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 « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA.

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« i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Vide
MessageSujet: « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA.   « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Icon_minitimeMer 5 Sep - 0:18



« burn in the sky ... »


Astaroth était debout, en plein milieu de sa chambre. Oui, il avait l'air un peu idiot, je vous le conçois. Mais à cet instant précis, pas même le plus kamikaze des carrières ne se serait porté volontaire pour aller lui faire cette remarque. Parce qu'il était purement et simplement en train de péter un câble. Aussi fou que cela puisse paraître, il saturait. Enfin. Lui qui avait pour habitude de toujours tout encaisser, malgré son caractère farouche et son répondant acerbe... Il digérait les insultes et les coups bas sans rien dire, et s'accrochait toujours, répondant avec la petite pointe de froideur et de fermeté de celui qui ne pouvait être atteint. Alors que chaque mot qu'il recevait était un poignard en plein cœur. C'était ça le problème d'Asta. Il n'était dur que d'apparence. Juste derrière cette carapace fine mais protectrice, c'était un véritable cœur tendre. Et martelez un cœur tendre, et vous en paierez les conséquences directes. Il avait ce côté violent qui persistait partout, désormais. Et là, il n'en pouvait plus. Ces deux petits à qui il s'était encore attaché, sans même réellement les connaître... Morts. Tous les deux. Les Jeux continuaient. Mais cette année, le onze ne rapporterait aucun tribut. Comme tant d'autres années passées. Les trois seules exceptions à cette règle étaient au Capitole en ce moment même. Alexiane, vainqueur de l'an passé. Phoenix. Et lui-même. Magnifique. Merveilleux. Tout simplement atroce. Et il n'en pouvait plus. Il en avait marre. Marre de devoir affronter les familles en deuil et le visage haineux des autres. Qui les pensaient incapables de soutenir des gosses. Le problème était que les mentors n'étaient pas avec eux dans l'arène pour se battre. Sinon, bien entendu que tout cela aurait été bien différent. Mais ça ne faisait pas partie des règles. Et personne n'avait encore trouvé le moyen de défier les règles imposées par le Capitole. Le Capitole... Ça aurait dû s'appeler Capitale de la Mièvrerie et des Ordures. Pas autrement. Il les haïssait. Tellement ... Il n'en pouvait plus de les haïr autant sans faire quoique ce soit contre eux. En fait, ce soir, il n'en pouvait plus d'absolument tout. Il était à bout. Il se détestait, de détester les autres et le régime, sans même lever le petit doigt pour empêcher tout cela. Il avait envie de hurler. Hurler. Encore plus fort. À en faire exploser les murs de cette chambre bien trop belle et trop parfaite pour quelqu'un d'aussi abominable que lui. Le monstre.

Brutalement, la rage qu'il contenait en lui depuis toutes ces longues heures éclata brutalement. Il poussa un bref hurlement, qu'il savait étouffé par les murs de la pièce. Puis il défit d'une traite les crans de son masque, et lança celui-ci au travers de la pièce. L'objet de métal se fracassa dans un gigantesque miroir, qui se brisa, se fissurant tout autour de l'impact. Aussitôt, le vainqueur se prit la tête entre les mains, serrant les dents. La douleur de son crâne avait jailli en même temps que le masque volait. Saillante. Brûlante. Tenace. Effectuant quelques pas dans la suite en titubant, Astaroth finit par s'appuyer contre le mur, et se laisser glisser pour s'y adosser. Il ferma les yeux, tremblant comme une feuille. Des sanglots sans larmes secouaient sa poitrine musclée, alors qu'il perdait complètement les pédales. Ou plutôt, non. Alors qu'il redevenait enfin lui-même. Cet être misérable et souffrant, plus blessé qu'en colère. Il renifla doucement, appuyant ses coudes contre ses genoux relevés vers sa poitrine. Il avait mal. Si mal. Mais il s'en foutait. Il pouvait sentir sa peau sous ses doigts. L'absence de barbe engendrée par le masque, qui modifiait très légèrement certaines propriétés de son visage grâce à la technologie du Capitole. Il garda une main plaquée sur sa tempe, passant le dos de l'autre sur ses lèvres et sous son nez. Reniflant à nouveau. Il en avait marre. Marre de tout ça. Il aurait voulu rentrer chez lui. Que les Jeux de la Faim soient abolis. Que tout rentre dans l'ordre. Que les parents puissent dormir en paix, sans la peur au ventre que l'année passée avec leurs enfants soit la dernière. Le jeune homme avait peur de tout ça. Il ne voulait pas avoir de femme, ni d'enfants. Parce que s'il avait une compagne, il se connaissait ; il voudrait des enfants. Mais s'il avait des enfants, alors ceux-ci seraient contraints d'avoir une chance de participer aux Jeux. Chose qu'il refusait de tout son être. Pourtant, le premier remède que lui aurait conseillé quelqu'un pour ses blessures aurait été l'amour. Celui d'une femme. Qui aurait su partager son fardeau, l'aider à vivre sa souffrance. Ne pas l'alourdir, juste le soulager. Mais il n'en voulait pas. Pour le moment. Il se doutait au fond de lui que le temps passerait et que les choses changeraient.

Doucement, il se redressa, s'appuyant au mur. Il entrouvrit les paupières, s'habituant doucement à la douleur. Il posa sa main libre sur la poignée de la porte vitrée, l'autre servant toujours à soutenir sa tête lourde et endolorie. Puis il fit quelques pas sur le minuscule balcon qui terminait sa suite. Un champ de force était là pour le protéger, l'empêcher de sauter. Dommage. Il aurait bien aimé savoir ce que cela faisait de voler. Doucement, il s'installa tout au bord du balcon, laissant ses jambes retomber dans le vide. Le tout était aménagé de telle sorte à ce qu'il puisse le faire. Un petit muret, d'une trentaine de centimètres de hauteur. Et il pouvait s'asseoir dessus, et laisser ses jambes tomber dans le vide. Savourer les lois de la pesanteur, sans sauter un délice. Il ferma les yeux, refusant de regarder le Capitole qui s'étendait devant lui. Pourtant, c'était beau, de nuit. Magnifique, même. Le soleil avait disparu il y avait peu, mais tout était déjà éclairé. Un vrai bonheur pour les yeux. Sauf quand on savait que ces fourmis qui ondulaient dans les rues adoraient voir des enfants se faire tuer. Et c'était pour ça qu'Astaroth préférait fermer les yeux ; et ainsi ne rien voir du tout.

