Alexiane R. Hawthorne △ correspondances : 11154 △ points : 75 △ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory) △ à Panem depuis le : 08/05/2011 △ humeur : indifférente △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : mentor
| Sujet: ALEZEA ⊱ no light, no light Jeu 23 Aoû - 23:05 | |
| Je cours. Mes pieds me font affreusement mal et mes bras sont couverts d’égratignures. J’aimerais m’arrêter, m’effondrer, et attendre que cela se termine. Mais je continue à courir, bien que mes forces s’épuisent un peu plus chaque seconde passée. Je suis dans l’arène, ce qui veut dire que je n’ai pas le droit d’être faible et de m’effondrer. Je continue, je puise dans mes réserves, et je tente d’avancer, mais je perds mon rythme. Je traine des pieds, bien que debout. Je me rattrape parfois aux arbres pour éviter de tomber, mais ça ne fait que me ralentir encore plus. La distance entre mon adversaire et moi diminue un peu plus chaque minute. Je tourne la tête, j’aperçois sa silhouette. Je peux distinguer la personne. C’est … C’est Catalina, munie d’une lance. Je m’affole, manque de trébucher quelques fois. Pourtant, je n’abandonne pas. Je ne peux pas abandonner, pas maintenant. Mais il s’agit de Catalina. J’observe ma main et mon doigt manquant. Elle va me tuer, elle peut me tuer. Je suis tellement paniquée que je trébuche pour de bon. C’est fini. Elle va me tuer, après m’avoir torturée pour lui avoir enlevé Finley. J’ai envie d’hurler, je tente de me relever, mais la panique me fait perdre tous mes moyens. C’est fini. Alors je ferme les yeux, et j’attends. Soudain, j’entends un bruit. Une voix. Familière qui plus est. Elle tente d’obtenir l’attention de Catalina, puis me crie de déguerpir. Pourtant je n’arrive pas, je ne bouge pas, je suis immobile. La voix s’approche, je suis tellement paniquée que je ne parviens pas à reconnaitre qui me parle. Et j’ai à peine le temps de comprendre qu’il s’agit d’Ezea que celui-ci se fait transpercer par une lance.
Je me réveille en sursaut, m'accrochant à mes draps de soie de toutes mes forces. La réalité me frappe en plein visage de toute sa force. Je ne suis pas dans l'arène. Je ne suis plus dans l'arène. Mais une partie de moi va y retourner aujourd'hui. Mon ventre se serre. J'ai envie de partir d'ici. Le Capitole m'est insupportable, tout comme le visionnage imminent des Jeux. J'ai besoin d'air, le plus rapidement possible. J'enfile rapidement la première robe que j'attrape dans la commode, puis sort précipitamment de ma chambre. Je ne sais pas quelle heure il est, mais la pénombre m'indique que le jour n'est pas encore levé. Je me faufile dans l'ascenseur et quitte le bâtiment, errant dans les rues du Capitole, à la recherche d'une rue déserte. Mais même à cette heure-ci, avec le début imminent de la nouvelle édition des Jeux, il est difficile de trouver un coin vidé de ces habitants excentriques. Je me contente donc d'avancer, dans un rythme presque robotique, faisant vagabonder mon regard de bâtiment en bâtiment, d'habitants en habitants et d'écran en écran. J'espère tomber sur quelque chose capable de captiver mon attention ne serait-ce que quelques minutes. Pourtant, je n'y parviens pas. Mes pensées ne sont occupées que par une seule chose. Ces foutus jeux. Et ça m'écoeure de voir ces stupides clowns organiser toutes sortes de réjouissances à cette occasion. Il n’y a rien à fêter. Ou alors, s’il y a quelque chose à fêter, c’est la mort de chacun des tributs. Ce sont eux les plus chanceux. J’étouffe. Ezea. J’ai totalement foiré avec lui. Je n’aurai jamais dû laisser ce fossé se creuser entre nous avant la moisson, et encore moins être des plus froides avec lui après l’annonce de son sort. Je suis sa mentor, mais je suis avant tout son amie. Et le seul truc que j’ai réussi à faire, alors qu’il ne nous restait qu’une semaine, c’est de l’avoir traiter comme n’importe quel adolescent du district onze. Ça n’aurait pas été différent s’il aurait s’agit d’un type que je n’avais jamais connu de ma vie. Mais ça me fait trop de peine. Parce qu’il était la seule personne à laquelle je pouvais me rattacher. Le seul qui parvenait à me rappeler ma vie d’avant, quand j’étais qu’une ado insouciante. Et voilà qu’il est envoyé dans l’arène. Il y a des milliers de garçons entre douze et dix-huit ans au district onze, pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ? Mon premier tribut en plus. Il est évident que je n’arriverais pas à le sauver. Je n’ai aucune expérience là-dedans. Et si je m’en suis sortie dans les Jeux, c’est uniquement parce que j’ai mis ma part d’humanité de côté et que je n’avais aucun remord à enlever une vie. Comment lui inculper ça ? Je ne veux pas faire de lui un monstre. De toute manière, c’est trop tard. Il part aujourd’hui. Aujourd’hui. Une larme roule sur ma joue. Il faut que j’accepte l’idée que je ne reverrais probablement jamais mon meilleur ami. J’avance dans les rues malgré l’air frais, des gens s’approchent pour me dévisage, comme pour être sûr qu’il s’agit de moi, cette ancienne gagnante. Ça m’étouffe. Je me fraie un chemin entre eux, mais j’attire encore plus l’attention. Alors je me mets à courir, comme dans mon cauchemar, jusqu’à en perdre souffle. J’arrive enfin devant le bâtiment du Capitole abritant les tributs, et je me faufile rapidement à l’intérieur de l’ascenseur pour remonter à mon étage. Il va falloir t’y faire, Alexiane. C’est aujourd’hui que cela se termine. Sauf que je ne veux pas que cela se termine. Je ne veux pas perdre mon ami. Peu-à-peu, une lumière se dessine dans le ciel, signifiant que le soleil va bientôt se lever. L’étage est désert, et je file jusqu’à la chambre de Phoenix. Je n’aurai jamais pensé lui demander conseils. Pourtant, j’ai besoin de lui. Pour qu’il me donne des conseils qui seraient utiles à la survie d’Ezea. Des conseils que je n’ai pas su lui donner. Je toque, une fois, deux fois, trois fois avant de me décider à ouvrir la porte. La chambre est désespérément vide. Il est déjà parti avec Viha. C’est imminent. Je cours jusqu’à ma chambre, attrape une photo située sur ma table de nuit avant de repartir en direction de celle d’Ezea. Son objet personnel, j’avais totalement oublié. Encore une preuve que je suis loin d’être un mentor expérimentée. Je reste quelques instants devant sa porte, hésitante. Si ça se trouve, il est également parti avec Phoenix. Finalement, je frappe quelques coups. « C’est Alex. » dis-je à travers la porte, comme pour m’assurer qu’il m’ouvre. |
|