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| Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX Ven 28 Sep - 6:52 | |
| Il pleuvait. Il se souvenait du bruit des gouttes de pluie sur la carrosserie du véhicule qui l’avait transporté à travers Panem. Il s’y était retrouvé avec quelques autres envoyés du Capitole dans un convoité particulier. Illégale. Des pro-capitolistes qui désiraient rejoindre les districts d’insurgés. Il avait quitté le district deux et sa femme sur un mensonge, lui cachant le fait qu’il allait risquer sa vie pour rejoindre le district onze qui s’était finalement relevé avec la fin des Jeux. Phoenix n’était pas stupide, il savait que les rebelles s’étaient multipliés. L’année précédente il avait participé à une mission dans les méandres du district treize. Il avait vu les conditions de vie de ces soldats, de ces enfants. Il en avait rencontré ensuite, dans les bas fonds du Capitole. Il les avait torturé, supportant leur cris et leur larmes, leur supplication et leur peur. Il en avait fait des machines de guerre pour le compte du Capitole. Beaucoup avait rejoint les rangs des pacificateurs. Aujourd’hui ces enfants qui devraient être morts sont des soldats. Ils se battent pour que leur assassin reste au pouvoir. Pourtant cela ne le choquait pas. Lui-même était ravi de combattre pour cet assassin. Il préférait se battre pour un ennemi dont il connaissait le visage, que pour une illusion utopique et fourbe. Une folle qui prône la bonne parole comme une religion. Qui promet la liberté sur une terre barbelée. Aux yeux de Phoenix, Coin était encore plus dangereuse que le Président Snow au pouvoir. Le pacificateur avait l’impression de connaître le Président. Il l’avait rencontré quand il avait participé aux jeux, quand il était entré dans les ordres, quand il avait demandé la main d’Aileen, quand Domino avait été retrouvée morte dans les forêts du district un… la mort de sa sœur lui semblait encore irréel. Il gardait un souvenir d’elle si vivace qu’il ne voulait pas s’en défaire. Il se souvenait d’elle le jour de son mariage, dans sa magnifique robe. Robe confectionnée par Hope. Hope qui se trouvait dans les cachots du Capitole et qu’il devait aller voir le lendemain. Le monde était affreusement petit et étroit, et aujourd’hui il avait l’impression de manquer d’air.
Ils arrivèrent en vu du district onze et le convoi ralenti subitement. La nuit possédait encore les cieux, et l’horizon s’éclairait à peine d’un nouveau jour quand ils eurent à descendre du véhicule. Phoenix ne portait pas la tenue des pacificateurs. Il devait être le plus discret possible, et en outre il savait parfaitement où il se rendait. Vêtue d’un pantalon de toile noir, et d’un long manteau sombre dont le col cachait une partie de son visage il parcourait les rues encore vide du district. Il avait changé de visage, un peu, depuis les jeux. Il avait beaucoup maigri, son humeur n’étant pas au beau fixe depuis qu’il avait appris la mort de Domino, et les repas du Capitole étant à présent loin de lui. Ses cheveux avaient poussé, de même qu’une barbe de trois jours qu’il n’avait pas pris la peine de couper. Il avait retrouvé son cache-œil, délaissant son œil de verre restait dans l’immeuble des jeux dans la Capitale. Il était presque méconnaissable, mais il était passé à la télévision, devant Panem entier il y a quelques semaines de cela. Il ne pouvait pas prendre le risque de se faire reconnaître par un rebelle et de se faire tuer. Pas alors que chez lui, un enfant d’un mois à peine l’attendait dans les bras de la femme qu’il aimait. Dawn… Dawn Thalia Lewis. Alors qu’il pensait à sa fille, un sourire naquit sur ses lèvres et l’émotion le saisit. Mais il chassa bien vite ces pensées de son esprit. Il marchait sous la pluie battante, d’un pas décidé, sans faire attention aux personnes qui pouvaient le regarder. Il passait dans les coins sombres, croisant un escadron de soldats en armes qui ne portaient pas la tenue des Pacificateurs mais le symbole de la rébellion. Il resta immobile et les observa. Il s’étonnait que son district soit tombé, après tout il était réputé pour la dureté de ses pacificateurs. Mais aussi pour sa pauvreté. La pauvreté engendrant le désespoir et l’infidélité. Soupirant, il reprit son chemin. Il rejoignit le village des Vainqueurs.
S’il était dans le district onze, en dehors d’une demande officielle du Capitole, caché de sa femme, c’était pour deux raisons. La première chose qu’il fit une fois au Village fut de retrouver la maison qu’il habitait jadis avec sa famille. Ou qu’il aurait dû habiter avec sa famille. Avec l’insurrection il avait appris que des maisons avaient disparu, le village des vainqueurs ayant été épargné il ne doutait pas d’y retrouver son père et ses frères. Il n’entra pas cependant. La lumière luisait à travers la vitre et de loin il reconnut la silhouette du plus jeune de ses frères. L’un des deux jumeaux. Il parlait avec quelqu’un qu’il ne voyait pas dans la pièce. Il rejoint l’entrée et sur le paillasson, il déposa une lettre cachetée. Il ne savait pas si cela pouvait être utile à quoi que ce soit, mais il avait eu le besoin de le faire. Cela faisait bientôt dix ans qu’il n’avait pas parlé à sa famille. Dix ans qu’il restait loin d’eux. Aujourd’hui, il revenait pour tout leur révéler. Mais pas en face. Jamais en face. Il ne serait pas capable de supporter leurs regards et il le savait. A la place de quoi, dans cette lettre, il leur révélait tout : la supercherie des jeux, la vérité sur la disparition de Domino, sa vie au Capitole, leurs retrouvailles, et sa mort soudaine il y a un mois à peine dans le district un. Sa fidélité à la cause des rebelles. Fidélité qu’elle semblait partager avec une autre personne. Frappant deux coups secs à la porte, Phoenix fit demi-tour sans attendre qu’on ne lui ouvre, et disparut dans l’obscurité. Il rejoint une maison plus haut dans la rue d’un pas presque sévère.
Il n’avait entendu que des rumeurs à son sujet, mais il devait en parler avec elle. Il ne pouvait pas vraiment expliquer son désir de lui parler. Hope se trouvait dans une cellule au Capitole parce qu’elle n’avait pas été fidèle au Capitole. Delysia était tout simplement une de ces capotilistes en puissance et Phoenix ne s’inquiétait pas pour elle. Ezea et Viha étaient morts, mais ce n’étaient pas une surprise pour lui. C’était cependant une première pour elle . Après les jeux ils s’étaient simplement séparés sans un mot de plus. Depuis, il avait entendu des rumeurs. Il devait vérifier par lui-même. Elle avait beau le détester, il n’avait pas le désire de la trouver elle Aussi dans une cellule prête à se faire torturer. Subissant les avants goûts d’une punition atroce. Savait-elle où se trouvait sa styliste à l’heure actuelle ? Il arriva devant sa demeure en un rien de temps et arrivant à la porte il frappa deux coups secs. Sans réponse, il attendit deux minutes avant d’enfoncer la porte et d’entrer. Elle était là, prostrée dans le noir. « Alexiane. On doit parler. » Dit-il en refermant la porte derrière lui. Il ôta son manteau, découvrant l’arme qu’il portait toujours sur lui à présent. Il lui fit face. Ils se détestaient. Seule la mort les réunissait. La mort et la haine. Le capitolien et la rebelle. A ce qu’il avait entendu dire, et si tel était le cas alors … Devait-il la protéger ? Il ne savait pas. Il n’arrivait pas à expliquer le sentiment qui existait en lui. Quand il avait appris la torture prochaine de Hope – de sa propre main – et les rumeurs sur l’appartenance aux rebelles d’Alexiane, il avait ressenti le besoin de la voir. De lui parler. « Comment vas-tu ? » Demanda-t-il d’une voix douce. Trop douce en réalité pour être rassurante.
