Du bout des doigts, je tapai sur la table de la cuisine. Bien que les jeux soient terminés depuis juillet, la télévision diffusait encore bon nombre d’émissions ayant comme la gagnante comme sujet. Gemma Mubstin du district six. Jamais je n’aurai parié sur elle. J’avais plus imaginé un tribut de carrière gagner cette année. Le Capitole était extrêmement heureux de la gagnante de cette année. C’était une procapitole jusqu’au bout des ongles. N’étant pas une des journalistes attitrées aux hunger games, je n’avais pas eu de quoi travailler ces derniers temps. Les jeux et la gagnante monopolisaient l’attention générale. Un rapide coup d’œil à l’horloge accrochée à l’un des murs de la pièce me fit comprendre que je n’avais plus qu’une demi-heure avant de me rendre dans les rues commerçantes de la capitale. Cette idée ne m’enchantait pas vraiment, mais je n’avais pas le choix. Cette petite sortie avait un but bien précis : me relooker. Oui, me relooker. Je faisais trop tache pour les habitants du Capitole avec mes vêtements aux couleurs froides. Il n’y a qu’eux pour ne pas se rendre compte qu’ils sont ridicules. Ridicules en tout point. J’appréhendai vraiment cette virée shopping. La seule chose de positif là-dedans, c’était que Galatea m’accompagnait. Ma cousine qui ignore tout de ma véritable identité. Au moins, avec elle, je suis certaine de ne pas me retrouver avec des faux cils plus longs que mes cheveux et du rouge à lèvres jaune. Me relooker petit à petit. C’est ce qu’elle m’avait dit hier soir.

J’avoue que j’aimerai bien que Galatéa passe de l’autre côté. Du côté des rebelles. Mais pour ça, il faudrait que je me dévoile, que je dévoile ma véritable identité, mon opinion quant aux Hunger Games, le Capitole et le gouvernement. Et sincèrement, je ne sais pas si je peux faire confiance à Galatéa à 100% … Je suis sans doute trop méfiante, mais je ne peux me permettre de prendre trop de risques. D’un autre côté, il faudrait bien que je me décide un jour ou l’autre à lui toucher deux mots à ce sujet. Une fois sortie de l’immeuble dans lequel je résidais, je constatai que les météorologues n’avaient pas menti : malgré la couche nuageuse, la chaleur était bel et bien au rendez-vous. Certaines personnes me jetaient des coups d’œil, toujours légèrement surpris de voir une personne quelque peu différente d’eux au niveau du look. Au bout de quelques minutes, je finis par arriver au point de rendez-vous, en plein milieu de l’artère commerciale. Les gens regardaient les vitrines avec attention, scrutant les nouvelles tendances. Je finis par apercevoir Galatea. J’allai à sa rentrée et lui fit la bise. « Salut toi. » dis-je d’une voix que j’espérai enjouée. « Par quoi allons-nous commencer pour mon relooking spécial Capitole ? » Je ne laissai paraitre aucun stress, aucune animosité face à ce qui m’attendait.