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| D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. | |
| Auteur | Message |
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Silk Preston △ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ âge du personnage : 32 ans
| Sujet: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Jeu 31 Mai - 1:35 | |
| Les pensées de Silk dérivaient au rythme de la valse des derniers glaçons commençant à fondre doucement au contact de sa paume brulante sur le fond de son verre vide. À travers la vitre du train, elle pouvait voir le paysage défilé à toute vitesse baigné dans la douce lumière de la fin d’après-midi. Au matin, ils arriveraient au Capitol. Au matin rien ne serait plus pareil. Ce n’était pas un hasard s’il y avait de l’alcool en abondance dans les trains, pas vraiment. Des bouteilles de toutes les formes et de toutes les couleurs alignées bien sagement sur la table, encore frappées du sceau officiel sur le bouchon. De l’alcool comme une offrande, ils espéraient certainement ainsi s’acheter une certaine paix d’esprit. Satisfaire les vices de ses anciens gagnants, les laisser se noyer dans l’alcool, la morphine et la drogue, parfois le sexe ou les jeux d’argent. L’être humain est faible par nature, un animal de plaisirs rapides et immédiats. Un homme qui pense ne plus avoir besoin n’ira pas chercher plus loin que le bout de son nez et la satisfaction de ses plaisirs égoïstes. Combien d’anciens gagnants pouvaient-ils se targuer d’être équilibrés ? Combien pouvaient se targuer d’être sorties indemnes des l’arène, ou simplement de ne s’en être même jamais échappé. Beaucoup restaient enfermés à tout jamais dans cette prison imaginaire, leurs esprits comme une cellule, leurs sanités comme un geôlier.
La pièce était vide. Silk savait exactement où était Poppy; quelque part en train d’appeler le Capitol pour connaitre les retours sur sa performance. Silk n’avait pas encore eu l’occasion de croiser Lily et Lucas. Elle savait qu’il leur fallait du temps. Du temps pour accepter l’idée, du temps pour que le chagrin des adieux laisse place à autre chose. De la haine pour certains, une catatonie résignée pour d’autres, c’était tout aussi impossible à prévoir que les orages soudains qui s'abattaient parfois sur le district 8. On dit que la véritable nature de l’homme se réveille lorsqu’il est confronté à l’idée de sa propre mort. C’était d’autant plus vrai lorsque celle-ci se trouve être télévisée, un spectacle pour un Capitol qui ne désire que peu de choses au final, du pain, des jeux et du sang pour apaiser sa soif.
Sur la table en bois précieux, le paquet de cigarettes qu’Adonis lui avait donné quelques heures plus tôt, vide, le carton froissé entre ses doigts. Écrasé, écartelé, déchiré par le stress qui ne voulait pas lui laisser de répit. Elle essayait d’être une bonne mentore, elle savait ce que traversaient ses gamins apeurés et perdus.
Il fallait leur montrer qu’elle avait le contrôle de la situation, qu’elle était présente. Être dure et froide parfois parce que le Capitol ne leur ferait pas de cadeaux et que personne n’aimait les faibles et les pleurnichards. Leur laisser aussi voir qu’ils n’étaient pas seuls, quand ils ne trouvaient pas le sommeil et qu’ils venaient chercher un peu de réconfort éphémère auprès d’elle, parce que jamais elle ne remplacerait leur mère qu’ils ne reverraient sûrement plus. Et puis il y avait la stratégie, voir les tributs comme le Capitol les voyait, déshumaniser et leurs arracher leurs identités, les formater et les transformer en quelque chose qui fait vendre, quelque chose qui donne envie de s’y attarder, donner envie de miser sur eux. Il fallait faire de ces enfants un produit de consommation comme un autre. Et bien plus qu’autre chose, cela la rendait malade. Car malgré sa volonté de ne pas s’attacher, de jouer son rôle de mentor comme une comédienne dans une pièce en trois actes, elle n’y arrivait pas. Pas quand une gamine de 12 ans passait la nuit sur ses genoux à pleurer sa mère, pas quand elle ne pouvait pas leurs dire que tout allait bien se passer. Parce que ce n’était pas le cas, parce que leurs minuscules vies allaient se retrouver écourtées d’une manière brutale. Il n’y avait rien à dire, il n’y avait rien à faire, juste être là. Parce qu’il n’y avait personne d’autre, parce qu’ils étaient seuls tout comme Silk l’avait était pendant tant d’années, comme elle l’était toujours.
Le soleil couchant projetait des ombres chinoises sur les murs, dansants au rythme de la vitesse du train. Bientôt la moisson serait fini dans les dernier district. 24 noms tirés au sorts, 23 morts en suspend. Silk se leva finalement de son siège pour aller se resservir un verre. C’est alors que la porte s’ouvrit. Elle était certaine que la ou les personnes qui venaient d’entrer n’étaient pas Poppy; la pièce ne se mit pas soudainement à sentir comme une parfumerie. Elle inspira profondément et remplit à contrecœur son verre d’eau . Sans se retourner, elle alla finalement s’assoir à la grande table, attendant que les nouveaux arrivants viennent la rejoindre.
