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 IV,2. bright and early for their daily races (leevy)

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MessageSujet: IV,2. bright and early for their daily races (leevy)   IV,2. bright and early for their daily races (leevy) Icon_minitimeSam 7 Juin - 22:27

Oh il avait hâte de le rencontrer enfin, son tribut masculin. Il fallait comprendre un peu Owain après tout, l'an dernier n'avait pas pour lui été une bonne année en terme de tributs, il était passablement déçu et priait pour que les choses soient différentes pour cette nouvelle édition. La déprime de ces derniers mois avait semble-t-il été mise en stand-by, mais il faut bien dire que le styliste avait tendance, en période de jeux, à ne penser à rien d'autre qu'à cela ; Tout du moins tant que l'un de ses deux tributs était encore en vie. Et il avait de grands espoirs pour cette année, concernant Leevy. Les volontaires au district onze étaient une espère rare, ce n'était pas monnaie courante comme dans les districts de carrière, et soigner leur image était donc d'autant plus important ... Il fallait donner envie aux habitants du Capitole de s'intéresser à lui, c'était le seul moyen d'avoir des sponsors puisqu'il y avait fort peu de chance que sa mentor ne s'en donne les moyens. Cette petite dinde d'Alexiane ne pensait que rarement à autre chose qu'à son nombril de gagnante ingrate, de toute façon.

Il s'était occupé de la petite Zeena en premier, honneur aux dames comme on dit, et le Capitole tenait à ces règles de courtoisies élémentaires. Et il avait fait les choses bien, qu'on se le dise là aussi, parce qu'il avait beau ne pas se faire d'illusions quant à son très probable funeste destin une fois dans l'arène cela ne voulait pas dire que cette petite n'avait pas le droit elle aussi de goûter au luxe du Capitole pendant le cours laps de temps qu'elle y passerait. Et même si généralement il préférait voir ses tenues mises en valeur sur des courbes un peu plus âgées et féminines il était assez satisfait du résultat ; Place au garçon maintenant. « Nuhkaa, n'oubliez pas d'envoyer les bijoux à l'atelier avant ce soir, et voyez avec Esther pour cette histoire de maquillage, il est supposé la vieillir un peu, mais pas lui donner l'air d'un mannequin has-been. » L'assistante prenait frénétiquement des notes sur son calepin, hochant la tête à intervalles réguliers tandis qu'une autre poussait le portant sur lequel étaient disposées les affaires destinées à Leevy. Il s'agaçait régulièrement du peu de temps dont il disposait pour faire les retouches de ses tenues une fois essayées par les tributs ; On faisait poireauter le Capitole un an entre chaque moisson, nous pouvait-on pas leur laisser une journée supplémentaire pour se mettre au point ? Non, de toute évidence on ne pouvait pas. Réajustant les plis de sa veste mauve et le col de sa chemise jaune, Owain avançait dans le couloir sans vérifier si les deux assistantes suivaient derrière lui ; Elles suivaient, elles étaient payées pour ça après tout. Il vérifia sa montre une énième fois, il n'était pas en avance. C'était toujours comme ça, dieu merci il travaillait efficacement sous pression.

Quand il était entré dans la pièce Leevy était déjà là, rien d'anormal à vrai dire. L'adolescent toutefois semblait tirer la gueule, et pour Owain il restait donc maintenant à savoir s'il s'agissait de l'état naturel du garçon ou bien si c'était simplement du au fait qu'il devait se tourner les pouces dans cette pièce depuis un moment. Dans un cas comme dans l'autre restait en tout cas à Owain à lui rappeler l'intérêt de faire au moins semblant d'être on ne peut plus heureux d'être ici s'il voulait s'attirer les faveurs des sponsors. Les tenues d'Owain leurs donneraient un gros coup de pouce, mains enfin il fallait que les deux tributs y mettent un peu du leur, le styliste n'était pas non plus magicien. Et comme il l'avait assez répété concernant ses deux tributs de l'an dernier, on ne pouvait pas faire de chevaux de course avec des bourricots. Mais il avait confiance, Leevy n'avait absolument pas l'air d'un bourricot et pour cette raison il lui avait adressé un sourire engageant « Voilà donc Leevy. J'étais impatient de te rencontrer. » Il avait refermé la porte derrière lui, poussant le portant recouvert d'un drap dans un coin de la pièce avant de reporter son attention sur l'adolescent « Tu te sens bien ? Les maquilleuses ne t'ont pas trop assommé avec leurs commérages j'espère ? Elles sont incorrigibles. » Nouveau sourire engageant, tandis qu'il se permettait de jauger la marchandise des pieds à la tête et sans aucune gêne. Il avait l'oeil, déjà maintenant il savait quelles seraient les quelques retouches à apporter au costume pour qu'il lui aille parfaitement. Il était un peu moins musclé qu'il ne l'avait imaginé en regardant la moisson, mais qu'à cela ne tienne, ce serait quand même parfait.
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Leevy Stonefield
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MessageSujet: Re: IV,2. bright and early for their daily races (leevy)   IV,2. bright and early for their daily races (leevy) Icon_minitimeLun 9 Juin - 15:54

