Qui suis-je? C’est une bonne question. Êtes-vous capable d’y répondre? Non, bien sûr que vous en êtes incapable. C’est vous qui me posez la question, après tout. On m'appelle Fawn Atkins, et je suis âgée de trente-et-un ans. J’ai grandis dans le district un. À l’âge de treize ans, mon nom fut tiré au sort lors de la Moisson. Je suis sortie vivante de ces jeux - j'étais une carrière, ça vous étonne encore? - ce qui a fait de moi la vainqueur des cinquante-septième Hunger Games. J’avais un incroyable potentiel et on a rapidement fait de moi une recrue des forces de Panem, m’enrôlant contre mon gré dans les Pacificateurs, m'arrachant à ma famille alors que je venais de frôler la mort. Pour être comme l’élite, il faut vivre avec elle, c’est pourquoi j’ai dû quitté les miens pour rejoindre le District Deux durant toute ma formation. Je n'y suis pas resté : ce n'était pas ma place. Je suis retournée auprès des miens à la fin de ma formation. Mais rapidement, j'ai ressenti ce besoin de partir, de changer d'air, et pour cause : j'ai été rejetée à la fois par ma famille et mes plus proches amis. J'ai pris tout ce que j'avais et je suis partir vivre Capitole. J'y travaille depuis plusieurs années en tant que pacificateur dans l'entourage du président, et, durant les Hunger Games, je m'occupe de l'entraînement des tributs - (maniement des armes). J’ai une haine qui s’accrut d’années en années envers le Capitole, et pour cause : ils m’ont tout enlevé. Ma vie, ma famille, mes amis. Certes, j’ai une vie plutôt dorée là-bas, les habitants m’aiment de par mon statut d’ancien vainqueur et me respecte vu mes fonctions de pacificatrices… mais cela n’égalera jamais ce que j’avais avant ces jeux. Je ne sers aucune cause rebelle, car je n’ai jamais été de celle qui fait équipe avec les autres : j’ai vaincu dans les Hunger Games sans allié et j’arriverai à mes fins de la même façon. Mon but : détruite son gouvernement de l’intérieur. Quelle merveilleuse idée, n’est-ce pas? Je suis consciente du risque et il ne m’effraie pas. Chaque faux pas pourrait m’être mortelle, mais comme toujours, je serais prudente et discrète, et ils ne se douteront jamais de rien. J’ai une cicatrice au niveau du sourcil gauche, seul véritable vestige qu’il me reste au Hunger Games. Bien sûr, les médecins ont tout fait pour me convaincre de l’enlever, mais j’étais intransigeante à ce sujet : cette marque me rappelle à chaque jour ce pourquoi je me bas. Pour la vie. La mienne et celle des autres.