Dernière édition par Silk Preston le Mer 6 Juin - 20:54, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Jeu 31 Mai - 22:53 | |
| Après avoir conversé un moment avec Lily, les deux tributs s'étaient vus attribuer leur chambre pour la nuit à passer dans le train. Un homme grand et mince, terriblement pâle et qui n'avait pas dit un mot les y avait conduit. Lucas en avait déduit qu'il s'agissait certainement d'un muet. Et après l'avoir remercié, il s'abandonna à la solitude. Ainsi, le jeune garçon avait regardé le train quitter la gare du district 8 pour se rendre au Capitole d'un air mélancolique et absent. Les deux jeunes tributs n'avaient pas encore revu leur mentor. Sans doute les retrouverait-elle plus tard. Lucas tenta d'explorer quelque peu les couloirs du train, mais très vite il dénicha un coin isolé pour s'installer contre une fenêtre dans le but de ne plus en bouger pour un moment. Ainsi, il se laissa penser tristement à Dahlia, qui devait certainement assurer son rôle d'ancienne vainqueur des Jeux avec difficulté. Il savait combien cette épreuve l'avait détruite, et le jeune garçon se doutait que Silk Preston n'échappait certainement pas à la règle, bien qu'il ne la connaisse pas personnellement. La seule personne encore heureuse, avec un semblant de vie paisible dans ce train, restait sans doute l'hôtesse, Poppy, qui devait se trouver quelque part dans les wagons, peut-être avec Silk. Peu à peu, plongé dans des souvenirs de plus en plus profonds, Lucas cessa de s'inquiéter du présent et se réfugia dans des rêves d'enfance naïve en somnolant contre la vitre, sans prêter une réelle attention au paysage qui défilait devant lui. Lorsqu'il revint un peu à lui, le soleil se couchait doucement, et l'ambiance tamisée de la pièce-refuge apaisait le garçon. Un peu plus reposé qu'au départ du train, il avait retrouvé un semblant de calme, et sa conversation avec Lily l'avait un tant soit peu rassuré. La pièce était vide et silencieuse et l'espace d'un instant, il resta ainsi immobile, se laissant bercer par l'allure du train. La scène lui apparaissait comme un rêve paisible, et il eu du mal à sortir complètement de sa torpeur. Il ignorait depuis combien de temps ils voyageaient désormais, mais il devait retrouver Lily, et rencontrer Silk en personne. Après tout, ils n'avaient que peu de temps avant de se retrouver dans l'arène. Si la jeune femme pouvait les conseiller pour quoi que ce soit, c'était à prendre. Lucas quitta donc son fauteuil moelleux avec regret, et entreprit de se convertir explorateur. Il marcherait au hasard jusqu'à trouver quelqu'un. Les portes s'ouvraient sans qu'il n'ait besoin d'actionner une quelconque poignée. Lucas marcha donc tout droit sans s'arrêter, traversant quelques pièces en jetant des coups d'oeil curieux, avant que son trajet n'aboutisse devant l'ultime porte qui renfermait le refuge de sa mentor. Lorsque celle-ci s'ouvrit en dévoilant la jeune femme en train de se servir un verre. D'eau visiblement. A sa vue, Lucas s'immobilisa, mais Silk ne sembla pas lui prêter attention, et prit place à la grande table entourée de chaises vides. Après un court moment d'hésitation, Lucas fit un pas en avant et entreprit de la rejoindre à la table dans l'espoir d'entamer la discussion le moins violemment possible. - "Silk Preston ?" Questionna t-il d'une voix hésitante. Pourtant, il n'y avait pas à hésiter. Il s'agissait bien de la jeune femme assise sur l'estrade qui avait vu les pauvres jeunes du district 8 se faire embarquer sans qu'on leur demande quoi que ce soit, tout en restant impuissante, hantée par la fois où elle aussi elle avait été traité de la sorte. Le jeune garçon se rappela du sourire triste qu'elle leur avait accordé avant de les quitter pour les adieux. Elle était sans doute désolée pour eux. Mais qui ne le serait pas, mis à part les incompréhensibles carrières fiers de se porter volontaire ? Et encore, rien était dit : Dahlia venait bien du district 1 après tout... Comme quoi, les Jeux de la Faim changeait assurément la vie de chacun, et certainement pas en bien. Lucas prit place en face de la jeune femme, il serait plus facile de discuter ainsi. Lily ne devait pas être loin, il était d'ailleurs étonnant qu'elle ne soit pas allée à la rencontre de Silk plus tôt. Quoi qu'elles avaient peut-être déjà échangé quelques mots pendant que Lucas se remettait de ses émotions. "Je suis Lucas Mandrake." Rappela t-il d'une voix triste. La jeune femme avait parfaitement pu entendre son nom clamé dans tout le district le matin-même de toute façon. Puis après un court silence, il demanda d'abord : "Combien de temps allons-nous voyager ?" Combien de temps avant que le cauchemar de se referme définitivement sur eux ? Combien de temps avant qu'une population entière ne clame sa joie sans limite de les voir partir à l’abattoir ? Ils vivraient encore un instant calme et paisible durant le voyage, mais une fois arrivés au Capitole, ils y laisseront une part d'eux-mêmes. C'était certain. De plus en plus d'interrogations fusaient dans la tête du jeune garçon. L'inconnu du Capitole était, entre autre, une grande source d'angoisse perpétuelle. Qu'allaient-ils réellement subir une fois qu'ils quitteraient ce train ? L'imagination du garçon à ce sujet était grande. Néanmoins, en repérant le paquet de cigarettes vide, Lucas comprit que Silk non plus n'était pas dans son assiette. Aussi décida t-il qu'il devrait trouver un moyen d'aborder le sujet en douceur. |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Sam 2 Juin - 13:42 | |
| Le paysage défilait à toute allure, changeant à mesure que le train avançait. À travers la fenêtre de sa chambre, Lily découvrait abstraitement l’allure des autres districts de Panem. Une muette l’avait conduite ici, et maintenant, elle ne savait pas vraiment quoi faire. Elle avait rapidement fait le tour de la pièce, testé le lit, ouvert tout les tiroirs, l’armoire aussi… elle avait aussi pris la liberté de se changer avec les vêtements mis à sa disposition. Elle n’aimait pas beaucoup les robes, c’était un fait. Mais celle qu’elle avait portée à la moisson... elle ne pouvait plus supporter son poids. Si elle n’avait pas été des mains de sa mère, sans doute l’aurait t-elle déjà brûlée sur place. Aussi, après l’avoir abandonnée sur le sol, elle se mit à fouiller dans les piles de vêtements aussi étranges que colorés. Non sans difficulté, elle choisit un jean noir, plutôt moulant mais confortable. Puis elle enfila un débardeur simple, sombre lui aussi… C’est ce qu’elle avait trouvé de moins tape à l’œil. Elle attacha ses longs cheveux en un grossier chignon. Lâchés, elle les trouvait bien trop gênants. Elle jeta ensuite un coup d’œil aux chaussures, et c’est avec difficulté qu’elle dénicha une paire de ballerines noires légèrement compensées parmi tous les immenses escarpins que l’armoire lui proposait. Vêtue ainsi, elle se sentait un peu mieux. La seule chose qu’elle avait gardé sur elle, c’était le bracelet tressé que son frère était venu lui donner lors des adieux. Elle s’assit sur le lit, pliant soigneusement la robe blanche qu’elle avait portée toute la matinée. Elle se jeta ensuite en arrière, observant le plafond. À nouveau, elle pensa à tout ce qu’il s’était passé et à tout ce qui allait se passer. C’était récurent. Alors, elle se leva d’un coup et sorti de la chambre qu’on lui avait attribuée tout aussi précipitamment. Elle ne savait pas trop où elle allait, mais elle traça son chemin à travers les wagons, croisant d’abord l’hôtesse Poppy, qu’elle fit mine de ne pas remarquer, puis les muets qui s’affairaient à mettre la table dans le wagon qui faisait office de salle à manger. Elle continua de marcher jusqu’à la dernière voiture, le wagon bar. Lucas et Silk étaient là. Elle était rentrée discrètement, et aucun des deux ne l’avait remarqué. Ils étaient en train de parler, l’ambiance était lourde. « … Rebonjour. » Murmura t-elle, ne sachant pas trop si elle avait été entendue ou non. Elle resta plantée là, attendant que les choses se passent. Elle n’était pas du genre à s’imposer. |
| | | Silk Preston △ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ âge du personnage : 32 ans
| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Mer 6 Juin - 3:12 | |
| Lucas avait l’air d’être un garçon tout ce qu’il y avait de plus gentil. Peut-être pas très sûr de lui, un peu hésitant, un adolescent normal qui se retrouvait dans une situation qui ne l’était pas. Avait-il une petite amie au district ? Travaillait-il à l’usine comme la plupart des jeunes de son âge ? C’était ce genre de détails qui faisait de lui une personne, ce genre de détails qu’elle n’aurait pas dû avoir envie de savoir et que pourtant elle brulait de demander. Elle le contempla du coin de l’œil s’installer en face d’elle. Il avait une bonne taille, pas trop petit pour sembler faible, pas assez grand pour sembler maladroit. Il était maigre, beaucoup trop maigre. Mais qui ne l’était pas dans les districts ? C’était toujours une amélioration vis-à-vis de l’année précédente. Une gamine de 12 ans et un simple d'esprit n’étaient pas destinés à gagner les Hunger Games.« On sera au Capitol demain en fin de matinée. Il faudra vous préparer à voir du monde à la gare, le spectacle commence à la sortie du train. » Elle pouvait lire l’angoisse dans les yeux de Lucas, elle l’avait ressenti également, cette peur de l’avenir, cette sensation oppressante de ne plus être maitre de sa vie. Elle aurait voulu lui dire que tout allait bien se passer, qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Elle en était incapable, elle ne pouvait pas s’y résoudre. Donner de l’espoir ne servait à rien. Elle se demandait parfois comment procédaient les mentors des carrières. Essayaient-ils de booster l’égo de leurs poulains ou au contraire de les aider à garder les pieds sur terre ? C’était certainement différent, être en face de quelqu’un capable de tuer sans sourcilier, être en face d’un enfant qui n’a pas peur d’entrer dans l’arène. Elle avait toujours ressenti l’aversion la plus totale pour ces jeunes élevés dans de bonnes familles, eux qui n’avaient jamais prit le moindre tessera, qui n’avaient jamais souffert de la faim ou de la soif et qui se jetait dans la gueule du loup pour une chose aussi futile que la gloire, pour un argent dont ils n’avaient pas besoin.
