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△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: welcome to the black parade ♣ JULIAN Ven 10 Fév - 19:34
Des minutes, des heures, des jours, peut-être même un semaine. Toute notion du temps s'était envolée au loin, me laissant perdu sans indications, sans un seul rayon de soleil à porté de vue pour me renseigner, sans la moindre horloge battant le rythme. Qui suis-je ? Que dois-je faire encore ? Quel transport me saisi, quel chagrin me dévore ? Je dois me répéter inlassablement les mêmes choses, pour être en mesure de m'en souvenir, pour ne pas perdre la tête dans ce trou à rat reflétant la mort, aux odeurs de chaire brûlée et de sang aux effluves métallique. Ne pas perdre la tête, ne pas les laisser gagner sans avoir opposé ne serait-ce qu'une simple résistance. Respirer, expirer, vomir ce goût de sang et de brûlé qui s'empreigne dans ma bouche, fermer les yeux un court instant et se réveiller le corps agité par des spasmes dans mes muscles tiraillés par la douleur. Respirer. Me souvenir de cette nuit-là, de la voiture grise et silencieuse qui m'a amené jusqu'ici. De la couleur de la nuit qui tournait sous mes yeux, de la voix de ceux qui parlait de moi comme d'un animal. « C'était pas si dur que ça. Il était pigé comme un rat dans son trou. » Un animal. Je suis devenu un animal que l'on traque, que l'on harponne et qu'on traîne à l'abattoir. Trahison. Je me souviens. Ils n'auraient jamais pût trouver l'endroit sans les dires d'une autre personne, une personne au courant. Mes amis, mes alliés. Qui est le traître ? Que son nom soit accroché partout, qu'on le chasse de chez moi. Chez moi. Les terres du neuf semblent le plus beau des paradis en comparaison à ce que je vis, à cet endroit qui empeste la mort. Le neuf, ma maison. Comme je regrette tous ces instants passés à détester la maison, comme elle me manque cette maison. « Le prochain sur la liste c'est son traître de père. Avec son fils capturé ça m'étonnerait pas qu'il vienne nous réclamer sa liberté en rampant. » Fini. Tout est fini. Mon père, moi, tous les gens qui ont un jours eut la malchance de croiser ma route, ils sont tous morts et je suis le prochain sur cette liste. Pardonnez-moi. J'entends la voix de mère qui résonne dans mes oreilles, qui me dit de faire attention, de pas trop m'éloigner de la maison. J'ai perdu tout le monde, tout le monde m'a perdu. Respirer. La douleur n'a pas d'égale, je ne souhaite à personne de connaître ce qu'il est en train de m'arriver. Mes jambes me font souffrir le martyr, tout mon corps semble être en ébullition bien que quelques zones de mon dos ou bien encore de mon torse soit devenus complètement insensibles à la douleur. Ils m'ont arrachés mes points de suture, ceux faits par mon père, ils ont laissé le sang s'écouler le long de ma jambe jusqu'à ce que mon genou ne ressente ni le froid de cette pièce, ni les attaques perpétuées contre lui. Mon dos est lacéré de coup de fouet, de couteau, de fer blanc croisés et décroisés sur ma chaire à vif. Une odeur de brûlé s'échappe de mes bras, là où le feu à fait irruption sur ma peau, m'arrachant des cris de douleurs aigus, de perforant de part en part. J'aimerais pouvoir fermer les yeux pour que toute cette douleur prenne fin. Simplement, calmement, fermer les yeux pour ne plus avoir à les ouvrir. M'en aller.
« Il n'a pas lâché un seul nom depuis son arrivée et personne ne prend la décision de le tuer, ce gosse doit en savoir un paquet pour qu'on le garde en vie. » Je ne suis qu'un gamin, apeuré, torturé, malmené dans un sous-sol où la lumière ne frappe jamais, ô grand jamais. Rien dire, il ne faut rien dire. Tenir éloignés le plus de gens possible, ne rien dire et affronter la douleur comme une ami que l'on accueillerait les bras ouvert et le cœur serré. Je n'ai pas lâché le moindre noms, pas la moindre information sur ce que je sais. Ils ont tout essayés, de la torture psychologique et à la physique, inlassablement et je n'ai rien dit. Je vais mourir en martyr, moi Aiden Bregstone, et si l'on gagne cette guerre on découvrira peut être mon nom dans les pages des vieux livres, entourés de tas d'autres qui auront donner leurs vies pour leur croyances. Je suis si fatigué. Je ne veux plus souffrir, plus avoir mal. Libérez-moi, je veux être libérer. Rumer … Rumer prendra ma place, j'en suis sûr et certain. Elle sera un très bon chef, elle à toujours été un meilleur chef que moi, toujours à prendre les bonnes décisions, à donner les bonnes informations …. Ne pas penser, je ne dois pas y penser, je me le suis promis. Son visage m'apparait dans des rêves étranges, que je fais sous l'emprise de la douleur, mais je ne dois pas y penser. Jamais. « À part la fille qui était avec lui on à pas réussi à avoir les autres, sans doute prévenu par je ne sais qui. » Il faut qu'ils vivent, tous les autres. Qu'ils vivent et qu'ils s'arrachent des griffes de ces tyrans qui nous prennent nos enfants, nos frère, nos sœurs et nos amours. Amour. Je ne dois pas y penser. Mes dents se referme sur ma langue, lacérée de toute part, mordu et remordu par mes oins pour m'empêcher d'y penser. Mon corps est anesthésié contre tout, la douleur et les souvenirs en font partis. J'essaye de penser à rien d'autre qu'à ma respiration, penser à respirer l'air malgré l'odeur insupportable, penser à l'expirer peu à peu et faire fonctionner mes poumons qui s'embrasent à chaque respiration. Ils me donne à manger, enfin assez de nourriture gâté et pourrie pour me maintenir en vie et m'arracher d'autre cris de douleurs insupportables qui déchirent ma gorge et me brûlent à l'intérieur. Je ne veux plus crier, ça fait tellement mal de crier. Personne ne va m'entendre d'ici, personne ne viendra me chercher. Je m'en fiche pas mal après tout, la seule chose que je souhaite c'est qu'ils mettent fin à mon supplice et qu'il m'achève d'une balle logée en pleine tête. Mes yeux me brûlent à force d'essayer de le garder ouvert. Je les gardes ouvert parce que je ne souhaite pas les baisser devant eux, ça leur donnerait l'impression d'avoir le dessus sur moi. La porte s'ouvre de nouveau et laisse deviner la silhouette de celui qu'ils appellent Davi. C'est mon tortionnaire, mon bourreau, celui qui s'occupe de faire voler mes dents et de détruire ma mâchoire à grand coups de poing dans mon menton. J'ai du perdre une ou deux dents, le sang dans ma bouche vient de là, ce goût métallique qui me fait vomir. « Alors Aiden, toujours pas d'informations sur tes petits copains ? Rien du tout pour ton vieux tonton Davi ? » Il renferme ça main sur un long couteau dont tout le monde se sert pour me tailler le dos, le torse et les bras. Mon pantalon de toile constitue mon unique et dernier vêtement, tout le reste à était brûlé dans un grand feu, afin que la peau soit plus facile à atteindre. « Toujours rien non, reviens dans un mois, si je ne te tue pas avant. » Une, deux, trois secondes, son poing s'abat sur ma tempe droite et me fait tourner la tête avec force. Le sang que je crache à une couleur variant entre le rouge foncé et le noir, mais je garde un sourire forcé sur les lèvres, en signe de provocation.
« Tu sais que personne ne viendra pour toi, n'est-ce pas ? » Sa main tenant le couteau s'approche de mon œil, descend le long de ma joue et viens s'enfoncer à côté de mon oreille. La douleur m'arrache un énième rugissement, un cri suraigu que personne n'entendra. Je n'en peux plus de cette souffrance permanente qui à élu demeure à l'intérieur de mon organisme, je voudrais pouvoir l'éliminer comme un virus, comme quand l'on est malade et que l'on reste des journées entières au lit sous les bons soins de quelqu'un qu'on aime et qui nous aime en retour. Il faut que j'empêche mon esprit de penser à ce genre de chose. Mon avenir n'a aucune chance d'exister, ma vie s'arrête ici, dans cette pièce, loin de tout. L'enfer devait sans doute se tenir à cent milles lieux de là. Même l'enfer me paraissait le plus beau des paradis comparé à cette pièce où tout n'était que douleur, sang et cri. Par plusieurs fois je m'étais évanoui sous le joug de la douleur que mon corps ne pouvais supporter. Plusieurs fois ils m'avaient réveillé à grand coup de décharge électrique traversant mon corps de mes pieds à ma tête. « Et la petite que l'on à attrapé avec toi .. uhm... une fille que celle-là on en fait plus par chez nous … J'aurai bien aimé être à ta place. » Je lui expédiais le sang que j'avais dans la bouche jusqu'au visage, incapable d'en entendre plus sur Avalon … Avalon, sans doute morte ou subissant le même sort que moi à l'heure qu'il est. Si elle n'était pas encore morte, si les pacificateurs l'avaient finalement laissés tranquille, il serait alors préférable pour elle de fuir le plus vite possible, de prévenir Rumer et de fuir loin de tout ça. Cette haine, cette colère que j'éprouvais envers moi-même, rien n'avait d'égale à ça. Je me détestais, me haïssait, d'avoir emporté la jeune femme avec moi, de lui avoir -d'une manière involontaire- tirer une balle directement dans la tête.
Pendant de longues nuits sans sommeil, tourmenté par la douleur, j'avais hurlé son nom en vain. Elle hantait mes pensées, mes rêves, et je ne cessais de revoir son visage partout, à chaque instant que je passais éveillé. « Tu n'es pas du tout à son goût. » Sourire, provocation. J'étais sans doute un des pires abruti que la Terre n'est jamais porté, mais l'expression de colère sur le visage de Davi valait bien tous les coups de couteau possible. Une, deux, trois secondes. Me voilà transpercé sur le flanc. Je peux sentir le sang qui s'écoule à grand flot le long de mon corps. « Rodger ! Recouds moi cet abruti avant qu'il ne dégueulasse mon parquet. » Un autre homme entre dans la salle, des cernes sous les yeux et un air de chien battu sur le visage. Voilà mon occasion, voilà la faille dans le système. « Il te traite toujours comme ça ? » Les mots ont grandes peines à sortir de ma bouche, le sang est toujours de plus en plus présent et sans les soins du pacificateur je serais sans doute en train m'évanouir. La plaie n'est pas profonde et je commence à avoir l'habitude de me faire recoudre sur le tas, pour ne pas mourir tout de suite. Ils veulent me garder vivant, haletant mais vivant, afin d'essayer de me tirer des informations qu'ils n'auront jamais. « La plupart du temps. » Sa réponse est neutre, ce qui me donne encore plus de creuser, de chercher à le connaître afin de, peut-être, déjoué les prochaines attaquent qu'ils auront contre moi. Rodger s'applique à nettoyer ma plaie, à arrêter le saignement et à bander mes côtes avec des gestes précis et doux. Voilà, ça tiendra le temps qu'on revienne. Ne bouge pas trop. » L'ironie de ses paroles m'arrachent un maigre sourire, empli du sang qui se trouve dans ma bouche. Voilà maintenant bien des jours que je n'arrive plus à sentir mes mains, attachées dans mon dos par des sangles tenaces que je n'arrive pas à défaire. Ils ne seront pas là ce soir, voilà peut-être ma chance de m'en sortir. Il claque la porte derrière lui et me renferme dans la pénombre.
Invité
Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Dim 12 Fév - 0:45
Il y avait de l’agitation dans le district, je pouvais sentir la frénésie s’emparer des lieux. Cette ambiance tendue qui planait dans l’air, elle me transmettait une certaine appréhension et nervosité. C’était comme un sixième sens, je percevais que quelque chose ne tournait pas rond ici et je ne pouvais concevoir d’attendre bien longtemps. Je ne pris pas la peine de faire la moindre halte malgré l’heure tardive et je me dirigeai directement vers ce qui me semblait l’endroit le plus fréquenté par les rebelles ici : la forêt. Je n’étais pas très familier avec ces bois – malgré les nombreuses fois où je dus les traverser lors de mes va-et-vient entre les districts – mais je me fiais surtout à mon instinct et à mes souvenirs afin de trouver au moins un visage plus ou moins familier. Je ne pouvais pas vraiment me fier aux traces dans la neige puisqu’il faisait déjà trop sombre pour que je n’aperçoive quoi que ce soit alors que la lune se faisait pratiquement absente ce soir. Et de toute manière, je n’étais pas aussi doué dans le domaine de la chasse, comme les habitants de ce district. De mon ouïe fine, je parvins tout de même à percevoir de faibles voix causer non loin de ma position actuelle. Je calmai ma respiration légèrement fébrile par ma journée de voyage et je trouvai enfin une petite cabane isolée, presque imperceptible dans la pénombre. Je m’approchai précautionneusement de la bâtisse afin de m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un rassemblement de Pacificateurs plutôt que de rebelles. Mais je parvins à reconnaître l’une des voix basses qui me parvenaient de l’extérieur et je sus que j’étais au bon endroit. Je fis preuve d’imprudence en me précipitant à l’intérieur, mais je ne me souciais guère de faire sursauter quelques alliés alors que mon instinct devenait de plus en plus insistant. « Julian? » lança l’un des rebelles qui s’étaient tous levés d’un bond à mon arrivé. Certains serraient leur dague dans leur main, d’autres avaient fermé les poings, pris au dépourvu, mais ils ne s’avancèrent point. « Je croyais que tu étais parti du neuf…? » Mon regard se posa sur ce dernier, lui lançant un air presque agacé qui signifiait que je n’avais pas de temps à perdre avec ce genre de détail. La plupart d’entre eux se détendirent et reprirent place, alors que d’autres demeuraient tendus sentant le chef rebelle sur le qui-vive. Un léger silence plana dans la seule et unique pièce dû à ma présence lourde. Mais bientôt, un courageux s’avança et brisa la glace. « Tu as donc entendu? » L’interrogation me laissa perplexe. Mes yeux trouvèrent celui qui s’était manifesté et je le dévisageai simplement, ne comprenant pas le sens de sa question. « Je suis supposé avoir entendu quoi? » relançais-je avec un brin d’impatience dans la voix. Ils se regardèrent tous les uns à la suite des autres, comme s’ils redoutaient tous de me dévoiler ce qui se tramait ici. Il y avait cette tension palpable et cette inquiétude presque funeste dans la pièce, ce qui ne faisait qu’amplifier mon appréhension. D’après leur hésitation, il y avait bel et bien quelque chose qui n’allait pas au neuf.