Accoudé contre l’un de murs de la salle de préparation, Leevy s’impatiente. Il s’impatiente de beaucoup de choses ; la venue de son styliste, son entrée au Capitole, l’entraînement face aux juges, mais aussi et surtout l’entrée dans l’arène. Il attend avec impatience le jour où il sera de son tube, à attendre d’être envoyé dans une arène qui, il l’espère, sera à la hauteur de ses attentes. Une arène où il périra peut-être, gagnera certainement. Il croit en ses chances, Leevy, depuis qu’il a vu la rediffusion des autres moissons lors du voyage en train. Il y a des gosses, beaucoup trop de gosses qui sont à peine en âge d’être tiré au sort. Ceux-ci ne seront que l’amuse-bouche, comme Zeena. Zeena… Il ne sait toujours pas s’il sera clément avec elle ou non. Les gens doivent s’attendre à ce qu’il la protège, mais il se voit plus l’achever le concernant. Et concernant les autres tributs, il n’y a personne qui ne lui fait peur. Même ceux supposés être des carrières ressemblent à des gosses apeurés. Il ne va faire qu’une bouchée d’eux, Leevy, parce qu’il n’a pas peur d’ôter la vie à quiconque. Il s’en réjouit même. Peut-être que toutes ses années à être laissé pour compte lui ont données une certaine rage qui ne pourra être satisfaite qu’au sein de l’arène. Quoi qu’il en soit, il est plutôt mitigé concernant le bilan de ses adversaires. Il ne veut pas que ça soit trop facile, il aimerait se battre, il aimerait souffrir, il aimerait donner le meilleur de lui-même.

Sans s’en rendre compte, le voilà qui gratte le sol avec ses ongles, abîmant légèrement ceux-ci. S’il y a bien une chose qui peut lui porter préjudice dans l’arène, c’est son manque de patience. Sa patience, justement, qui est déjà mise à rude épreuve par son styliste qui ne daigne pas pointer le bout de son nez. Tout de même, Zeena fait un mètre à peine, il n’a pas besoin de passer des heures sur celle-ci, d’autant que tout le monde oubliera très vite cette dernière étant donné sa mort quasi certaine au bain de sang. Finalement, il entend la porte s’ouvrir mais ne relève pas la tête pour autant. Il préfère prêter attention à la pièce, qu’il n’a jusqu’ici pas pris la peine de détailler. « Voilà donc Leevy. J'étais impatient de te rencontrer. » « Voilà donc le retardataire. La réciproque n’est pas vraie. » Il dit sans attendre, toujours en observant la pièce, sans prêter attention à la personne face à lui. Pourquoi lui donner de l’intérêt quand celui-ci s’est permis de ne pas lui en donner plus tôt ? Leevy n’est pas patient. C’est lui qui fait patienter les autres en temps normal ; et non l’inverse. « Tu te sens bien ? Les maquilleuses ne t'ont pas trop assommé avec leurs commérages j'espère ? Elles sont incorrigibles. » Leevy hausse les épaules, et daigne enfin relever les yeux vers son interlocuteur. « Je n’écoute pas ce qui ne m’intéresse pas. » De la même façon que celui-ci a semblé le reluquer quelques minutes auparavant, Leevy passe en revue ce qui semble être son styliste. La première chose qui le frappe est l’âge de celui-ci. « Il n’y a pas une date de péremption pour les gens comme vous, au Capitole ? » À savoir, les vieux. Le Capitole tenait de la légende pour Leevy jusqu’ici, mais s’il y a une chose qu’il a pu remarquer grâce aux bruits de couloirs et aux moissons, c’est que les citoyens venus tout droit du Capitole semble avoir une peur phobique de la vieillesse. Ils usent de divers artifices pour se rendre intéressants, mais aussi pour s’assurer une jeunesse éternelle, bien même si cela ne trompe personne. Combien d’hôtesses sur le déclin avait-on vu passer dans son district, remplacée l’année suivante par une jolie et extravagante jeune femme ? Quoi qu’il en soit, ces aprioris s’étaient confirmés maintenant qu’il se trouvait au Capitole, et même s’il n’avait pas encore eu l’occasion de découvrir la luxure et l’opulence de cet endroit, il avait déjà eu un bref aperçu de la population. Jeunes, beaux, respirant le luxe à outrance. Et étonnement, ça lui plaisait. Mais la tête de son styliste, elle, ne lui revenait pas. Il avait aperçu quelques stylistes d’autres districts, ils étaient jeunes et plein d’idées, celui-ci devait certainement un vieux aigri s’accrochant de toutes ses forces à une gloire passée, bien même s’il était relégué à un district sur lequel personne ne mise et qui habituellement réservé aux équipes que l’on souhaite punir. « Dites-moi tout, en quoi allez-vous me déguiser ? » Car il s’agissait bien d’un déguisement pour Leevy. Cette parade était une obligation à laquelle il ne pouvait échapper, cela ne voulait pas dire qu’il l’appréciait pour autant.
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MessageSujet: Re: IV,2. bright and early for their daily races (leevy)   IV,2. bright and early for their daily races (leevy) Icon_minitimeMar 10 Juin - 17:54

