Cet enfant de chienne ne s’était même pas pointé à la moisson. Il n’était même pas venu me dire au revoir. Ce mec se foutait de ma gueule, tout simplement. Je le détestais. Je le détestais. Je le détestais. Il était maintenant numéro un sur ma liste noire. J’étais toujours là, sur la scène, à scruter l’horizon à la recherche de mon ex-pacificateur-chouchou. Nulle part. Aucun signe de vie. J’allais crever, et monsieur s’en fichait, vraisemblablement. Peut-être qu’il avait quelqu’un d’autre dans un autre district; qu’il avait entrainé une autre fille, comme moi. Elle était vraisemblablement plus talentueuse que moi, vu qu’il avait choisi sa moisson.

Le spectacle était terminé. On me fit entrer dans l’hôtel de ville, rencontré les gens qui voulais me dire adieux, ou ce connard ne montra pas non plus le bout de son joli nez. Il allait me le payer. Sérieusement. Si je sors de cette arène vivante, il sera le premier à qui je montrerai mes nouveaux talents de tueuse. Je descendis les marches de l’hotel de ville entourées de pacificateurs. Je devais entrer dans la voiture qui se trouvait en bas. Nous devions prendre le train. Partout, des caméras me fixaient. Je fis mon chemin rapidement, et prit place dans l’automobile. Je n’avais jamais été conduite quelque part, sauf en traineau. L’intérieur du véhicule était luxueux, confortable. Le capitole portait attention même aux moyens de transports; ils tentaient vraiment de nous déstabiliser avant de nous lancer en enfer.

Il y allait y avoir plus de caméraman que de trains à la gare. Je le sentais. Heureusement, je n’affichais pas un air tristounet, comme la plus part des tributs. J’étais enragée. À cause de lui. Lux. Ce con. Oh, et puis, il y avait le parfum infect que portait l’hôtesse assise entre Ezea, mon co-tribut, et moi qui me donnait la nausée.

Bientôt, j’allais me battre pour un gros prix, pour mon honneur, pour mon district, et pour ma vie. Sortir de l’arène vivante me garantissait une vie facile; mais j’allais aussi devoir être comme toutes ses personnes que je détestais tant. Ma famille aussi aurait une meilleure vie. Mon père pourrait s’arrêter et se reposer un peu. Peut-être nous trouver une nouvelle maman. « ta mère m’avais dit que ça arriverait. Qu’un jour, tu te porterais volontaire. Elle le sentais. Probablement parce qu’elle aussi, un jour, y avait pensé. Tu sais Vi, tu es sa copie conforme, pas que physiquement, mais mentalement aussi. Je dois t’avouer que parfois, ça me fait peur, tu sais… mais je sais aussi qu’elle faisait tout avec une raison. Une bonne raison. Et qu’au final, ses actions avaient toujours des conséquences positives. Je sais que tu peux gagner. Et je sais que si tu le veux vraiment, tu vas gagner. » Je regardai par la fenêtre. Nous étions presque rendus à la gare. Cette voiture roulait plutôt rapidement.

La voiture s’arrêta soudainement. Des caméras partout et... Il était un peut-être un peu moins con. Lux était là, j’avais vu ses yeux. Je tentai de garder cette expression enragée en attendant qu’on me pousse dans cette marre de médias; Qu’on envoie mon visage dans tout panem.