cassian silas ealdwine

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Je ne sais pas comment je vois ma mort. Vous voyez comment sera la vôtre vous ? C'est stupide comme question. Je voudrais juste que la mienne soit affreuse et douloureuse. Vous savez pourquoi ? Parce que je suis resté trop longtemps immobile à regarder le monde partir en vrille. Parce que j'aurais dû me bouger, faire quelque chose. Faire que ça s'arrête. Quitte à mourir, je serais mort honoré d'avoir servi une juste cause. Sauf que je n'ai jamais pris part à la justice. Je suis un lâche. Alors si vous devez me tuer, réservez moi une mort longue et insupportable.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je pourrais mourir pour elle. Sans réfléchir. Sans hésitation aucune. Je me jèterais sous un train pour elle. Parce que ma Pépite, c'est la seule étincelle qui m'ait été donnée de voir. Le seul signe de bonté, la seule bonne personne que je connaisse. Elle est la fleur dans mon monde d'épine. Alors oui, je pourrais mourir pour elle. Pire même. Je pourrais tuer pour elle. Mes parents. Oui, je pourrais tuer mes parents s'ils osaient lever la main sur elle. S'ils osaient lui faire du mal. Déjà qu'ils sont loin d'être tendres avec elle. Je les tuerais pour ses beaux yeux.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Ce qui m'aide le plus dans la vie, c'est ma force. Parce que j'ai un poids constant sur le dos. Le poids de la vie, et le poids de la mort aussi. Parce qu'elle n'est jamais loin. Mais j'arrive à porter tout ça. J'arrive à vivre avec ces images d'enfants fragiles qui se font tuer. Ma force m'aide à avancer. À soulever les obstacles. À porter Ambrosia. À tout faire valser quand je pète des câbles. À me battre pour défendre mes potes. Je ne suis peut-être pas invincible, mais je ne baisse jamais les bras. Jamais sans m'être battu jusqu'au bout..

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Aucun de mes proches n'a participé aux Jeux, du moins dans le sens où vous l'entendez. Car ce sont bien nos proches qui participent aux jeux. Nos voisins, nos amis, nos ennemis, nos frères, nos soeurs. Ce sont ces personnes que l'on voit tous les jours mais à qui on ne parle pas. Et une fois que nous sommes contraints à les regarder crever, on hausse les épaules, et on se dit qu'après tout, ça aurait pu être nous. Alors on s'estime chanceux. Sauf qu'en fait, à chaque fois que quelqu'un crève, c'est le proche de quelqu'un qui s'en va.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je suis plutôt du genre à laisser les choses se faire, jusqu'à ce que la révolte atteigne notre district. Là, je me joindrai à eux. Car il n'est jamais trop tard pour agir. Car il y a toujours de l'espoir quelque part. Nous ne pouvons pas laisser des enfants crever parce qu'un vieux con en a décidé ainsi. Même si jusqu'au jour d'aujourd'hui, ce vieux con je pouvais lui cirer les pompes. J'en ai marre. D'écouter mes parents, d'être le connard qu'ils veulent que je sois. Je voudrais changer le monde. Et je pense avoir la force de faire bouger les choses.




JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A peu de chance d'être tiré au sort. J'EXERCE LE MÉTIER DE profiteur (pour dire vrai, grâce à mon père, travailler ne m'est pas nécessaire) ET POUR TOUT VOUS DIRE, même si ne rien faire de sa vie pourrait s'avérer plaisant, j'avoue que cela est on ne peut plus lassant. JE SUIS DANS LE 12ÈME DISTRICT. AYANT 23 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je n'aime pas vraiment les moissons. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Il y a des gens biens sur Terre. Enfin, plutôt sous terre. Vous savez, les gens biens ne vivent jamais très longtemps. Tout d'abord, parce que la vie est injuste. Elle préfère éliminer les âmes pures, et garder seulement les plus sombres. Mais peut-être qu'au fond, c'est fait exprès. Car notre monde est devenu un véritable enfer. Je crois qu'il est préférable de crever, plutôt que de vivre. Qu'au final, ça vaut mieux. C'est ce que je me dis quand je vois tous ces pauvres gens en tout cas. Ces gens comme Ambrosia. Ceux qui n'ont rien et qui dépendent des autres. J'ai pitié d'eux au fond. J'ai pitié de la plupart des gens qui vivent ici en fait. Parce que si j'ai eu la chance de naître dans une bonne famille, c'est loin d'être leur cas, à eux tous.