L’impatience allait bientôt me faire sortir de mes gonds. Et je ne souhaitais guère me révolter contre mes propres collègues de rébellion, mais cette ignorance était insoutenable. Ils perçurent certainement l’empressement dans mon regard puisque l’un d’entre eux se décida finalement à se manifester parmi eux. « C’est Aiden. » Aiden? Mon cœur se mit à battre la chamade dans ma poitrine, ma respiration accélérant. « Il a disparu. »
♦ ♦ ♦
Les rebelles du neuf étaient au prise avec une situation désorganisée. Ils avaient perdu leur dirigeant, celui qui prenait toutes les décisions, qui guidait tous ces hommes avides de révolte. Mais je n’avais pas le temps de remettre les choses en ordre. Je devais retrouver Aiden. Il y avait des rumeurs qui circulaient, des histoires invraisemblables concernant le rebelle disparu. Certains affirmaient que son identité de rebelle avait été dévoilé et que des Pacificateurs l’avaient traîné jusqu’au Capitole où il sera exécuté. D’autres affirmaient toutefois qu’il avait été directement tué à la rencontre des Pacificateurs et que son corps avait été jeté dans une rivière ou avait été brûlé… Je refusais de croire à cette version des faits. Aiden ne pouvait être mort, impossible. Les gens pouvaient causés autant qu’ils le voudraient, j’avais bel et bien l’intention d’aller jusqu’au fond des choses et résoudre ce mystère, coûte que coûte.
Je détestais le district un. C’était un endroit hostile pour un rebelle tel que moi, très peu d’alliés y vivaient. J’avais davantage d’ennemis que de compatriotes ici. Cette terre me rappelait l’un des Pacificateurs que je détestais et que je redoutais le plus dans tout Panem. Un certain Hunter Blackbird-Crowley, spécialiste dans la chasse aux rebelles et la torture. Heureusement, nos routes ne s’étaient pas croisées à de nombreuses reprises, mais il était la preuve vivante que Panem souffrait d’un manque de rationalité et d’humanisme. Il avait probablement averti tous ses collègues du district de ma tête de mise à prix ce qui rendait mon escapade au un encore plus risqué. De ma position, je voyais parfaitement l’entrée de la bâtisse qui retenait la personne que je souhaitais retrouver enfermé. Pendant une journée entière, je serpentai les environs, camouflé dans les fourrés, écoutant les conversations, observant les moindres mouvements des gardes, afin de déterminer si mes informateurs avaient vu juste sur l’endroit où Aiden était maintenu prisonnier. Je n’avais pu me mêler à la foule, mon visage aurait été automatiquement reconnu, et je n’avais nullement le temps d’élaborer un déguisement quelconque pour me permettre de quitter ma planque sans me soucier d’être démasqué. Non, le temps m’était compté. J’optai donc pour l’infiltration en douce. Avec mes longues heures d’observations, je pus reconnaître un certain patron dans les rondes des Pacificateurs, aux va-et-vient de ceux-ci au courant de la journée. Il y avait toujours un garde à l’entrée, filtrant les gens qui pouvaient entrer et sortir du bâtiment. Un autre surveillait les alentours afin de s’assurer qu’aucun charognard ne s’approchait. Je déduis qu’il y avait au moins deux Pacificateurs qui venaient de temps à autres, probablement pour s’occuper du prisonnier. L’un portait des outils quelconques, propres à l’entrée, souillés à la sorti. L’autre, aux airs beaucoup plus sérieux, ressortait avec les mains rougis, un air parfois agacé, parfois satisfait. Ces visions provoquaient toujours une poussée de rage au fond de moi, mais je savais me contenir et garder mon sang froid. Il fallait que je planifie mon infiltration, car j’étais seul.
La nuit tombait peu à peu et l’heure tant attendue approchait. Je savais que cette ‘mission’ était risquée et je ne m’étais pas encombré de mon traditionnel sac de voyage pour la cause. J’avais mon pistolet accroché à ma ceinture (à utiliser seulement en cas extrême, puisque les détonations de balle risquaient de dévoiler ma présence) et ma dague aiguisée. En d’autres cas, je saurai improvisé une arme quelconque pour me défendre. Mon but? Pénétrer dans la bâtisse, trouver Aiden, le sortir de là et le tout, dans une discrétion inébranlable afin d’alerter personne. Il y avait une haute fenêtre sur le côté de la bâtisse, étroite, mais suffisamment large pour mon corps, j’en étais persuadé. Avec un bon élan, j’étais en mesure de l’atteindre. L’inconvénient était qu’il me fallait casser la vitre pour y entrer et j’ignorais ce que je retrouverai derrière ce mur… Mais je ne pouvais attendre plusieurs jours avant de mettre mon plan à exécution, je devais agir maintenant ou jamais. J’attendis au changement de ronde, les Pacificateurs discutaient entre eux et étaient beaucoup moins vigilants à ce qui se déroulait autour. Comme une ombre, je me glissai vers le mur et observai au-dessus de ma tête la fenêtre. Il y avait un rebord suffisamment large pour que je m’y agrippe. Jetant un dernier regard autour de moi, je pris mon élan et sautai afin d’atteindre la corniche. Ma gorge réprima un grognement d’effort alors que je me soulevais de la simple force de mes bras afin de jeter un œil au travers de la vitre. La pièce derrière était sombre, presque vide à mon premier instinct. J’entendais les voix des Pacificateurs s’approcher, me mettant à risque d’être découvert. Je n’avais plus aucune choix, je tentai de pousser la fenêtre vers l’intérieur, sinon je devrai la fracasser. Heureusement, s’agissant de vieilles pentures, je déboîtai facilement le mécanisme qui fit ouvrir la vitre. Avant que les silhouettes des gardes du Capitole n’apparaissent au coin du mur, je me glissai à l’intérieur, atterrissant au sol avec un bruit sourd. Je demeurai recroqueviller sur moi-même afin de détecter le moindre son hors de cette pièce déserte. Des bruits de pas. Discrètement, je me précipitai vers la porte et me postai le long du mur, prêt à intervenir si quelqu’un y pénétrait. Inerte, je percevais les pas dans le couloir s’approcher, m’indiquant que ma chute avait été bel et bien détectée par l’ouïe fine d’un garde. La poignée de la porte grinça, tourna, pour finalement laisser apparaître une embrasure. Je sentais mon cœur frapper comme un forcené contre ma cage thoracique, mais je ne devais pas succomber à la panique alors que ma présence risquait d’être bientôt dévoilée. Je savais ce que j’avais à faire et il ne fallait pas hésiter. Une large silhouette se dessina alors que la porte s’ouvrait dans un grincement à faire frissonner. J’attendis sagement à quelques centimètres de l’homme, camouflé dans la pénombre, afin qu’il soit suffisamment près pour l’avoir à porter de main. Lorsqu’il fut dos à moi, je m’élançai. D’un mouvement rapide, j’agrippai le Pacificateur par derrière, une main sur sa bouche, un bras autour de son cou. Je tentais simplement de l’immobilisé, de l’empêcher de respirer afin qu’il perde connaissance, mais il se débattait… Il était fort, beaucoup trop fort. D’une simple poussée, il me fit perdre l’équilibre et me fracassa le dos contre le mur, me coupant le souffle. Mon bras ne bougea pas, mais je sentais qu’il pouvait facilement me faire lâcher prise. Et si je perdais mon emprise, il riposterait, hurlerait à ses collègues et j’étais fait comme un rat. Dans un deuxième élan, il me plaqua de nouveau contre le mur et cette fois, je perdis presque ma grippe. Il se débattait comme un animal en cage, mon bras ne parvenait pas à demeurer compresser contre sa gorge. Je devais y mettre fin avant de perdre toutes mes forces. Je relâchai rapidement ma prise contre son cou et saisi le derrière de sa tête, mon autre main toujours sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Et d’un mouvement sec, brusque, je lui brisai la nuque.
L’homme s’était effondré au sol. Ce n’était plus qu’un pantin sans vie. La respiration fébrile, je ne parvenais pas à calmer mes battements cardiaques alors que j’observais la masse inerte à mes pieds. Je venais de tuer un homme. De sang froid, j’avais enlevé la vie. Peut-être que ce garde n’avait jamais voulu être Pacificateur, peut-être qu’il avait une famille, des enfants. Et jamais ils ne le reverront. Toutefois, malgré cette touche d’humanité qui me permettait de me différencier des toutous de Snow, je ne pouvais me permettre de perdre mon calme et ma raison. C’était le seul moyen de persévérer. Reprenant mes esprits, j’agrippai le corps et le glissai vers le côté afin que personne ne puisse l’apercevoir du couloir. Une fois fait, je détournai enfin mon regard et m’obligeai à recentrer mon attention vers ma mission première : trouver Aiden. Silencieusement, je risquai un regard en dehors de la petite pièce où je découvris un champ libre. Avec empressement, je m’aventurai à l’extérieur, refermant précautionneusement la porte derrière moi. Je me rendis bientôt compte qu’il n’y avait pas grand-chose à cet étage et que je découvrirai probablement ce que je cherchais au sous-sol. D’un vieil escalier, je descendis les marches une par une, prenant grand soin de ne provoquer aucun grincement qui trahirait ma présence. Un autre couloir s’y trouvait. Longeant le mur, je m’empressai de le traverser alors que je jetais des regards inquiets derrière moi afin de m’assurer que je n’étais pas suivi. Au bout, je me postai contre le mur et risquai un regard rapide au coin. Un garde. Je sentais que j’étais au bon endroit, Aiden se trouvait sans doute derrière cette porte que le Pacificateur gardait. J’en avais la certitude. Ma tête cogitait à toute allure afin de trouver un moyen de passer devant l’homme sans dévoiler ma présence. Allais-je devoir enlever la vie une seconde fois? Un grognement rauque me parvint, me risquant à nouveau de jeter un œil vers le garde. Il avait détourné le regard, alerté par cette détonation. C’était ma chance. M’étant à profit les muscles de mes jambes, je coursai jusqu’à lui et, à peine eut-il le temps de m’apercevoir, que déjà son crâne heurtait le mur de pierre derrière lui. Il perdit aussitôt conscience. Je retins sa chute et le déposai délicatement au sol, regardant toujours derrière moi avec précaution. Ça y était. D’une main tremblante, j’ouvris enfin la porte qui n’était étonnement pas verrouillée et je découvris une aire sombre et humide. Comme une grotte. Et au fond se trouvait une faible silhouette étendue au sol. « Aiden » murmurais-je fébrilement alors que mes pieds me poussaient vers lui. Je m’effondrai à genoux à ses côtés et l’agrippai par les épaules afin de m’assurer qu’il respirait. Faites qu’il soit toujours en vie.
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Mar 14 Fév - 11:59
Ça ne pouvait pas être possible. Ils ne m'avait jamais laissé seul durant toute ma captivité et maintenant ils se décidaient à partir ? C'était sûrement une autre ruse, un autre piège visant à me faire du mal. On allait traîner le corps sans vie de mon père devant mes yeux, ou alors me forcer à regarder Avalon se faire torturer pour m'arracher des noms, en tout cas il était complètement impossible que les pacificateurs aient simplement décidés de me laisser seul dans cette pièce. Les opportunités de fuite n'étaient pas nombreuses, voir même quasi inexistantes, pourtant si il me laissait il fallait que je saisisse ma chance de fuir, c'était sûrement l'un des seules que j'aurai en ma possession avant le retour de mes bourreaux. J'analysais chaque détails de cette pièce, des murs gris et ternes au sol froid recouvert de poussière et de sang qui s'était échappé de mon corps sous les coups que j'avais reçu. Il n'y avait aucune fenêtres, rien qui pouvait me permettre de prendre une fuite discrète, le seul moyen de s'échapper se situait par la porte en bois que prenait les pacificateurs et qui devait donner sur un escalier quelconque. Je me doutais que Davi est ses hommes n'allaient pas me laisser complètement seul dans cette pièce, c'était sans doute des brutes sans cervelles mais ils n'étaient pas dénués de bon sens. Un, peut-être deux pacificateurs devaient se tenir au dehors, veillant sur mon corps meurtri pour ne pas que ma chaire ne pourrisse. L'odeur de sang qui flottait constamment dans l'air avait finit par s'apaiser, la plaie que Davi m'avait faites au niveau du flanc avait arrêté de saigner et je n'en éprouvais plus qu'une énorme fatigue psychologique. Ne pas dormir. Il ne fallait pas que je dorme. Mon cerveau tournait au ralentit, cherchant des plans pour sortir d'ici, plans qui finissaient toujours par me paraître des plus stupides et des plus désordonnés. Concentre toi Aiden, tu t'es déjà montré plus malin que les pacificateurs. Ma tête me brûle, la plaie en dessous de mon oreille n'a toujours pas finie de saigner, je peux sentir le liquide chaud qui s'écoule le long de ma joue, descendant sur mon menton et perlant en petite goutte sur mes genoux. Un vent sec et froid d'hiver avait empli la pièce par la ventilation, me faisant greloter plus que de raison. J'avais froid, mon corps pouvait sentir cet vent gelé et ma peau réagissait par endroit. Cette sensation, qui aurait été désagréable pour quelqu'un d'autre, me fit sourire et je soupirais de plaisir. Mon corps avait réagit, cela voulait dire qu'il était encore capable de comprendre, d'éprouver. J'étais en vie.
La porte s'ouvrit de nouveau alors que mon sourire ne s'était toujours pas effacé. Rodger, le pacificateur que j'avais repérer depuis quelques jours, s'avança vers moi, un plan de bois entre les mains. « Davi pense que tu ferais mieux de manger. » Il s'agenouilla à une distance raisonnable et déposa le plateau à mes pieds, sachant pertinemment qu'il m'était impossible de la saisir puisque j'étais toujours attaché à ma chaise. Il voulait me garder en vie. Encore un peu, encore une nuit, afin de m'arracher les noms qu'il crever d'envie d'entendre. Mon sourire s'effaça et j'adressais un regard empli de colère à ce pacificateur incapable de me regarde dans les yeux. « Et si je refuse de manger ? » Il leva vers un moi un regard inquisiteur et plaça dans sa main un morceau de pain rassi et sec qu'on avait habitude de me servir afin que mon organisme résiste encore un peu à la torture qu'on m'imposait. Rodger s'approcha de moi et saisi ma mâchoire brisée entre les doigts de sa main libre, m'arrachant un énième grognement de douleur alors qu'il appuyait avec force. « Tu ne refusera pas. Tu n'as pas le choix Aiden. » Il enfonça un bout de pain à l'intérieur de ma bouche et me força à le mâcher avec mes dents brisés, serrant sa main sur mes tempes pour me force à effectuer le travail de mastication. J'aurai voulu lui recracher à la figure, lui enfoncer mon point dans la trachée et le forcer à manger le reste de la nourriture pourrie qu'il me servait tous les trois jours. L'activité finie Rodger se contenta de verse dans la gorge quelques gouttes d'eau que je reçu comme le plus beau des cadeaux. La déshydratation était l'un des pires symptômes, cette sensation d'endormissement des muscles, l'impression constante de se trouver entre rêve et réalité. Je détestais plus que tout cette sensation, bien plus que les douleurs physiques que l'on m'avait administrées. « Alors comme vous partez ? Vous n'avez pas peur … » Je lui offris un rire glacial, rire que je voulais inquiétant, quitte à me prendre une autre baffe en pleine figure. Rodger mis plusieurs secondes avant de réagir à ma question, se tournant vers moi au ralenti, les poings serrés et une expression de détermination sur le visage. « Peur de quoi ? De toi ? Tu es quasiment mort. Rien que le fait de parler t'arraches tes derniers instants de vie. Alors oui, nous partons, mais nous n'avons pas peur Aiden. Tout le monde te crois mort. Personne ne viendra. » C'est encore pire que la douleur physique imposée à mes muscles. Je pouvais sentir le souffle froid du pacificateur s'étaler le long de ma peau, creusant son passage jusqu'à mon cerveau afin de me brouiller les idées et de me mettre en colère. Il avait réussi, j'étais en colère. Alors que l'homme pris de nouveau la porte, me laissant seul dans cette pièce, je poussais un hurlement hostile et grave, incapable de réfléchir une seconde de plus.
