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| Tonight, we are young | Fazrael | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Tonight, we are young | Fazrael Mer 18 Juil - 15:58 | |
| En tant que fille qui se respecte, je me dois d’être sensationnelle, quand je vais à une fête. Je sais que je vais finir par ressembler à un panda, que mes vêtements sentiront la transpiration, malgré l’anti sudorifique. Je sais que ces mêmes vêtements seront tachés de punch, de nourriture, de vomi, même. Par chance que la vodka soit transparente, sinon j’en aurais partout. J’enfile une robe dorée scintillante. Si j’étais pendue par les pieds au-dessus de la piste de dance ( ce qui ne risque pas d’arriver, je l’espère ) on pourrait me confondre avec une boule disco. Je tourne devant le grand miroir qui occupe un pan de mur de ma chambre à coucher. Je ne me trouve pas particulièrement sexy, mais c’est de l’esprit que la sexiness vient, on le pense, on l’est. J’offre un regard aguicheur à mon reflet qui me répond du même geste. Évidemment. Sans mascara, ni traceur, je suis plutôt banal. Mes yeux sont d’un bleu morne, comme ils l’ont toujours été, je soupire. Il faut vraiment que je me maquille, sinon je vais sombrer dans la dépression juste à me regarder.
Je prends la clope fumante sur ma table de chevet et tire une bouffée, retenant la fumée dans mes poumons quelques secondes avant d’expirer. J’ai entendu dire qu’avant, avant les jours sombres, fumer pouvait tuer. Ça donnait le cancer. Une autre de ces maladies que des gens comme mon grand-père ont réussi à éradiquer. Si ce n’est que mon grand-père donne plutôt dans l’augmentation mammaire que dans la recherche contre les infections. Je tire une autre bouffée, que c’est bon. Je suis assise sur mon lit, qui trône au milieu de la pièce, dans toute sa splendeur. Un des murs de ma chambre est un grand miroir. Un autre, une grande fenêtre, dont les rideaux sont souvent fermés. Le troisième mur est couverts de plantes qui montent jusqu’au plafond. J’ai toujours eu la main verte et ce que je fais pousser survit toujours. On peut dire que je fais de mes plantations mon gagne-pain, en attendant que je me mette à travailler, ce qui n’arrivera jamais.
Je sors ma trousse de maquillage et m’installe devant le miroir. Fond de teint, pour cacher les imperfections que je n’ai pas. S’il y a une chose que j’adore chez moi, c’est bien ma peau, naturellement sans défaut. Pas comme ces gens qui ont des chirurgies. Tout le monde en fait. Mes parents sont bien trop coincés, pas de modifications avant dix-sept ans, pourtant, tout le monde au Capitole s’est fait changer telle ou telle chose dans son physique pour avoir l’air plus classe. Bref, ombre à paupières foncée pour un regard charbonneux. Traceur, mascara… Du blush pour me donner des couleurs et du gloss, parce que les hommes aiment les filles ayant les lèvres pulpeuses. J’enfile mes talons hauts et sors, ma veste sur l’épaule, parce qu’il e fait pas toujours chaud au Capitole. La nuit est déjà tombée, mais ça ne paraît pas, avec toutes les lumières irradiant des habitations et des édifices. Le seul indice étant la Lune qu’on peut voir à travers les nuages.