Elle fut sortie de ses pensées divagantes par l’arrivée de Lily. Celle-ci avait l’air exténuée. Tout comme Lucas elle avait besoin de sommeil et d’un bon repas. Silk lui désigna une chaise en face d'elle. « Viens t’assoir, on pourra commencer. »
D’un mouvement rapide, elle vida son verre d’eau. Insipide, mais nécessaire pour avoir les idées claires en parlant aux deux tributs. Elle aurait tout le loisir de se souler plus tard. « Je suis sûre que vous avez une tonne de questions, mais je voulais vous dire avant tout que j’étais sincèrement désolée que cela soit tombé sur vous. Je sais qu’on a dû vous le dire des dizaines de fois, mais c’est la vérité, personne ne mérite de subir une chose pareil. Il va falloir être fort, il va falloir garder la tête haute, parce que la seule personne capable de vous faire gagner ça n’est pas moi, ça n’est pas les sponsors, c’est vous-même. Vous allez certainement mourir, il y a peu d’espoir que vous en sortiez vivant, vous finirez par l’accepter et je suis désolée vous ayez à le faire. » Elle arrêta de parler quelques secondes avant de reprendre. « Je voudrais que vous me disiez s’il y a quelque chose que je dois savoir sur vous, quelque chose qui pourrait vous aider dans l’arène, n’importe quoi, ce qui vous passe par la tête. Que vous sachiez nager ou jouer du banjo, je veux le savoir. »
Désolée d'avoir été aussi longue. C'est court et par terrible, mais j'ai préparé tout un speech pour plus tard. J'essayerai de répondre au plus vite. |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Ven 8 Juin - 22:31 | |
| Ainsi donc il passerait la nuit au calme. Silk fit nettement comprendre à Lucas qu'en arrivant à la gare, le jeu commencerait. Ils seraient attendus, et dès lors il faudrai jouer le jeu. Le jeune homme acquiesça en restant silencieux, tentant de se représenter la scène de leur arrivée pendant que la jeune femme s'abandonnait elle aussi à des pensées obscures. Mais ce court silence fut rapidement interrompu par Lily, qui venait de les rejoindre. Silk l'invita à s'installer à son tour, annonçant qu'ils allaient pouvoir commencer. A ces mots, après avoir salué le retour de son amie d'un rapide sourire, Lucas sortit complètement de sa torpeur en abandonnant ses réflexions pour le moment, et se redressa en fixant la jeune femme d'un air attentif. C'était le moment où ils allaient enfin pouvoir avoir une idée de ce qui les attendrait par la suite. Mais avant tout, leur mentor leur fit comprendre qu'elle ne les laisserai pas rêver. Hors de question pour eux d'imaginer que quelqu'un viendrait à leur rescousse, dès maintenant, ils étaient livrés à eux-mêmes, seuls face à la barbarie sanglante qui les attendait. Lucas inspira profondément, mais ne détourna pas le regard. Soit. Il serait fort. Il devait désormais se dresser une muraille impénétrable pour ne penser qu'à se propre survie. Néanmoins, il se savait d'avance incapable d'abandonner Lily à son sort. Il lui avait promis de rester avec elle dans cette ultime aventure, alors il serait fort pour lui, et pour elle. Il fixait la jeune femme en face de lui d'un air déterminé mais qui ne se voulait pas dur. La voir s'excuser ainsi de ce qui leur arrivait arracha un sourire triste à Lucas, reflétant l'humour noir de la situation. Lui aussi, il était désolé pour ce qu'elle subissait : Elle, c'était tous les ans, à répétition, qu'elle devait souffrir en faisant semblant sous la pression du Capitole. Une nouvelle fois, il pouvait reconnaître Dahlia à travers Silk et il pouvait presque l'imaginer en face de lui avec les mêmes traits fatigués, tristes, stressés. Et pourtant, elles trouvaient toutes deux la force de subir un rappel à la destruction tous les ans. D'une certaine façon, c'était presque admirable. Mais la jeune femme ne semblait pas vouloir perdre de temps, car elle leur demanda immédiatement de lui révéler tous les talents potentiels qui pourraient leur servir dans l'arène, du plus futile au plus utile. A la mention du banjo, Lucas haussa les sourcils. Elle devait être sacrément imaginative pour en tirer un quelconque avantage. Aussitôt, le jeune garçon plissa les yeux en réfléchissant. Malheureusement, il n'avait pas vraiment l'âme d'un musicien. Ses doigts se portèrent tout naturellement au boulon, attaché à son cou, que Lacie lui avait offert avant qu'il ne quitte le district. - "Mh.. Je traficote pas mal avec de tout et n'importe quoi... Avec un peu d'entraînement, je pourrai être capable de dresser quelques pièges..." Déclara t-il d'abord d'un air pensif. Voilà qu'il essayait désormais de se projeter dans une situation critique où il n'aurait pas d'autres choix que de faire face au danger mortel. Il avait toujours refusé cette réflexion jusqu'à maintenant, mais il n'y avait plus d'échappatoire, le Capitole ne leur permettait plus de décider. S'ils ne se pliaient pas aux règles du spectacle, ils signaient tout simplement un arrêt de mort encore plus évident que celui qui leur pendait actuellement au nez. Ainsi, après un court instant de réflexion, il jeta un petit coup d'oeil méfiant autour d'eux afin de s'assurer que personne n'espionnait leur conversation. Mais de toute façon, au point où ils en étaient.. Alors il avoua : "J'ai erré pas mal de nuits dans des endroits interdits, alors je maîtrise un peu l'art de se faufiler et de fuir en vitesse..." Expliqua t-il en haussant les épaules, sans donner plus de détails. Il n'avait vraiment aucune idée de ce qui pourrait jouer