J'étais mort, il disait vrai. Tout le monde me pensait perdu. Les rumeurs avaient dus partirent très vite et à mesure que les jours avançaient et de plus en plus personnes croyaient à ma mort. Ça n'était pas dur après tout, je n'avais pas donné de nouvelles, rien ni personne n'était au courant de ma position en ce moment même, les rebelles du neuf auraient juste pensés que j'étais parti je ne sais où pour réussir une quelconque mission. Les paroles du pacificateur trônaient encore dans mon esprit, elles ne cessaient de s'imposer à moi, comme le vieux refrain d'une chanson. Tout ce que Rodger avait dit s'avérait être vrai. Pendant longtemps la douleur m'avait empêchée de penser à autre chose et j'avais mis un point d'honneur à ne pas penser aux autres, à Rumer, Julian, mon père, tout ceux qui je laissais derrière moi, et plus spécialement Avalon qui était sans doute entrain de souffrir autant que moi. Il ne fallait pas que j'y pense. Les cicatrices qui courraient sur ma langue était un rappel, une sorte de mémo pour moi-même qui me rappelait qu'il ne servait à rien de penser aux autres, qu'ils étaient beaucoup mieux sans moi. Pour la première fois depuis mon arrivée, et malgré ma déshydratation avancée, je laissais les larmes s'échapper de mes yeux, traçant des sillons mouillés sur ma peau crasseuse. J'avais perdu toute envie de me battre, de trouver un moyen de sortir d'ici. Rien ne pourrait me permettre de m'échapper, j'étais condamné à souffrir encore et encore jusqu'à ce que les pacificateurs obtiennent ce qu'ils étaient venu m'arracher, des noms. Plutôt mourir que me placer aux côtés du traître qui m'avait dénoncé. Il fallait que je trouve un moyen de mettre fin à mes jours pour ne plus avoir à souffrir, c'était la seule manière de me libérer, de retrouver la paix et la douceur, de ne plus vivre sous leurs coups.
Les lanières qui me tenaient attachés à la chaise étaient tenaces et je ne pouvais décemment les enlever sans me démettre une épaule ou bien les poignets, ce qui ne ferait qu'alerter mes gardes. La cruche d'eau que Rodger avait apporté pour me maintenir en vie était toujours disposée à mes pieds. Une belle cruche en fer émaillé qui ferait très bien l'affaire si j'arrivais à m'écrouler dessus tête la première. C'était ma seule issue, la seule porte de secours qui m'offrirait l'arrêt des douleurs, qui permettrait aux autres d'avancer, même si cela signifiait d'avancer sans moi. Mon esprit s'égara quelques instants, je pensais à Avalon, à tout ce que j'avais prévu de faire avec elle et qui ne se réaliserait jamais. Jamais je n'aurai l'occasion de la rendre heureuse, je ne pourrai jamais lui demander de m'épouser, jamais nous n'aurions de futur ensemble, mais si ma mort ne servait qu'à lui rendre la vie libre alors j'étais prêt à faire tous les sacrifices possibles et imaginables. Ce soir, j'allais mourir, une fois pour toute. Le peu de force qui me restait étaient mises à contribution, je devais me servir de tout mon poids afin de faire basculer la chaise à l'endroit précis où la cruche était placée. Je me mordis de nouveau la langue, aspergeant ma bouche de sang frais au goût métallique. Il ne fallait pas crier, ne pas attirer l'attention des pacificateurs qui avaient été chargés de me garder en sécurité pendant le départ des autres. D'un mouvement, puis d'un autre, je sentais le chaise se déplacer légèrement sous mon poids, basculant comme l'aiguiller d'une horloge. Presque, j'y étais presque. Plus que quelques centimètres et je serais enfin libre. Plus de douleurs, plus de torture, tout serait fini. La chaise s'écroula lors qu'un mouvement définitif, je ratais la cruche d'un centimètre et le choc sur la tête me fit perdre conscience. Je ne pouvais pas dire combien de temps s'était écoulé entre le fait que ma tête heurte le sol et cette impression soudaine que quelqu'un me secouait les épaules avec frénésie. Mes yeux restèrent clos, de peur que ça ne soit les pacificateurs venus vérifier la provenance de ce bruit. Pourquoi ne frappaient-ils pas ? « Aiden » Cette voix. Je connaissais cette voix, du moins j'avais l'impression de la connaître. Mes yeux toujours clos s'ouvrit difficilement, tentante de reconnaître la personne qui se trouvait en face de moi. Un maigre sourire s'afficha sur mon visage tandis que d'autres larmes coulèrent d'elles-mêmes sur mes joues. « Julian. » Il était venu. Julian était venu me chercher. Il n'y avait pas de mot à mettre sur ce que je pouvais bien ressentir, si bien que je me contentais de pleurer devant l'image qui s'offrait à moi, l'image de mon sauveur qui avait bravé vents et marrés pour venir me secourir. « Tu es le seul assez fou pour venir me chercher. » Malgré le fait qu'il me manquait une ou deux dents je ne pouvais m'empêcher de sourire. Dire qu'il y à quelques instants j'avais voulu mourir. « Les gardes ? » Maintenant que Julian était là il fallait prendre toutes les précautions possibles avant de nous serrer dans les bras ou bien même de le remercier pour ce qu'il venait de faire pour moi. Je n'allais pas mourir, mon destin ne s'arrêtait pas ici, Julian m'avait donné une seconde chance.
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Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Ven 2 Mar - 18:30
En tant que rebelle, il n'était pas inhabituel de devoir sortir un allié du pétrin, de sauver un acolyte des mains du Capitole ou des Pacificateurs prêts à les abattre froidement sur la place public. Non, ce n'était guère rare pour un activiste tel que moi de risquer sa vie pour celle des autres. Car nous étions tous des frères, tous des soeurs, nous devions nous soutenir si nous voulions que la cause ait un sens et une raison d'être. Si chacun devait seulement s'occuper de sa petite personne, rien de tout ce que nous avons accompli jusqu'à ce jour n'existerait. Et puis, c'était dans la nature humaine de s'entraider et de veiller l'un sur l'autre. Contrairement aux pantins de Snow... Je pouvais faire preuve de beaucoup de froideur et d'indifférence lorsque je devais diriger des opérations, mais je n'en étais pas moins humain. Je m'édifiais généralement un masque, une façade, afin de pouvoir faire mon travail sans alarmer mes collègues, mes soldats. Ils n'avaient guère besoin d'un chef vulnérable et sensible à la moindre tragédie, non, ils avaient besoin d'une tête forte qui gardait des idées claires peu importe la situation. J'étais en quelque sorte le pilier sur qui les autres se reposaient constamment et je ne devais jamais faillir à la tâche. Cependant, lorsqu'il s'agissait d'un être qui importait beaucoup pour moi, il était certes plus ardu de garder ce masque d'homme puissant et intouchable. J'en eus l'expérience dans le passé, lorsque mon frère jumeau, Clay, fut au prise avec des Pacificateurs par ma faute. J'en étais devenu fou de rage... J'avais des idées de meurtre qui ne me ressemblaient aucunement, des pensées aussi sadiques que ces toutous du Capitole, des envies de sang et de torture. Les mêmes envies qui me viendraient à l'esprit si quelqu'un osait faire du mal à quiconque d'autres qui me tenaient à coeur; mes parents, Jen, Kathleen... Rumer... J'en deviendrais tout simplement fou. Comment pouvais-je alors contenir ma colère et mon inquiétude devant un de mes plus grands alliés, celui que je considérais comme mon propre frère, le petit frère que je n'eus jamais la chance d'avoir? Je sentais mon coeur et mon esprit vulnérable, faiblir. J'étais partagé entre l'idée de garder ce masque de chef rebelle impassible et invincible peu importe la situation ou celui du grand frère protecteur qui était prêt à tout casser pour venger cette ignominie.
Mon regard ne pouvait s'empêcher de balayer le corps meurtris d'Aiden étendu à mes avants, décortiquant chaque petite parcelle de peau. Son derme était couvert d'entailles, certaines presque cicatrisées par le temps, d'autres toujours fraîches et sanguinolentes. Une teinte rougeâtre tapissait tout son torse et son visage, son pantalon souillé de ce liquide opaque et morbide. Combien de litres en avait-il perdu? Combien de temps avait-il passé à se faire lacérer de toute part pour le simple plaisir d'un être sans coeur et sans remords? C'était dans ce genre de moment, avec ces pensées, que mon esprit devenait embrouillé et au prise avec des envies de vengeance... Je serrai durement la mâchoire, les sourcils fortement froncés, alors que je reportais mon regard pétillant de rage vers le visage meurtri d'Aiden. Je perçus alors un mouvement, ses paupières s'agitèrent faiblement afin de laisser apparaître un regard brumeux. Mon coeur cogna violemment contre ma poitrine, constatant enfin un signe de vie de sa part. Je me penchai un peu plus vers lui, mes mains toujours contre ses épaules. Les muscles de sont visage semblaient tout aussi douloureux que le reste de son corps le semblait alors qu'il tentait de m'offrir un faible sourire de reconnaissance. J'aurais bien voulu lui dire qu'il n'était pas nécessaire de me montrer la moindre gratitude et de garder ses forces le plus possible, mais je ressentis un tel soulagement de le voir bouger que je ne pus me résigner à le réprimander. « Julian. » Et je ne pus qu'afficher un faible sourire de soulagement à mon tour à la mention de mon prénom. Malgré cette voix rauque qui laissait transparaître comment il pouvait être faible et ses larmes qui se déversaient librement sur ses joues souillées, je ressentais une joie sans borne de le retrouver enfin. Malgré les rumeurs, malgré les incertitudes, j'étais reconnaissant de ne pas avoir baisser les bras. « Hey, c'est moi. » dis-je doucement en simple confirmation, afin qu'il ne doute guère de ma présence. « Tu es le seul assez fou pour venir me chercher. » À cette constatation, je ne pus m'empêcher de sourire de plus bel, en unisson avec le prisonnier. En effet, qui était suffisamment timbrer pour partir à la recherche d'un rebelle dit mort? Ma réputation me précédait et j'en étais pas pour le moins honteux. Je me fichais bien de ce que les autres rebelles avaient pu penser de moi, qu'ils me traitent d'opportuniste, d'aveugle, alors que je refusais de concevoir qu'Aiden était mort. Jamais je n'aurais pu baisser les bras, tant et aussi longtemps que je n'avais pas eu la preuve que ces rumeurs qui circulaient à son sujet étaient vrais ou fausses. Et ma persévérance aura porté fruit.
Après cette joie qui m'inonda, je devais reprendre mes esprits, car maintenant que j'avais retrouvé Aiden, je devais nous sortir de là. Ce qui n'allait certainement pas être une tâche facile... Mes yeux observèrent au-delà du corps ensanglanté de mon acolyte afin de constater qu'il était maintenant ligoté à une chaise en bois. On l'avait laissé ainsi? Attaché à une chaise, étendu sur le côté, ne pouvant même pas se redresser? Grinçant des dents, je me redressai sur moi-même et me précipitai derrière le rebelle afin de libérer ses poignets. Je sortis ma dague de ma botte et trancha les liens serrés qui le retenaient de bouger. « Les gardes ? » interrogea la voix faible d'Aiden. Comme un vrai rebelle. Il faisait abstraction de son état, de sa douleur, et songeait plutôt à une stratégie pour se sortir de là. C'était bien Aiden. Une fois les cordes coupées, j'écartai la chaise tout aussi souillée de sang et retint Aiden afin qu'il ne bascule pas sur le côté. Enfin, j'ignorais encore son état exact... Je ne souhaitais guère empirer la situation. « L'un est inconscient juste derrière la porte, mais pour combien de temps, j'en sais rien. Je me suis débarrassé d'un à l'étage, la voie semblait libre. » expliquais-je d'une voix basse. Je n'osais guère avouer que j'avais enlever la vie de ce dernier garde... Certes, sur le coup, je n'avais pas vu d'autres solutions, mais je n'en étais pas fier et je n'allais certainement pas m'en vanter. « Il y a au moins deux hommes qui rôdent autour de la bâtisse, mais reste à savoir si d'autres viendront entre temps. » Pour le moment, la fuite semblait réalisable. Il fallait simplement passer devant les deux gardes à l'extérieur et comme un boisée se trouvait non loin, nous pourrons s'y réfugier et s'enfuir sans être vu. Cependant, si nous étions démasqués... Qui sait combien de Pacificateurs seront mobilisés, combien seront à nos trousses. Notre seul atout était donc la discrétion. Enjambant le corps d'Aiden, je me postai de nouveau devant lui, prêt à le faire sortir de cette grotte. « Tu es capable de te lever? » demandais-je alors que je me doutais du peu d'énergie qu'il pouvait posséder en ce moment. S'il ne le pouvait, je devrai le porter. Et je le ferai.
