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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| Ҩ KABINN. The last thing I want to do is to hurt you. But it's still on the list. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Ҩ KABINN. The last thing I want to do is to hurt you. But it's still on the list. Dim 17 Juin - 0:03 | |
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The last thing I want to do is to hurt you. But it's still on the list.
Douze ans… c’était l’âge bête ça, non ? Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y avait une grande différence entre l’âge intellectuel de Skann à cette période-là et celui qu’il avait maintenant, mais tout de même... il fallait bien reconnaitre que ce garçon n’était pas des plus futés. Son passe-temps favori était bien évidement, de faire chier les gens. Lui et Silka, ils étaient comme deux aimants toujours fourgués dans des histoires insupportables, et celle qui s’en prenait le plus plein la figure, c’était Avalon.
« Skann… QU’EST-CE QUE TU FOUS ENCORE ? Descend du toit, putain ! Il va s’écrouler ! » Un léger rire cristallin retentit en résonnant contre le vent d’été. C’était le mien, ce rire ; ce rire d’être attardé que tout le monde au district 09 connaissait. Je n’arrivais pas à rester plus de trois secondes sans faire de conneries, et l’idée de monter sur le toit de Silka m’avait semblé plutôt amusante. Avant que je découvre qu’il n’était pas des plus stables, et qu’une dizaine de trous s’étaient déjà formés dans la taule fragile. Je voyais mon amie, en bas, gesticuler en hurlant, et en tapant du pied. Bon, elle n’était pas d’humeur aujourd’hui, et je la connaissais assez pour savoir qu’une contrariété pouvait lui faire péter un câble en moins de dix secondes. Je savais que si je n’obéissais pas à ses ordres maintenant, elle irait probablement voler une perceuse et faire des trous gigantesques dans mon propre toit. A moins que je ne l’oblige à venir me rejoindre ? Après tout, c’était à mon tour de lancer les gages. « SKA ? » Je la regardai en agitant les bras pour garder l’équilibre malgré les rafales de vent qui menaçaient de me faire tomber, et je criai par-dessus le bruit pour qu’elle m’entende ; « SKA VIENS ME REJOINDRE ALLEZ, CAP ? » Oui, elle bouillonnait. Ses petits poings de gamine trop frêle se refermèrent avec rage, et elle s’accrocha aux fenêtres et aux murs bétonnés de sa misérable maison pour me rejoindre. Cette fille n’avait peur de rien. Je la connaissais depuis toujours, et des conneries… qu’est-ce qu’on avait pu en faire ! Des milliards ! On se lançait des paris débiles, de pire en pire, mais aucun de nous deux n’avait encore décidé si ces défis étaient mieux à faire ou à regarder. Tout ce que je savais, moi, c’était que je ne pourrais plus jamais me passer de cette vie-là, de cette adrénaline qu’elle me procurait à chaque fois qu’elle me provoquait.
Silka s’avança vers moi, en faisant attention où elle mettait les pieds. « T’es un crétin ! » Avant que j’ai eu le temps de comprendre ce qu’il m’arrivait, sa main se referma sur ma joue avec une violence inhabituelle. Ce n’était pas la première fois qu’elle me frappait, vu qu’elle était violente, excessive et impulsive, mais en général, je comprenais pourquoi. « Quand je dis « tu descends du toit tout de suite », tu t’exécutes ok ? même si je dois venir te chercher pour ça et te pousser vers le bas avec des coups de pieds dans les fesses ! » Beaucoup de personnes, dont nos propres parents, pensaient qu’il était certain qu’on se marierait plus tard, elle et moi. Mais avec une femme comme Silka, c’était sûr que je deviendrai un homme battu ! Vu comment elle me traitait à douze ans, alors que j’étais son meilleur ami voire même son seul ami… Elle m’attrapa l’oreille avec ses doigts et me traina sans rien dire. J’étouffai un cri de douleur, mais je la suivis sans rien dire, redoutant une de ces nouvelles crises de colères.