"Cassian, mon chéri, ce qui t'appartient n'appartient qu'à toi. Tu ne dois rien partager. Ces pauvres gens dans la rue, ceux qui meurent de faim, ce ne sont pas nos affaires. La seule chose que tu as à faire avec eux, c'est de les regarder de haut. C'est tout ce qu'on peut faire." "Maman a raison mon fils, il faut savoir garder les avantages que nous avons sur eux. Il faut savoir en profiter." J'ai six ans. Et j'acquiesce. C'est toujours le même refrain, toujours la même histoire. C'est comme ça que j'ai grandi. C'est comme ça qu'ils m'ont fait. Durant mes premières années à l'école, j'étais gentil. Je parlais à tout le monde. Je partageais mon goûter. Depuis que mes parents le savent, c'est différent. Ils mettent un point d'honneur sur l'éducation. Alors je les écoute, et je deviens tel qu'ils veulent que je sois. Si bien même qu'au fil des années, voilà que je suis devenu leur perfection. Pourtant bien loin d'être parfait. En apparence du moins. Car oui, ceux qui pensent me connaître me voient comme le parfait connard. Égoïste, prétentieux, méchant, lâche. C'est tout à fait l'image que je donne de moi. "Touche moi pas misérable !" Un gamin plein de poussière s'approche de moi dans la rue pour que je lui donne une pièce. Alors je le repousse, et il s'écrase par terre. J'ai mal au coeur à la seconde même ou son regard croise à nouveau le mien. Je voudrais lui dire que je suis désolé, et lui tendre la main. Mais on me l'a interdit. Alors quand mes potes éclatent de rire en se moquant du petit poussiéreux, je ris avec eux. "Pitoyable." Je roule des yeux, et continue ma route, balayant les regrets qui pèsent sur mon coeur. Le district 12 est un district pauvre, très pauvre. Il est couvert de poussière et de cadavres amaigris. Mais c'est là que je vis. Dans une des rares familles aisées du district. Parce que mon père, avant même de rencontrer ma mère, a vendu un traitre qui voulait mener une rébellion contre le gouvernement, et que depuis, il a largement de quoi faire vivre le district tout entier pendant plusieurs dizaines d'années. Avant même que je naisse, j'étais pré-destiné à aller à l'encontre de la justice…

"Cassian, y'a la moins que rien qui t'regarde !" Je lève les yeux vers un de mes meilleurs amis, Ezraël, vivant au district un et me rendant visite de temps en temps. Puis je tourne la tête vers Ambrosia, et d'un geste de main, j'envoie valser son regard. "Continue de balayer toi, au lieu de t'abimer les yeux." Je reste vautré sur le fauteuil, les pieds posés sur la table basse. Ezra regarde par la fenêtre du salon. "Ton père a raison, c'est tellement jouissif d'être riche dans un district de pauvres !" Il me regarde, sourire fier au visage. Je souris également, en acquiesçant. "Ça tu l'as dit." Puis je prends ma mine habituelle, celle du connard arrogant, et je le rejoins à la fenêtre. "Vous êtes trop bons d'avoir sortie cette vermine de la misère." Je regarde "la vermine" dont il parle. "Parfois, je me dis qu'on devrait la renvoyer d'où elle vient, m'enfin au moins, ma mère n'est pas obligée de faire le sale boulot, donc bon…" Je n'ose même plus la regarder, je me contente juste de regarder le balais qu'elle agite devant nous. Puis, à la fin de l'après midi, Ezraël s'en va. Mes parents dinent en traitant Ambrosia comme une bactérie, et c'est alors que je me rends compte que je l'ai traitée de la sorte la journée toute entière. Pire encore, je la traite de la sorte à chaque fois que je ne suis pas seul avec elle. Et la nuit tombe. Mes parents s'endorment, mais moi je ne peux pas. Les regrets me tiraillent. Même si être un connard n'est pas si dérangeant que ça, la pouilleuse (comme on l'appelle chez nous) me touche d'une manière particulière. Elle est seule. Sa mère et sa soeur sont parties, et l'ont laissée avec nous. J'aurais voulu qu'elle vive ailleurs. Qu'elle aille frotter le sol d'une autre famille. Elle n'aurait pas pu être moins bien traitée qu'ici. Je quitte ma chambre, au beau milieu de la nuit. Je passe par la cuisine, attrapant un plateau d'argent, et y déposant une bouteille de jus d'oranges pressées, deux verres, et une plaquette de chocolat. Puis je grimpe les escaliers, comme pour aller sauver ma princesse de son donjon ensorcelé. Même si je crois que malheureusement, on est tous dans le même panier. Tous coincés dans ce fichu terrier. Et on aura beau creuser, aucun de nous ne sera épargné. Il ne faut pas oublier que la vie est sans pitié. Je ne frappe pas, par peur de réveiller mes parents. Je me contente juste de rentrer dans le grenier. Sa chambre. "Pépite ? Tu dors ?" Je chuchote. "J'ai apporté de quoi m'excuser." Je m'excuse de traiter comme ça. D'être con et méchant avec toi. Je m'excuse que nos places ne soient pas inversées, parce que je voudrais sincèrement te sortir de ce merdier. Et je m'excuse de ne pas me l'avouer, que malgré nos différences, y'a un truc dans mon coeur qui fait que j'en pince pour toi.