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 We were only kids — the Beauregard brothers

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MessageSujet: We were only kids — the Beauregard brothers   We were only kids — the Beauregard brothers Icon_minitimeSam 7 Avr - 23:31


We were only kids — the Beauregard brothers ALO-ERYK01
❝YOU WERE SUPPOSED TO LOOK AFTER YOUR LITTLE BROTHERS!❞


    « Nous allions à la pêche et cela tous les jours. 365 jours par an, aucune exception possible ! Que ce soit au minimum un quart d’heure ou durant une journée entière, nous nous ruions sur notre barque et nous élancions à travers la mer. J’avais quinze ans, ma grande sœur Oryana venait de se marier et chaque jour que Dieu faisait, je nageais en plein bonheur. Mon frère Terry et moi étions plutôt proches car nous avions à peine deux ans d’écart. Le plus jeune, Alo, venait à peine de souffler ses dix bougies. Nos parents étaient un couple discret mais heureux, et leur amour nous enveloppait, nous protégeait de tout… du moins, presque tout.
    Je ne travaillais pas beaucoup ; pour être honnête, j’étais même plutôt fainéant. Je préférais passer mes journées à me prélasser sur la plage en compagnie de mes frères ou de mes amis, à pêcher ou à nager. J’adorais nager ! La sensation de mon corps se mouvant dans l’eau était l’une des sensations les plus incroyables à mes yeux… Je me demande encore comment un tel drame a pu se produire. Je cherche sans arrêt une réponse à cette interminable question. Ce jour-là je ne suis pas allé pêcher avec mes frères. Ce jour-là, je n’ai rien pu faire. »


Je marche le long de la plage. Il fait chaud et le soleil cogne violemment contre ma peau hâlée. Les rires de mes amis me transportent, leurs yeux pétillent. Nous sommes jeunes, insouciants. Le monde entier est à nos pieds. Je tiens la main d’une fille ; elle s’appelle Ela, a de grands yeux bleus profonds et une chevelure blonde parfaitement domptée. On la surnomme la Sirène et tous les garçons du district sont sous son charme… pourtant, c’est moi qu’elle a choisit. Je ne suis pas amoureux d’elle, du moins pas encore mais quand elle me sourit j’ai cet agréable picotement au creux de mon ventre et mes joues rosissent d’elles-mêmes. « Un jour, je partirai de ce district avec mon bateau tu sais… je me marierai en mer et j’aurai pleins d’enfants qui ne seront jamais tiré au sort » le bleu de ses yeux m’envoutait totalement, je ne pouvais qu’acquiescer à tous ses dires. Son père était un vieux réparateur au dos usé et aux cheveux gris. Ils avaient les mêmes yeux, de la couleur de l’océan.
Cet après-midi là, Alo et Terry m’avaient promis d’aller pêcher seuls, le long de la berge. Ils étaient grands maintenant, et cela me donner surtout la possibilité de me promener tranquillement avec la plus belle des filles du district. J’avais tout prévu : je resterai à proximité de leur lieu de pêche, gardant un œil sur eux, tout en prenant du bon temps à la plage. Une fois rentrés à la maison, la version resterait la même « Nous sommes allés pêcher tous les trois ! La mer était si bonne, nous avons pas mal de prises… Papa tu peux les vider ? » et le lendemain, tout recommencerait.

Nous sommes tous allongés sur le sable chaud. Les filles s’amusent à tresser des filets avec de vieilles algues qui trainent par ci et par là pendant que les garçons cueillent de jolis coquillages. Je pense à en faire un collier pour Ela et pourquoi pas lui demander de devenir ma petite amie. C’est idiot, des filles il y en a pourtant des centaines au Quatre. Je secoue la tête, souriant face à mes pensées futiles et naïves. Si ma mère apprenait que je sors avec une fille, elle n’arrêterait pas de me charrier. Je jette un coup d’œil rapide vers la berge, posant le flan de ma main contre mon front pour me protéger du soleil. Je ne vois pas grand-chose, mais tout semble normal. La mer est si calme, si belle et le ciel, lui, est si bleu. « C’est une journée idéale pour se baigner ! » je dis. Mes amis approuvent, riant de plus belle. Les filles se retrouvent jetées à l’eau. Je pense à mes petits frères qui doivent être surexcités à l'idée de me montrer leurs fameuses prises... au fond de moi, je regrette un peu de ne pas les avoir rejoint. Ma main se rapproche de celle d’Ela et l’attrape furtivement. Mon cœur bat si fort dans ma poitrine que je n’arrive presque plus à respirer, nos corps se mêlent doucement dans l'eau tiède. Je ne bouge plus, je ne vis plus: j'ai l'impression de couler dans un océan de rêve.