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Dim 4 Mar - 15:44
Aucuns noms, aucunes indications, aucunes informations. Je n'avais rien dit, pendant tout ce temps où ils m'avaient torturé j'étais resté de marbre face à leurs coups, leurs remarques cinglantes sur ma vie, sur mes amis, sur ce traître qui m'avait vendu. Quelles étaient belles mes idées, mes promesses que notre groupe resterai groupé peu importe les malheurs qui nous tomberaient dessus. Tout ça c'était envolé, et si je ne pouvais pas avoir confiance en eux alors je ne pouvais avoir confiance en personne. J'évaluais chaque profils, essayant de détecter qui avait bien pût céder aux belles paroles des pacificateurs, qui avait été assez faible pour me vendre, pour mettre en péril tout ce que nous avions essayer de construire, tout ce que nous avions fait. Ça ne pouvait pas être Rumer, jamais elle ne m'aurait vendu, j'en étais persuadé. Elle était l'une des mes plus proches amies, et ce que nous avions partagés durant ces dernières années avait beaucoup de valeur à nos yeux. Elle n'aurait jamais fait une telle chose, surtout si elle savait Avalon impliquée dans cette histoire, ça ne pouvait pas être elle. Pas elle. Alors que je pouvais sentir le sang s'échapper encore de mes plaies rougeoyante je repensais à tous ceux qui avait un jour croisé le chemin des rebelles du neuf, tous ceux que nous avions recueillit alors que nos moyens n'étaient pas des plus élevés, tous ceux qui s'étaient, l'espace d'un temps, associés à notre cause pour faire de ce monde un endroit où il ferait bon vivre. Ils me manqueraient, tous, ils me manqueraient tous. Incapable de mettre un visage sur le traître qui m'avait dénoncé je me laisser aller à des pensées qui ne me ressemblaient pourtant pas. Il fallait que j'en finisse avant qu'ils ne trouvent un moyen de me laver le cerveau, de faire de moi un légume végétatif sans aucunes pensées. Il fallait que j'agisse vite et bien, quitte à mettre fin à ma propre vie. C'était donc ça, la fin de mon existence ? Je connaitrais jamais le bonheur d'une vie simple aux côtés des gens qui m'étaient chers, j'étais destiné à en finir à ce moment précis, sans la moindre chance de recroiser un jour les visage des personnes qui avaient égayés ma vie. La déshydratation ne m'empêcha de verser des larmes que je n'aurai jamais soupçonnées et qui me faisaient perdre un peu plus le contrôle de moi-même, de cet esprit qui s'avouait vaincu. C'était bel et bien fini, il n'y avait pas d'autre choix, pas d'autre solution. Plutôt mourir que de devoir supporter de nouveau les coups incessants, les pointes de couteaux acérés transperçant ma peau, les flammes dansantes sur les paumes de mes mains, plutôt mourir.
Je m'écroulais dans un bruit sourd après avoir basculé ma chaise assez longtemps pour lui donner une certaine impulsion, dans un dernier mouvement je ratais l'objet qui aurait pût me libérer de tout ça. Ma tête cognant sur le sol froid je perdis conscience dans le seconde qui suivit. Des secondes, des minutes, peut-être même une petite heure tout au plus, je ne pouvais dire combien de temps j'avais passé coupé de tout, de la vie, de cette pièce qui me retenait enfermé. C'était apaisant, de ne plus avoir à souffrir, de ne plus rien ressentir à part cette impression de repos. Pour la première fois depuis de longues semaines j'avais trouvé un repos presque parfait, un repos sordide qui me rapprochait un peu plus de la mort. J'aurai voulu pouvoir sombrer, m'endormir et ne plus avoir à ouvrir les yeux, jamais. Fini la douleur, fini les coups répétés, fini cette impression de culpabilité et cette envie de pleurer. Ça faisait du bien de ne plus avoir à penser, c'était calme et rassurant. Peut-être étais-je déjà mort, ou bien je n'allais pas tarder à plonger dans un sommeil définitif. Je sentais mon corps vibrer, trembler de lui-même alors que j'étais encore plonger dans l'inconscience. Rodger était sûrement revenu en entendant le bruit sourd de ma chaise s'écroulant sur le sol et il allait là pour me redresser, m'adresser quelques coups de poings et de pieds afin de me réveiller. Cependant, cette impression était différente et plus douce que je ne l'aurai cru, comme si quelqu'un essayait délicatement de me tirer de hors de mon coma sans trop chercher à me brusquer, sans essayer de me faire du mal. Douloureusement, j'ouvris un œil timide prêt à recevoir un coup devenu de nul part, m'attendant à une douleur aigüe, mais rien ne vient si ne c'est la voix rassurante et calme de mon ami Julian. Julian, il se tenait devant moi, ses deux mains posées sur mes épaules, essayant de me tirer de ce cauchemar qu'était devenu ma vie. Je lu souris, bêtement, simplement, avec le peu de force qu'il me restait. Il était venu. Le seul assez fou pour croire que les rumeurs de ma mort ne pouvaient pas être réelles. Julian était venu.
Les larmes roulèrent d'elles-même sur mon visage, utilisant les dernières ressources d'eau que mon corps avait accepté de la part de Rodger quelques instants plus tôt. Je n'allais donc pas mourir, du moins pas tout de suite, pas ici dans cette pièce suintant le sang et la douleur. Mon destin ne s'arrêtait pas là. Julian m'offrait une deuxième chance et je n'étais pas prêt à la laisser passer. « Hey, c'est moi. » Je lui offris un autre faible sourire, dévoilant l'absence de quelques unes de mes dents, envoyées au loin par les poing des pacificateurs. Il faisait parti de ceux à qui j'aurais confier ma vie sans la moindre hésitation, parce que Julian faisait toujours de son mieux, il était toujours là pour tout le monde, il était toujours pour moi. Un sourire s'afficha sur mon visage alors que je plaisantai déjà sur sa venue, lui qui n'avait pas dû croire un seul instant que j'avais lâché mon dernier soupir. « Je suis vraiment très heureux de te voir. » Ma voix était faible, témoignant à la perfection que je n'étais plus aussi vaillant, aussi robuste, que tout ces coups contre mon corps avaient eut raison de moi et me laissant à demi-mort, incapable de faire le moindre geste sans en grogne de douleur. Il fallait maintenant que l'on sorte d'ici. Je me concentrais sur le peu de ressources qu'il me restait, aurai-je la force de marcher, de courir ? Je n'en savais rien, mais il fallait essayer, pour cet homme qui était venu me chercher alors que tout le monde me pensait déjà mort et enterré. Julian se précipita derrière moi, fronçant légèrement les sourcils de me voir ainsi positionnée, il n'était sans pas le moment de lui dire que j'avais voulu en finir avec la vie.
D'un coup il me détacha des lanières qui me maintenaient accroché à la chaise. Un soupire de soulagement grossier s'empara de ma gorge tandis que je retrouvais mes poignets qui avaient tant souffert d'être ainsi constamment attachés. Julian écarta la chaise de mon corps tandis que, tout en massant mes poignets engourdis, je le questionnait sur la présence des gardes qui étaient censés veiller sur moi de jour comme de nuit. « L'un est inconscient juste derrière la porte, mais pour combien de temps, j'en sais rien. Je me suis débarrassé d'un à l'étage, la voie semblait libre. » Je buvais ses paroles comme un bon soldat, essayant de focaliser mon attention sur les mots et les indications que Julian m'offrait. Il s'était débarrassé d'un pacificateur, il ne fallait pas être très doué pour comprendre que l'homme lui avait ôté la vie dans son avancée pour me secourir. Je passais au-delà de ses paroles, sachant pertinemment que j'en aurait fait de mot si sa vie avait été menacée d'une quelconque façon. « Il y a au moins deux hommes qui rôdent autour de la bâtisse, mais reste à savoir si d'autres viendront entre temps. » Les autres étaient sans doute partis en même temps que Davi & Rodger, me laissant seul avec les moins expérimentés de leurs, sachant que rien ni personne n'aurait pût me délivrer de leurs présence. C'était sans compter sur Julian. « Ils sont sept en tout. Je connais le visage de cinq d'entre d'eux et je sais que deux, voire peut-être trois pacificateurs sont partis il y à environ une demi-heure de ça. » Ma voix avait retrouvé un semblant de force qui me redonna soudainement confiance en notre fuite. Je pouvais le faire, je devais le faire. L'homme enjamba mon corps, sa main me retenant toujours pour ne pas que je m'effondre de nouveau dans l'inconscient. Julian se posta de nouveau devant moi, son regard se faisait plus sombre, plus inquiétait et je tentais de le soutenir du mieux possible, afin de lui montrer que j'étais toujours là, que je comprenais ce que cette fuite impliquait. « Tu es capable de te lever? » Pour tout dire je n'en savais rien. Cependant je me devais le faire, pour mon père qui m'avait toujours soutenu, pour mes alliés qui m'avait confié un rôle des plus important et qui m'avait suivi, pour Avalon qui devait sans doute souffrir elle-aussi, pour Billie & Kathleen mes amis perdues aux jeux, pour Julian qui avait affronté tant de choses pour venir me chercher. « Je le ferai. » Mon regard se fixa dans le sien tandis que je posais mes poignets, encore brûlant, sur le sol froid de la pièce m'arrachant un énième râlement de douleur tandis que mes muscles essayaient tant bien que mal de fonctionner.
Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas utilisé mes muscles que ceux-ci avaient un mal fou à comprendre qu'il fallait reprendre, qu'il fallait se mettre en route afin de pouvoir m'aider à me relever. Mon genou, qui avait beaucoup plus souffert que les autres parties de mon corps, semblait impassible à chacun de mes gestes, refusant tout bonnement de m'aider à me soulever, si bien que je dû faire au peu de force qu'il me restait dans les bras, retenant un grognement en mordant nerveusement ma langue à peine cicatriser. Je pris appuie sur l'un des meubles en bois pourri qui trônait dans la salle, essayant de ne pas tomber de nouveau dans les pommes puisque ma tête se mit à tourner de manière fulgurante. Je sentis la douleur prendre place dans mon ventre, formant une boule peu agréable qui contractait mon estomac, si bien que je fût contraint de rendre le peu de nourriture que j'avais avalé ces derniers jours. Un bruit sec se fit entendre à l'extérieur, comme si quelqu'un venait subitement de se cogner, sans me soucier la moindre seconde de qui cela pouvait bien être je me saisi d'un couteau laisser à l'abandon par Davi et alors que la porte s'ouvrit dans un fracas énorme je plantais la lame dans le cou de ma victime. Un pacificateur, surement celui que Julian avait assommé, s'écroula à mes pieds, sa gorge ruisselante de sang frais. J'aurai pu céder de nouveau, mes jambes auraient pût lâcher après l'effort surhumain que j'avais produit pour me relever, mais rien n'arriva, rien à part une vague immense de mal-être et de douleur. J'avais tué, pour la première fois. Le couteau tomba à terre, à côté de l'homme dont j'ignorais le nom mais qui avait passé de longues heures à me brûler consciencieusement la plantes des pieds, les doigts, les jambes, les bras. Mon regard se fixa brusquement sur Julian tandis que mon cœur tapait de plus en plus fort dans ma poitrine. « Ça nous en fait toujours un de moins. » C'était bizarre, différent, ça n'était pas moi. Aiden Bregstone n'aurait jamais parler avec un tel calme, mais après tout ce que j'avais subit, j'en étais heureux, de lui avoir enlever la vie.
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Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Mer 7 Mar - 18:42
À force de côtoyer constamment la douleur et la mort, un homme pouvait inévitablement être exaspéré, fatigué de toutes ces horreurs et faiblir face a la vie. Celle-ci était si fragile, si précieuse aussi, mais l'esprit d'un homme était faible et vulnérable. Combien de temps un être vivant pouvait supporter autant de souffrance sans perdre la tête? Combien de temps un homme pouvait surmonter autant d'obstacles sans fléchir? Sans souhaiter mourir doucement et paisiblement pour enfin être libérer de ce monde barbare? Je n'en savais rien. J'ignorais moi-même comment je pouvais supporter, jour après jour, mission après mission, de voir mes acolytes être torturés ou perdre la vie devant mes yeux. J'ignorais d'où provenait cette force psychologique qui m'empêchait de craquer au moindre obstacle, ce courage constant qui m'habitait. Je n'en étais pas pour le moins bouleversé, j'avais mes moments de faiblesse où je ne voyais plus aucun espoir, mais je parvenais toujours à me relever et continuer mon travail. Peut-être qu'un jour viendra où ma tête et mon corps ne voudront plus rien entendre et que le temps du chef Kennedy-Fawkes sera vaincu... Peut-être que mes jours sont comptés et qu'un Pacificateur parviendra à ses fins en m'abattant sur le champ de bataille... Et pourtant, je n'osais m'imaginer une telle destinée. Je n'osais croire que je laisserais le plaisir à tous mes ennemis de me voir hors de tout danger. Je voulais être menaçant, être craint par le Capitole. Et c'était peut-être cette pensée qui me poussait toujours à me redresser et à ne jamais me laisser choir sous le poids de la rébellion. Je parvenais toujours à retrouver cette force et je l'utilisais à bon escient. Malgré cette rage qui sommeillait en moi à la vue d'un Aiden torturé et blessé, je parvins à demeurer calme et confiant. Si j'étais parvenu à pénétrer dans cette bâtisse, j'étais certainement en mesure d'en sortir, peu importe l'état d'Aiden à mes côtés. Pendant un instant, toutefois, je laissai mon soulagement transparaître au travers un sourire sincère. Malgré mon entêtement à croire qu'il était toujours vivant, que les Pacificateurs n'avaient pas encore eu la chance de le réduire au silence pour toujours, j'avais toujours eu cette petite crainte au fond de moi, cette crainte qu'il était peut-être trop tard... Je n'aurais peut-être pas dû douter de mon instinct, mais, d'un autre côté, tout me démontrait le contraire, tous tentaient de me dissuader. « Je suis vraiment très heureux de te voir. » Et cette joie était sans aucun doute partagée. Il ne pouvait comprendre par mon simple sourire combien je pouvais être heureux de le voir enfin en vie devant mes yeux. Après des jours de doutes et de recherches, je l'avais enfin trouver. « Moi aussi je suis heureux de te voir. » Je serrai délicatement son épaule en signe d'affection avant que je ne me déplace afin de le libérer de sa chaise.
Une fois que les cordes qui maintenaient ses bras derrière son dos furent coupées, je pus apercevoir de profondes lacérations au niveau de ses poignets. Avait-il été ligoté depuis le jour de sa disparition? Avait-il été maintenu contre cette chaise pendant tout ce temps? Cette barbarie me dépassait et je dus faire de grands efforts pour ne pas hurler de colère et me ruer vers la porte où un garde était toujours inconscient pour me libérer de cette envie de vengeance qui devenait pressante. Non, si je laissais libre court à ces pensées meurtrières, je ne ferais que souiller davantage mes mains... Elles étaient déjà suffisamment salies par mes expériences passées. De ma grande force d'esprit, je parvins à retrouver mon calme et mettre mes envies de côté, les enterrer peut-être afin qu'elles ne refassent pas surface pendant notre fuite. J'exposai brièvement à Aiden la situation en dehors de ses sombres murs comme il me l'avait demandé. Aiden n'était donc plus un pauvre prisonnier, une victime, blessé et meurtri, mais il redevenait plutôt le grand rebelle qu'il avait été toutes ces années au Neuf. Et je fis de même, j'affichai mon air des plus sérieux, celui du chef rebelle. Je voyais bien en lui ce désire de s'en sortir et de détourner les plans de ces Pacificateurs et je voulais être présent pour l'aider à y parvenir. De ce que je savais, deux gardes guettaient l'intérieur et deux autres l'extérieur. Toutefois, lors de mon entré dans la base, j'en éliminai un et un autre était inconscient à l'extérieur de la pièce où nous nous trouvions. Si mes observations étaient bonnes, nous avions une chance de s'en sortir vivant. « Ils sont sept en tout. Je connais le visage de cinq d'entre d'eux et je sais que deux, voire peut-être trois pacificateurs sont partis il y à environ une demi-heure de ça. » Je m'étais repositionné devant le rebelle alors qu'il m'exposait ses observations. Pour une raison qui m'échappa à cet instant, je ressentis une grande fierté envers Aiden, comme si je découvrais que mon petit frère devenait finalement un homme. J'étais fier de son courage, de son dévouement pour la cause. Il n'avait pas passé tout ce temps enfermé entre ces murs à se plaindre et espérer mourir sans trop de souffrance, non, il était demeuré fort et avait même pris la peine d'analyser sa situation. Il avait constater combien de gardes le surveillait et avait pris soin d'ancrer leurs visages dans son esprit. Je tentai de camoufler ce sourire de fierté qui me chatouillait les lèvres, car le temps n'était pas à la camaraderie, mais bien à la fuite. J'ancrai ces informations dans ma tête, acquiesçant simplement, les sourcils légèrement froncés. Si les dires d'Aiden étaient juste, cinq Pacificateurs, voire même six, pouvaient encore entraver notre route. Mais comme j'avais aperçu deux hommes quitter les lieux, j'espérais avoir que trois gardes à berner. « Parfait. Si on se fait discret, on devrait être en mesure de quitter sans être vu... » Ultimement, il s'agissait de mon plan. Mais ces hommes étaient imprévisibles, je ne pouvais me fier simplement à mes désirs... Et pour ce faire, je devais être certain que le rebelle parviendrait à supporter son propre poids, sinon je devrai trouver un moyen de le sortir de là.