en sa faveur. Rien. Il n'y avait absolument rien qui pourrait les tirer de là venu du district 8. Pourtant, Lucas était désormais bien décider à ne laisser personne leur faire de mal, même s'il n'était pas encore sûr de pouvoir en faire. "Rien de comparable avec un entraîné des districts de carrières." Bougonna t-il alors en fronçant les sourcils. "Nos seules habitudes au district 8, sont de manger peu et travailler tard et dur...sans se plaindre." Lucas avait dit ça d'une voix indifférente. Il s'agissait d'un constat, en aucun cas il pouvait voir un avantage là dedans. Les carrières qui faisaient probablement fièrement chemin vers le Capitole désormais étaient robustes, entraînés et ne manquaient presque de rien la plupart du temps. Un contraste terrible face à eux. Pour ce qui était de nager ou faire du feu, le jeune garçon n'était franchement pas capable de miracles, même s'il avait une petite chance de s'en sortir dans des conditions pas trop déplorables. Ce qui avait peu de chance d'arriver de toute façon... Néanmoins, il fit part à la jeune femme de ces ultimes capacités de survie dans l'espoir de ne pas ruiner le moral de tout le monde dès le début. Ils étaient certes faibles, mais ils devaient être déterminés à faire avec ce qu'ils avaient désormais. Pas de problème Silk. Je suis en révisions alors je galère un peu aussi pour répondre en ce moment ! |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Mer 13 Juin - 18:55 | |
| Contre toute attente, l’entrée de Lily se révéla beaucoup moins discrète qu’elle ne l’avait pensé. Elle avait parlé faiblement, sans avoir la certitude qu’on l’ai entendue ; et pourtant les regards s’étaient immédiatement tournés vers elles, lui arrachant un léger sursaut qui n’avait pas lieu d’être.
« Excusez-moi si je vous ai interrompue. » Murmura t-elle en se redressant.
Les yeux de Lily, portés sur leurs mentor, ne remarquèrent qu’abstraitement le sourire de Lucas. C’était son réel premier face à face avec Silk Preston. Elle en avait un peu honte, mais lors de la moisson, elle n’avait su trouver le courage suffisant de lui accorder la moindre attention. Elle espérait qu’elle le lui pardonne et surtout qu’elle ne la pénalise pas pour une raison aussi futile. C’était presque idiot de penser à ça. Après tout, la jeune femme avait vécut la même chose qu’eux auparavant. Elle devait les comprendre, toutes ses choses qui s’entremêlaient dans leurs têtes en pensant à leur triste futur. Du moins, c’est ce qu’elle supposait. Silk dégageait quelque chose de rassurant, elle n’avait pas l’air d’être une mauvaise personne.
« Viens t’assoir, on pourra commencer. » Proposa la mentor après quelques secondes où l’esprit de Lily flotta entre deux mondes. La jeune tribut hocha la tête lentement et s’installa sur la chaise qu’elle lui désignait. Les choses sérieuses étaient sur le point de commencer. Ils allaient parler des Jeux. Quoi d'autre ? Il était nécessaire et surtout judicieux de s’y préparer aussi tôt que possible plutôt que de flâner en explorant le train comme elle l’avait d’abord envisagé. Droite et tendue, Lily Ann se prépara donc à entendre tout ce qu’un tribut redoutait. Il fallait s’y plonger d’avance, dans cette arène qui regorgerait d’on-ne-sait quels pièges tordus mais surtout de vingt-deux autres tributs prêts à se battre jusqu’à la mort.
Et c’est sans tarder que la mentor s’attela à un discours court mais censé, sans doute destiné à les préparer à toutes les éventualités possibles... plus particulièrement à la mort. Il ne fallait pas se voiler la face après tout ; contre carrières et les autres tributs entraînés, leurs chances de revenir victorieux étaient bien minces. Lily l’avait déjà compris, mais elle était heureuse d’avoir une mentor d’une telle franchise. Elle les mettait face à ce qu’ils allaient réellement vivre, sans leur donner d’espoir illusoires. Ce n’était pas plus mal. Il valait mieux se parer à mourir, quelles que soient les chances qui leurs étaient données. Les précédent Jeux l’avaient démontré à de nombreuses reprises : la victoire ne tenait qu’à un fil, et elle ne venait pas toujours de là où on l’attendait. Un incident était si vite arrivé...
Mais avant tout, ce que Silk mit en avant fut l’importance de leurs actions personnelles, car elles seules leur permettraient de prétendre à la victoire. Et elle avait tellement raison…
Tout en pensant à toutes les choses que confirmaient ses dires, Lily écouta Silk avec attention. Même si elle savait qu’elle ne reviendrait pas et qu’elle n’était pas de ceux qui paieraient la victoire d’autres vies innocentes, tout conseil était bon à prendre pour tenir aussi longtemps que possible dans l’arène. Et alors qu’elle pensa à ce qui pourrait lui permettre d’y parvenir, la question à laquelle elle cherchait réponse sortit d’entre les lèvres de Silk. Evidemment.
C’est Lucas qui répondit le premier, dévoilant son talent pour bricolage, sa discrétion et son endurance. En l’entendant parler, Lily ne put s’empêcher d’esquisser un faible sourire. Elle avait pu constater tout cela le jour de leur rencontre à l’usine ; et même si ces souvenirs n’avaient rien de drôle, elle ne pouvait s’empêcher d’y penser comme une aventure plutôt que comme une prise de risque tout à fait inconsciente.
Et puis vint le silence, indiquant à la jeune fille qu’elle devait à son tour dévoiler ses talents. Elle du chercher au plus profond d’elle-même pour trouver des points forts dignes d’être mentionnés.
