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| RAVILENA ∞ found the place to rest my head | |
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Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Mar 18 Sep - 0:55 | |
| Miléna & Raven BUT I'M NOT GIVING UP, I'M JUST GIVING IN Ҩ looking up from underneath, fractured moonlight on the sea, reflections still look the same to me as before I went under. and it's peaceful in the deep, cathedral where you cannot breathe, no need to pray no need to speak, now I am under all. and it's breaking over me a thousand miles down to the sea bed, found the place to rest my head, never let me go, never let me go ... and the arms of the ocean are carrying me, and all this devotion was rushing out of me, in the crushes of heaven for a sinner like me but the arms of the ocean delivered me. gifs © yumita • codage © yumita • musique never let me go, by florence & the machine Il n'y avait rien de comparable à ce sentiment de légèreté lié au fait de rentrer chez soi, surtout depuis que chez moi signifiait aussi chez Miléna. Les semaines passaient, lentement mais sûrement, et de la même manière j'avais peu à peu la sensation de retrouver ce que j'avais un temps cru avoir perdu pour de bon : j'étais serein. Paradoxal quand on savait qu'au dehors la révolte grondait chaque jour un peu plus, annonçant une guerre qui nous le savions tous ici ne pourrait plus être évitée … Mais n'étions pas aussi ceux qui l'avions provoqué ? Cette guerre tout le monde l'appréhendait, mais ici peut-être plus qu'ailleurs nous l'attendions également, parce qu'elle était le fruit de ce pourquoi le treize se préparait chaque jour depuis soixante-seize ans. Cette guerre ne me faisait pas peur parce que d'une manière ou d'une autre j'étais persuadé que c'était nous qui en sortirions vainqueurs … et par nous j'entendais la rébellion. Ce dont j'avais réellement peur en fin de compte c'était de ce que cette guerre pouvait me faire perdre ; Parfois, régulièrement, ce cauchemar sans queue ni tête me réveillait toujours en pleine nuit, et à chaque fois je ne pouvais m'empêcher de me demander si c'était ce que la guerre nous réservait, si c'était ce qu'elle réservait à Miléna … et si un jour en me réveillant je ne la trouvais plus à côté de moi, si un jour son corps inerte baignant dans son sang n'était plus seulement un cauchemar ? C'était ce dont j'avais réellement peur, pas de l'issue de la guerre mais du tribut qu'elle nous demanderait de payer pour en voir un jour la fin … De ne plus avoir envie de payer faisait-il de moi un mauvais rebelle ? J'essayais de ne pas y penser. Je ne voulais pas y penser car je voulais toujours me persuader que ce qui était en train de m'arriver -le fait d'avoir retrouvé Miléna, doublé au fait qu'elle attendait un enfant- n'allait pas changer ce que j'étais et la façon dont je fonctionnais … Mais j'avais déjà commencé à changer, force était de le constater. Quelques mois auparavant j'aurais sauté sur n'importe quelle occasion de quitter le treize et ses souterrains pour aller sur le terrain, de la plus importante à la plus banale des missions le fait de pouvoir être dehors et de m'occuper l'esprit à faire mon métier -et à le faire bien- aurait été plus qu'une priorité, presque une obsession. Il y a quelques mois jamais je n'aurais quitté le treize en me disant que pour une fois, j'aurais préféré ne pas avoir à y aller ; Et pourtant, c'était justement ce qui s'était produit trois jours auparavant. Quelques jours plus tôt le reste de mon équipe et moi avions été assignés à une mission somme toute banale, mais dont le nombre se multipliait à mesure que la fin des jeux approchaient ; C'était l'époque de l'année la plus propice car tout Panem avait les yeux rivés sur le Capitole et sur l'arène où de pauvres gosses s'entre-tuaient à nouveau, et ainsi les opérations de contrebande étaient moins compliquées à mener à bien. Mission banale donc, et que nous effectuions tous de manière régulière parce qu'il fallait bien apporter au treize de quoi pouvoir vivre à défaut de pouvoir tout produire nous-mêmes. En l’occurrence un chargement de médicaments transitant par le district trois. Banale mais à laquelle j'avais presque espéré échapper, parce qu'il s'agissait de la première fois que je m'absentais du district depuis qu'un des médecins de treize avait estimé la santé de Miléna trop fragile pour qu'elle continue à travailler tant qu'elle serait enceinte. Et je savais que Miléna était capable de prendre soin d'elle-même -du moins j'osais l'espérer- mais pourtant en rassemblant mes affaires avant le départ de l'hovercraft je n'étais pas tranquille … Et s'il arrivait quelque chose, s'il y avait un problème et que je n'étais pas là ? Et puis non à vrai dire je n'étais pas totalement rassuré du fait de la laisser seule parce que si j'avais tendance à la couver un peu trop depuis son malaise j'avais peur que de son côté elle tente de prouver aux médecins et à moi que nous avions tort et qu'elle se sentait parfaitement bien … Parce que soyons honnête c'était tout Miléna ça, de refuser d'admettre l'évidence lorsqu'il était question de sa santé. Ne m'avait-elle pas répété je ne savais même plus combien de fois que non, sa côte cassée ne faisait pas « si mal que ça » alors qu'il aurait fallu que je sois aveugle pour ne rien remarquer ? Je n'étais partit que trois petits jours, et même si l'idée que je m'en aille et qu'elle soit plus ou moins coincée à l'appartement à ne rien pouvoir faire ne l'enchantait pas elle m'avait promis de faire attention … Mais à nouveau, et s'il était arrivé quelque chose malgré tout ? C'était tout ce à quoi j'avais pensé pendant le trajet d'aller, et pendant celui du retour ; J'aurais du être concentré mais je ne l'étais pas, et même si j'essayais de me persuader que ce n'était qu'une question de temps et d'adaptation j'avais aussi peur que cela soit plus que ça. Mais j'étais serein. Parce que quelques heures auparavant l'hovercraft s'était posé sur notre sol et parce qu'en plus d'avoir retrouvé ces souterrains qui me rassuraient car me rappelaient que j'étais chez moi -et aucun autre endroit dans Panem ne serait jamais capable de me donner cette sensation je le savais- j'allais retrouver Miléna. Et c'était presque insensé que trois jours m'aient semblé une éternité alors que j'avais réussi à vivre trois années entières sans elle … Quoi que ces trois années n'étaient certainement pas à compter parmi les meilleures de ma vie, bien au contraire. Après avoir aidé les autres à décharger notre « butin » j'avais cependant abandonné mon équipe ; Il était tard, nous avions dépassé l'horaire du repas du soir et si en théorie nous avions droit à une exception je n'avais pas faim. Ou plutôt si, mais j'avais moins faim que j'avais hâte de rentrer chez moi, aussi mon choix s'était-il rapidement fait sans qu'il ne me vienne à l'esprit de revenir dessus. Repassant rapidement par l'armurerie pour y déposer tout ce qui y avait sa place je n'avais même pas pris le temps de m'arrêter aux vestiaires pour me changer et avait directement repris l'itinéraire menant jusqu'à mes quartiers. Nos quartiers. J'avais besoin de me changer, et j'avais terriblement besoin de prendre une douche également, mais j'avais surtout horriblement envie de retrouver Miléna et pour le reste je pouvais bien attendre un peu. Pourquoi j'avais eut cette seconde d'hésitation avant de poser ma main sur la poignée de la porte ? Impossible à dire, en vérité je m'en étais à peine aperçu, peut-être était-ce juste un regain d'inquiétude. Quoi qu'il en soit l'instant suivant j'avais frappé doucement à la porte d'une main tout en tournant la poignée de l'autre, et avait esquissé un sourire autant parce que j'étais heureux de la voir que parce que j'étais soulagée de voir qu'elle allait bien. Laissant tomber à mes pieds mon holster que j'avais détaché tout en refermant la porte je n'avais eut que quelques pas à faire avant que Miléna ne vienne se blottir dans mes bras, passant les siens autour de mon cou ; J'allais dire quelque chose mais elle ne m'en avait pas laissé le temps, à peine avais-je ouvert la bouche que ses lèvres s'étaient posées sur les miennes. Et puisqu'un baiser valait parfois toutes les conversations du monde je m'étais contenté de resserrer mes bras autour de sa taille et de me laisser porter par l'instant. « Si ça veut dire 'tu m'as manqué', alors tu m'as manqué aussi. » avais-je finalement murmuré dans un sourire. Remontant une de mes mains le long de son bras pour attraper la sienne j'avais entrelacé ses doigts avec les miens avant de la regarder à nouveau dans les yeux, d'un regard si, même s'il ne permettait pas de le deviner, signifiait que maintenant que j'étais rentré je me sentais enfin léger. Comme si tout ce qui pouvait arriver en dehors de cette pièce n'avait momentanément plus la moindre importance à mes yeux. « Ça va toi, pas trop … fatiguée ? » Je le savais. Je savais comme de se sentir inutile et de ne rien faire ou presque de ses journées devait lui paraître insupportable, et en toute honnêteté je savais aussi que je serais pareil -peut-être même pire encore- si j'étais à sa place. Mais presque aussitôt mes yeux s'étaient posés, furtivement, sur ce ventre qui s'arrondissant un peu plus chaque jour et ne laissant plus de doute possible sur ce qui y grandissait à l'intérieur, et je n'avais pu m'empêcher de penser que c'était pour la bonne cause. Ceci dit je doutais que mon avis soit aussi celui de Miléna.
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Mar 18 Sep - 17:27 | |
| ❝ found the place to rest my head ❞ † There’s one way out and one way in, Back to the beginning. There’s one way back to home again, To where I feel forgiven. What is this I feel, why is it so real. What am I to say ? It’s only love, it’s only pain, It’s only fear, that run through my veins. It’s all the things you can’t explain, That make us human. Where do I begin, can I shed this skin. What is this I feel within ? It’s only love, it’s only pain, It’s only fear that runs through my veins. It’s all the things you can’t explain, That make us human CODAGE © STAIRSJUMPER - IMAGE © BOMMERED Comment étai-il possible que mes journées se résument à ça ? Inutile, j’avais l’impression d’être inutile. Après avoir rendu visite à Hunter trois mois et demi auparavant j’avais été mise à pied, interdit d’opérations pour une durée illimitée. Puis au bout de trois semaines j’avais été tellement agaçante qu’on m’avait permis de prendre en charge la formation de quelques recrues, être instructeur n’était pas réellement ma vocation, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ça me permettait de ne pas rester à rien faire pendant de longues journées. J’avais même commencé à m’investir, je passais la journée entière avec ces gosses, excepté à la pause du repas dont je profitais quand je le pouvais et quand nos emplois du temps respectifs nous le permettaient pour m’éclipser et retrouver Raven, même le temps d’une courte demi-heure. Puis je passais l’après midi à façonner ces jeunes recrues, à leur apprendre à démonter un fusil et à le remonter en des temps dignes de soldats, à se battre au corps à corps, à tirer, la plupart partaient de rien, même si par les temps qui courraient nous avions de plus en plus de pseudos rebelles venus d’autres district trouver refuge au treize, la plupart ne savaient pas viser une cible immobile à moins de dix mètre correctement. J’avais du boulot, et d’une certaine façon j’aimais ça, parce que plus que l’esprit ça tenait aussi mon corps occupé. Et ça j’en avais besoin, j’en avais terriblement besoin, de transpirer, de sentir mes muscles rendre l’âme à la fin de la journée. Ma côte avait cessé de me faire souffrir officiellement trois semaines après mon entrevue musclée avec Hunter, et même si officieusement il m’avait plutôt fallu un mois et demi pour récupérer totalement j’avais supporté la douleur occasionné par les entrainements, parce qu’elle n’avait rien de vif et insupportable, comme durant les premières semaines, non elle était plutôt en profondeur, et j’avais fini par m’y habituer.
Quoi qu’il en soit tout ça avait convenu à tout le monde mais n’avait duré que jusqu’à la semaine dernière, jusqu’à ce qu’alors que j’étais en train d’expliquer à un nouveau comment il devait tenir son fusil pour être capable de viser correctement j’avais senti une douleur profonde et vive au niveau de l’abdomen, avant de me sentir mal et d’être à deux doigt de perdre connaissance devant mes élèves. Et cet abruti de médecin avait décrété que ma santé était trop fragile, que j’étais anormalement faible pour ce stade de ma grossesse et que par conséquent je n’étais plus en état de travailler. Ni de m’entrainer bien entendu, il m’avait en gros pratiquement clouée au lit puisque bien qu’étant autorisée à sortir de mon entrainement je n’étais somme toute autorisée à rien faire une fois la porte passée. Ca faisait six jours, six jours avec aujourd’hui, et déjà j’avais l’impression que cela faisait une éternité. Comment est-ce que j’étais censée tenir jusqu’à la fin de la grossesse, alors qu’enceinte d’a peine cinq mois je tournais déjà en rond comme un poisson dans un bocal ? Aujourd’hui plus que les cinq dernières jours j’avais passé la journée à me morfondre, parce qu’après trois jours de courte mission au district trois Raven était supposé rentré. Une mission banale, une mission de routine, mais je pense que tous les habitants du treize avaient cette boule au ventre le jour où l’un de leur proche était censé rentré. Généralement si quelque chose avait mal tourné, si quelqu’un avait été blessé, c’était ce jour là qu’on était mis au courant. Et moi qui n’étais pratiquement pas sortie de l’appartement de la journée, et si Raven ne rentrait pas ? S’il était blessé, ou retenu quelque part. Je savais que je n’étais pas sensée m’inquiéter, que ce n’était qu’une mission de routine, mais j’étais la preuve vivante que parfois même une mission de routine tourne mal. Et s’il lui était arrivé quelque chose. L’après midi avait touché à sa fin, et la soirée avait commencée, si bien que plus les minutes passaient plus je me sentais mal. Etait-ce qui m’attendait pendant les dix, vingt, trente prochaines années à venir ? Cette inquiétude lorsqu’il ne rentrerait pas, ou la peur de ne pas lui revenir lorsque c’était moi qui partait en opération ? Ou pire, la peur qu’aucun de nous deux de revienne et de laisser cet enfant qui commençait à prendre de plus en plus de place tout seul. Quatre mois, dans quatre mois si tout se passait normalement il serait là. Je n’avais pas vu le temps passer, et j’avais l’impression de ne pas avoir eu le temps de me préparer. J’avais l’impression d’être chaque jour un peu plus terrorisée, alors que le temps aurait du réussir à calmer mes craintes. Surtout que c’était devenu plus réel encore, d’autant plus réel maintenant que je ne pouvais plus dissimuler mon ventre arrondi, et que tout le monde était au courant. Ce ventre arrondi, que je ne pouvais m’empêcher de regarder avec curiosité une fois de plus en enfilant le pantalon en coton et le tee-shirt à manche courtes gris que tout le monde avait pour dormir au district 13, ce tee-shirt si moulant que dans quelques semaines je serais encore obligée d’en demander un nouveau. Si le médecin continuait à me trouver trop maigre pour ce stade de la grossesse, moi je me demandais surtout où ça allait s’arrêter.
Je venais de finir de relever mes cheveux rapidement avec un élastique lorsque j’entendis le son familier de la poignée de la porte, et un sourire sur mon visage j’étais revenue dans la pièce principale - la chambre donc puisque les appartements au treize se résumaient à une chambre et une salle de bain - avant que la porte ne s’ouvre sur Raven. N’attendant pas qu’il m’adresse le moindre mot j’étais rapidement venue me lover contre lui, passant mes bras autour de son cou, et l’empêchant d’émettre le moindre son j’avais posé mes lèvres contre les siennes, retrouvant ce contact qui en pourtant seulement trois jours m’avait manqué.
« Si ça veut dire 'tu m'as manqué', alors tu m'as manqué aussi. » Oui, il m’avait manqué, et puisqu’il n’avait pas passé ces trois derniers jours à tourner en rond sans rien pouvoir faire il n’imaginait sans doute pas à quel point. J’étais soulagée de le voir entier et là, mais surtout j’étais heureuse de sentir à nouveau la chaleur de son corps contre le mien, de ses lèvres contre les miennes. « Je suis contente que tu sois là. » Il avait attrapé ma main, et j’avais enlacé mes doigts entre les siens et j’avais souris, simplement souris. « Ça va toi, pas trop … fatiguée ? » Fatiguée je l’étais au fond, mais pour rien au monde je ne l’aurais admis alors que ma principale préoccupation du moment était de les convaincre lui et le médecin que ce qu’il s’était passé l’autre jour n’étais qu’une baisse de tension passagère et que j’allais très bien, qu’il n’y avait même pas de raison de m’empêcher de continuer à former les recrues, ne serait-ce que pour assister aux entrainements et les conseiller. J’étais prête à promettre d’éviter de trop me dépenser, et de ne faire aucune démonstration, je voulais juste trouver quelque chose à faire pour occuper mes journées. « Non ça va, je m’ennuie profondément et je vois toujours pas pourquoi je peux pas reprendre le boulot, mais ça va. » J’avais dit ça d’un ton amusé, même si au fond l’idée de devoir tenir en place pendant les quatre prochains mois ne m’enchantait pas réellement plus que ça. Mais il y avait quand même quelques chose qui me tracassait, parce que si au fond j’étais toujours aussi terrorisée par toute cette histoire de grossesse, et si je trouvais ça profondément injuste d’être coincée ici alors que Raven était libre de faire ce qu’il voulait, et surtout qu’il pouvait se déplacer sans avoir l’impression que tout le monde le fixait, j’avais de plus en plus de mal à me conduire comme si j’étais étrangère à cette histoire, et si je ne voulais par réellement de cet enfant j’étais préoccupée par l’idée qu’il lui arrive quelque chose, je ne voulais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Ce sentiment d’inquiétude pour lui que j’avais ressenti pour la première fois alors qu’Hunter frappait de toutes ses forces dans mon abdomen n’avait cessé de grandir, et je savais déjà que ça me déplaisait réellement. Mais je devais faire avec, c’était ce que je me disais. Oui il y avait quelque chose qui me préoccupait parce que n’ayant évidement jamais été enceinte mais ayant toujours réussit à ne fréquenter aucune femme qui l’était je n’avais jamais été confronté à une grossesse. J’avais l’impression que Raven savait tout à ce sujet, et au moins ça ça me rassurait même si je savais que c’était loin d’être le cas. Finalement parce qu’au fond j’étais réellement beaucoup plus faible et fatiguée que je ne voulais bien le laisser croire je m’étais assisse sur le coin du lit, lâchant sa main mais sans le quitter des yeux.
« Par contre il s’est passé un truc bizarre je sais pas si… » Je savais pas si c’était normal. Mon dieu que j’allais avoir l’air stupide si c’était parfaitement normal. En même temps comment j’étais censé le savoir, j’avais jamais été enceinte non ? Et j’était pas de ces femmes qui déjà adolescentes aspirent à être mère et savent tous de la grossesse. « Ce matin je venais de me réveiller et j’ai senti un truc, comme si… Comme un coup, je suis pas allée voir le médecin parce que je voulais t’en parler avant, mais c’était… Vraiment bizarre. » Comment j’étais savoir moi que c’était totalement normal et que si j’étais allée voir le médecin je serais passée pour une ignorante ? Quoi qu’il en soit j’avais préféré attendre le retour de Raven mais ça m’avait pas empêcher d’être préoccupée pendant toutes la journée. D'un air inquiet j'avais relevé les yeux vers lui en espérant au fond que c'était pas si grave que ça, et que si en plus d'être trop faible, trop maigre ou je ne sais quoi, j'avais pas encore des tas d'autres défaut rendant mon corps complètement hostile pour abriter un enfant à naître.