« Je le ferai. » Il s'agissait du Aiden que je connaissais. Déterminé. Connaissant que trop bien ce désir de tout réaliser par soi-même, malgré un piètre état, je me résignai à simplement l'observer à se relever par lui-même. Je voyais bien dans son visage que chaque mouvement était une souffrance, mais je demeurai passif, un simple observateur. De ses bras, il se redressai de contre le sol et parvins ensuite, avec peine, à se redresser sur ses jambes. J'étais tout près, prêt à intervenir si jamais il devait perdre l'équilibre. Il s'appuyait contre un vieux meuble, m'apparaissant toujours faible et vulnérable. Et son estomac ne sembla guère apprécier cet effort, se vidant malgré lui. J'eus un réflexe de recul alors que mon regard se montra inquiet. Aiden était dans un piteux état... Serait-il assez fort pour contrer le danger qui nous guettait dehors? Mon inquiétude était devenue si présente que j'eus à peine conscience du Pacificateur qui s’immisçait dans la pièce. Je n'eus même pas la chance de pivoter sur moi-même que déjà Aiden s'était précipité, arme en main. Il fit glissé la lame contre le cou de l'ennemi qui s'effondra en produisant des sons gutturaux. La respiration soudainement fébrile, mon regard demeura posé sur l'homme que je croyais avoir assommé à mon arrivé. La vie le quitta rapidement alors que son sang formait une grande marre sur le sol. Tout s'était passé trop vite. J'avais peine à concevoir qu'Aiden avait lui aussi enlever la vie pour notre survie. « Ça nous en fait toujours un de moins. » Mon regard quitta enfin le Pacificateur maintenant inerte à ses pieds et se posa sur Aiden qui était toujours debout, l'air plus déterminé que jamais. Certes, il s'agissait d'un obstacle de moins... Mais mon coeur refusait de ressentir le moindre soulagement, la moindre joie. Aiden avait agi comme il se devait, comme un vrai rebelle, et j'aurais fait la même chose si j'avais su réagir plus rapidement, mais aucune mort ne pouvait me réjouir. Nous ne pouvions revenir en arrière. Il était trop tard. Je fermai mon esprit à la situation et reporta mon attention vers notre mission principale. Je m'approchai de mon acolyte et ignorai l'homme inerte qui se trouvait à nos pieds. Je retirai instinctivement ma veste de mes épaules et l'offrit à Aiden afin qu'il puisse recouvrir son torse exposé et mutilé. « Garde le couteau, tu en auras peut-être de besoin » dis-je d'un ton fraternel. Et sans jeter un seul regard derrière moi, je quittai cette salle de torture pour m'aventurer dans les couloirs sombres de la bâtisse. Je serrai moi-même ma dague dans ma main alors que je longeais le mur, m'assurant à quelques reprises qu'Aiden me suivait bel et bien derrière et qu'il n'allait pas s'effondrer par faiblesse. Près des escaliers, je fis une halte afin que l'on puisse faire le point. Je me tournai vers le rebelle et lui exposai mon plan. « Il va falloir que l'on sorte par la porte avant, il n'y a aucune autre sortie. » Je ne pouvais concevoir de passer de nouveau par la fenêtre d'où j'étais entré, je doutais qu'Aiden en ait la force. « Un garde est posté en permanence au côté de la porte, si on est suffisamment rapide, on peut l'avoir avant qu'il ne se doute de quoi que ce soit. Et pour ce qui est de l'autre, faudra faire vite pour rejoindre la forêt sans qu'il ne nous remarque. » Et lorsque je disais 'on', je voulais parler de moi... Je ne pourrais supporter qu'Aiden se sacrifie une deuxième fois. Je pouvais le faire, j'en avais l'expérience. Un de plus, un de moins, je ne voyais pas de différence... Je jetai un regard rapide en haut des escaliers où le silence semblait prédominer. Je tournai de nouveau mon attention vers le rebelle, mes doigts toujours fermement fermé contre la dague. « Prêt? »
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Mar 13 Mar - 18:46
Rien n'était comparable à ma soudaine envie d'en finir, au cours de ma maigre existence je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi attirant que cette soudaine pulsion de mort qui me brûlait les veines. Peut-être étais-je faible de penser une telle chose, je me fichais pas mal de savoir qu'elle était la meilleure chose à faire dans ce genre de situation. Je voulais juste que tout ça s'arrête, qu'on me rende ma liberté, du moins il fallait que j'arrache cette liberté aux mains de ceux qui faisaient couler mon sang un peu plus chaque jours. Je ne savais pas combien de litres de sang j'avais bien pût perdre au cours des longues journées de torture, mon genou meurtri devait bien avoir déversé à lui seul un bon litre de liquide sanguin. C'était dur de concevoir que je n'aurai pas le droit à un dernier adieu, un ultime au revoir aux personnes qui comptaient le plus pour moi. Mon père, mes amis, Avalon, tous devront vivre avec l'idée que je ne suis plus, que rien ne pourra me ramener dans le commun des mortels. Je suis mort, peu importe que mon cœur batte dans ma poitrine, peu importe que je puisse sentir mes poumons s'embrassaient à chaque respirations, j'étais mort pour tout le monde, j'étais mort pour moi-même. Jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais considéré l'utilité du suicide, qui restait pour moi un geste égoïste qu'effectue une personne désespérée, mais il fallait pourtant que je mette un point final à tout ça. Davi et ses hommes allaient me retrouver allongé sur le sol, la cruche en fer ayant défoncé mon crâne, assez fort pour couper toutes les connexion de mon cerveau, du moins je l'espérais. Ils ne pourraient plus m'enfoncer leurs poing dans le visage, le ventre, les côtés. Plus de torture, de douleur, de fatigue.
Pourtant le destin semblait en avoir décidé autrement, il m'avait envoyé un signe, le seul signe qui pouvait me remettre d'aplomb et me faire voir que la vie méritait la peine d'être vécue. Dire que je ne l'avais pas apprécié au premier abord, ce Julian qui s'approchait un peu trop près de mes amis et dont la réputation de « chef » des rebelles m'avait fortement déplu, dire qu'il était devenu mon ami n'était qu'un euphémisme, Julian était beaucoup plus que ça. C'est son visage que j'aperçus dans la lumière, c'est lui qui me sorti de mon cauchemar, lui qui était venu pour me sauver la vie. J'étais si heureux de le voir que je ne pût retenir des larmes chaudes de couler sur mes joues, traçant des sillons mouillés dans ma peau sale et crasseuse. « Moi aussi je suis heureux de te voir. » La simple pression de sa main sur mon épaule me rassura, me prouvant que je n'étais pas en train de rêver, il se tenait bel et bien devant moi. Julian détacha les liens qui retenaient mes poignets au barreau de la chaise depuis si longtemps, un soupir de satisfaction s'empara de moi tandis que je massais lentement mes poignets endolories par tant de temps passé attachés sans aucune possibilité de mouvement. Ça faisait du bien, de se sentir ne serais-ce qu'un peu plus libre de ses mouvements, comme si vous vous rappeliez subitement que vous savez marcher, courir, tenir sur vos jambes, faire des choses que toutes autre être humain fait d'habitude, se sentir vivant malgré tout. Je n'étais plus réduit au rang d'animal que l'on frappe avant d'abattre, j'étais de nouveau moi. Julian m'exposa les renseignements qu'il avait obtenu sur les pacificateurs toujours présent autours de nous si bien que je l'écoutais avec la plus grandes des attention, essayant de faire mon possible pour l'aider, pour ne pas être qu'un poids de plus sur ses épaules, lui qui avait déjà traversé beaucoup de chose pour venir me chercher. À mon tour je lui fis par des choses que j'avais apprises au cours de mes journées de torture. Les visages, les noms, les heures de gardes et de roulement, tel homme se tenait à tel endroit à tel moment, tout ce que j'avais pût emmagasiner durant des jours. « Parfait. Si on se fait discret, on devrait être en mesure de quitter sans être vu... » Là était le principal risque de toute cette histoire, sortir sans être vu, sans être remarquer. Tout en me redressant je jetais un coup d'œil au blessure qui couvraient mon corps, mon genou n'était pas récupérable, je vais devoir le traîner de force derrière moi, mes jambes semblent pouvoir s'écrouler à n'importe quel instants, seuls mes bras peuvent encore m'aider à sortir de cet endroit. « Je veux partir d'ici Julian … Je ferai tout pour partir d'ici. » Ma voix était encore faible mais l'on pouvait très bien y lire la peur mais aussi la rancœur que je ressentais contre cet endroit, contre ces gens. Nous allions nous en sortir, peu importe la façon.
Un bruit sourd se fit entendre à l'extérieur de la pièce contiguë, quelque chose ou quelqu'un s'approchait dangereusement de nous et mon premier réflexe fut de saisir l'un de couteau laissé à l'abandon par Davi. Mon geste fut rapide, si bien que le pacificateur que Julian avait dût assommer quelques instants plus tôt se trouvait maintenant à terre, la gorge ruisselante de sang qui coulait le long sur sol froid, comme l'avait fait le mien tant de fois avant. C'était la première fois que j'enlevais moi-même la vie d'un être humain, et pour être tout à fait franc j'en éprouvait un grand plaisir, une satisfaction immense. Combien de fois avait-il rit en me voyant ainsi torturé ? Combien de temps m'avait-il arrachées ? Combien de parties de mon corps avait-il brûlées ? Je n'étais pas un tueur mais j'avais aimé ça. « Garde le couteau, tu en auras peut-être de besoin » La voix de Julian me sorti de mes pensées et je focalisais mon regard sur lui, essayant de calmer ce cœur que l'on pouvait entendre battre depuis l'autre côté du district. D'un geste simple il retira sa veste pour la mettre sur mes épaules, ce qui me fît un bien fou tout en ravivant quelques peu les blessures de mon torse. « En tout cas plus besoin que lui.» Il pris les devant et s'aventura en dehors de cette salle, je le suivis sans un regard pour cette pièce qui avait été le symbole de ma souffrance. C'était dur et éprouvant, de faire un pas devant l'autre sans pour autant s'effondrer de douleur. Je traînais ma jambe tant bien que mal derrière moi, essayant de faire le moindre bruit possible, chaque pas était synonyme d'une nouvelle vague de souffrance que j'essayais de contenir dans le fond de ma gorge pour ne pas éveiller les soupçons. Julian était toujours devant, agrippant sa dague de la main, me lançant quelques fois de petits coups d'œil. « Il va falloir que l'on sorte par la porte avant, il n'y a aucune autre sortie. » J'ignorais tout de ce qu'il me disait, la complexité de la maison restait pour moi un mystère, mais j'avais confiance en lui plus que de raison, je l'aurai suivi les yeux fermés. « Je te suis, peu importe ce que l'on doit faire. Je veux sortir de cet endroit. » J'avais eu tord de croire que la douleur s'apaiserait avec le temps, mes muscles me tiraient de plus en plus et j'avais beaucoup de mal retenir quelques grognements de souffrance.
« Un garde est posté en permanence au côté de la porte, si on est suffisamment rapide, on peut l'avoir avant qu'il ne se doute de quoi que ce soit. Et pour ce qui est de l'autre, faudra faire vite pour rejoindre la forêt sans qu'il ne nous remarque. » J'acquiesçais ses paroles d'un signe de tête, ne pouvant ouvrir la bouche sous peine d'un sortir un râle grave de douleur, même si mes muscles et mes blessures avaient décidés de jouer les troubles fêtes je ne voulais pas que Julian soit dans l'obligation de me porter, il fallait que je m'en sorte seul pour un mettre un terme à tout ça. « On va l'avoir Julian. Je te promets que tu n'as pas fait tout ce chemin pour rien. » J'étais à bout de souffle, exténué par ce peu de chemin que nous avions fait et qui m'avait arraché mes dernières forces, pourtant il fallait le faire, il fallait se jeter corps et âme dans l'action. Tout ça allait prendre fin. Les visages de mon père, de Rumeur, d'Avalon … Je les voyais dans mon esprit, il fallait que je me batte pour eux. « Prêt? » Oui. J'étais prêt, pour rien au monde je n'aurai laissé cette occasion me filer entre les doigts. Julian fixa son regard dans le mien et je lui rendis avec la plus grande des concentration, essayant de lui transmettre qu'il pouvait compter sur moi, que je ne nous laisserai pas tomber, pas après tout ce qu'il avait fait pour moi. « Plus que jamais. » J'avançais lentement, essayant de m'appuyer sur le mur pour ne pas sombrer, la porte me paraissait si proche et pourtant si dur à rejoindre. La fin de mon périple se tenait là, derrière cette porte, hors de cette endroit. J'étais en vie, j'allais avoir une deuxième chance. « Allons-y, c'est maintenant ou jamais. » Mes pas étaient rapides, directs, discrets comme je savais si bien le faire et, malgré mon genou qui ne répondait plus aux commandes, j'eus atteint le pas de la porte sans le moindre bruit, sachant pertinemment que l'un des gardes se trouvait juste derrière celle-ci, et si il fallait tuer de nouveau alors j'étais prêt.