Je hèle un taxi qui s’arrête pour me laisser monter. Je regarde la carte d’invitation pour me rappeler l’adresse de la fête. Je n’ai pas une mémoire d’éléphant et ce serait trop me demander de retenir l’adresse de toutes les fêtes. « 1206, Chemin Magnolia » Pas de s’il-vous-plaît ou de merci. Les politesses d’usage, ce n’est pas mon genre. Je trépigne déjà d’excitation à l’idée de m’éclater, comme presque tous les soirs. Je ne me lasserai jamais de faire la fête, je suis née pour ça. Mon regard se perd dans les bâtiments du capitole qui défilent devant mes yeux. Tous si extravagants, comme les gens qui y vivent, comme moi. Pouvais-je rêver naître dans un endroit aussi magnifique qu’ici? J’ai tout ce dont je peux même rêver et plus encore, de la nourriture, des vêtements, des accessoires, de l’argent, de l’alcool. Je tente de m’imaginer dans un des districts, à vivre dans la famine et dans la misère et à craindre d’être tirée au sort pour les jeux. C’est tout simplement inconcevable. Tous ces gens, ils doivent avoir fait quelque chose de mal dans une autre vie pour atterrir là-bas. Quant à moi j’ai été un ange et ai mérité de vivre dans la luxure.
Le taxi s’arrête et je me demande si on est déjà arrivés. Il me semble que je suis dans cette voiture depuis à peine cinq minutes. J’aurais pu y aller à pied, mais j’ai du fric, pourquoi marcher trois kilomètres et se fatiguer quand on peut prendre le taxi. Je sors quelques billets de mon décolleté, un endroit étonnamment sûr pour garder son argent, et les donne au conducteur. Je pars vers l’entrée en lui lançant un de ces regards dont j’ai le secret. Je trottine jusqu’au proche, la musique envahissant déjà mes tympans. Mon rythme cardiaque augmente à cause de l’excitation, mais mes talons hauts me font souffrir et ça me distrait. Je ne suis pas très grande, même pas cinq pieds et les escarpins sont indispensables pour ne pas avoir l’air naine. J’ai quasiment la taille d’un farfadet. Il faut souffrir pour être grande, mais la douleur ce n’est pas pour moi. J’enlève mes talons et les laisse à l’entrée. Il n’y a bien que moi pour aller à une fête pieds nus. Au moins, je ne salirai pas les tapis. Aussitôt entrée, l’ambiance me submerge. Une foule de gens comme moi, qui aiment s’amuser, peu importe ce que ça leur coûte. La migraine, les haut-le-cœur…
Je sors un joint de mon décolleté et l’allume avec le briquet qui se trouvait lui aussi dans mon décolleté. Ma première destination, le bar. Je file quelques billets au serveur en échange d’une bouteille de vodka à laquelle je bois au goulot. Je me mêle à la foule et commence à me trémousser au rythme de la musique électro. Les Hunger Games ont commencé il y a peu et ça me rend encore de meilleure humeur, je sais que dès que je rentrerai chez moi, je m’installerai devant la télé et je regarderai les tributs s’entretuer. Je sais aussi que la plupart des gens qui fêtent ici, sont comme moi et qu’ils raffolent de ce spectacle. C’est une des choses qui nous rapprochent, entre débauchés. À part le fait d’être débauchés. Je prends quelques gorgées de ma bouteille, l’alcool descend mon œsophage en brûlant tout sur son passage. Je savoure la chaleur qui se répand dans mon estomac en souriant. Entre deux gorgées et deux autres pas de danse, je tire une bouffée de mon joint. Le monde commence à tanguer et les lumières sont plus brillantes. J’ai envie de danser et je suis heureuse. C’est ça le bonheur pour moi, ça peut paraître ridicule et artificiel, mais c’est comme ça que je veux vivre.
Je saute tellement haut, enfin, j’en ai l’impression, qu’un mec me prend dans ses bras et me soulève au-dessus des gens qui commencent à me porter. Je me sens si puissante, dominant la foule. J’éclate de rire. Me faisant bercer par les vagues de mains dans mon dos j’observe les fêtards qui dansent, un verre, une bouteille ou une clope à la main. Je crois apercevoir un visage que je connais, celui d’Azrael, un de mes camarades de débauche. Une vraie bête. Je bats des jambes, frappe probablement quelqu’un au visage, pour qu’on me descende et je tombe au sol, sur le ventre. J’éclate de rire à en avoir mal aux côtes. Je me faufile à travers les gens pour rejoindre Azra, qui ne semble pas m’avoir remarquée. Je pourrais lui faire une surprise. Je le prends par derrière, lui mettant une main sur les yeux et de l’autre je lui fous le goulot de ma bouteille entamée dans la bouche. « Devine qui est là » je lance, en riant. Ma voix fluette serait reconnaissable entre toutes et ma petite main n’est pas assez grande pour couvrir ses deux yeux.
