liyam&catalina

❝ we found the love in a hopeless place. ❞

Pour une fois depuis plusieurs jours, je pointais le nez ailleurs que dans ma chambre. Enfin, si on pouvait appeler ça comme ça. J'étais bien loin du luxe que j'avais lorsque j'habitais chez mes parents, dans le district six. Mais qu'importe, les raisons qui avaient mené mes pas ici étaient bien plus que suffisantes. Hélas, je n'avais pu rien faire. Les yeux nimbés de cernes noirs, j'avais une sale gueule et j'en étais parfaitement conscient. Voilà pourquoi je ne me sentais pas agressé par tous ces regards apeurés que l'on portait sur moi. Un monstre, non certainement pas.. Juste un jeune homme bouleversé par des évènements qui étaient hors de sa portée, hors d'atteinte. Je n'en pouvais plus, j'avais peine à respirer. Pourquoi fallait-il que tout ça n'arrive qu'à ma petite personne? Pourquoi me l'avait-on sauvagement arracher ? Catalina, je murmurais son prénom tout en marchant tel un funambule. J'avais du mal à voir devant moi, ma vision était devenue floue.. Je serpentais à travers les sombres couloirs, les couloirs d'un désert glacial, amer, mais surtout fade. Ma vie ne valait plus un centime. Je souhaitais crever. « Liyam, il faut que tu manges » Me souffla une jeune fillette avec qui je m'étais liée depuis mon arrivée. Cette dernière me tâta le bras de son innocence absolue. « Désolée, ma petite luciole, mais j'ai pas très faim! maintenant, file voir ta mère où je te chatouille jusqu'à l'agonie! » Mais pas l'ombre d'un sourire s'esquissa sur mes lèvres charnues.. J'étais vidé, anéanti. La petite obéit, et couru en fredonnant d'un air enfantin. Je poussai un long soupir de soulagement quand je n'entendis plus le bruit de ses pas feutrés. Il y a cela deux semaines, jour pour jour, Catalina Meery était morte dans les très connus Jeux de la faim. Et Catalina, oui, était celle que j'ai toujours aimé. Ce que je regrettais, en plus de sa mort trop vive, trop inattendue, c'était de ne pas le lui avoir avoué. Les choses auraient peut-être été différentes si je l'aurais fait. Peut-être qu'elle ne serait jamais allée vers Finley, un des concurrents du dit jeu. Peut-être même qu'elle et moi aurions filé le parfait bonheur. Doux et éphémères étaient mes rêves irréalistes... Qu'importe, le mal était fait. Et elle, elle n'existait plus. J'essayais d'oublier ces lames qui me déchirent les tripes, mais c'était tout bonnement impossible. J'essayais de l'oublier mais son visage imprégnait mon esprit si vivement que j'en avais les yeux qui picottaient... Derechef, mes yeux s'humidifièrent de ce liquide salé trop indésirable que formaient les larmes d'un chagrin immense.Alors que je marchais sans m'arrêter, m'enfonçant un peu plus loin dans les profondeurs de mes propres ténèbres, j'entendis un bruit de pas.. Je me retournai, et aperçut une silhouette dans les ténèbres des galeries que formaient le district. Puis soudain, alors qu'il n'y avait personne dans les parages, alors que je me croyais enfin seul avec mon immense chagrin, je la vis, tout au fond du couloir qui longeait les nombreuses chambres des grottes souterraines. Mon coeur se serra dans ma poitrine, et je m'accroupis contre le mur, serrant vicieusement mon t-shirt entre mes mains, crispées de douleur. Ce n'est pas vrai, voilà ce que je murmurais à moi-même. « Catalina?.. Cat' c'est bien toi? » Je me frottai les yeux instinctivement. Je croyais derechef en une stupide hallucination. C'était tout bonnement impossible. Elle était morte il y a deux semaines, déjà. Et moi aussi, moi aussi je m'étais éteins. À mes yeux, j'avais perdu la seule raison pour laquelle je respirais encore. et maintenant qu'elle n'était plus là, je m'apprêtais, en cette soirée fraîche, à me pendre. Cet acte était désespéré, j'en avais parfaitement conscience... Mais je ne pouvais imaginer un monde sans elle à mes côtés. Je souffrais de son absence. Je restai figé, de peur surtout, mais aussi parce que je ne savais pas quoi faire. Cette soudaine apparition ravivait mon coeur meurtri, tout comme elle me glaçait le sang. ô comme elle était sublime, malgré son corps amaigri, ses yeux ternis par une émotion qui m'échappait. Je tendis la main vers elle, puis la rapprochai de mon coeur, qui battait de plus belle. J'avais l'impression qu'il exploserait dans ma poitrine, j'avais l'impression de suffoquer.J'étais perdu entre deux flots, celui de la raison, et celui du coeur. Qui emportera l'ultime bataille? Hum?Allez, devinez, ce n'est pas bien difficile!


