|
fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
|
| Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost | |
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Mer 16 Mai - 18:17 | |
| - Spoiler:
Je précise que je serais peut être repris pour les jeux donc on éditera si jamais une chance sur douze
Jamais la vie de m'avait paru si vide, si fragile, si facile à perdre. J'avais l'impression de la voir se glisser entre mes paumes tel de la fumée. Jamais, jamais je n'aurais pu croire que le fait que Lily soit tirée à la moisson me ferait cet effet là. On se détestait, tout le monde le savait. Et c'était très bien comme ça. Maintenant qu'elle est partie, je me sens sale. Sale de lui en avoir voulu. Ma réaction était tellement puérile ! J'ai honte. Je ne lui même pas dit adieu. Rien. J'aurais tellement voulu revenir en arrière, pour pouvoir m'excuser. Lui dire que je ne lui en voulait plus. Mais c'était fini. Fini Lily Aan Ayling. Adieu et joyeux Hunger Games. Je porterais ce poid sur mes épaules jusqu'à la fin de ma vie. Mais je ne peut pas me permettre de me laisser abattre. Il y des gens qui ont besoin de moi, dehors, dans le district. Et si je n'ai pas pu sauver Lily, je les sauverais, eux. Je veillerais sur ta famille Lily, je te le promets. Tu peux compter sur moi. Plus jamais. Plus jamais je ne veux laisser faire une chose pareille. Il aurait fallu profiter de la vie, qui est si précieuse. En enfilant rapidement une veste et empoignant ma besace, je sort dehors. J'aurais d'abord voulu aller chez les Ayling, mais en passant devant la gare, j'aperçois un train de marchandise à l'arrêt, plusieurs hommes s'affairant autour. Ils doit y avoir de la nourriture en abondance là dedans ! La gare pour ainsi dire jamais fréquentée dans notre district. Les habitants n'ont même pas de quoi se payer un aller pour le district le plus proche. Les trains viennent soit pour exporter des vêtements soit pour importer de la nourriture. Ou aller chercher des tributs. Je contourne discrètement la gare. Sur un quai des gens s'affairent autour du train. Je regarde autour de moi et, comme personne n'est en vue, saisis discrètement une caisse qui doit contenir des fruits ou autre chosee de ce genre, puis mon regard tombe sur un wagon bâché, qui doit regorger de nourriture. C'est risqué, risqué mais ça vaut le coup. Le train de repartira surement pas avant demain. Autant attendre ici. Et, le corps collé aux vielles briques, je monte sur le toit de la gare. Et j'attend. Une heure, puis deux, puis enfin la gare semble se vider. Après le claquement sec émit par la fermeture des portes, je descends du toits silencieusement. Je me glisse derrière un pan de mur, puis je cours me rouler en boule en dessous d'un wagon. J'aurais l'air bête si le train démarrait mais j'adore ça. J'ai l'impression de voler. Dans l'autre sens. Je continue une pénible progression sous les wagons puis, une fois que je crois être en dessous du bon je me relève du coté qui ne fait pas fasse à la gare. Si jamais quelqu'un arrivait, il faudrait qu'il contourne touts les wagon et la locomotive pour m'apercevoir. Une fois les noeuds défait je rabats la bache contre son flan et me glisse à l'intérieur. J'avais raison, ce train regorge de nourriture. Me félicitant d'avoir été aussi perspicace je commence à piocher dans tout. Puis une fois tout ça placé dans la besace, je me précipite dehors en me promettant de revenir dès que j'aurais distribué tout ça dans le district. Mais la chance ne semble pas trop de mon coté ces temps-ci. Dès que j'ai posé un pied sur le quai, je tombe né à né avec un homme. Qui a l'air aussi surpris que moi. Et qui me bloque l'accès à la sortie. Le temps semble suspendu. Chacun se regarde " Merde..." Je murmure. Puis je bondis. En arrière, sur le toit du train. Et je commence à courir, sautant d'un wagon à l'autre, ma besace serrée contre moi. Si jamais je me fait encore attrapé par un Pacificateurs, je suis mort. Autant creuser ma tombe tout de suite. "Ci-git Frost Bledeer, voleur trop avide."