Je verse de la vodka dans sa bouche avant de le retourner. « Hehey… mon pote » je marmonne en riant. Je reprends ma bouteille et bois encore, renversant du liquide dans mon cou, qui coule jusqu’à mon décolleté, me servant de sac à main ce soir. |
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| Sujet: Re: Tonight, we are young | Fazrael Mar 24 Juil - 12:40 | |
| Vous avez déjà aussi senti cette putain de sensation? Cette putain de sensation de bien être, comme si toutes les choses négatives et dégueulasses qui coulent dans vos veines, qui vous empoisonnent, qui vous dévorent lentement morceau par morceau s'effacent brutalement, laissant place à un état bizarre, entre deux, à peine lucide et pourtant plus détendu que jamais? Moi, oui. Comme toutes les fois où je me suis défoncé. C'est facile, d'être assez drogué et d'avoir assez bu pour se foutre de tout ce qui vous arrive. Tu prends une seringue, tu la bourres avec tout ce que tu trouves, tu cherches une veine dans ton poignet et tu enfonces l'aiguille. Tu appuies et c'est terminé, t'es déjà au septième ciel alors que ton corps pourri et dégueulasse continue de se traîner. Il n'y a rien de plus simple, de plus accessible pour se mettre à oublier. Et c'est exactement ce que j'ai besoin de faire. J'aimerais dire que c'est pour expier mes péchés, pour arrêter de penser aux filles que j'ai violées, mais non. Il faudrait que j'aie des regrets pour ça. Non, franchement, je m'en bats les couilles. J'ai envie d'oublier le fait que la seule personne que je considère comme un ami est en train de se les geler dans une Arène polaire, et que même si il est un Carrière et qu'il a eu droit à mes conseils pendant la préparation, il peut sûrement crever à n'importe quel moment. Peut-être qu'il est même déjà dans un cercueil en bois, direction le district deux, pendant que je suis en train de me décrasser. Peut-être. Ou peut-être pas. Peut-être qu'il a déjà du sang sur les mains et qu'il aura aimé ça. Si ça se trouve, il est déjà totalement accro à ça. A pouvoir décider de la vie et de la mort de quelqu'un. Et je ne pourrais que le comprendre. C'est trop jouissif pour ne pas le détraquer.
Cette idée m'arrache un sourire. Si il arrive à revenir, il comprendra à quel point on devient fou. A quel point on a envie de voir le monde nous baiser les pieds. A quel point on veut redevenir un Dieu, à quel point on peut arriver à tuer sans pitié. Et ce en dehors de l'Arène. Sans mon statut privilégié de gagnant, je serais déjà mort, puni pour avoir tué. J'arriverai presque à me souvenir de l'odeur du sang, quand j'ai tranché les veines de ma petite victime. Heureusement que Hunter, ce pacificateur aussi malsain que j'étais un petit merdeux, m'a aidé à nettoyer tout ça.