Dernière édition par Miléna E. Andréis-Wheeler le Sam 20 Oct - 15:45, édité 1 fois |
| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Lun 24 Sep - 1:59 | |
| Difficile de me décider réellement sur la raison de cette inquiétude qui me collait désormais à la peau, ou plutôt de la place qu’elle avait pris ces dernières semaines car l’inquiétude en elle-même avait toujours été là. Etait-ce la peur presque panique de perdre Miléna après que la chose ait bien failli se produire, au point que ce qui n’était censé n’avoir été qu’un mauvais rêve était devenu un cauchemar récurrent ? Etait-ce plutôt la santé de Miléna, son récent coup de fatigue, le fait qu’elle était enceinte ? Ou bien encore était-ce peut-être le contexte actuel, la révolte qui grondait dans plusieurs districts, le treize qui asseyait peu à peu son emprise, et la guerre qui jour après jour devenait aussi réelle qu’imminente ? C’était sans doute un tout, c’était le mélange de tout cela qui me rendait si fébrile dès qu’il y avait pour nous séparer plus que quelques souterrains, qui me poussait plus que de raisons à me poser cette question, l’affreuse question : Et si ? Et si je ne rentrais pas ? Et s’il arrivait quelque chose ? Et si Miléna avait raison, et que la guerre anéantirait la famille qui nous nous apprêtions à construire ? C’était ces questions qui lorsque je partais, même pour une mission à priori banale comme celle dont je revenais à l’instant, me poussaient à serrer Miléna dans mes bras un peu plus fort qu’à l’accoutumée, à laisser un baiser s’éterniser un peu plus que d’ordinaire, parce que qu’on ne savait jamais de quoi l’avenir serait fait ni si ce baiser ou cette étreinte ne serait pas la dernière. C’était pour toutes ces raisons que je voulais que la guerre suive son cours rapidement, parce que bien au dessus de nous son issue était déjà faite, et parce que si nous étions destinés à y survivre Miléna et moi je voulais pouvoir profiter de cette après-guerre, de cette victoire après laquelle nous courrions tous depuis notre naissance ou presque parce que c’était à cela que nous marchions au treize, à l’espoir de jours meilleurs, et plus fastes. Mais pour l’heure j’étais rentré. Je ne savais pas pour combien de temps, je ne pouvais pas prédire avec certitude que Coin ne nous renverrait pas mon unité et moi récolter d’autres vivres, sécuriser les trois districts déjà sous notre contrôle depuis peu, ou même nous envoyer nous battre dans les districts sept et neuf. Et qu’on se le dise ce n’était pas de la couardise, ou bien que mes convictions perdaient de leur force, cette guerre je l’attendais depuis toujours … Mais j’aurais préféré qu’elle débute avec quelques petits mois de plus. Même si, de manière parfaitement subjective, j’étais dans un sens soulagé que Miléna ne soit physiquement pas en état de prendre part au début des affrontements ; Je savais comme cela devait lui être insupportable, comme elle devait haïr ceux qui avaient rendu sa suspension d’affectation effective … Mais au moins elle ne risquait rien, et de manière purement égoïste cela me rassurait. Cela me rassurait mais je savais aussi qu’à sa place j’aurais été dans le même état d’esprit, ne supportant pas mieux qu’elle le fait de ne pas avoir de quoi remplir efficacement mes journées. C’est donc sans grand étonnement que je l’avais trouvée à l’appartement, déjà prête à aller se coucher et donnant l’air de s’ennuyer assez pour que compter les moutons devienne presque une occupation envisageable. De la retrouver avait illuminé mon visage autant que le sien, mais ce ne fut qu’une fois que j’avais pu la serrer contre moi que j’avais vraiment eut la sensation d’être « chez moi ». La guerre pouvait bien encore durer dix ans que je la retrouverais sans doute toujours avec le même mélange de quiétude et de soulagement. « Je suis contente que tu sois là. » avait-elle répondu avec douceur, un sourire sur les lèvres. C’était peut-être simplement mon imagination, mes souvenirs qui avec le temps se déformaient peut-être un peu, mais j’avais la sensation qu’une barrière que la première année qu’avait duré notre relation n’avait pas suffit à faire tomber était en train de s’effacer peu à peu. Qu’il n’y avait peut-être plus cette paroi invisible résultant du fait que jadis Miléna n’avait jamais su mettre de mots sur ce que nous étions. Une main toujours accrochée à la sienne, l’autre s’était resserrée autour de sa taille j’avais posé ma question tout en sachant que malgré ses yeux fatigués jamais elle n’avouerait l’être à haute voix, ne serait-ce que parce que ce serait donner raison aux médecins. « Non ça va, je m’ennuie profondément et je vois toujours pas pourquoi je peux pas reprendre le boulot, mais ça va. » Son air un peu boudeur me fit sourire à nouveau, et déposant un baiser sur son front j’avais simplement répondu avec douceur mais sans que cela n’en soit moins sérieux « Je suis sûr que le médecin sait ce qu’il fait, ils sont du genre à un arrogant mais ils ne font jamais rien sans raison … surtout en ce moment. » Pensif, j’avais quelque peu laissé ma phrase en suspend, puis finalement secoué la tête comme pour dire « peu importe » ou encore « oublie ça ». Mais c’était vrai ; Surtout en ce moment. Coin devait se sentir tellement prêt de mener à bien cette guerre, ce n’était sans doute plus qu’une question de temps avant qu’elle ne parvienne à assoir assez la rébellion dans les districts pour que le Capitole devienne accessible, dernier rempart avant d’être débarrasser du « vieux Panem » … Le treize avait besoin de toutes les forces disponibles, et par les temps qui courraient il y avait fort à parier que les médecins du treize avaient été mis au jus et qu’on leur avait fait comprendre qu’un soldat arrêté était un soldat de plus se battant pour le treize dehors. Et j’étais même prêt à parier qu’au fond d’elle Miléna le savait, qu’elle savait que jusqu’à présent elle avait toujours eut un corps et une santé résistante, et que pour qu’il en arrive à faiblir, même de façon momentané, c’était qu’il y avait une bonne raison … Elle protestait pour la forme mais ce n’était pas comme la dernière fois. Après son escapade au district un elle avait tapé du pied, insisté, agacé jusqu’à parvenir à ses fins, jusqu’à ce qu’on lui donne quelque chose à faire sans jamais en démordre ; Mais pas cette fois-ci. Peut-être parce qu’elle savait qu’il y avait une raison, peut-être aussi parce que je le lui avais demandé ? Je n’étais pas rassuré, qu’elle se sente mal deux jours avant que je doive à nouveau m’absenter ce n’était pas pour aider ma sérénité et c’était pour cette raison que je lui avais demandé, presque fait promettre de se tenir tranquille, et de ne pas chercher à prouver ou à se prouver quoi que ce soit … Je voulais pouvoir quitter le treize avec une inquiétude en moins, une de moins sur la montagne dont je savais que je ne pourrais pas me débarrasser. Son air préoccupé lorsqu’elle s’était détachée de moi et avait lâché ma main eut pourtant vite fait de m’inquiéter, à nouveau, et en un dixième de secondes à peine j’avais à nouveau cet espèce de pincement au niveau du plexus. Machinalement j’avais ramassé mon holster, toujours par terre, et l’avait posé je n’avais même pas regardé où, avant de rejoindre Miléna qui entre temps s’était assise sur le bord du lit et me regardait d’un air dubitatif. « Par contre il s’est passé un truc bizarre je sais pas si … » Déglutissant, les sourcils se fronçant légèrement, j’avais fini par m’assoir à côté d’elle sans rien dire, et ne masquant qu’avec beaucoup de difficultés mon inquiétude. C’était aussi ça le revers de la médaille, j’avais fini par tellement m’habituer à voir une Miléna qui rien n’arrêtait jamais que depuis que sa santé jouait au yoyo je ne pouvais plus m’empêcher de me faire des tas de scénarios plus ou moins affreux dans ma tête. « Ce matin je venais de me réveiller et j’ai senti un truc, comme si … Comme un coup, je suis pas allée voir le médecin parce que je voulais t’en parler avant, mais c’était … vraiment bizarre. » Soulagé. Du moins assez pour pouvoir arrêter de retenir ma respiration et redevenir un tant soit peu rationnel. L’air cependant toujours un peu dubitatif j’avais finalement répondu avec un savant mélange de précaution de et curiosité « Tu veux dire, comme … ça ? » tout en donnant un léger coup le long de son bras. Esquissant finalement un sourire amusé, j’avais fini par répondre sur le ton de la plaisanterie « A peu près aussi normal que quand c’est à moi que tu donnes des coups dans ton sommeil. » La plaisanterie passait bien, mais surtout elle m’avait permis de prendre le temps de … canaliser mes émotions ? Je ne savais pas trop comment appeler cela, mais le fait était que si je pouvais avoir l’air un peu fébrile c’était surtout parce que j’étais troublé, voir même ému. Parce que même Miléna ne pouvait plus le nier, parce que cette « chose » devenait chaque jour un peu plus que cela, parce que ce n’était plus une chose mais un enfant, et parce que chaque jour qui passait il devenait un peu plus réel … et parce que facilement, peut-être même trop, j’arrivais à oublier que cet enfant ce n’était peut-être pas le mien, que ce n’était peut-être pas mon sang qui coulerait dans ses veines mais celui d’un autre. Je n’avais même pas réussi à me décider quant à savoir si oui ou non je voudrais par la suite une réponse à cette question … je me répétais sans cesse que j’avais encore largement le temps d’y penser, mais la vérité c’était que j’avais surtout trop peur de la réponse à cette question. Et bien entendu je n’en avais pas parlé à Miléna, pour la simple et bonne raison qu’elle avait d’elle-même déjà bien assez de raisons pour s’inquiéter et se faire peur sans que je ne vienne en rajouter une couche supplémentaire. Pour l’heure j’avais de toute façon à nouveau provisoirement oublié cet aspect des choses, et bien que mes yeux brillaient sans doute d’une manière un peu inhabituelle j’avais tenté de retrouver une certaine contenance avant de reprendre « Tu devrais aller voir le médecin demain quand même, juste pour … tu sais, si ça peut te rassurer. » Je marchais sur des œufs, à chaque fois que nous évoquions le sujet, parce que je ne savais jamais vraiment où était la limite entre le fait qu’elle cherche à être rassurée et le fait qu’elle puisse se sentir trop oppressée par mon attitude, ou mon enthousiasme. Enthousiasme qui malgré tous mes efforts finissait toujours par ressortir ne serait-ce qu’un peu, comme en témoignait mon « Mais … c’est vrai ? Il a bougé genre … comment ? » Question totalement stupide cela va sans dire, c’était un peu comme demander à quelqu’un pourquoi le ciel était bleu. Disons simplement que j’avais envie d’en savoir plus, un détail, n’importe quoi … parce qu’en définitive j’étais surtout frustré de ne pas avoir été là.
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Dim 30 Sep - 22:10 | |
| J'étais heureuse. Ma vie était un bordel sans nom, j'étais privée de terrain alors que le treize commençait peu à peu à prendre le contrôle des districts les plus pauvres de Panem, je me sentais inutile, j'étais terrorisée par cet enfant, pas son existence, rien que son existence, mais pourtant, à cet instant présent, durant ces poignées de secondes, j'étais heureuse. J'étais heureuse parce que j'étais contre Raven, et que pendant trois jours c'était tout ce que j'avais voulu, qu'il soit prêt de moi et que sa mission se déroule sans encombres. J'étais tendue, de plus en plus tendue lorsqu'il devait s'absenter, peut être que c'était moi, peut être que c'était à cause de cette atmosphère de générale qui régnait au treize depuis que la guerre avait réellement commencé, depuis que les districts avaient commencé à tomber. Le douze, puis le onze, le dix et bientôt le sept et le neuf tomberaient. Les choses se passaient vites, trop vites à mon goût. Ce n'était pas normal, le treize verrait le revers de la médaille bientôt j'en était persuadée. J'avais juste cette impression, cette impression que le Capitole n'allait pas tarder à nous faire payer. Voilà pourquoi savoir Raven dehors suffisait à me mettre dans un profond état d'inquiétude, et voilà pourquoi tandis qu'il était contre moi je ne pouvais m'empêcher de respirer son odeur, comme pour me rassurer, me conforter dans cette idée que oui, c'était bien lui.
Je ne tenais plus en place depuis ces dernières semaines. J'aurais voulu, j'aurais tellement voulue être dehors, et me battre comme j'étais censée le faire. J'étais une soldate, je n'étais pas faire pour rester enfermée dans les souterrains du treize alors que dehors l'avenir de Panem se jouait. J'appartenais à cette guerre, je méritais d'être là bas moi aussi, je m'étais entraînée pour ça toute ma vie. Je voulais ça, je voulais ça et d'une certaine façon j'étais jalouse, jalouse de Raven et du fait que pendant que moi j'étais coincée au treize à cause de cet enfant qu'il était le seul de nous deux à vouloir, il pouvait participer aux combats, il pouvait sortir, il n'était pas en train de grossir un peu plus chaque jour, et surtout il n'était pas obligé de passer ses journées à se tenir tranquille. Je savais que je n'étais pas censée être jalouse, que j'étais censée être heureuse, mais comme j'étais censée aimer cet enfant sans le moindre doute. J'aurais tout donné pour être à la place de Raven en ce moment même. Aussi parce que Raven n'avait pas à s'inquiéter pour moi, alors que l'inquiétude me rongeait littéralement de l'intérieur. Mais là, à cet instant présent, j'étais juste heureuse de le serrer contre moi, et de pouvoir l'embrasser retrouver les goût de ses lèvres qui m'avait manqué pendant ces trois derniers jours. Je me fichais qu'il rentre de mission, qu'il ai besoin de de prendre une douche, tout ce que je voulais c'était ne pas passer une quatrième nuit sans qu'il soit contre moi. Je m'étais passé de sa présence pendant trois ans, comment était-ce possible qu'aujourd'hui il me soit tant indispensable ?
« Je suis sûr que le médecin sait ce qu’il fait, ils sont du genre à un arrogant mais ils ne font jamais rien sans raison … surtout en ce moment. » Je savais que d'un côté il avait raison. Les médecins du district devaient avoir des directives très claires, en ce moment un soldats qui était arrêté était un soldat qui ne se battait pas pour le treize. Et le plus de monde possible était nécessaire. Je savais tout ça. Ca n'empêchait pas qu'après les capitolien et les cafard, il n'y avait rien que je déteste plus que les représentants du corps médical, et rien qui au fond ne me rende aussi... Peu sure de moi. J'avais grandit, j'avais changé, j'osait croire que j'avais guérit dans un certain sens, mais lorsque j'étais entre les murs de l'hôpital du treize, j'avais l'impression de redevenir cette gamine terrorisée, qui avait envie de frapper tous les gens qui posaient les mains sur elle. J'avais l'impression que quoi que je fasse, cette histoire ne serait jamais derrière moi. C'est aussi pour ça que je n'avais pas pu m'empêcher de lui répondre en grommelant, avec une mauvaise foi qui me caractérisait, mais aussi que j'employais souvent lorsqu'il était question du corps médical. « Ce sont des incapables oui...» J'avais pas parlé fort, juste assez pour qu'il m'entende mais que pour ça passe plus pour un grognement qu'autre chose. Je me plaignais assez souvent pour que Raven soit habitué de toute façon. Certains pouvaient se demander comment Raven pouvait supporter mon sale caractère au quotidien, moi même je me posais souvent la question a vrai dire. Raven était le gendre et le petit ami parfait, il était même l'époux parfait, j'avais beau ne pas trop m'y connaître à ce sujet, ça je le savais. Il était attentif, il voulait une nombreuse famille, il était démonstratif et doux. Il était le père qu'on veut pour ses enfants. Et j'étais tout sauf quelqu'un qui on veut avoir des enfants, pas en étant normalement équilibré. Pourquoi Raven était-il différent ? Pourquoi ne me voyait-il pas de la façon dont la plupart des gens me voyaient ? C'est simple, il n'y avait qu'à voir a quel point je n'y connaissais rien sur le sujet pour comprendre que je n'étais pas faire pour avoir des enfants. J'avais l'impression à la fois de ne pas assez m'inquiéter mais aussi de trop le faire, et de me rendre ridicule. Et je détestais ça, me rendre ridicule. Je détestais l'idée que l'on puisse rire de mes paroles, ou de mes actes, quand bien même c'était Raven. Même lorsque je savais que c'était pour me taquiner ou m'arracher un sourire il y avait une partie de moi que ça agaçait, et c'était sans aucun doute du à cette foutue fierté que j'avais su accepter comme partie intégrante de moi.
Finalement j'avais finis par me détacher de lui, pour me laisser doucement tomber sur le rebord du lit de notre appartement. Notre appartement, ça me faisait encore bizarre de dire ça. Je vivais avec Raven. Je n'aurais jamais imaginé ça possible, et quelques années auparavant je n'aurais jamais imaginé ça possible avec Raven. Avant lui je ne pensais même pas que c'était quelque chose que je pourrais vouloir un jour. J'étais trop indépendante pour ça. Je m'étais détachée de lui et j'avais finis par lui confier mes craintes. J'avais peur qu'il panique, comme a chaque fois qu'il était question de la santé de l'enfant que j'attendais, mais je m'attendais certainement pas à lui arracher un léger sourire.
« Tu veux dire, comme … ça ? » Il m'avait doucement donné un coup de coude dans le bras, et sans voir ou il voulait en venir j'avais simplement hoché la tête, toujours préoccupée, n'ayant toujours pas compris. Je ne compris qu'il se moquait gentiment de moi que lorsqu'il continua sur le ton de la plaisanterie. « A peu près aussi normal que quand c’est à moi que tu donnes des coups dans ton sommeil. » Tentant de cacher que j'étais vexée qu'il puisse s'amuser de mon ignorance j'avais pris un air faussement outré avant de lui donner un coup de coude dans les côtes et de sourire avant de prendre furtivement ma tête dans mes mains, comme quelqu'un qui se rend compte soudainement qu'il a dit un truc stupide, avant de relever les yeux vers lui en me mordant la lèvre. « Je peux dormir loin de toi si c'est ce que tu veux ! » Mais parce qu'au fond la seule chose qui importait c'était que j'étais contente qu'il soit là, et parce que je n'avait pas envie de gâcher une seule seconde de nos retrouvailles je m'étais rapprochée de lui et avait enroulé mon bras autour du sien, posant ma tête sur son épaules quelques secondes. J'étais exténuée, j'étais exténuée sans avoir rien fait de ma journée pourtant je n'avais aucune envie de dormir, j'avais été déçue qu'il rentre si tard, j'avais eu peur de ne pas le voir avant de m'endormir, mais maintenant j'avais juste envie de profiter de sa présence, même si ça voulait simplement dire écouter son cœur battre pendant quelques minutes. Et d'une certaines façon maintenant que je savais que c'était tout a fait normal, avoir senti cet enfant se manifester – parce que je ne pouvais plus faire comme si c'était une chose, ça grandissait, et c'était un enfant, mon enfant, notre enfant je ne pouvais plus le nier ou prétendre ne pas m'en rendre compte – rendait tout ça encore plus réel. Il avait bougé, je l'avais senti. Il n'avait plus la taille d'une sauterelle, il se voyait, il prenait de la place, et maintenant il se manifestait. Je sentis une bouffée de panique m'envahir, mais peut être aussi un peu... d'émotions ? Je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas l'admettre, mais si les trois quart de ma personnes étaient terrorisés plus le temps passait plus une petite partie de moi commençait à évoluer, à être dans un certain sens un peu... Excitée par toute cette histoire ? Angoissée, mais excitée.