Soupirant doucement, il daigna enfin de lâcher sa tête, malgré la douleur qu'il endurait. Il le méritait. Il méritait d'avoir mal. De souffrir. Pour celle qu'il n'avait pu sauver. Et pour tous les autres. Ses bras passèrent par-dessus ses épaules, tandis qu'il attrapait son sweat au niveau des omoplates pour le ramener par-dessus sa nuque et sa tête. Il enleva ses bras des manches, tenant désormais le vêtement entre ses mains. Il le passa sur son visage pour essuyer les quelques gouttes de sueur, serrant les dents. Encaissant le supplice. Ses mains aussi, lui faisaient mal. Il fallait dire qu'il ne les avait pas ménagées. Il avait boxé sans gants. Quelle belle erreur. Ses phalanges étaient bleutées d'ecchymoses, tandis que sa peau était fendue à certains endroit, laissant du sang s'échapper, et se répandre là où il passait ses mains. Il s'en foutait. Il avait des bandelettes dans sa poche, mais avait la flemme de les mettre. Il se contenta de laisser son sweat tomber sur ses genoux, et de passer une main dans ses cheveux courts et humides sous l'effort qu'il avait fourni à passer son temps comme il aimait le faire ; en se déroulant. Il laissa ses mains se fourrer dans les plis du vêtement, le serrant à moitié, caressant légèrement le tissu en même temps. Il avait besoin de prendre une douche. De se laisser aller sous l'eau brûlante. Oui mais voilà. Il n'en avait pas envie. Tout ce qu'il voulait, c'était rester là, et attendre. Alors c'est ce qu'il fit. Il attendit. Les yeux fermés. Immobile, si on ôtait sa respiration ample et rauque, qui faisait bouger ses pectoraux et des abdominaux. Il attendait. Torse nu, assis sur son balcon, sans son masque, avec son sweat sur les genoux, les mains en sang. Il avait explosé, et maintenant il se reposait. Il était fatigué. Las. Il avait besoin de dormir, et ne voulait se réveiller que lorsque le Capitole ne serait plus qu'un brasier. Mais avec la douleur lancinante qui lui fendait le crâne, il ne risquait pas de s'endormir. Alors il continuait d'attendre.

Et d'attendre encore. Jusqu'à ce qu'enfin, il ait une bonne raison de bouger. Une bonne raison de vouloir poursuivre. De continuer à vivre.


Dernière édition par S. Astaroth Blackward le Ven 7 Sep - 16:34, édité 1 fois
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« i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Vide
MessageSujet: Re: « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA.   « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Icon_minitimeJeu 6 Sep - 22:25


❝ i don't want to be in the cage anymore ❞


Who said they'd be with me night and day ? Who said they'd be with me come what may ? Who said I would never hurt again ? Was it you who said ? Who said no one else could take my place ? Who said i wouldn't need a just in case ? Who said there were happy times ahead ? Was it you who said ? You said you'd be with me night and day,You said you'd be with me come what may. You said we'd be happy all the time, It was you who said

CODAGE © STAIRSJUMPER - IMAGE © STAIRSJUMPER

Septième jour, septième jour de ces jeux de la faim qui se terminait. Sept jours et ils n'étaient déjà plus que cinq. Dix sept jours, la cinquantième édition avait duré dix sept jours, j'édition que j'avais remporté. La plus longue de l'histoire des Hunger Games, qu'ils avaient dit. Dix sept jours, quatre heures, vingt six minutes et une poignée de secondes. Dix sept jours de faim, de soif, de chaleur étouffante, presque malsaine, dix sept jours à pleurer en silence tous les soirs, face contre terre pour ne pas être vue. Faible, peureuse, lâche, je sais que ces mots avaient été prononcé à mon égard. Puis le capitole avait cru à une ruse, et de lâche j'étais passée à calculatrice, manipulatrice. Mais les gens des district n'avaient pas été aveuglés, stupides. Et je n'étais pas la gagnante la plus appréciée chez eux, loin de là. J'étais celle qui ne méritait pas sa place, celle qui l'avait volé, celle qui aurait du crever à la corne. Toutes ces insultes je les avaient entendues. Mais je m'en foutais, le but des jeux c'était de survivre non ? J'avais été la meilleure. J'avais survécu, par Alaric, pas ce gringalet du six. Moi. Alors ces imbéciles pouvaient dire ce qu'il voulaient, ça ramènerait pas leurs enfants morts cette année là. Même chez moi, au district un je n'étais pas réellement appréciée. Le district un avait connu de grands jours, mais depuis moi plus aucun tribut n'était revenu vainqueur, et si nous restions des carrières, nous n'en avions plus que le nom. Il suffisait de regarder le tribut de cette année, un gringalet terrorisé et stupide, et personne qui ne s'était porté volontaire pour lui. Je n'avais même pas déployé mon énergie à tenter de le maintenir en vie, et de toute façon je n'avais pas eu à le faire, puisque ce triple crétin avait explosé sur sa plaque. Ah, les gens devaient rire du district un.