Le rapport qu'Owain entretenait avec ses tributs avait quelque peu changé au fil des dix-huit années qu'il avait passé à en habiller. Ou plutôt disons que c'était le regard qu'il portait sur eux qui avait changé, les deux ou trois premières années il avait comme beaucoup de petits nouveaux dans les équipes de préparation fait la bêtise de trop espérer quant à la survie de ses tributs. De s'y attacher, presque, et si sa toute première année il avait eu la chance d'habiller une gagnante les années suivantes il avait du se faire doucement à l'idée qu'on ne pouvait pas s'attacher à des choses aussi éphémères que des tributs. Certains étaient disons plus sympathique que d'autres, certains avaient plus de jugeote que d'autres, mais au fond ils n'étaient rien de plus que des mannequins vivants pour ses créations, et une distraction de plus pour les soirées du Capitole. Un sujet de compétition entre stylistes également, et entre équipes de préparation plus généralement, et quelque part Owain avait l'esprit de compétition ... Et surtout il refusait totalement l'idée qu'un autre styliste lui fasse de l'ombre. Mais pour cette année il était confiant, il avait visionné les moissons des districts concurrents et il n'y avait pas chez les autres garçons de candidats de nature à véritablement faire de l'ombre au sien ... Peut-être ceux du huit et du dix ? Et encore, c'était très vite dit. Celui du dix avait l'air d'un sauvage, à vrai dire, il n'aurait pas aimé se retrouver à la place de son styliste, cela ne serait pas une mince affaire de le rendre assez présentable pour ne pas effrayer les enfants du Capitole ... Et ça c'était tout bénèf' pour Owain, encore une fois.

C'est donc d'un pas résolu que le styliste était entré dans la pièce où l'attendait son second tribut, pour s'adresser à lui d'un ton engageant destiné à prendre la température du bonhomme en terme d'humeur. Faut dire qu'Owain se disait qu'il ferait sans doute aussi la gueule en permanence, s'il avait eu la malchance de naitre dans un district aussi misérable. « Voilà donc le retardataire. La réciproque n’est pas vraie. » Ouais, de toute évidence celui-là ne rentrerait pas dans la catégorie des tributs charmants. Qu'à cela ne tienne, il allait bien falloir qu'il prenne sur lui s'il espérait décrocher quelques sponsors ; Owain ne pouvait que bien l'habiller, ce qui certes était déjà beaucoup, mais ne ferait pas tout. « Je vois qu'Alexiane et toi avez déjà un point commun. Mais je ne vous en veux pas, je comprends que dans un district comme le vôtre on ne puisse pas avoir le temps d'enseigner la politesse à tous les enfants, hm. » Il ne disait même pas cela ironiquement, à vrai dire il avait fini par se persuader que d'un district à l'autre la capacité à sourire et à se montrer poli en rencontrant une nouvelle personne dépendait de la richesse ; Leevy faisait donc partie des pauvres, à ses yeux. Des ultra-pauvres parmi les pauvres, devrait-on dire. Il réprima tout juste une grima ce de dégoût avant de se rappeler que dieu merci les tributs étaient astiqués comme des sous neufs et désinfectés à leur arrivée au Capitole. Ne prêtant en fin de compte que peu d'attention au fait que le jeune homme n'avait toujours pas relevé les yeux vers lui, Owain avait épousseté le bas de sa veste avant de recommencer à faire la conversation, comme si de rien n'était « Je n’écoute pas ce qui ne m’intéresse pas. » Charmant. Soupirant de façon exagérée Owain se retint tout juste de demander s'il comptait écouter ce que Caesar aurait à lui demander le moment venu, ou s'il comptait être aussi loquace dans son interview que le tribut sourd de l'année précédente. Mais bon sang, est-ce qu'un jour il aurait droit à un tribut cumulant à la fois le physique ET la sympathie ?

