce qu’elle aurait pu tenter de la convaincre tant qu’elle continuait à se braquer et à me repousser comme elle le faisait. Parce que j’étais fatiguée de me battre. Je savais en venant ici que ça serait dur pour moi. J’avais pas imaginé que ça le serait à ce point. « Et alors ? Le résultat est le même au final. Leur faute. Ta faute. Ma faute. Qui est le réel coupable de l'histoire ? Celle des bourreaux ? Celle de la menteuse ? Celle de la traitresse ? C'est cette dernière qui a accomplit des horreurs. Qui a tué de braves soldats. Qui s'est amusée en appuyant sur la détente. Pas les autres. » Et alors, et alors si c’était vrai ? Est-ce que c’était censé me faire peur ? Est-ce que c’était sa technique pour me dégouter et m’éloigner d’elle pour que j’abandonne mon idée de la ramener au treize ? Ca marcherait pas.
Et pourtant je lui avais laissé le choix, je m’étais éloignée, et la regardant en face je lui avait demandé de me tuer. Je lui avait laissé le choix, le choix d’en finir avec moi ma stupide envie de la protéger, d’en finir avec le district 13 et tout ce qui pouvait l’y rattacher. Elle hésitait, je voyais sa main trembler, je pouvais la voir. « Arrête ça Miléna ! » Je m’étais approchée, si prêt d’elle qu’en faisant un pas elle aurait pu coller le canon de son arme sur mon front et je lui avais redemandé de me tuer. Elle tremblait, elle luttait, je le voyais qu’elle luttait. Elle luttait pour reprendre le dessus, l’ancienne Kathleen. Je savais, je savais que tout était pas perdu pour elle. Elle me tuerait pas, si j’en avais douté maintenant j’en avais la certitude. Elle était pas encore assez perdue pour le faire, elle me tuerait pas. Je n’étais pas la seule à continuer de me battre pour ce qu’elle avait représenté pour moi, l’ancienne Kathleen était toujours là elle aussi, et elle continuait de se battre, elle aussi. Je l’avais vu, baisser le bras vers ma cuisse, et là je savais qu’elle allait le faire, je savais qu’elle allait tirer, elle était trop faible pour me tuer mais la solution de facilité elle pouvait la choisir. Attrapant son bras je lui avais donné un coup sec dedans, faisant partir l’arme loin de nous, emportant sa détonation et sa balle avec elle. Un coup de feu, elle avait tiré un coup de feu. Ca allait alerter les gens du coin je le savais, dans quelques minutes cet endroit allait grouiller de pacificateurs, je n’avais plus beaucoup de temps. Elle se mit à frapper, frapper cherchant à me toucher, cherchant à me blesser, et arrêtant ses coups je ne pu m’empêcher de penser qu’elle avait progressé. Mais pas assez, réellement pas assez pour avoir une chance de prendre le dessus sur moi, pas maintenant qu’elle n’avait plus d’arme à feu. « Allez ! Tu attends quoi ? Fais moi regretter tout ce que j'ai dit. Allez, je sais que tu en meurs d'envie. » Qu’est ce qu’elle cherchait à faire, a me faire faire ? La blesser, la tuer, pour me prouver à moi aussi que plus rien ne nous rattachait l’une à l’autre ? Non, je ne la tuerais pas. Elle s’était arrêter de frapper quelques instant pour ouvrir les bras. « Mais que sache que si tu me ramène là-bas, je resterai une menace. Tant pour le district que pour les autres. Pour toi ou ta gamine. » Elle croyait qu’elle était perdue, elle croyait si profondément qu’elle était perdue alors que je savais que c’était faux. Mais cet endroit allait grouiller de pacificateur dans quelques instant, j’avais pas le temps de bavasser avec elle, j’avais plus le temps et plus la force. J’étais ici pour la ramener au treize, pas pour penser aux conséquences. Elle avait attaqué, elle avait attaqué une fois de plus, me frappant comme si elle espérait ainsi que je réagirais plus. Un coup de poing dans le ventre que je n’avais pas anticipé. Un seul, au second j’avais attrapé son bras et j’avais serré ma main autour, contractant mes muscles au maximum. Mon regard avait croisé le sien. « Si je fais ça, si je fais tout ça Kathleen c’est parce que je tiens à toi. » Retournant son bras de façon a pouvoir frapper, j’avais abattu le tranchant de ma main de toutes mes forces sur son coude, le pliant dans le mauvais sens. Un cri, un cri s’était échappé de sa gorge, un cri qui me brisait le cœur et me foutait des frissons. Mais j’avais continué, j’avais continué et la faisant tourner autour de son bras je l’avais mise a terre. Je savais qu’elle avait mal, je savais à quel point une fracture du coude faisait souffrir, je le savais. Mais je ne pouvais pas y penser, parce que je devais être forte, alors que sa détresse me donnait envie de pleurer, je devais être forte parce que c’était pour elle que je la ramenais au treize, et parce que j’y croyais dur comme fer. Sortant mon pistolet que j’avais jusqu’à la gardé à ma ceinture, je l’avais pointé vers elle. « Parce que je tiens à toi Kath. J’en ai rien a foutre que tu veuille pas y croire. Je fais ça parce que je tiens à toi. » Je ne voulais pas tirer la fléchette tout de suite, je ne voulais pas l’endormir, parce que je tenais à voir les émotions que son visage pouvait renvoyer, j’avais besoin de garder son regard dans le mien, et tant pis si tout ce que j’y voyais était de la haine à mon égard, je pouvais faire avec.