Dernière édition par Frost M. Bledeer le Dim 3 Juin - 13:59, édité 1 fois |
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Jeu 17 Mai - 22:40 | |
| - Spoiler:
Ah oui ce serait embêtant 8D On fera ça en flashback si jamais !
Les vols sur les trains sont monnaie courante à Panem. Dans les districts les plus pauvres, même la vigilance accrue des contrôleurs n'empêche pas qu'une petite portion des marchandises finisse irrémédiablement dans la poche des habitants sans être passé par le cheminement traditionnel. La plupart de ces rapines a lieu justement le soir, au moment où, parce que le train s'apprête à repartir, on laisse le quai parfois sans surveillance – après tout il suffira de blâmer les aléas du transport s'il manque des choses au prochain arrêt ; des pertes sont si vite arrivées. Titi, comme chacun, le sait bien et ne s'en soucie guère. Mais il faut dire aussi qu'il n'a jamais été confronté de lui-même à la situation... jusqu'à aujourd'hui.
Le gamin qui surgit soudain de sous la bâche n'a pas vraiment l'allure d'un trafiquant. Timothy lui donne entre quatorze et seize ans, pas plus ; et puis il n'a pas emporté de quoi fournir un vaste réseau de trafic. Pourtant ça n'a pas l'air d'être la première fois qu'il est pris à chaparder, vu la vitesse à laquelle il réagit face à la présence de quelqu'un en train de le surprendre. Un enfant des rues, ou issu d'une de ces innombrables familles pauvres dont il faisait lui-même partie il n'y a pas si longtemps ? Il n'a pas vraiment le temps de le détailler avant que l'autre ne disparaisse.
Sans réfléchir, il se lance à sa poursuite.
C'est idiot, il n'a pas réellement de raison pour le faire : ça ne le concerne pas cette histoire, s'il manque un peu de marchandise ça ne se ressent au bout du compte pas sur son salaire. En plus il n'y a personne alentour, personne qui puisse se choquer de le voir laisser un voleur s'échapper ni aller le dénoncer. Il l'aurait sans doute laissé filer, en réalité, si le jeune brigand avait décidé de fuir de la gare... Mais il a choisi de monter sur le toit du train. Par là, il risque fortement de se faire repérer, et surtout, l'heure du départ approchant à grands pas, faire le zouave là-haut pourrait s'avérer extrêmement dangereux.
Alors Timothy escalade rapidement le wagon à la suite du jeune homme et se met à le poursuivre, à la vitesse que lui permet l'équilibre précaire d'un toit de train. S'il avait imaginé qu'il finirait un jour dans ce genre de situation... Mais il n'a pas le temps de s'arrêter sur son aspect cocasse : il court. En silence, parce qu'appeler l'autre ne servirait à rien et surtout alerterait les passagers.
Au bout de quelques instants il finit par rattraper le voleur – parce qu'il est plus âgé, moins chargé, plus habitué aux irrégularités des toits des voitures. Il lui saisit l'épaule, brusquement, sans nécessairement chercher à faire mal mais sans tendresse non plus, et le force à s'arrêter.
Le tout n'est peut-être pas très explicite, mais il ne s'en occupe pas : le plus important dans l'immédiat est de descendre de là.
— C'est dangereux, ici. Descend, on verra pour ce que tu as dans les poches. Et il l'entraîne vers l'espace entre deux wagons où les attaches offrent plus d'appuis à l'escalade.