Je sors de ma léthargie lorsque le taxi s'arrête devant une demeure énorme. Je sors du véhicule, les poches pleines à craquer de drogues et de pilules, et je fourre deux ou trois cachets dans ma bouche, que j'avale à sec, avant d'entrer dans la maison. La musique me défonce les oreilles au moment même où je pose un pied à l'intérieur de la propriété. On me fourre une bouteille de whisky entre les bras, j'arrache le goulot et liquide un tiers du contenu cul-sec. J'ai la gorge en feu, j'ai les yeux qui pleurent, mais putain, je me sens bien. Je me glisse dans la foule de gens qui dansent, je me colle à la première pute que je vois, qui s'accroche à mon cou désespérement. Mes mains glissent sur son corps alors que ma bouche cherche la sienne. On danse, on se mord, on partage une pilule, puis une autre, puis une autre, avant que le flot de danseurs ne l'arrache à mon étreinte, et qu'elle finisse par disparaître. Encore une salope que je ne reverrais plus. J'avale une gorgée. Je danse avec une autre. Une nouvelle gorgée. Je trouve un vieux joint dégueulasse dans ma poche, que j'allume maladroitement, lorsque qu'une main minuscule se met à couvrir mes yeux. « Devine qui est là ? » Fae. Pas difficile de le deviner. Qui prendrait le risque de faire ça? Et puis cette voix.. Je la reconnaîtrai entre milles. Elle verse un truc dans ma bouche, de la vodka sans doute, avant de me faire retourner. « Hehey… mon pote » Elle est tout aussi défoncée que moi. Elle asperge sa belle robe et son décolleté trop plongeant quand elle essaye de boire un coup.
« J'en connais une qui n'a pas les idées très claires. » je fais, la voix enrouée et la gorge détruite par l'alcool. Je récupère une goutte de vodka, tombée entre ses seins, du bout des doigts, et la laisse tomber sur ma langue. Je tire sur mon joint. Je ne veux pas parler. Je veux me défoncer la gueule, je veux baiser comme j'ai jamais baisé, je ne veux plus penser à l'Arène et à mon rôle de mentor, je veux que tout s'arrête et que ma vie de défoncé continue jusqu'à ma mort. Je darde un regard moqueur sur Fae, avant de lui ouvrir la bouche et de déposer une pilule sur la langue. « Tu m'en diras des nouvelles. » Je me colle contre elle, bercé par les vagues de la musique. Le rythme de cette dernière correspond aux battements de mon coeur. Alleluia. J'arrive à fixer les pupilles de Fae malgré les lumières qui passent dans tous les sens. Pupilles dilatées. Je ricane. Peut-être même qu'elle était comme ça avant même que je lui fourre un cachet. J'avale une gorgée de whisky, et constate que ma bouteille est terminée. Je la balance dans le flot de danseurs, entendant deux ou trois connards et putes se plaindre. Je leur lance un regard froid et cruel, et malgré la dose d'alcool et d'autres jolies petites substances hallucinogènes qu'ils ont du ingurgiter, ils ont l'intelligence de ne rien ajouter et de s'éloigner. Je laisse mon regard revenir vers Fae. Est-ce qu'on a déjà baisé ? Sûrement. Peut-être même pas qu'une fois, mais j'arrive même pas à m'en rappeler. « T'as pas un meilleur joint? Celui-là est dégueulasse. Je vais gerber si je le termine. » Je le laisse tomber par terre. De toute façon, il y aura bien un crevard pour le récupérer. Les gens sont des vrais petits couillons quand on parle de joints. A croire qu'ils n'ont jamais rien goûté de plus fort.
Quand on est habitué à ce genre de conneries, on en veut toujours plus. Pas en quantité. On veut quelque chose de puissant, quelque chose qui permettrait de se prendre la gueule de bois, de se prendre le pire mal de tête possible. C'est comme ça que je suis passé du thé à la bière, de la bière au vin et du vin au whisky et à la vodka. C'est comme ça que je suis passé d'une clope à un joint, d'un joint à un ligne de coke, d'une ligne de coke à une seringue remplie de détergent. Et plus le temps passe, plus je m'habitue à des doses qui tueraient un gamin, plus je m'habitue à des substances que des petites connes utilisent pour nettoyer leurs chiottes. Qui sait, dans un mois, je serais peut-être à me sniffer du carrelage en poudre. Ou à bouffer les pissenlits par la racine. J'en sais rien et c'est peut-être mieux.