« Tu devrais aller voir le médecin demain quand même, juste pour … tu sais, si ça peut te rassurer. » Je secouais rapidement la tête négativement. Presque instinctivement. Les médecins m'avaient sauvés la vie, j'avais peut être un certain passé avec eux mais je ne pouvais nier que sans eux je serais surement morte à l'heure qu'il est, ou pas dans l'état dans lequel j'étais en tout cas. Alors pourquoi, pourquoi ce dégoût, cette appréhension, et même cette peur presque instinctive dès qu'il était question de ça ? Si j'avais attendu que Raven rentre il y a avait une raison, c'était parce que si j'avais une seule chance de pouvoir éviter l'aile médicale des souterrains je la saisissait, et dans le cas contraire j'espérais qu'il puisse y aller avec moi. Quand est ce que je serais capable de me rationaliser à ce sujet, et d'arrêter d'agir comme une adolescente apeurée ? « Non. Je veux dire... Si tu dis que c'est bon, je te crois. » Et pas seulement parce que j'avais confiance en lui. Bien sur que je lui faisait confiance, surtout lorsqu'il s'agissait de la santé de cet enfant pour laquelle il s'inquiétait parfois même trop, mais c'était aussi une façon pour moi de couper court à la conversation. « Mais … c’est vrai ? Il a bougé genre … comment ? » J'avais relevé les yeux vers lui, le regardant avec en quelque sorte une curiosité non dissimulée. Et peut être un peu d'émotion aussi. Jusque là je ne m'étais pas rendue compte à quel point ce que je venais de lui dire l'avait ému. Ca devait être quelque chose d'important, ou quelque chose comme ça. Relevant la tête de son épaule je l'avais regardé en souriant, et j'avais passé une main sur sa joue. Il était réellement ému, et si je l'avais vu dans des états divers et variés je ne l'avait jamais vu comme ça. Et dans un certain sens, ça me touchait, sans savoir réellement pourquoi ça me touchait et c'était un côté de Raven que je me surpris à aimer. Finalement j'avais décollé ma main de sa joue pour tenter de lui répondre en lui donnant ce qu'il voulait entendre. « Je... C'était comme un coup, réellement un coup, ça m'a réveillée pourtant c'était pas réellement fort, et j'ai rien senti depuis. » Passant ma main sous son tee-shirt je n'avais vu m'empêcher de frissonner lorsque ma main avait effleuré sa peau , déposant un léger coup contre son abdomen. « Un peu comme ça. » Tentant tant bien que mal de cacher mon émotion j'avais retiré ma main de sur sa peau pour la passer derrière son cou et poser ma tête contre son front. « C'est... C'est quelque chose d'important non ? » Je ne savais jamais trop comment m'exprimer dans ces moments là, je n'aimais pas poser ce genre de question parce qu'elles ne faisaient que renforcer cette impression que j'avais, comme quoi Raven était mille fois plus prêt à ça que moi, qu'il était clairement fait pour être père alors que moi... Mais j'avais aussi peur qu'il pense que je feignais ce intérêt, parce que si j'étais émue par l'état dans lequel ça mettait Raven, ce n'était pas seulement ça, je me posais la question, mais au fond de moi c'était comme si je sentais que c'était important.
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| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Jeu 11 Oct - 23:24 | |
| J’avais toujours eut des sentiments assez contradictoires, ambivalents, vis-à-vis du corps médical du district treize. Je les savais indispensables, et je ne remettais pas en cause leurs compétences ni même espérais d’eux qu’ils ne soient des magiciens à qui aucune malade, aucune blessure et aucun dommage physique ne pouvait résister, mais il y avait chez eux un fatalisme et une impression d’avoir la connaissance absolue qui m’insupportait. A vrai dire il y eut une époque où j’avais totalement perdu foi en eux, après la mort lente et inévitable de Melwyn j’avais même totalement cessé de leur faire confiance, persuadé qu’on ne pouvait pas se fier à quelqu’un qui regardait une gosse de quatorze ans mourir et disait simplement qu’il n’y avait rien à faire, que c’était comme ça … j’aurais voulu qu’ils tentent tout, même si cela leur semblait inutile ou désespéré j’aurais voulu qu’ils essayent encore et encore, plutôt que de simplement regarder mes parents dans les yeux et leur expliquer presque sans émotion que leur fille allait mourir, que ma petite sœur allait mourir, et qu’il n’y avait rien qu’ils ne puissent faire. A partir de ce moment là j’avais plus ou moins perdu confiance en eux, encore plus après que ma mère ne soit allée rejoindre Melwyn ; On aurait pu croire qu’avoir été fiancé à une infirmière aurait suffit à me faire changer d’avis mais cela n’avait jamais été le cas. Lorsque j’étais d’humeur vraiment cynique il m’était même arrivé de me dire qu’ils préféraient sans doute un soldat mort à un soldat blessé pour avoir une bonne raison de dire qu’ils n’avaient « rien pu faire » puisque cela semblait être leur excuse la plus récurrente, et qu’elle était tellement facile à utiliser. Et pour tout cela j’avais fini par croire que je ne changerai plus jamais d’avis à ce sujet … Mais désormais je leur devais aussi le fait que Miléna soit vivante et d’avoir pu la retrouver, et ça cela changeait absolument tout. Je pouvais leur trouver tous les défauts du monde et leur reprocher ce qui était arrivé à Melwyn mais cela ne changeait plus rien au fait qu’ils avaient sauvé Miléna et que sans eux je ne savais pas vraiment où j’en serais aujourd’hui … Est-ce que trop de regrets pouvaient vous empêcher de vivre ? Parce que des regrets je n’en avais jamais eut autant que le jour où j’avais cru ne plus jamais la revoir et n’avoir jamais eut l’occasion de changer les choses, de changer le fait que nous nous étions quittés sur des mots qui n’avaient plus aucun sens trois ans plus tard. Alors quand elle avait enfoui son visage dans mon cou et marmonné « Ce sont des incapables oui … » je m’étais contenté de sourire silencieusement tout en déposant un baiser sur son front, mes bras toujours serrés autour de sa taille. Reste que contrairement à ce qu’elle semblait penser je n’étais pas beaucoup plus renseigné qu’elle au sujet de sa grossesse. Non, la véritable différence entre elle et moi c’était que je m’étais toujours imaginé avoir des enfants et que de ce fait je n’avais pas peur d’apprendre … Mais pour mon expérience, elle se limitait aux vagues souvenirs des premiers mois de vie de Melwyn, et à l’époque je n’avais que quatre ou cinq ans. Mais j’essayais de donner le change, notamment parce que je la savais morte de peur et que je ne voulais pas aggraver les choses en lui laissant voir que moi aussi j’avais peur, au fond. Chose d’autant plus difficile lorsqu’elle prenait un air grave comme elle venait de le faire, aussi ma réponse en forme de plaisanterie avait autant pour but de la faire dédramatiser que de faire redescendre ma pression artérielle d’un cran … sans rire, les ascenseurs émotionnels allaient avoir ma peau un de ces jours. « Je peux dormir loin de toi si c’est ce que tu veux ! » avait-elle simplement répondu d’un air boudeur et en me gratifiant d’un coup de coude, n’ayant pour seule conséquence que de déclencher chez moi un nouveau sourire amusé. « Si c’est une tentative pour garder le grand lit pour toi toute seule une nuit supplémentaire va falloir être un peu plus inventive. » avais-je finalement répondu tout en attrapant sa main et en effleurant sa joue du bout de mes lèvres. Attrapant mon bras elle avait posé sa tête contre mon épaule et n’avait plus rien dit, sans que je sache si son silence relevait de la simple volonté de profiter quelques instants du moment, de notre proximité, de ma respiration se calant sur la sienne, ou s’il y avait autre chose. Elle semblait préoccupée, comme si ma réponse ne suffisait pas à la persuader que si elle pouvait toujours trouver des tas de raison de s’en faire, pour cela elle n’avait pas à le faire. Pourtant, lorsque j’avais proposé qu’elle retourne voir le médecin si cela suffisait à la rassurer elle m’avait répondu avec presque précipitation « Non. Je veux dire … Si tu dis que c’est bon, je te crois. » Je n’étais pas totalement convaincu que ce soit la seule et unique raison, mais j’avais décidé de ne pas insister. Je savais par expérience qu’il y avait certains sujets sur lesquels il ne valait mieux pas forcer la main de Miléna, et celui là en faisait définitivement partie. « Comme tu préfères. Mais je repars pas avant la fin du mois à priori alors si tu changes d’avis, tu sais que je viendrais avec toi. » Autant pour la rassurer elle que pour me rassurer moi soi-dit en passant. La fin du mois. Sujet épineux sur lequel il faudrait encore que je revienne plus tard, parce que même s’il y avait cette partie de moi qui avait attendu cela pratiquement toute sa vie l’autre réalisait que cela tombait sans aucun doute au plus mauvais des moments. C’était une promesse que j’avais fait à ma mère il y a longtemps, peu de temps après avoir décidé de rejoindre le corps militaire du district, et alors qu’elle m’avait demandé pourquoi « Parce que je veux être sur place le jour où le treize libèrera ton district de Snow. » C’était une tentative vaine de lui redonner un peu d’espoir, là où la mort de Melwyn semblait avoir éteint chez elle quelque chose qui ne s’était jamais rallumé et avait même fini par se propager assez pour qu’elle s’en aille elle aussi, mais depuis je m’étais toujours promis de tout faire pour tenir parole. Et je ne revenais jamais sur une parole, cela faisait partie de ces principes qui à certains paraissaient stupides mais qui à moi me paraissaient essentiels. Voilà pourquoi je savais que je n’avais pas le droit de douter, que je devrais avoir honte de cette petite voix qui dans un coin de ma tête susurrait que tout de même, si une excuse se présentait pour rester avec Miléna plutôt que d’accompagner mes hommes au district sept je devrais la saisir et ne pas m’occuper du reste. Cette petite voix qui n’avait que faire du bien du district, du code d’honneur des militaires et de ce que faire partie de l’armée du treize signifiait. J’avais attendu ce soulèvement toute ma vie c’est vrai, et jamais je n’avais été aussi prêt de mener à bien ce que j’avais promis … mais je n’avais aussi jamais été aussi prêt d’y laisser ma peau, parce que ce que la Présidente Coin avait décidé d’entreprendre avait toutes les chances de réussir et que nous avions une véritable occasion de renverser le cours de la partie opposant notre chef à celle du reste de Panem, mais que tout cela ne se ferait pas sans que ne coule le sang de nos hommes et que certains n’aient connus de la révolte que le fait d’être morts en héros. Je n’avais jamais eut peur de la mort jusqu’à présent, on ne faisait pas le métier que je faisais si l’on avait peur d’y laisser sa peau et preuve en était que la capsule de cyanure qu’on nous laissait comme dernière échappatoire à la pire des situations, nous avions tous songé à l’avaler au moins une fois, et ce sans la moindre hésitation … parce que souffrir faisait bien plus peur que mourir en définitive. Seulement aujourd’hui la donne avait changée, en ce qui me concernait tout du moins, et aujourd’hui la mort me faisait peur parce que je ne me sentais plus le droit d’y penser de mon seul et unique point de vue. Je ne pouvais plus penser à la mort sans penser aux conséquences sur Miléna et sur cet enfant que je voulais à tel point que l’idée même de l’abandonner avant même sa naissance me paraissait insupportable. Je n’avais pas le droit de mourir, plus maintenant, et cela rendait mon problème d’autant plus épineux que je savais qu’en tous les cas je partirais pour le district sept lorsque Coin jugerait le moment venu et que l’ordre nous en serait donné. Mais je ne voulais pas avoir cette conversation, pas maintenant, pas alors que je venais tout juste de rentrer et que je n’aspirais qu’à une seule chose : profiter. Et puis c’était peine perdue pour le moment, même si j’avais essayé je savais que mes pensées ne pourraient plus se diriger vers autre chose que ce qui se cachait sous le ventre arrondis de Miléna … Parce que même si je le savais déjà les choses venaient de prendre une tournure encore plus réelle, parce que ce n’était plus une chose ou une idée abstraite, c’était un enfant. Notre enfant, et il existait assez pour pouvoir maintenant le faire savoir lui-même. A nouveau une partie de moi regrettait de n’avoir pas simplement pu rester là ces derniers jours, parce que j’aurais voulu être là ce matin, j’aurais vraiment voulu être là … et pour cette raison je n’avais pas réussi à contenir ma curiosité, allant de paire avec mon émotion. Parce que je n’étais pas là je voulais en savoir plus, comme pour essayer de compenser, et si cet enfant j’en avais toujours voulu je ne réalisais que maintenant à quel point, en sentant mon cœur battre plus fort qu’à l’accoutumée contre ma poitrine tandis que je posais enfin cette question qui me brûlait les lèvres. « Je … C’était comme un coup, réellement un coup, ça m’a réveillée pourtant c’était pas réellement fort, et j’ai rien senti depuis. » La dernière partie de sa phrase m’avait sans doute un peu déçu, mais au milieu de tout le reste j’avais à peine eut le temps de m’en rendre compte. Relevant la tête vers moi elle avait lâché mon bras pour mieux laisser sa main glisser le long de ma joue, et si la situation qui me rendait un peu fébrile me donnait l’impression – pas forcément agréable – de mettre à nu des émotions que je ne lui avais jamais confiées même à elle je tentais cependant de ne pas y penser tandis qu’elle passait sa main sous mon tee-shirt, m’arrachant un frisson lorsque ses doigts étaient venus effleurer ma peau. « Un peu comme ça. » J’étais resté un instant interdit tandis qu’elle avait donné un léger coup sur mon abdomen, en réalisant que cela ne satisfaisait pas vraiment ma curiosité … Mais qu’importe, tandis qu’elle retirait sa main et passait son bras autour de mes épaules j’avais passé les miens autour de sa taille en esquissant un sourire, un de plus. « C’est … C’est quelque chose d’important non ? » Son front posé contre le mien elle m’avait arraché un léger rire ; Il y avait sur son visage ce mélange d’émotions que je n’arrivais pas à décrire, mais que j’étais presque certain de n’avoir encore jamais vu. Et même si je ne pouvais pas deviner ce qui se passait dans sa tête sa réaction m’attendrissait. Hochant affirmativement la tête j’avais resserré mes bras autour de sa taille et l’avais fait basculer sur le lit avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de répondre « Et ça veut aussi dire que même quand je pense que je peux pas t’aimer encore plus je me trompe. » Souriant une nouvelle fois, mon regard plongé dans le sien comme pour y chercher je ne savais quelle réponse silencieuse, j’avais laissé mes lèvres glisser sur les siennes à nouveau, puis sa joue, sa nuque, son épaule … jusqu’à m’arrêter en remarquant la trace grise sur sa joue, et de réaliser que la même apparaissait sur le côté de ma main « Faut vraiment, vraiment que je prenne une douche. » avais-je finalement dit un laissant échapper un éclat de rire, mais bien loin de me mettre en route pour la salle de bain je m’étais contenté d’effacer du bout des doigts la trace sur son visage et de l’embrasser à nouveau, comme si ces trois jours avaient été une éternité. C’était fou comme dès que mes lèvres trouvaient celles de Miléna je perdais toute notion du temps, comme si par ce simple geste il se suspendait l’espace d’un instant et nous permettait de rêver quelques instants que plus rien n’importait, qu’il n’y avait plus ni guerre, ni rationnement, ni dictature, ni rien de tout ce à quoi nous avions pourtant été habitués depuis notre naissance … juste elle et moi, et parfois pendant de fugaces secondes je réussissais à me persuader qu’au fond nous n’avions pas besoin de plus. Je n’avais pas besoin de plus que ses lèvres contre les miennes, que ses mains glissant contre ma peau, que son souffle se mélangeant au mien tandis que je l’embrassais de nouveau.
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Dim 14 Oct - 21:55 | |
| Est-ce que si j'avais grandit dans une famille normale et aimante pendant toute mon adolescence j'aurais été différente ? J'aurais appréhendé de façon différente le fait de devenir mère ? Peut-être, peut-être que non. J'avais surement eu une expérience limité des enfant en bas âge, mais une expérience quand même qui venait de cette époque où j'avais été la grande sœur de Mona. Peut être que si j'avais pu m'en souvenir, pu mettre autre chose qu'un simple visage flou sur ce prénom, si je n'avais pas eu le cœur serré et aux bords des larmes à chaque fois que je ne faisait qu'y penser furtivement peut être que ça aurait été différent. Mais rien, rien n'y faisait. J'avais tenté, j'avais tenté de passer des soirée à essayer de retrouver un petit souvenir, n'importe quoi, mais jamais je n'avais réussit à voir autre chose que des flashs, par moment. Des flammes, beaucoup de flammes, et cette sensation, cette sensation qui me prenait au ventre que je n'avais pas été là pour protéger Mona. Comment se faisait-il que mon esprit n'ait conservé qu'une seule chose, ce prénom, et un ébauche d'un visage de petite fille ? Comment l'esprit humain pouvait-il à ce point occulter toute une partie de son passé ? Le docteur Andrews avait tenté, elle avait tenté de me faire me souvenir, elle avait même pensé que je lui mentais tout simplement, pour... Pourquoi ? Pensait-elle que je souhaitais plus m'opposer à elle que savoir d'où je venais, et qui j'étais ? Si mes parents m'avaient juste laissé, si j'avais fait quelque chose, si c'était ma faute, ou bien s'il n'avaient pas eu le choix ? J'aurais voulu savoir avec certitude que ce n'était pas ma faute, que ce n'étais pas la leur non plus, que rien n'aurait pu éviter ce qu'il s'était passé, quoi qui ce soit passé, mais à la place j'étais laissée seule et avec mes interrogation, des interrogation que la naissance imminente de mon enfants ne faisaient que ramener à la surface. Parce que Raven ne savait pas c'est que jamais je n'avais autant pensé à tout ça, à cette enfance dont je ne me souvenais pas, à ma petite sœur, cette même sœur que d'après les psychiatres j'avaient inventé, la possibilité que ce soit vrai et que je sois réellement folle... Etait-ce parce que je ne m'étais jamais autant ennuyée que cloîtrée au treize où bien était-ce des craintes belles et bien liées à cet enfant ? Cet enfant que je voulais être celui de Raven, à tout prix, pour pouvoir tourner définitivement un trait sur toute cette culpabilité liée à la mort de Cray plus de quatre mois auparavant.