Dernière édition par Eryk de Beauregard le Dim 15 Avr - 16:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: We were only kids — the Beauregard brothers   We were only kids — the Beauregard brothers Icon_minitimeLun 9 Avr - 15:37

Il fait beau ! Tellement beau ! Le ciel est clair, l'air est frais, et comme toujours, la mer est incroyablement belle. Je tiens bien fort la main de mon grand-frère Terry, mon seau prêt à accueillir des coquillages dans l'autre main. J'adore la mer. J'adore voir le soleil s'y refléter. J'adore l'odeur de l'iode et du sable. J'adore même la consistance des algues - gluantes et humides. Je regrette un peu que mon frère Eryk ne vienne pas avec nous. Eryk est grand, et il est super fort. En plus, il nage vraiment bien. La plupart du temps, il pêche avec nous, mais cette fois, il a dit à Terry qu'il avait envie de passer un peu de temps avec ses amis. Je suis un peu jaloux. Je préfère quand on pêche tous ensemble, et après qu'on récupère des petits poissons avec une épuisette pour les faire frire le soir même. Mère est très douée pour la cuisine. Père m'a dit une fois que c'était parce qu'elle lui offrait toujours des gâteaux quand ils se voyaient qu'il en est tombé amoureux et qu'il l'avait épousée. Moi aussi, plus tard, j'aimerais bien avoir une femme qui fait bien la cuisine. Comme ma mère. Je jette un coup d'oeil derrière mon épaule. Eryk est entouré de sa bande, et il a l'air vraiment proche d'une fille. Je glousse, heureux à l'idée de pouvoir l'asticoter sur ce sujet dès que possible. Terry entend mon petit rire, et me demande ce que je trouve si drôle. « Eryk a une petite copine ! Regarde, regarde ! » Terry se retourne, et à son tour il rit. « On aura une conversation avec lui ce soir, et on lui tirera les vers du nez, hein grand frère ? » Il hoche la tête avec un sourire bienveillant.

Terry, lui aussi, est grand et super fort. Mère dit qu'on se ressemble. On a les mêmes yeux, on a le même sourire. Si il n'était pas plus vieux que moi, on pourrait nous prendre pour des jumeaux. En plus, nous sommes toujours ensemble. Chaque jour, nous descendons la falaise pour arriver à la plage et nous nous baignons, nous pêchons, ou nous dormons, bercés par la chaleur du soleil. J'adore notre famille. J'espère que quand je serais grand, je serais aussi fort que Terry et Eryk. Et qu'ils seront mes hommes d'honneur pour mon mariage. Nous décidons enfin de poser nos affaires. J'aide mon frère à déplier l'énorme serviette de plage que nous avons pris et j'ouvre le panier que tenait Terry. Mère nous a préparé des encas, joliment disposés dans des boîtes hermétiques. Elle y a ajouté une bouteille énorme d'un jus de fruits que je ne reconnais pas mais qui a dû lui coûté cher. Nous sommes une famille riche, certes, mais il y a certains luxes que nous ne nous permettons que très rarement. Comme une bouteille pleine à ras bord de jus de fruit. Je résiste à la tentation d'en prendre un verre, et décide de me mettre à chercher des coquillages. J'ai une préférence pour ceux qui sont tout fendillés. Quand nous rentrons à la maison, je prends toujours le temps de les réparer avec de la colle et je les range dans une grosse boîte sous mon lit. Oryana dit que ça ne sert à rien, mais Terry me défend. Il sait à quel point j'adore rendre les coquillages tout beaux. Je fais une excellente récolte. Ils sont tous plus nacrés, plus colorés les uns que les autres, et je pense que je pourrais les passer sur des petites cordes pour en faire des colliers. Mon seau a beau être plein, je continue de passer au peigne fin la plage, et j'en déniche un énorme qui tient à peine dans ma main, avec des reflets bleus qui rappellent la mer. Celui-là, je décide de le garder pour Eryk. Il pourra l'offrir à sa copine.