|
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Ven 18 Mai - 17:54 | |
| Je sais sauter d'un toit à l'autre, marcher dessus, me raccrocher in extremis à une gouttière, escalader des murs tant qu'il y a assez d'aspérités. Mais je n'ai jamais couru sur le toit d'un wagon. Alors oui, j'ai du mal. Je n'arrêtes pas de glisser et de trébucher sur les bouches d'aérations. En plus les toits des wagons sont bombés. Mais je dois courir, je dois réussir à m'échapper. Une fois passe encore parce que j'étais le fils du maire. Mais voler de la nourriture dans un train, les Pacificateurs ne le laisseront pas passer, fils du maire ou pas. Je pensais pas qu'il me suivrait sur le toit, mais j'entend ses pas derrière moi. J'essaye d'accélérer le pas mais je ne réussi qu' à trébucher une énième fois. J'ai envie de hurler tant je dois être pitoyable. Je me relève et essaye de sauter sur un autre wagon mais une main, ferme m'arrête net. " C'est bon." C'est bon ? Quoi c'est bon ? On va me mettre en prison ? Me punir ? Je sais pas. Je n'ai plus la force de m'enfuir. Mon souffle est saccadé, ma respiration haletante. Seulement, je ne peut pas me permettre de partir au QG des Pacificateurs sans tenter quelque chose aussi idiot soit-il. Alors, juste au moment ou il veut me faire descendre, je tente une seconde fois d'attendre l'autre wagon avec l'énergie du désespoir. Raté. je glisse sur la surface lisse du toit. Pendant une seconde je me dit que ça doit être le wagon réserver aux passager, puisqu'il est si propre, mais la réalité me rattrape et je tombe. Entre les deux wagon. Ca aurait pu s'arrêter là non ? Mais rien n'est jamais assez horrible à Panem. Ma jambe heurte violemment le harnais qui lie les wagon et j'entend le craquement significatif d'un os qui se brise. Je tombe étendu sur le sol, le souffle coupé. Dans ma chute, ma besace et les sacs qu'elle contenait se sont ouverts répandant de la farine partout. Je suis encerclé par un étrange brouillard qui pique les yeux. Finalement tout ça n'aura servi à rien en fin de compte. Ma jambe me fait mal, je n'arrive plus à la bouger, je ne voit plus rien, je sais plus me lever j'en ai marre. J'ai envie de rester là allongé sur le sol et d'attendre. Attendre quelque chose. N'importe quoi. Un bruit. On dirait le sifflement d'une locomotive. Comme dans une gare. Le bruit qui annonce qu'un train va partir. Un train. Partir. Puis la vérité me saute aux yeux que je rouvre pour apercevoir ma jambe, tordue et déchiquetée. Juste sous un wagon qui s'apprête à démarrer. - Spoiler:
Dsl c'est nul mais j'ai aucune inspiration aujourd'hui.
|
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Sam 19 Mai - 13:42 | |
| - Spoiler:
Eh ben, quelle tension ! Tu veux donc le faire mourir ce pauvre Frostie ? (et ton post est très bien)
Timothy écrase un juron entre ses dents. Sa main, soudain agrippée à du vent, se referme et forme un poing qu'il laisse rageusement tomber contre sa cuisse, tandis qu'il s'approche du bord, avec une prudence que l'autre n'a pas eue. Un coup d’œil sur le jeune homme, étalé dans la farine qu'une légère brise dissipe déjà, suffit à lui indiquer qu'il ne fuira pas loin : une chute comme ça, ça ne laisse pas indemne, et il lui semble bien apercevoir, malgré le nuage blanc qui l'entoure, une crispation de douleur sur son visage.
Personne n'a l'air d'avoir entendu ni s'être rendu compte du petit accident. Le quai demeure désert, les portes closes. Tant mieux.
Titi se laisse glisser, doucement, entre les deux wagons, prenant appui aux structures qui les attachent entre eux – le chemin qu'il voulait leur faire emprunter, avant que son jeune voleur n'ait la brillante idée de s'y jeter sans précaution. Il ne songe néanmoins pas à lui faire de reproche, tant sa position lui paraît délicate. Le train ne va pas tarder à démarrer, s'ils ne se dépêchent pas...
Le sifflement familier le coupe dans sa réflexion en lui faisant couler comme un liquide froid dans le dos : une angoisse soudaine qui lui raidit les muscles. Mais il n'est pas temps de se laisser aller, surtout pas ; alors il arque tout son corps, prêt comme l'exige sa profession à des situations d'urgence, et bondit au sol, à côté du jeune homme qu'il saisit sans attendre sous les bras.