La fille était toujours en vie au moins, elle faisait partie des cinq derniers, ça n'avait pas été le cas l'année précédentes. Les deux gosses étaient morts dans les premiers jours. Son alliée avait perdu la vie hier. Georgette ? Pimprenelle ? Geraldine ? J'étais incapable de retrouver son prénom, il avait pas marqué mon esprit, ce qui en revanche l'avait fait, c'était la façon pathétique dont Glamoria l'avait pleurée. Montrer sa faiblesse au caméra, excellent idée, quand on vient d'un district de Carrière, voyons c'est bien connu. Cette gamine faisait exprès de me compliquer la tache déjà dure vu son charisme de lui trouver des sponsors ? Elle aurait pu gagner, si elle avait su faire autre chose que se montrer faible. Si elle s'était allié aux carrières dans un premier tant. J'avais essayé cette année, parce que cette petite me semblait prometteuse, j'avais essayé d'être un bon mentor, j'avais essayé cinq bonnes minutes. Puis ça m'avait fatigué. Quand elle serait morte au moins, j'aurais plus à me soucier de tout ça. Au fond j'aurais aimé qu'elle gagné, qu'un de mes tribut gagne. J'aurais pu cesser d'être mentor, cesser d'être forcée de vivre au capitole la moitié de l'année, j'aurais pu cesser d'être l'unique gagnante du district un et d'être condamnée à guider chaque année deux nouveau adolescents vers leur mort certaine. Je ne demandais qu'à être laissée tranquille, il n'y avait rien que je souhaitais plus que ça. Tant que c'était le cas je continuait à venir, chaque année au capitole. A assister à toutes les interview, à dire tout ce qu'ils me disaient de dire, ooh oui j'étais leur pute dans un sens, pas comme certains autre vainqueurs, mais j'étais leur pute à ma manière. Je n'écartais pas les cuisses, certes, je me contentais de leur servir de marionnette, et c'était amplement suffisant. Je me foutais de ce que je disais, je me foutais de la révolte et du district 13. Je voulais qu'on me laisse tranquille, c'était aussi simple que ça.

Il n'y avait bien qu'une seule chose positive dans ces jeux, c'était la présence d'Astaroth, le fait de pouvoir le voir, passer du temps avec lui, sentir sa présence, c'était la seule chose qui parvenait à rendre tout ça plus agréable. Je n'aimais pas les gens du capitole, il avaient beau m'aimer ce n'étais pas mon cas, et ce n'était pas le cas du vainqueur du district onze non plus. Pourquoi continuait-il a venir, pourquoi continuait-il à venir alors qu'il n'y était plus obligé, que deux de ses tributs avaient remporté les Hunger Games. Pourquoi ? Ça me fascinait et ça me répugnait à la fois. C'était la principale question que je me posais sur le vainqueur, de quelques années mon aînés. Pourquoi s'infliger ça chaque année ? Parce qu'il n'était pas insensible à la mort de ses tributs, je l'avais déjà vu, je le savais. C'était surement la raison pour laquelle en venant frapper à sa porte ce matin je n'avais reçu aucune réponse. Son second protégé était mort le jour précédent, et si je savais qu'il était là, je ne m'étais pas outrée de ne recevoir aucun accueil. Je savais, je l'avais déjà vu désespéré de perdre ses adolescents, chaque année. Je ne comprenais pas ce sentiment, ça ne veut pas dire que je ne le respectais pas. Dans d'autre cas cela serait revenu au même, mais c'était d'Astaroth dont on parlait, et rien ne me laissais insensible à son sujet. Il m'intriguait, il m'intriguait à tant de niveau. Et pas à cause de ce masque dont le capitole l'avait grimé, parce que le masque n'était que sa cicatrice des jeux, nous en avions tous une, la sienne était juste plus visible, non c'était l'enchevêtrement complexe de petites choses qui faisait sa personnalité qui m'intriguait. Le masque n'était qu'un détail. Les gens qui n'ont pas vécu les jeux aiment nous aduler, tant que nous restons beau et à leur image. Tant que notre cicatrice n'est pas trop visible. Sinon nous devenons des monstres. Je ne comprenais pas pourquoi certains avaient tant peur de lui. Il m'inspirait tout sauf de la peur. Je ne le pensais pas capable de me blesser. Pas volontairement du moins.

Le jour sept avait pris fin, et j'avais quitté l'écran pour rendre visite à Astaroth. Quitte à entrer dans son appartement sans attendre sa permission je voulais voir comme il se portait. Je voulais m'assurer qu'il ne fasse rien de stupide, même si tout était fait pour que ce soit le cas. C'était ironique dans un sens, que même dans les appartements des mentor tout soit prévu pour éviter un suicide. Nous avions gagné les jeux, c'était pas une preuve suffisante des choses que nous étions prêt à faire pour ne pas perdre la vie ? Arrivée au niveau de son appartement j'avais frappé doucement, avant d'attendre une réponse qui ne vint pas. Un second coup, suivit d'un troisième, finalement j'avais posé la main sur la poignée. La porte n'était pas dérouillée. Doucement j'étais entrée. Mes yeux s'était posé de suite sur le miroir brisé, et son masque, qui traînait dans les débris de verre. Je l'avais ramassé, le gardant entre mes mains alors que je cherchais le vainqueur. Je mis pas longtemps à le trouver, la baie vitrée était ouverte, et il était simplement là, assis sur le rebord. Je m'étais approchée doucement, et ne voulant pas le surprendre, j'avais pris la parole.

    « Tu devrais remettre ça. » M'accoudant sur le rebord sur lequel il était assis, je l'avais regardé, son visage, ou ce que je pouvais en voir avec cette capuche. Son visage déformé par la douleur. Doucement, j'avais posé ma main sur sa capuche, pour l'ôter de son visage. « Ça sert à rien de te punir, ça sert à rien, t'y es pour rien et surtout ça les ramènera pas. » C'était pas le but de tout ça ? La douleur, c'était pas pour se punir lui même, que ces gamins soient morts ? C'était ridicule, il n'était même pas leur mentor. Pourquoi s'infliger ça ?

