« J'ai longtemps espéré que le monde dans lequel je vivais n'était pas réel ... Que tous ces morts, toutes ses exécutions, les nombreuses atrocités que subissait les gens de tous les districts n'étaient qu'une illusion ... J'avais tort, j'ai toujours eu tord. Maintenant je sais, je sais que je ne me réveillerai pas et que demain ne sera pas mieux qu'hier ... Que malgré mes prières, personne ne sera épargné et que la cruauté du Capitole est sans limite ... Pourtant, il m'arrive encore d'espérer ... L'espoir fait vivre dit-on ...

J'espère que c'est vrai ... »

Mon prénom résonnait encore dans ma tête ... J'avais été tiré au sort pour un repas au Capitole ... Et puis quoi encore. Je me rappelle avoir été un peu sonné par la nouvelle, pas parce que j'étais heureuse d'avoir été choisis, mais bien parce que ça me déplaisait énormément. Après m'être un peu remis de cette mauvaise surprise je me souviens d'avoir tourné la tête en direction d'Ever qui, elle aussi, avait été pigé pour ce fameux repas au Capitole ... Au moins, je ne serais pas seule pour mon escapade, ce qui me rassurait quelque peu ... Mais ce n'est pas pour autant, que je me sentais plus à l'aise de me rendre chez les fous. Peu importe qui vous accompagne, un fou reste un fou ... De plus, je n'avais eu que quelques minutes pour me préparer avant de devoir me rendre à l'hôtel de ville du district ... Ces quelques minutes ne m'avaient guère servis, car je préférais rester tel quel ... Les dirigeants ne méritait pas que je me prépare pour leur joli repas ... amical. J'avais donc gardé ma courte jupe noir, enfilé par dessus des collants de même couleur et mon chandail rouge beaucoup trop grand pour moi ... Mes cheveux détaché et quelques peu emmêlés ne m'avait pas embarrassé plus que ça. Eh puis, si au Capitole il n'aimait pas mon allure il n'avait qu'à me renvoyer chez moi ... Comme ça les deux partis seraient heureux, non ?

À bord du train qui se dirigeait vers la grande Capitale j'avais réfléchi à l'attitude que je devais adapter ... J'hésitais à être désagréable, cela pourrait m'attirer des ennuies, mais c'était tentant de mettre tous ces bourgeois en colère. Pendant le trajet j'avais aussi discuté un peu avec Ever, qui tous comme moi portait une haine sans borne au Capitole et qui ne devait pas être plus ravie que moi de devoir se retrouver là-bas. Finalement, lors de notre arriver à la salle de réception j'avais été étonnée de voir que nous avions des tables pré-assigné et que Ever et moi étions séparées. Je sentais que la soirée allait être longue et j'aurais préféré quitter immédiatement la grande salle magnifiquement décorer ... Mais les pacificateurs postés de chaque côté de la seule entrée visible arrivait à me dissuader de fausser compagnie aux autres inviter. Du coin de l'oeil, j'avais aussi aperçu une table réservée aux anciens vainqueurs des jeux, mais personne n'y était encore assis. Soupirant de plus belle je fis rapidement la connaissance des personnes qui étaient placés à la même table que moi avant d'être tenté par la longue table remplit de nombreux plat ... J'aurais tant voulu être le plus désagréable possible et refuser de manger quoique ce soit, mais ces plats était si tentant ... Secouant vivement la tête pour chasser ses penser de ma tête je me levais de table un peu bruyamment avant de me diriger dans un coin de la pièce ... J'avais cruellement besoin de réfléchir et tout le brouhaha dans la salle commençait à me taper sur le système ... Trop d'agitation. Je n'étais guère habitué à tous ça et mon père me manquait presque ... Ce qui était je dois l'avouer, franchement étrange. Me tournant une nouvelle fois pour observer les deux pacificateurs poster près des portes je me fis la réflexion que j'avais peut-être une chance de les semer ... Mais après où pourrais-je bien me rendre ? Je ne m'étais jamais rendu au Capitole et j'aurais tôt fait de me perdre. Je ne savais plus du tout quoi faire et je commençais à avoir faim, ce qui m'agaçait au plus haut point.