Enfin le gamin avait daigné relever les yeux vers lui. Il avait un regard perçant, le regard des tributs que l'on regardait généralement dans l'arène égorger ses petits camarades avec délectation ; Bien, c'était plus utile qu'un sentimental, au moins. « Il n’y a pas une date de péremption pour les gens comme vous, au Capitole ? » Charmant, bis repetita placent. Les lèvres d'Owain s'étaient pincées ; S'il y avait bien une chose qu'il avait en horreur c'était d'être attaqué sur son âge. On apprenait à éviter ce fâcheux sujet lorsqu'on le connaissait, et les disputes qu'il avait eu avec Zacharias à cause de ça se comptaient par dizaines. Il était presque tenté de lui faire bouffer la lance qui était supposé compléter sa tenue, mais soyons sérieux un moment ... s'il abîmait son jouait maintenant il perdait ses chances de voir ses tenues remarquées et acclamées. Et cette cinglée de Flickerman lui ferait passer un sale quart d'heure, en plus de ça. D'un ton cependant beaucoup plus froid, mais pas sans qu'un sourire faux ne reste de mise le styliste avait donc simplement haussé les épaules « Je ne sais pas, je me demandais justement la même chose à propos de Caesar ... Tu devrais lui poser la question, quand viendras ton tour d'être interviewé. » Est-ce qu'il était sérieux ? Non, bien sûr. Ou peut-être un peu, c'est vrai, parce qu'à vrai dire l'idée de Caesar s'entendant poser cette question en direct à la télévision était plutôt plaisante. Bien, c'était fort mignon cette petite discussion mais ils avaient un tas de choses à faire, et sans attendre Owain avait entrepris de faire un tour complet autour de Leevy afin de pouvoir l'observer sous tous les angles « Dites-moi tout, en quoi allez-vous me déguiser ? » Comment pouvait-on paraitre si suffisant en s'exprimant, et pourtant venir d'un district où l'on côtoyait plus souvent la boue des cochons que l'intérieur d'une école ou d'une bibliothèque ? « Nous ne sommes pas en train de préparer le carnaval de ton quartier, tu t'apprêtes à représenter ton district et à être admiré par tout le Capitole, alors fais-moi confiance, je sais mieux que toi où tu es sur le point de mettre les pieds. » Il ne semblait pas réaliser que si sa propre équipe avait le pouvoir d'améliorer l'image qu'il renverrait, tout du moins pendant la période des jeux qui précédait l'arène, les équipes concurrentes n'hésiteraient pas à utiliser la moindre chose qui puisse lui porter préjudice pour tenter de favoriser leurs propres poulains. Et Owain serait déçu, s'il s'avérait en fait que son tribut si prometteur se révélait être un imbécile que le manque d'intelligence empêcherait d'adopter une attitude irréprochable. « Maintenant enfile ça, j'ai besoin de voir comment il tombe pour envisager des retouches. » Disant cela il avait attrapé le pantalon de daim jusque là accroché sur le portant. Puisqu'il n'y avait pas de haut, ça et les bottes constituaient le plus gros des vêtements, alors autant dire que la coupe devrait être irréprochable.
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MessageSujet: Re: IV,2. bright and early for their daily races (leevy)   IV,2. bright and early for their daily races (leevy) Icon_minitimeDim 15 Juin - 22:34

S’il y a bien une étape de la préparation des tributs dont il ne se réjouissait pas, c’est bien celle-ci. Même avant d’être ici, au Capitole, lorsqu’il regardait les jeux uniquement au travers d’un écran, il plaignait les tributs et les costumes dont ils étaient affublés. Les plus à plaindre sont sûrement ceux du district douze, souvent complètement nus et couverts de charbon pour seul vêtement. Autant dire que maintenant que c’est son tour d’être déguisé, il appréhende légèrement. Non pas qu’il ne soit pas à l’aise avec son corps ou avec le fait d’être exposé au public, mais ce qui ne lui va pas, c’est cette idée d’être déguisé en quelqu’un qui n’est pas lui. Il ne veut pas renvoyer une fausse image au public. Il veut qu’ils le voient tel qu’il est ; un tribut prêt à tout pour remporter la victoire. Si encore on l’affublait seulement de vêtements plus ridicules les uns que les autres il pourrait le supporter, or il doit également passer par l’étape maquillage. Et autant dire que ce n’est pas ce qu’il envie le plus, ce n’est pas particulièrement … viril. Quoi qu’il en soit, il est coupé dans ses réflexions par son styliste qui daigne enfin pointer le bout de son nez. Leevy ne se prive pas pour l’accueillir froidement. Avec un retard pareil, il ne faut pas s’attendre de lui qu’il lui ouvre grands les bras. Compte tenu de son statut de tribut, chaque minute est précieuse pour lui. « Je vois qu'Alexiane et toi avez déjà un point commun. Mais je ne vous en veux pas, je comprends que dans un district comme le vôtre on ne puisse pas avoir le temps d'enseigner la politesse à tous les enfants, hm. » Pour le point commun, il n’en sait rien. On ne peut pas dire que la jeune femme ait pris le temps de s’intéresser à lui, elle est bien trop préoccupée par la gosse de douze ans, et ça lui va très bien ainsi, puisqu’il ne s’est pas gêné pour lui faire comprendre qu’il n’en avait rien à faire de ses conseils, et qu’elle perdrait son temps avec lui. Elle n’a pas été le genre de tribut que Leevy aimerait être, et pour cette raison, il ne compte lui accorder aucune considération jusqu’à ce que leurs chemins se séparent. Mais assez parler de cette demoiselle insignifiante à ses yeux, il préfère s’occuper du cas de son styliste. « En effet, ce n’est pas dans nos priorités au onze, nous sommes bien trop occupés à nous tuer à la tâche pour le bonheur surfait de gens comme vous. » Il soupire et grimace légèrement. Non pas que la réflexion de son styliste l’ait agacé, mais bien parce qu’il ne se serait jamais vu tenir de telles paroles. Lui, le gosse du onze qui ne rêve que de quitter son district pour vivre une vie de luxe, le voilà défendant celui-ci, et même laisser entendre une idéologie politique qui ne correspond en rien à la réalité. On ne peut pas dire qu’il adhère aux idées de la Rébellion, tout comme il n’adhère pas forcément à la politique du Capitole. Mais ayant été éduqué dans l’idée que le système politique actuel de Panem est présent pour une bonne raison, il ne le remet pas en cause. Après tout, depuis sa naissance on lui rabâche les oreilles à l’école que le Capitole est grand, qu’il est fort, qu’il est merveilleux, qu’il a tous les pouvoirs pour une raison. Et même s’il n’adhère pas à cette apologie de la Capitole, il n’a toujours connu que ça et ce n’est pas prêt de changer, que les rebelles le veuillent ou non.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas ici pour tenir une conversation avec lui-même sur la politique, mais bien pour faire la connaissance de son styliste et de ce qui lui réserve. Il ne prend pas la peine de répondre à sa première question, se doutant bien que le type doit s’en foutre comme de son premier tribut de l’état actuel dans lequel se trouve Leevy. Et puis, bien même si celui-ci aurait été causant sur comment il se sent, il n’y aurait pas eu matière à discuter longtemps. Il va bien, merci pour lui. Quant à sa deuxième question… Leevy ne peut pas s’empêcher de répondre froidement, comme il en a l’habitude. Les maquilleuses ont pu parler de lui, le traiter de gros connard à quelques centimètres de ses oreilles, Leevy n’y a pas prêté la moindre attention, parce que ces personnes-là ne le méritent pas, tout simplement. Il n’y a aucune gloire à être maquilleuse au Capitole, c’est un métier insignifiant réservé à des gens pas assez bien pour viser plus haut, viser le rang de styliste, par exemple. Pour en revenir au styliste – dont il ignore le nom et qu’il ne compte pas le demander – Leevy se permet de l’observer comme celui-ci s’est permis quelques minutes auparavant. Il est vieux. Il a une tête de pervers. Il est artificiel. Autant dire que si Leevy était capable de faire confiance à quiconque, ce type ne serait pas le premier sur sa liste. Le tribut ne peut pas s’empêcher de faire une remarque au vieux sur son âge, il a ce besoin presque vital de provoquer les autres, et il ne compte pas s’arrêter sous prétexte qu’il se trouve au Capitole. Le styliste est une cible de choix. Leevy sourit légèrement à la réaction du styliste, il a touché un point sensible, intéressant… bien que trop prévisible. « Je ne sais pas, je me demandais justement la même chose à propos de Caesar ... Tu devrais lui poser la question, quand viendras ton tour d'être interviewé. » Leevy lève les yeux au ciel avant de les reposer sur l’homme. « J’essayerais, mais je ne suis pas sûr que cela se fasse. Après tout, Caesar est une légende, contrairement à vous. » Et qui dit légende, dit intouchables. Peut-être qu’il se trompe, peut-être que ce styliste est une véritable légende au Capitole, les années l’ayant sûrement aidé à se bâtir une réputation.