HS : comme toujours si quelque chose ne te convient pas, dis le moi ma jolie |
| | | Alexiane R. Hawthorne △ correspondances : 11154 △ points : 75 △ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory) △ à Panem depuis le : 08/05/2011 △ humeur : indifférente △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : mentor
| Sujet: Re: Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX Dim 30 Sep - 17:14 | |
| Les jeux étaient terminés depuis deux mois. Et pourtant, j’avais l’impression que c’était il y a des siècles. Il y avait eu beaucoup de changements depuis deux mois. J’avais perdu mes deux premiers tributs, j’étais responsable de leur mort. Surtout celle d’Ezea. Viha avait tenu bien plus longtemps que lui, profitant des conseils aiguisés de Phoenix. J’étais un peu jalouse, je devais l’admettre. L’an dernier, il n’avait pratiquement pas bougé le petit doigt pour moi. Il s’était contenté de m’enfoncer dans mon sort et de me rappeler la mort lente et douloureuse qui m’attendait. Et avec cette gamine terriblement agaçante, il avait donné le meilleur de lui-même. J’aurai dû me réjouir pour elle, puisqu’après la mort d’Ezea, tous nos espoirs reposaient sur elle, et elle s’était plutôt bien débrouillée avant de s’entretuer avec la tribut du quatre. Et malgré le fait que je ne portais pas Viha dans mon cœur, sa mort m’avait peinée, même je devais avouer qu’un sourire s’était dessiné sur mes lèvres lorsqu’elle emporta cette pêcheuse avec elle dans l’au-delà. Plus les semaines passaient, et je me découvrais des caractéristiques dignes des meilleurs Capitoliens. Voilà que je prenais du plaisir à assister à la mort d'une fille de mon âge ! Je ne savais plus où j'en étais. J'avais voué une haine à cette fille, cette Sagitta, sans même la connaitre, sous prétexte que j'avais l'impression qu'elle me volait mon meilleur ami. Cette petite aventure entre eux était ridicule et m'avait exaspéré au plus haut point. Il n'y avait qu'à voir comment l'amourette de Finley et Catalina s'était achevée l'an dernier. Tous deux étaient morts, affaiblis par les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Même de simples alliés pouvaient vous rendre faible, j'en avais fait l'amère expérience. Je la détestais, parce qu'elle avait affaibli Ezea. Il n'était pas capable de survivre s'il préférait faire passer la vie de cette fille avant la sienne. Et il avait trépassé. Il était mort. Et je n'avais rien pu faire. Tout ça à cause de cette idiote qui l'avait attrapé dans ses filets.
Dès la fin des Jeux, j'étais repartie pour le district onze. Et ce dernier n'était plus le même que celui que j'avais quitté. Quand j'étais partie, le district onze ressemblait à celui que j'avais toujours connu. Pauvre, lugubre, où la violence des Pacificateurs faisait rage, mais ... solidaire. Nous savions que l'on pouvait tout perdre du jour au lendemain, alors nous faisions de notre mieux pour couvrir nos amis, nos collègues. Et malgré tout, on parvenait à trouver la vie agréable même si nos conditions de vie étaient loin d'être faciles. C'était un endroit apaisant, de par sa nature et ses paysages. C'était ma maison. Plus rien à voir avec le district onze à l'heure actuelle. Les rebelles avaient pris le contrôle du district en une seule semaine. Une seule foutue semaine durant laquelle ils ont réussi à détruire partiellement le district. Je n'avais pas assisté à la prise du district par Coin et ses hommes, et c'était tant mieux. Je n'aurai pas supporté. Je n'étais pas d'accord avec les méthodes de notre gouvernement actuel, mais cela ne voulait pas dire que j'adhérais avec les méthodes du treize. Justement, ils m'insupportaient plus que le Président Snow et ses sbires. Ils étaient tellement égoïstes que c'en était effrayant. Ils ne se souciaient que de leur misérable cause et de rien d'autres. Tant pis si des vies innocente étaient prises tandis qu'ils occupaient un district. Ils s'en fichaient complètement. Les morts ne représentaient rien à leurs yeux, tant qu'ils parvenaient à montrer leur domination. Ils n'étaient pas mieux que notre gouvernement actuel. Et à en voir mon district partiellement détruit par les combats qui se sont déroulés, j'étais encore plus convaincue que le treize devait être arrêté. Surtout depuis qu'Avery s'était découvert des penchants pour la Rébellion. Je ne savais pas ce qu'il avait fait comme démarches durant mon absence, cela le regardait et je n'avais pas posé de questions. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être inquiète. S'il avait rejoint leurs rangs, alors il risquerait sa vie. Il y avait aussi les districts douze et huit qui avaient été pris. Et dieu sait encore lesquels étaient sur leurs listes, puisqu'il était évident que le treize ne s'arrêterait pas maintenant.
Durant ces deux derniers mois, je m'étais prostrée chez moi, ne sortant qu'à de rares occasions. Je n'avais aucune envie de me confronter au monde réel et à endurer la vision de mon district ravagé. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurai déménagé pour le Capitole il y a bien longtemps, ne serait-ce que pour me réveiller sans craindre pour ma vie. Puisque sur toute la population du district onze, il restait quelques rares personne à ne pas adhérer à cette Rébellion, et qui était automatiquement considéré comme des traitres. Ainsi donc, je pouvais être considérée comme une traître. Soit. Raison supplémentaire pour que je reste chez moi. Je m'étais découvert une passion - forcée - pour la cuisine et le dessin. La tradition voulait que les gagnants se trouvent une activité quelconque une fois de retour chez eux, puisqu'ils n'ont plus à travailler. En l'occurrence, j'avais mis quelques mois avant de me décider. J'avais testé bien des choses, comme le sport, la danse, la couture ou encore la peinture, mais rien ne me plaisait. La cuisine était arrivée presque par obligation. Ma relation avec Avery s'était considérablement dégradée depuis mon retour des Jeux. Ces derniers avaient tout brisé. Nous ne parvenions plus à dialoguer. Mais cuisiner pour que l'on se retrouve une dizaine de minutes autour d'un repas nous forçait à échanger quelques mots. Et peu-à-peu, cela s'était amélioré. J'avais l'impression qu'il parvenait presque à me voir comme sa soeur, et non plus comme une meurtrière de plus, vainqueur des Jeux. Quant au dessin, c'était simplement pour réussir à mettre sur papiers les images qui me hantaient la nuit et que je prenais plaisir à brûler une fois représentée sur papier, comme pour les effacer de ma mémoire. Mes journées se ressemblaient donc terriblement, mais tant que je n'avais pas à pointer le bout de mon nez dehors, cela me convenait parfaitement.