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| | | Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Sam 8 Déc - 21:24 | |
| J'avais beau lui expliquer encore et encore que je n'avais pas voulu de seconde chance... Mais elle ne semblait pas comprendre. Comme si son esprit était obstrué par sa foi aveugle envers le district qu'elle servait. Avait-elle seulement pensé aux gens qui étaient à l'extérieur ? Aux proches des tributs ? Après l'annonce du treize, certains devaient espérer pour leur fils, leur frère, leur fille ou leur sœur. Pourquoi avait-il fallu que moi ? Une pauvre orpheline sans le moindre intérêt, je me retrouve à la place de quelqu'un qui aurait été plus utile que moi, et plus attendu ? C'était injuste. « Je sais que tu le pense pas… Je sais que tu le pense pas au fond de toi… Je t’ai vu lutter, d’abord dans l’arène pour ta propre vie, puis au treize pour te reconstruire. Je sais que t’es comme tout le monde, et que quand t’as le choix tu choisis de vivre. » non. Non, elle n'en savait foutrement rien. Je relevais des yeux méprisants vers elle. « Encore une fois, tu crois savoir. Mais tu n'as aucune idée de à quel point tu te trompe. Tu ne me connais pas. » sifflais-je d'une voix glaciale. Qu'elle arrête de se prendre pour ma mère. Elle ne me connaissait pas aussi bien qu'elle le prétendait. Moi même, je ne savais pas qui j'étais réellement, alors il n'y avait aucune chance pour qu'elle puisse le faire. Et qu'elle n'essaie pas de me dire le contraire. « Très bien, alors si tu trouve à ce point que ta vie vaut rien, et si t’es persuadée que tu serais bien mieux morte, pourquoi tu porte cet uniforme, pourquoi tu joues ce rôle, celui qu’il attendent de toi alors que je sais que tu vaux bien mieux que ça ? Pourquoi tu le fait si ce n’est par peur qu’ils te collent une balle dans la tête dans le cas contraire ? Ca serait rapide, comme on se débarrasse d’un animal devenu trop vieux. On a toutes les deux déjà vue ça. Tu souffrirais pas et tu aurais enfin ce que tu veux. » je soupirais en serrant les poings. Bien sûr, elle croyait tout savoir, comme d'habitude. Comme si elle était dans ma tête, comme si elle savait exactement à quoi je pensais, comme si elle me connaissait réellement. Mais elle n'était pas moi. Et elle ne le serait jamais. Comment pouvait-elle seulement imaginer m'imposer sa volonté ? Comme si elle devait choisir pour moi, si je méritais de vivre, ou de mourir. J'avais accepté ma mort, il y a bien longtemps de cela. J'avais accepté mon sort, mais les autres continuaient de décider pour moi, encore et toujours. Comme si... Comme si j'étais toujours une fillette âgée de neuf ans. Je tremblais de plus en plus, de rage, de colère, de tout ce que vous voulez. Mais quand, ô bon Dieu quand, aurais-je la paix ? Je pensais avoir retrouvé un semblant d'équilibre en acceptant l'offre du Capitole, après environ cinq mois passés loin du district treize. J'avais retrouvé une certaine stabilité, et c'était bien plus que je ne pouvais un jour l'espérer. Si je voulais, je pouvais même aider les habitants du district. J'en avais les moyens. J'en avais la possibilité. Seulement, j'avais besoin de temps. Mais encore une fois, le sort semblait contre moi. On venait de décider à ma place, de ce qui était bon ou mauvais, pour moi. « Parce que... Parce que tu crois que je ne l'ai pas attendue, cette balle dans la tête ? Parce que tu crois que je ne les ai pas implorés ? Peux-tu simplement imaginer, à quel point je les ai suppliés de mettre fin à leurs jeux sordides ? » ma voix commençait à trembler. Je sentais même une bouffée de chaleur monter en moi, un accès de colère. Je le sentais arriver. Ma vision se brouillait d'elle même, et je savais ce que c'était. Des larmes qui me montaient aux yeux et qui menaçaient de couler à flot le long de mes joues, à la simple évocation de ces souvenirs douloureux. Je m'éclaircis la voix dans un léger raclement de gorge, avant de reprendre. « Et ça... » je tirais sur l'uniforme de Pacificateur, pour le fameux rôle que je jouait. « Ça, c'est la seule chose qui ai réussi à y mettre un terme. Oh oui, maintenant que j'ai une arme je pourrai le faire moi-même... » j'imitais un revolver avec mes doigts, avant de venir les coller sur ma tempe, histoire de mimer le geste, bien qu'elle comprenne où je voulais en venir. Une balle dans la tête, et c'était terminé. J'imitais le son de la détonation avec ma bouche, tandis que je faisais semblant de tirer avec ma main. « Mais je suis bien trop lâche pour le faire. » alors j'attends qu'une occasion se présente, pour que quelqu'un le fasse à ma place. Une occasion comme aujourd'hui. Une occasion, qui s'appelait Miléna. Elle pourrait le faire. Du moins je l'espérait.
La faire douter... De son district, de son amoureux transis... Peu importait. Je voulais surtout l'agacer. L'énerver. Et pour ça, j'allais juste me contenter de lui dire ce qui me passait pas la tête. Elle ne voulait toujours pas me croire à propos de Coin, ou du moins faisait-elle semblant de me croire. Mais j'étais persuadée qu'à peine rentrée au treize, elle filerait vérifier les rapports de mission. « Tu vois Kathleen, t’as beau essayer de me faire croire que tu connais mon district mieux que je ne le connais, t’as beau essayer de faire croire que tu sais de quoi la présidente Coin et capable mieux que moi le sais, mais si il y a quelque chose que tu me feras jamais croire même si tu essayais toute ta vie, c’est de croire que tu connais Raven mieux que moi je le connais. » je ricanais un court instant. Comme c'était mignon. Je haussais les épaules, en commençant d'une voix doucereuse. « Oh je vois. La confiance aveugle... C'est tellement touchant d'avoir confiance en ses partenaires. Et ça fait tellement mal, quand ils nous poignardent dans le dos, en nous abandonnant à notre triste sort. » je sifflais sèchement sur la fin, faisant bien entendu référence à mon propre abandon. J'allais lui mettre sur la conscience jusqu'à la fin. Que ce