Le styliste entreprend un tour complet de sa personne, et autant dire que cela déplait fortement à Leevy. Il a l’impression d’être un morceau de bétail présenté lors d’une vente aux enchères. Ces gens du Capitole, il les envie, mais ils oublient que les pauvres des districts sont des êtres humains, et non pas des jouets dont ils peuvent disposer une fois par année à l’approche des jeux. Il serre légèrement le poing pour éviter de le coller au visage de son styliste, attendant patiemment que celui-ci termine son petit tour. Il demande ensuite en quoi il compte le déguiser, parce qu’il ne s’attend à rien d’autre. « Nous ne sommes pas en train de préparer le carnaval de ton quartier, tu t'apprêtes à représenter ton district et à être admiré par tout le Capitole, alors fais-moi confiance, je sais mieux que toi où tu es sur le point de mettre les pieds. » Il hausse les épaules. « Je ne vous fais pas confiance. » Qu’il laisse simplement échapper. Les tenues du onze ne l’ont jamais marqué, c’est bien pour une raison. « Maintenant enfile ça, j'ai besoin de voir comment il tombe pour envisager des retouches. » Leevy soupire une nouvelle fois et saisit le bout de tissu que son styliste lui tend. Il l’observe quelques instants, avant de réaliser qu’il s’agit que d’un simple pantalon. « Et… elle est où la suite ? Il y en a une, hein ? » Il demande, légèrement moqueur, même s’il espère que l’ancêtre répondra par l’affirmative. Parce que clairement, il ne se voit pas se balader avec ce pantalon pour seul habit, bien même s’il n’a aucune honte de son corps. Il n’est pas ici pour être représenté tel un jouet sexuel, mais bien comme un adversaire à redouter, et il n’a aucune envie que son styliste lui fasse perdre toute crédibilité avec un costume élaboré pour satisfaire la perversité des Capitoliens.
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MessageSujet: Re: IV,2. bright and early for their daily races (leevy)   IV,2. bright and early for their daily races (leevy) Icon_minitimeMer 18 Juin - 18:51