« Comme Lucas, mes conditions de vie et de travail font que je peux rester très longtemps sans dormir, manger et même boire… Je suis plutôt résistante. » Proposa t-elle en regardant le plafond d’un air non convaincu. Elle était au moins sure de ne pas mourir de faim ou de manquer de sommeil au bout du premier jour ; du moins, si elle y survivait. « Je n’ai pas été entraînée aux Jeux, je ne connais rien au combat et mes notions de survie sont rudimentaires et purement théoriques. » Elle soupira, pensant qu’elle devait faire un bien piètre tribut duquel on ne tirerait rien. Elle n’avait pas le moindre talent et son caractère difficile ne lui rendrait pas service pour trouver des sponsors et des alliés (dont elle ne voulait accessoirement pas). Tout ce qu’elle savait faire, c’était résister. Résister au froid, à la chaleur, à la faim, à la soif, à la fatigue, à la tristesse, à la panique… Il n’y avait rien de plus. Résisterait t-elle cependant à l’arène ? Probablement pas. C'est à mon tour de m'excuser du retard. J'avais une épreuve importante ce matin et je l'ai révisée jusqu'à maintenant (T_T )'''' |
| | | Silk Preston △ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ âge du personnage : 32 ans
| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Ven 29 Juin - 4:55 | |
| Lily et Lucas n'avaient rien de deux carrières. Ils n'avaient jamais été entrainés, avaient toujours vécu au jour le jour. Survécu serait plus juste. On apprenait aux enfants de l'usine à être dociles, ne pas se plaindre quand la fatigue se faisait trop forte, ne pas pleurer quand leurs jambes leur faisaient trop mal pour tenir encore debout. Aucun de ses tributs ne s'était jamais plain. Parce que personne ne se plaignait dans le district 8, personne n'en avait la force. Certes, ils n'étaient certainement pas favoris, mais Lily et Lucas n'étaient pas des incapables. Elle hocha légèrement la tête en les écoutant décrire leurs habilités. Tout était bon à prendre. Ils craignaient les carrières et pour tout dire Silk les craignait également. Elle savait pertinemment qu'ils ne ferraient qu'une bouchée de ses tributs à la première occasion. Pourtant, les carrières n'étaient que des êtres humains et les humains sont faillibles. « Ne vous inquiétez pas pour les carrières pour le moment. On se rendra bien compte de ce qu'ils valent à l'entrainement. » La retransmission n'avait pas encore eu lieu et Silk n'avait aucune idée du profil des tributs des autres districts. Elle savait que face à des carrières ou des volontaires Lily et Lucas feraient pâles figures. Insignifiants et ennuyeux tout ce que le Capitol pouvait exécrer. Elle se mordit légèrement la langue pour chasser cette pensée, diffusant un goût métallique dans sa bouche. Ils auraient bien l'occasion de faire des étincelles durant l'interview. Si c'était possible. Elle ne connaissait pas vraiment la personnalité de ses deux tributs, il allait lui falloir se faire une idée. Mais en premier lieu, c'était le rôle d'Orube et Ichabod de les rendre éblouissants. Enfin, si quelque chose avait réussi à sortir du crâne d'Orube, ça serait une première. Il allait falloir aborder ce problème. « Je voulais vous prévenir de ne pas vous inquiéter lorsque vous rencontrerez votre styliste, elle est un peu... extravagante. Cependant, Orube adoooooore parler. Je veux que vous écoutiez tout ce qu'elle a à dire. Son mari est juge et même si c'est peu probable, il aura peut-être laissé échapper quelque chose sur l'arène qu'elle s'empressera de vous répéter en essayer d'être subtil comme seule Orube peut l'être. Subtile comme une vache dans un couloir. » Et Noah allait le lui payer, elle ne savait pas encore ni quand, ni comment, mais il allait regretter de lui avoir collé son incapable de femme dans les pattes. Elle inspira profondément et sortit son paquet de cigarettes de la poche de sa veste où elle l'avait glissé quelques heures plus tôt. D'un geste rapide, elle alluma une cigarette. « Il y a quelques conseils que j'ai à vous donner. Libre à vous de les suivre ou non. Je préférerais ramener l'un d'entre vous vivant, mais au fond ça dépend pas de moi pas vrai ? Vous devez vous rendre compte qu'on ne gagne pas les jeux en refusant de tuer. Il n'y a pas de recette miracle, il va falloir vous salir les mains. Et si vous n'êtes pas près à le faire, il vaut mieux que vous descendiez de votre socle avant la fin de la minute, parce que ça revient exactement au même. Je préférerais que vous évitiez ça cependant, je suis sûre que vos parents préféreraient un cercueil ouvert. J'ai éclaté la tête de la gamine du district quatre sur une pierre, je l'ai frappée et frappée jusqu'à ce que j'entende son crâne exploser comme un melon. C'est le genre de choses que vous allez devoir faire. Et vous voulez savoir ce qu'on ressent à ce moment-là ? De la satisfaction. Parce que chaque personne morte est un danger en moins. » Elle s'arrêta de parler quelques secondes et tira une longue bouffée de fumée sur sa cigarette. Est-ce que tu sens mieux après leur avoir dit ce genre de choses ? Tu penses vraiment que tu te sentiras mieux s'ils reviennent ? Tu penses que ton sort est plus enviable ? « Tentez ou non la corne dépend de vous. Ça dépendra du terrain, mais sans les objets qu'elle contient vous risquez de mourir très vite. Vous devriez tenter le coup, essayé au moins d'attraper les objets à la périphérie ou les récupérer sur les cadavres abandonnés. Et ensuite, fuyez. Vous connaissez le reste, trouver un abri, de l'eau, de la nourriture. Laissez les carrières faire le sale boulot pendant quelque temps, éliminez les plus faibles, c'est toujours çà de moins à faire. N'oubliez pas que votre premier ennemi ce n'est pas les autres, c'est l'arène elle-même. Considérez là comme un animal vivant, essayez de l'apprivoiser. Ne restez jamais trop longtemps au même endroit, parce que les juges vont essayer de vous faire sortir de votre cachette. Déplacez-vous la nuit, c'est plus prudent. Ne consommez rien si vous n'êtes pas certain que c'est sans danger et ne vous pensez jamais en sécurité. On vous surveille, chaque seconde. C'est un spectacle, si vous ne jouez pas votre rôle, vous mourrez. C'est votre choix. Il y a quelques mots qu'il va vous falloir oublier. Les rayer de votre vocabulaire. Des termes stupides inventés par des gens tout aussi cons qui n'ont pas leur place dans l'arène. L'honneur, l'honneur n'a jamais sauvé personne. Vous vous battez pour votre survie, vous devez survivre, qu'importe la manière. On se fout de savoir si vous êtes une personne bien, ça n'a pas d'importance dans l'arène. Alors, pas d'héroïsme, ça ne mènera à rien à part votre propre mort. Laissez les autres crever, ils feront la même chose pour vous. » Silk savait au fond qu'elle aurait dû être révoltée par ses propres paroles, qu'elle aurait dû au moins ressentir quelque chose en discutant ainsi de vies humaines. Elles avaient perdu leurs valeurs depuis longtemps. Ces autres tributs avaient des noms et des familles, des gens qui les aimaient. Et Silk n'en avait plus rien à faire, parce qu'ils n'étaient plus que des obstacles, des adversaires qu'il