Une fois nos pieds posés sur la terre ferme, elle me regarda avec désespoir. « T’es vraiment chiant quand tu t’y mets. J’ai des milliards de trucs à faire aujourd’hui, Jules ne va pas bien, j’ai pas vraiment besoin que tu traines ici aujourd’hui, maman va encore crier, tu la connais… » Quelque chose se brisa en moi, comme à chaque fois que je voyais cette déception dans les yeux de mon amie. Bien sûr, je comprenais… j’étais simplement, pour la famille Sevens, un ami débile qui n’emmenait que des emmerdes. Pourtant, un sourire compatissant s’étala sur mon visage. Je ne voulais pas qu’elle sache que j’étais blessé, mais à la façon où elle prit mes mains par la suite pour les serrer très fort, je devinai qu’elle l’avait compris toute seule. « Désolée, mais c’est ma petite sœur, elle est malade, je dois prendre soin d’elle… on jouera demain, d’accord ? » Mes yeux retrouvèrent tout leur éclat lorsqu’elle posa un baiser sur ma joue. Elle était toujours là quand moi je n’allais pas bien, je pouvais faire un effort pour une journée et lui éviter des ennuis supplémentaires n’est-ce pas ? « D’accord... Je vais m’ennuyer sans toi. A demain. », dis-je d’une petite voix d’enfant. Silka sourit à son tour, et me balança un violent coup de coude dans les côtes. « T’ennuyer ? Tu rêves, je t’ai prévu un super gage ! Devine sur qui, allez. » Oh non… si elle était aussi fière d’elle, ça ne pouvait concerner que trois personnes. Avalon la sauvageonne, Kathleen la vermine ou Nolan l’âne. (oui, nous avions pour habitude de donner des surnoms débiles à toutes nos victimes.) Je roulai des yeux en soufflant. Je faisais genre elle m’exaspérait, mais au fond, j’avais super hâte d’entendre ce qu’elle me réservait. Pour rigoler, je lançai ; « Quoi ? Tu veux que je te ramène une mèche de cheveux d’Avalanche ? » Elle explosa de rire entre ses mains, et je dû me retenir pour ne pas rire avec elle. « Non, pas vraiment mais c’est une bonne idée ! Bon allez, va trouver Avalon, ramène moi une mèche de ses cheveux et invente un truc méchant à faire ! je veux des preuves, oublie pas ! » BLING ! Si j’avais été dans une BD, on aurait pu voir une lampe s’allumer en génie au-dessus de ma tête. Je venais d’avoir une idée de folie. « Oh ! Mieux, je vais la voir, je la harcèle jusqu’à ce soir, histoire de faire passer le temps, j’invente pleins de trucs affreux, et je te rapporte le plus de preuves possibles! dis-je en frétillant d’impatience. Et ensuite demain, je te choisirais une victime ok ? On fait un concours ? mais pas de mensonges, on ne raconte que la vérité. Cap ? » Elle accepta, heureuse, je déposai un bisou sur sa joue à mon tour, et je partis en courant, oubliant soudainement toutes les peines d’avant.