soit sa fin, ou la mienne. Maintenant, elle devait affronter l’odieux résultat de sa trahison, et faire face à la mienne. « T’es pas morte pour moi. » Je soutenais son regard, le mien restant incroyablement froid et stoïque. Je lui jetais mes plaques du treize aux pieds, histoire de lui signifier que c'était terminé. Que j'étais partie, et que jamais plus, elle ne pourrait me récupérer. Pourtant, elle les ramassa, ce qui me fit soupirer d'exaspération. Qu'est-ce qu'elle comptait en faire ? Me les rendre quand je serai de nouveau sur le bon chemin ? « Crois moi... Ce n'est plus qu'une question de temps. » grinçais-je tout bas. Je ne la laisserai pas me ramener là-bas. Oh ça non. Si j'arrivais à mes fins, il y aurait une morte d'ici quelques instants. Ca ne marcherait pas. Putain, ça ne marcherait pas. Elle ne me ferait pas regretter d'avoir dit toute ces choses, d'avoir abandonné le combat. Non, elle n'y arriverait pas. « Et ils sont toujours là. Et ils ont toujours besoin de toi. » qu'elle arrête de parler d'eux. J'en avais assez entendu. Je ne voulais plus entendre parler d'eux. Jamais. Jamais. Ils devaient m'oublier, comme moi je l'avais fait. Comme moi j'essayais de le faire. C'était de leur faute, ils me rendaient faible. Ils m'empêchaient d'être une personne forte. Depuis toujours. Rien ne serait arrivé, si je n'avais pas eu à veiller sur les autres. « Non ! Non ils n'ont plus besoin de moi ! » je crachais amèrement. J'ai tout fait pour eux, tout ! Tout pour qu'ils n'aient plus besoin de moi, et de mon assistance. Elle n'avait pas le droit de dire ça, qu'ils avaient besoin de moi. Moi, je n'avais plus besoin d'eux. Je n'avais pas besoin d'avoir de faiblesses comme eux. Je n'en voulais pas. « Tu crois qu’il vont réagir comment quand on leur dira que tu es en vie ? Qu’il auront pas honte de toi ? Parce que je te ferais pas le privilège de leur cacher ça, tu le mérites pas, tu le mérites plus. » ils ne réagiront pas. Ils ne réagiront pas tout simplement parce que personne ne leur dira que je suis toujours en vie. Je ne laisserai pas ça arriver. Que ce soit aujourd'hui ou demain, je ne laisserai pas ça se produire. Qu'importe la manière dont je m'y prendrai, ils ne devront jamais savoir. Je serrais les dents et fronçait les sourcils. Je devais jouer la carte de l'indifférence, sinon elle penserait qu'elle avait gagné. Ce qui était loin d'être le cas. « Dis leur. J'en ai rien à foutre. J'en ai marre de toujours penser aux autres. Il est temps d'être un peu égoïste, et de penser à moi pour une fois. » Oui, penser à moi. Même si j'agissais de la pire manière du monde, je méritais d'être égoïste. Plus que les autres. Depuis toute petite, pas un seul instant, je n'ai été égoïste. Pas une seule fois. J'ai toujours été la gentille fille qui aidait son prochain, qui prenait soin de son frère, qui participait activement à la rébellion... Tout ça pour les autres. Jamais pour moi.
Et alors qu'elle essayait de me faire croire qu'ils n'avaient rien pu faire, je lui exposait la triste vérité sur l'importance des membres pour le district treize. Lui parlant de la manière chevaleresque dont Cray et Raven s'étaient arrangés pour arriver jusqu'à elle. « Kathleen je… » essaya-t-elle de dire. Cependant, je la coupais en continuant. Je m'étais bien gardée de lui crier un 'la ferme', n'ayant pas envie de reprendre mon histoire par la suite. Je savais que ça la touchait. Plus qu'elle ne pouvait le montrer. « Alors c’est ça ? Tu vas juste rester là et me balancer les trucs les plus méchants que tu trouveras, en espérant que ça fait mal ? » un petit sourire satisfait s'afficha au coin de mes lèvres. « Parce que ty arriveras pas, on est déjà passé avant toi. » je pris une mine déconfite, feignant la déception profonde, affichant presque une mine boudeuse. « Oh quel dommage. » dis-je en faisant semblant d'être déçue. Mais mon petit sourire amusé vint plus ou moins casser cet effet. Elle voulait me faire croire que ça ne la touchait pas plus que ça, mais elle faisait une bien piètre menteuse. Dans le fond, je la connaissait plus qu'elle ne le pensait. Le fait d'avoir été une loque humaine au treize n'avait pas eu que des désavantages. J'avais eu beaucoup de temps pour observer les gens, et apprendre à connaître les ragots et les potins qui circulaient là-bas. Il était temps de m'en servir maintenant. « Avoir fait des choses atroces fait pas de toi un monstre. S’être délecté de les faire non plus. Tu as peut être une partie de toi qui est mauvaise. Je vais pas te dire le contraire. Mais moi aussi. Et ça veut pas pour autant dire que c’était que ça qui te définit. C’est pas ça qui fait de toi une mauvaise personne. » et blablabla. N'en a-t-elle pas marre, de me faire la morale ? Elle croyait faire quoi ? M'intimider ? Me faire prendre conscience que ce que je faisais était mal ? Oh, mais je savais déjà tout ça. Et je l'avais accepté. J'avais accueilli cette part d'ombre à bras ouverts. J'avais accepté mon mauvais côté depuis bien longtemps. Je roulais des yeux, d'un air exaspéré. Comme lui dire à quel point tout cela n'était pas important ? A quel point je m'en fichais ? Comment simplement, lui faire comprendre que plus rien, pour moi, n'avait d'importance ? « Qui sait. Peut-être que j'en ai envie. Peut-être que j'aime savoir que je suis un putain de monstre. Et tu comptes faire quoi pour remédier à ça ? Me faire un lavage de cerveau pour faire de moi un gentil légume inutile au treize ? » demandais-je en haussant vaguement les épaules, et en insistant sur le terme 'lavage de cerveau'. J'étais consciente du fait qu'elle pensait que c'était ce qu'on m'avait fait subir. Et, ce que j'aimerai découvrir, c'est si elle allait être capable de me faire subir ça à nouveau. En aurait-elle le cœur ? Je savais que si elle me ramenait là-bas, elle ne les laisserait pas me faire subir ce genre de choses. Parce qu'elle avait peur des médecins. Et elle avait peur de ce qu'ils pourraient me faire. Tu es trop sensible, Miléna.