[C'est nul, mais chut ! ... J'aime pas commencer xD]

T'inquietes, c'est vraiment bien! ;P

Plus je restais dans mon coin, plus le regard des hauts gradés du Capitole semblait attirés par moi. Visiblement, c'était mal vu, très mal vu même, de s'isoler en un coin de la pièce lors de l'une de leur soirée mondaine. Mais qu'importe, j'en avais peu à faire de ce qu'il pensait. Il n'avait qu'à continuer à me regarder de haut si ça leur faisait plaisir, mais à mes yeux vêtue comme ils l'étaient avec leurs cheveux teint en orange et leur accoutrement de la même couleur, ils avaient très peu de crédibilité. Il faut dire qu'ils ressemblaient étrangement à de grandes carottes géantes et qu'ils ne devaient pas être beaucoup plus intelligents que des carottes ... La seule chose qui comptait à leurs yeux étaient probablement leur petite fortune ou encore leur personne ... Oui, les personnes comme moi n'était que des microbes qui auraient dû être éradiqués de la terre et qui n'aurait jamais dû se retrouver à l'une de leur soirée. C'est en y réfléchissant bien que je me surpris une fois de plus à penser que j'étais une étrangère au milieu d'un endroit qui m'était inconnue. D'ailleurs, vu les regards hostiles que me lançaient les hauts gradés présents dans la salle, si ça avait été de leur ressort il m'aurait surement déjà mis dehors à coup de pied dans le derrière.

Je soupirai, ayant vachement envie de me cacher dans un trou et d'y rester jusqu'à ce que la fête se termine et que je puis de nouveau retourner dans mon district. Perdue dans mes pensées, j'en vins finalement à me sentir observer. Je détestais cette impression d'être examiné sous toutes les coutures et malgré tous mes efforts pour savoir d'où me venait ce sentiment, je n'arrivais pas à trouver qui pouvait bien m'observer avec tant d'insistance ... Il faut dire que derrière cette énorme plante qui me bouchait la vue je n'avais pas une superbe vue d'ensemble de la pièce et que quelques endroits me restaient inaccessible du regard. « - Pas la peine d'y penser, il y en a dix fois plus à l'extérieur, rien que dans le premier couloir. » Je ne pus retenir un cri de surprise en entendant cette voix. Me retournant vivement je me trouvais face à un visage qui me disait quelque chose, mais je n'arrivais pas encore à le replacer. Le nom de la personne qui se tenait devant moi, m'échappait encore et ce détail m'agaçait. Pourtant, tout en reprenant mes esprits, je ne pus que lui répondre. « Le premier couloir ... Tu ne devrais pas me sous-estimer, sait-on jamais, je suis peut-être capable de les semer ... »

M'attardant sur son visage je remarquai pour la première fois les cicatrices qu'il avait ... Puis finalement cela me revint, la tourné des vainqueurs, il y avait quatre ans de cela. Oui, oui, le jeune garçon de 14 ans qui avait fossé compagnie à ses gôéliers et qui était allé faire un tour dans mon district. « Nolan ... » J'avais prononcé son prénom dans un soupir, plus pour moi-même que pour lui d'ailleurs. Mon regard fut de nouveau attiré par les cicatrices qui bordaient son visage, cicatrices qu'il n'avait pas lors de son passage dans mon district ... Ces marques m'intriguait, qu'avait-il bien pu lui arriver et pourquoi ne l'avait-on pas soigner ... Il était un ancien vainqueur pourtant, non ? Un mentor et les mentors généralement, avait le Capitole de leur côté. Enfin, d'après ce que je savais sûr le sujet, ce qui voulait dire très peu. J'étais tenté de lui poser la question, mais je réussis à me retenir à la dernière seconde, c'était loin d'être un sujet de conversation des plus gai et je n'avais pas envie de tout gâcher.

J'eus tôt fait de me taire après avoir laissé échapper un cri de surprise. Les deux mains sur la bouche, j'avais l'air complètement folle, alors que de nombreux invités au repas nous observaient comme si nous n'étions pas à notre place ou encore comme si nous leur avions délibérément manqué de respect. Plus je les observais plus ils me regardaient avec un dédain évident. Visiblement les habitants du Capitole ne cachait pas du tout leur dégoût pour les gens du district comme moi. À mes yeux, ce manque évident de respect ne les aidait en rien à monter dans mon estime ... Il ne faisait rien pour améliorer leur ''situation'', déjà qu'il n'était pas situé bien haut ... J'avais presque pitié d'eux, ils se voilaient la face, tous, sans exception, il refusait de voir la réalité en face, ma réalité, notre réalité. Il était pathétique, oui, pathétique. C'était probablement le mot qui les décrivait le mieux et plus je cherchais, moins je trouvais de mots qui auraient pu leur correspondre aussi bien que pathétique. Malgré mon assurance intérieure, à ce moment précis, j'avais envie de me cacher dans un trou et de ne plus jamais en ressortir. Tous ses regards posés sur moi ... Je me sentais mal, mal et mal à l'aise. Je n'étais pas du tout ce que je ressentais et cette façon, qu'il avait de nous regarder et de chuchoter des méchancetés à notre égard, enfin, le mien, car lorsque j'eus remarquer que c'était Nolan qui se trouvait à mes côtés, je me mis à douter que qui que ce soit puisse le traiter de paria ou de tout autre nom. Ce nom devait probablement être connu partout, rare était les anciens vainqueurs des Hungers Games, vivait qui plus est, était oublié dans la mêlé.