Je ne vous explique même pas comment j’ai dû tourner en rond pendant plus d’une heure pour trouver ma cible. Elle n’était pas chez elle, ni chez Kathleen, ni chez aucune autre de ses copines étranges ; j’avais cherché au marché, sur la place publique, et maintenant, j’avais mal aux jambes. Vu la tête qu’avait fait Rumer, lorsque j’avais ouvert la porte des Sweenage, j’avais deviné rapidement qu’elle ne croyait pas à mon histoire de « j’ai perdu mon cours de français, je souhaiterais voir Avalon pour qu’elle me prête le sien ». Elle m’avait claqué violemment la porte à la figure, et maintenant, je cherchais simplement où aller. Près d’une heure c’était écoulé. Je décidai d’aller au lac, parce qu’en y réfléchissant mieux, je me souvenais l’avoir déjà vu ici plusieurs fois. Et… par miracle, elle y était. Je m’approchai doucement d’elle, sans aucun scrupule, à pas de loups. Elle était assise sur un banc, les bras entourant ses genoux, et comme d’habitude, elle avait l’air si seule. Parfois, je regrettais de ne pas pouvoir lire dans les pensées des gens, parce que je me disais que la tête d’Avalon était surement plaine de choses étranges. A quoi est-ce qu’elle pensait, là, perdue ? Peut-être à moi. Après tout, j’étais beau gosse et vu comment elle m’ignorait à l’école, je savais qu’elle le faisait exprès pour cacher son attirance pour moi.
Entre nous, je la trouvais sacrément belle. Pas aussi jolie que sa plus grande sœur (qui elle avait une vraie poitrine), mais elle était jolie quand même. En fait, les trois sœurs blondes étaient plutôt pas mal. L’avantage d’Ava, c’est qu’elle avait mon âge, et qu’elle semblait clairement attirée par moi (sur ce point, je ne pensais pas me tromper.) D’ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi elle refusait toujours de m’adresser la parole, ou encore pourquoi elle levait les yeux au ciel à chaque fois qu’elle me voyait. Ma mère m’avait dit, quelques semaines plus tôt, qu’une des vraies preuves d’amour était l’ignorance. Ça expliquait tout de suite pourquoi tant de filles m’ignoraient si souvent, à l’école. Je m’approchai un peu plus d’elle, en marchant doucement pour ne pas qu’elle m’entende ou qu’elle me voit. C’était plutôt difficile, parce que je n’étais pas le roi de la discrétion et qu’en plus de ça j’avais envie d’exploser de rire. Je remarquai qu’Avalon tenait des feuilles entre ses doigts. Elle lisait ? Oui…elle écrivait aussi, un stylo était posé sur son ventre. Écrire et lire… quels passes-temps étranges. Je détestais ça, non seulement parce que mon écriture était particulièrement illisible, mais aussi parce que vu mes capacités scolaires, je n’arrivais jamais à déchiffrer grand-chose.
J’étais maintenant à quelques centimètres d’elle. Je brandis mes ciseaux en avant, et tranchai une des mèches blondes et lisses d’Avalon en une demi-seconde. Victorieux, je mis les cheveux dans ma poche et hurlai en même temps « AVALOOOOOOOOON » C’était ridicule. En fait je n’avais strictement rien à dire à cette fille, parce qu’à chaque fois que j’essayais de lui adresser la parole, soit elle essayait de me cracher dessus, soit elle se mettait à pleurer. Ce jour-là, elle essaya un mélange des deux j’imagine, vu qu’elle se mit à baver en pleurant. Elle n’avait pas l’air content de me voir. Pourquoi ? C’était juste un jeu… rooh… si on pouvait même plus prélever les cheveux des autres. « Désolé, j’avais besoin de ton ADN pour essayer de fabriquer un clone », dis-je en évitant un de ses poing qu’elle tenta d’éclater sur ma pauvre figure innocente. J’avais entendu une histoire semblable de la bouche de mon père, comme quoi ils étaient désormais capable, à partir d’ongles ou de cheveux, de fabriquer des doubles humains. L’idée venait juste de me passer par la tête, et pour une fois j’étais content de ma répartie. Avalon s’enflamma dans un discours incompréhensible « ARRÊTE DE ME GÂCHER LA VIE ESPÈCE D’IDIOT ! IFDJSIOFHJ MARRE DE TOI FDJOK REND MOI MES CHEVEUX IDSJIDJ ! » Des claques par çi, par là… ‘oh ! Calme toi, andouille, c’était une blague !’ avais-je envie de lui hurler. En dernier recours, parce que je n’aimais pas rester sans rien faire (quitte à faire des trucs stupides) j’ai attrapé les feuilles encore posées sur le banc, et je les ai balancées dans l’eau boueuse. Elle a hurlé. Ce qu’elle avait écrit devait-être vachement important pour qu’elle se mette dans cet état-là. « Oh allez, déstresse… si c’était des lettres d’amour pour moi, tu peux toujours me les dire maintenant, en direct en plus ! » Un sourire débile de gamin fier de lui s’étala sur mon visage. Un peu plus que tous les autres types de mon âge, j’étais bête, et je n’avais clairement conscience d’aucun de mes actes. Avalon hurla encore deux trois trucs, comme quoi j’étais un malade mental sans vie, toujours fourré dans les affaires des autres etc, et avant que j’aie le temps de la rattraper pour continuer mes blagues, elle s’échappa en courant.