Me battre avec Miléna... Ca semblait si familier. On ne pouvait pas dire que nos relations aient commencé de la manière la plus douce et gentille qui soit. Au début, on ne se supportait pas. L'une comme l'autre, c'était la même chose. Je ne voulais pas d'elle sur mon dos, et elle ne voulait pas de moi dans ses pattes. Pourtant, nous avions été forcées de coopérer. Puis de nous accepter. Je, l'avais acceptée. Pas exactement comme amie, mais plus comme mentor. Comme superviseur. Comme instructrice, tout ce que vous voulez. J'ai même été jusqu'à supplier Raven et Cray de me laisser venir avec eux, lors de son sauvetage au Capitole. Mais là, nous nous battions en vrai. Pas juste pour un entraînement, mais pour décider de mon sort. Au fond de moi, je voulais qu'elle prenne le dessus, qu'elle me fasse mal, qu'elle me fasse regretter la manière dont je l'avais traitée. Il aurait été plus simple de la laisser faire, mais ça aurait été beaucoup moins amusant. J'avais réussi à la toucher une fois, à l'abdomen. Puis j'avais ré-attaqué, mais elle m'avait attrapé le bras. Et merde. « Si je fais ça, si je fais tout ça Kathleen c’est parce que je tiens à toi. » sur ces mots, elle abattit sa main sur mon coude, qui pris un mauvais plis, si l'on pouvait dire. Je sentis mes os se détacher l'un de l'autre, tandis que je lâchais un hurlement de douleur. Je n'avais même plus envie de retenir mes larmes. Ca faisait un mal de chien, et, inconsciemment, mon corps tout entier sembla pâtir de cette attaque. Il semblait se souvenir de ce qui s'était passé au Capitole. De ce qui nous était arrivé, à lui et à moi. Combien d'os brisés avais-je du supporter ? Combien de cassures, de fêlures, mon corps meurtri avait-il enduré ? Celle provoquée par mon coude, sembla réveiller toutes les autres, alors enfouies dans un coin isolé de ma tête. Mon propre corps, n'était plus qu'une ruine, une ruine que je ne contrôlais pas. Que je ne contrôlais plus. Et ce, depuis bien trop longtemps. Je n'essayais même pas de me dégager, j'avais trop mal pour réagir. Ma souffrance paru se multiplier par dix, lorsque Miléna me jeta à terre, sans aucun ménagement. J’atterris lourdement sur le sol, lâchant de temps en temps, des gémissement de douleurs. Enfin, de temps en temps... Lâchant une complainte de douleur. Cela serait beaucoup plus juste. J'étais recroquevillée sur moi même, et je tenais vainement mon bras brisé, dans l'espoir que ça atténuerait mon mal, lui faisant dos. Je doutais qu'elle ai remarqué l'endroit où elle venait de m'envoyer. A peine à quelques centimètres de moi, se trouvait mon arme, lâchée un peu plus tôt. Alors, je su ce que j'avais à faire. Qu'il était temps d'arrêter tout ça, de manière définitive. Mimant un geste d'appui au sol, de mon bras valide, j'attrapais discrètement l'objet, que je ramenais contre mon coude, comme si le froid métallique serait à même de faire diminuer les lancements. Je me redressais, et me mis en position assise. Je la voyais, face à moi, en train de me menacer avec son flingue. Allez, qu'elle tire. Qu'on en finisse une fois pour toute ! « Parce que je tiens à toi Kath. J’en ai rien a foutre que tu veuille pas y croire. Je fais ça parce que je tiens à toi. » sans que je ne me contrôle réellement, je me mis à rire de manière silencieuse, si bien que mes épaules semblèrent prises de spasmes incontrôlables. Je ne savais pas pourquoi je riais de la sorte, c'était comme si je me moquais... Comme si je me moquais de ma propre stupidité. Sur mon visage, tout n'était que confusion. Un mélange de douleur, de peine, de désespoir, de honte sûrement, et de colère. Je ne savais pas que je pouvais ressentir toutes ces émotions à la fois. Mon cerveau fonctionnait à plus de cent à l'heure, ressassant les paroles de Miléna. Je déglutis avec difficulté, tandis que je reposais mes yeux sur elle. Une larme coula le long de ma joue, tandis que je m'entendis murmurer : « Je suis... Je regrette... » d'une faible voix, avant de finalement empoigner mon arme. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas pour la viser elle, mais moi. Je vins placer le canon sous mon menton, m'assurant de viser le plus possible vers l'intérieur du crâne. J'en avais assez, j'étais tellement lasse, tellement fatiguée. Je lui avais quasiment demandé de le faire, je lui avais donné le temps, et plus de motifs qu'il n'en fallait, et elle n'avait pas daigné m'accorder cette délivrance. Je ne voulais pas en arriver là, le faire moi même, mais je n'avais plus le choix. Jamais plus, je ne pourrai la regarder en face. Elle ou les autres. Je ne voulais pas de cette vie là. Jamais. Lâchant un sanglot incontrôlé, je lui offris un sourire léger, mais tellement fatigué. Comme prise d'une détermination nouvelle, je détournais ensuite les yeux pour aller fixer le plafond, avant de les fermer, tandis que mon doigt pressait un peu plus la détente, me rapprochant ainsi de la fin que j'attendais depuis si longtemps. C'en était assez, je devais mettre un terme à tout ça. Et puisque je ne pouvais compter sur les autres, je le ferai seule.
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Mar 11 Déc - 10:37 | |
| J’étais pourtant pas le genre de personne à avoir foi en l’humanité. J’étais pas de ceux qui croyaient à une seconde chance, que quelqu’un de mauvais pouvait accomplir un acte bon et devenir noble. Pour moi les choses étaient ce qu’elles étaient, point. Elles pouvaient être tordues, compliquées, et difficile à comprendre, mais elles ne pouvaient pas changer du tout au tout. Et si cette fois ci j’étais prête à y croire, ou plutôt si je voulais y croire c’était par simple égoïsme, parce que Kathleen était quelqu’un que je chérissais, parce que je voulais que ça soit possible. Parce que je ne voulais pas revivre la douleur de la perdre, encore une fois. J’avais perdu Cray, je l’avais perdue elle une première fois, c’était trop, c’était déjà plus que ce que je ne pouvais supporter, et seul la présence de Raven avait réussit à m’empêcher de couler. Et la perspective qu’il m’offrait d’un avenir autre que celui que je m’étais imaginé