Bon, il fallait bien avouer qu'Owain était un chouïa déçu, il aurait bien aimé pour une fois se retrouver face à un tribut qui cumulait à la fois des chances de gagner et une éducation disons ... acceptable. Il se demandait sincèrement ce que Delysia et lui avaient fait de mal pour avoir hérité du onze et de ses manières plus qu'approximatives ... Les premiers temps il avait eu la naïveté de croire que le problème venait simplement d'Hawthorne, et puis finalement il avait fait la connaissance d'Athena l'an dernier, aimable comme un cactus et raide comme un manque à balai, et voilà que cette année on lui présentait Leevy. Bon, il avait des chances de gagner et c'était un peu tout ce qui comptait en définitive, mais s'il pouvait éviter de saboter tout son travail en gardant cet air de chien mouillé Owain lui en serait gré. « En effet, ce n’est pas dans nos priorités au onze, nous sommes bien trop occupés à nous tuer à la tâche pour le bonheur surfait de gens comme vous. » Bla, bla, bla. Passant nonchalamment la main sur le bas de sa veste pour en retirer d'éventuelles poussières, Owain avait relevé les yeux vers le tribut pour lui offrir un sourire narquois « Méfie-toi, petit. Les murs ont des oreilles par ici. Il serait quand même dommage de te compliquer la tâche avant même d'avoir mis les pieds dans cette arène. » Oh, l'un dans l'autre le dénommé Leevy n'avait tout de même qu'un chance sur vingt-quatre d'être couronné vainqueur à l'issue de ces jeux, mais à ceux qui critiquaient le fonctionnement de Panem plus qu'aux autres on prédisait souvent un destin funeste ... Avait-il vraiment besoin de se rajouter tout seul des bâtons dans les roues ? Sans doute pas. Et Owain n'essayait même pas de lui faire peur, ce n'était que la stricte vérité ... Même lui se gardait bien d'évoquer les sujets fâcheux en ces lieux, il ne faisait aucun doute que les bâtiments accueillant les tributs faisaient l'objet d'une surveillance accrue.

Toujours est-il que comme le lui avait si gentiment fait remarquer son tribut ils n'étaient pas en avance, aussi même dans l'hypothèse où Owain aurait eu envie de continuer cette discussion ô combien intéressante, il avait d'autres chats à fouetter. Il ne fallait pas s'imaginer que sa journée de travail serait terminée une fois Leevy habillé, il avait encore mille chose à faire et ne pouvait absolument pas se permettre de remettre quoi que ce soit au lendemain. Il n'était pas là pour bâiller aux corneilles contrairement à ce que le tribut sembla sous-entendre en le piquant - assez adroitement il faut bien l'avouer - là où il avait le plus de chance de l'horripiler. Et c'était bien connu, lorsque l'on se sentait piqué au vif on rejetait la conversation sur quelqu'un ou quelque chose d'autre, en l'espèce sur ce bon vieux Caesar « J’essayerais, mais je ne suis pas sûr que cela se fasse. Après tout, Caesar est une légende, contrairement à vous. » Il commençait à lui courir sur le haricot ce gamin, sincèrement. Ce n'était finalement pas qu'une boutade ou de l'exagération que de l'avoir comparé à Alexiane quelques instants plus tôt. « Sans doute, il y a fort à parier qu'il y a chez lui bien plus de légende que de vérité. Mais tu auras tout le temps de faire sa connaissance plus tard, une chose à la fois. » Sourire de façade et air désinvolte de rigueur, Owain s'était bien vite désintéressé de ce que Leevy avait à dire pour se contenter de le scruter, retrouvant son sérieux. Comment ces gamins des districts pouvaient-ils avoir à ce point la peau sur les os, avec tout l'exercice physique qu'ils effectuaient ? Oh Leevy était loin d'être parmi les plus maigres qu'il ait vu, il était même bien bâti compte tenu des circonstances, mais il restait loin des corps musclés et sculptés des mannequins en vogue ici, au Capitole.

S'impatientant l'adolescent avait fini par se renseigner sur la teneur de sa tenue, s'attendant probablement à hériter d'un costume fait avec aussi peu de goût que les tenues proposées par certains districts ... Owain avait encore des frissons en repensant à la façon dont ces pauvres gamins du douze étaient apparus l'année précédente, ils auraient fait peur à leurs propres parents assurément. Qu'à cela ne tienne, Owain faisait preuve de beaucoup plus de bon goût, bien que Leevy en doute ... D'ailleurs de quoi ne doutai-il pas. « Je ne vous fais pas confiance. » Bien entendu, le contraire eut été étonnant. Faisant mine de ne pas relever le sarcasme dans la voix du jeune homme Owain s'était contenté d'hausser les épaules et de répondre avec désinvolture « Alors fais au moins semblant. Tu ne voudrais pas que de potentiels sponsors changent d'avis en décelant ton ingratitude ? » N'attendant pas sa réponse il avait attrapé le pantalon qui constituait la pièce principale de sa tenue et l'avait tendue à Leevy pour qu'il l'enfile. Ce dernier s'était emparé du vêtement et l'avait considéré un instant, avant de relever les yeux vers le styliste pour demander « Et … elle est où la suite ? Il y en a une, hein ? » Comment ça une suite ? Évidemment qu'il n'y avait pas de suite, Owain n'allait tout de même pas se priver d'utiliser le peu de potentiel physique que possédait le tribut, enfin. Tout le monde n'avait pas la chance de posséder une chevelure flamboyante comme celle de Prudence Thornfield, après tout. « Ne t'en fais pas, ta co-tribut est bien assez couverte pour vous deux, tu n'as pas besoin de plus. » Et autant dire que si Zeena avait eu ne serait-ce que deux ou trois années de plus le styliste aurait été moins généreux sur le tissu, particulièrement au niveau du décolleté. « Et tiens-toi un peu droit bon sang, je suis supposé être un "ancêtre" et pourtant j'ai un maintien bien meilleur que le tien. » Vous parlez d'un tribut se tenant fièrement dans la direction de sa victoire, pour le moment il tenait plutôt du primate, considérant le pantalon qu'il avait à la main comme si jamais encore dans sa vie on ne lui avait demandé de s'habiller.
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Leevy Stonefield
DISTRICT 11
Leevy Stonefield
△ correspondances : 83
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△ multicomptes : ah, psh, hbc
△ à Panem depuis le : 13/10/2012
△ humeur : mortelle
△ âge du personnage : dix-huit ans