fallait décimer. Elle ne ressentait plus de culpabilité vis-à-vis d'eux. Les seules personnes qui comptaient étaient devant ses yeux, assis l'un à côté de l'autre. C'était fou, ce qu'ils pouvaient paraitre de plus en plus jeunes au fil des minute.Tu sais que ça va te tuer, une année de plus. Elle écrasa sa cigarette dans le petit cendrier en inox incrusté dans la table et se massa légèrement la nuque. Lily et Lucas avaient-ils perdu le peu de respects qu'ils avaient acquis pour elle après son petit discours ? Peut-être qu'ils n'en avaient jamais eu, peut-être que leurs parents leur avaient parlé de Silk, peut-être qu'ils la détestaient déjà. Ça n'avait pas d'importance, elle avait renoncé à être aimée il y a bien longtemps. Une nouvelle fois, lorsqu'elle se mit à parler, ce fut d'une traite, comme terrifiée de se faire interrompre dans son discours morbide. « Ne faites confiance à personne, ne baissez jamais votre garde, face à quiconque. Si vous faites une alliance, brisez la dès que vous en aurez l'occasion, quand ils auront cessé de vous être utiles. Ils sont vulnérables quand ils dorment, vous avez l'avantage d'avoir moins besoin de sommeils que les autres tributs, alors profitez-en. Viser la gorge, la carotide est toujours fatale. Essayez de sectionner les cordes vocales en même temps, vous ne pouvez pas vous permettre qu'ils crient. » Elle se leva, emportant avec elle son verre qu'elle remplit du liquide se trouvant dans la bouteille la plus près. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ? Elle but son verre d'une traite et laissa l'alcool lui bruler la gorge. Peut-être que si tu ne les regardes pas, tu pourras faire comme s'ils n'existaient pas, tu pourras faire comme s'ils n'étaient pas ta responsabilité. Ça te plairait Silk ? Elle baissa les yeux et contempla pendant quelques secondes ses phalanges blanchir alors qu'elle s'appuyait sur le bar de plus en plus lourdement. Elle murmura sans se retourner. « Promettez-moi que vous allez essayer de survivre. S'il vous plait. Je ... » » Je ne pourrais pas supporter de vous voir morts. Elle ne dit rien. Cette pensée était profondément égoïste. Est-ce qu'au fond tu te soucies d'eux, ou est-ce que tu te soucies de toi ? Elle passa une main tremblante sur son front brulant et se retourna, tentant un sourire. « Vous avez des questions ? »
Désolée pour le délais ... et la pavé. Je me relirai dans la journée |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Mar 3 Juil - 16:29 | |
| Tout comme Lucas, Lily n'eut pas à s'attarder très longtemps sur la liste de ses points forts pour l'arène. Cependant, elle confirma leur robustesse. Après tout, c'est tout ce qu'ils avaient en héritage du district 8. Cependant, lorsque les deux jeunes tributs eurent fini de parler, Silk les rassura immédiatement, affirmant qu'il n'y avait pas besoin de se préoccuper des carrières immédiatement. Lucas hocha donc brièvement la tête, bien qu'il ne soit qu'à moitié rassuré. Une fois à l'entraînement, il se doutait bien de ce qu'il trouverait. Mais leur mentor avait raison : il ne servait à rien de s'attarder sur ce genre de détails inévitables. Le temps leur était désormais compté. Aussi changea t-elle brièvement de sujet en abordant leur futur encore plus proche : le moment de la confrontation face aux stylistes du Capitole. Ils auraient donc visiblement affaire à une certaine Orube. Cependant, alors que Silk en fit une description d'abord surprenante, elle la rendit soudainement pleine d'intérêt en dévoilant qu'elle détiendrait peut-être une info ou un indice sur ce qui les attendait dans l'arène. Lucas s'efforça donc d'enregistrer cette information en prenant un air concentré. S'ils arrivaient à savoir quelque chose, cela leur donnerait sans doute un avantage conséquent quand à leur préparation durant l'entraînement. Et après avoir laissé un rapide sourire s'afficher sur son visage après la dernière remarque de Silk, il se promit donc d'être particulièrement vigilant,aussi subtil l'indice pourra t-il être. Ils leur restaient encore une nuit avant d'arriver que ce genre d'information attisait déjà la curiosité de Lucas, lui donnant un vague sentiment d'impatience. Ainsi, au lieu d'en être effrayé, il tenta de se concentrer dessus afin de continuer à se projeter dans l'avenir. Plus il serait occupé à cet exercice et moins il aurait l'occasion de pleurer sur le passé. Puis après avoir rapidement sortit une cigarette de sa poche, iSilk entra enfin dans le vif du sujet : l'arène. En un instant, Lucas quitta le cauchemar du train pour atterrir dans un enfer bien réel, car Silk ne les laisserai pas rêver. Sans leur laisser la moindre seconde pour encaisser les évènements, elle leur expliqua d'un discours clair, net et tranchant qu'il allaient désormais devoir devenir des tueurs, allant jusqu'à détailler la façon dont elle avait tué la jeune tribut du district 4, comparant sa tête à un melon. A ces mots, le regard de Lucas se perdit dans le vide tendis que le bruit du choc raisonna un instant dans sa tête. Aussitôt, il chassa avec horreur cette information morbide de ses pensées en fermant rapidement les yeux. L'espace d'une fraction de seconde, la vision de leur mentor couverte de sang et pourtant toute souriante lui apparut. Aussitôt il concentra son regard sur Silk en prenant soin d'éviter ses yeux, se crispant comme s'il venait d'encaisser un coup de poing dans l'estomac. De la satisfaction.. C'était dur à croire. La conscience entière de Lucas se rebellait face à de tels propos. Un soupir lui échappa alors qu'il essayait de contrôler cette prise de conscience douloureuse. Ils n'avaient certainement pas besoin d'illusions pour faire face à l'arène, mais de vérité. Pourtant, lorsque Lucas daigna à nouveau croiser le regard de Silk, il se contenta de rester stoïque, peut-être même froid. Il aurait du être reconnaissant envers la franchise de leur mentor. Ceux qui se voileraient la face seraient sans doute les premiers à mourir. Cependant, il était en colère, car au fond de lui, Lucas avait beau réfléchir avec tout le désespoir possible, rien ne pouvait contrer cette unique affirmation. Il était donc là le secret : Celui qui aurai le droit de vivre aurai le devoir de tuer. Et pour honorer sa promesse envers Lily, Lucas allait devoir s'abandonner. S'abandonner, et devenir le tueur. Pour la première fois, il commençait à vraiment comprendre ce que Dhalia voulait dire lorsqu'elle lui avait expliqué qu'on revenait de l'arène quand on était plus soi-même. Jusque là, Lucas s'était contenté de suivre les directions qu'on lui indiquait. A présent, le tableau devenait beaucoup plus sombre. Seule la folie pourrait lui permettre d'ôter ainsi la vie à un jeune de son âge. Ainsi quoi qu'il advienne, Silk venait tout simplement de lui annoncer sa propre mort. Qui serait-il après avoir agit ainsi ? Certainement plus lui-même. Finalement, après leur avoir laissé un moment, sans doute pour encaisser, en tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette, elle aborda ensuite le moment de la corne sans perdre de temps. Déjà Lucas sentit la lassitude le prendre. Il ne voulait