pour moi pendant des années. Et maintenant Megara. « Encore une fois, tu crois savoir. Mais tu n'as aucune idée de à quel point tu te trompe. Tu ne me connais pas. » Mentait-elle volontairement, ou pensait-elle réellement ce qu’elle disait ? Que je ne la connaissait pas, que je ne savais rien d’elle ? Parce que c’était faux, elle le savait tout comme moi, c’était d’autant plus faux qu’en plus d’avoir appris à la connaître j’avais aussi pris conscience de à quel point elle et moi on pouvait se ressembler, et parfois réfléchir de la même façon. « Si c’est ce que tu préfère penser… » J’allais pas me battre pour lui prouver le contraire. Parce que qu’elle ai choisit de mentir volontairement, dans le but de me blesser, ou de me défier, ou qu’elle le pense réellement, il n’y avait rien que je puisse dire ou faire qui ne la ferait voir les choses autrement. J’étais persuadée, au fond j’étais intimement persuadée que si elle était toujours en vie aujourd’hui c’était parce qu’elle l’avait choisit, parce qu’au fond elle avait peur de mourir. Alors oui, c’était peu être un choix par dépit, peut être qu’elle avait choisit la chose la moins terrible entre deux, mais entre accepter de mourir et vivre, elle avait choisit de vivre. De vivre cette vie qu’elle n’aurait jamais approuvée autrefois, mais c’était bel et bien ce qu’elle avait choisit. Alors elle pouvait dire ce qu’elle voulait, je restais intimement persuadée qu’il y avait encore une chance que j’arrive à ramener la jeune femme qu’elle était. Ca prendrait dix jours, dix semaines, dix mois ou dix ans, mais j’y parviendrais, je voulais terriblement y croire. « Parce que... Parce que tu crois que je ne l'ai pas attendue, cette balle dans la tête ? Parce que tu crois que je ne les ai pas implorés ? Peux-tu simplement imaginer, à quel point je les ai suppliés de mettre fin à leurs jeux sordides ? » Je sentais l’émotion dans sa voix, et si je n’avais rien répondu la laissant continuer c’était parce que je ne voulais pas qu’elle se rendre compte de l’émotion dans la mienne, alors que je sentais ma gorge se serrait. Moi aussi je l’avais fait, j’avais supplié Hunter et Phoenix de mettre fin à leur jeux malsains et cruels, alors l’imaginer une seule seconde encore ça pendant des jours m’était intolérable. « Et ça... Ça, c'est la seule chose qui ai réussi à y mettre un terme. Oh oui, maintenant que j'ai une arme je pourrai le faire moi-même... » Non c’était faux, elle savait que c’était faux, c’était pas la seule solution. Elle le savait comme moi. Elle avait choisit la solution la plus facile, jamais je ne le lui reprocherais mais elle avait choisit la situation la plus facile. « Mais je suis bien trop lâche pour le faire. » J’avais esquissé un sourire ironique. « Pas facile hein ? De prendre sa vie alors qu’on a été à nouveau habituée au confort, et qu’elle n’est plus directement menacée. Ca demande un minimum de courage, c’est sur… » Je me moquais d’elle, pour la faire réagir mais aussi au fond parce que ces choses je les pensaient. Elle aurait pu après tout ça, tenter de rentrer en contact avec la rebellion, elle ne l’avait pas fait. Elle avait fait son choix, parce qu’elle tenait à sa petite vie finalement.
Pourquoi cherchait-elle à ce point à me mettre hors de moi ? Qu’avait-elle à y gagner ? Avait-elle un but, ou cherchait-elle tout simplement à me blesser, tout compte fait. Peut être que c’était le cas, peut être que je ne serais jamais capable de me rendre compte à quel point elle pouvait m’en vouloir. Mais j’étais prête à l’accepter, tant que je la savais en sécurité au district treize. « Oh je vois. La confiance aveugle... C'est tellement touchant d'avoir confiance en ses partenaires. Et ça fait tellement mal, quand ils nous poignardent dans le dos, en nous abandonnant à notre triste sort. » J’en pouvais plus de l’entendre dire ça. J’en pouvais plus des ses reproches, elle n’avait pas le droit, pas le droit de faire comme si c’était ma faute. Peut être que ça la faisait se sentir mieux, mais je n’accepterais pas d’être son défouloir. Il n’en était pas question, c’était pas comme ça que j’étais. « Tu l’as sous entendu toi même on a jamais été partenaires. Après tout t’étais qu’une gamine gênante qu’on m’avait confiée. » Elle voulait le croire, alors très bien. Mais elle n’était pas la seule à pouvoir faire du mal à l’autre avec des mots. Elle n’avait pas ce monopole, et surtout je n’étais pas le genre de personne à me taire et à encaisser. Certainement pas lorsqu’on m’accusait de trahison. « Crois moi... Ce n'est plus qu'une question de temps. » J’avais esquissé un sourire en guise de réponse. Au moins je pouvais reconnaitre une chose au capitole, ils avaient réussit à lui donner une confiance en elle que je ne lui avais jamais connue. Une confiance en elle en l’occurrence dans cette situation presque absurde. Elle l’avait dit elle-même, nous autres au treize nous avions un plan pour tout le monde. Le mien était de ramener Kathleen saine et sauve au treize, et elle ne réussirait pas à m’en empêcher. « Non ! Non ils n'ont plus besoin de moi ! » C’était faux, j’avais besoin d’elle. J’avais besoin de la savoir en sécurité. « Dis leur. J'en ai rien à foutre. J'en ai marre de toujours penser aux autres. Il est temps d'être un peu égoïste, et de penser à moi pour une fois. » Mon regard c’était durci. Parce qu’elle pensait être quoi, une bonne samaritaine ? « T’as pas à t’inquiéter. Crois moi tu sais aussi être égoïste. » Je parlais pas seulement des paroles qu’elles m’avaient adressées, non je la connaissais, et j’avais vu ça, elle avait tué sans remord dans l’arène, elle avait tué sans remord encore une fois lors de son séjour au capitole. Elle n’avait pas à s’inquiéter à ce propos. Je m’en fichais, ça ne changeait pas l’image que j’avais d’elle, mais elle était tout à fait capable d’être égoïste. Peut être pas comme moi j’avais pu l’être, mais elle avait fait des choix en pensant à elle, je le savais. Comme lorsqu’elle avait fuit la première fois qu’elle avait eu le droit de sortir, et qu’elle était revenue blessée et une jambe dans le plâtre.