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MessageSujet: Re: IV,2. bright and early for their daily races (leevy)   IV,2. bright and early for their daily races (leevy) Icon_minitimeLun 4 Aoû - 21:45

C’est une seconde nature chez le jeune homme que de provoquer les autres. Si au départ ce n’était qu’une carapace pour se protéger du monde dans lequel il vit, au fil des années, c’est devenu un plaisir associé à une véritable obligation. Il a un besoin presque vital d’agacer les autres, de leur faire comprendre qu’il vaut mieux qu’eux et qu’il n’est pas le genre de garçon qu’on peut se mettre facilement dans la poche. La logique aurait voulu qu’il s’abstienne de tout commentaire une fois arrivé au Capitole, sachant qu’ici il n’est qu’une marionnette de plus, mais il ne peut tout simplement pas. Car ce serait renier sa nature. Il ne se gêne pas d’agir comme il l’aurait fait au district onze même s’il est entouré des gens importants. Ce ne sont que des humains, après tout. Un peu plus privilégié que lui, mais des humains, et ils ont le droit au même traitement que Leevy offre à ses camarades du district onze. Il n’y a que Zeena qu’il ne s’est pas permis de provoquer, tout simplement parce qu’il se contente de la repousser ou de la rabaisser puisqu’il faut bien que quelqu’un la remette à sa place plutôt que de lui donner tant d’espoirs. Et Alexiane aussi, parce qu’il n’a aucune envie d’entrer dans un jeu avec elle, sachant qu’à ses yeux, elle n’a rien d’important et qu’il ne veut pas lui donner une attention qu’elle ne mérite pas. Mais Owain, lui, est une cible de choix. Un de ceux qui se pensent supérieur parce qu’ils ont eu la chance de naître dans la Capitale de Panem. Un genre de cible qu’il n’a pas l’occasion de rencontrer au district onze, puisque les familles riches ne se compte que sur une main dans l’entièreté du district onze. Et il doit reconnaître que le styliste, bien que particulièrement agaçant, a du répondant, et ce n’est pas pour lui déplaire. Il le lui prouve un peu plus chaque fois qu’il ouvre la bouche. Même si son répondant ne vole pas haut, cela permet à Leevy de rebondir là-dessus à chaque fois. Et il s’amuse de cette joute verbale. « Méfie-toi, petit. Les murs ont des oreilles par ici. Il serait quand même dommage de te compliquer la tâche avant même d'avoir mis les pieds dans cette arène. » Il ne peut s’empêcher de laisser échapper un rire. Le temps de quelques secondes tout au plus, mais un véritable rire, comme ceux qui viennent du cœur et qui sont pourtant rares venant de lui. Owain baisse dans son estime, en seulement quelques secondes. Il sait les citoyens du Capitole moins intelligents que la moyenne dû à leur expérience de vie bien plus favorable que les citoyens du district, mais il ne se doutait pas que leur stupidité était sans limite. Il adresse un regard moqueur à son styliste, avant de reprendre la parole. « Vous savez bien qu’ils ne peuvent rien faire contre moi. Ils ne peuvent pas prendre le risque de me perdre avant les Jeux. Et je vais assurer le spectacle, c’est un fait, alors pourquoi me mettre des bâtons dans les roues ? Ce serait se tirer une balle dans le pied. Ils le savent, je le sais et vous le savez aussi. » Il est gonflé, c’est certain, mais il a des raisons de l’être. Il se doute bien que les fameux ils – il reste vague, Leevy était relativement ignorant quant à l’organisation des Jeux et ceux étant derrière tout ça – n’oseront pas le sacrifier avant les Jeux, ou même au début de ceux-ci. Avant, parce que ça ne se fait tout simplement pas, qu’ils ne peuvent pas prendre le risque d’envoyer vingt-trois tributs dans l’arène. Ce serait montrer que les Hunger Games ne sont pas aussi intouchables qu’ils sont censé l’être. Et une fois dans l’arène, Leevy n’a aucune crainte à avoir. Il s’est porté volontaire, l’animosité qu’il voue à Zeena est plus que flagrante et il est probablement le plus déterminé de tous les tributs. Ils ne peuvent tout simplement pas se passer de lui, car il sera certainement l’un des atouts forts de ces Jeux. Un gosse pauvre d’un district jamais donné vainqueur, dont la rage de vivre se transforme en sadisme sans limite. Non, définitivement, ils ne peuvent rien contre lui et il le sait très bien.