Il y avait des fois où je n'avais qu'une envie, parler de Mona a Raven, lui parler d'elle, pouvoir enfin parler d'elle a quelqu'un qui ne serait pas persuadé qu'elle n'était qu'une invention due à mon insanité ? J'aurais voulu pouvoir lui parler de ce petit visage de poupée dont je me souvenais, avec des grands yeux marrons et des cheveux sombres, ce visage auquel je m'accrochais par peur d'un matin me réveiller et de l'avoir oublié. Mais après j'avais peur, peur du jugement qu'il pourrait porter sur moi, peur de ce qu'il pourrait penser. J'avais toujours eu ce sentiment que malgré mon passé, malgré les médicaments que je prenais encore aujourd'hui Raven n'avait jamais eu réellement conscience de à quel point mon esprit était une sorte de puzzle insolvable.
« Si c’est une tentative pour garder le grand lit pour toi toute seule une nuit supplémentaire va falloir être un peu plus inventive. » Il avait attrapé ma main et je n'avais en aucun cas tenté de l'en empêcher, parce que j'avais besoin de sentir ce contact, ce contact rassurant. Et alors que ses lèvres avaient effleuré ma joue, je n'avais eu qu'une envie, me presser encore plus contre lui. « Non, certainement pas... » J'avais murmuré, parce que de toute façon il savait, il savait à quel point cet appartement me semblait vide et trop grand sans lui, à quel point je haïssait ses jours où il n'était pas là. Je n'avais qu'un seul souhait pour cette nuit, pouvoir sentir son corps contre le mien. Puis j'étais restée un instant sans rien dire, me contentant simplement d'écouter son cœur battre, comme si ça suffisait à apaiser le rythme du mien. « Comme tu préfères. Mais je repars pas avant la fin du mois à priori alors si tu changes d’avis, tu sais que je viendrais avec toi. » Relevant doucement la tête j'avais froncé les sourcils. J'aurais voulu qu'il reste là pour toujours, ou au moins jusqu'à la naissance de l'enfant que j'attendais, puisque pour toujours c'était impossible, parce qu'un jour moi aussi je repartirai en opération de toute façon. « La fin du mois ? » J'avais posé la question d'une voix hésitante, parce que j'espérais encore qu'il ai dit ça comme ça, pour me dire qu'il comptait rester, mais j'avais aussi peur qu'il y ait quelque chose dont il ne m'ait pas parlé, qu'il ne soit pas en train de penser à une date précise. Parce que même si la fin du mois nous laissait trois semaines ce n'était pas assez, ça ne serait jamais assez comparé à la panique qui s'emparait de moi lorsqu'il me laissait ici, avec un enfant dans le ventre sans savoir quoi faire en cas de problèmes. Je savais que c'était injuste, pourtant à chaque fois qu'il partait loin du district j'en voulais à Raven, je lui en voulais terriblement. Je savais très bien que si les rôles étaient inversés, si c'était lui qui était cloué au district pour une raison ou une autre je n'aurais pas supporté de rester enfermée également, je n'aurais pas changé le cours de ma vie pour autant, j'aurais certainement fait en sorte de partir moins, mais je serais partie quand même, parce que j'avais besoin de sortir, besoin de ressentir l'adrénaline qu'être en opération provoquait chez moi, et j'avais besoin de ne pas passer mes journées enfermées dans un appartement dans ces souterrains. Cette révolte, ce qu'il était en train de se passer j'en avais rêvé toute ma vie sans penser qu'un jour je le verrai, qu'un jour je verrai les disctrict tomber un pas un, et pourtant c'était en train d'arriver, ça arrivait bien plus vite que quiconque ne l'aurait prévu. Avant la fin de l'année le district treize contrôlerais plus de la moitié des district de Panem. Et j'aurais tout donné, tout pour que cette victoire soit aussi un peu la mienne. Je m'étais battue pour ça pendant des années, comme était-ce possible que tout se passe, là maintenant ? Il y avait tant de raison qui faisaient que si j'aurais voulu pouvoir ne rien fait d'autre qu'être heureuse et me réjouir, si j'aurais tout donné pour en être capable, capable de profiter du fait que Raven était là contre moi, que je l'avais pour moi et moi seule au moins ces quelques heures, je n'y arrivais pas. J'avais beau tenter de chasser tout ça de ma tête, c'était compliqué, réellement compliqué. Alors la seule solution restait de m'enfermer dans cette bulle pendant quelques minutes, quelques heures, cette bulle ou seules comptaient les lèvre de Raven sur les mienne, et ma peau contre la sienne. Et si je pouvais aussi oublier que dans quelques mois nous ne serions plus juste nous deux mais bien à trois, alors tant mieux.
Mais pour autant ça ne voulait pas dire que je n'étais pas émue et touchée dans un certain sens, parce que c'était impossible, il y avait ce je ne sais quoi en moi qui était bouleversé parce qu'il s'était passé ce matin, sans savoir pourquoi. Et l'état de fébrilité dans lequel tout ça mettait Raven accentuait réellement les choses. C'était important, je le sentais. Plus encore lorsque ma remarque avait arraché à Raven un léger rire, et resserrant ses bras autour de mon corps il m'avait fait basculer doucement sur le lit avant de déposer un nouveau baiser sur mes lèvres.
« Et ça veut aussi dire que même quand je pense que je peux pas t’aimer encore plus je me trompe. » Il ignorait à quel point ce genre de phrase pouvait me toucher, à quel point ça avait de l'impact sur moi, et sur comment en plus de me laisser sans voix ça me bouleversait, surtout en ce moment ou je me sentais sans trop savoir pourquoi réellement plus encline à l'émotivité. Et lorsqu'il avait à nouveau fermé mes lèvres des sienne, puis glisser vers mon cou et ma clavicule, ça m'avait aussi permis de me reprendre, autant que de laisser la passion s'emparer de tout mon corps, pour finalement laisser ma main passer sous son tee-shirt dans son dos et mes lèvres s'attarder sur tout ce qu'elles pouvaient attraper, sa joue, son front, le lobe de son oreille... Finalement, il s'était arrêté, avant d'éclater de rire me laissant au passage haletante. « Faut vraiment, vraiment que je prenne une douche. » Sa remarque m'arracha un sourire, et portant les yeux sur ses joues puis sur sa main je remarquai les trace de... De suie ? De suie grise qui apparemment avait fait un voyage jusqu'à ma joue, puisque passant la main dessus il m'avait à nouveau embrassé sans réellement paraître pour autant décidé à rejoindre la salle de bain. Au fond je m'en fichais, je m'en fichai qu'il soit couvert de suie ou je ne sais quoi, je me fichai d'être réellement exténuée, à un point que s'il était arrivé dix ou vingt minutes plus tard il m'aurait certainement trouvée endormie sur le lit dans la position de ceux qui cherchent à lutter contre le sommeil. Il était là alors qu'il ne l'avait pas été en trois jours, trois jours qui m'avait sembler durer le triple et pas seulement à cause de son absence, mais surtout à cause de mon inactivité forcée. C'est pourquoi dans un premier temps je fis comme s'il n'avait pas fait la moindre remarque, passant mes deux mains dans son dos je les avais remontées jusqu'à ses épaules pour enrouler mes bras autour, avant de finalement le débarrasser définitivement de son tee-shirt, et passant une main dans ses cheveux j'avais déposé un baiser dans son cou. Jamais je n'avais à avoir une telle... Connexion avec quelqu'un d'autre que Raven. Avec lui ça semblait normal, embrasser sa peau, le sentir contre moi, ça sentais juste, et normal, et j'avais l'impression que ça ne pouvait être autrement. J'avais beau avoir été réellement attachée à Cray, la nuit que nous avions passés ensemble ce n'était pas pareil, je n'aurais pas su expliquer totalement en quoi tout était différent, mais ça l'étais, oh oui ça l'était. Cette impression que mon corps brûlait dès qu'il le couvrait de caresses, cette sensation de me sentir terriblement désirée, que rien d'autre n'existait en cet instant même, je ne l'avais jamais ressentie qu'avec Raven. Raven était bel et bien la seule personne capable de me sentir réellement belle et désirable, et non pas trop maigre, trop chiante, trop sauvage ou trop revêche.
Mais finalement, alors que posant mes lèvres contre son torse j'y avait laissé une trace, une trace de peau nette alors que tout le reste de sa peau semblait comme recouvert de cette suie grise que je n'arrivais pas à identifier, je m'étais reculée me mordant la lèvre et un sourire amusée sur le visage, avant de m'adresser à lui sur le ton de la moquerie.
« Peut être que tu as réellement besoin de prendre une douche... » Me dégageant sur le côté et roulant de façon à lui faire face je l'avais dévisagé un instant. Dans ces moments là j'avais l'impression que rien ne pourrait jamais me l'arracher. « Je peux t'attendre ici bien sagement jusqu'à ce que tu ai fini, et on reprendre où on s'est arrêtés... » L'idée était certes tentante, mais je savais très bien que si je devais attendre une dizaine de minutes perdues dans mes pensée et allongée sur le lit, j'allais réellement m'endormir, et pour de bon cette fois ci. Durant cette rapide étreinte j'avais oublié à quel point j'étais fatiguée, mais ça semblait me revenir maintenant, alors que je sentais la fatigue à nouveau s'installer doucement. Finalement, attrapant sa main dans la mienne, j'avais rajouté d'une voix plus basse. « Ou alors tu peux aussi m’emmener avec toi... Je me ferais très discrète, promis... » M'approchant de lui sans pour autant lâcher sa main, j'avais déposé un baiser presque chaste sur ses lèvres, comme pour joindre le geste à la parole. Oui, lorsque Raven était contre moi, j'étais réellement capable d'oublier toutes mes préocuppations, au final.
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| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Mar 23 Oct - 18:49 | |
| Je ne me sentais en toute sincérité pas réellement capable de vivre comme les gens des autres districts, à l'air libre j'entends … Sans doute que l'air libre était bien trop rattaché à la notion de mission, sans doute aussi que mes repères étaient tout simplement dans ces souterrains puisque j'y étais né et que la manière dont on y vivait était pour moi tout ce qu'il y avait de plus normal. Mais je mentirais en disant que je n'avais jamais imaginé quelle pourrait être notre vie à Miléna et à moi si nous vivions dans un de ces districts, si c'était réellement ce qui nous attendait si nous gagnions cette guerre et n'avions plus à vivre cachés sous terre, là où la tyrannie de Snow ne pouvait à priori pas nous atteindre … Je ne savais pas réellement ce qu'en pensait Miléna non plus, je ne lui avais jamais posé directement la question et le sujet n'était jamais venu dans une de nos conversations. Je ne savais pas vraiment de quoi elle imaginait que serait faite sa vie si nous venions à gagner cette guerre, rester ici au treize ou partir ailleurs … Ce que je savais en revanche c'était que j'étais prêt à la suivre, parce que si je me fichais en définitive pas mal de l'endroit où je pourrais bien m'échouer en cas de victoire sur Snow je savais en revanche que cela ne pourrait être que là où Miléna serait. Parce que même si je ne savais pas trop comment le lui faire comprendre sans craindre de la brusquer ou de lui donner la sensation que je lui mettais la pression sur quoi que ce soit, ce que je voulais c'était passer le restant de ma vie avec elle ; Nous avions perdu trois ans en somme assez bêtement, et c'était déjà bien trop pour que ne soit gâchée une journée supplémentaire à imaginer ma vie autrement que liée à la sienne. L'enfant à venir remettait également tout en question, il n'était plus uniquement question de ce que Miléna ou moi souhaitions mais aussi – et surtout – de ce qui serait le mieux pour lui … mais comment répondre objectivement à cette question ? Lui qui avait grandi et vécu toute sa vie au treize était-il bien placé pour savoir si un enfant était mieux à l'air libre apprenant des choses que lui n'avait sans doute jamais apprises et découvrant un monde bien plus grand que des couloirs qui se ressemblaient tous, ou bien s'il ne serait pas mieux dans un espace clos et certainement moins dangereux comme le district treize … Cet enfant n'était même pas encore né et la victoire loin d'être faite que je me posais déjà ce genre de questions. Et à dire vrai je ne savais pas si c'était vraiment normal ou si la grossesse de Miléna ne m'avait pas tout simplement transformé en anxieux compulsif. Alors voilà, je ne savais pas vraiment de quoi demain serait fait ni ce que l'avenir réservait à notre couple, mais je savais aussi que je devais me raisonner car dans le plus immédiat des futurs tout cela n'avait pas d'importance. Dans le plus immédiat des futurs plus rien d'autre ne comptait que le fait que j'étais rentré, que si les trois semaines de battement que j'avais plus ou moins instauré désolait certains membres de mon unité elle ne pouvait pas mieux tomber tant je souhaitais pouvoir profiter de Miléna autant que possible avant notre départ pour le sept (et je devais bien avouer aussi que de ne pas être loin pour le moment, après les derniers couacs de sa santé, me rassurait aussi), et que pour l'heure nous n'avions à penser à rien d'autre si ce n'était au fait que jusqu'au surlendemain matin je n'allais à priori plus la laisser en dehors de mon champ de vision. « Non, certainement pas … » Elle avait ce ton, un ton qui me laissait penser que même si elle se lamentait de passer ses journées à ne rien faire ou presque cela suffisait à la fatiguer, et que le médecin ne faisait définitivement pas simplement de l'excès de zèle. Posant ma tête contre la sienne je n'avais plus rien dit, réalisant à quel point si à certains moments Miléna faisait tout pour prouver qu'elle n'avait besoin de personne, à d'autres comme maintenant elle semblait juste perdue et anxieuse de ce qui arriverait ensuite. « La fin du mois ? » avait-elle finalement demandé d'une petite voix. J'avais resserré ma main autour de la sienne en secouant légèrement la tête, parce que même si je n'avais pas l'intention de lui cacher quoi que ce soit je n'avais pas envie d'avoir cette conversation maintenant « Pas ce soir … » Ce soir je voulais simplement au fait que j'étais rentré, pas au fait que j'allais devoir repartir. Je m'étais fait une promesse au sujet de ma participation aux événements à venir, je n'avais pas prévu de revenir sur la participation de mon unité à la prise du septième district mais je m'étais promis qu'après cela je mettrai les choses en stand-by jusqu'à la fin de la grossesse de Miléna, et même peut-être un peu plus … je venais de donner treize ans de ma vie à la rébellion, j'aimais passionnément mon métier et ce qu'il impliquait mais j'estimais être en droit après autant de temps à m'y dévouer de souffler un peu, surtout en pareille situation. Et puis je savais, elle ne m'avait peut-être rien dit directement mais je savais à son regard que Miléna me reprochait de ne pas rester à chaque fois que je repartais, quand elle avait ce regard pareil à celui qu'elle m'avait adressé quatre jours auparavant lorsque je l'avais embrassée avant de partir pour le district six. Une sorte de mélange entre supplication et reproches, parce qu'au fond même si je répétais que quatre jours c'était tellement peu qu'elle aurait à peine le temps de remarquer mon absence je savais que ce ne serait pas le cas, pas alors qu'elle semblait compter les heures, voir même les minutes tant elle se sentait comme un lion en cage dans cet appartement. Et je savais aussi que tout cela n'était pas rationnel, qu'au fond elle savait que si c'était moi qui était coincé ici et elle libre de ses mouvements elle ne s'arrêterait pas de vivre pour autant, qu'elle avait la même dévotion pour notre métier que moi et que si elle en avait eut la possibilité elle n'aurait pas laissé passer l'occasion de donner enfin un sens à ce pourquoi elle s'entraînait depuis neuf ans. C'était le fait d'être enceinte qui insinuait cette peur en elle, et c'était cette peur qui la rendait irrationnelle … j'aurais simplement voulu pouvoir trouver quelque chose à dire pour la rassurer pour de bon, quelque chose de censé et d'irréfutable qu'elle ne pourrait pas faire autre chose que le croire, mais les mots me manquaient. Alors à défaut de savoir quoi dire je préférais remettre cela à plus tard, bientôt, mais pas ce soir. Ce soir je voulais simplement arrêter de penser, de m'inquiéter, de me poser des questions, je voulais simplement oublier provisoirement la révolte, la guerre, le treize, et ne me souvenir que du fait que j'avais pensé à Miléna pratiquement tout le temps où j'étais parti. Je voulais juste fermer les yeux et penser à cet enfant qui changerait presque tout, qui était déjà en train de tout changer, mais qui me donnait tellement de nouvelles raisons de croire au futur … Parce que je n'étais pas comme Miléna, je n'arrivais pas à faire comme elle et à simplement me préoccuper du présent, parfois j'aurais voulu parce que cela lui rendait certainement la vie plus facile, qu'elle se posait bien moins de questions que moi et que je me révélais être bien plus prise de tête qu'elle, mais je n'y arrivais tout simplement pas, je ne réussissais pas à vivre le présent sans me projeter dans le futur qui pourrait s'en suivre. Et c'était un questionnement sans fin, bien sûr, parce qu'on ne pouvait jamais savoir de quoi le futur serait fait et encore moins avec un métier tel que le nôtre, mais j'étais comme ça … et rares étaient les moments où je réussissais à mettre cela de côté. Pourtant j'y parvenais plus ou moins, dans ces fugaces instants là le parfum de Miléna m’enivrait tellement que je ne parvenais plus à penser à autre chose qu'à l'effet qu'elle me faisait, au fait que la simple action de laisser mes lèvres glisser le long de sa peau me rendait fébrile. J'avais provisoirement oublié que j'étais épuisé, qu'il était tard, que j'avais besoin à la fois d'une douche et d'un coup de rasoir sur cette barbe de quatre jours, il avait suffit que Miléna passe sa main sous mon tee-shirt pour que j'en oublie tous ces détails qui pouvaient bien attendre un peu … ou pas. « Peut-être que tu as réellement besoin de prendre une douche … » m'avait-elle adressé d'un ton moqueur après m'avoir retiré mon tee-shirt et mis à découvert trop de – c'était quoi d'ailleurs, de la suie ? Où est-ce que j'avais bien pu aller traîner – suie pour qu'un simple revers de main ne reste suffisant. De ce ton faussement innocent auquel elle savait que j'avais le plus grand mal à résister elle avait ajouté « Je peux t'attendre ici bien sagement jusqu'à ce que tu ai fini, et on reprendra où on s'est arrêtés … » Tentant. Plus que tentant à vrai dire. La laissant attraper ma main j'avais rapproché mon visage du sien et esquissé un sourire, toujours pas vraiment décidé à bouger, jusqu'à ce qu'elle finisse par murmurer « Ou alors tu peux aussi m'emmener avec toi … je me ferais très discrète, promis … » Voilà au moins quelque chose qui aurait le mérite de réussir à me motiver à bouger, finalement. Pourtant lorsqu'elle avait déposé un simple baiser sur mes lèvres j'avais lâché sa main pour passer la mienne autour de sa taille et l'embrasser à nouveau, avec beaucoup moins de retenue. « Il est trop tard pour être sage … et probablement que je peux te faire une petite place. » Disant cela j'avais laissé ma main glisser le long de sa hanche, avant de finalement attraper à nouveau sa main pour l'aider à se redresser. Sans que nos doigts ne se quittent nous avions parcouru les quelques pas qui nous séparaient de la salle de bain « Est-ce que j'ai précisé que j'avais donné leur journée aux autres et que je n'avais pas l'intention de bouger d'ici demain ? » sans même attendre sa réponse j'avais repassé les bras autour de sa taille pour l'attirer contre moi en passant la porte. J'avais abandonné le mien sur le lit, et bientôt ce fut au tour du tee-shirt de Miléna d'atterrir sur le sol tandis que ma bouche glissait à nouveau le long de son cou. Les salles de bain du treize étaient certes exiguës mais ce n'était certainement pas ce qui me poussait à conserver une telle proximité ; La vraie raison c'était qu'après en avoir été privé plusieurs jours mon corps réclamait compensation au fait d'avoir été privé de celui de Miléna et ne semblait plus vouloir s'en détacher. Je me fichais éperdument d'avoir été capable de m'en passer pendant trois foutues années, ce n'était de toute façon pas comme si je n'y avais pas pensé un nombre incalculable de fois, comme si je n'en avais jamais rêvé, comme si je n'avais jamais ressenti cette amertume et cette déception en me réveillant ce dont j'avais besoin à mes côtés, et si j'avais tenté de me voiler la face je n'avais jamais ignoré que c'était tout de même toujours de Miléna, de sa peau, de ses lèvres et de son odeur dont j'avais besoin pour me sentir bien. Respirant toujours sa peau j'avais fait glisser doucement l'une des bretelle de son soutien-gorge avant de laisser mes lèvres glisser le long de son épaule tandis que je commençais à détacher ma ceinture ...