« Oh quel dommage. » Je n’arrivais pas à croire qu’elle soit réellement amusé. Amusée par tout ça, et qu’elle ne tente même pas de le dissimuler. Je n’avais jamais compris la trahison. Lorsque c’est forcé, pour survivre oui, mais pas cette façon de changer de tout au tout, de réellement tourner le dos à tous nos principes et à toutes les personnes qui nous étaient chères. Si me blesser l’amusait, alors ou ça s’arrêterait ? Si elle en venait à prendre ma vie, y prendrait-elle également du plaisir ? Comment pouvait-on arriver à ce point ? Je ne comprenais pas sa haine à mon égard, parce que je le sentais, les mots durs qu’elle prononçait, ses intonation, elle m’en voulait plus qu’elle n’en voulait au treize, ou au capitole, ou à qui que ce soit. Parce que je l’avais abandonnée ? Elle pensait que je l’avais fait volontairement ? J’étais venue dès que j’avais pu, dès que ma forme physique me l’avait permis. Megara était née il y a un peu plus d'un mois, et j’étais là, j’étais venue la chercher. Je n’avais rien dit. J’étais restée interdite. « Qui sait. Peut-être que j'en ai envie. Peut-être que j'aime savoir que je suis un putain de monstre. Et tu comptes faire quoi pour remédier à ça ? Me faire un lavage de cerveau pour faire de moi un gentil légume inutile au treize ? » Je ferais jamais ça. Elle savait très bien que je ne ferais jamais ça. Ma propre histoire m’avait poussée à haïr les médecins, les avoir côtoyé depuis me poussaient à me méfier d’eux, et à ne pas leur accorder ma confiance. Je savais ce que quelqu’un de pas forcément bien intentionné pouvait faire à un cerveau d’adolescent. Parce que Kathleen pouvait penser ce qu’elle voulait, par certains côté elle restait encore une enfant, une enfant qui avait grandit trop vite, mais une enfant tout de même. Comme moi parfois, parfois j’agissais encore comme une gamine de dix huit ans je le savais. J’avais baissé les yeux, avant de le relever pour soutenir son regard. Il n’était pas question de lui laisser penser une seule seconde qu’elle pouvait avoir le dessus sur moi, pas une seule seconde. Même pas psychologiquement, surtout pas psychologiquement. « Tu sais très bien que je laisserais pas ce genre de chose arriver… » Mais après tout qu’est ce que j’étais ? Un soldat lambda, qui sortait d’une longue mise à pied suivie d’une grossesse qui m’avait gardée loin de l’armée. Coin ferait ce qu’elle voulait sans ma permission. Elle pouvait très bien tenter de toucher à Kathleen. Tenter, parce qu’il faudrait pour ça qu’elle me passe sur le corps. Et je savais très bien que quoi qu’il en soit je ne serais pas seule, que j’aurais Raven à mes côtés. C’était bon de savoir qu’on avait quelqu’un sur lequel on pouvait compter en toute circonstance. Non je laisserais jamais ça arriver. Qui sait à quel point on avait déjà pu lui faire du mal là bas ? Il n’était pas question qu’elle soit enfermée, et isolée dans une aile de l’hôpital, il n’était pas question que quiconque tente de la briser. J’étais bien déterminée à ne laisser personne l’approcher. J’avais déjà eu du mal à laisser ma propre fille entre les mains des médecins, et je ne le faisais que parce que je savais pertinemment qu’elle n’aurait eu pratiquement aucune chance de survie sans eux à l’âge auquel elle était née. Mais je prenais sur moi. Je prenais sur moi en me disant que mes craintes étaient absurdes.
Je ne voulais pas me battre. Je ne voulais pas l’avouer mais quelque part dans un coin de ma tête j’avais espéré en venant que je ne devrais pas en venir là, que je pourrais ramener Kathleen de son plein gré que je n’aurais pas à lui faire de mal. Mais je l’avais blessé, j’avais brisé son coude, je l’avais fait parce qu’elle m’attaquait, mais au fond ça m’avait fait à la fois du mal et du bien. Et je me détestais, je détestais cette part de moi qui avait été soulagée de pouvoir la blesser un tout petit peu, comme elle pouvait me blesser avec ces paroles, comme sa trahison m’avait blessée. Et je me sentais d’autant plus mal, la douleur était encore plus grande. Son cri, je crois qu’en fermant les yeux je pourrais entendre ce cri dans dix, vingt, trente ans encore. Je l’avais déjà vu dans des états semblables, mais jamais je ne l’avais provoqué. J’avais même tenté de l’aider, à plusieurs reprises, après les jeux, après ses crises de panique et ses cauchemars. Je m’étais jurée de la protéger et pourtant une part de moi se délectait de cette bien faible vengeance. Parce que ce qui brise le plus, c’est bien la douleur psychologique et pas physique, les blessures s’en vont, les os se ressoudent, mais les mots restent, comme du poison. C’était Hunter qui m’avait appris ça.
La voir ainsi. Je ne supportais pas ça. Lorsque je lui avais brisé le bras, je n’avais pas réfléchis, j’avais simplement acquis des gestes, des méthodes de combats qui étaient ancrées en moi depuis si longtemps. Automatique, mécanique. Mais alors qu’elle était au sol, qu’elle avait poussé un cri atroce et que je voyais les larmes perler aux coins de ses yeux, je sentais que mon cœur était au bord du précipice. J’aurais voulu pouvoir la prendre dans mes bras pour la calmer, comme je l’avais fait des mois pendant qu’elle faisait des crises de panique la nuit, sans qu’elle ne soit jamais au courant. Mais ce n’était pas si simple. Cette fois ci ça ne serait pas suffisant. Cette fois ci ça ne me ramènerait pas la jeune femme, ça ne la calmerait pas, ça serait juste stupide et inutile. Pourtant j’aurais voulu de tout mon cœur que ça soit possible. Que ça suffise. Je l’aimais terriblement, plus que je n’aurais du m’autoriser à le faire c’était maintenant que je m’en rendais compte. Je n’aurais jamais du m’attacher aussi vite, pas à quelqu’un d’aussi perdu et autodestructeur. Est-ce que c’était ce que Raven se disait parfois ? Ou du moins ce qu’il avait pu se dire ? Que parfois ça n’en valait tout simplement pas la peine ? Et là c’était l’impression que j’avais. Que ça n’en valait pas la peine, pare que ce n’était pas ce qu’elle voulait, ou plus tout du moins, et parce que ne rien ressentir pour la jeune fille m’aurait évité de me sentir si mal en l’entendant hurler. J’étais capable de rester insensible à la douleur, de ne pas broncher, mais ça demandais une distance émotionnelle que je ne serais jamais capable d’avoir avec la jeune femme. Parce qu’on me l’avait confiée, et parce qu’un lien particulier s’était crée