J'avais gardé le masque dans la main, le lui tendant sans pour autant le contraindre à quoi que ce soit. Je savais qu'il souffrait, il m'avait raconté la douleur, je ne pouvais que l'imaginer, mais c'était amplement suffisant, pour quelqu'un comme moi qui s'évitait toute douleur. La souffrance des autres me laissait indifférente, tant que je n'étais pas celle à la ressentir. J'étais égoïste, certes, mais j'estimais avoir été assez abîmée comme ça, il y a maintenant des années. Mais pas Astaroth, la douleur, le désespoir d'Astaroth je les ressentais, et bizarrement je voulais faire ce que je pouvais pour les accentuer. Peut être parce qu'il était la seule personne dont j'ai été proche, depuis ma victoire des jeux.


Dernière édition par Meghanora Ells-Archdeacon le Ven 7 Sep - 14:17, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA.   « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Icon_minitimeVen 7 Sep - 13:09



« rolling in the deep. »


Les mains d'Astaroth compressaient son sweat noir, tandis qu'il serrait les dents. Le vent qui soufflait sur le Capitole caressait son torse nu, lui arrachant quelques frissons, pourtant agréables. Il avait l'impression d'être lui-même, sans son masque. Ou plutôt davantage lui-même. Avec le temps, cette chose qui l'empêchait de souffrir était devenue un morceau de son être, à part entière. Mais c'était un masque, qui le cachait, le dissimulait. Lui ôtait la possibilité d'être lui-même sans disparaître sous le monstre de foire en lequel on l'avait transformé. Le public du Capitole ne l'appréciait même pas. La population des districts ne l'appréciait pas, et celle du onze encore davantage. Il avait tué sa co-tribut dès le premier bain de sang, et ça c'était impardonnable. Mais pouvait-il seulement laisser la petite Pandore se faire massacrer ? Non. La pitié l'avait emporté sur l'honneur. Le nounours était bien plus féroce que le lion. Le lion existait-il seulement, dans le cas de notre vainqueur ? Si un lion avait été aussi protecteur qu'une lionne, peut-être aurions-nous pu acquiescer. Mais là, non. Il n'avait rien d'un lion, hormis peut-être la violence dont pouvait faire preuve. Il était un ours. Pas un lion. Et ce soir-là, notre ours avait mal. Aussi bien physiquement que psychologiquement. Les deux tributs de son district étaient morts. Il avait dû rester stoïque, face aux autres. Le masque avait sûrement empêché ses lèvres de manifester une quelconque émotion de tristesse. Mais il avait dû conserver un regard dur et froid. Alors qu'au fond, il souffrait. Plus qu'il n'était permis de souffrir à quiconque. Il avait encore perdu deux enfants, même si cette année, aucun d'eux n'avait été coaché de sa patte. Et en plus, il avait enlevé son masque. Sale soirée.

Le silence était retombé, après son petit accès de colère. Seul le vent soufflait sur le petit balcon, résonnant dans les oreilles de l'homme. Un nouveau frisson parcourut sa colonne vertébrale, alors qu'il entendait la porte de sa suite s'ouvrir, après plusieurs coups toqués sans qu'il n'ait la présence d'esprit d'inviter la personne à entrer. Il savait qui ça pouvait être. Et il savait également que si elle vraiment envie d'entrer, elle le ferait. Ça ne loupa pas. Il remit donc son vêtement, rabattant sa capuche comme à son habitude, malgré l'absence du masque. Et il resta là, à regarder droit devant lui. Sans se lever pour aller la voir, ni même lui adresser le moindre mot. Il savait qu'elle viendrait ; il ne s'en inquiétait même pas. Quelques petits bruits rompirent à nouveau le silence de la pièce, suivis par des pas. Et elle fut là, s'asseyant à ses côtés. Il ne la regarda même pas. Il avait honte. Honte d'avoir piqué une crise de la sorte, honte qu'elle le découvre comme cela. Mais d'un autre côté, il était soulagé. Parce que ça faisait du bien de lâcher ce qu'on avait sur le cœur, un peu. Et elle était la seule à pouvoir l'apaiser. Elle abaissa sa capuche, le forçant à dévoiler son visage. Il ne tourna pas pour autant la tête vers elle, même lorsqu'elle lui parla. Il sentit l'air bouger à côté de lui, et daigna enfin de tourner la tête vers la jeune femme, qui lui tendait son masque. Pour qu'il le remette. Mais il n'avait pas envie de le remettre. Pas maintenant. Il savait pourtant qu'elle avait raison. Que se faire souffrir ainsi était totalement inutile, que ça ne changeait rien, et que ça ne changerait jamais rien. Mais il ne voulait pas le savoir. Ce soir, il ne voulait pas porter son masque. Quitte à souffrir. Quitte à finir par s'évanouir sous le manque de pression autour de son crâne. Il s'en foutait. Il voulait rester sur ce balcon, avec elle. Et sans son gadget de métal. Il avait envie d'être enfin lui-même, pour quelques instants. Qui aurait pu le lui reprocher ?