pas tuer. Il ne pouvait pas. Silk perdait son temps avec lui. A cette pensée, il se demanda tristement si Lily avait réagit. Mais face à cette interrogation, il s'empêcha prudemment de poursuivre ses réflexions, refusant purement et simplement d'imaginer Lily à la place de Silk. Pourtant, s'il refusait de faire face, c'est ce qu'elle serait forcée de faire seule. Et c'est cette unique réflexion qui poussa le jeune gatçon à reporter à nouveau son attention sur les propos de Silk. Car il était hors de question qu'il laisse Lily se détruire seule face à ce cauchemar. Il ne verrait probablement plus jamais un sourire s'afficher sur son visage - elle le dévoilait déjà rarement en temps normal - mais il gardait espoir qu'elle conserve la chance d'avoir une nouvelle occasion de sourire. Ainsi, il nota tous les conseils de leur mentor dans les moindres détails. Hochant régulièrement la tête quand cela lui semblait concevable. En ce qui concernait la Corne, Lucas avait l'habitude de fuir le danger en détalant dans des endroits biscornus lors de ses nombreuses virées nocturnes dans les usines du 8, il suivrait donc certainement les conseils de leur mentor, bien qu'il ne serai probablement pas seul dans cette ultime course cette fois. Mais si cela pouvait nettement augmenter leurs conditions de survie, alors ça valait certainement le coup de prendre le risque. Après leur avoir donné tous les détails nécessaire à une survie correcte, Silk prit soin de leur donner un détail majeur : leur pire ennemi ne serait certainement pas dans les autres tributs. Il serait tout autour d'eux. Car l'arène entière chercherait à les voir mourir dans le plus grand des spectacles, pour le plus grand plaisir des capitoliens. Finalement, tout n'était que spectacle. Une moue de dégoût et de colère passa sur le visage du jeune garçon. Avant de se préoccuper d'éviter les carrières, c'était d'abord des fougères dont il leur faudrait se méfier. Plus Silk avançait dans son discours, et plus les choses semblaient incohérentes pour Lucas. L'incompréhension était totale lorsqu'il se demandait comment une telle chose pouvait arriver. Et il n'espérait pas trouver de réponse un jour. Un nouveau conseil, et un nouveau soupir. Pourtant, les dires de Silk étaient presque rassurants : s'ils devaient se déplacer la nuit, c'était tant mieux. Lily travaillait souvent de nuit, et Lucas était un grand habitué des escapades nocturnes. Cependant, il était fatigué de tout cela, avant même que ça commence. Le regret de ne pas avoir fuit plus tôt le rongeait toujours plus au fil des minutes. Et rien ne pourrait atténuer cette colère sourde contre lui-même. Finalement, lorsque Silk alla jusqu'à leur conseiller de ne pas jouer les héros et d'abattre leurs alliés pendant leur sommeil en les empêchant de crier, il en fut de trop pour Lucas. Passant ses mains sur son visage, il ne pouvait plus intérioriser. Par chance, en glissant une main dans sa poche de veste, il effleura le cadeau de son père. Il n'avait pas réalisé au début, il s'agissait d'un briquet. Un simple briquet où son père avait prit le temps de graver leur trois noms, à lui, son fils et sa femme. Il passa un doigt sur les gravures en souriant tristement, le regard posé sur la coupe de fruit non loin de lui, et les mains toujours dans les poches tendis que Silk commençait à se noyer dans l'alcool. Mais soudainement, Silk sembla tout à fait différente, abandonnant son air de mentor désillusionné pour leur demander de survivre d'une voix presque suppliante qui résonna dans un murmure. Lucas releva les yeux, posant un regard alarmé sur elle, et bien qu'elle fut de dos, il comprit toute la détresse qu'elle contenait toujours en elle. A cette vision, Lucas referma fermement sa main sur le briquet, une lueur de colère brillant dans le regard. Non. Il ne serait pas comme Silk. Il ne laisserait certainement pas le Capitole le détruire ainsi à petit feu. Couvert de gloire et de fortune. Mon œil oui, pour rester poli. Silk n'eut même pas la force de finir sa phrase qu'elle se retourna pour répondre à d'éventuelles questions. Lucas s'enfonça dans son siège, et posa un regard à la fois triste et attendrit. Triste, triste. Il en avait assez de voir tout ces gens cachés derrière de fausses carapaces pour finalement éclater en sanglots en révélant des blessures béantes. Pas de doute, Silk ressemblait un peu à Dahlia. A chaque fois, ils s'obligeait à admettre que tout allait bien, d'aidant parfois de l'alcool, la drogue ou la cigarette. Mais preuve à l'appui, après l'arène, rien n'allait plus. Alors après un long soupir, et une courte hésitation, Lucas articula finalement : - "Vous allez bien ?" Il se rendit compte seulement après comme sa question était stupide. Elle lui répondrait que oui malgré la vérité, et il serait forcé de l'admettre et de faire semblant de ne rien voir. "On peut faire une pause." Suggéra t-il alors en contemplant la jeune femme tremblante, le verre à la main. Car des questions, ils en avaient des tas. Devaient-ils montrer leurs talents aux juges le jour de l'examen ou devaient-ils cacher leurs talents jusqu'au bout ? Quelle attitude adopter face aux capitoliens ? Que faire s'ils devaient tomber face à face sur un adversaire ? Lui sauter dessus, fuir, négocier ? Comment savoir qu'un danger naturel nous guette ? Comment avait-elle réussi à contourner les pièges de l'arène ? Ne devraient-ils pas regarder la rediffusion de la moisson pour obtenir des informations sur leurs adversaires ? Et des tas d'autres encore. Cependant, il avait vu assez de souffrance. Et leur sujet de discussion n'était certainement pas le préféré de leur mentor. Et il était loin d'être le sien également. Après tout, il avait toute la soirée. Il haussa finalement les épaules, si Lily et Silk préféraient discuter de tout, tout de suite, pour aller broyer du noir ensuite après avoir implosé par le trop plein d'informations, alors après tout il s'en fichait. Ici maintenant, ailleurs demain, il lui importait désormais peu d'en apprendre plus sur la façon dont le Capitole s'amuserait à leur mettre la mort aux trousses. Pas grave Silk, il est trop bien ton post ! Désolé aussi pour le petit retard, j'ai un problème d'ordi en ce moment. |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. Mar 10 Juil - 11:21 | |
| Le premier conseil de Silk porta sur les carrières, dont elle affirma qu’il ne fallait pas se préoccuper pour le moment. Elle avait plutôt raison. Cela ne servait à rien de redouter quelque chose dont on ne savait rien. Les carrières étaient forts, c'était un fait. Mais peut-être pas dans l’absolu ? C’était se fourrer les doigts dans l’œil que d’espérer le tirage des brebis galeuses des districts un et deux (dans la mesure ou elles existaient), mais c’était toujours mieux que d’en attendre des machines à tuer (elle en oubliait presque le volontariat). Ce n’était pas une question de prévision après tout. Il s’agissait juste de contrôler son angoisse alors que les jeux étaient encore "loin", en quelques sortes. Ils verraient bien ce qu’il en était lors de la retransmission et de l’entraînement de toutes manières.