Je venais de finir de brûler une demi-douzaine de dessins dans la cheminée. Les lumières étaient éteintes, il ne restait plus que les quelques flammes de la cheminée pour m'éclairer et m'apporter de la chaleur. J'étais appuyée contre le mur, regardant le papier fondre sous la chaleur, et mes cauchemars s'évanouirent avec. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le feu m'apaisait. Je fermais les yeux, me laissant aller en écoutant le crépitement des flammes, prête à m'accorder deux ou trois heures de sommeil, jusqu'à ce que les Jeux s'invitent dans mes rêves. Deux coups secs frappés contre la porte me firent sursauté. Je jetai un coup d'oeil en direction de la fenêtre, et vu l'obscurité présente à l'extérieur, je me demandais bien qui pouvait venir frapper à ma porte si tard. Raison pour laquelle je ne me déplaçais pas pour aller ouvrir. Je n'aimais déjà pas recevoir des visites en temps normal, autant dire qu'une visite à cette heure-ci ne m'enchantant guère. Aucune lumière, hormis la faible lueur provenant de la cheminée, ou appareil susceptible de faire du bruit étant allumé, avec un peu de chance, la personne ferait demi-tour. Le verrou était installé, j'étais donc tranquille. Si Avery souhaitait entrer, il avait ses clefs. Je refermais les yeux, quand un bruit attira mon attention. Une ombre s'était dessinée, avant que la lueur du feu n'éclaire le visage du mal autrui qui s'était invité sans mon consentement. « Alexiane. On doit parler. » Cette voix me glaça le sang. Phoenix Lewis. J'avais espéré ne pas le revoir avant l'an prochain, jusqu'à ce que nos rôles respectifs de mentor nous obligent à nous côtoyer une nouvelle fois. « Tu me dois une porte. » soufflai-je entre mes dents. « Et je n'ai aucune envie de parler. Pas avec toi. » Surtout pas avec lui. Rien que sa présence me mettait mal à l'aise. Il me semblait que la pièce s'était soudainement divisée et que l'air manquait. « Comment vas-tu ? » Le ton de sa voix avait changé, ce qui ne manqua pas de me faire frissonner. Phoenix Lewis ne pouvait pas être doux. Sa voix ne pouvait pas être douce. Et sa visite ne pouvait pas être pour de douces raisons. « Oh, merveilleusement bien, ça ne pourrait pas aller mieux ! » dis-je, cynique. Je n'avais qu'une seule envie, qu'il sorte d'ici le plus rapidement possible. Et je n'allais pas me faire prier pour lui le dire. « Et maintenant, je te prierais de dégager d'ici dans les plus brefs délais. Et de ne jamais revenir. » soupirai-je, espérant qu'il tourne les talons. |
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| Sujet: Re: Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX Dim 30 Sep - 18:48 | |
| un dernier conseil, Tribut.❝ Alexiane & Phoenix ❞
Tu te souviens du travail aux champs ? Lorsque nous passions des heures à nous baisser, à ramasser, à travailler la terre ? Nous ne nous plaignions jamais de cette vie là, car nous étions ensemble. Nous nous regardions, nous souriions, et nous reprenions le travail en riant parfois sans raison apparente. Non, ce qui nous révoltait c’était les coups de feu le soir, lorsqu’un enfant qui volait une pomme était abattu en pleine rue. Ce qui nous révoltait c’était la peur qui nous tiraillait quand une patrouille passait près de chez nous, car nous ignorions alors si elle venait pour nous. Nous partions alors dans la forêt nous cacher, et durant des heures nous restions intouchables, dans notre bulle de confort. Tu te souviens de la douceur de l’air, de la mousse sous nos pieds nus, et des lianes qui pendaient autour de nous ? Je m’en souviens, moi. Ces gens, Jérémy, ont les mêmes rêves que nous à l’époque. Ils appellent simplement espoir ce que tu t’évertue à nommer chimère.
Il regardait Alexiane d’un air inquiet, dévoilant une partie de lui-même qu’elle n’avait sans doute jamais perçue. Il n’aviat pas fait grand chose pour qu’elle s’en sorte – au début – dans les jeux de la faim. Il l’avait laissé se débrouillée seule comme les sept autres tributs avant elle. Phoenix n’avait jamais pris réellement son rôle de mentor à cœur. Sauf la première fois. Il avait voulu sauver la gamine qui était partie représenter le district onze lors des 68ème jeux. Elle était morte quasiment dans les premières heures des Hunger Games. Il se souvenait de son corps décharné, dont la chaire était à l’air. Mort causée par une hache dans les mains d’une tribut de carrière. Un coup de feu et rideau. Il avait osé s’attacher à cette enfant, et il avait souffert de sa mort. Dés lors il avait cessé d’espérer pouvoir les sauver. Il était même parfois plus cruel de les voir revenir. Alors qu’il regardait l’état d’Alexiane à ce moment-ci il réalisait combien il était cruel de la laisser en vie. Et combien il était égoïste de se ravir du fait qu’elle le soit. Elle comprenait. Elle le comprenait, et ce soir plus que jamais, alors qu’elle avait perdu ses premiers tributs. Il avait fait une erreur cette année. Il s’était laissée séduire par Viha. Par sa fougue, sa témérité et son regard de tigresse. Elle était venue le réveiller dans les premiers jours pour le convaincre de jouer son rôle de mentor. Et comme un abruti il avait accepté. Il s’était investi, oubliant la promesse qu’il s’était fait à lui-même. Il avait mis de l’espoir en Viha. Un espoir vain, car elle n’en était pas revenue. Elle n’aurait pas pu revenir, et il le savait depuis le début. Il aurait dû faire avec elle ce qu’il avait fait avec Alexiane : la détester le tout premier jour et le lui faire bien comprendre. Mais elle en avait décidé autrement, et aujourd’hui elle était morte. Gelée, après avoir cependant montré sa valeur contre la tribut du district quatre. Phoenix gardait une sorte de fierté. Viha avait su montrer qu’elle n’était pas n’importe qui. Elle s’était vaillamment battue. Mais dans les jeux il y avait une part de hasard importante qu’elle ne pouvait pas combattre. Le hasard avait fait d’elle sa proie. Elle était tombée, et ni Phoenix ni Alexiane n’auraient pu la sauver. C’était une chose malheureusement impossible. La mort quand elle décidait de frapper un joueur ne pouvait trouver aucun obstacle. Ca tous les joueurs le savaient. Phoenix avait été supris de la victoire d’Alexiane, de son acharnement. Il avait beau prétendre le contraire, quand il l’avait vu survivre aux premiers jours il avait sorti les crocs au Capitole. Il lui avait trouvé des aides et des sponsors, et le hasard avait tourné soudainement en sa faveur. Oui, n’oublions pas que dans les jeux le hasard a un double visage : les juges et les sponsors.