Doucement, il releva les yeux vers le visage de la jeune femme. Il était resté focalisé sur son masque, mais il avait envie de la regarder. Il posa doucement ses doigts abîmés, bleus et ensanglantés, sur l'objet, appuyant très légèrement pour le baisser, afin qu'elle comprenne qu'il déclinait l'invitation de le remettre. Il n'en avait pas envie. Vraiment pas. Il savait qu'il ne faisait pas peur, sans son masque. Il avait le visage d'un homme de son âge, sans aucune marque de chirurgie esthétique quelle qu'elle soit. Il était normal, sans cette chose. Sauf qu'il souffrait. M'enfin ça, il commençait à en avoir l'habitude. Il plongea ses prunelles dans celles de la jeune femme, quelques instants, la fouillant en silence. Comment faisait-elle ? Comment diable s'y prenait-elle pour lui donner envie d'être ainsi, attentionné et protecteur envers elle ? Il se sentait naturel à ses côtés. Il n'était pas obligé de se cacher derrière des apparences brutales et sauvages. Elle avait compris dès le début qu'il n'avait rien d'un monstre, et ne l'avait jamais traité comme tel ; et maintenant, il était bien avec elle. Elle avait gagné la confiance d'Astaroth. Et ça, ce n'était pas peu dire. Les yeux de l'ancien mentor se détournèrent finalement de ceux de sa camarade, tandis qu'il braquait à nouveau son regard devant lui, vers les lumières flambantes du Capitole. Capitole qui fêtait sûrement la mort de la deuxième tribut du onze. Créatures abjectes. Doucement, il passa ses doigts dans un piteux état sur son visage, lâchant un long soupir. Puis il ébouriffa ses cheveux qui avaient quelque peu repoussé ces derniers temps. Enfin ça, personne ne le voyait jamais ; la capuche le dissimulait à merveille. Il se mordilla quelques instants la lèvre, avant de se forcer à desserrer la mâchoire, à se détendre. Il avait mal. Mais il se provoquait cette douleur ; alors maintenant, il fallait l'assumer. Il entrouvrit légèrement la bouche, fermant quelques instants les paupières pour essayer de faire fi de cette souffrance. Puis il rouvrit les yeux. Une bouffée de chaleur s'empara de lui alors qu'il se cognait involontairement la main contre le rebord du muret pour la poser dessus. Il serra brièvement les dents, à nouveau, avant de s'appliquer à se détendre. C'est bon. C'était passager. Ses mains allaient guérir. Il allait juste mettre des mitaines quelques jours histoire de les protéger des regards. Et faire des gros bandages pour frapper le sac. Enfin. Tout ça a condition bien entendu que le Capitole ne décide pas avant de lui soigner avec leurs supers moyens chirurgicaux. Encore une fois, Astaroth avait trop chaud. Et il sentait ses mains saigner. Il laissa échapper un sifflement d'entre ses lèvres pulpeuses, enlevant à nouveau son sweat en le faisant remonter dans son dos puis passer par-dessus sa tête. Là. Avec le vent qui allait le rafraîchir. Ça allait tout de suite mieux. Il recommença son manège, roulant en boule son sweat autour de ses mains, déposant le paquet sur ses genoux, laissant des doigts fourrés dedans pour éponger le sang et empêcher des chocs trop violents. À tous les coups, il avait une ou deux phalanges de cassées. Il n'aurait plus manqué que ça.

Astaroth laissa le vent faire voleter les épis de ses cheveux, reniflant doucement. La présence de la jeune femme à ses côtés l'apaisait. Il se sentait déjà mieux. Plus calme. Plus serein. Plus posé. Il avait moins envie de tout casser. Il détestait toujours autant le Capitole, mais l'envie de tous les tuer passait lentement. Cette fille était magique. Son petit calmant bien à lui. Et il ne fallait pas la laisser filer. Pour rien au monde, sous aucun prétexte.

« J'ai pas trop mal aujourd'hui. 'fin c'est supportable. »

Menteur. C'était insupportable. Comme d'habitude. Mais il se détendait au maximum pour ne rien laisser paraître. Voûtant doucement son dos tout en continuant de fixer les rues animées du Capitole, il soupira. Son impressionnante musculature bougeait doucement avec lui, tandis que sa position mettait involontairement en valeur la cicatrice affreuse qui courait de sa nuque au milieu de sa colonne vertébrale. Cette autre marque physique que le Capitole n'avait pu empêcher et qu'il ne souhtait désormais plus faire disparaître. Elle était comme ses tatouages ; elle faisait partie de lui. Il retira une de ses mains de son sweat, la passant sur son pectoral gauche comme s'il souhaitait enlever une trace de sang, ou autre chose. Mais il n'y avait rien d'autre qu'un tatouage. Ce geste était un réflexe, une envie qu'il avait eu. Et, lentement, il glissa à nouveau sa main dans le vêtement noir roulé en boule sur ses genoux. Il battit lentement des paupières, essayant de résister à la douleur qui lui hurlait de remettre son masque. Non. Ce soir, il avait envie d'être comme ça. Tête nue.

« Et toi... » Il se racla la gorge, essayant d'éliminer les accents éraillés et rauques de sa voix ; en vain. « Pourquoi tu es venue ? » Demandé comme ça, et sur un autre ton, ça aurait pu paraître agressif. Mais ça ne l'était en rien. « Tu ferais peut-être mieux d'aller répondre aux questions des journalistes sur la stratégie que tu as employée avec ta tribut, et ce que tu penses de son éventuelle victoire... » Amertume, rage. Agressivité, aussi. Il jouait au con. Il avait réussi à mettre tout ça dans sa phrase. Mais il se détestait d'avoir dit ça. Et il se détestait tellement que la seule note qui ressortait de sa voix était la souffrance. Il était blessé. Meurtri. Il avait mal. À la tête, aux mains. Au cœur. Il ne voulait pas qu'elle parte. Il était heureux qu'elle soit là avec lui. En sa présence, il avait un peu moins mal, il le sentait. Et maintenant, il avait peur qu'elle parte ; qu'elle s'envole, comme le petit oiseau fragile et porteur d'espoir qu'elle était pour lui. Il avait envie qu'elle reste à ses côtés. Qu'elle envoie le Capitole se faire foutre pour rester assis avec lui. À regarder le monde, si brillant et lumineux, qui s'étalait à leurs pieds.

Honteux d'avoir prononcé ces mots, l'homme déglutit doucement, baissant les yeux vers son sweat, l'air abattu. 

« Désolé... » lâcha-t-il dans un murmure. 

Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne le prenne pas mal, et qu'elle veuille bien rester. Parce qu'il avait besoin d'elle. Ce soir plus que jamais.
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« i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Vide
MessageSujet: Re: « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA.   « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Icon_minitimeMar 11 Sep - 14:52

Il avait posé ses doigts sur le masque et l’avait repoussé légèrement. Ses doigts, ses doigts rougis par le sang et bleuis par les coups. C’était pas la première fois, et j’étais même pas étonnée. Je n’arrivais pas à croire que le fait de perdre ses tribut pouvait le mettre dans cet état là, parce que nous n’avions décidément pas la même manière d’être touchés par les jeux, mais je savais, je savais qu’il ne pouvait pas aller bien. Doucement j’avais reposé le masque par terre, un peu plus loin de moi. A contre cœur parce que je n’aimais pas le voir s’auto infliger cette punition, mais c’était sa décision, c’était sa décision et il n’était pas question que je fasse autre chose que la respecter. C’était son choix, et je n’étais pas le genre de personne qui prend des décisions à la place des autres, tout simplement parce que je n’aurais jamais laissé le faire pour moi. Parce que c’était simple, le libre arbitre c’était bien la seule chose à laquelle j’accordais encore un peu de valeur. Ces deux petits mots, ce concept flou pour lequel les gens semblaient se battre. Ce concept flou, cette idée à laquelle je donnais parfois l’impression d’avoir renoncé, lorsque j’apparaissais à la télévision ou dans des soirées pour vanter les mérites et les merveilles des jeux et du capitole. Ce que les gens ne semblaient pas comprendre c’était qu’être leur petite marionnette me permettait au contraire de le conserver un peu ce libre arbitre, parce qu’en dehors de ces moments là j’étais plus ou moins laissée tranquille. Le choix avait été vite fait. Je me fichais bien des conséquences que mes mots ou mes apparitions pouvaient avoir. Accepter d’être leur marionnette me permettait de ne pas être leur pute. Et il était facile de se rendre compte lequel privait le plus de libre arbitre.

Quoi qu’il en soit j’avais relevé les yeux vers Astaroth. Ca m’était pénible de le voir comme ça, réellement pénible sans que je n’arrive à savoir pourquoi. Je n’avais jamais ressenti une empathie comme celle là avant lui, et je n’avais rencontré personne d’autre qui me pousse à une attitude aussi protectrice après lui non plus. Ca faisait plusieurs années que nous étions proches à présent, et sa présence me permettait de mieux supporter cette moitié d’année que je devais passer dans cet appartement au capitole, au premier étage de l’immeuble réservé aux équipes des jeux. J’aurais pu avoir un appartement à moi pendant le reste de mon séjour au capitole, une fois la préparation des tributs terminés, comme Astaroth et la plupart des mentors mais je savais pertinemment que je serais toujours incapable de me sentir chez moi ici, et de toute façon une fois les tributs dans l’arène, j’étais seule dans l’appartement. Il ne s’était jamais rien passé entre Astaroth et moi, contrairement à ce que l’on pouvait croire en nous observant par moment. Jamais rien. Je ne dis pas que je n’y avais jamais pensé, ça m’avait déjà traversé l’esprit, seulement j’avais toujours pensé qu’ayant toujours été incapable de ne serait-ce que faire démarrer une relation amoureuse je me disais que c’était mieux comme ça. Et pourtant j’y avais songé, et j’y songeais encore parfois, avant de chasser cette idée de ma tête, comme on chasse une idée attirante en apparence mais qu’on sait mauvaise. Parce que des mauvaises idées j’en avais eu un certain nombre dans ma vie, des idées que j’avais plus ou moins regrettée par la suite. Je le regardai, ôter son sweat pour enrouler ses mains meurtries à l’intérieur, un pincement au cœur. J’aurais serré ses mains dans les miennes, si je n’avais pas eu peur de le blesser.

    « J'ai pas trop mal aujourd'hui. 'fin c'est supportable. » J’avais secoué la tête légèrement, de façon presque imperceptible. Mais c’était son choix, c’était son choix et je pouvais rien dire. Pourtant je savais, je n’avais pas la prétention de dire que je le savais lire en lui, mais là je savais qu’il avait mal. Parce que je le connaissais un minimum. Mais je n’avais rien répondu. Il ne voulait pas remettre le masque, et dans un certain sens je le comprenais. Mais il était avec moi, avec moi il n’avait pas besoin de sa cacher, il n’avait pas besoin de jouer à être normal. Je me foutais du fait qu’il soit différent, je me foutais du fait qu’il soit cassé. Les autres gens, les gens normaux, ils ne savent pas ce que c’est d’avoir quelque chose à l’intérieur d’eux, quelque chose qui soit cassé. Mais moi je savais, je le savais aussi bien que lui. Aussi bien que tous les vainqueurs, pratiquement tous les vainqueurs. « Et toi... Pourquoi tu es venue ? » J’avais haussé les épaules. Je savais pas pourquoi j’étais venue, je savais juste que je l’avais imaginé, à peut prêt dans l’état dans lequel il était en ce moment, mais seul, tout seul, et cette image ne m’avait pas plu. « J’ai besoin d’avoir une raison ? » Je connaissais la réponse, et je savais qu’il était heureux que je soit là, malgré tout ce qu’il pouvait dire. Non, non je n’avais pas besoin d’une raison pour venir, et quand bien même je n’en aurais eu aucune ça n’aurait pas eu d’importance. « Tu ferais peut-être mieux d'aller répondre aux questions des journalistes sur la stratégie que tu as employée avec ta tribut, et ce que tu penses de son éventuelle victoire... »