Silk changea ensuite de sujet en attirant leur attention sur leur styliste dont elle dévoila le nom : "Orube". L’"extravagance" que Silk lui associa fit plus frémir Lily que la précédente mention des carrières. Si elle appréhendait bien une chose au Capitole, c’était le défilé. On pouvait trouver ça stupide pour des milliers de raisons, mais la jeune fille n’arrivait pas à supporter l’idée d’être tournée en ridicule devant des milliers de gens et de se faire trimballer comme une bête de foire à qui l’on ne donnerait pas le choix. Elle détestait l’idée qu’on la juge sur une image qu’on lui aurait collée de force. Mais il fallait mettre son avis de côté dans les Hunger Games ; car quoi qu’il se passe, son opinion n’aurait guère d’importance.
Chassant l’image d’un potentiel déguisement de rouleau de tissus ou de pot de peinture géant, elle tenta de se concentrer d’avantage sur les conseils de Silk, qui leur avoua qu’en "sa qualité" de femme du juge, Orube allait peut-être pouvoir leur être utile en leur dévoilant quelques indices sur l’arène. Lily n’avait que très peu de conviction à ce sujet. Les Hunger Games ne faisaient t-il pas l’objet d’une surveillance toute particulière ? Si Orube était telle qu’elle la décrivait, soit aussi discrète qu’une vache dans un couloir (cela donnait vraiment envie de lui faire confiance), Lily ne donnait pas cher de sa peau… Le Capitole était réputé pour sa cruauté et son impartialité envers les traîtres. Dans l’optique où la styliste leurs dévoilerait quelque chose, cela causerait leur perte à tous.
« Si elle est aussi discrète que vous le dites, il vaudrait mieux qu’elle garde ses indices pour elle. Qu’elle se fasse prendre et nous aurons tout les deux mystérieusement disparu avant même d’avoir franchit les portes de l’arène. À moins qu'ils préfèrent nous faire exploser sur nos plots. » Lâcha Lily sans pouvoir se contrôler. « Et elle et son mari subiraient le même sort. Ce n’est dans l’intérêt de personne. »
Silk inspira profondément s’alluma une cigarette avant de poursuivre son discours, grave. Elle aligna des conseils durs. Des conseils durs mais tristement censés. Se résoudre à tuer… accepter le fait qu’un tribut éliminé est un ennemi de moins à affronter. Lily savait ça, mais il était difficile de se faire entendre raison quand on ne pouvait pas encore comprendre la situation comme si on l’avait vécue. Silk était une gagnante. Elle était celle qui avait raison. Elle savait ce qu’il fallait faire pour survivre… même si la marche à suivre était aussi cruelle que ces Jeux de malheur.
Lily hocha la tête, bien résolue à appliquer ces conseils si elle en avait l’occasion. Leur mentor leur parla ensuite des premières choses à faire, de la meilleure tactique à adopter à la Corne, des premiers meurtres, de la dangerosité de l’arène... Tout en l’écoutant parler, la jeune fille imagina cent fois sa mort. Il y avait tant de pièges à déjouer qu’elle se demandait si elle survivrait seulement au premier jour.
Elle secoua la tête.
Non non, se dit t-elle, pas de pessimisme. Même si mes chances sont quasiment nulles…
« C'est un spectacle, si vous ne jouez pas votre rôle, vous mourrez. C'est votre choix. Il y a quelques mots qu'il va vous falloir oublier. Les rayer de votre vocabulaire. Des termes stupides inventés par des gens tout aussi cons qui n'ont pas leur place dans l'arène. L'honneur, l'honneur n'a jamais sauvé personne. Vous vous battez pour votre survie, vous devez survivre, qu'importe la manière. On se fout de savoir si vous êtes une personne bien, ça n'a pas d'importance dans l'arène. Alors, pas d'héroïsme, ça ne mènera à rien à part votre propre mort. Laissez les autres crever, ils feront la même chose pour vous. »
Les mots de Silk percutérent violemment Lily. Pas par leurs natures, non, mais bien parce qu’elle était d’accord avec eux. Elle se dégoutait elle-même, mais le devait t-elle vraiment ? C’était un contexte tout particulier. Mais quand bien même ça l’était…
« Ne faites confiance à personne, ne baissez jamais votre garde, face à quiconque. » continua Silk « Si vous faites une alliance, brisez la dès que vous en aurez l'occasion, quand ils auront cessé de vous être utiles. Ils sont vulnérables quand ils dorment, vous avez l'avantage d'avoir moins besoin de sommeils que les autres tributs, alors profitez-en. Viser la gorge, la carotide est toujours fatale. Essayez de sectionner les cordes vocales en même temps, vous ne pouvez pas vous permettre qu'ils crient. »
Lily suivit Silk des yeux, ne trouvant rien à lui dire. Elle avait l’air réellement triste. Pour eux ? Elle devait avoir tout le poids du monde sur ses épaules. En un sens, Lily comprenait. C’était l’envers du décor pour les gagnants : devoir supporter la mort de deux enfants de leur district chaque années.
« Promettez-moi que vous allez essayer de survivre. S'il vous plait. Je ... »
Lily baissa la tête. Elle n’était pas de ceux qui rassuraient les gens et ne savait pas vraiment quoi répondre ou même quoi faire. Elle pouvait promettre d’essayer, mais serait t-elle vraiment à la hauteur ? Elle en doutait.
Silk leur demanda ensuite si ils avaient des questions, ce à quoi Lucas répondit par une autre question sans rapport, demandant à la mentor si elle souhaitait faire une pause. Lily posa son regard sur son co-tribut, ne l’appuyant que par sa présence. Il fallait peut-être s’arrêter quelques instants, oui. |
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| Sujet: Re: D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. | |
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| | | | D8 > Le train N°76 en provenance du District 8 va entrer en gare, voie A. | |
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