Alexiane était revenue, Viha et Ezea étaient morts. C’était la première expérience de la jeune femme et au vue de l’odeur de renfermée qui se trouvait chez elle, cela lui avait porté un coup dont elle n’avait pas encore guérit. Il soupira, laissant la porte à moitié détraquée derrière lui, le verrou éclater, mais pris tout de même la peine de la fermer. Il ne devait pas prendre le risque d’être vu dans le district. Il espérait être reparti avant le levé du jour. Il entra de fait chez Alexiane et lui annonça directement la raison de sa venue. Ils devaient parler, c’était un impératif. Il avait risqué sa vie pour venir jusqu’ici la trouver. « Tu me dois une porte. » Il ne fit pas cas de sa remarque et s’avança dans la pièce. Il remarqua les papiers calciner dans la cheminé et les observa d’un œil curieux. Il ne connaissait pas le don ou le talent qu’Alexiane avait décidé de développer à son retour des jeux. En réalité, il ne savait rien d’elle. Il faisait croire qu’elle lui était totalement indifférent et que la voir était même un supplice. Mensonge. Sa présence ici prouvait que quelque part il se préoccupait du sort de sa gagnante. « Et je n'ai aucune envie de parler. Pas avec toi. » Il leva les yeux au ciel et lui sourit avec un air moqueur, amusé. « C’est con, je ne demande pas ton avis. » Dit-il d’un ton peu amène. Il se reprit par la suite et l’observa plus avant. Elle était bien moins soignée que la dernière fois qu’il l’avait vue, mise en beauté par les talents de Hope. Hope… Il ne devait pas y penser, mais l’image du sourire de sa styliste et amie lui revenait à chaque instant. Il allait la torturer. Il allait la détruire, et personne n’allait pouvoir empêcher cela. Pas même Alexiane. Pas même le hasard. Il s’adoucit, soudainement fatigué et lasse. Il avait l’impression qu’il n’y avait qu’Alexiane et lui, seuls avec le reste du monde qui tombait en ruine autour d’eux. Il n’aimait pas cette sensation, il avait l’impression d’être impuissant. Faible. Humain. Alors, devenant plus doux, plus prévenant, il lui demanda comment elle allait. La question était sincère et prouvait d’un réel intérêt pour elle. Il continuait son rôle de mentor, prenant soin d’elle malgrè tout. Lui cachant ce qu’il avait pu faire de bien pour préserver l’image de monstre d’égoisme qu’elle avait de lui. Et pourquoi ? Parce qu’il était bien trop dure de s’attacher à ces gamins pour les perdre par la suite. Il avait – de plus – eu affaire à une enfant qu’elle avait connu. Katheleen Harper. Mais c’était une affaire classée du Capitole. Elle avait rejoint les forces de Snow, et personne ne devrait être au courant. Phoenix avait … remodelé la demoiselle aux bons plaisirs de ses patrons. « Oh, merveilleusement bien, ça ne pourrait pas aller mieux ! » Levant les yeux au ciel une fois encore il ne prit pas la peine de lui faire remarquer son manque total de respect. Les choses se déroulaient comme ça entre eux depuis longtemps déjà. Il préféra allait dans la cuisine, passa à côté d’elle. « Et maintenant, je te prierais de dégager d'ici dans les plus brefs délais. Et de ne jamais revenir. » Il s’arrêta un instant à côté d’elle et posa un regard sincèrement touché sur son corps décharné. « Pas cette fois Alexiane. » répondit-il à la manière d’une promesse. Non, cette fois il n’allait pas la laisser succomber. Pendant un instant, un court instant il allait être le Phoenix que personne ne connaissait vraiment. Sauf Domino.
Le Garçon du district onze, né dans une famille de 4 enfants dont il était l’aîné. Il alla dans la cuisine qui donnait sur le Salon. Il sortie une casserole qu’il remplie d’eau et la mit sur le feu. Il chercha ensuite des plantes aromatiques comme il en avait chez lui, et au District onze ce n’était pas une chose difficile à trouver. Il mit les plantes à infuser dans l’eau frémissante et sorti deux tasses. Tout cela sans dire un seul mot. Puis son regard se tourna vers la fenêtre qui lui faisait face. Son district… il avait parfois du mal à admettre qu’il était né ici. Qu’il avait grandit ici, et qu’il avait donné sa vie pour ce district qu’il avait aimé plus que tout. « Autrefois je me serais réjouit de voir le district onze tomber entre les mains des rebelles. J’aurai sans doute participé à l’évènement d’ailleurs… » révéla-t-il d’une voix absente, rêveuse, sans doute sans même se rendre compte que ses pensées dépassaient l’antre clos de son esprit. Il prit les deux tasses, après dix bonnes minutes passées dans le silence, et en apporta une brûlante pour Alexiane qu’il lui tendit. « Mais la Rébellion a un gout amer n’est-ce pas ? » Demanda-t-il en la regardant dans les yeux, comme une manière de demander des nouvelles de ce district auquel ils appartenaient tous les deux sans le vouloir. Il ne savait pas par où commencer, alors il décida de parler de choses horribles, de mauvaises nouvelles. « Tu sais où ce trouve Hope à l’heure qu’il est ? » sa voix était toujours douce, calme, humaine. Anormale pour lui. Etonnante, sans doute, pour elle.
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| | | Alexiane R. Hawthorne △ correspondances : 11154 △ points : 75 △ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory) △ à Panem depuis le : 08/05/2011 △ humeur : indifférente △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : mentor
| Sujet: Re: Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX Mar 2 Oct - 17:56 | |
| En temps normal, il n’y avait qu’une seule personne autorisée à franchir le seuil de la porte, et cette personne n’était pas Phoenix. Il était bien la dernière personne que je souhaitais voir ici. Cette visite m’angoissait. Tout simplement parce que Phoenix lui-même était un type angoissant. Depuis mon séjour dans l’arène, je ne peux pas, je ne peux plus, rester ne serait-ce que quelques minutes avec un Pacificateur. Je ne peux pas comprendre ce goût qu’ils ont pour la violence et pour le meurtre. Chez moi, c'était une question de vie ou de mort. Quant à eux ... c'est simplement question de plaisir. Bien que Phoenix se soit présenté à moi avec ces vêtements civils, je ne pouvais m'empêcher de l'imaginer dans l'uniforme blanc porté par les Pacificateurs. Parfois, j'oubliais qu'il avait été mon mentor, puisque la seule image de lui me venant en tête était lui, exerçant son métier. De ce fait, j'avais la mauvaise impression d'être une criminelle qu'il venait arrêter. Et c'était probablement dans un but similaire qu'il venait me rendre cette petite visite, puisque bien évidemment elle ne pouvait pas être de courtoisie. Je le détestais, lui aussi, impossible donc d'imaginer qu'il soit ici pour autre chose. De plus, en ces temps agités dans le district onze, la théorie de l'arrestation me paraissait plus plausible que n'importe quelle autre. Phoenix prendrait un malin plaisir à m'arrêter, à afficher sa supériorité. Le Pacificateur qui arrête une gagnante, nulle doute que le nom de Phoenix Lewis serait sur toutes les lèvres après cela. Parfois, j'en oubliais qu'il était originaire du même district que moi. Qu'avant de devenir cet être inhumain, il était un gamin du onze. Je ne prétends pas qu'il aurait dû me couvrir d'amour avant et après les Jeux, mais j'avais espéré, que venant du même district, il se montrerait ... aimable. Ce qu'il n'avait jamais été. Il suffisait que je repense aux nombreuses paroles qu'il avait prononcéessur les Jeux, sur mon expérience dans l'arène, sur le meurtre de mon alliée et ... sur la mort de Reed pour me persuader qu'il était incapable d'éprouver le moindre sentiment. Ce n'était qu'un être sanguinaire. Un tueur.
Et il se trouvait à quelques mètres de moi.