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Sam 27 Oct - 21:44 | |
| Je m'étais toujours sentie bien avec Raven, bien en sa présence et réellement sereine dans ses bras. Bien plus sereine, bien plus apaisée que je ne l'étais le reste du temps. Il avait ce don, ce don qui était de chasser, ou du moins d'éloigner et de dissimuler mes angoisses le temps d'instants éphémères instant où il me serrait dans contre son torse, où je sentais la chaleur de son corps, et où ça me suffisait, tout simplement. Dans ces moment là j'avais l'impression que je pourrais me contenter de ça toute une vie. Et c'était pas loin de la vérité finalement, je n'étais pas comme Raven, je n'avais pas besoin de plus, je n'avais pas besoin d'un enfant, je n'avais pas besoin que ma vie change, je n'avais besoin que de lui et de savoir qu'il était mien, je n'avais pas besoin de savoir de quoi serait fait le futur, où plutôt je n'avais pas envie de le savoir, parce que dans les rares moments ou j'y pensais ça me terrorisait, et de plus en plus de jour en jour. Et pas seulement depuis que j'attendais un enfant, même si bien sur ça avait pour résultat de me forcer à penser de quoi serait fait demain, mais j'avais toujours été comme ça. Le futur me faisait peur, je ne voulais pas savoir ce qu'il me réservait. Tout ce que je voulais c'était qu'il me laisse Raven, qu'il me laisse ces moments d'intimités avec lui, qu'il me laisse cette impression que rien d'autre ne compte lorsqu'il rentrai sauf de mission et qu'il me serrait contre lui.
C'était aussi pour ça que je ne voulais pas qu'il reparte. Lorsqu'il n'était pas là je passais mes journée à tourner en rond comme un lion en cage, parce que j'étais incapable de penser à autre chose que ce qu'il était en train de faire, et dans quel pétrin il était en train de se fourrer – parce que nous avions ça en commun au treize, le don de nous mettre dans le pétrin, faut dire que lorsque le veux le plus cher du capitole est de vous exterminer – s'il n'était pas en danger, ou même en train de rendre son dernier souffle. Je ne voulais pas y penser, mais c'était plus fort que moi, et je ne savais pas si c'était le fait d'attendre un enfant, ou même de traverser une grossesse qui à ce qu'il m'avait semblé comprendre, tenait plus du difficile que du normal, ou encore tout simplement le fait de m'attacher un peu plus à Raven de jour en jour, à un point où ça en devenait trop pour rester sain, mais j'étais terrorisée lorsqu'il quittait le district. Je ne disais rien, mais lorsqu'il me serrait dans ses bras, lorsqu'il posait un dernier baiser sur mes lèvres avant de partir, tout ce que j'étais capable de ressentir c'était de la détresse, et même surement un peu de rancoeur envers Raven qui partait à l'air libre et me laissait ici toute seule. Et j'avais aussi cette angoisse, cette dernière crainte qu'il arrive quelque chose à cet enfant que j'attendais alors qu'il n'était pas là. Raven m'en voudrait, il me blâmerait pour ça, j'en était persuadée. Et s'il ne le dirait peut être pas à voix haute, il verrait bien que je ne serrait pas aussi dévastée que lui, et ça détruirait notre couple, j'en étais persuadée. Je ne voulais pas de cette enfant, mais je pensait sincèrement que de le perdre éloignerait Raven de moi, que de le perdre nous détruirait.Je le sentis resserrer ma main, et je sus que la réponse à sa question n'allait pas me plaire. Je connaissais Raven, je connaissais ce regard.
« Pas ce soir … » Il avait détaché son corps du mien pour me regarder dans les yeux. Je lisais dans ses yeux, j'y lisais qu'il me suppliait presque de lui donner une réponse positive. Je voulais savoir, je voulais savoir ce qu'il semblait avoir du mal à me dire. Il allait partit à la fin du mois, je le savais, et je n'aurais pas du être étonnée, c'était la guerre, dehors, pendant que j'étais coincée ici, c'était la guerre. Les visages des district changeaient, certains étaient libérés du joug du capitole et tout ce que je pouvais faire c'était entendre Raven en parler, en spectatrice impuissante. C'était la guerre et si j'aurais du me réjouir cela ne me faisait que me donner des raisons supplémentaire de me ronger les ongles dès que Raven mettait un pied en dehors, remontait en surface, loin de ce cocon sécurisé que Coin nous avait construit. J'aurais voulu lui dire tout ça, lui dire que je ne voulais plus jamais que quoi que ce soit ne l'éloigne de moi et surtout pas en ce moment, mais il n'aurait pas compris. Il m'aurait reproché de ne pas réfléchir de façon rationnelle, parce que si je ne l'avouais pas, je savais que c'était le cas. Mais ce n'était pas comme si j'avais le choix. Finalement, après un long moment durant lequel il m'avait simplement regardée, attendant que je réponde, j'avais resserré sa main, avant d'hocher la tête doucement. « D'accord. Demain. » J'aurais tellement voulu qu'il comprenne. Qu'il comprenne ce que ça pouvait représenter pour moi à chaque fois qu'il parfait, à chaque fois qu'il faisait de la rébellion et du district 13 sa priorité, alors que j'aurais du être sa priorité en ce moment, et pas seulement parce que j'étais enceinte, mais aussi parce que c'était loin de se passer de façon normale. J'étais dans le flou le plus total, je ne savais pas si c'était courant, si j'étais censée être fatiguée à ce point là, si mon ventre était censé s'être aussi peu arrondi à ce stade de ma grossesse, si le fait que j'ai perdu connaissance était courant. Quoi qu'il en soit je ne l'admettrais jamais à personne d'autre, mais Raven savait, il savait à quel point tout ça me terrorisait, à quel point je me sentais perdue, et j'aurais du être sa priorité, rester près de moi pour me rassurer, et ce même si mes inquiétudes étaient ridicules, aurait du être sa priorité. J'avais l'impression de ne jamais avoir été aussi égoïste qu'en pensait ça, mais ça faisait partie de ces nouvelles choses que je découvrais et ne pouvais contrôler.
Mais lorqu'on en venait aux choses que je ne pouvais contrôler, j'aurais tout aussi bien pu parler de ce besoin de sentir sa peau collée contre la mienne alors qu'il revenait à peine de mission. Il m'avait manqué, il m'avait manqué parce que sa seule présence suffisait à me rappeler pourquoi je me sentais aussi bien lorsqu'il était là, pourquoi je l'aimais terriblement, mais il m'avait aussi manqué physiquement, et comme si il avait souffert de ne pas pouvoir le faire pendant ces trois petits jours, mon corps avait besoin de sentir le sien, mes lèvres avaient besoin de trouver les siennes, et mes mains avaient besoin de parcourir son corps, tout sauf innocemment. J'avais toujours été une personne qui avait réellement besoin de ressentir une réelle connexion physique, et j'avais toujours eu besoin de ces moments au point même que Raven arrive à m'énerver lorsqu'il refusait de m'embrasser en public lorsque nous travaillions encore ensembles, et même aujourd'hui lorsqu'il se contentait d'un simple effleurement du bout des lèvres. Oui, j'étais avide de ces contacts physique avec Raven, même des plus simple. Et alors que j'avais du me passer de lui pendant trois jours je j'étais réellement incapable de stopper ou même de contrôle cette fièvre, cette passion qui peu à peu s'emparait de moi. Et je n'avais de toute façon pas envie de l'empêcher de prendre le contrôle. Je n'en avais pas besoin. Et si je m'étais arrêtée après avoir soulevé son tee-shirt, ce n'était pas réellement parce que je le voulais, c'était parce que l'état dans lequel il était, je n'avais même pas envie de savoir comment il s'était retrouvé couvert de la tête aux pieds de toute cette suie, du moins pas maintenant. Demain, pas tout de suite. L'idée de l'ignorer et de simplement continuer à l'embrasser me traversa un instant l'esprit, mais lorsque mes lèvres se posèrent sur cette suie je finis par m'arrêter dans un sourire amusé, mais pas pour autant moins frustrée. Parce que bien sur que j'aurais préféré ne pas avoir à m'interrompre. Et Raven était apparemment sur la même longueur d'onde que moi puisqu'il avait repoussé le moment où il devrait échapper à mon étreinte le temps de prendre une douche. Qu'est ce que c'était au final, cinq, dix minutes ? Pourtant j'avais l'impression que c'était trop. Pas réellement motivé il avait passé son bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui, et à nouveau presser ses lèvres contre les miennes, sans retenue aucune s'en emparant comme si elle lui avait toujours appartenu.
« Il est trop tard pour être sage … et probablement que je peux te faire une petite place. » Sa réponse m'avait arraché un sourire. Bien sur qu'il allait me faire une place. Détachant sa main de ma taille il l'avait laissé glissée jusqu'à ma hanche avant de finalement à nouveau attraper ma main pour m'aider à me lever. Je l'avais suivi sans un mot, de toute façon, je l'aurais suivi jusqu'au bout du monde. « Est-ce que j'ai précisé que j'avais donné leur journée aux autres et que je n'avais pas l'intention de bouger d'ici demain ? » Ne me laissant pas le temps de répondre il m'avait fermement attirée contre lui, passant ses deux bras cette fois ci autour de ma taille, m'attirant contre son torse nu sans se préoccuper de fermer la porte de la salle de bain, chose qui n'aurait de toute façon servie à rien. Non il ne l'avait pas précisé et l'entendre me le dire m'arracha à nouveau un sourire, alors que posant ses lèvres sur mon cou et descendant lentement jusqu'à ma clavicule il m'avait debbarassée de mon tee-shirt, me laissant simplement avec mes sous vêtement comme barrière à son regard, barrière encore trop encombrante à mon goût, et vraisemblablement au sien puisque laissant mon corps frissonnant il avait délicatement fait glisser la brettelle de mon soutien gorge le long de mon épaule, couvrant ma clavicule de baisers aux passage, faisant monter en moi un lot de sensation familières et toutes plus agréables les une que les autres, engourdissement de l'estomac, chaleur... Descendant pour défaire sa ceinture, mes mains rencontrèrent les siennes, et les écartant doucement pour prendre leur place, j'avais finit de défaire la boucle de sa ceinture tout en approchant mes lèvres de son oreille pour murmurer quelques mots, laissant ma respiration chatouiller la peau de son cou. « Voilà le genre d'attention qui plait aux femmes... Lieutenant-Colonel Abernathy, vous savez décidément comment vous y prendre pour toutes les faire tomber... » J'avais repoussé dans un coin de ma tête le fait que pendant trois ans ça avait été vrai, et que même maintenant il restait un homme particulièrement séduisant. Avais-je déjà précisé que j'étais maladivement jalouse ? Préférant ignorer tout ça, j'avais tiré sur sa ceinture d'un coup sec, la faisant sortir de ses passants pour finalement la laisser tomber à nos pieds. Finalement mes mains étaient remontée dans son dos, tantôt le serrant contre moi fermement, tantôt se baladant en gestes délicats à la naissance de son cou, et alors qu'il avait passé sa main derrière le mien, avant de serrer fermement ma nuque j'avais basculé la tête en arrière fermant les yeux et le laissant à nouveau déposer des baiser aux creux de mon cou. Je senti sa main libre remonter le long de mon corps, s'attarder sans ma hanche avant de finalement passer dans mon dos pour dégrafer mon soutien gorge et le laisser rejoindre le tee shirt qui était encore sur mon dos quelques minutes auparavant ainsi que sa ceinture. Caressant le temps d'un instant fugace ma poitrine, il avait finalement enroulé sa main dans mes cheveux, portant à nous ses lèvres contre les miennes, les cherchant, s'amusant un instant avant de finalement s'abandonner à un baiser tout sauf retenu.
Il avait raison. Pas ce soir, ce soir je n'avais définitivement plus envie de penser à toutes ces choses qui me frustraient, toutes ces choses qui me donnaient envie d'exploser à commencer par le fait que je n'avais rien à faire, strictement rien à faire de mes journées à part l'attendre, attendre qu'il rentre de mission ou attendre qu'il rentre de l'entrainement. Je regrettais presque cette époque où je faisais partie de son équipe dans un sens, parce que s'il m'exaspérait à me traiter comme si nous étions des inconnus, et à me traiter parfois même plus durement que le reste de l'équipe, nous ne nous quittions jamais. Ce n'était peut être pas sain, c'était peut être la cause principale de toutes nos disputes, mais d'une façon même malsaine ça me permettait d'être toujours prêt de lui. Mais je savais, je savais que nous n'aurions pas pu continuer dans ces circonstances. Pas ce soir, ce soir ce n'était pas le moment de parler ou de penser à quoi que ce soit d'autre que nos corps l'un contre l'autre.
Je quittai ses lèvres pour poser les miennes sur son torse, alors que mes mains jusque là installée dans son dos et dans son cou étaient descendues pour déboutonner son pantalon en toile d'uniforme du district 13. L'en débbarassant assez rapidement j'avais finalement attrapé son cou entre mes main pour le tirer sous la douche un sourire sur les lèvres, avant d'a nouveau l'attirer contre moi, et sans que je n'ai besoin de le lui dire il m'avait déjà plaquée contre le mur et avait tourné le robinet laissant l'eau commencer à couler doucement. Mes pensées ne m'appartenais plus, je n'étais de toute façon plus capable de penser de façon correcte alors que je sentais ses mains descendre le long de mon corps, caresser mes cuisses et s'attarder sur le dernier bout de tissus qui couvrait encore mon corps s’apprêtant à m'en séparer. J'étais à lui, dans ces moments là je ne m'inquiétais plus pour le futur, ou pour ce qui pourrait arriver, ce qu'il pourrait nous arriver, parce que dans ces moment là, je savais que quoi qu'il arrive, je resterais sienne.