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Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Lun 26 Mar - 17:38
« Je veux partir d'ici Julian … Je ferai tout pour partir d'ici. » Jamais je ne pourrais douter de sa volonté de liberté. En tant que rebelle, c'était peut-être la seule et unique chose qui nous donnait cette force inébranlable. Ce désir d'être libre, sans chaîne et boulet à nos pieds. C'était ce même désir qui me poussa, plus de dix ans en arrière, à débuter ma propre Révolution. Et peut-être était-ce également cette envie de liberté qui réussi à convaincre Aiden de rejoindre les rangs. Peut-être bien. Mais une chose était certaine, s'il ne s'agissait pas de sa motivation première, elle l'était probablement devenue avec le temps. Je pouvais voir dans son regard cette flamme qui l'animait. Il ne pouvait plus supporter d'être cloîtré entre ces murs, il ne supportait plus d'être enfermé comme un animal en cage. Qui le pourrait? En y réfléchissant bien, j'ignorais toujours combien de temps il avait passé entre les mains des Pacificateurs, combien de jours avait-il dû subir les insultes, les tortures de ces vils brutes. S'il était toujours en vie aujourd'hui, j'osais croire qu'il n'avait pas souffert pendant des jours. Les Pacificateurs n'étaient pas un exemple de patience et ils n'étaient pas bornés au point de garder un prisonnier pendant des mois afin d'obtenir des informations. Une semaine tout au plus et si leur informateur s'avérait muet, il l'exécutait sans broncher et en cherchait un autre, tout simplement. Une vague de frissons longea mon échine à cette pensée... À la pensée que si j'étais arrivé quelques heures plus tard, peut-être aurait-il été trop tard pour le sauver. Je chassai spontanément cette idée morbide de mon esprit afin de me recentrer sur l'instant présent. Aiden était chancelant sur ses jambes et je pus même constater, malgré mon inquiétude, que son poids n'était pas réparti équitablement. Il penchait volontairement d'un côté, comme si se tenir sur ses deux jambes lui procuraient beaucoup trop de douleur. Cette vision n'augurait rien de bon. Toutefois, je ne pus approfondir cette constatation, car une distraction était venue s'immiscer dans la pièce. Le garde. Je croyais qu'il était inconscient... Peut-être l'avais-je fait perdre conscience quelques minutes, le coup que je lui affligeai au crâne m'aurait moi-même fait perdre le nord, mais ce n'était pas suffisant. Il s'était relevé, avait probablement entendu nos voix, attisant sa curiosité. Il n'eut même pas la chance de prononcer le moindre son, le moindre cri, que déjà sa gorge était tranchée. Le sang gicla de sa carotide alors que son corps s'effondrait mollement au sol. Quelques spasmes de douleur parcoururent ses membres, mais bientôt la vie s'échappa de ses yeux. La pièce était devenue une marre. Le liquide rougeâtre se propageait sur le sol alors que le corps inanimé du Pacificateur s'était immobilisé. Je sentais l'horreur de la mort me serrer la gorge, mais je ne laissai rien transparaître. Je ne pouvais être fier d'avoir été témoin du premier meurtre d'Aiden, mais j'étais reconnaissant de constater que ses réflexes étaient toujours intactes. Je ne pouvais le féliciter, ni me permettre de souligner la scène, je donnerais beaucoup trop d'importance à cette brute qui méritait peut-être la mort... Je proposai plutôt à Aiden de garder l'arme bien en main, malgré qu'elle soit déjà souillée par le sang, car peut-être en aura-t-il besoin. « En tout cas plus besoin que lui. » En effet, là où il se trouvait, l'arme n'était plus utile à ce Pacificateur. J'aurais pu étirer un sourire d'amusement face à cette réplique, mais mon visage demeura de marbre, refusant d'abaisser les yeux vers le cadavre. Ma mâchoire se contracta durement alors que j'enjambait le corps afin de sortir de cette pièce.
Cette salle avait quelque chose de sombre et de lourd. Je pouvais sentir la douleur dans l'air, je pouvais presque entendre des cris résonner en écho autour de moi. Combien de torture avait eu lieu entre ces murs? Combien de rebelles avaient été froidement interrogés et exécutés? Je ne pouvais prédire, mais au fond de moi, je sentais que toutes les souffrances infligées à de pauvres habitants innocents étaient demeurées ancrées dans le sol, dans les murs, dans chaque molécule d'air. Lorsque je franchis la porte, je ne pus que ressentir une libération. Comme si un poids éléphantesque quittait mes épaules et me délivrait de ce cauchemar. Sans jeter le moindre regard en arrière, j'avançai dans le sombre couloir jusqu'à atteindre les escaliers par lesquelles j'étais descendu à mon arrivé. Il était temps d'élaborer un plan, une idée, afin de s'assurer que notre fuite était bien orchestré. Je devais éliminer la possibilité de sortir par la fenêtre, c'était beaucoup trop périlleux pour l'état de mon acolyte. Je n'avais constaté aucune autre sortie que la porte avant... C'était probablement voulu vu l'utilité de cette baraque. Nous n'avions pas d'autre choix. « Je te suis, peu importe ce que l'on doit faire. Je veux sortir de cet endroit. » Sa confiance aveugle me touchait, tout comme elle m'oppressait. J'étais heureux de constater que malgré toutes ces mésaventures, il n'avait pas perdu espoir en ses confrères, mais si quelque chose devait mal tourner, tout serait de ma faute. Toutefois, je devais ignorer cette petite inquiétude - surtout dû au fait que je considérais Aiden comme mon propre frère - et j'affichai plutôt un air confiant et calme. J'élaborai instantanément un plan dans ma tête, considérant chacun des Pacificateurs qui étaient de garde à l'extérieur. Ce plan était réaliste et réalisable d'après mes calculs. Mais en pratique, je ne pouvais prévoir comment tout allait se dérouler. « On va l'avoir Julian. Je te promets que tu n'as pas fait tout ce chemin pour rien. » Ma main se posa sur son épaule et la serra brièvement dans ma poigne solide. J'avais confiance en lui. Je savais qu'il avait la force, malgré sa fatigue et ses blessures, de fournir les efforts nécessaires pour sortir de cet enfer. À nous deux, nous pouvions y parvenir.
Il était temps d'avancer. Était-il prêt? « Plus que jamais. » me dit-il. Je lui offris un hochement de tête confiant alors que mes sourcils se fronçaient par la concentration. « Allons-y, c'est maintenant ou jamais. » Ainsi, j'escaladai les escaliers et retrouvai la porte avant sans rencontrer le moindre obstacle. Je me postai près du mur, dague toujours en main. Que devrais-je faire encore pour notre fuite? Je n'osais y songer. Si je portais trop d'attention aux gestes que je devais accomplir pour survivre, la tâche deviendrait d'autant plus difficile. Je jetai un oeil à Aiden qui m'avait suivi le long du couloir, prêt à mettre notre plan à exécution. Je ne pouvais jeter un oeil à l'extérieur avant de frapper, notre présence serait automatiquement dévoilée. Je devais ouvrir, agripper le garde et le réduire au silence en une vitesse record, sans alarmer l'autre Pacificateur qui effectuait une ronde autour de la maison. Maintenant ou jamais. Je serrai un peu plus mon arme dans ma main, faisant blanchir mes jointures, alors qu'un souffle sortait d'entre mes lèvres. Ma main libre se posa sur la poignée. Et dans un élan, retenant mon souffle, j'ouvris la porte à la volée et cherchai rapidement le garde des yeux. Nos regards se croisèrent un bref instant alors que ce dernier tournait la tête. Avant qu'il ne réalise ce qui se passait, j'agrippai le col de son uniforme et l'attirai de toutes mes forces vers l'intérieur. Pris au dépourvu, le Pacificateur tituba vers l'intérieur, sans qu'il ne puisse contrer mon attaque. Une fois qu'il eut franchi la porte, je compressai le garde contre moi, une main sur ses lèvres afin qu'il ne puisse produire le moindre son, la lame de ma dague compressée contre sa gorge. Au même moment où mon couteau ouvrait la chair de son cou, une détonation résonna dans la couloir, heurtant mes tympans violemment. Préoccupé par ma tâche, je n'avais pas remarqué l'arme qu'il tenait dans ses mains et qu'il avait élevé devant lui. Il avait tiré. Alors que je lâchais prise sur l'homme, je lui arrachai son arme à feu d'un geste brusque, le laissant agoniser au sol. Mon coeur cognait douloureusement contre ma cage thoracique alors que je réalisais rapidement ce que cette erreur nous coûtait. Aiden. Aussitôt, je relevai la tête vers Aiden, craignant que la balle ne l'ait atteint... Heureusement, j'aperçus un trou dans le mur, non loin de ce dernier. Au moins, personne n'était blessé. Mais notre présence avait certainement été dévoilée... « Merde! » jurais-je entre mes dents serrées. Je poussai aussitôt Aiden vers la sortie, pressé de partir avant que d'autres Pacificateurs ne se pointent. « On n'a plus le choix! Cours! » hurlais-je d'un ton autoritaire. Je laissai Aiden franchir la porte le premier et je lui emboîtai le pas, engageant une course folle vers les bois.
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Sam 31 Mar - 20:00
Quelque part au fond de moi j'avais toujours su que mon intégration chez les rebelles me vaudrait ce genre de situation, après tout il fallait tuer ou être tué, et je ne voulais pas servir de plat de résistance à ces pacificateurs emplis de colère et d'amertume. Il fallait alors que je tue. J'avais toujours pensé que je pourrai l'éviter, que d'autre s'en chargerai à ma place et ferait ce sale travaille sans que je n'ai à être impliqué, j'avais eu tord. L'homme se débattait contre la lame qui venait de transpercer sa gorge mais il était déjà bien trop tard pour faire marche arrière, il était mort. Mon corps s'était pris de spasmes pendant un instant alors que mon regard avait dévié sur l'homme qui exhalait son dernier souffle de vie difficilement. Ses yeux se fixèrent dans les miens et pendant un court instant je me mis à regretter ce geste qui faisait maintenant de moi un tueur, tout comme lui, tout comme eux. Pourtant, étrangement, j'étais heureux de mon acte, heureux de lui avoir arracher la vie après tout les cris qu'il m'avait arraché. Pendant des jours je l'avais supplié de mettre un terme à mes souffrances, de me laisser partir, et il s'était contenté de passer soigneusement chaque parties de mon corps à la flamme de sa bougie. Le feu me chatouillant les bras, les doigts, la peau tendue de mon cou, tout me revenait en tête à mesure que la vie quittait son corps. C'était là mon premier meurtre. Je suis devenu un meurtrier, un tueur, et j'en étais heureux. La pacificateur livra son dernier souffle et ferma les yeux sans que je ne puisse détacher mon regard de son corps. La douleur dans mes membres me repris de plein fouet et je fût contraint de redresser mon corps dans une position qui me semblait plus acceptable et qui réduisait infiniment la douleur. Julian ne dit rien sur mon premier meurtre, mais je pût lire au fond de ses yeux qu'il n'était pas particulièrement fier de ce que je venais de faire. Mais qui mieux que lui pouvait comprendre que cet acte n'était qu'un simple retour de bâton ? Si je ne l'avais pas, si le pacificateur était entré dans la salle, Julian aurait reçu une balle dans les deux yeux et je serais sûrement en train de recevoir le même sort. Au fond de moi je savais que Julian pansait la même chose et qu'il n'allait pas m'accuser pour ce geste, chose que j’appréciai chez lui. Il me demanda alors de garder le couteau prêt de moi, à cas où d'autre pacificateurs arriveraient à nous démasquer. Si il fallait se battre alors je me battrais même si mon corps ne semblait pas tout à fait d'accord avec cette question.
Mes muscles me tiraient et chacun de mes pas étaient déséquilibrés, j'avançais à tâtons des murs ne pas me retrouver à terre mais la souffrance était trop grande pour empêcher les grognements de sortir de ma gorge. Plus nous avancions et plus la douleur se répandait dans mes muscles, dans mes veines et mes artères, finissant même par me donner le vertige et me troubler la vue au point qu'il fallait que je m'arrête pour reprendre mes esprits. Je ne pouvais pas fléchir, pas encore, pas alors que Julian avait fait tout ce chemin en risquant sa vie pour sauver la mienne, je lui était redevable et je ne pouvais décemment faire marche arrière et me laisser tomber de nouveau, ce pourquoi j'avançais sans rien, retenant des cris de douleurs en me mordant la langue qui n'était maintenant qu'un tas de chaire flasque et ensanglantée. Julian se tenait devant moi, se frayant un passage afin que nous puissions tout deux sortir d'ici indemnes. Pendant un temps je fixais mon regard sur cet homme, qui était venu me chercher dans les profondeurs du district un, qui avait franchi toutes sortes d’obstacles pour me permettre de rester en vie, pour me donner une seconde chance. Julian était un héros pour tous les rebelles, mais plus que ça, il était pour moi un frère, un ange gardien qu'il me faudrait plus qu'une simple vie pour le remercier. Nous avancions à tâtons entre les couloirs, essayant de faire le moins de bruit possible afin de mettre toutes les chances de notre côtés. Je voulais quitter cet endroit, partir d'ici pour de bon, vivant ou mort. Le visage de mes proches s'imposa à moi alors que j'avais de grande difficultés pour marcher convenablement. J'avais une confiance aveugle en Julian mais je ne pouvais empêcher les souvenirs de remonter dans mon esprit par dizaine, de peur de ne voir ma vie prendre fin d'une minute à l'autre. D'une phrase simple j'essayais de rassurer mon ami qui devait se faire de l'inquiétude quant à mon état de santé et, quand bien même je pouvais sentir chaque douleurs dupliquées au centième, je ne pouvais m'écrouler devant Julian. Sa main se posa brièvement sur mon épaule qu'il serra un court instant, comme pour me rassurer sur sa présence, comme pour me faire comprendre que mes mots n'étaient pas dit en vain. J'étais fatigué, exténué par une course folle entre les couloirs qui m'avait arrachée mes dernières forces, et pourtant, pourtant je savais que tout n'était pas une illusion, que j'étais bel et bien en train de sauver ma peau avec l'aide de Julian. Il fallait être prêt à dégainer les armes en moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire, prêt à contrer toutes possibilités ou menace qui viendrait s'échouer à nos pieds, il fallait être prêt à tout.