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| Sujet: Re: Tonight, we are young | Fazrael Jeu 26 Juil - 16:08 | |
| Je sais qu’il sait que c’est moi. Je ne suis pas une autre de ces putes contre lesquelles il est toujours collé. Dansant, presque emboités l’un dans l’autre, sensuellement. Je ne suis pas bien différente, je suis toujours avec un mec différent. C’est peut-être le même, parfois, mais je ne me souviens pas. Je n’ai jamais été la fille à la mémoire d’éléphant qui se souvient de tous les visages. Depuis que je me gave de pilules et étanche ma soif à la vodka, j’ai beaucoup plus de blancs de mémoire, mais j’aime ça. Cette sensation de se rappeler quelque chose, d’avoir ce mot sur le bout de la langue, j’adore. Comme si quelque chose est à ma portée et que je suis à un doigt de l’atteindre, c’est jouissif. Je fronce les sourcils, amusée. Il y a des choses à quoi je pense qui me donnent envie d’éclater de rire sans raison. Peut-être bien que je suis devenue folle, où c’est seulement cette fête. Je souris, mais je doute que quelqu’un l’aperçoive, il fait noir, la musique est forte et tout le monde danse, concentré par son partenaire. Personne n’a rien à foutre de moi, à part peut-être Azrael. Mais peut-être que je ne suis pour lui qu’une autre de ces putes trop collantes qu’il se tape pour un soir.
Je bouge la tête au rythme de la musique, envie de danser, les mains sur les épaules d’Azrael, même s’il est plus grand. Je me sens comme une fillette sans défense du haut de mes moins de cinq pieds dans cette foule. Mais je suis loin d’être une fillette sans défense. Ma robe me colle sur le corps, trempée de vodka, c’est pas si mal, c’est mieux qu’être poisseuse de vomi. «J'en connais une qui n'a pas les idées très claires.» Qui ça? Moi? Mais voyons, je suis plus sobre que jamais et je suis la lucidité même. Je lui souris. J’en connais plus qu’un qui n’en sont pas à leur premier verre ce soir. Il plonge son doigt dans mon décolleté et je le suis du regard, croyant qu’il va probablement prendre un des joints et le briquet que j’y cache souvent. Mais il prend une goutte d’alcool du bout de son doigt et la pose sur sa langue, cette langue avec laquelle la mienne a souvent dansé. C’est un des rares hommes avec qui je me rappelle clairement avoir couché. Mes autres nuits me reviennent en tête contre un ramassis de corps entremêlés et de cris de jouissance vagues. Tandis que lui, ça paraît qu’il fait ça souvent, il est habile. Ses mains le sont aussi. Je souris à cette pensée, mon regard perdu dans la foule. Azrael pose quelque chose sur ma langue et je suppose que c’est une pilule, je ne sais pas de quoi. De l’ecstasy probablement, je m’en fous. Je prends une gorgée de vodka, un filet de liquide me coule sur le menton. Je ne suis pas très habile.
« Tu m’en diras des nouvelles. » Tu parles, il croit que j’aurai assez de souvenirs de cette soirée pour lui reparler de la qualité de ses comprimés. Il se colle contre moi et se met à danser. Un volcan gronde en moi, j’ai envie qu’il se colle plus. Je me doute qu’Azrael me ferait cet effet si j’étais à jeun, mais je ne le suis pas et c’est maintenant que ça se passe. Je suis dos à lui et j’envoie mes bras vers l’arrière autour de son cou en ondulant dans l’obscurité. Je voudrais que la nuit dure toute la journée et que ma vie ne soit qu’une chaîne sans fin de nuits débauchées comme celle-ci. Jusqu’au jour où on m’aura vendu une saloperie coupée avec de la mort-aux-rats et que je meurs heureuse comme jamais et complètement défoncée. Je parie que c’est aussi comme ça qu’Azrael voit sa mort. Il n’y a pas d’autre alternative. Sur ma pierre tombale, il sera écrit « fuck (you) death is an endless party ». Je me retourne vers lui, il me fixe, il a l’air absent, mais il s’amuse au moins. Ça me fait sourire. J’ai envie de sourire jusqu’à me déchirer les commissures des lèvres.