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| | | Kathleen S. Harper △ correspondances : 11512 △ points : 1 △ multicomptes : ◭ silver & asha △ à Panem depuis le : 21/05/2011 △ humeur : ◭ lasse. △ âge du personnage : ◭ vingt-quatre ans.
| Sujet: Re: Ҩ KABINN. The last thing I want to do is to hurt you. But it's still on the list. Dim 1 Juil - 23:42 | |
| J'ai beau ne pas avoir cours aujourd'hui, je suis tout de réveillée assez tôt. Vu la luminosité au dehors, il doit être aux alentours de six heures du matin. Pas beaucoup plus en tout cas. Je regarde dans le lit se situant à côté du mien, pour y découvrir mon petit frère endormi. Je lâche un soupir exaspéré en entendant ses ronflements. Je me demande bien comment j'ai fait pour réussir à dormir avec un vacarme pareil. Je m'extirpe des draps sans faire de bruit, et me dirige vers la salle de bain en passant devant cet affreux chiot que Jer' avait ramassé. Il me grogne dessus. Saloperie. Une simple douche, un lavabo, et un vieux miroir crasseux. Bien entendu, l'eau chaude n'est même pas à envisager. Pas les moyens. De toute manière, vu le temps qu'il fait en ce moment, une douche froide est la meilleure des façons de démarrer la journée. Je ferme la porte avec le verrou, puis entame ma toilette. Pour économiser l'eau, je ne reste pas longtemps sous la douche. De plus, je commence à avoir les extrémités engourdies, à cause de la très basse température de l'eau. Je suis même frigorifiée. Je me sèche rapidement, avant d'enfiler des vêtements propres, fraîchement lavés par ma mère. La maison est toujours bien calme. Je crois que mon père est déjà parti travailler, et que ma mère est dans le jardin, en train de s'occuper de son potager. Je fonce à la cuisine, histoire d'avaler au moins un morceau de pain avant de partir. Je regarde dans les réserves, et je vois qu'il en reste tout juste assez pour une personne. Mon ventre se tord et crie famine, mais je ne veux pas prendre cette nourriture. Enfin si. J'en meurs d'envie même. Mais je ne peux pas le prendre. Je préfère le laisser à Jeremiah. J'irai à la Centrale chercher à manger après la chasse. Je termine de me préparer, en enfilant mes bottes, puis une veste et ma sacoche. Je suis sur le point de sortir quand on m'interpelle. « Minute jeune fille. » Je me retourne, un grand sourire accroché aux lèvres. Maman. Cette femme que j'aime plus que tout au monde. La plus merveilleuse, la plus gentille, la meilleure des mamans du monde. « Quoi ? » je lui demande innocemment. Je sais qu'elle ne veut pas que j'aille chasser. Surtout si j'y vais seule. Pourtant j'y suis parfois obligée. Papa ne rentre pas toujours avec de quoi nous nourrir, alors je prends parfois les choses en main, histoire d'apporter ma contribution. Pendant des années, mes parents m'ont nourrie et logée. Normal, me direz-vous. Mais je veux les aider. Mettre la main à la pâte comme on dit. « Je peux savoir où tu es partie comme ça ? » me demande-t-elle en fronçant les sourcils d'un air suspicieux. La réponse ne se fait pas attendre. « A ton avis ? Je vais rejoindre papa. » je lui annonce en haussant les épaules. J'adresse un franc sourire à ma mère qui lâche un soupir. « Évidemment. Suis-je bête ? Et surtout ne vous attirez pas d'ennuis ! » me répond-elle en se claquant la main sur le front dans un grand geste théâtral. Je prends un air que je voudrai innocent, et je lui dit avec ferveur ; « Tu nous connais. » lui dis-je, un immense sourire accroché sur mon