Alors que je laissais Julian passer devant moi en atteignant la porte je fût soudainement pris de spasmes musculaires au niveau de mon genou blessé, chose qui, malgré l'intensité de la douleur, me fit prendre conscience que tout n'était peut-être pas perdu pour ma blessure, que mon muscle c'était réveiller malgré tout et que j'allais peut-être pouvoir sauver ma jambe. Je retenais un sourire lorsque Julian me lança un regard froid, implacable, et je pris conscience que l'instant suivant allait devoir me prendre toute ma concentration, que c'était un instant crucial dans notre échappée belle. Julian serra son poing si fort que ses jointures n'en sortirent que plus blanches, quelque part je me trouvais dans la même situation, mais contrairement à lui je n'avais pas pour habitude de me tirer de ce genre d'affaires, après tout cela faisait plus longtemps que Julian avait rejoins les rangs des rebelles. Mon propre poing se renferma sur le couteau avec lequel j'avais ôté la vie à ce pacificateur et j'essayais de caler ma respiration sur celle du rebelle qui me faisait face, faisant des efforts incommensurables pour ne pas pousser de grognements de douleurs qui nous ferait remarquer aussitôt. Il apposa sa main sur la poignée de la porte tout en retenant son souffle, de mon côté j'exécutais mes dernières volontés, toutes ces choses que je ne pourrai pas faire Julian et moi venions à échouer. L'instant ne pris quelques secondes, quand mes yeux se fixèrent de nouveau sur le rebelle il tenait entre ses bras l'un des pacificateurs qui montait la garde devant la porte. Surpris par le temps infime qu'il avait fallu à Julian je fus quelques peu désorienté par le visage de l'un de mes bourreaux, pourtant je me retenais intérieurement de lui fracasser la tête contre l'un de ces murs. Il me fallu un moment avant de comprendre ce qu'il venait de se passer, un coup de feu fût tirer alors que le pacificateur s'écroula à mes pieds, la gorge tranchée par le couteau de Julian. L'impact fut si puissant que je me retrouvais à terre, mes bras protégeant ma tête contre les chocs, les coups … mais rien ne vient … rien si ce n'est l'impression d'être devenu complètement sourd suite à la détonation de l'arme.
L'arme tomba au dessus du cadavre encore fumant de l'homme et je ne me relevai toujours pas, traumatisé par cette détonation comme je l'avais été dans cette forêt lorsque Hunter m'avait tiré dessus, comme après tout ce temps passer enfermé dans les sous-terrains de ma maison. Je n'allais peut-être pas si bien que ça finalement … peut-être n'était-ce qu'une façade pour montrer à Julian que je méritais mon titre de rebelle …. peut-être aurai-je dût simplement mourir ou bien livrer des noms …. « Merde! » La voix de Julian me sortie lentement de ma léthargie, lui qui avait tout fait pour venir me sauver et moi qui était en train d'abandonner, de baisser les armes face à la fatalité. Je ne pouvais pas lui faire ça, pas maintenant. Il m'attrapa avant que je n'eus le temps de dire quoi que se soit et me poussa à l'extérieur de la maison d'un seul coups. La lumière de la lune s'empara de moi, étrangement, bizarrement. Depuis combien de temps n'avais-je pas goûté à l'air frais ? Depuis combien de temps mes pieds n'avait pas foulé un sol autre que celui de la pièce à torture ? Malgré mon envie de respirer à plein poumon l'air environnant je fus forcé de déguerpir le plus possible, poussé par la voix de Julian. « On n'a plus le choix! Cours! » Soudain, la peur s'empara de moi de nouveau, comme une vieille amie qui viens vous rendre visite et qui s’initie à l'intérieur de votre être. Mes jambes refusèrent d'avancer mais je pouvais sentir la présence de Julian derrière moi qui s'était mis à courir, aussitôt mes jambes en firent de même et malgré mon pas boitant je me retrouvais bientôt à courir moi aussi, fuyant le plus loin possible de cet endroit qui n'avait eut de cesse que de me faire souffrir. Un coup de feu retentit derrière moi et je n'eus pas d'autre choix que de me jeter à terre, mon corps retombant dans un pas fracassant. « Cours ! » J'avais adressé cette phrase à Julian pour ne pas qu'il revienne me relever après ma chute, je pouvais très bien le faire moi même et il n'était pas question de risquer sa vie pour la mienne. D'un mouvement peu assuré je me redressais sur mes jambes et continua ma course sans prêter attention à ce qui pouvait bien se passer derrière moi. Dans l'espace de quelques minutes j'avais rejoins Julian à la lisère de la forêt, reprenant mon souffle en hâte tout en essayant de détecter le moindre bruit suspects. « Ils sont dans la forêt ! Que quelqu'un appel Davi immédiatement ! » Mon regard se tourna sur Julian et sans lui adresser le moindre mots je repris ma course dans un pas effréné en direction du nord. Mes blessures me faisaient mal, jamais je n'avais connu une telle souffrance, si bien que ma bouche s'était subitement emplie de sang que je tentais de recracher pour ne pas m'étouffer. Quelques mètres plus loin j'attrapais Julian par le bras, lui faisant signe de se taire et d'arrêter de courir. « Je suis venu ici par le sud … Ils m'ont fait traversé trois district pour brouiller les pistes … Je me souviens … Julian … Il faut aller par-là … fait moi confiance. » Je plongeai mon regard dans le sien, essayant de me raccrocher à lui comme à une bouée de sauvetage, la gorge encore emplie de sang et cette impression malsaine qu'on allait bientôt venir nous chercher.
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Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Mar 10 Avr - 4:11
Aiden était dans un piteux état. Un état dont je ne pouvais même pas imaginer la gravité. Je n'étais pas Clay, je n'avais pas cet instinct en moi. Certes, notre mère nous avait appris autant que possible sur la médecine et tout ce qui s'y rattache, mais je n'avais pas l'intelligence de mon frère sur ce point. Lui avait tout retenu. S'il avait été à ma place, à cet instant, il aurait pris le temps d'examiner les plaies d'Aiden, d'évaluer s'il pouvait marcher, courir, survivre dans la forêt. Il lui aurait peut-être fait un garrot au niveau d'une de ses blessures, il lui aurait donné quelques herbes médicinales ou des cachets qu'il aurait pensé à apporter avec lui. Mais je n'avais rien de tout ça. Je n'avais même pas le réflexe de jeter un oeil à ses blessures et considérer ses capacités du moment. Non, j'avais comme objectif de partir, de passer incognito sous le nez des Pacificateurs et ensuite je pourrai prendre soin de mon allié rebelle. Qui avait la bonne méthode? Je ne croyais pas qu'il y avait une bonne ou mauvaise façon de faire en des temps de crises - je l'espérais tout du moins. J'espérais bien faire et pouvoir sauver Aiden. Tout simplement. C'était tout ce dont je pouvais penser en cet instant. Si on se posait pour observer son état, peut-être manquerons-nous notre chance de s'enfuir. Le mieux aurait été que Clay soit à mes côtés... Mais j'étais seul. Il en avait déjà assez sur les épaules, je devais accomplir cette mission sauvetage par moi-même. Et je savais que je pouvais compter sur Aiden. Je savais qu'il donnerait sa vie pour être libre, pour se glisser entre les griffes de ces Pacificateurs sadiques. Je savais qu'il avait cette force... Je pouvais la voir dans ses yeux alors que je m'apprêtais à ouvrir cette porte. Il était prêt à tout, vraiment tout. Un vrai rebelle. C'est à ce moment, cet instant bien précis, que je sus que nous pouvions y arriver. Ensemble, nous pouvions traverser cette épreuve, nous pouvions affronter cette tyrannie.
Mais tout se bouscula. Tout éclata. Un moment, je croyais avoir le dessus de la situation, je croyais avoir réussi mon plan improvisé. Mais le coup de feu me fit rapidement réaliser que ce n’était pas le cas. J’avais omis de prendre conscience de son arme et il avait tiré. Je crains pendant un bref instant qu’il ne soit parvenu à blesser davantage Aiden qui s’était trouvé non loin de son point de mire. Heureusement, il manqua sa cible. Toutefois, notre présence était démasquée. Me tournant vers Aiden afin de constater qu’il était sauf, j’eus un seul réflexe : sortir d’ici! Je remarquai à peine l’immobilité de mon acolyte alors qu’il se protégeait suite la détonation du pistolet, je ne voyais que notre fuite. Car mon plan n’avait plus lieu d’être. Nous ne pouvions plus partir en discrétion à présent, nous devions avancer, peu importe le bruit que l’on causerait, peu importe les regards que l’on attirerait. Il était trop tard de toute manière. Je jurai malgré moi et pressai aussitôt Aiden vers l’extérieur. J’oubliai pendant un instant l’état dans lequel il pouvait se trouver – de l’indifférence? Non, simplement mon instinct de survie – et l’obligea à franchir la porte le premier. À mon tour, je quittai cette bâtisse de tortures et me retrouvai à découvert sous le clair de lune. Un point positif, le soleil avait eu le temps de se coucher, nous laissant une chance de se camoufler dans la pénombre. Mais sur ce terrain désert, non loin de la bordure de la forêt, nous étions des proies faciles. Il fallait presser le pas et ne pas regarder en arrière. Mes jambes effectuaient de grandes foulées, m’approchant de plus en plus du boisée qui représentait à présent notre refuge. Je mettais à contribution mes muscles alors que je sentais l’adrénaline se déverser dans mes veines. Je sentais Aiden à mes côtés, je pouvais même l'apercevoir du coin de mon œil, mais dans cette noirceur, ma vision était contrainte. Je n’osais pas jeter le moindre regard derrière, craignant de perdre une précieuse seconde de cette course ou d’y découvrir une menace. Nous y étions presque. Et une détonation éclata dans l’air. Comme seule réaction, mon corps fut parcouru d’un sursaut et mon cœur manqua un battement. Mais j’avais l’habitude du danger. Je ne bronchai guère et gardai mon objectif bien en vue. Après tout, je ne pouvais rien faire d’autre que de fuir. Le temps que je retire ma propre arme de ma ceinture, de tourner les talons, de chercher la menace et tirer, j’étais déjà mort. Et comme je courais toujours, je n’avais pas été touché – tout du moins, je l’espérais. Je tentai un bref coup d’œil à mes côtés afin de m’assurer qu’Aiden était intact et qu’il parvenait à suivre la cadence. Mais je n’y trouvai qu’un terrain désert. Ma tête se tourna davantage et j’y trouvai le rebelle étendu au sol. « Cours ! » me hurla-t-il. Mais j’avais déjà ralenti la cadence de mes pas. Je me fichais de recevoir une balle en plein thorax à présent, je n’allais certainement pas laisser Aiden derrière! Avant que je puisse faire demi-tour, j’aperçus le rebelle se relever sur ses jambes tant bien que mal et reprendre sa course effrénée. Il n’était pas bien loin derrière et j’avais déjà rejoint la bordure de la forêt. J’arrêtai définitivement ma course et cherchai mon arme à feu sous mon chandail, l'attrapant d'une main ferme alors que je rangeais la dague dans ma botte. Elle ne me servira à rien pour l'instant, valait mieux m'en tenir à mon pistolet. J’effectuai un geste d’impatience alors qu’Aiden s’approchait de moi de sa démarche boiteuse. Je ne parvenais pas à distinguer la moindre silhouette dans cette noirceur et je n’osais tirer à l’aveuglette, par peur d’alarmer davantage les Pacificateurs du District. Et Aiden me rejoignit enfin.
Je lui laissai le temps de reprendre son souffle alors que je le saisissais par l’épaule, tentant d’aider son équilibre. « Ils sont dans la forêt ! Que quelqu’un appelle Davi immédiatement ! » Merde! La demande était lancée et ça n’augurait rien de bon. Dans quelques minutes, la forêt sera serpentée par des gardes avides par l’envie de chasser du rebelle. Je devais l’avouer, j’étais légèrement inquiet de notre situation. Mais je ne perdais pas espoir. Je croisai le regard d’Aiden et, sans rien dire, il poursuivit sa route. Répondant à sa demande silencieuse, j’emboîtai le pas alors que nous nous enfoncions un peu plus profondément dans la verdure du Un. Jusqu’à ce qu’Aiden m’oblige à arrêter, sa main agrippant mon bras. La respiration fébrile par l’effort, je tendis l’oreille afin de percevoir le moindre bruit suspect et observai les environs à l’affût d’un moindre mouvement. La voix d’Aiden m’interpella alors : « Je suis venu ici par le sud … Ils m'ont fait traversé trois district pour brouiller les pistes … Je me souviens … Julian … Il faut aller par-là … fait moi confiance. » Je lui faisais confiance, sans aucun doute. Mais je n’étais pas arrivé par ce chemin… Je venais de l’est, je n’étais pas familier avec cet autre chemin. Malgré cette vilaine tendance à toujours vouloir faire à ma tête, le temps n’était pas à la délibération. Je voyais bien qu’Aiden pouvait flancher d’un moment à un autre, son état grugeait tout son énergie et je voyais bien malgré la pénombre ce filait de sang qu’il avait recraché quelques secondes plus tôt. Il fallait bouger. Rester immobile n’était pas une solution. « Très bien. Tu sais que je te fais confiance, Aiden. Allons-y, ils ne vont pas tarder à arriver… » répondis-je avec conviction d’une voix basse. Je gardai mon arme en main, au cas où un Pacificateur nous tomberait dessus, et offris même mon épaule au rebelle au cas où il désirerait un appui. Et je repris le pas. Au travers nos respirations accélérées, je pouvais entendre les voix hâtives des Pacificateurs du Un qui tempêtaient derrière nous et qui étaient sur nos talons. Nous devions être plus futés, plus malins qu’eux et passer sous leur nez. « Fouillez toute la forêt ! Je les veux mort ou vif ! » détonna une voix beaucoup trop claire à mes oreilles. Ils étaient familiers avec ces lieux. Contrairement à nous. Je serrai les dents, les sentant suivre nos pas, les entendant presque recharger leurs armes… « Par-là » dictais-je à Aiden alors que je nous faisais bifurquer sur la gauche sans toutefois quitter notre trajectoire. Je nous entraînais dans un coin où la végétation y était moins dense, où il sera plus facile de circuler. C’était un risque. Ainsi, nous serions plus facilement repérables, mais nous ne pouvions perdre du temps à se débattre parmi les herbes alors que nous étions suivis de près. Je tentai d’accélérer la cadence afin de faire perdre du terrain à nos poursuivants et nous donner un jeu de manœuvre. Après de longues minutes, qui me semblèrent plutôt des heures alors que l’angoisse m’habitait malgré mon sang froid, je parvins à voir la limite du District. La haute clôture s’étendait devant nous, éclairée par la simple lueur de la lune. Avaient-ils activé l’électricité? Je n’en savais rien. Mais il n’y avait pas d’autres issus. Nous devions traverser cette barrière.