Instinctivement, mes poings se fermèrent, au point que la pression de mes ongles sur ma paume fit couler quelques gouttes de sang. Je ne voulais pas revivre ça. Je ne voulais pas à avoir à me défendre, à tuer. Je n’accordais aucune confiance en Phoenix, malgré toute la bonne volonté dont il ferait preuve. Il pourrait sauver des dizaines de personnes, il resterait l’homme qui m’a anéantit avant même que j’affronte la mort dans l’arène. Il resterait l’être le plus détestable au monde, celui dont je prendrais un malin plaisir à arracher la gorge. Je restais sur mes gardes, la réputation de Lewis n’était plus à faire. Il pouvait se montrer charmant, et la minute d’après vous tirer une balle dans la tête. Et en vue de l’arme qu’il affichait fièrement, nul doute qu’il n’hésiterait pas. Je jetais un coup d’œil à la porte qu’il venait d’enfoncer pour entrer dans ma demeure. Pour entrer chez moi, alors même que je ne l’avais pas convié. Il avait pris la peine de la refermer, mais il suffisait de la pousser pour accéder à l’extérieur. Ça ne suffirait pas. Je bouge tellement peu que mes jambes abandonnerait bien vite l’on venait à démarrer une course. Pourtant, à en croire ses dires, il voulait parler, ce qui voulait dire que j’étais coincée ici pour un moment. « C’est con, je ne demande pas ton avis. » répondit-il après que je lui révélais que je n’avais aucune envie de parler avec lui. C’était la vérité. Je ne voulais rien échanger avec lui, que ce soit un sujet sérieux ou simplement de la pluie et du beau temps. Je voulais simplement qu’il parte. « Tu ne peux pas m'obliger à te parler. » Qu'il ne me demande pas mon avis, c'était une chose, mais il ne pouvait pas me forcer à discuter avec lui si je ne le voulais pas. Et pour garder le silence, j'étais très douée, il n'y avait qu'à voir les semaines complètes que j'avais passées sans adresser le moindre mot à quelqu'un. Ceci dit, quand il me demanda comment je me portais, j'étais tellement surprise que je ne pus m'empêcher de répondre, ajoutant une pointe de sarcasme pour bien lui faire comprendre qu'il aurait beau essayé, il n'obtiendrait pas la moindre amabilité de ma part. Maintenant qu'il avait eu sa réponse, il pouvait disposer. Vite. « Pas cette fois Alexiane. » Je soupirais, tout en tapant ma tête contre la paroi pour lui signifier mon agacement. Ce n'était pas bien compliqué pourtant, de m'oublier le temps d'une misérable année ? Une foutue année durant laquelle je n'aurai pas à supporter mon bourreau, c'était la moindre des choses à m'accorder.
Il détourna les talons, et je crus bien qu'il m'accordait enfin le répit que j'avais demandé. Pourtant, en le suivant du regard, j'aperçus qu'il ne passait pas la porte - fracassée - d'entrée, mais se dirigeait vers la cuisine. Sérieusement ? Il s'introduit chez moi, et il fait comme s'il était chez lui en plus de cela ? C'en était trop. Je frappais le sol, tentant de contenir ma colère. Alors que je m'apprêtais à lui sortir l'entier de mon vocabulaire réservé aux idiots que je croisais, il m'interrompu. « Autrefois je me serais réjouit de voir le district onze tomber entre les mains des rebelles. J'aurai sans doute participé à l'évènement d'ailleurs... » Ses paroles me laissèrent bouche-bée. Phoenix Lewis, Pacificateur réputé pour son professionalisme hors-pair et le sang qu’il faisait couler, venait-il vraiment de m’avouer qu’il avait eu un penchant rebelle à une époque ? Cela devait remonter à loin, très loin. Je l’avais toujours connu Pacificateur, et même si je ne connaissais pas son âge, il n’avait pas encore acquis la trentaine. Phoenix Lewis, avec une idéologie penchant pour Coin. Impensable. Impossible. Au point que j’eus un fou-rire nerveux. Phoenix rebelle, c’était la blague du siècle, qui en venait à me causer des larmes. Cela faisait bien des années que je n’avais pas ri autant. « Mais la Rébellion a un gout amer n’est-ce pas ? » continua-t-il tandis que je calmais mes rires péniblement. Comme je lui avais déjà fait remarqué, je n’avais aucune envie de dialoguer avec lui, raison pour laquelle j’ignorais totalement ses paroles. Il me tendit une tasse de thé, que je saisis avant d’humer cette dernière. « Arsenic ? Cyanure ? » demandai-je. Cette gentillesse de sa part était suspecte. Trop suspecte. « Tu sais où ce trouve Hope à l’heure qu’il est ? » Une nouvelle fois, sa voix se voulait douce, comme s’il s’agissait d’un vieil ami qui venait de prendre de mes nouvelles. D’un geste vif, je me relevais, envoyant valser la tasse encore chaude à ses pieds. « Qu’est-ce que tu me veux ?! » lui hurlai-je. J’en avais rien à foutre d’Hope, du Capitole, des tributs, de lui. Je voulais qu’on me laisse tranquille. Qu’on m’oublie. Ce n’était pas trop demandé, alors pourquoi ne pouvais-je pas avoir ce dont je rêvais ? « J’en sais rien, et tu sais quoi ? Je m’en fous totalement. » déclarai-je tandis que je m’approchais de lui pour lui faire face, écrasant au passage les restes de la tasse fracassée à terre avec mes pieds. Je ramassais un bout de tasse tranchant que je gardais en main. Je le regardais dans les yeux. Je ne devais plus avoir peur. Plus maintenant. Les jeux, les cauchemars, tout cela devait appartenir au passé. Et il fallait que j’avance, même si la première étape consistait à me confronter à Phoenix. « Alors casse-toi, avec tes questions, de MA maison dans laquelle tu n'es PAS invité avant que je t’ouvre la gorge. » Je tenais en main le bout tranchant, prête à m’en servir. Il savait de quoi j’étais capable. Et si, pour ne plus avoir peur, cela passait par un ultime meurtre en la personne de Phoenix, j’étais prête. |
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| Sujet: Re: Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX Ven 5 Oct - 6:58 | |
| un dernier conseil, Tribut.❝ Alexiane & Phoenix ❞
Elle te hait. Cela ne t’étonne pas vraiment, parce que tu l’as laissée te haïr. Tu peux regretter à présent, cela ne changera rien. Tu la regardes dans les yeux et tu t’attristes de voir toute la peur, l’inquiétude, et la colère qui se trouve en elle. Elle est seule, c’est un fait indéniable. Elle est seule, et tu ne peux pas lui en vouloir pour te détester. Tu devrais t’en réjouir. Peut-être que tu devrais partir finalement, tourner les talons et la laisser dans le noir. Pourquoi tu ne le fais pas alors ? Pourquoi Jérémy ? tu ne peux pas le cacher, tu l’apprécies. Qu’est-ce que tu cherches ? A te racheter, à prouver que tu peux être quelqu’un de bien, que tu n’es pas une simple marionnette sans cœur au service du Capitole. C’est un mensonge, elle te le rappellera. Tu es très exactement devenue cet homme-là Grand Frère.