entre nous, qu’importe ce qu’elle semblait vouloir penser. Parce que tant qu’elle était encore en vie, je serais responsable d’elle jusqu’à la fin de mes jours. C’était comme ça, et je ne pouvais pas lutter, même si j’en aurais eu envie. « Je suis... Je regrette... » Et j’avais vu, j’avais compris ce qu’elle s’apprêtait à faire, je l’avais vu dans ses yeux, dans son regard embué de larmes, je l’avais vu. Peut être parce que je la connaissais mieux qu’elle ne voulait le laisser croire. Elle avait posé le canon de son flingue sur son menton, et brusquement, j’avais pointé mon arme vers sa cuisse et j’avais pressé la détente, pour l’empêcher de prendre sa vie. Ma balle à moi n’était pas mortelle, à vrai dire ce n’était même pas une balle, je m’étais répugnée à emporter une arme à feu pour faire face à la jeune femme. Un fléchette, une fléchette qui contenait de quoi la faire passer du stade éveillé au stade parfaitement inconsciente pendant plusieurs heures et surtout en moins d’une seconde. Avant même qu’elle n’ai totalement perdu connaissance, je m’étais approchée pour donner un coup de pied dans sa main qui déjà faiblissait sous l’effet de la drogue, envoyant ainsi l’arme qu’elle pointait sur sa propre personne à plusieurs mètres. Je l’avais regardé une seconde, la gorge prise par l’émotion. « C’est moi qui suis désolée… » Je savais très bien qu’elle ne pouvait déjà plus m’entendre, mais j’avais eu besoin de le dire. Si elle estimait que je l’avais abandonné, trahie, si elle s’imaginait qu’elle avait souffert le martyre pendant des longs mois par ma faute, j’étais désolée. J’avais retenu ma respiration tout du long. M’autorisant enfin à prendre une bouffée d’air, j’avais tenté de calmer les battements de mon cœur. Prenant ma tête dans mes mains quelques secondes j’avais réfléchis, il fallait que je sorte de là, et rapidement. Cet endroit allait pas tarder à grouiller d’uniformes blancs. J’aurais voulu avoir le temps leur préparer une mise en scène, pour faire croire à un groupe de rebelles isolés, ou même pour leur laisser penser que Kathleen avait déserté, mais je n’avais pas le temps. Alors prenant juste la peine de faire quelques pas en courant pour ramasser son arme j’avais passé la mienne à ma ceinture. Celle de la jeune femme me serait beaucoup plus utile en cas de mauvaise rencontre. Puis finalement j’avais soulevé la demoiselle du sol, la jetant sur mon épaule, j’avais pas le temps de faire dans la délicatesse, et elle ne se souviendrait de rien de toute façon. Elle pesait peut être légèrement plus lourd que moi, mais je n’aurais qu’à la porter que sur quelques dizaines de mètre, je pouvais le faire. Regardant autour de moi j’avais enroulé mon bras autour de ses jambes de façon à ce qu’elle ne tombe pas, et gardant le pistolet qui lui tirait bel et bien des balles mortelles dans mon autres main j’étais partie sans demander mon reste, pour rejoindre le reste de l’équipe qui m’aiderait à porter la jeune femme jusqu’à l’hovercraft. Et j’étais pas stupide. Je savais qu’à partir de maintenant le district 13 serait plus dangereux pour elle qu’elle ne le serait pour le district 13, et c’est pour ça que je me promis de ne laisser personne l’approcher, ni tenter de lui faire du mal.
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| | | Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: Re: what lies beneath ◭◭ MILENA Jeu 13 Déc - 22:40 | |
| « Si c’est ce que tu préfère penser… » ce n'était pas... Ce que je préférais penser. C'est ce que je pensais réellement. C'est ce qu'on m'avait enseigné de penser, tout du moins. Et je n'avais pas cherché à voir plus loin. Je n'en avais pas la volonté. Plus depuis longtemps. « Pas facile hein ? De prendre sa vie alors qu’on a été à nouveau habituée au confort, et qu’elle n’est plus directement menacée. Ca demande un minimum de courage, c’est sur… » je n'avais jamais prétendu être courageuse. C'était tout le contraire. Et ça, elle ne semblait pas s'en rendre compte. Qu'est-ce qu'elle voulait maintenant ? Me rendre toutes les saloperies que je lui avait balancées à la figure depuis tout à l'heure ? Allez Miléna, t'es même pas drôle. Réagis, ne te laisse pas insulter de la sorte ! Toi qui est pourtant toujours si confiante, si sûre de toi. Tu es capable de beaucoup mieux que ça. C'est pendant que je subissais l'innommable, que j'avais souhaité que tout s'arrête. Une fois qu'on m'avait accordé de nouveaux privilèges, une nouvelle forme de liberté, je n'avais plus été capable de raisonner autrement que par la haine que j'éprouvais pour le district rebelle. Pas de repos pour les faibles. C'était ainsi. « Finalement... Tu aurais dû m'écouter, et te débarrasser de moi quand je te l'ai demandé la toute première fois. Ça aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde. » Il me semblait pourtant l'avoir prévenue lors de notre première rencontre. Qu'à moins qu'elle ne me colle une balle dans la tête, elle aurait encore et toujours des problèmes avec moi. Et il s'était avéré que ma prédiction s'était révélée exacte. Et ô combien véridique. De plus, j'avais été sotte de croire que je pouvais lui faire confiance. Ne m'avait-elle pas promis qu'elle prendrait soin de moi ? Qu'elle ne laisserait rien m'arriver ? C'était cette trahison, qui me faisait le plus mal. Et j'espérais réellement qu'elle s'en voulait. Qu'elle s'en voulait pour ce que j'étais devenu. Le symbole de son échec. Un nouveau poids sur sa conscience. Une leçon sur le fait de ne pas faire de promesses que l'on sera incapables de tenir. Regarde moi Miléna. Contemple ce monstre que tu as aidé à façonner. « Tu l’as sous entendu toi même on a jamais été partenaires. Après tout t’étais qu’une gamine gênante qu’on m’avait confiée. » un léger sourire s'afficha sur mon visage. Enfin, elle osait dire ce qu'elle avait réellement sur le cœur à mon sujet. Enfin, elle voulait me faire croire ça, mais je n'étais pas dupe. Si je n'avais été que ça pour elle, nous ne serions même pas ici pour discuter. Je la connaissais. Si je n'étais effectivement qu'une gamine gênante pour elle, jamais elle n'essaierait de me ramener au treize contre mon gré. Elle m'aurait déjà abattu. Sans remords, sans aucun regret. Elle aurait laissé mon cadavre là, jusqu'à ce que les autorités du coin ne le retrouvent, baignant dans une marre de sang. Un avertissement, pour le Capitole, et pour ceux qui