Il en oublie presque que le but premier de cette rencontre consiste à faire les dernières retouches quant au costume dans lequel il paradera lors du défilé. Il n’est pas impatient de le découvrir, d’ailleurs. Une part de lui est bien évidemment curieuse, mais sachant le goût plus que bizarre du Capitole concernant la mode, il n’est pas réellement sûr de vouloir découvrir dans quel déguisement il paradera. Il essaie quelque peu d’allonger la conversation – si l’on peut cela une conversation – à défaut d’essayer son costume. Il ne manque pas de faire une réflexion sur l’âge du styliste. Si les bruits de couloir qu’il entend au district onze sont corrects, l’âge est un sujet tabou dans la Capitale. Et il le remarque bien. À la différence de Caesar, Owain n’est pas une légende. Il y a encore du chemin à parcourir avant d’en arriver là, chemin qu’il n’arrivera jamais à parcourir de son vivant. « Sans doute, il y a fort à parier qu'il y a chez lui bien plus de légende que de vérité. Mais tu auras tout le temps de faire sa connaissance plus tard, une chose à la fois. » Ses prunelles se figent dans celle du styliste. « En effet, je ferais sa connaissance. Ça n’a jamais dû vous arriver à vous, je me trompe ? » Le présentateur phare du Capitole n’est pas censé être inaccessible, au même titre que le Président lui-même ? Le Capitole, il ne l’a vu qu’à travers sa télévision, Leevy, mais ni l’un ni l’autre n’apparaissent à la télévision tout sourire au bras de personnes sans importance comme le styliste. Mais assez provoqué le styliste, il n’a pas envie d’être coincé dans cette pièce toute la journée en compagnie du vieux. Il veut passer aux choses sérieuses, à savoir son costume. Il se permet de comparer d’avance celui-ci à un déguisement, car c’est bien de ce dont il s’agit, même si son styliste est d’avis contraire. Pour lui, petit habitant du district onze, ce sera un déguisement, même si pour le Capitole ce sont des habits tout ce qu’il y a de plus normaux. D’autant plus que comme il l’avoue, il ne fait aucunement confiance au styliste. « Alors fais au moins semblant. Tu ne voudrais pas que de potentiels sponsors changent d'avis en décelant ton ingratitude ? » Il esquisse un sourire en coin, un sourire carnassier. « Ce n’est pas comme ça qu’on s’attire des sponsors ? » Il lance, naïvement, même s’il est tout à fait sérieux. Les sponsors apprécient bien plus les ingrats que les tributs apeurés. Les carrières, par exemple, ne sont-ils pas tous ingrats avec un sale caractère ? Il est parfaitement dans la lignée. Alors que le vieux ne s’inquiète pas, mais il va en avoir des sponsors, et cette attitude lui sera d’ailleurs d’une grande aide. Quoi qu’il en soit, il s’empare du bout de tissu que lui tend le styliste. Il relève les yeux, et pour la première fois depuis longtemps, il est pris au dépourvu. Il y a une suite, c’est obligatoire. Il ne va pas être habillé d’un simple pantalon, rassurez-le ? Pas qu’il ait honte de montrer son corps, mais il a un corps de gamin affamé du district onze, il n’a rien à voir avec un homme musclé, pas de quoi prendre la peine de le laisser sans haut. Et il ne veut pas être vu comme un tribut objet, hors de question. Sauf qu’il n’a pas son mot à dire, et que visiblement, il n’y a rien d’autre prévu pour compléter le costume. « Ne t'en fais pas, ta co-tribut est bien assez couverte pour vous deux, tu n'as pas besoin de plus. » Ah bah, tiens, il espère bien que Zeena est couverte, elle a que douze ans la gosse, alors déjà que des gens comme son styliste s’excite sur des ados de dix-huit ans, qu’est-ce que ça doit être avec une gamine à peine sortie de l’enfance. « Pourtant, je suis sûre qu’elle aurait fait fureur à poil, vu les goûts bizarres que vous avez ici. » Il se permet de le dire, il n’est plus à une critique près. « Et tiens-toi un peu droit bon sang, je suis supposé être un "ancêtre" et pourtant j'ai un maintien bien meilleur que le tien. » Il grimace légèrement avant de soupirer, puis de rediriger son regard sur le styliste. « Excusez-moi très cher, de travailler seize heures par jour dans une position qui ne me permet malheureusement pas d’améliorer mon maintien. Mais le dur travail, vous ne connaissez pas ici, alors vous ne pouvez pas comprendre. » Encore une fois, il est agacé de devoir évoquer le district onze ainsi, comme s’il le défendait, mais c’est préférable plutôt que de donner raison à l’ancêtre. Il tourne ensuite les talons pour aller se changer à l’abri de regards indiscrets que le vieux pourrait avoir, puis revient quelques minutes après, non sans s’arrêter quelques secondes face à un miroir. Quand il est au niveau d’Owain, il plonge ses prunelles dans les siennes. « Il n’y a aucune retouche à faire, c’est parfait, merci bien. » Il lance avec un sourire des plus forcés. En réalité, il n’y connait rien, peut-être qu’il y a effectivement des retouches à faire, mais il n’a aucune envie de garder ce pantalon sur lui pendant plus de cinq minutes, alors s’il peut s’en débarrasser maintenant, c’est bienvenue.
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