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| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Ven 2 Nov - 2:34 | |
| Pas ce soir, pas alors que je tentais à tout prix d'oublier, même momentanément, que ce qui se passait au dehors même si nous en avions rêvé pour certains pendant toute notre vie ou presque, pourrait peut-être aussi signifier notre perte. J'étais moins tête brûlée qu'à mes débuts certes, comme toute recrue qui vieillissait et montait en grade j'avais appris avec le temps et l'expérience à ne pas confondre vitesse et précipitation, ou acte de courage et acte de pure bêtise, mais cela n'était pas suffisant à m'assurer à coup sûr de rentrer en un seul morceau, et de rentrer tout court d'ailleurs … D'autant plus que j'avais toujours cette obligation, celle de veiller sur mes hommes, celle de tout faire et de tout tenter pour que tous rentrent eux aussi au district. Et si l'un deux faisait une erreur, prenait une mauvaise décision ou tentait à tort de se comporter en héros je ne pouvais pas me poser de question, parce que leur sécurité à eux était ma priorité à moi. Et ça même Miléna n'était pas sans l'ignorer, des sermons elle en avait assez bouffé lorsqu'elle prenait trop de libertés – et quand il était question de Miléna liberté était égale à risque dans neuf cas sur dix – à l'époque où elle était sous mes ordres. Et ce soir je ne voulais pas penser à cela, au fait que si le karma l'avait décidé ainsi certains de mon unité ne rentreraient pas au treize après la prise du district sept, au fait que même si chacun connaissait les risques de ce métier les larmes et le sentiment d'injustice auquel j'aurais à faire face si je devais annoncer la mort de l'un des miens à sa famille ne seraient pas moins réelles … La possibilité que je sois l'un de ceux qui ne reviennent pas était toute aussi réelle, même si c'était LA chose que je ne me permettais pas d'envisager. Et c'était pour tout cela que je ne voulais pas y penser ce soir, que je ne voulais pas que Miléna y pense non plus, parce que dans les semaines à venir les moments d'insouciance ou presque seraient bien trop rares pour que je n'ait envie de gâcher celui là. Elle aussi d'ailleurs semblait l'avoir compris, parce que même si je lisais dans ses yeux qu'elle mourrait d'envie d'en savoir plus et se demandait ce que je ne voulais pas lui dire, elle s'était contentée d'un « D'accord. Demain. » en guise de réponse, repoussant tout cela à quelques heures durant lesquelles nous pouvions faire semblant de croire que rien n'y personne ne pourrait rompre à nouveau l'équilibre que nous avions retrouvé. Et puis c'était tellement facile d'oublier, de ne plus penser à rien d'autre qu'à Miléna lorsque sa peau glissait contre la mienne, ses lèvres attachées aux miennes, les battements de son cœur cognant contre moi et me faisant me sentir plus vivant qu'on ne pouvait espérer l'être. C'était tellement facile de ne plus penser à rien d'autre qu'à ses mains glissant sur ma peau et me donnant à chaque fois l'impression que de minuscules fourmillements me parcouraient le corps, comme si l'attirance, l'attraction ressenties par nos deux corps relevait de l'électricité en plus des sentiments. Je n'avais même pas eut le temps de retirer la boucle de ma ceinture que déjà les mains de Miléna se substituaient aux miennes, et que ses lèvres se rapprochaient doucement de mon oreille pour venir y murmurer. « Voilà le genre d'attention qui plait aux femmes … Lieutenant-colonel Abernathy, vous savez décidément comment vous y prendre pour toutes les faire tomber … » Mes mains glissant sur ses hanches et mes narines s'enivrant du parfum de ses cheveux, j'avais laissé échapper un léger rire tandis que ses mains à elle se débarrassaient prestement de ma ceinture. L'entendant tomber à nos pieds je n'y avais pas prêté attention et laissé mes mains glisser sur sa peau, mes mains se resserrant sur ses hanches tandis que je murmurais « Assez pour pouvoir choisir celle dont j'ai vraiment envie, j'en ai de la chance … » Comme pour joindre le geste à la parole, mes lèvres caressant son cou et une de mes mains remontant le long de son dos tandis que l'autre attrapait sa taille pour la rapprocher encore un peu plus de moi, j'avais fait sauter l'agrafe de son soutien-gorge et l'avait envoyé rejoindre ma ceinture sur le carrelage. « Trois jours c'est long … trois nuits encore plus. Surtout quand on les passe à rêver à ça … » avais-je finalement murmuré à son oreille en passant ma main dans ses cheveux, avant de ramener mes lèvres contre les siennes. Une partie de moi aurait voulu pouvoir à nouveau ne jamais ou presque laisser Miléna sortir de mon champ de vision ; C'était ce que nous avions vécu à l'époque où elle faisait encore partie de mon unité, mais c'était aussi une manière de vivre qui avait fini par se révéler bien compliquée. J'avais toujours mis un point d'honneur à ne pas mélanger mon travail et ma relation avec Miléna, c'était même devenu une telle obsession que sans m'en rendre compte il m'était arrivé de me montrer plus dur avec elle qu'avec les autres, ne créant que plus de sujets de disputes à développer une fois le soir venu. Je savais bien déjà à l'époque que quand bien même cette situation avait un côté rassurant car me permettant de ne jamais avoir Miléna trop loin de moi, elle avait aussi un côté presque malsain et qui sur le long terme apporterait plus de mal que de bien. Aujourd'hui le fait de ne plus l'avoir près de moi à toute heure du jour et de la nuit créait un manque certain, me faisais me poser sans cesse les même questions : Que faisait-elle ? Avec qui ? Est-ce qu'elle allait bien ? Est-ce qu'elle se doutait que même absente elle ne quittait jamais mes pensées, même quand pour le bien de mon métier je tâchais de la garder dans un coin de ma tête … Mais à y penser on laisse son esprit vagabonder dès que l'on a un moment de libre, on rêve au moment où on passera la porte de l'appartement, on fantasme sur le goût des lèvres, sur l'odeur de la peau, sur le son de la voix et on n'en est que plus soulagé de rentrer et de réaliser que le plus précis de nos souvenir ne rivalise pas avec la réalité. Et rien ne rivalisait avec le goût des lèvres de Miléna tandis que ma langue cherchait la sienne, avec la douceur de sa peau quand mes mains y glissaient sur ses épaules, sa poitrine, son ventre, sa taille, ses hanches, ses fesses alors que mes mains faisaient glisser son pantalon jusqu'à l'en débarrasser, le mien ne tardant pas à l'y rejoindre alors que les lèvres de Miléna glissaient le long de mon torse, la chaleur de son souffle réchauffant ma peau. L'eau coulant le long de ma nuque après que j'ai ouvert l'arrivée d'eau m'arracha un frisson, tellement court que la chaleur de l'eau mêlée à celle du corps de Miléna eurent bien vite fait de le chasser. La plaquant contre le mur de la douche, ses bras enroulés autour de mon cou et ses lèvres à nouveau accrochées aux miennes, j'avais laisser ma main glisser le long de sa cuisse et l'avait attrapée pour la faire remonter jusqu'à ma hanche, mon autre main glissant, caressant, la déshabillant jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien, rien pour se mettre entre le corps de Miléna et le mien, plus rien d'autre que ma peau contre la sienne, et l'eau glissant contre son corps et le mien. ◮ ◮ ◮ ◮ ◮Plusieurs fois j'avais entrouvert les yeux, sans réussir à me décider sur si j'étais encore fatigué ou non, mais en arrivant à la conclusion que même sans fatigue mon corps n'avait pas plus envie que mon esprit de bouger pour l'instant, alors que la tête posée contre mon épaule et une main sur mon abdomen Miléna semblait toujours dormir à poings fermés, sa respiration calme comme elle ne l'était que rarement me persuadant que ce n'était absolument pas le moment de la réveiller, pas quand les cernes sous ses yeux prouvait une fatigue qu'elle se refusait toujours à avouer, comme pour tenter de s'en convaincre elle-même autant qu'elle ne tentait de me convaincre. Mon bras calé derrière sa nuque, je laissais le bout de mes doigts glisser doucement sur ses cheveux, réprimant à peine un bâillement et me rendormant finalement à moitié sans même m'en rendre compte, le bruit régulier de sa respiration me berçant plus que n'importe quoi d'autre. ◮ ◮ ◮ ◮ ◮Ce fut finalement l'éclairage automatique de début de journée qui me réveilla à nouveau, m'aveuglant à moitié et m'obligeant à faire papillonner mes paupières plusieurs fois le temps de m'habituer à la lumière. Je n'avais aucune envie de me lever, aucune, et d'ailleurs je n'avais aucune raison de le faire … pourtant, j'avais fini par m'écarter de Miléna aussi précautionneusement que possible dans l'espoir de ne pas la réveiller, m'étais glissé hors des couverture et attrapant au passage le tee-shirt et le pantalon dont je me servais pour dormir et les enfilant à la va-vite ne pas me refroidir, et avait traversé la pièce où j'avais … éteint la lumière, plongeant à nouveau la pièce dans le noir. Je ne me rappelais même plus de la dernière fois que j'avais pris un jour de congé, sans doute parce que cela remontait à tellement longtemps que ma mémoire me faisait forcément défaut, et qu'on se le dise si Miléna me demandait de ne pas quitter ce lit de la journée j'étais disposé à obéir sans faire d'histoires … d'ailleurs, j'eus vite fait de revenir me mettre sous les couvertures. J'avais encore l'espoir que ni moi ni la lumière n’ayons réveillé Miléna, mais lorsque j'avais senti sa main glisser le long de mon bras et attraper la mienne pour m'attirer près d'elle j'avais compris que c'était peine perdue. Un sourire se dessinant néanmoins sur mes lèvres j'avais déposé un baiser sur le dos de sa main, puis à la commissure de ses lèvres, mes yeux s'habituant de nouveau peu à peu à l'obscurité et distinguant petit à petit les traits de son visage, que j'avais caressé du bout des doigts. « C'est moi qui t'ai réveillée ? J'suis désolé … » avais-je finalement chuchoté tout en reposant ma tête sur l'oreiller, à quelques centimètres seulement de la sienne, la fixant malgré le fait que je ne distinguais que l'ombre de sa silhouette. « Rendors-toi si tu veux, je bouge pas d'ici. » avais-je finalement ajouté tout en resserrant ma main autour de la sienne. Ce n'était pas simplement une façon de parler, j'aurais bien pu rester des heures ainsi, à simplement l'écouter respirer tandis qu'elle dormait d'un sommeil à priori paisible … et dieu sait comme cela pouvait être précieux quant on savait quel sommeil agité elle avait désormais.
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Sam 3 Nov - 0:11 | |
| Oui, finalement il avait raison, pas ce soir. Pas ce soir alors que je profitais du plaisir de sentir ses mains glisser contre ma peau, du plaisir de ressentir ces picotements familiers au passage de ses doigts, de sentir mon cœur s'accélérer, et battre la chamade comme s'il cherchait à sortir pour se rapprocher de celui de Raven, comme s'il cherchait à aller à la rencontre de sa moitié. Je savais, j'avais toujours su au fond de moi aussi idiot et naïf que cela peut paraître que Raven était l'homme de ma vie, celui avec lequel j'étais censé passé le restant de mes jours. Lorsqu'il m'avait quittée, j'avais su que plus rien ne serait jamais pareil, que jamais plus je ne retrouverais cette connexion avec quiconque, que jamais plus je ne serais simplement aussi bien que lorsqu'il me prennait dans ses bras, qu'il attrapait mes hanches pour m'attirer à lui. Ce que je ressentais en sa présence je n'étais pas capable de mettre un mot dessus, mais si je l'avais été j'aurais surement appelé ça l'équilibre. Mon équilibre, mon harmonie. Agitée, perdue, troublée ou morte de peur il suffisait qu'il m'entoure de ses bras protecteurs, qu'il plonge son regard dans le mien pour me faire garder les pieds sur terre. Et il suffisait aussi qu'il me regarde avec ce regard brulant comme il était en train de le faire pour que je me sente exister, pour que je me sente vivre. Avec lui je n'avais aucune hésitation, jamais, je n'avais pas peur d'être moi. J'avais eu beau être proche de Cray, au point qu'il en été devenu mon meilleur ami, et à une époque peu être même le seul que j'avais, rien n'avait jamais été pareil. Pas même lorsqu'il avait maladroitement posé ses lèvres sur les miennes la première fois, ou lorsque cette nuit là il m'avait lui aussi entourée de ses bras pour me calmer, avant de finalement poser ses lèvres sur les mienne pour la seconde fois, et de continuer, d'aller plus loin, bien plus loin que j'aurais du le laisser aller, non même dans ces moments là je n'avais été bien, comme j'étais bien avec Raven. Avec Raven je n'avais aucune honte, aucune appréhension, jamais je n'avais ressenti le besoin de me cacher. Et peu à peu je prenais simplement conscience du fait qu'avec lui j'étais heureuse, simplement heureuse.
Et dans ces moments d'insouciances, alors que j'avais commencé à me débarrasser de sa ceinture et qu'il avait resserré son étreinte autour de ma taille, j'étais capable de tout oublier, tout, pour me focaliser simplement sur le rythme de sa respiration, les battements de son cœur, l'odeur de sa peau, et les sensations que provoquait son glissement contre la mienne.
« Assez pour pouvoir choisir celle dont j'ai vraiment envie, j'en ai de la chance … » Je m'étais mordue la lèvre, incapable de contenir l'émotion que cette simple petite phrase me procurait. Le choix de quelqu'un, j'étais le choix de Raven. Jamais avant de le rencontrer, et de commencer à vivre ce que je vivais en ce moment avec lui j'aurais pensé ça possible. Je pas être le genre de fille, le genre de femme qu'on choisit, qu'on choisit en connaissance de cause et pour ce qu'elle est. Et même pas parce que je ne me trouvais pas assez séduisante, intéressante ou encore intelligente. Non, je n'avais jamais eu une très haute estime de celle que j'étais pas ça ne venait même pas de là. Simplement que... Avant de rencontrer Raven ma vie n'avait été qu'une succession de désastres et parfois même de mauvais choix, comme celui de refuser toute aide que pouvait m'apporter les médecins pendant des années. Alors je ne pensais simplement pas le mériter, je pensais simplement que c'était le karma, et que ce n'était pas ce que la vie m'avait réservé. Mais Raven m'avait choisie. C'était avec moi qu'il voulait être, et il ne se rendait pas compte de combien cette phrase qu'il venait de m'offrir avait de l'importance à mes yeux. « Trois jours c'est long … trois nuits encore plus. Surtout quand on les passe à rêver à ça … » J'avais cette fois ci esquissé un sourire avant qu'il ne m'embrasse. Je savais, je savais exactement de quoi il parlait. Pendant mes longues journée j'avais tout le loisir de m'ennuyer, de laisser mon esprit s'échapper, se demander ce qu'il faisait, s'il pensait à moi, essayer de se souvenir du goût exact de ses lèvres... Je savais ce que c'était, mais de l'entendre me le dire me faisait du bien. J'avais besoin de savoir que moi aussi, je ne quittais jamais ses rêves comme il quittait les miens. Et le plus fabuleux avec les rêves, c'était qu'une fois confronté avec la réalité, il en paraissaient si loin, si incomplets, presque si fade. Parce que tous les rêves que je pouvais faire ne retranscrisaient pas les sensations, ce flot d'émotions plus forte les une que les autres qui m'envahissait alors qu'il était là contre moi, et qu'après avoir ouvert l'arrivé d'eau il avait et attrapé ma cuisse pour la coller contre sa hanche et que venant poser ses lèvres sur mes clavicules il me soutirait un faible gémissement.
◮ ◮ ◮ ◮ ◮
Pour la première fois depuis des semaines, des mois, j'avais dormi d'un sommeil sans rêve, un sommeil profondément réparateur. Pas d'images atroces ou terrifiantes, pas cette boule au ventre, cette angoisse qui ne me quittait pas lorsque Raven n'était pas là. Rien. Juste le noir le plus total. Et en sentant Raven bouger à mes côtés j’égermai tout en gardant les yeux fermé en ayant cette impression de m'être endormie seulement quelques minutes auparavant. Je me sentais reposée et sereine, pour la première fois depuis bien des jours. J'avais dormi sans inquiétude parce que Raven était auprès de moi, et certainement aussi grâce à ce que nous avions partagé avant de nous décider à nous endormir. Et les nuit comme ça étaient rares et salvatrice dans mon cas, et je savais les apprécier. Raison suffisante pour que j'attende un peu pour ouvrir les yeux, laissant mon esprit vagabonder un instant, encore coincé dans cet état entre l'éveil et le sommeil Pourtant lorsque la lumière s'éteint, et que je senti Raven revenir à nouveau contre moi, je ne pus m'empêcher de tendre la main pour caresser son bras, descendant doucement, avant de finalement enfermer sa main à l'intérieur de la mienne et l'attirer près de moi, comme un enfant cherchant le contact réconfortant d'une peluche. Finalement, lorsqu'après avoir déposé un baiser sur ma main il avait doucement effleuré mes lèvres, j'avais fini par ouvrir les yeux, leur offrant ainsi la plus agréable des premières visions pour commencer une journée. Le laissant caresser mon visage je m'étais couchée sur le côté, me recroquevillant sur moi même de façon à pouvoir le regarder des les yeux.
« C'est moi qui t'ai réveillée ? J'suis désolé … » J'avais simplement souris, plongeant mon regard dans le sien et restant quelques secondes silencieuse. « Rendors-toi si tu veux, je bouge pas d'ici. » L'idée était tentante, je crois que j'aurais été capable de replonger dans un sommeil tranquille, en sachant qu'il était là et qu'il veillait sur moi. Mais je ne voulais pas, parce que je voulais profiter au maximum de cette journée que je pouvais passer avec lui. Et même si ça voulait dire rester allongée toute la journée, à tenir sa main. Parce que c'était aussi exactement le genre de chose qu'on ne pouvait pas faire en temps normal. « Le sois pas. Désolé je veux dire... » J'avais replacé ma tête, et à nouveau fait une pause sans pour autant cesser de le dévorer des yeux. « J'ai pas envie de me rendormir. Mais j'ai pas envie que tu bouges d'ici non plus. » Joignant le geste à la parole j'avais resserré sa main dans la mienne à nouveau, comme pour l'empêcher de bouger. Même si je voyais bien dans ses yeux qu'il n'en avait aucune envie. Mes yeux avait finalement quitté ceux de Raven pour distraitement se poser sur mon abdomen, qui avait beau de pas être assez arrondi pour le stade de ma grossesse n'en restait pas moins largement visible et impressionnant sur une silhouette comme la mienne. Ma main libre l'avait effleuré un instant, avant se se reposer sur le matelas, et mes yeux avaient à nouveau accroché ceux de Raven. Dans ces courts moments il était impossible de savoir à quoi je pensais réellement, plus que n'importe quand. L'idée que dans quelques semaines, dans trois ou quatre mois tout au plus j'allais donner naissance à un enfant, notre enfant, je ne l'avais toujours pas apprivoisée, et elle me terrorisait toujours, mais par rares moments elle réussissait à me laisser... pensive. A me faire réfléchir, penser à l'avenir, notre avenir, et puisqu'il avait été chamboulé, ou du moins qu'il n'allait pas tarder à l'être je savais qu'il serait bien différent de ce que j'avais toujours imaginé mais je ne pouvais m'empêcher de me demander de quoi il serait fait. J'en venais même parfois à me demander à quoi aller ressembler cet enfant.
Depuis quelques minutes je n'avais pas bougé, et Raven n'avait souhaité interrompre ma réflexion ou briser le silence. La réalité c'était que tant que je ne pensais à rien d'autre j'était bien, si bien à ses côtés. Et malgré cette présence terrifiante dans mon ventre lorsque j'étais si près de lui je trouvais un équilibre, un équilibre fragile et éphémère, mais un équilibre quand même.
« Dis le encore. » Finalement c'était moi qui m'était décidée à briser le silence, à voix basse mais assurée. Mes yeux était à nouveau complètement plongé dans les siens, et si je ne pouvais qu'à peine discerner ses traits les deviner me suffisait. « Dis le encore que c'est moi que tu veux. » Je voulais l'entendre à nouveau, comme si je cherchais à être sure, à m'obliger à croire que je n'avais pas rêvé, mais aussi parce que je voulais simplement qu'il me le dise encore. Et encore, jusqu'à ce que je l'assimile et que ce soit marqué de façon indélébile dans ma tête et dans mon cœur. Non, il n'avait certainement pas conscience de à quel point ces mots de la veille avaient pu me toucher. J'avais appliqué à nouveau une pression sur sa main, et j'avais tressailli, comme si je m’apprêtais à confier un secret, ou tout du moins quelque chose d'important. Et ça l'était, à mes yeux ça l'était. Parce que ce genre de mots jamais je ne les avaient offert à quiconque. Parce que c'était terrifiant. Une confession, c'était presque une confession. « Tu me rends tellement, tellement heureuse. » Heureusement que la pièce était plongée dans une semie obscurité, sinon il aurait vu mes joues prendre une couleur rosée. Et ça faisait peur, ça faisait peur que mon équilibre et mon bonheur soit à ce point dépendant de lui. J'avais l'impression de lui donner encore plus de pouvoir sur moi, encore plus que lorsque je lui avait dit que je l'aimais. Je lui disait qu'il me rendait heureuse. Que sans lui je ne le serais pas, ou certainement jamais autant, jamais comme ça. C'était terrifiant. Et c'est pour ça qu'à nouveau j'avais resserré sa main, serrant ses doigts comme si j'avais peur qu'il me lâche. Je me demandais si cette peur irrationnelle que j'avais disparaîtrait un jour. La peur qu'il me lâche, qu'il me laisse, qu'il disparaisse. Parce que j'avais l'impression que plus j'avançai, plus je faisais de chemin à ses côté, plus l'amour que je lui portait se renforçait, cette crainte se renforçait aussi. Et je ne penser pas pouvoir vivre éternellement avec cette peur à mes côtés. C'était irrationnel, c'était infondé et je n'étais pas capable de l'expliquer. Mais plus je m'attachais à lui plus j'avais peur qu'il me soit un jour arraché. Parce que plus jeune je m'étais fait cette réflexion, je m'étais même fait cette promesse, de ne jamais m'attacher à quelqu'un, plus jamais, parce que perdre quelqu'un qu'on aimait c'était trop dur, ça faisait trop mal. Et aujourd'hui si je ne regrettais pas d'avoir laissé Raven prendre autant de place je ne pouvais m'empêcher de me demander parfois, si j'y survivrais si un jour je venais à le perdre. Et finalement, comme honteuse, j'avais finis par ajouter. « Je voudrais pouvoir rester comme ça pour toujours... » Je ne disais pas souvent ce genre de chose, Raven le savait, et il savait aussi que ma derrière cette dernière phrase je cachais aussi mes angoisses. C'était fou comment dans ces moments là, je me sentais aussi fragile qu'une adolescente.