Azrael lance sa bouteille vide dans la foule et j’éclate de rire, il y a bien que lui pour faire ce genre de choses. Je jette un regard à ma propre bouteille, presque vide elle aussi, au bout de mon bras. Je porte le goulot à mes lèvres et la vide jusqu’à la dernière goutte, la laissant tomber sur le sol. La vodka me brûle la gorge déjà irritée. C’est une sensation que j’adore. J’ai l’impression qu’il y a une éruption volcanique dans mon estomac. Une deuxième éruption volcanique. Je fixe les lèvres d’Azrael, qui s’ouvrent de temps en temps pour prendre une bouffée d’un joint qui a vraiment l’air d’une qualité de merde. Quelques fois pour laisser sortir un nuage de fumée dont je respire les effluves. « T’as pas un meilleur joint? Celui-là est dégueulasse. Je vais gerber si je le termine. ». Je plonge ma main dans mon décolleté, sort un joint, humide de vodka. Je me doute qu’il va être allumable. Ça m’arrive souvent d’en gaspiller comme ça, ils deviennent tous trempés et ne sont plus fumables. Du vrai gaspillage.
« cent pour cent organique, ose pas me dire qu’il est pas bon, j’ai la main verte » Je lui souris et sors un briquet de mon décolleté, qui joue le rôle de sac à main. Je lui tends les deux objets. Ce joint, il vient directement de mon mur de plantes. Je pourrais cultiver des fines herbes, des tomates peut-être, c’est bon pour la santé. Mais le hydroponique, ça rapporte bien plus et pour une fille qui ne travaille pas, c’est essentiel. Je sors un autre joint et lui pique le briquet des mains. Je partage d’habitude, vu ma constitution assez frêle, mais je sais qu’Azrael est capable d’en prendre et que c’est de la petite bière de le finir tout seul. Celui-là, il était plus profond, il est plus sec. Je l’allume et tire une bouffée. M’éloignant de lui, je me dirige vers la sortie. On crève ici et j’ai besoin de prendre l’air. Je souffle ma fumée dans le visage d’inconnus en passant. Ça va les décoincer. C’est ça le problème avec ce genre de fêtes. Il y a les dévergondés, moi, et il y a l’élite qui vient ici pour prendre un verre et manger et discuter de trucs politiques. Si je ne voulais pas les voir, j’aurais du dire adieu au luxe de cette demeure. Je suppose qu’Azrael va me suivre, ou qu’il va se trouver une autre salope à embrasser et à coller.
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| Sujet: Re: Tonight, we are young | Fazrael Dim 14 Oct - 17:30 | |
| « Cent pour cent organique, ose pas me dire qu’il est pas bon, j’ai la main verte. » Fae a la main verte. Sans doute pour ça qu'elle est aussi douée avec ses mains. Ouais, sans doute. Ses jolis petites mains, qui me font frissonner quand elle les passe sur mon torse avant qu'on baise. Elles sont toujours froides, toujours glacées, attendant d'être réchauffées par n'importe quel moyen. J'allume le joint, les doigts tremblants, essayant d'éviter de chopper la gaule en me rappelant de nos parties de baise. Ca me manque un peu, j'crois. Peut-être. Comme quoi, même une pute à cent mille balles ne vaut pas une vieille amie prête à ouvrir les cuisses pour un oui ou pour un non. Je tire un coup sur mon morceau de paradis. Nickel. Il est nickel. Corsé, sec, puissant, assez puissant pour me faire oublier mon propre corps. Je me sens comme un putain d'oiseau, du genre à voler au dessus de la tête des gens et à leur chier dessus. Intouchable, on va dire. Peut-être que dans une autre vie, j'étais une mouette et que mon kiff c'était de larguer mes munitions sur le crâne des gens. Ouais, sûrement, ou bien j'étais une espèce de taupe. Pour défoncer les jardins et parce que j'aime bien l'herbe. Je sens une main contre mes fesses, ce qui me fait sortir de mes pensées. Je tourne la tête à droite à gauche. Il fait chaud d'un seul coup, putain. Fae a disparu de la circulation. Elle doit être en train de se faire prendre par un mec qu'elle aura rencontrer il y a deux heures. La coquine... Faire ça sans moi, bah voyons! Moi qui pensais qu'elle préférait baiser avec moi qu'avec des idiots inexpérimentés... Nan, en fait je raconte de la merde.