Toutes les maisons du village des Vainqueurs se ressemblaient. Cela expliquait le fait qu’il se sentait chez lui, tout en sachant qu’il ne le serait jamais. Les vainqueurs n’étaient jamais chez eux, c’était un fait indéniable. Le Capitole les mettait là pour les surveiller. Les avoir sous contrôle. Un gagnant ne ressort jamais parfaitement libre de l’arène. Ils devenaient tous les prisonniers à vie de l’autorité. Certains s’en sortaient mieux que d’autre, c’était un fait. Phoenix connaissait quelques anciens gagnants qui se trouvaient à présent dans l’armée de pacificateurs du Capitole. Ne serait-ce que Sergei ou Zelda. Il les comprenait. Il était le gagnant le plus jeune dans les ordres du Capitole, mais il pouvait aisément comprendre ce choix. Essayant de s’en sortir, d’oublier, d’assumer cette part animale qui était né dans l’arène. Le sang, toujours. Le sang appelle le sang. Ils avaient le permis de tuer à présent, et ils devaient le faire sans remord, sans regret. Ils avaient laissé dans l’arène une part d’eux-mêmes que jamais ils ne retrouveront. Cependant, quelque part, Phoenix était persuadés qu’ils étaient les mieux lotis. Il faisait partis de ceux qui s’en étaient le mieux tiré. Il arrivait encore à se lever le matin et à se fixer dans le miroir sans avoir le désire de se foutre en l’air. C’était un bon point, vraiment. Il n’avait sombré ni dans l’alcool ni dans la dépression. Il avait certes un problème avec la drogue, qui restait mineure. Il pouvait passer plusieurs jours sans fumer l’herbe du district onze qui lui permettait de planer, de s’oublier quelques fois. Il avait vu des mentors déchirés par l’alcool, aigri, seul, désespéré, suicidaire. Il avait vu des mentors superficiels, semblables aux habitants du capitole qui semblaient avoir perdu l’esprit. Il avait vu des mentors complètement psychopathes qui se réjouissaient de voir le sang de ces enfants couler. Il connaissant des mentors qui se refusaient à prendre parti. Une fois arrivé au Capitole ils trouvaient le bar le plus proche et passaient leur temps entre amis. Amis ils le devenaient parfois, mais cela était bien rare. Les mentors étaient souvent seuls. Désespérément seul. Ce n’était pas son cas et il s’en réjouissait.
Il n’arrivait pas à définir son avis sur les jeux. Est-ce qu’il était contre, est-ce qu’il trouvait cela injuste, est-ce que ca l’amusait ? rien de tout cela. Il n’avait connu que les jeux, ils étaient là avant sa naissance, et après sa mort il lui semblait normal qu’ils soient toujours là. C’était une chose qui faisait parti de son environnement depuis toujours, et il n’avait pas cherché à en expliquer les raisons. Cependant, il devait avouer qu’à présent qu’il était père, l’idée de voir sa fille un jour envoyé aux Jeux le terrorisait. Il en était sorti, mais elle, elle n’en sortirait peut être pas. Il y avait un énorme risque, et trop de hasard dans les jeux pour qu’il reste tranquille. Mais cela il ne pouvait pas se l’avouer. Est-ce que finalement les jeux ne seraient pas une forme injuste de répression de la part de Snow ? Phoenix n’entendait rien à la politique, voilà tout ce qu’il avait à répondre à la question. Car c’était bien un jeu politique, de son point de vue, et rien d’autre. Lui, ce qu’il voyait, c’était le reste. L’envers du décor : ce qui était caché par les interviews, les paillettes, la musique et les cris hystériques des habitants du Capitole. Il voyait au-delà des apparences de ce spectacle immense. Il voyait le retour dans les districts, l’enfermement et les regrets. La perte. Alexiane. Il n’arrivait pas vraiment à expliquer la raison de sa venue chez elle. Le besoin irrépressible de lui parler l’avait rendu presque fou, tandis qu’elle, elle s’enfermait chez elle, et ne semblait pas du tout ravi de le voir. Chose qu’il comprenait aisément, mais qui l’agaçait assez en réalité. Il essaya de changer de sujet, allant faire du thé dans la cuisine, sa déclaration déclencha un fou rire nerveux chez son ancienne tribut. Il leva les yeux au ciel et sourit. Une chose qu’elle ignorait sur lui. Il n’était pas si hermétique à l’idée de rébellion que cela. Il prit les deux tasses et allait lui en offrir une. Cependant, au vue du regard de la jeune femme il comprit qu’elle n’était pas dupe. Il en vint presque à se demander ce qui lui valait tant de méfiance de la part de la demoiselle. « Arsenic ? Cyanure ? » Il haussa un sourcil, sceptique. « Tilleule. » Répondit-il spontanément, sans relevé sa méfiance exagérée à son écart. Elle ne prit pas la tasse. En un geste convulsif, elle la jeta par terre, en colère. Il recula d’un pas, et se retrouva éclaboussé par le liquide brulant. Il soupira d’exaspération alors qu’elle s’énervait vraiment – toute seule.« Qu’est-ce que tu me veux ?! » Il la regarda dans les yeux, et essaya de trouver une réponse à cette question. Une réponse qui semblerait plausible à la jeune fille. Alors il laissa tomber l’idée de lui dire la vérité : il devait torturer Hope pour trahison, il s’était inquiété pour Alexiane, il était venu la mettre en garde, la protéger, la relancer dans le jeu. Aujourd’hui les règles avaient changé. Panem entière était devenu une arène. Les candidats étaient plus nombreux, plus hargneux, et les morts seront plus nombreux. Ils avaient cependant faits deux groupes : les rebelles et les capitolistes. Phoenix avait son camp tout choisi. Il ignorait dans lequel se trouvait Alexiane, mais il ne voulait pas la voir périr aussi bêtement que Viha ou les 7 autres tributs avant elle. Elle devait se battre. Une fois encore. A la place de quoi, il se recula, s’appuya contre la table du salon et lui demanda si elle savait où se trouvait Hope… « J’en sais rien, et tu sais quoi ? Je m’en fous totalement. » Elle était énervée. Plus qu’énervée, et il se mit sur ses gardes.