Remarquant finalement que mes mains couvraient toujours ma bouche je les retirai prestement pour amoindrir un peu cette image de dingue que l'on devait surement avoir de moi. Cessant de m'occuper des moqueries des autres et de leurs regards insistants je fis de nouveau face à Nolan de manière à ne m'occuper que de mon interlocuteur, interlocuteur qui soit-dit en passant m'avait fait une peur bleue. Un jour je lui ferai savoir que ce n'était pas une façon d'aborder quelqu'un ... Une chance qu'il n'avait pas fait ça, en pleine nuit dans une ruelle de mon district, j'aurais certainement réagis plus fortement ... Secouant la tête pour chasser ses pensées sans sens de ma tête je portai mon attention aux paroles que prononçait le jeune blond. Enfin, jeune, il avait le même âge que moi, mais le traité de monsieur, ou de vieux était plus étrange que jeune ... « - Oh, mais ça ne me fait aucun doute, sauf qu'il faudrait que tu m'attends, j'ai tendance à traîner la patte depuis... quelques temps. » ... Lui ? Lui, Nolan, avait tendance à traîner de la patte ? J'avais un peu de difficulté à le croire, vu ce qu'il avait accompli lors des jeux de la faim, mais je n'en dis mots. Je préférais, ne pas m'aventurer en terrain glissant et ce terrain là devait l'être, car si Nolan avait voulu en parler, il l'aurait surement déjà fait. Ne voulant m'attarder plus sur ses pensées, car si je le faisais je risquais bien de lui poser des questions, curieuse comme je l'étais, je lui répondis ni une ni deux sans hésitation. « Alors, tu vas rester ici ! Il est hors de question que je sois ralentis et ne te fais pas d'illusion, je n'aurais aucun mal à t'abandonner ici ! » Malgré le ton sérieux de voix que je venais de m'approprier, un large sourire pris place sur mes lèvres. Ne pouvant me résoudre à rester sérieuse je me mis finalement à rire, prouvant que ce que je venais de dire n'était que des âneries ...

Reprenant finalement mon calme, je pus respirer de nouveau calmement. Toujours souriante malgré moi, je ne pouvais qu'être heureuse en ce moment. En fait, je n'avais jamais espéré pouvoir avoir du plaisir à cette soirée et il m'arrivait exactement le contraire. C'est alors que Nolan approcha de mes lèvres un petit four que, sur le coup, j'eus envie de recracher, ce que je ne fis d'ailleurs pas. Il était délicieux, comme je m'y attendais en fait et cela me fit presque bouder, car après y avoir goûté j'avais envie d'en reprendre. Offrant une moue boudeuse à Nolan, je croisai mes bras sur ma poitrine voulant lui faire savoir que j'aurais préféré ne rien avaler, mais mon ventre, lui, avait apprécié ... Il fallait dire que je n'avais rien avalé depuis un bon moment. Cessant de bouder, mais gardant mes bras croisé, je suivis le regard du Vainqueur du district 9, qui semblait se trouver ailleurs à l'instant présent. Il observait un groupe de jeunes filles multicolores qui se dirigeait en groupe vers les toilettes. Apercevant la fiole qu'elle avait en main, je sus immédiatement ce qu'elles allaient faire. J'avais entendu parler de ce drôle de rituel quelques années auparavant et j'avais naïvement cru que ce n'était qu'une légende pour rendre les habitants du Capitole encore plus pitoyable. Mais face au phénomène je ne pus que me rendre compte que c'était bel et bien vrai. « - Ils sont pathétiques comme des animaux multicolores, des chiens aveugles qui se gavent pendant que des enfants crèves de faim! » ... Hochant vivement la tête face à ses propos, je constatai que nous étions visiblement du même avis, une fois de plus. « ... Ils sont plus que pathétiques je dirais. Parlant d'enfants qui crèvent de faim ... Tu penses que je peux récupérer quelques aliments, sans me faire voir et les ramener au district ? » Cette idée venait juste de me venir en tête et sur le coup, elle ne semblait pas si mauvaise ...

Désolé pour ... ce truc tout moche