Il a déjà vu des gens poussés sous les rails par le vent du désespoir, il a vu l'horreur et le désordre sanglant de cette mort ; pas question d'ajouter à ces souvenirs morbides celui du gâchis idiot d'une vie encore si peu vécue. Les Jeux se chargent bien assez de décimer la jeunesse de Panem...
Avec un grognement sourd, la mâchoire serrée, il tire de toutes ses forces les épaules, se souciant peu de les déboîter si c'est là le seul prix à payer. Les instants flottent, suspendus dans l'air rendu acide par la farine qui y tournoie, accrochés au son strident de l'annonce de départ. D'un mouvement brusque il retourne le jeune homme, le jette sans ménagement sur les rails voisines heureusement inoccupées, et a juste le temps de sauter à sa suite avant que le train ne s'ébranle.
Le souffle court – davantage à cause de la pression que de l'effort –, il le regarde débuter sa marche, pour l'instant certes lente mais destructrice pour la fragilité du corps humain. Trop tard pour y remonter à présent. Comment va-t-il expliquer son absence, ce manquement si grave à ses fonctions ? Pourvu qu'aucun souci technique ne survienne d'ici la prochaine gare... Mais il y a plus urgent.
Il rapporte son attention sur le jeune fou qui l'a mis dans cette situation. Ses épaules ont l'air intact, c'est déjà ça ; mais sa jambe est dans un sale état. Rien qui semble menacer sa vie dans l'immédiat, cependant.
Alors Timothy laisse la colère monter en lui comme un fleuve. Il s'accroupit à côté du jeune homme et lui saisit violemment le poignet, l'air de se retenir de le briser en deux. Le bas de son visage demeure presque impassible ; seuls les sourcils se froncent à outrance et les yeux luisent d'un éclat noir tandis qu'il énonce, lentement et d'un ton grave où résonne en sourdine toute sa rage contenue :
— Tu as conscience de ce que tu viens de faire ? Tu aurais dû crever à l'instant.
|
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Dim 3 Juin - 14:00 | |
| - Spoiler:
Je veux qu'il crève sa mémé en slip Désolé pour le retard, mais les examens tout ça
Frost avait mal. Très mal. On l'avait tiré comme un vieux sac et jeté sans ménagement sur une des voies désaffectées. Mais, curieusement, il s'en foutait. Il s'en foutait complètement. Plus rien ne semblait avoir d'importance. Il regardait le ciel d'un air absent et mélancolique. Le choc sans doute. Cependant , quand le supposé Pacificateur - qui en fait n'en était pas un - lui pris fermement le poignet, il se dégagea brutalement et repondit d'un ton sec arrogant :" Je ne t'ais pas demander de me sortir là. Tu aurais du m'y laisser." Mais la fin de sa phrase meurs dans un sanglot étouffé qu'il ravale difficilement. Ces mots étaient stupides. Stupides et idiots. Sans sens. Il aurait du remercier son sauveur, pleurer de joie. À la place, il pleure de douleur et de frustration. On va sûrement le punir en public. Voire le torturer. Tout ça à cause d'un bête pacificateur qui traînait à la gare. Non, minute. Un détail interpelle Frost qui relève la tête pour mieux observer l'homme qui se tient devans lui. Il est jeune, une vingtaine d'années. Et toute trace de blanc est absente de ses vêtements. Frost comprend alors sa méprise. Ce n'est pas un pacificateur et ça ne l'a jamais été. Il s'est encore laissé emporter trop vite et voilà le résultat. Il est blessé au milieu d'une voie de fer, en face d'un inconnu dont, bien qu'il ne soit pas un pacificateur, il ignore les intentions. Face à la misère du district, les gens d'ici on l'habitude de se serrer les coudes. Mais qu'en est il de celui-ci ? Frost ne l'a encore jamais vu, ni même croisé. C'est un parfait inconnu. Un passager du train ? Sûrement pas vu l'état de ses vêtements. On dirait plutôt un membres du personnel. Quoi qu'il en soit, l'homme ne le laissera pas