Elle se baissa en un instant et le menaça avec un morceau de vaisselle tranchante. Il ne bougea pas, lassé, mais imperturbable. « Alors casse-toi, avec tes questions, de MA maison dans laquelle tu n'es PAS invité avant que je t’ouvre la gorge. » Il sortit son arme et la pointa vers elle dans un geste tout aussi rapide. Il en ôta la sécurité. Il n’aimait pas se retrouver face à un morceau pointu, encore moins depuis qu’un objet similaire l’avait privé de son œil. Il préférait être à égalité avec elle. « Je ne suis pas venu te tuer en tout cas, ou t’arrêter sinon ce serait déjà chose faite. » Dit-il comme pour répondre à sa première question, en négatif, sans pour autant lui révéler les raisons de sa présence ici. Il regarda un instant les plafonds de la maison d’Alexiane. Il arriva à détecter quelques points lumineux suspects qu’il comprit comme des mini-caméras de surveillance. Il sourit à moitié. « Ce n’est pas ta maison ma belle, mais la maison que le Capitole t’a attribuée. Tu n’ais pas tant dans une maison que dans une cellule hautement surveillée. » Il reporta son attention sur elle, alors qu’il parlait d’une voix dure, atone, contrôlée. « Quant au fait de me tuer, tu devras attendre ton tour, tu n’es pas la première à en quémander le droit. Et je n’ai pas l’intention de mourir ce soir. » Termina-t-il en faisant voler l’éclat qu’elle tenait à la main d’un geste ample de la main. Suite à cela, il empoigna son bras, le lui retourna et la bloqua contre lui, et lui empêcha de faire le moindre mouvement, tenant ses deux mains, et lui faisant bien sentir le cran de son arme dans son dos. « Maintenant tu te calme, tu t’assois, et tu arrête de me considérer comme l’être le plus infâme qu’il existe ici bas. Je ne viens pas en ennemi Alexiane. Pas cette fois. » Il répétait l’expression qu’il avait employé plus tôt. Il lui désigna une chaise et l’y poussa, alors qu’il faisait le tour de la table pour prendre la place en face. Il désamorça son arme, en enleva les balles – au cas où elle décidait de s’en emparer – et la posa entre eux. Suite à cela, il reprit la tasse qu’il avait posé plus tôt sur la table, et la poussa vers elle. « Hope se trouve dans une cellule du Capitole. Elle y est depuis trois mois, torturée, rendue folle. Elle sera bientôt punie pour sa trahison. Peut être même tuée. » Pour le moment il préféra passer sous silence le fait qu’il devrait lui-même s’occuper de sa torture. « Tous les membres de l’équipe du onze vont être surveillés étroitement à présent. Le Capitole n’a plus confiance en aucun d’entre nous. » Dit-il en la regardant dans les yeux. Il ne savait pas si elle avait conscience de ce qu’il se passait là-dehors ? Peut être que les habitants du districts allaient se retourner contre les gagnants – représentants du Capitole quelque part et de sa réussite, de son autorité – alors elle risquait d’y passer. Bêtement. Alors qu’elle avait survécu à pire que cela encore. « Le jeu reprend Alexiane… » murmura-t-il sans la quitter du regard, gravement, montrant bien qu’il ne plaisantait nullement. Dans l’arène, en réalité, que représentait Panem à présent, il avait décidé de devenir son allié.
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| | | Alexiane R. Hawthorne △ correspondances : 11154 △ points : 75 △ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory) △ à Panem depuis le : 08/05/2011 △ humeur : indifférente △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : mentor
| Sujet: Re: Puis-je te donner un dernier conseil, Tribut ? || ALENIX Dim 7 Oct - 17:41 | |
| Depuis quand Phoenix s’était-il découvert une passion pour le genre humain, qui ne consistait pas à éclater la cervelle de tous ceux qu’ils croisaient ? Est-ce que je rêvais ? Cela n’aurait pas été étonnant, tant je confondais réalité et fiction depuis mon retour des Jeux. Combien de fois m’étais-je mise à hurler en plein milieu du salon, en croyait que je rêvais ? Ce n’était pas étonnant. Ce qui était étonnant, c’était la presque gentillesse dont faisait preuve Phoenix. Il n’avait encore fait aucun commentaire sur la mort d’Ezea, ni même sur celle de Reed. Ne m’avait pas traité de meurtrière. N’avait pas évoqué Zoé ou Kathleen. Semblait presque … inquiet à mon sujet. Cela me mettait aussi mal à l’aise que cela me surprenait. Raison pour laquelle je ne savais pas comment me comporter. Je le détestais, je lui le montrais, mais j’avais conscience que cela ne m’aidait pas à me sentir mieux. Je me montrais donc le plus cynique possible, et cela ne manqua pas quand il m’offrit une tasse de je ne sais quoi. « Tilleule. » répondit-il après que je le questionnais sur le contenu. Je n’étais pas encore maître de mes émotions, raison pour laquelle j’envoyais valser la tasse dans la pièce. Et tant pis si cela le dérangeait. Ma maison, mes règles. Prenant un éclat à terre, je m’approchais de lui, prête à lui trancher la gorge. « Je ne suis pas venu te tuer en tout cas, ou t’arrêter sinon ce serait déjà chose faite. » Il marquait un point. Il aurait pu le faire. Il pouvait toujours le faire. Je pouvais le faire. Rien qu’à voir comme il avait ôter la sécurité de son arme. Malgré tout, si je laissais libre court à mes pulsions, il restait la question du cadavre dans le salon à régler. Et autant dire que je n’avais pas la foi de chercher la fosse commune pour y déposer Phoenix. Je l’invitais donc gentiment à dégager de chez moi. « Ce n’est pas ta maison ma belle, mais la maison que le Capitole t’a attribuée. Tu n’ais pas tant dans une maison que dans une cellule hautement surveillée. » Relevant la tête, regardant là où son regard s’était posé, je compris immédiatement ce qu’il cherchait du regard. « Pas si surveillée que ça puisqu’ils y laissent entrer des psychopathes. » Regard insistant. Il comprendrait.
Il fallait que je me fasse une raison, il ne comptait pas déguerpir. Et semblait bien trop enclin à la conversation, pour mon plus grand désarroi. « Quant au fait de me tuer, tu devras attendre ton tour, tu n’es pas la première à en quémander le droit. Et je n’ai pas l’intention de mourir ce soir. » Cela ne m’étonnait même pas. Il n’avait pas besoin de le préciser, tant il était évident, qu’au fil des années, le nombre de ses ennemis ne cessaient d’augmenter. Ceci dit, s’il continuait à se foutre de moi comme il le faisait si bien, nul doute que je serais celle qui lui enlèverait la vie. J’en étais capable. Il me poussait à bout, autant qu’il le pouvait, rien que par sa simple présence. Et ses actes ne manquaient pas d’accentuer mon exaspération. Il envoya valser le bout de vaisselle que je tenais en main, chose qui n’était pas réellement surprenante. Mais lorsqu’il empoigna mon bras avec violence en le bloquant contre lui, m’obligeant ainsi à ce contact avec sa personne, il dépassa les bornes. Je refusais qu’il se sente gagnant, ainsi je me mis à me débattre de toutes mes forces durant un court instant, jusqu’à ce que je sente le canon de son arme dans mon dos.
Je ne bougeais plus.