P.S : j'ai ajouté quelques phrases pour étoffer le tout

On m'avait autorisée. On m'avait dit oui. Je pouvais sortir, j'étais libre de mes mouvements. Seulement je devait toujours porter un espèce de bracelet électronique, qui permettait de me localiser. Dans l'arène aussi j'en avais un. Dans l'arène aussi j'avais une puce, injectée sous la peau, qui avait du m'être retirée par les gens d'ici. J'étais surveillée, comme dans l'arène. Rien ne changeait. Rien ne changeait et pourtant j'étais contente. Contente de voir autre chose que ma petite chambre, de même pas quinze mètre carrés. J'y avait vécu presque deux semaines, à ma sortie de l'hôpital. J'avais besoin de sortir. Besoin, c'était la psychiatre qui l'avait dit. Elle avait aussi dit qu'il fallait me surveiller, que n'importe quoi, n'importe qui qui me rappèlerait l'arène, où n'importe quel autre souvenir douloureux pourrait me faire déraper, me refaire perdre les pédales. Elle a dit que je faisais des progrès. Mais que j'étais toujours d'une fragilité extrême, et que fragile, je le resterais toute ma vie. Je ne suis pas d'accord, je ne veux pas. Je ne suis pas fragile, je ne suis pas une petite chose que l'on protège, de peur qu'elle perdre les pédales. J'aimerais enlever le bracelet électronique. Nous avons vécu l'enfer, nous sommes fragiles, et ils nous surveillent comme des criminels. Mais après tout, n'est-ce pas ce que nous sommes ? N'est-ce pas pour leur sécurité qu'ils ont peur finalement ? Ont-il peur que l'on agresse quelqu'un, voir pire ? Kathleen m'a dit qu'elle ne pouvait pas voir son amie pendant un moment, parce qu'elle lui avait fait du mal. Avait-on peur que je fasse du mal à quelqu'un ? Je n'avait personne ici, je ne connaissais aucun mort au jeux, je ne risquais pas de rencontrer une vieille connaissance.

Il n'y a qu'une personne que je tenterais de tuer si je l'avait en face de moi. Sa mort à elle je l'avait pensée, je l'avait réfléchie pendant des jours, pendant mes nuits d'insomnies. Qu'elle gagne les jeux, ou meure et se retrouve ici, je trouverait un moyen de lui ôter la vie. Si elle se retrouvait encore une fois en face de moi, je m'étais promis de ne pas lui laisser une seule chance de survie. Même si je devais être enfermée, exécutée, si je devais en mourir, en perdre la raison, je la tuerai. Mort lente ou rapide, cela n'avait aucune importance. Elle mourrai pour ce qu'elle avait fait. Elle payerai la mort de Finley.

J'avais le droit de sortir mais nul part où aller. Quelle ironie. Il y a quelques semaines j'étais enfermée dans une arène, et je courrais toujours vers quelque part. Maintenant je pouvais aller où bon me semblait dans les souterrain, mais personne ne m'attendait nul part. Les couloirs se ressemblaient tous, je réprimai un sourire à la pensée que même l'arène semblait plus accueillante que les couloirs gris du treize. Je n'avais nul part où aller mais je ne voulais pas restée enfermée, je l'avais trop été, alors je me contentai de frôler les couloirs de la zone d'habitation. Laissant mes doigts courir sur les murs, mi fascinée par leur couloir étrange et par le miracle de leur présence sous terre. Une voix m'appelle. Une voix que je n'ai pas entendue depuis plusieurs semaines. Une voix que j'ai presque du mal à reconnaître, tant les jeux ont effacé l'ancienne moi et toute une partie de vie. Hallucinations ? Je me retourne. « Catalina?.. Cat' c'est bien toi? » Je dois cligner des yeux quelques secondes pour être sure de ce que je vois. C'est impossible, mon cerveau est encore en train de me jouer des tours. C'est impossible qu'il soit là. Et pourtant, tout en moi a tellement envie d'y croire. Je veux croire que si il est là, il n'est peut être pas le seul, qu'un jour je reverrai peut être mes parents, Allen, ma famille, et je suis tellement heureuse de le revoir.

L'espoir est si rapide à s'engouffrer dans le cœur d'une personne désespérée.

Je fais quelques pas, pour me rapprocher de lui, avant de lui sauter des les bras. Les bras autour de son cou, j'enfouis ma tête dans son épaule. Liyam ramène l'ancienne Catalina pour quelques secondes, quelques minutes. Lyiam ne me rappelle en aucun cas les jeux, il était l'une des personne desquels j'étais le plus proche avant tout ça. Sa présence ici est un miracle. Et sa présence ici me fait plus de bien encore que la visite de Kathleen, si seulement c'est possible. J'espère seulement que je ne suis pas folle, que je ne suis pas en train de le rêver et d'enlacer un parfait inconnu. « Oh mon dieu Liyam... » Je murmure son prénom. Les effusions de ce genre n'étais pas réellement le genre de chose qui me caractérisaient avant les jeux, mais j'ai tellement peur de me réveiller dans le lit de ma petite chambre, ou pire dans un lit d'hôpital et de me rendre compte qu'il n'était qu'un rêve, une création de mon esprit malade. « Qu'est ce que... Comment tu es arrivé ici ? Comment vont mes parents ? Et Allen ? Dit moi qu'il n'a rien fait de stupide je t'en supplie ! » Dans un premier temps je ne vois pas qu'il a changé, que son sourire s'est éteint, que son visage s'est creusé, que de longues cernes s'étendant sous ses yeux. Il a l'air en aussi mauvais état que Kathleen ou moi, on dirait qu'il s'est battu, on pourrait même croire qu'il revient des jeux. J'espère tellement qu'il ne lui est rien arrivé de grave. Sinon pourquoi serait-il ici ? « Tu.. Qu'est-ce qu'il t'arrive, tu es malade ? »