partir comme ça, sans rien dire. Néanmoins, il n'est pas un pacificateur et, malgré la fureur qu'on lit dans ses yeux, il n'oserait tout de même pas le dénoncer, non ? Frost ne sait plus où il en est, il veut juste rentrer chez lui et rester allonger jusqu'à la fin de ses jours. Il veut partir, tant pis pour les gens qui attendent de la nourriture, voler, il aura du mal à le faire pendant quelques jours, peut être même des semaines. Il ne se fait pas d'illusion sur l'état de sa jambe. Son père va encore lui demander où il a traîné et ça va mal se terminer. Il est difficile de cacher une jambe cassée. Passant d'un extrême à l'autre, le ton de Frost se fait supliant :« Laisse moi partir. Je veux juste retourner chez moi.» Mais ces mots ne semble mais pas ébranler l'homme qui se contente de le fixer de son regard incorruptible. « Je suis désolé.» ajoute-t-il. « Je ne recommencerait pas.» Tu parles. Dès qu'il en aura de nouveau la capacité et que l'occasion se présentera, il volera de nouveau. Mais tâchera soigneusement d'éviter les trains et les gares, c'est fini pour lui. Il veut juste s'en aller et ne plus devoir penser à rien. |
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Mar 5 Juin - 13:22 | |
| - Spoiler:
Aucun problème, je connais ça ! Bon courage pour cette période d'intense labeur intellectuel
Il n'a au départ aucune pitié pour ce gamin insolent qui, quoique blessé et misérable sur le sol, ne doit qu'à sa propre arrogance et sa propre bêtise sa situation. La colère ne le quitte pas, même quand un sanglot échappe à l'apprenti voleur.
Maintenant qu'il a l'occasion de détailler ce dernier, et l'a fait méticuleusement pour vérifier son état, il se rend compte que le jeune homme n'a rien de l'air affamé des plus pauvres habitants de Panem. À le voir, vraisemblablement bien nourri, non nécessairement replet mais loin des visages émaciés par la famine qu'il a tant vu dans les districts, Timothy sait, avec certitude, qu'il n'a pas dû voler pour lui-même – qu'il n'en a pas besoin. Il se demande même s'il a jamais connu la faim. Dans un district comme le 8, il doit être un rare privilégié...
Pourquoi alors prendre tous ces risques, se mettre en danger de cette manière ? Sans doute comptait-il revendre ses acquisitions au marché noir, se faire de l'argent de poche sur le dos des nécessiteux dont il ne fait pas partie et qu'il doit mépriser, du haut du piédestal que l'injustice du monde lui a attribué. Ou alors il s'était lancé un défi, comme un enfant désœuvré par sa propre fortune qui ne trouverait rien de mieux pour tromper son ennui que s'amuser à l'aventure d'une illégalité à laquelle lui n'est pourtant pas forcé. C'est qu'il doit s'ennuyer, dans sa vie sans problèmes...
Mais quelque chose heurte soudain Timothy : une réalisation qu'il se maudit de ne pas avoir faite plus tôt, et qui lui envoie un flot froid de culpabilité dans les veines. Ce garçon, qu'il est si prompt à juger, est plus jeune que son frère – n'a pas encore dix-sept ans, sans doute. Quelques jours plus tôt, il subissait, comme le reste de Panem, l'angoisse de la moisson. Il a dû avoir son lot d'adrénaline, finalement.
Ses traits se détendent, et le reste de sa colère s'évapore comme l'autre change d'attitude et révèle, sans plus de hauteur, la faiblesse de son âge.
Il ne ressemble en rien à Finan, mais Timothy, malgré lui, lui superpose son image. S'il ressent toujours de l'agacement, la compassion occupe davantage de place désormais. Il sait déjà que, malgré les ennuis que cela risque de lui causer, il ne dénoncera pas le jeune homme. Mais il va bien falloir le faire soigner ; comment justifier sa blessure ?
Oh, il verra – prétendra sans doute qu'il est tombé par pur accident sur les rails. Tant pis si on ne le croit qu'à moitié. Mais avant tout : sortir de là.