visage, tandis que je la vois rouler des yeux en soupirant. « Justement. » soupire-t-elle en secouant la tête. Je lui tire la langue en souriant. Alors que je m'apprête à quitter la maison, je me stoppe soudainement. Je fais volte-face, puis je cours déposer un baiser sur sa joue, avant de finalement sortir. Je me dirige vers la forêt et je retrouve mon père en train de discuter avec d'autres chasseurs. Je me dirige vers lui, et l'enlace avant de me poster à ses côtés, prête à aller affronter les dangers de la forêt. On fait une fine équipe, tous les deux. Il me donne un morceau de pain, qu'il a visiblement gardé pour moi. Je le remercie en fourrant la nourriture dans ma bouche. Ca a au moins l'intérêt de calmer mon estomac grondant. Il me confie la responsabilité d'aller vérifier les collets, et de ramasser les proies. Je m'exécute immédiatement, même si je dois admettre que j'aurai nettement préféré l'accompagner dans une vraie chasse. Mais je sais qu'il compte sur moi. Cela me prend au moins deux bonnes heures, à vérifier chacun de nos pièges. Certains sont toujours intacts, d'autres nous ont gardés des surprises. C'est en tout, quatre lapins et trois écureuils que je ramène à mon père. On sans doute se garder un de chaque, et revendre les autres histoire de pouvoir varier un peu nos repas. Vers midi, nous repartons à la maison, en passant par la Centrale, où nous vendons nos prises à bon prix. Nous rentrons ensuite manger, tandis que je le bombardais de questions sur la manière dont il a pisté ce cerf, et que j'écoute ses réponses, toute émerveillée.
Après manger, je sors. On a prévu d'aller passer l'après-midi au lac, avec Billie, et on doit se retrouver là-bas. Je pars un peu en avance, mais qu'importe. Je prends mon temps, pour me rendre au lieu de 'rendez-vous', flânant un peu sur la route. Je suis presque arrivée, quand je croise la petite soeur de Billie, marchant d'un pas rapide et les larmes aux yeux. Je fronce les sourcils. Instinctivement, il n'y a qu'un seul nom qui me vient en tête, lorsque que je la vois dans un état pareil. « SKOPJE ! » je crie soudain en l'apercevant à peine quelque mètres plus loin, près du lac. « Je peux savoir ce que t'as encore fait à Avalon, espèce d'abruti ? » je lui demande sèchement, me retenant pour ne pas l'attraper par le col et le secouer comme un prunier. Bordel, mais c'est quoi son problème avec la plus jeune des Sweenage à cet énergumène ? Okay, Avalon et moi, on se parle pas plus que ça, mais il n'en reste pas moins que je l'aime bien. Et surtout, ce qui la touche, touche Billie, donc me touche également. Je ne peux pas rester de marbre face à la détresse de la pauvre fille. Surtout quand il s'agit de cet imbécile de Skann. Lui et sa copine Silka, ont le chic pour emmerder le monde à longueur de journée. Si on était tranquille plus de trois jours, on pouvait s'estimer heureux. Je lâche un soupir en me passant une main dans les cheveux. Je bouillonne intérieurement, j'ai envie de... Je sais pas, lui rendre la pareille, histoire qu'il paye, qu'il sache ce que ça fait d'être la victime dans l'histoire. Non, je n'ai aucun compte à régler avec ce garçon, je ne vois pas pourquoi on peut soudainement penser ça. Bon d'accord. Non pas que je sois particulièrement du genre à le laisser m'embêter... Mais je crois qu'il prend un malin plaisir à me voir sortir de mes gonds pour lui gueuler dessus. Seulement cette fois-ci, je vais essayer de ne pas lui faire ce plaisir. J'inspire un grand