Je m'extirpe de la foule tant bien que mal, éclatant la bouteille en verre que j'ai balancé quelques instants plus tôt. Mes chaussures sont défoncés et quelqu'un m'a vomi dessus. Génial. J'attrape une bouteille d'alcool chez un mec totalement stone et je bois une grande rasade. Ca doit être du whisky, ou de l'antiseptique, de toute façon, au point où j'en suis, je serais prêt à avaler de l'eau de Cologne. Je perds mon joint dans la foule, peut-être au moment où je vois une salope s'approcher de moi et plaquer ses seins contre moi, ma main fichée sur mon entrejambe. Ce contact suffit à me donner la gaule et me défaire de ladite salope est difficile, mais j'y arrive laborieusement. Mon objectif, mon putain d'objectif, c'est retrouver Fae, l'arracher aux mains d'un connard précoce et nous payer du bon temps à tous les deux. Si j'arrive à sortir dehors. Finalement, je réussis à me poser sur la terrasse, indifférent aux petits merdeux avec leurs balais dans le cul qui me regardent comme si j'étais un moucheron à écraser. J'ai gagné les Jeux, putain de merde, je les ai gagné, et des petits bourges comme eux pensent être au dessus de moi? J'ai gagné les Jeux, j'ai tué, je n'ai plus peur de rien parce que j'ai le pouvoir de vie ou de mort sur eux. Mais ces aristocrates s'en foutent. Qu'ils se fassent enculer. J'ai autre chose à foutre que de me préoccuper de l'avis de péteux.
Je traverse le jardin, constatant que je suis pieds nus. Tant pis. Ca me fera un contact avec l'herbe, à défaut d'avoir encore mon joint. Bah, Fae doit bien en avoir dans son soutif magique là. Elle en sort bien de l'argent, un lapin, de la picole et des clopes... Ouais, peut-être pas un lapin. Vu ses petits seins, ça serait plutôt un poussin. Ses petits seins...
Je vagabonde encore un peu, sourd à la musique qui crie encore plus dehors qu'à l'intérieur du bâtiment. Allez, où est-ce que tu te caches Fae? Je marche, je marche, je tombe une fois ou deux mais je me relève. Ce soir, j'ai envie de me faire plaisir, dans tous les sens du terme, et puis merde à ceux que ça fait chier. Je finis par retrouver ma chère et tendre amie après avoir fait six fois le tour de la propriété. Elle est en train de terminer son joint, peut-être même son deuxième, quand je l'accoste. « Salut, charmante demoiselle. On baise? J'ai la gaule. » je dis sans préambule. Les mots sortent de ma bouche sans passer par mon cerveau. Ils passent seulement par ma bite. J'ai aucune idée de si c'est une bonne chance, mais au moins on ne peut pas me reprocher de ne pas être franc. Je veux baiser, point barre. Je veux baiser, me calmer, me faire plaisir, zapper tout le reste, être uniquement bien, ne pas avoir à me concentrer sur autre chose. Je veux ça. C'est tout ce que je veux.
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