— Bon, fait-il d'un ton qu'il tâche de rendre neutre à défaut d'amical. Au moins il fait un effort pour ne pas trop grogner. On va commencer par retourner sur le quai. Il entreprend de passer son bras sous les épaules de son voleur pour l'aider à se relever. Afin qu'il sache à quoi s'en tenir, à savoir qu'il ne compte pas le punir plus que sa chute ne l'a déjà fait, et pour le rassurer, il ajoute :
— Tu vas rentrer chez toi, ne t'en fais pas. Dis-moi – comment tu t'appelles ? Dis-moi : qu'est-ce qu'un jeune homme comme toi fait à... se balader sur les quais comme ça ? La situation n'est certes pas propice à ce genre de petite discussion ; mais Titi cherche surtout à occuper l'attention du blessé à autre chose que sa douleur. De fait, il commence à le soulever dès que l'autre se met à répondre.
|
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Mar 19 Juin - 11:28 | |
| Tout en s'appuyant sur l'épaule de l'homme, Frost tente quelques pas hesitants. Chaque pas étant une épreuve de douleur, il répond d'une voix mal assurée :«Marcus. Enfin, ça c'est ce qui est noté dans toute la paperasse administrative et sur les bout de papiers de la moisson. Mais tout le monde m'appelle Frost». Véridique. Peu de personnes connaissent son vrai prénom. Son père -qui porte le même- , Martha, certains professeurs, l'hôtesse du district 8 si elle avait tiré son nom. Pas grand monde en fait. Mais de toute façon qui s'intéresse à Marcus Bledeer le fils du maire, le garçon le mieux lotis du district ? Personne. C'est la vérité. Au Huit, on ne s'intéresse pas aux autres. On essaye de survivre et c'est déjà assez difficile comme ça. Pas besoin de s'attarder sur autre chose. Personne ne sait qui c'est le gamin qui apporte à manger. On se contente de hocher la tête ou de pousser un grognement. Quelle ironie du sort ! On ne peut compter que sur les enfants. Voir un regard brillant de larme alors qu'on tend simplement une pomme vaut bien la peine de courir quelques risques.
Pas par pas, seconde par seconde, Frost-Marcus et son congénère se rapproche de la maison du maire, située en périphérie de la ville, assez loin pour avoir vue sur une plaine et le grillage qui entoure le district -un luxe énorme comparé aux ouvrier, cloitrés dans des immeubles minables en plein centre de la ville- mais assez proche pour être incommodé par les vapeurs industrielles. Mais bon au bout d'un moment on fini par s'y habituer.
Heureusement que, par cette fin de journée, la plupart des habitants sont retournés chez eux profiter de quelques heures se repos avant de reprendre le travail à la première heure, demain matin. Il n'y a donc pas grand monde pour regarder l'étrange duo -un gamin à moitié couvert de farine et un inconnu venu d'un autre district- se balader à travers le district. Avec de la chance, son père sera toujours à l'hôtel de ville en train de régler les dernier détails de la moisson, survenue il y a quelques jours et la future transmission des jeux.
Leur progression est lente, silencieuse. Frost à passé sous silence la question de l'homme, à savoir ce qu'il faisait là. Il n'a pas vraiment envie de raconter sa vie, la mort de sa mère, sa fugue qui lui a ouvert les yeux sur la misère du district et les activités qu'il pratique. «De toute façon» pense-t-il « il comprendra bien arrivé là-bas.»
Et justement ils arrivent devant l'imposante bâtisse de briques qui, à elle seule, prend un bon quart du pâté de maison. Devant la porte Frost hesite à sonner. «On va passer par derrière» dit-il en évitant soigneusement le regard du porteur. Ils contournent la maison et arrive devant une autre porte, plus petite, utilisée par les domestiques. On y accède par quelques marches, qui avec sa jambe deviennent rapidement une épreuve. Finalement, tout deux arrive dans un arrière-cuisine mal éclairée, où Frost manque de trébucher sur un vieux sac de patates. «Bon maintenant on va monter sans faire de br...» La lumière s'ouvre. Raté. Martha déboule dans la pièce, son vieux tablier noué autour de la taille, les mains mouillés. «Alors ?» Question rituelle. Alors t'as encore été traîné n'importe où. Alors t'as volé les pauvres marchands du district. Alors tu t'es cassé une jambe. Voilà la vérité. Et elle la connaît. Son père aussi. Enfin, peut être.