Je ne bougeais plus. Je n'en étais pas capable. J'étais ... terrifiée. Son arme pointée ainsi contre moi me pétrifiait. Ce n'était pas le fait qu'il pointe une arme contre moi qui me terrifiait, cela n'avait aucune importance. Catalina l'avait fait avant lui, ce n'était qu'un étrange remake. Dans l'arène, je ne comptais même plus le nombre de fois où je m'étais retrouvée menacée d'une arme, que ce soit un couteau, un arc, une lance ou n'importe quoi d'autre capable de m'ôter la vie. Ça, ce n'était rien. Je m'en contrefichais. Ce n'était pas la première fois, et ce ne serait sûrement pas la dernière. Ce qui me terrifiait vraiment, c'était qu'il était capable. Capable de tirer. Après tout, l'essentiel de son métier reposait sur sa capacité à ôter la vie des gens, je n'aurai été qu'une formalité pour lui. Dans l'arène aussi, mes adversaires avaient été capables de m'achever. Mais là-bas, c'était une question de vie ou de mort. En l'occurrence, en ce moment même, face à Phoenix, la question de vie ou de mort ne se posait même pas. Il pouvait me laisser en paix et repartir vaquer à ses petites occupations, sans le moindre problème. Même si le parallélisme entre l'arène et cet instant avec Phoenix était flagrant, pour ma part, je trouvais cela totalement différent. Parce qu'il osait me menacer. Avec sa putain d'arme, alors qu'il n'en avait nullement besoin. Il était plus entraîné que moi, il aurait pu m'arrêter si j'avais visé sa gorge avec l'éclat tranchant quelques instants plus tôt. Je n'étais pas une menace pour lui, mais lui l'était pour moi. « Maintenant tu te calme, tu t'assois, et tu arrête de me considérer comme l'être le plus infâme qu'il existe ici bas. Je ne viens pas en ennemi Alexiane. Pas cette fois. » J'avais ... j'avais envie de pleurer. Les sauts d'humeurs étaient très fréquents depuis mon retour des Jeux, mais je ne voulais pas me montrer aussi faible devant Phoenix. Cela lui ferait bien trop plaisir. Je me sentais comme une victime face à son bourreau. Sa voix me provoqua des frissons sur tout le corps. Je ravalais les quelques larmes qui s'étaient frayées un chemin jusqu'à mes yeux, obéissant au Pacificateur et m'installant sur la chaise vers laquelle il m'avait poussée. J'avais peur, j'angoissais, mais ça me tuait de devoir lui obéir comme si j'étais sa chose. La seule raison pour laquelle je m'étais montrée était aussi docile était pour ne pas me retrouver la cervelle éclatée sur le tapis. Je n'aimerais pas qu'Avery rentre et découvre sa soeur baignant dans son sang. Et si le bien-être de mon frère passait par le fait de mettre ma fierté de côté, ça valait bien la peine.
Phoenix désamorça son arme, et je ne savais pas si je devais m’en réjouir ou non. D’un côté, je ne pourrais pas tenter de saisir cette dernière pour lui tirer dessus, mais en même temps, il n’était pas non plus en mesure de tirer sur moi. C’était donc équitable, tant mieux. Malgré tout, j’imaginais bien que lors de la formation de Pacificateurs, ils sont entraînés et capable de tuer avec autres choses que de simples flingues. Il n’y avait qu’à voir le visage des gens ayant eu le malheur de provoquer un Pacificateur et qui se faisait refaire le portrait. Ou l’état du dos des voleurs après les multiples coups de fouets reçus sur la place publique. S’il y avait bien une chose où Phoenix avait toute ma confiance, c’était dans la façon de tuer quelqu’un. Il me tendit la tasse qu’il s’était préparée. Cette fois-ci, je n’envoyais pas cette dernière se balader dans la pièce, mais je ne la touchais pas pour autant. Je n’accepterais rien venant de cet homme. Je me contentais de croiser les bras, de m’enfoncer sur la chaise, et de le fixer dans le plus grand silence. Il pouvait bien continuer à déblatérer des conneries pas possibles, je m’en contrefichais. Tant mieux pour lui si ça lui faisait plaisir de dépenser sa salive pour rien. « Hope se trouve dans une cellule du Capitole. Elle y est depuis trois mois, torturée, rendue folle. Elle sera bientôt punie pour sa trahison. Peut être même tuée. » Je restais silencieuse, ne faisait pas remarquer la moindre expression sur mon visage. Sûrement parce, qu’en réalité, je ne savais pas comment réagir. Hope était ma styliste, pas une amie. Elle avait été agréable à côtoyer durant ma préparation avant et après les Jeux, mais cela s’arrêtait là. De toute manière, pour le peu que je la voyais, je ne pouvais pas la considérer comme une amie. Ceci dit, je n’étais pas totalement insensible. Quoi que… Hope avait beau se faire torturer, elle l’avait bien mérité. Elle avait bien foiré avec Ezea, le soir des Interviews. « Tous les membres de l’équipe du onze vont être surveillés étroitement à présent. Le Capitole n’a plus confiance en aucun d’entre nous. » Et voilà donc la raison de sa visite. Tout ceci à cause de Hope et de sa stupidité. Même si, bien-sûr, je doutais que l’idée vienne d’elle. Ezea était assez fou pour faire un truc pareil un soir de grande écoute. Mais lui n’était plus là. Hope avait accepté sa demande, alors qu’elle aurait dû refuser. Si elle voulait commettre un acte de Rébellion, c’était son problème. Elle n’avait pas besoin d’emporter Ezea dans sa chute. Elle l’avait tué. Elle l’avait tué avec ses conneries. Et maintenant elle nous foutait tous dans le même panier. Bordel. Je frappais la table de toutes mes forces. La tristesse, la peur, l’angoisse des minutes précédentes avaient totalement disparues pour faire place à de la colère. Foutus Jeux. Foutu district treize. Sans eux, nous n’en serions pas là. S’ils n’avaient pas envoyé ce message avant la septante-cinquième édition des Jeux, signifiant qu’ils étaient là et qu’il fallait se battre, le Capitole ne serait pas devenu encore plus totalitaire qu’il ne l’était jamais. Les gens ne se seraient pas rebellés. Hope n’aurait pas peint ce 13 sur le torse d’Ezea. Ezea ne serait pas mort. Tout était relié, d’une manière et d’une autre. Et on ne pouvait rien faire contre cela.
Je toisais toujours le jeune homme du regard. Aucune envie de répondre. Le sort de Hope me préoccupait, autant qu’il m’était indifférent. Elle avait fait des conneries, et venait de nous entrainer dans sa chute. Mais cela valait-il la peine de la torturer, de la tuer ? Non, probablement pas. Mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Et même si j’étais pleine de compassion pour elle, je ne pourrais strictement rien faire. J’avais déjà assez à gérer avec mes propres démons pour gérer ceux des autres. Quittant finalement le regard de mon ancien mentor, je relevais les yeux vers les caméras. « Ils me surveillent déjà. » dis-je, faisant écho à ses précédentes paroles. Finalement, je fixais à nouveau ses prunelles, avec un sourire au coin. « Ils peuvent bien étudier tous mes gestes, je m'en fiche. Ce n'est pas comme s'ils ne l'avaient jamais fait. Je ne sors pratiquement jamais d'ici, ils vont vite comprendre que je n'ai rien de suspect. » Cependant, restait la question de savoir si j'étais au courant de la manigance d'Hope et Ezea, ce qui n'était pas le cas, mais qui me plaçait tout de même au rang de suspecte pour le gouvernement. « Quant à savoir si j'étais au courant ou non de leurs conneries, il suffit d'un peu de jugeote et de revoir le gros plan de mon visage décomposé par la surprise lors de l'interview pour deviner que je ne savais rien. » Pour quelqu'un qui ne voulait pas parler, j'étais rudement bavarde. Peut-être parce qu'au fond, j'avais besoin de me défendre. Pour éviter de risquer ma vie, et, cette fois-ci, de la laisser. « Le jeu reprend Alexiane... » Son murmure eut l'effet d'un électrochoc. La métaphore n'avait pas lieu d'être. Il n'avait pas besoin de dire cela. Je n'étais pas stupide, j'étais consciente que nos vies étaient à nouveau en danger, et que nous allions être traqués comme des bêtes. « Sans moi. » Parce que je n'en avais pas la force, ni le courage, ni même l'envie. Parce que j'abandonnais. « Je ne me battrais pas cette fois. » Un murmure parmi tant d'autres. Prunelles dans les siennes, pour lui faire comprendre que rien ne me ferait changer d'avis. |
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