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| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Mar 6 Nov - 17:22 | |
| Plusieurs semaines étaient passées depuis la dernière fois que j'avais fait ce rêve, ou plutôt ce cauchemar … Les fois suivantes avaient été moins impressionnantes que la première bien entendu, parce qu'à force de se réveiller e en sursaut et avec l'impression d'étouffer on se souvenait que ce n'était qu'un rêve, toujours le même, et qu'il n'y avait plus de raison de paniquer. Cela dit je n'étais pas mécontent non plus que mes nuits soient redevenues moins agitées, non seulement parce que j'avais cruellement besoin de sommeil surtout par les temps qui courraient, mais aussi parce que rêve ou non le fait de tenir le corps inanimé de Miléna dans mes bras me donnait la chair de poule rien que d'y repenser … C'était peut-être parce que j'avais déjà vécu cette situation de manière réelle, mais même en rêve la chose me paraissait toujours tellement réelle que même une fois réveillé j'avais toujours ce besoin de contempler Miléna plusieurs secondes dans la pénombre, juste pour me rassurer, juste pour me prouver qu'elle était bien là, bien vivante et que ce n'était pas de simples cauchemars qui réussiraient à me l'enlever. Mais cette nuit rien de tout cela n'était venu troubler mon sommeil, cette nuit je m'étais simplement endormi avec Miléna calée entre mes bras, me permettant une fois encore de réaliser comme je dormais mieux lorsque je la savais près de moi que sur un lit de camp d'hoovercraft avec le risque de devoir me lever et diriger mon équipe quelque soit l'heure et le temps de sommeil de chacun si la situation l'exigeait. Je ne me reposais complètement que lorsque j'étais ici, près de Miléna, et rien ne m'apaisait plus que le bruit léger de sa respiration et la chaleur de sa peau. Alors probablement que j'aurais pu rester ainsi encore un moment, ou peut-être une éternité, en tous cas j'aurais pu simplement me recoucher et poser ma tête à côté de la sienne, glisser mes doigts dans ses cheveux et fermer les yeux. J'aurais pu si elle ne s'était pas réveillée, si le simple fait de sentir sa main glisser sur la mienne ne m'avait pas arraché un sourire et si malgré le fait que je la savais fatiguée je savais aussi que cette journée de congé je voulais la passer à profiter d'elle. Peut-être à essayer de compenser aussi cela dit, parce que même si nous n'avions toujours pas abordé le sujet j'allais devoir m'absenter de nouveau, et qu'en attendant je voulais avoir le temps et la possibilité de lui prouver que cela ne changeait rien au fait que j'étais là, que ne cherchais pas à l'abandonner, que si je m'absentais c'était aussi parce que je savais qu'elle avait bien plus de ressources qu'elle le pensait. J'avais bien vu le regard qu'elle m'avait lancé lorsque j'étais partit il y a quatre jours, j'avais bien senti à la façon dont elle passait ses bras autour de mon cou qu'elle avait pris sur elle pour ne pas me demander de rester, et je lui en étais reconnaissant … Mais je savais aussi que même si elle avait peur, même si toute cette situation la paniquait, le fait d'être enceinte, le fait de me savoir dehors alors que la guerre avait éclaté pour de bon, elle était bien plus forte et résistante qu'elle n'en avait l'impression en ce moment, il fallait simplement que je trouve les mots pour l'en convaincre à nouveau. Mais pour l'heure je n'avais pas besoin de lui rappeler que j'étais là, je n'avais qu'à serrer sa main dans la mienne et caresser doucement son visage et elle savait. J'avais mis du temps à l'apprivoiser, à comprendre ce qu'elle ne disait parfois jamais à voix haute, à savoir quels mots utiliser pour chasser les doutes que je pouvais parfois lire sur son visage … parfois j'avais l'impression que je ne réussirais peut-être jamais à la cerner complètement, qu'il y aurait peut-être toujours une petite partie d'elle que je ne pourrais pas comprendre parce qu'elle ne me laisserait pas faire, ou parce que je n'avais pas son vécu, mais dans l'ensemble j'avais fini par l'apprivoiser, et j'avais vraiment l'impression de pouvoir la connaître telle qu'elle était réellement, telle qu'elle ne laissait que peu de personnes la voir. « Le sois pas. Désolée je veux dire … » Calant un peu mieux ma tête sur l'oreiller je sentais le souffle de Miléna tout proche du mien, nos front presque l'un contre l'autre « J'ai pas envie de me rendormir. Mais j'ai pas envie que tu bouges d'ici non plus. » J'avais senti ses doigts se resserrer encore sur les miens, et esquissant un sourire j'avais déposé un baiser furtif à la commissure de ses lèvres avant de répondre à voix basse « Alors je ne bouge pas … » parce que même si au treize nous ne pouvions pas nous permettre d'être des lève-tard Miléna avait une excuse plus que valable, et que la mienne était que ce genre de journées à deux étaient tellement rares que je ne pouvais pas me permettre de ne pas en profiter. Pourtant durant ce court moment de flottement j'étais resté indécis, à la regarder fixer ainsi son ventre sans trop savoir quelles étaient les émotions qui se dessinaient sur son visage, savant mélange de peur, de questionnement, d'indécision, d'hésitation, j'avais sans grand succès cherché quelque chose d'intelligent à dire, quelque chose de censé, quelque chose qui par le plus grand des miracles réussirait à chasser toutes ces inquiétudes qui la parasitait et la faisait se remettre sans cesse en question depuis des semaines … J'aurais simplement voulu être capable de trouver les mots juste pour ne plus avoir l'impression que chaque jour qui passait et la rapprochait de la naissance de cet enfant ne la rende aussi fébrile. Mais ces mots là je ne les connaissais pas, ou du moins je ne les trouvais pas, alors en désespoir de cause j'avais simplement lâché sa main pour passer mon bras autour de sa taille et la serrant contre moi presque comme lorsqu'elle se réveillait en pleine nuit et ne parvenait pas à se rendormir j'avais murmuré « Ça va aller, tu sais … j'te promet que ça va aller. » Cela ne suffirait jamais à la convaincre, je le savais, mais au fond j'avais peut-être tout de même l'espoir qu'à force de m'entendre le dire elle finisse par y croire un peu, qu'à défaut de se réjouir de la situation elle finirait simplement par l'accepter, peut-être même par l'apprivoiser … Je savais qu'elle en était loin, mais pourtant j'avais toujours l'espoir qu'un jour cette impression de lui imposer une situation qu'elle ne voulait pas et que même si nous n'en avions pas eut le choix elle n'acceptait pas arrêterait de me peser ainsi sur les épaules. Parce que c'était ce qui se passait, c'était ce qui me pesait à chaque fois que j'avais envie de demander ou de dire quelque chose et que je me retenais de le faire pour ne pas lui donner l'impression de la bousculer, à chaque fois que ma curiosité me poussait à caresser ce ventre qui chaque jour s'arrondissait un peu plus et de ne pas le faire parce que j'avais peur que ce soit mal perçu … C'était cette volonté silencieuse, alors que Miléna était serrée contre moi, que cet enfant se manifeste à nouveau comme elle me m'avait décrit la veille parce que je voulais savoir et que je me posais mille et une questions, et parce que ce serait peut-être ma seule chance. C'était tout cela, et je savais que de simplement lui répéter que tout allait bien se passer ne changerait rien ou presque et ne suffirait pas à la rassurer. Un silence, un autre, plusieurs minutes durant lesquelles ni Miléna ni moi n'avions échangé le moindre mot, mais qui pourtant contrairement à d'autres silences ne semblait ni lourd ni malvenu. Parce qu'il n'y avait pas toujours besoin de mots, et parce que le fait que sans être à l'aise avec les mots Miléna réussisse à me faire comprendre tout un tas de choses en était la preuve parfaite. Pourtant cette fois-ci c'était bien elle qui avait fini par rompre le silence, ses yeux tellement plongés dans les miens que j'osais à peine cligner des yeux. « Dis le encore. » J'avais légèrement penché la tête sur le côté, les sourcils froncés, quand finalement elle avait répondu à la question que je me posais silencieusement. « Dis le encore que c'est moi que tu veux. » Un sourire se dessinant à nouveau sur mon visage j'avais resserré mon bras autour de sa taille et laissé le bout de mes doigts glisser doucement le long de sa colonne vertébrale « Y'a quatre ans, quand … bref, après ça j'ai passé des semaines, des mois à me dire que je pouvais tourner la page, que c'était qu'une question de volonté. Je me disais que je pouvais pas m'accrocher indéfiniment à quelque chose que j'avais perdu, que fallait que je passe à autre chose parce que c'était ce que je pensais que tu avais fait … » Et surtout parce qu'elle m'avait tellement donné l'impression de se foutre de notre rupture comme de sa première paire de chaussettes que je m'étais senti terriblement stupide à me morfondre de cette façon, à rester des nuits entières à fixer le plafond de ma chambre sans réussir à trouver le sommeil alors que je la pensais en bien meilleur état, peut-être même soulagée de ne plus m'avoir sur son dos. « Mais même pendant ces trois années là y'a pas un seul jour où je me sois pas levé en regrettant de pas te trouver à côté de moi … parce que je le savais. Je savais que même si je t'avais perdu j'avais quand même besoin de toi, et que ça j'arriverais sans doute jamais à m'en défaire, parce qu'à partir du jour où j'ai compris que c'était toi que je voulais j'ai jamais pu m'en défaire. » J'avais l'impression de me perdre un peu dans ce que je disais, mais au fond tout ce que cela voulait dire c'était que peu importe que mon impression de ne plus pouvoir lui faire confiance m'ait alors poussé à la quitter, cela ne changeait rien au fait que même à ce moment là il n'y avait personne que je voulais plus que je n'aurais voulu la garder elle. « Et sans doute que si je t'ai pardonné c'est pour ça, parce que même tout ce qui s'est passé t'es toujours celle dont je suis tombé amoureux. Et malgré tout ce que moi j'ai fait tu réussis encore à me supporter. » La fin de ma phrase sonnait peut-être un peu comme une plaisanterie mais pourtant c'était la vérité, je m'estimais vraiment chanceux qu'après tout ce temps elle n'ait pas simplement décidé que je ne la méritais plus. Je n'avais réellement fait attention à ce que je venais de dire, probablement que je le pensais depuis un petit moment et que je trouvais simplement enfin le courage de le formuler … J'avais peut-être juste eut peur jusqu'à présent de passer pour un désespéré, en avouant de cette façon que Miléna aurait pu me faire n'importe quoi, même pire que m'être infidèle j'aurais quand même eut besoin d'elle, même en la quittant, même en lui en voulant, ou en la haïssant même si de cela je m'en savais aussi parfaitement incapable. Si bien que j'avais pardonné sans même m'en rendre compte, je ne m'étais pas réveillé un matin en me disant « à partir d'aujourd'hui j'oublie pourquoi je l'ai quitté et je fais comme si tout cela n'avait jamais eut lieu » et je n'oubliais rien du tout parce que que nous le voulions ou non ce qui s'était passé s'était passé … Simplement j'avais fini par réaliser au fil du temps que je ne pouvais pas me freiner à cause de ça tout ma vie, comme un boulet serait attaché à ma cheville, et surtout que je ne pouvais pas lui reprocher éternellement une erreur qui datait de ce qui me semblait être il y a une éternité. Et parce que ce n'était pas quelque chose que j'avais réalisé ou réussi à faire comme ça d'un seul coup je ne l'avais jamais réellement dit à Miléna, jusqu'à aujourd'hui où les mots m'étaient venus un peu tous seuls, sans que j'y réfléchisse à l'avance. « Tu me rend tellement, tellement heureuse. » Est-ce qu'elle avait seulement conscience d'à quel point ces mots j'aurais pu les dire moi aussi, de combien moi aussi je me sentais plus heureux que je ne l'avais jamais été jusqu'à présent parce que pour la première fois depuis une éternité j'avais tout ce que j'aurais pu rêver d'avoir, et qu'il n'y avait rien qui dans l'immédiat semblait de nature à venir troubler la bulle dans laquelle nous vivions ? Attrapant à nouveau sa main j'avais senti ses doigts se resserrer à nouveau instantanément autour des miens tandis qu'elle ajoutait « Je voudrais pouvoir rester comme ça pour toujours … » Elle ne vouait peut-être pas le sourire sur mon visage dans la pénombre mais pourtant il était bien là. Et si je n'avais pas répondu immédiatement c'était parce que j'étais tellement peu habitué à ce que Miléna dise ce genre de choses – une partie de moi savait sans doute qu'elle les pensait, mais encore une fois ce n'était pas le genre de choses qu'elle disait de vive voix – que je ne savais simplement pas quoi répondre. « C'est plus que tentant ce que tu me proposes là ... » avais-je finalement murmuré d'un air amusé avant de poser mes lèvres sur les siennes avec douceur. Un baiser, puis deux, puis trois, puis finalement mes bras qui repassaient autour de sa taille pour la serrer contre moi mon menton posé contre son épaule. « Le jour où on sera débarrassés de Snow je risque de vraiment prendre goût à ce genre de choses, mademoiselle Andréis-Wheeler qu'êtes-vous en train de faire de moi ? » Je ne savais pas trop à quoi ressemblerait Panem une fois que nous aurions fait tomber Snow – et c'était ce qui allait se passer, bien sûr, il ne pouvait pas en être autrement, parce que nous avions tous travaillé bien trop dur et donné bien trop de notre personne pour qu'il en soit autrement – mais ce que je savais en tout cas c'était que le temps que nous ne passerions pas à essayer de ne pas nous faire tuer ou à monter des stratégies et les appliquer pour tenter de défaire le Capitole, nous pourrions le passer à autre chose … Et en ce qui me concernait cette autre chose c'était ça, c'était profiter de Miléna, de cet enfant qui serait bientôt là, de tout ce qu'une vie sans la crainte du Capitole pourrait nous apporter comme sérénité, comme possibilités, comme futur.
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| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Dim 11 Nov - 14:06 | |
| Raven ne me parlait jamais de ses doutes, de ses craintes, de ses mauvais rêves, et je savais que c’était en partie parce qu’il savait que j’avais assez de tout ça en moi pour cinq ou six personnes. Je n’étais pas bête, et je n’étais pas insensible, je savais bien qu’il en avait, je savais bien qu’il faisait de mauvais rêves comme je pouvais en faire que parfois il était tourmenté. En me réveillant le matin ou en pleine nuit je surprenais parfois ces regards qu’il posait sur moi, cette façon qu’il avait de me couvrir du regard, comme si j’étais précieuse mais aussi comme si j’étais fragile. Fragile je ne voulais plus l’être, j’en avais plus qu’assez. Je voulais redevenir la personne que j’étais avant. Avant Hunter, avec ces heures au capitole, avant de tomber enceinte, et même avant de perdre Raven plus de trois ans auparavant. Ces trois choses avaient réussies à me rendre faible à leur manière. Et si je pouvais transformer ce qu’il s’était passé avec les deux pacificateurs en une haine sans fin, en une soif de vengeance, jamais je n’arriverais à me débarrasser complètement de la peur de perdre Raven. Pas maintenant que je l’avais retrouvé, pas maintenant que je ne m’étais jamais sentie aussi proche de lui. Il y a quelques mois j’aurais dit que je n’avais pas l’impression d’être tout à fait moi lorsqu’il n’était pas là, mais ces derniers jours j’avais eu le temps de réfléchir. J’étais moi, avec ou sans lui, je n’avais pas été moins mois pendant ces trois années sans lui. Je n’étais pas plus moi alors qu’il me serrait dans ses bras. Mais j’étais plus heureuse, j’étais plus tranquille, et j’étais plus… je crois que jamais je n’arriverais jamais à mettre des mots sur la façon dont Raven me faisait me sentir. Il me faisait me sentir vivante. Je n’avais jamais eu si peur que pendant ces cinq derniers mois, mais je ne m’étais jamais sentie aussi entière.
Doucement il avait caressé mon visage et j’avais passé une main derrière son cou pour enrouler mes doigts à la naissance de ses cheveux, dans un geste presque routinier. Les moments comme ça étaient si rare, les jours où l’on pouvait simplement ignorer la lumière artificielle qui s’allumait automatiquement à sept heures et rester l’un contre l’autre. J’enviais parfois la vie des citoyens du treize qui, s’il était contraint de respecter les règles, n’avaient pas le même genre de responsabilités et d’obligations que nous. J’étais soldate, j’étais soldate jusqu’au fond de mon âme et il ne pouvait pas être autrement. J’avais besoin de l’adrénaline, j’avais besoin de la peur au fond du ventre, j’avais besoin de bouger, de sortir de ces souterrains, de voyager dans les districts. J’avais besoin de diriger une équipe, d’avoir des soldats qui comptaient sur moi, j’avais besoin de tout ça. Mais seulement quelques matins, quelques instant, j’avais juste besoin de Raven, j’avais juste besoin d’être la fille qu’il serrait contre lui.
« Alors je ne bouge pas … » C’était surement l’une des rares journées où nous pouvions nous permettre de trainer au lit quelques instant. Aujourd’hui nous pouvions êtres des citoyens comme les autres, prendre un petit déjeuné sans avoir à l’avaler rapidement pour aller à l’entrainement, et puis… Je venais de me rendre compte que je ne savais pas de quoi était faite une journée de la vie d’un citoyen normal, qu’est ce qu’il pouvait faire, a quoi pouvait-il passer sa journée ? J’étais parfois tentée de regarder le tatouage violet temporaire sur le poignet de l’un d’entre eux, pour savoir à côté de quoi je passais. Pour savoir combien de temps de temps libres avaient-ils, plus ou moins qu’un soldat ? Alors que mon regard avait dévié vers la courbure de mon abdomen mes pensées elles s’étaient détournées aussi. A quoi ressemblerait ma vie lorsque cet enfant serait né ? Me laisserait-on encore être une soldate de terrain ? Je n’y connaissais rien en maternité au district treize, je ne savais pas comment ça se passait. A quoi ressemblerait le tatouage violet sur mon poignet ? Combien de temps mettrais-je à récupérer mon corps, ce corps rompu aux assouplissements, aux longues heures de marches et au combat ? Serais-je capable de reprendre l’entrainement rapidement ? Je n’en pouvais plus de faire attention au moindre de mes gestes, je n’en pouvais plus de me sentir fatiguée alors que les seuls efforts physiques que je faisais dans une journée étaient les déplacements dans les couloirs des souterrains. J’avais senti le regard de Raven sur moi, avant de finalement sentir son bras passer autour de ma taille pour me rapprocher de lui avant qu’il me murmure des mots destinés à me rassurer au creux de l’oreille. « Ça va aller, tu sais … j'te promet que ça va aller. » Parfois j’avais cette sensation que Raven pouvait lire en moi. Finalement j’avais enfoui ma tête dans son cou sans rien dire. Ca ne suffisait pas, bien sur que ça ne suffisait pas et Raven le savait, mais ça aidait. Ca aidait de penser que Raven était sur de lui, sur de notre avenir, qu’il n’avait aucun doute. Je savais au fond que ça devait pas être le cas, mais j’arrivais à l’oublier. J’étais restée un moment comme ça, la tête enfouie au creux de son épaules, son bras passé autour de ma taille, a essayer de ne penser à rien. Finalement je m’étais reculée un peu, et j’avais surpris le regard de Raven sur mon ventre. Sans que je ne puisse l’expliquer mon cœur s’était serré. J’aurais voulu être le genre de femme qu’il fallait à Raven, le genre de femme qui aurait pu lui offrir tout ce qu’il voulait, le genre de femme qui aurait partagé ses rêves d’avenirs, avec laquelle il aurait pu parler d’enfants, qui aurait été impliquée dans sa grossesse, avec laquelle il aurait réfléchis à des prénoms d’enfants. Parfois j’avais l’impression, la peur que je n’étais pas assez, que je ne serais jamais assez quoi que je fasse. Je savais que Raven était sincère, que son amour pour moi était sincère, mais j’avais peur qu’un jour il se rende compte qu’il méritait mieux. Finalement je m’étais reculée de quelques centimètres, et attrapant son poignet j’avais dégagé sa main de derrière ma taille et hésitant un instant je l’avais posée sur mon abdomen. J’avais tressailli au contact de sa main, et les battements de mon cœur s’étaient accélérés. Je lui devais ça, je lui devais bien plus et je savais, je voyais dans ses yeux qu’il en mourrait d’envie sans oser le faire. Alors si sa main posée sur mon ventre me rendait fébrile, je voulais malgré tout lui offrir ça. Il aurait mérité tellement plus, mais pour le moment je n’étais pas prête à plus, je n’étais pas prête à avoir de longues discussion sur comment serait cet enfants, sur quel serait son prénom, l’entendre me dire s’il préférait une fille ou un garçon, mais ça je pouvais le faire. Tant que je ne parlais pas, et que j’arrivais à contenir et à cacher le fait que je tremblais presque, je pouvais le laisser profiter de ce moment.