«Alors rien.» rétorque-t-il. Ça suffit à Martha qui s'inquiète plus de l'avenir de sa chambre que de son passé. Elle court chercher quelques ustensiles. Martha sait soigner les gens. Frost ne sait pas ou elle l'a appris. Elle le sait c'est tout. Aidé de l'homme dont il ignore toujours le nom il monte dans sa chambre et s'allonge sur son lit. Martha arrive lui fait une attelle et repart aussi vite. Effacée, comme à son habitude.
Frost peut enfin laisser ses pensées dériver. Il ne sait pas que Timothy est toujours là assis sur une chaise. Toujours à attendre sa réponse ? Frost à les yeux rivés sur le mur du font. Contre ce mur il y a une commode à l'ancienne. Vieille avec trois tiroirs et un unique cadre au-dessus. Sur ce cadre on peut voir trois personne, heureuses si l'on en en croit leurs larges sourires. Il y a une femme, aux yeux verts et aux longs cheveux blonds, un homme en costard strict qui regarde sa femme avec des yeux brillants et, entre les deux, un garçon de cinq ou six ans. Ce garçon, c'est Frost plus jeune.
«C'est si loin...» murmure l'actuel. Il ne s'adresse à personne. Juste à lui. Les yeux si embués qu'il n'a pas remarquer qu'il n'est pas seul. |
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Mar 26 Juin - 22:08 | |
| Timothy détaille la chambre autour de lui, le corps penché en avant sur la chaise où la femme l'a fait s'asseoir, les pieds à plat sur le sol. Cette maison, il le voit quoiqu'il n'ait eu l'occasion de la détailler que brièvement en arrivant, est particulièrement luxueuse pour le district 8, et cette chambre n'a rien de celle d'un fils de domestique. Le gamin – Frost, donc, si ce nom lui convient – n'est pas, ainsi qu'il l'avait soupçonné, issu d'une famille pauvre se devant de voler pour survivre. Au contraire, ses parents, sans doute le couple souriant sur la photo au fond de la pièce, que fixe le jeune homme, doivent être des plus riches et la famille ne doit jamais manquer de rien.
La curiosité de Titi est à son comble. Encore une fois, pourquoi prendre tant de risques pour mettre illégalement la main sur quelque chose dont on a de toutes évidences aucun besoin ? Il n'est pas de nature à se mêler des affaires des autres, surtout quand ces affaires impliquent un gamin arrogant et du vol de nourriture, mais puisqu'il est de toutes manières déjà mêlé là-dedans et qu'il a déjà perdu son train, autant satisfaire à ce petit défaut. C'est en partie pour ça, après tout, qu'il a accepté de traîner le blessé jusqu'ici, alors qu'il avait au départ eu l'intention de l'abandonner à l'infirmerie de la gare. Et puis un peu par compassion, aussi : quand l'autre a faiblement levé le bras pour indiquer la direction de sa maison, il n'a pas eu le cœur à le tirer vers un endroit où il ne trouverait que des ennuis. Il aurait pu partir dès que la femme est apparue, ou dès qu'elle a eu finie de faire l'attelle – pour laquelle il n'a d'ailleurs même pas eu à aider. À la place il a accepté son invitation muette à s'asseoir sur cette chaise, et voilà plus d'un quart d'heure qu'il y est, dans la même position, ignorant ce qu'il attend encore de cette situation, occupé seulement à regarder le jeune blessé en train de rêvasser.