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Mer 11 Avr - 17:46
C'était épuisant que de devoir supporter le poids de mon propre corps, qui tremblait comme une feuille à la moindre secousse, au moindre sons qui se faisait entendre dans l'immensité désertique de la maison qui avait accueillit mes souffrances et mes cris. Ma seule envie était de partir d'ici, de laisser tout ça derrière moi et de prendre le chemin le plus court vers la liberté, vers un endroit où je pourrais me reposer et me remettre de mes blessures sans avoir peur d'un nouveau coup porté à mon corps meurtri. La bonne nouvelle était que je n'avais plus mal, nulle part, et en fin de compte je savais pas trop si cela était une bonne nouvelle ou simplement l'annonce de ma mort imminente. Ma peau me tirait par endroit, ouvrant au passage de vieilles blessures attribuées par les pacificateurs qui avaient pris un malin plaisir à faire de moi une poupée de chaire ensanglantée. Mes muscles avaient repris leur activité antérieur mais non sans me faire parvenir quelques signes de mécontentement au passage, comme de ne pas obéir quand il fallait marcher, courir, se taire. Je poussais des grognements dignes d'un animal touché en plein cœur par un chasseur, sans doute un chasseur venu des chez nous, les terres du neuf qui ruisselaient de chasseurs et d'animaux en tout genre. Chez moi. J'aurai tant donné pour fouler de nouveau la terre sombre et crasseuse de mon district. Julian avait tout bravé pour venir me chercher, il s'était battu contre les rumeurs qui faisaient de moi un homme mort et enterré et avait dû faire de nombreux sacrifices pour s'engouffrer ainsi dans le district un qui grouillait de pacificateurs en tout genre. Je n'osais pas regarder mon corps, de peur de découvrir des blessures bien plus graves que ce que j'avais imaginé dans mon esprit lorsque les pacificateurs s'étaient appliqués à me brûler la peau et à me tabasser sans cesse. Sans doute allais-je juste mourir ce soir, après tout je ne donnais pas cher de ma peau même si nous arrivions à sortir de la maison. Si il fallait courir alors je le ferais, peut-être pas sans grognement de douleur, mais c'était autre chose que de penser à me battre ou bien encore escalader quoi que se soit.
Le coup parti si vite que j'eus à peine le temps de m'accroupir sur moi-même afin d'éviter une balle perdue. C'était assourdissant, ce bruit dans ma tête qui tapait fort conte mes tempes et qui me donnait le tournis, c'était tellement familier comme sensation que j'en eus presque envie de vomir. Je commençais à en avoir marre de me faire tirer dessus, c'était devenu bien trop courant ce mois-ci. Je n'allais pas si bien que ça. Le coup de feu qui avait sa course dans le mur à quelques centimètres de moi me fit remonter en mémoire les souvenirs de ce jour dans la forêt où j'avais faillit perdre la personne qui comptait le plus à mes yeux. Je secouais la tête à cette pensée tout en fermant les yeux pour éloigner le menace du coup de feu. Il ne fallait pas que j'y pense, surtout pas, après tout je n'étais pas sur de sortir vivant de cet endroit. Julian me tira d'une main forte et déterminée, il fallait que je reprenne mes esprits et vite, je ne pouvais pas me permettre de mettre en péril notre échappée belle, ça n'était le moment pour faire une connerie. La nuit déposa un halo blanc vaporeux sur mon visage, si bien que je fus, un instant, comme hypnotisé par la couleur de la lune qui brillait au-dessus de nous et que je n'avais pas vu depuis de si longs jours. Je pouvais sentir Julian qui se pressait derrière moi et j'en fis de même en me mettant à courir de plus belle, trouvant un second souffle dans la course, dans l'échappée. C'était cette sensation qui me poussait à courir plus vite, cette sensation de liberté qui s'était initiée dans mes veines et qui me forçait à prendre mes jambes à mon cou pour fuir le plus vite possible. Je me jetais à terre dans l'entente d'un nouveau coup de feu tiré en notre direction, hurlant à Julian de courir sans se retourner. Il me fallut toute ma force restante pour me relever, à l'aide de mes bras j'arrivais à me redresser et reprenais une course effrénée, crachant un peu de sang au passage.
La forêt était le seul moyen pour nous d'échapper à tout ça, de fuir loin de cette situation qui devenait de plus en plus difficile et bien que la végétation et les arbres y étaient aucun de Julian ni de moi-même ne connaissions cet endroit. Je pouvais mentalement retracer toute la périphérie de la forêt qui bordait le district neuf, j'avais plus de temps là-bas que dans ma propre chambre, mais celle-ci était différente, pourtant un instinct, primaire que j'avais développé avec le temps, m'indiquait le chemin à prendre avec la plus profonde des convictions. Un nouveau filet de sang s'échappa de mes lèvres mais je n'osais toujours pas regarder l'état de mon corps où quelques unes de mes blessures s'étaient de nouveau ouvertes à cause de notre course sans fin. « Très bien. Tu sais que je te fais confiance, Aiden. Allons-y, ils ne vont pas tarder à arriver… » J'accordais à Julian un mince sourire avant de prendre une course légèrement moins entraînante que la première. Il fallait que j'accorde une pause à mes poumons qui criaient, à mes blessures qui suintaient le sang et à mon cerveau qui me brûlait de plus belle. Julian me prêta son épaule pour un instant de répit et je m'y appuyais quelque peu, ne voulant pas ralentir notre pas. « Fouillez toute la forêt ! Je les veux mort ou vif ! » La voix du pacificateur me parvient à quelques mètres de là où nous nous trouvions et j'avais cette peur primaire qu'ils nous mettent la main dessus. Je ne voulais pas dire adieux à ma liberté, pas maintenant que nous avions réussi à sortir de cette maison sordide, pas alors que Julian avait fait tout ce chemin. Il ne méritait pas de mourir pour moi, personne ne méritait de mourir pour un jeune rebelle qui avait fait confiance aux mauvaises personnes. Je m'en voulais, d'être aussi stupide, d'avoir gâché la vie de tant de gens. « Si on s'en sort il faut …. Julian … Il faut que tu me promettes de rien dire à personne concernant …. le fait que je …. que je sois en vie. » Je plongeais mon regard dans le sien tout en continuant notre chemin d'un pas rapide. Il ne fallait pas qu'ils sachent que j'étais en vie, personne ne devait le savoir, j'arrêterais alors de gâcher des vies de par ma présence.
J'avais brisé tant de vie. Rumer, qui m'avait suivit dans mes délires et qui allait sans doute être dans ma situation si on apprenait qu'elle m'était liée d'une quelconque manière. Mon père, qui devait sans doute être mort à l'heure qu'il était, lui avait tant fait pour me défendre. Julian, mon frère, qui était venu me chercher contre vents et marrées. Avalon. J'avais détruit toutes ces vies. « Par-là » Julian m'entraîna sur notre gauche alors que je recrachai une énième giclée de sang. Je voulais partir, vite, quitte à mourir. La forêt devenait de moins en moins dense, la bonne chose était que l'on pouvait circuler plus librement, la mauvaise étant que nous étions de plus en plus à découvert, pourtant cela faisait quelques mètres que nous n'avions plus rien entendu si ce n'est le bruit de nos propres respirations saccadées. Les minutes paraissaient des heures et mes blessures étaient en train de se réveiller sous le joug de mes pas qui m'entraînaient un peu plus profondément dans la végétation. J'étais fatigué, si fatigué. Au bout de quelques longues minutes de marche nous étions arrivés à la limite du district deux, là ou s'étendait une grande clôture semblable à celle que nous avions chez nous. Je compris dans le regard de Julian que nous allions devoir, d'une façon où d'une autre, traverser cette barrière afin de nous retrouver de l'autre côté. « Si c'est le district six de l'autre côté alors je connais …. je connais des gens. » Mon regard se perdit un instant dans les environs et je priais intérieurement pour que cette terre soit celle du six. « Si c'est le deux alors … alors nous n'en avons pas encore fini. » J'avançais lentement vers la clôture et je n'entendis aucun bruit semblable à celui d'une mise en circuit de la clôture, rien ne semblait indiquer qu'elle était sous tension. Tout en me baissant je ramassais un coquille vide d'un fruit quelconque et la jeta d'un mouvement rapide sur la barrière. Aucun son, aucun grésillement ne se fit entendre et la coquille était intacte. « Il faut escalader Julian … On y est presque. » Je figeais mon regard dans le sien un court instant avant de m'élancer vers la barrière et d'agripper les morceaux de fers qui la composait. Nous allions sortir d'ici, vivants.
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Sujet: Re: welcome to the black parade ♣ JULIAN Mar 1 Mai - 22:33
Les chasses à l'homme, je connaissais. Et jamais je ne fus en position du chasseur, au contraire, j'étais toujours le gibier. Je savais me débrouiller pour brouiller les pistes, induire mes poursuivants en erreur. Ce n'était pas bien compliqué pour tout dire, généralement les Pacificateurs étaient bêtes, ne se fiant qu'aux indices que je laissais derrière moi. Il était donc plutôt facile de les berner en laissant de fausses traces. Toutefois, ce n'était pas toujours aussi simple. Surtout lorsque l'un d'entre nous était blessé. Je n'avais pas le temps de me poser et réfléchir à un plan, c'était soit fuir ou mourir. Et nous n'étions pas les plus discrets. Dans un autre District, j'aurais peut-être tenté de se camoufler parmi les habitants, dans un commerce ou une maison vide à la limite, mais au Un, c'était beaucoup trop risqué. Les rebelles avaient que très peu d'allié ici, principalement en raison de la proximité au Capitole, et ça serait du suicide d'y rester plus longtemps. Ainsi, il fallait traverser vers un autre District et cette réaction était exactement ce que les Pacificateurs anticipaient. Ce qui nous désavantageait grandement. Mais nous n'avions aucun autre choix. Nous avions cessé de courir, laissant place à une marche rapide beaucoup plus discrète. Je savais de toute manière qu'Aiden ne pourrait pas supporter un autre sprint dans les bois... J'entendais sa respiration difficile à mes côtés et je craignais de découvrir dans quel état il se trouvait réellement. Ne pas y songer pour le moment. Je ne pouvais rien y faire, mis à part l'aider à sortir d'ici le plus rapidement possible. J'entendais les voix des Pacificateurs à nos arrières, presque sur nos talons, ce qui eut pour effet de m'angoisser un peu plus. Ils ne devaient pas nous rejoindre, sinon nous étions pas mieux que deux gibiers. Ils se foutaient à présent de nous attraper ou de nous tuer durant la poursuite, ils désiraient simplement nous mettre la main dessus. Et peut-être cacher Aiden... Le fait qu'il soit toujours en vie. Si les rebelles ou le Capitole devaient apprendre que sa mort était fausse, tout se chamboulerait. Et je ne croyais pas qu'ils aient reconnu mon visage... Ce qui était une bonne chose. J'avais pris un énorme risque en effectuant ce sauvetage improvisé, mais que du bon en ressortirait au bout du compte. Enfin, je l'espérais.
Concentré sur notre fuite, je n'entendais que notre respiration accélérée et le bruit de nos pas sur l'herbe et les branches. Mais le silence fut brisé par la voix intermittente de mon acolyte. « Si on s'en sort il faut …. Julian … Il faut que tu me promettes de rien dire à personne concernant …. le fait que je …. que je sois en vie. » Mon regard se posa instinctivement sur ce dernier, le dévisageant un bref instant. Mes sourcils étaient froncés par mon incompréhension. Que disait-il? Il ne voulait pas que les rebelles sachent qu'il était toujours vivant? Que les Pacificateurs n'avaient pas réussi à le réduire au silence? Je ne parvenais pas à saisir les motifs de sa requête. Cette délivrance, cette preuve que j'avais finalement raison sur la disparition d'Aiden, ne pourrait que donner de l'espoir aux rebelles! Ceux du Neuf étaient anéantis par la mort de leur chef et de le savoir sain et sauf leur donnerait un souffle de courage. Pourquoi vouloir tout leur cacher? Et Avalon? Elle devait souffrir par sa perte. Ne désirait-il pas la rassurer? Lui enlever cette souffrance? Je connaissais que très peu de détails sur leur relation, mais je savais pertinemment qu'Aiden n'était pas indifférent à la jeune Sweenage. J'aurais cru qu'il me demande de lui faire un message afin de la rassurer... Au contraire, il me demandait de lui mentir, de lui cacher la vérité. Pourrais-je retourner au Neuf et mentir à tous mes alliés? Je serrai la mâchoire sous le poids de cette requête biscornue. Peut-être étais-je loyal et honnête envers mes soldats, mais je l'étais davantage en amitié. Je considérais Aiden pratiquement comme mon petit frère et je ne pouvais pas lui refuser cette demande. Après un moment, je me décidai enfin à lui répondre. « D'accord. Je ne dirai rien... Je te le... promet, Aiden. » jurais-je dans un souffle. C'était fait. Je m'engageais à ne rien dévoiler à personne. Mon regard se posa de nouveau vers l'avant, le visage toujours crispé. J'ignorais comment j'allais parvenir à garder un secret aussi lourd, mais je n'avais plus d'autre choix à présent.
Nos pieds bifurquèrent dans un secteur plus dégagé de la forêt, ce qui nous permit de presser un peu plus le pas. Et bientôt, la limite du District se dévoila à nous. Arrêtant notre fuite, je pus reprendre mon souffle, mes poumons et mes muscles m'apparaissant comme douloureux. Mais je ne devais pas fléchir sous cet inconfort, nous n'étions toujours pas à l'abris du danger. Et Aiden devait certainement souffrir davantage... J'ignorais quel District nous attendait derrière ce grillage, mais le temps nous était compter. « Si c'est le district six de l'autre côté alors je connais …. je connais des gens. » Formidable! Nous allions avoir un endroit où se réfugier et se cacher, le temps que les Pacificateurs se calment. Je connaissais également quelques personnes ressources dans ce District, ce qui pourrait nous aider à sortir après s'être reposer quelques heures. « Si c'est le deux alors … alors nous n'en avons pas encore fini. » Le Deux. C'était un peu comme le Un. Trop proche, peu de rebelles. Et ma présence ne pouvait que nous désavantager. Connaissais-je des rebelles qui pourraient nous venir en aide là-bas? Peut-être bien, mais personne de très proche. Pour le moment, nous ne pouvions rien prévoir. Nous devions bouger. « On trouvera bien... un moyen. » Même si j'espérais au fond de moi qu'il s'agisse du Six plutôt que du Deux... Afin de faire avancer les choses, Aiden eut comme initiative de tester la clôture. Il lança une coquille d'un fruit typique de cette région sur la grille afin de s'assurer qu'elle n'était pas électrifié. Verdict: le champ était libre. J'en étais soulagé. « Il faut escalader Julian … On y est presque. » J'hochai positivement de la tête, m'avançant. Grimper, ce n'était pas un problème pour moi. Mais je craignais qu'Aiden n'ait pas la force de le faire. « Laisses-moi t'aider » offris-je alors que ce dernier s'agrippait au grillage. Je lui offris mes mains comme appui et le poussa vers le haut afin de faciliter son ascension. Je m'assurai qu'il ait bien traverser la clôture avant de m'attaquer moi-même à l'escalade. Des voix s'amplifiaient derrière moi, dans la forêt du Un; les Pacificateurs étaient près. Beaucoup trop près! Je risquais de me faire tirer dans le dos... « Aiden, attrapes! » Je lançai mon arme par dessus la clôture afin que le rebelle le saisisse. « Couvres-moi! » Au même moment, un coup de feu éclata derrière moi. J'abaissai la tête par la surprise avant de me tourner. Un uniforme blanc se découpait des arbres. Merde! Tournant mon attention, j'agrippai le grillage et escaladai aussi rapidement que possible. « Ils traversent au Deux! » Le Deux. Génial. Je sautai au sol, juste à côté d'Aiden, avant de le presser à fuir de nouveau. « On y va! Faut se mettre aux abris! »