J’avais cligné des yeux quelques secondes, le regardant, ne sachant pas comment réagir. Je connaissais ce côté agressif qu’il pouvait avoir, et je savais que s’il l’utilisait la plupart du temps c’était bel et bien pour se protéger. Mais de moi ? Il pensait avoir besoin de se protéger de moi ? Bon sang j’aurais voulu, j’aurais réellement voulu à cet instant là que Glamoria soit morte à la place de cette Viha, si ça avait suffit à ce qu’il se sente un peu mieux. C’était injuste, je me foutais qu’elle vive ou qu’elle meurt, qu’elle gagne ou qu’elle perdre. Je m’en foutais et elle semblait bien partie pour gagner. Alors que la jeune fille à laquelle Astaroth semblait tenir juste parce qu’elle appartenait à son district était morte. Pourquoi c’était pas ma tribut qui était morte, et pas la sienne ?
Oh des interviews je savais que j’en aurais, et il faudrait que je dise que j’étais fière de la gamine, que je me sentais honorée de l’avoir comme tribut, et que je croyais en ses chances de victoires. Que je fasse même semblant d’avoir développé une réelle stratégie avec elle. Je ne lui avais dit qu’une chose. Je lui avais dit de s’allier avec les carrières, et avec ce Titus si elle voulait survivre, parce que son co-tribut ne lui serait d’aucune utilité. Je lui avais dit de s’allier à ce Titus et de le doublier en temps voulu. Et elle ne l’avait pas fait. Elle s’était trouvé une alliée qui était morte, et j’avais presque envie de dire que c’était bien fait pour elle. Quoi qu’il en soit j’étais contente qu’elle n’ait pas tué la gamine du onze, Astaroth m’en aurait voulu, je le savais, il n’aurait rien dit mais il m’en aurait voulu. Heureusement elle n’avait rien à voir là dedans.

    « Ma stratégie… Laisse-moi rire, si cette gamine gagne ça sera tout sauf grâce à moi. » J’avais haussé les épaules, le regard perdu dans le vague. La nuit commençait à tomber, mais dans l’arène il n’y a aucun moment de répits. Les nuits des mentors sont aussi courtes que celles des tributs, mais je n’en avais rien à faire, je resterai éveillée toute la nuit s’il avait besoin de moi. Oui, il était possible qu’on me cherche pour une éventuelle interview. Mais de toute façon « Il viendront pas me chercher jusqu’ici. » Je n’étais pas vexée, je n’avais même pas relever qu’il m’invitait presque à quitter son appartement. Parce que je savais très bien que ça pouvait pas être le cas, je savais qu’il ne pouvait pas réellement vouloir que je m’en aille. Il m’avait jamais demandé de partir. Oh et puis au pire si c’était ce qu’il voulait je ramasserais ma fierté et je le ferais. Mais faudrait qu’il me le demande une fois de plus. « Désolé... » J’avais relevé les yeux vers lui et posé ma main sur son bras, m’appuyant contre lui. « Oui, je pourrais faire ça. Où alors je peux tout simplement tenir compagnie à un vieil ami. » J’avais esquissé un léger sourire, avant de tourner à nous les yeux vers la vue que nous offrait la terrasse de son appartement, laissant ma main posée sur son bras. Bien sur que je restais, bien sur que je n’allais aller nulle part. Laissant passer quelques minutes, j’avais finis par reprendre, sans pour autant relever les yeux vers lui. « Tu veux faire quelque chose de particulier, ou tu veux juste rester ici sans bouger ? » Les deux m’allaient, réellement, j’aurais pu rester des heures aux côté d’Astaroth. Je n’étais pas du genre causante, je n’étais pas du genre à me confier. Mais je pouvais aussi l’écouter si c’était ce qu’il voulait. Je devais d’ailleurs en savoir bien plus sur lui qu’il n’en savait sur moi.

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MessageSujet: Re: « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA.   « i don't want to be in the cage anymore. » Ϟ MEGHANORA. Icon_minitimeVen 14 Sep - 15:03



« lost in the deep of his soul ... »


Astaroth était mauvais. Et il s’en voulait. Meghanora ne lui avait absolument rien fait, hormis venir l’aider et le soutenir ce soir. Et lui, il l’agressait verbalement. Oh oui, ça, il s’en voulait terriblement. Il se sentait encore plus monstrueux ; et sans s’en rendre compte, il se demandait si finalement les rumeurs fondées sur lui qu’il croyait être fausses n’auraient tout de même pas un fond de réalité. Il repoussait une des seules personnes de cette cité à bien vouloir l’aider, et lui prêter main forte dans son désespoir. Merde à la fin. À quoi est-ce qu’il jouait ? Il avait vraiment envie de crever seul, plus tard, ou quoi ? Certes, cette pensée n’avait rien à voir avec un quelconque espoir de passer des jours heureux aux côtés de la mentor du un. Absolument rien à voir. Mais même. Elle était son amie. Des années déjà qu’elle était là pour lui, à épancher ses larmes de souffrance quand il perdait les deux tributs de son District. Elle était là, elle le soutenait, elle l’aidait. Même si ce n’était pas flagrant, et que le jeune homme ne laissait pas ses émotions se manifester, on ne pouvait nier que l’intérêt qu’elle lui portait l’aidait. Et les gens qui à Panem le soutenaient pouvaient aisément se compter sur les doigts des deux mains. Voire peut-être d’une seule. Bien entendu, il se voilait probablement la face. Astaroth était devenu du genre à voir le mal partout. Il avait l’impression que derrière chacun se cachait un démon qui ne souhaitait que le mal, la mort, la destruction et la désolation. Pour lui, chaque être qui lui faisait face désirait simplement le voir souffrir. Le blesser un peu plus. Le terrasser encore davantage, l’empêcher de se relever. Car oui. Finalement, après plus d’une vingtaine d’années enfermé dans ses souvenirs, condamné par ses idées noires, notre vainqueur commençait à vouloir prendre l’air. Sortir la tête de l’eau. Arrêter l’apnée, cesser de faire l’autruche, et recommencer à vivre. C’était si facile de se cacher. D’offrir à la vue de tous un homme qui n’était que brutalité et solitude. Mais ça n’aidait pas à avancer. Et ça, il commençait à bien largement en prendre conscience. Il allait devoir prendre son courage à deux mains. Et faire comme si le masque ne cachait plus rien. Prendre le parti d’être lui-même. Mais c’était bien plus dur qu’il n’y paraissait... Après des années à porter ce masque, à se terrer au fond des limbes et des idées pré-reçues, à laisser les autres voir un homme qu’il n’était pas... Il avait peur d’être devenu cet homme. D’être quelqu’un de froid et de colérique, qui ne vivait que par et pour la violence. La crainte de ne plus être aussi protecteur et gentil qu’avant. Voilà ce qui lui tordait l’estomac. Et ce qui, en fin de compte, l’empêchait de se laisser vivre et de redevenir le véritable homme qu’il était.