Timothy redresse la tête, surpris d'entendre à nouveau cette voix autant que de ce qu'elle dit, et attend la suite, une explication peut-être. Il lui doit au moins ça. Mais rien ne vient. Alors il réalise que Frost ne lui parlait en réalité pas directement, mais marmonnait plutôt pour lui-même. Se rend-il seulement compte qu'il est encore ici ? Ou est-il si prompt à oublier ceux qui se donnent tant de mal à lui sauver la mise ? Cela dit, Titi, toujours, se sent moins offusqué que curieux. Il attend donc encore un peu avant de manifester sa présence :
— Tu n'en avais même pas besoin de cette farine. Le tout pourrait sonner comme une accusation, mais son ton est trop léger pour ça. On dirait seulement qu'il cherche à faire la conversation. Il se sent décalé et même un peu grotesque, à rester ainsi chez quelqu'un où il n'a plus rien à faire, mais n'a pas l'intention de partir si vite. S'il ne poussera pas jusqu'à demander des compensations, ce qu'il serait pourtant en droit de faire, il refuse néanmoins de disposer sans un minimum d'éclaircissements.
— Dis-moi. Tu en aurais fait quoi ? Là non plus pas de reproches, mais il laisse transparaître un peu de sa curiosité. Il n'attend en réalité pas vraiment de réponse, persuadé que le jeune homme met dans l'action de voler l'accomplissement de sa rébellion adolescente, et n'a trop rien à faire de ce qui atterrit par là même dans ses poches. Mais il veut quelque chose en échange de son aide et des torts qu'il subira à cause de cette affaire – et il n'est après rien de matériel.
|
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost Dim 29 Juil - 13:35 | |
| Si j'en avais besoin ? J'ai presque envie de lui dire qu'en j'en avais plus besoin que le reste du district. De un, parce que cette bande d'anorexique ne sont pas capable de mener le moindre geste punissable et qu'ils sont par conséquent obligés de passer par moi pour pouvoir grignoter le moindre biscuit. De deux parce qu'étant donné des circonstances actuelles, ça me fait du bien de voler. J'ai enfin l'impression de servir à quelque chose et de lutter. Douce illusion, mais plus facile à affronter que la réalité. J'avais juré à Adrayan que je continuerais de me battre. Pour eux, pour la famille de Lily, pour le gamin blessé de l'usine. Mais j'en peut plus de me battre contre quelque chose de trop grand.
«Comme tu vois.»
On tourne en rond là, non ? Pas envie de répondre. Je suis vraiment le pire égoïste que la terre ait portée.
Ce que j'aurais fait de la farine ? Pleins de choses. J'aurais sauver le district. Nourri les affamées. Aidé les plus démunis. Frost le héros. Tu parles. J'aurais donner la farine aux familles qui ne savent pas s'en acheter autrement que par le billet des tesserae. C'est à dire l'ensemble du district, ou presque. Parce que tout le monde crève de faim. En gros la farine n'aurait pas vraiment amélioré la pauvreté au district. Elle serais partie rapidement puis recalée dans la case des bons souvenirs et la vie reprend, toujours plus dure.
Bon là, je me sens un peu obligé de lui répondre. Il a toujours pas d'explication sur l'étrange scène qui se déroule devant ses yeux et ça doit commencer à lui peser. J'imagine qu'il doit avoir au moins un scénario en tête. Surement pas le bon.
«Tu vois par la fenêtre ? Des immeubles miteux. Et dedans, il y a des gens. Qui ont faim.»
Voilà, maintenant il sait ce que j'aurais fait de la farine. Ce qui n'explique pas pourquoi je l'ai fait.[i] C'est vrai ça. Pourquoi le gosse le plus, et ce n'est pas faux de le dire, riche du district irais aider ces gens qui se trainent comme des loques ? La réponses tient en deux mots. Yeux et ouverts. Comment pouvoir regarder cette misère sans rien faire ? C'est ca qui m'a poussé à voler, la première fois.
Maintenant, je préfère fermer les yeux. Je fais exactement le contraire de ce qui m'avait décidé. Comme quoi...
«Quand on vit comme moi, on a du mal a supporter ça.»
C'est plutôt eux qui devrait avoir du mal à supporter comment je vis. Mais si ça marche dans un sens, pourquoi pas l'autre ? |
| | |
| Sujet: Re: Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost | |
| |
| | | | Chapardage bienveillant... ? | Pv Frost | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|