Il y a des silences pesants, et il y en a d’autres qui ne le sont pas, des silences qui veulent dire bien plus que des mots. Dans mon incapacité à parler et à exprimer mes sentiments à voix haute j’avais compris ça depuis bien longtemps. Et les silences comme celui là étaient tout sauf pesants. Mais pourtant c’était moi qui contre toute attente avait brisé ce silence, pour lui poser une question qui déjà le soir m’avait brulé les lèvres. Il avait finalement resserré son bras repassé autour de ma taille autour de moi pour à nouveau me rapprocher de lui et caresser mon dos.
« Y'a quatre ans, quand … bref, après ça j'ai passé des semaines, des mois à me dire que je pouvais tourner la page, que c'était qu'une question de volonté. Je me disais que je pouvais pas m'accrocher indéfiniment à quelque chose que j'avais perdu, que fallait que je passe à autre chose parce que c'était ce que je pensais que tu avais fait … » Mon cœur s’était serré. Si je savais qu’il ne parlait pas au hasard et que j’allais comprendre, je n’aimais pourtant pas l’évocation de cette époque, surtout maintenant que je savais ce qu’il avait pensé de moi, que je savais qu’il avait douté de ma sincérité, que sur le moment certaines des choses qu’il m’avait dites il les avait pensées. Déglutissant je ne l’avais pas interrompu. « Mais même pendant ces trois années là y'a pas un seul jour où je me sois pas levé en regrettant de pas te trouver à côté de moi … parce que je le savais. Je savais que même si je t'avais perdu j'avais quand même besoin de toi, et que ça j'arriverais sans doute jamais à m'en défaire, parce qu'à partir du jour où j'ai compris que c'était toi que je voulais j'ai jamais pu m'en défaire. » Si seulement il prenait conscience de à quel point ça avait pu avoir pareil pour moi. A quel point il m’avait manqué, a quel point cette indifférence qu’il m’offrait à chaque fois que nos regard se croisaient me faisait mal, combien de fois je m’étais réveillée en le cherchant à côté de moi, et ayant besoin de quelques secondes pour me rappeler qu’il n’était pas là, et qu’il ne le serait certainement plus jamais. Pourquoi ? Comment ? Comment si c’était ce qu’il avait pensé il avait réussit à m’offrir ce regard ? A m’offrir sa froideur et son mépris ? « Et sans doute que si je t'ai pardonnée c'est pour ça, parce que même tout ce qui s'est passé t'es toujours celle dont je suis tombé amoureux. Et malgré tout ce que moi j'ai fait tu réussis encore à me supporter. » J’étais restée interdite, souffle coupé. Je ne savais pas si c’était volontaire ou s’il avait réellement voulu dire ce qu’il avait dit. si je t’ai pardonnée. Il avait dit m’avoir pardonnée. Ce pardon je l’avais demandé cinq mois auparavant, lorsque j’étais venue frapper à sa porte, et son incapacité à me le donner m’avait fait mal, réellement plus mal que je ne l’aurais pensé possible. J’avais tenté de le chasser de mes pensées, mais il n’y avait pas un jour où je n’y pensais pas, même un tout petit peu. Me pardonnera t-il un jour ? Cette question je me l’étais posée des milliers de fois, en venant parfois dans mes moment de doute si s’il m’aimait autant qu’il semblait le montrer, comme pouvait-il être incapable de m’offrir son pardon, ce pardon que j’attendais depuis si longtemps. Finalement j’avais fermé les yeux. « Merci… » Déglutissant j’avais finalement finit par rouvrir les yeux, et le fait de m’être habituée à l’obscurité me permettait de distinguer les traits de son visage. J’avais simplement plongé mes yeux dans les siens. « Je t’aime. » C’était tout ce que j’arrivais à dire. Je ne savais pas faire de grandes phrases comme Raven, et je ne serais pas capable de le faire maintenant sans que ma voix tremble. Mais je l’aimais, je n’en avais jamais été aussi sure. Et au fond ce je t’aime signifiait presque autant pour moi que des grandes phrases, parce que ce n’était que la deuxième fois que je le disais à Raven. Depuis notre discussion à mon retour du district un nous avions peut eu de grandes discussion comme celle là. Nous n’en avions pas eu à vrai dire. Ce n’était pas mon genre, et je sentais que malgré tout ce qu’il pouvait penser, la priorité de Raven restait de me protéger, et de me ménager. Parfois il me regardait et je sentais qu’il voulait dire quelque chose, sans arriver à la faire. Parfois j’aurais voulu qu’il le fasse, que sa peur de me blesser soit moins forte que ce qui nous unissait. Quoi qu’il en soit à cet instant ça ne comptait pas. Raven m’avait pardonné. S’il n’avait pas réfléchit je savais pour autant qu’il le pensait. Si ça lui avait échappé c’était parce qu’il le pensait. Et j’avais été incapable de cacher mon trouble alors qu’il avait attrapé mes doigts dans le siens et que j’avais comme naturellement resserré sa main.
« C'est plus que tentant ce que tu me proposes là ... » Un air amusé flottant sur le visage, il avait finalement effleuré mes lèvres de siennes, avant d’y déposer un baiser, puis un second et un troisième et il avait resserré son emprises sur ma taille pour à son tour poser sa tête sur mon épaule. J’avais passé un bras derrière son cou pour les serrer contre moi. J’étais sérieuse, j’étais sincère lorsque je disait que j’aurais pu rester dans ses bras pour toujours sans jamais vouloir autre chose. « Le jour où on sera débarrassés de Snow je risque de vraiment prendre goût à ce genre de choses, mademoiselle Andréis-Wheeler qu'êtes-vous en train de faire de moi ? » C’était presque drôle, quand on savait à quel point Raven était capable de me changer, de pouvoir avoir à faire à une partie de moi je ne montrais à personne, une partie de moi qu’il était le seul à réveiller et le seul à connaitre. L’idée que notre relation le transformait un peu comme elle me transformait moi ne m’avait jamais effleuré l’esprit, et pourquoi elle était tout sauf déplaisante. « Le jour où on sera débarrassé de Snow je veux être à toi pour toujours … » J’avais pris une voix sérieuse, bien plus sérieuse que le ton léger de la conversation. Et c’était vrai, après tout ça je ne savais pas où je voudrais aller, ce que je voudrais faire de ma vie, mais je savais que je voulais la passer avec Raven. Je voulais qu’il soit à moi pour toujours comme je voulais être sienne pour toujours. Je voulais me réveiller tous les matins dans ses bras, et je voulais que toutes les nuits ressemblent à celle là. « J’ai moins peur. Quand t’es là j’ai moins peur. » C’était vrai. Ca ne suffisait pas à me faire sentir confiante en l’avenir, à ne plus me poser de questions, mais c’était vrai. Le simple fait d’être dans ses bras me rassurait, ça ne me faisait pas me sentir invincible, loin de là, mais ça me rassurait.
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| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: RAVILENA ∞ found the place to rest my head Ven 16 Nov - 23:44 | |
| J'avais appris avec le temps, et surtout après les quelques mois qui venaient de s'écouler, à garder certaines choses pour moi, à ne pas les partager avec Miléna même si j'en avais parfois terriblement besoin, ou simplement envie. Probablement parce que quand je la voyais s'inquiéter, se questionner, ou même douter je savais à force qu'il ne s'agissait que du sommet de l'iceberg et que la réalité devait être mille fois plus complexe que ce qu'elle me laissait déjà entrevoir. J'aurais voulu parfois pouvoir trouver les mots justes, mais ces derniers temps je peinais déjà à me convaincre moi-même alors comme pouvais-je juste espérer la convaincre elle ? Bien sûr que je voulais me persuader que tout irait bien, qu'une fois né Miléna accepterait cet enfant, que ce n'était pas une guerre qui réussirait à nous séparer … Mais je ne pouvais pas promettre sans un risque de me tromper, je ne pouvais pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, et je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si Miléna me pardonnerait de lui avoir promis que tout irait bien si les choses s'avéraient plus compliquées ou plus difficiles que prévues. Ce n'était pas des paroles en l'air, j'espérais sincèrement qu'après tout ce que nous avions traversé nous aurions droit à un peu de quiétude, mais nous restions des soldats, le district était en pleine guerre et que je le veuille ou non Miléna avait raison, cet enfant ne naitrait pas à la meilleure des époques … mais à quoi bon, puisque nous ne savions même pas si les choses s'amélioreraient dans un futur proche. A nouveau toutes ces questions et ces doutes se bousculaient dans ma tête, et parce que je n'avais ni envie d'y penser maintenant ni envie de paraître ailleurs je m'étais contenté de fermer les yeux et de garder Miléna serrée contre moi, sa tête enfouie dans mon cou et sa respiration réchauffant la surface de ma peau. Lorsque je fermais les yeux je pouvais presque essayer de faire comme si rien n'avait changé, comme si Miléna et moi étions toujours les même qu'il y a cinq ans, comme si rien d'autre que le présent et la chaleur de son corps contre le mien n'avait d'importance … J'aurais voulu pouvoir rester ainsi indéfiniment, même si j'étais aussi persuadé qu'à découvrir un peu plus Miléna chaque jour je l'aimais aussi un peu plus chaque jour, et ça je n'avais ni la possibilité ni l'envie d'y renoncer. J'avais fini pourtant par rouvrir les yeux, sans bouger, et sans réellement en avoir conscience mon regard s'était à nouveau posé sur son ventre, comme si tant qu'elle ne s'en rendait pas compte je pouvais laisser ma curiosité reprendre un peu de terrain. Y'avait tout un tas de choses pour lesquelles j'étais bourré d'incertitudes, tout un tas de questions que je me posais mais pour lesquelles je ne me sentais pas de chercher les réponses tout seul … et parce que je savais que Miléna ne voudrait pas en entendre parler je me contentais simplement de les repousser dans un coin de ma tête. Mais elles étaient bien là : garçon ou fille ? Comment choisir un prénom ? Saurais-je me comporter en père ? Serait-ce ou non mon sang qui coulerait dans les veines de cet enfant, et si non qu'étais-je censé faire, comment l'appréhender ? C'était mon enfant, c'était ainsi que je le ressentais et je savais que plus rien ne changerait ça, mais si l'ADN disait le contraire faudrait-il faire comme si nous ne savions pas ou tenter d'expliquer la situation … Avais-je raison d'avoir tellement confiance en cet avenir et en ma volonté de voir un jour mon enfant grandir dans un monde sans guerre ? Je n'avais jamais eut peur de l'avenir, je n'avais jamais eut peur de me tromper en espérant non plus, mais en vérité l'arrivée imminente de ce petit être dont je serais responsable pour le restant de mes jours remettait en cause toutes mes certitudes … Et si je me trompais, et si Miléna avait raison, et si tout ce que nous pourrions léguer à cet enfant c'était une guerre qui durait depuis déjà plus d'un demi-siècle et dont on pouvait penser parfois qu'elle ne finirait jamais ? Je n'étais pas malheureux, j'avais même tout ce dont je pouvais rêver actuellement, mais pour autant ce n'était pas la vie que j'espérais pour cet enfant … une vie où on ne cessait de se questionner sur le lendemain sans pouvoir être absolument certain d'être encore en vie au coucher du soleil. J'étais à nouveau tellement perdu dans mes pensées que je n'avais pas remarqué le regard de Miléna posé sur moi, et lorsque je m'en étais enfin aperçu j'avais baissé instinctivement les yeux tel un gamin qu'on viendrait de prendre une train de faire une bêtise. Lorsqu'elle s'était reculée et avait retiré sa tête de son épaule j'avais ouvert la bouche sans trop savoir ce que j'allais dire, m'excuser peut-être, ou changer de conversation … Mais elle ne m'en avait finalement pas laissé le temps et avait simplement resserré sa main autour de mon poignet. Ma main tremblait, j'avais beau essayer de m'en empêcher c'était plus fort que moi, et lorsqu'elle l'avait posée sur son abdomen j'étais resté plusieurs secondes presque en apnée, n'osant ni parler ni bouger, presque intimidé de la situation que j'espérais pourtant encore en silence quelques instants plus tôt. Là, à quelques minuscules centimètres de l'endroit où était posée ma main il y avait un enfant, le mien, le nôtre … un être tellement petit que je n'arrivais même pas à imaginer à quoi il pouvait ressembler, mais qui prenait déjà dans mon cœur une place dont j'ignorais jusque là l'existence. Je ne savais pas si Miléna réalisait à quel point ce simple geste pouvait compter à mes yeux, tout comme le fait qu'elle s'en soit aperçue sans que jamais je ne dise le moindre mot à ce sujet, mais ce qui était certain en tout cas c'était que si tenté qu'elle ne s'en soit pas rendu compte avant l'émotion dans mes yeux se loupait difficilement, encore plus quand lorsque l'on pouvait se vanter de me connaître aussi bien qu'elle me connaissait. Elle me connaissait mieux que la plupart des gens, mieux que quiconque en fait à part peut-être mon père, elle avait réussi à cerner qui j'étais et savait interpréter la plupart du temps mes gestes sans que je n'ai plus besoin de dire quoi que ce soit. Elle me connaissait comme on connaissait quelqu'un que l'on avait passé un temps presque déraisonnable à observer, à tenter de cerner, d'apprivoiser, et si je le savais c'était parce que j'avais fait la même chose avec elle. Pourtant parfois j'avais encore l'impression qu'elle me connaissait mieux que moi je ne la connaissait, qu'il restait encore un tas de choses qu'elle n'avait jamais dites, ou tout du moins qu'elle ne m'avait jamais dites, sans que je ne sache trop s'il s'agissait d'un manque de confiance ou simplement d'une peur d'être jugée … et cela je n'avais toujours pas trouvé comment lui faire comprendre que j'étais prêt à tout entendre, absolument tout, et que si même elle me demandait de ne pas poser de questions alors je n'en poserais pas … n'était-ce pas déjà ce que je faisais ? Et ce n'était pas vraiment que je pensais qu'elle ne ME faisait pas confiance, simplement qu'il y avait tout un pan de sa vie à propos duquel elle ne faisait confiance à personne … ou bien peut-être à Cray ? Parfois je me demandais à quel point il la connaissait et s'il y avait beaucoup de choses que j'ignorais et lui non. Mais pour ça non plus je ne me voyais pas vraiment poser la question à Miléna. Mais j'espérais, qu'un jour les choses évoluerais, qu'un jour elle finirait par avoir assez confiance en moi pour ne plus me cacher toute une partie de ce qu'elle était simplement parce qu'elle avait peur que je la juge ou que mon regard sur elle n'en soit changé. Et en attendant ce jour là je n'avais plus qu'à me contenter de faire ce que je pouvais faire : être là, être attentif, et lui prouver qu'il n'y avait rien pour lequel elle ne pouvait pas espérer mon attention et ma compréhension. « Merci … » Elle était restée plusieurs secondes silencieuse, les yeux fermés, et l'espace d'un instant je m'étais demandé si je n'avais pas dit sans m'en rendre compte quelque chose que je n'aurais pas du … ou peut-être avais-je simplement trop parlé. Et parce que j'avais parlé simplement pour dire ce que j'avais sur le cœur je n'avais pas compris tout de suite le sens de sa réponse … et lorsqu'enfin cela avait été le cas je m'étais presque senti en faute, parce que même si je savais que ce pardon Miléna en avait besoin je n'avais sans doute jamais réalisé à quel point elle avait besoin de l'entendre. Pas simplement que ce soit le cas, mais de m'entendre le dire. « Je t'aime. » avait-elle finalement ajouté en ouvrant à nouveau les yeux, et resserrant complètement mes bras autour d'elle j'avais esquissé un sourire et l'avait simplement serrée contre moi en répondant « Moi aussi je t'aime. » C'était une phrase, une toute petite phrase là où les mots n'étaient pas toujours le plus important … mais pourtant cela faisait tellement de bien dire à dire et à entendre, surtout quand ces mots là on les avait attendu assez longtemps pour se persuader qu'on ne les entendrait jamais. Et parce que je savais combien cela coûtais à Miléna, de simplement dire ce genre de choses à haute voix, cela me paraissait d'autant plus précieux, et d'autant plus sincère. C'était aussi ce genre de choses qui me rappelaient que les choses avaient changées, que nous avions évolué tous les deux … je n'étais plus la même personne qu'avant d'avoir rencontré Miléna. Je ne m'en étais peut-être pas rendu compte au départ, mais lorsque nous nous étions séparés j'avais réalisé tout ce que j'avais perdu, tout ce que Miléna m'avait apporté au fil des jours, tout ce qui m'avait manqué pendant trois années et que j'avais retrouvé ces derniers mois, tout ce qui faisait que j'étais une meilleure personne quand elle était là. Elle me tempérait, m'obligeait à me remettre sans cesse en question et à ne plus jamais rien prendre pour acquis. « Le jour où on sera débarrassés de Snow je veux être à toi pour toujours … » Mon menton toujours posé contre son épaule et mes bras enserrant sa taille j'avais esquissé un nouveau sourire et déposé un nouveau baiser dans son cou. Ce qu'elle ne réalisait pas en disant cela c'était que ce ne serait que justice, parce que je m'étais tellement persuadé que je ne pouvais plus me passer d'elle que c'était pratiquement comme si j'étais déjà à elle. « Je saurais me souvenir de ça le moment venu. » avais-je finalement murmuré à son oreille tandis qu'une de mes mains remontait le long de son dos jusqu'à passer dans ses cheveux. Ce n'était qu'une phrase encore une fois, une toute petite phrase, mais qui avait fait germer dans un coin de ma tête une idée qui ne demanderait qu'à se développer dans les semaines à venir … « J'ai moins peur. Quand t'es là j'ai moins peur. » Je caressais doucement ses cheveux. Je ne savais pas toujours quoi faire, parfois aujourd'hui encore Miléna me prenait un peu au dépourvu, et je n'étais pas certain qu'un jour je saurais la cerner totalement, mais si je réussissais à faire cela, à la rassurer, alors c'était toujours ça, c'était même le principal. « Je serais toujours là. Même si … t'as pas besoin d'avoir peur, mais je serais toujours là. » C'était un risque à nouveau, parce qu'à l'époque à laquelle nous vivions que voulait vraiment dire « toujours » ? Pourtant je voulais croire que ce serait le cas, même si je savais que Miléna était plus forte qu'elle semblait en avoir l'impression ces derniers temps et qu'elle avait de quoi maitriser ses peurs toute seule, cela ne changeait rien au fait que je voulais croire que toujours signifierait toujours. sujet terminé.
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