Astaroth sentit que ce qu’il avait dit avait offusqué la jeune femme. Très légèrement, bien qu’elle ne le laissât pas paraître. Elle lui répondit, tandis qu’il s’excusait d’une voix faible et piteuse. Il se détestait encore davantage à cette seconde précise. Mais elle ne s’afficha aucunement vexée. Elle prétendit désirer la compagnie d’un vieil ami. Il laissa son regard se perdre dans les lumières du Capitole, tandis qu’elle posait sa main sur son bras. Son crâne le faisait souffrir, mais il s’interdisait tout signe de faiblesse. Il avait encore l’impression qu’un éléphant le piétinait, ou bien même qu’une mutation génétique de ces enfoirés de Juges lui lacérait le cerveau, lui ôtant toute chance d’avoir les idées claires. Pourtant, la douleur lui permettait de les avoir étonnement claires. Il savait très bien que si au fond de lui il avait agressé Nora, c’était par honte d’être vu dans cet état. Certes, elle était au courant qu’il était toujours terriblement affecté par la perte de ses tributs. Peut-être même était-elle une des seules de cette cité au courant. Mais pour lui, c’était toujours un signe de faiblesse, une entaille béante dans sa carapace de dur à cuire. Et il avait honte de laisser son cinéma se briser aussi facilement. D’où sa réaction agressive, et sur la défensive. Alors qu’au fond, il voulait qu’elle reste. Avec lui. Il ne voulait pas se retrouver seul. Le Capitole avait beau équiper les cellules pour que les mentors non plus ne puissent rien tenter, il fallait garder dans l’optique que tout objet pouvait tuer. Et ils ne pouvaient pas les laisser dans des cellules capitonnées sans aucun moyen de se faire du mal. Alors oui. Astaroth était heureux qu’elle soit là. Et à vrai dire… Non. Il n’avait pas envie de faire quelque chose. Ou du moins, rien de plus que rester là à ses côtés, et discuter. Rester avec elle. Et vider un peu son sac. Un tout petit peu. Juste pour se sentir mieux après.

« Je veux rester là. » Les mots étaient sortis. Ni doux ni brutaux. Ils étaient sortis, simplement. Il laissa un léger silence planer, avant de reprendre la parole. « C’est étrange que tu me considères comme un ami. » Il bougea doucement ses mains douloureuses dans son sweat, le remettant différemment pour trouver un autre endroit à laisser s’imbiber de sang. « Les gens ne veulent pas de moi comme d’un ami, en général. » Il laissa un petit rire amer s’échapper d’entre ses lèvres. Et ça y est. Il recommençait. Il se rattrapa bien vite, se tourna doucement vers elle. « Quand bien même je te hurlerai dessus pour te faire partir, je voudrais que tu restes. Ne fais pas attention à mes mouvements d’humeur. À force de jouer au vieux loup, on finit par le devenir. »

Il venait de s’ouvrir, sans vraiment s’en rendre compte. Bien entendu, peut-être qu’elle se doutait déjà qu’il cachait un être plus tendre derrière tout cela. Elle le savait même sûrement, rien qu’à voir la manière dont il se comportait à la mort de ses tributs. Comme si pour lui ce n’était pas de la chaire à canon. Mais elle venait de l’entendre de ses propres mots. Il poussa un léger soupir, tandis qu’il réalisait ne savoir que peu de choses sur elle. Il la connaissait depuis des années, mais ignorait pratiquement tout de sa personne. Il la regarda doucement, curieux, clignant doucement des paupières, comme s’il souhaitait chasser une migraine, petit tic trahissant la douleur qu’il supportait. Puis il reprit, doucement, intéressé.

« Parle-moi de toi. » De quoi pouvait-elle bien parler pour le contenter ? De tout. De rien. Il s’en foutait royalement. Il voulait juste penser à autre chose qu’à lui-même. « De ce que tu veux. » Il avait déjà vu son édition des Jeux, étant mentor à l’époque. Mais il voulait en savoir plus. Il savait bien que la diffusion par le Capitole n’était qu’une brève part de la réalité. Et elle n’était même pas obligée de parler de son édition. De ce qu’elle voulait. Il ne serait pas exigeant. « J’ai juste besoin d’entendre quelque chose n’ayant aucun rapport avec moi... »

Nouvel aveu. Il se détestait. Ouais, okay, ce n’était pas vraiment un aveu. Plus une évidence de longue date qu’autre chose. Mais tout de même. Lentement, mais sûrement, il s’ouvrait. Il allait s’ouvrir. Et même s’il ne voulait pas qu’on parle de lui, il savait très bien que si elle aiguillait lentement le sujet vers lui, et qu’elle le poussait doucement à vider son sac, il tomberait dans le jeu. Il se lâcherait. Et enfin, il aurait le courage de lui raconter qui il était. Parce qu’au final, peut-être qu’elle avait l’impression de savoir. Mais que savait-elle réellement ? Qu’il n’était pas ce qu’il paraissait être ? Bien. Ça n’avançait à rien, même si c’était sympa de l’avoir remarqué. Si elle avait vu son édition des Jeux, peut-être qu’elle en savait un peu plus. Mais il en doutait. On ne prend jamais grand plaisir à regarder des éditions de Jeux, même lorsqu’on est vainqueur. Même lorsqu’il s’agit d’un ami.
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