coup, histoire de me calmer. Malgré tout, je sais très bien que je vais finir par m'énerver sur lui. C'est inévitable. Genre, comme s'il a un super pouvoir pour rendre les gens complètement fous de rage. Enfin, tant qu'il s'en prend à moi, je peux à la rigueur me contrôler, mais dès qu'il s'agit de mes proches, il prend le risque de perdre sa tête dans un malencontreux accident. Accident avec lequel, je n'aurai bien entendu AUCUN lien. N'est-ce pas ? Tant qu'il ne s'en prend pas à mon frère, à Billie ou à Nolan, il a une chance de rester en un seul morceau. D'ailleurs, tout à fait entre nous, il peut s'estimer heureux qu'il y ait des témoins autour du lac, sans quoi je l'aurai certainement déjà noyé. Enfin, il se serait noyé par accident pour être tout à fait exacte. |
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| Sujet: Re: Ҩ KABINN. The last thing I want to do is to hurt you. But it's still on the list. Ven 20 Juil - 14:31 | |
| not my sister, you bitch !Je comptais bien profiter de cette belle journée qui se profilait à l'horizon. Je me lève aux aurores, comme souvent, pour découvrir le lit vide de Rumer tandis qu'Avalon dort encore à poings fermés. Je souris légèrement, passe devant ma sœur et tire le drap jusque sur ses épaules. Il ne fait pas particulièrement froid mais lorsqu'il s'agit de ma cadette, je suis toujours un peu trop préventive. Je pars m'enfermer dans la salle de bain et l'eau froide a au moins l'avantage de me sortir totalement de ma torpeur. Je ne prends même pas la peine de me sécher les cheveux, passe simplement mes doigts entre mes mèches blondes, et me dirige vers la cuisine. J'ouvre l'unique placard qui trône fièrement au-dessus de notre lavabo et me coupe une tranche de pain de la veille. Je ne me formalise pas du maigre déjeuner auquel je vais avoir droit et optimise en me disant que je n'aurai qu'à faire un détour vers la lisière de la forêt pour cueillir quelques fruits au sommet d'un arbre avant d'aller chercher Kathleen chez elle pour passer l'après-midi au lac. De plus, nous aurons certainement l'occasion de compenser le maigre repas de ce matin à midi puisque, comme les deux manteaux de chasse ne sont pas accrochés au porte-manteau, je sais que Rumer et Papa sont partis à la recherche d'un gibier. Ils n'auront certainement pas l'occasion d'aller vendre quoique ce soit à la Centrale et pour cause, quatre bouche à nourrir, on ne peut pas cracher sur les quelques prises qu'ils ramèneront. Je mordille dans mon pain et, une fois ma portion terminé, je me lève, enfile un pull par-dessus mon tee-shirt et quitte la maison dans le plus grand silence possible, pour ne pas réveiller Avalon. Je m'aventure jusqu'aux clôtures du District, celles que nous escaladons souvent avec Aiden et Kath pour aller chasser. Une activité où je suis loin d'exceller, pour mon plus grand malheur. Une honte, certainement, qu'une fille du Neuf ne connaisse pas au moins les rudiments de la chasse. Même à seulement treize ans. Je soupire brièvement et mon regard accroche quelques plantes comestibles qui poussent tout juste à la limite des barrières. Je jette un rapide coup d’œil aux alentours avant de sortir un couteau de ma poche – celui que j'ai piqué à Papa il y a déjà un mois sans qu'il ne s'en rende compte – et d'ôter les plantes et leurs racines de terre. Toute souriante, je fais demi-tour pour repartir à la maison alors que, au vu de l'emplacement du soleil, je devine qu'il est déjà dix heures passées.