oseraient trahir le treize. Quelque chose du genre, « on ne reprend pas les traîtres à la rébellion. » Mais non, elle était là, à essayer de me convaincre de repartir avec elle. De retourner à un endroit où je n'avais plus ma place. Un nouveau sourire moqueur s'étira sur mes lèvres, avant d'afficher une mine faussement dépitée et blessée. « Quel soulagement ça a dû être, de ne plus m'avoir dans tes pattes. Mais je ne t'en veux pas, à ta place, j'aurai été contente de me débarrasser de ce poids mort que je représentais pour toi. » lui dis-je en inclinant légèrement ma tête sur le côté, sourire en coin. Elle pensait me prendre à mon propre jeu, mais au final, je retournais de nouveau cette situation à mon avantage. Au pire, j'aurai juste raison à mon propos. Un poids mort pour elle, et rien de plus. La belle affaire. « T’as pas à t’inquiéter. Crois moi tu sais aussi être égoïste. » je soupirais. Oui, peut-être. Je n'étais qu'une égoïste, j'avais abandonné tout le monde, tout ce à quoi je tenais, et tout ça pour rejoindre les rangs de ceux que j'avais détesté toutes ces années et leur servir de petit chien de garde, et ainsi rester en vie. « Tu as sans doute raison. Et laisser le treize est une chose que j'aurai du faire il y a bien longtemps déjà. »
Oh allez, même pas elle essaierait de cacher la vérité ? Elle aurait beau dire, je savais ce qui allait se passer quand elle me ramènerait. Ils allaient faire en sorte que je sois de nouveau... Conditionnée. Prête pour leur petite guerre, de retour dans le camp des justes. Dans leur camp. « Tu sais très bien que je laisserais pas ce genre de chose arriver… » un ricanement sec s'échappa bien malgré moi d'entre mes lèvres. Je portais une main à mon front, avant de hausser les épaules. Se rendait-elle seulement compte de ce qu'elle disait ? Comme si elle avait assez d'influence auprès de Coin pour les empêcher de m'enfermer. Une fois de retour là-bas, je ne serai qu'une vulgaire marionnette, qu'ils pourront utiliser à leur guise. Ils pourront bien me faire ce qu'ils voudront, personne ne pourra les en empêcher. Surtout pas elle. Elle avait peur des médecins, elle les craignait autant que moi je pouvait les craindre. Encore une fois, elle se sentait concernée par ce qui pourrait m'arriver, mais elle n'avait aucune autorité sur ce qui pourrait se passer avec moi. « Et je sais aussi que tu n'as pas le pouvoir de les en empêcher. Si tu me ramènes là-bas, je vais passer le restant de mes jours dans une cellule capitonnée, sans aucune chance de pouvoir un jour revoir ne serait-ce qu'un rayon de soleil. » elle savait que c'était la vérité. Comme moi, elle était au courant que son initiative de me ramener au bercail – car je doutais fortement qu'elle ait demandé la permission à ses supérieurs pour organiser cette mission de repêchage – ferait l’unanimité. Je haussais les épaules d'un air presque dégoutté. « Promets-moi que ça n'arrivera pas. Promets le moi, et peut-être que je pourrais considérer ta demande. » je pointais un doigts accusateur vers elle, histoire qu'elle se rende bien compte que je savais qu'elle n'avait pas le pouvoir de les empêcher de nuire. Devant son mutisme, je soupirais, avant de baisser le bras d'un air blasé. « C'est bien ce que je pensais. »
Chaque fois que j'essayais de bouger mon bras, une vague de douleur m’assaillissait. J'avais fermé les yeux. Résignée à finalement me libérer de cette vie misérable et trop difficile à supporter. Si je devais accorder une chose à Miléna aujourd'hui, c'était qu'elle avait réussi à m'ouvrir les yeux. Elle m'avait montré que ce monde dégueulasse n'était plus le mien. Ce que j'avais abandonné derrière moi, je n'avais plus le droit d'y accéder, ni même d'y penser. J'avais été lâche, j'avais été un monstre, et je ne méritais plus aucune compassion de la part de qui que ce soit. Je devais me faire à l'idée que tout ça était terminé. Il ne me restait plus rien alors, si ce n'est accomplir ce geste que j'aurai dû faire il y a de ça plus d'un an. Miléna avait raison, j'avais complètement merdé. Le moins que je puisse faire, était de lui apporter un minimum de paix. Elle ne comprendrait sans doute pas dans l'immédiat, mais elle finirait par comprendre. Comprendre que ce... Sacrifice de ma part, était nécessaire. Tout le monde s'en porterait bien mieux. Après tout, ma seule présence en ce monde, était contre-nature. J'avais été ramenée d'entre les morts. On ne pouvait attendre de moi que je sois comme avant. C'était trop difficile à supporter. Ou ne serait-ce qu'à imaginer. Elle était loin, mon enfance. Elle avait été ravie il y a bien des années de cela. J'avais depuis lors, épuisé toute ma rage, toute mon envie de continuer à avancer. Ces derniers mois, j'avais puisé dans mes réserves. Dans les dernières qui me restaient. Ma volonté s'était envolée. Mon cœur était vide. J'étais vide. Alors que je m'apprêtais à en terminer avec tout ça, il y eut cette piqûre sur ma cuisse. Puis, petit à petit, les muscles de mon corps commencèrent à se relâcher. Toute sensation sembla disparaître, jusqu'à la douleur de mon bras. Je respirais avec difficulté, tandis que je jetais un regard perdu à Miléna. Tout ce que je vis, ce fut sa silhouette, floue, qui se rapprochait. Mes doigts gourds lâchèrent mon arme. Non. Non, je ne voulais pas ça. Mon salut, mon ticket de sortie. Je ne pouvais pas perdre cette chance là. Je m'effondrais sur mon bras blessé, sans rien ressentir d'autre qu'un intense désespoir. Pourquoi Miléna ? Pourquoi tu ne me laisse pas partir ? C'est trop demandé que de pouvoir enfin être libre ? Je luttais, j'essayais de récupérer mon arme, je voulais y mettre un terme. A tout. Il n'était pas encore trop tard. Si ? Il était trop tard. C'était terminé. Ma tête se posa sur le sol, tandis que j'essayais de lui demander « Pourquoi ». Pour quelle sombre raison ne pouvait-elle pas simplement m'accorder ce que je lui demandais ? Un à un, mes sens se fermèrent au monde. Et bientôt, ce fut ma très ancienne amie l'obscurité elle même, qui vint m'accueillir à bras ouverts. J'avais perdu la partie. Encore. « C’est moi qui suis désolée… » des bribes de mots déformés parvinrent jusqu'à mes oreilles. La voix semblait à la fois si lointaine, et pourtant si proche. Je n'ai même pas compris le sens des paroles prononcées. Plus rien. Le néant. Encore.
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