Arrivée à la maison, je découvre Avalon assise sur l'une des quatre chaises entourant notre table, en train de dévorer sa propre tranche de pain, encore plus fine que la mienne. Je lui souris avant de me diriger aux fourneaux. Du haut de mes treize années, je cherche constamment à être utile à la maison. Je sais que je ne pourrai jamais rivaliser avec Rumer qui part aider Papa à la chasse, s'occupe de nous comme une vraie mère et s'active du mieux qu'elle peut pour tenir notre logis. Papa, de son côté, passe ses journées à travailler puis à partir chasser pour nous rapporter un dîner. Avalon a beau n'avoir qu'un an de moins que moi que je la considère pourtant comme étant trop jeune pour faire autre chose que de profiter de son enfance. Je crois que c'est une part de moi qui culpabilise de ne pas lui être d'aussi grand secours que Rumer, en tant que grande sœur. Je fais donc bouillir de l'eau et fais cuire les quelques plantes que j'ai pu ramassé. Mon père et ma sœur ainée choisissent ce moment pour rentrer à la maison, un lapin et deux écureuils chacun. Je souris et les applaudis, feignant l'admiration, ce qui semble amuser mon père qui dépose ses prises sur la table. Rumer en fait de même, sort son couteau et commence à ôter la peau aux pauvres bêtes qui n'ont pas pu lui échapper. Pendant ce temps, Avalon semble lire quelque chose, assise à la table, levant par intermittence les yeux vers nous, semblant attendre que nous lui demandions de l'aide. Je lui souris une nouvelle fois tout en terminant de préparer notre repas.
Lors du repas, Rumer et Papa discutent de la chasse et de l'emplacement des pièges qu'ils ont déplacé pendant la matinée. Pendant ce temps, Avalon et moi ne jetons quelques regards et sourires complices, dans le plus grand silence, tout en savourant chaque bouchée de notre déjeuner. Une fois terminé, je me lève de table et me propose pour laver la vaisselle puisque je ne suis pas censée retrouver Kathleen avant deux heures de l'après-midi. Mon père sourit, Rumer me remercie et Avalon hoche simplement la tête. En seulement dix minutes, je me retrouve seule à la maison, en train de rincer nos quatre assiettes et les couverts qui vont avec. Après avoir posé la dernière assiette sur l'égouttoir, je me passe un bras sur mon front et souris, fière de moi. Je claque alors la porte de la maison, et pars en direction de la maison de Kathleen. Je m'arrête en chemin lorsque je vois trois pommes bien rouge au sommet d'un arbre. Ni une, ni deux, je me précipite et grime à son tronc, jusqu'à me percher sur l'une de ses branches. Je tends la main et attrape sans problème les deux premières. La dernière, par contre, est un peu trop haute. Je me lève lentement et manque de perdre l'équilibre. Je m'accroche de toutes mes forces au tronc, le cœur battant à tout rompre et la respiration saccadée. Une fois calmée, une main tenant toujours l'écorce du pommier, je me penche au maximum, sautille une fois, et pousse une exclamation de joie lorsque mes doigts se referment sur la pomme. Les jetant toutes les trois dans mon vieux sac en toile que je ne quitte jamais, je redescends et souris davantage lorsque mes pieds touchent la terre ferme.
Je toque trois fois à la porte de la maison de Kathleen. Comme un signe pour savoir que c'est l'autre, de l'autre côté. Pourtant, ce n'est pas Kathleen qui m'ouvre, mais sa mère. Je lui souris parce que, mine de rien, la mère de Kath est terriblement gentille avec moi. J'aurai voulu avoir une mère comme elle. D'après Rumer, Maman lui ressemblait beaucoup. Peut-être même qu'elles étaient amies toutes les deux ? Je n'ai jamais osé lui poser la question. Parce que parler de ma mère a toujours été un sujet douloureux pour moi et peut-être aussi que j'appréhende un peu la réponse. Imaginez qu'elle me dise qu'elle et ma mère se détestaient, ou que Maman n'était qu'une vilaine fille. Ça ne me plaira pas, d'autant plus que tout le monde dit que je lui ressemble énormément, et que bon, la mémoire de ma mère, c'est sacré à mes yeux. « Bonjour, madame Harper. Kathleen est là ? » Elle me sourit, presque désolée. « Non, elle vient de partir. Vous vous êtes ratées de quelques minutes. » Je fais la moue mais ne m'en formalise pas outre mesure, après tout, je sais exactement où elle se trouve. Je remercie donc la mère de ma meilleure amie avant de partir en courant vers le lac.
À peine arrivée que j'entends déjà le cri très caractéristique de Kath : « SKOPJE ! » qui signifie d'une part que Loa-Skann est dans les parages et, d'autre part, qu'il risque de ne plus être bientôt de ce monde. Je m'approche à petites foulées d'eux, prête à sauter sur ma meilleure amie et lui demander gentiment de se calmer tout en laissant là au garçon une possibilité de fuir. Mais les mots de la brune me retiennent : « Je peux savoir ce que t'as encore fait à Avalon, espèce d'abruti ? » Je fronce immédiatement les sourcils et, à mon tour, commence à me mettre en colère. Contrairement à Kathleen, je ne me suis jamais vexée des plaisanteries que Skann faisait avec sa meilleure amie, Silka. Mais s'il y a bien une chose que je ne tolère pas, c'est qu'il prenne Avalon comme victime. J'ai horreur qu'on touche à ma sœur, même si c'est quelque chose de totalement anodin. J'amorce encore un peu, me poste à la droite de Kath – je suis toujours à la droite de Kath – et foudroie Skopje du regard. Je grince entre mes dents, en articulant soigneusement chaque syllabe : « Dans quelle langue il faut te le dire ? Je t'interdis de toucher à ma sœur. ». Je ne me suis jamais vraiment énervée contre lui, à part une fois, peut-être, parce qu'Avalon était rentrée en pleurs à la maison. J'étais donc partie en furie jusque chez lui et j'avais crié quelques menaces que même Kathleen aurait pu m'envier. Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'aime bien d'ordinaire, juste qu'il me fait souvent rire avec tous ces défis qu'ils se lancent avec Sevens. Même lorsque ma meilleure amie est victime de leurs plaisanteries. Parce que Kath est forte ; elle s'énerve mais n'est jamais vraiment touchée par tout ce qu'ils lui font subir. Moi, je n'ai été l'objet d'un de leurs paris qu'une seule fois. J'avais bien rigolé et ils n'avaient plus jamais rien retenté. Mais, Avalon, elle était fragile et certainement leur victime privilégiée. Je ne la voyais pas souvent rentrer en pleurs après tout ce qu'ils pouvaient bien lui faire. Soit elle se retenait, soit elle partait pleurer autre part. Aussi, je n'avais jamais eu à vraiment leur remonter les bretelles. Mais, rien que d'imaginer le visage de ma petite sœur, recouvert de larmes, j'étais prise d'une envie insoupçonnée de lui mettre une bonne raclée. « Et si on inversait les rôles ? Toi tout seul, contre Kath et moi ? » Parce que c'était précisément ça, qu'ils faisaient. Lui et sa copine, contre une seule personne. Une personne fragile, qu'ils faisaient pleurer. Une personne qui s'appelait Avalon Sweenage et, rien que pour ça, il allait en baver. |
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