Je glousse une nouvelle fois, puis Terry m'appelle et je le rejoins. Il me propose de tendre un filet dans l'eau pour attraper des petits poissons. J'accepte, bien content de savoir que ce soir, on va manger de la friture avec les doigts. Et ensuite, on pourra même jouer aux cartes. Je sors un filet aux mailles très serrées du panier et je tends un côté à Terry. « On ne va pas le tendre trop loin dans l'eau, d'accord Alo ? » Terry ne sait pas nager. Papa a dit que la seule fois où il a tenté de lui apprendre, Terry s'est laissé couler comme une grosse pierre. Au départ, il avait très peur de l'eau, mais à force que nous trempions nos pieds dans la mer, il s'était calmé. Je fais la moue, un peu déçu, tout de même. Les poissons avec le plus de goût sont plus au large. Nous prenons deux bâtons très hauts que nous plantons dans le sable et tendons un filet entre. J'espère que la pêche sera bonne. Je propose à mon frère de s'installer sur le sable et de manger un peu. Nous nous mettons assis sur le drap et sortons nos encas. Je pense un instant à attendre Eryk. Un instant seulement, parce que je me dis que ses copains et sa copine doivent aussi avoir de quoi manger. Et puis, Mère ne prépare de la nourriture que pour ceux qui travaillent vraiment, comme elle dit. Je nous sers deux verres de jus de fruits et ouvre une boîte pour y prendre des crevettes énormes, grosses comme mon index, charnues et orangées. Mère a préparé des tas de petites sauces pour aller avec, et je me dis qu'elle nous aime vraiment, pour faire ça. J'espère que ni Eryk, ni Oryana, ni Terry ni moi ne serons jamais moissonnés. Je ne pense pas que Maman aimerait nous voir partir. Pendant que je m'empiffre de crevettes, Terry commente chacun des coquillages que j'ai ramassé. Il est fier de moi, il me le dit.

J'adore mon frère. Il me chante des berceuses lorsque j'ai peur de l'orage qui frappe la mer le soir, et il m'a appris à lire. « J'ai bien mangé. » je dis en passant mon doigt dans un petit pot pour récupérer le reste de sauce. « J'ai envie de faire une sieste... » La nourriture a le don de me faire somnoler. « Dans ce cas, dors un peu. Moi je vais continuer de pêcher. » Je me roule en boule, et bercé par le bruit des vagues, je ne tarde pas à sombrer dans le sommeil. Cette fois, je rêve que toute notre famille est en mer, sur le bateau de notre aîné qui est déjà majeur et qui travaille toute l'année sur l'eau. Père et Mère sont en train de lézarder sur le ponton, Eryk dirige le navire avec Oryana et je regarde Terry qui plonge dans l'eau. Juste avant de sauter, il a dit qu'il voulait apprendre à nager. Mais au bout d'un moment, Terry ne remonte pas. Je finis par voir plein de bulles d'eau remonter à la surface. Je ne comprends pas. Et puis, d'un seul, j'entends des hurlements terrifiants qui me glacent le sang. Sauf qu'ils ne viennent pas de mon rêve.

Je me réveille en sursaut et mon regard se dirige presque automatiquement vers la mer. Terry se débat contre les vagues, mais elles l'engloutissent. Il hurle, il hurle, il hurle. Je suis paniqué. J'ai peur. Je fais quoi? Je fais quoi? Je plonge dans l'eau et nage, nage jusqu'à pouvoir attraper sa main. Son corps est lourd, mais j'arrive à le tirer hors de l'eau. Sauf qu'il ne hurle plus. Je l'installe sur la plage. Pourquoi est-il parti si loin en mer? Pourquoi? Qu'est-ce que je suis censé faire ? Je me mets à courir, à courir aussi vite que mes jambes ne me le permettent. Il faut qu'Eryk vienne, il faut qu'Eryk sauve Terry, il ne faut pas que Terry.. meurt. La réalité me frappe de plein fouet et m'empêche soudainement de respirer. Parfois, Oryana faisait semblant de se noyer. Mais c'était pour de faux. Elle remontait toujours à la surface d'elle même. Mais pas Terry. Il va mourir? Je reprends ma course effrénée, pousse la copine d'Eryk qui me bloque le passage. « Eryk Eryk ! Eryk ! » Les mots ne veulent pas sortir. Ma respiration est hachurée et j'ai mal au coeur. « Terry s'est noyé ! Terry s'est noyé ! » Je tire sur son bras. « Eryk ! Eryk ! Il a essayé de faire je sais pas quoi et il s'est noyé ! Je l'ai tiré hors de l'eau mais il répond pas ! Il faut que tu viennes ! » Je lui tire la main cette fois et le force à abandonner sa bande. Il faut qu'il sauve Terry. Il faut qu'il le sauve!
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MessageSujet: Re: We were only kids — the Beauregard brothers   We were only kids — the Beauregard brothers Icon_minitimeDim 15 Avr - 16:37

.........................J’étais tranquillement assis au bord de l’eau, le soleil était à son zénith dans le ciel et les goélands criaient à l’unisson. Rien ne pouvait venir troubler la perfection de cet après-midi ensoleillée… ou presque. Nous n’avions pratiquement rien déjeuné, les filles bavardaient sur leurs serviettes encore mouillées de notre précédente baignade ; moi et mes amis cherchions de jolis coquillages à leur ramener plus tard. Je levais de temps à autre les yeux vers l’endroit où je pensais apercevoir mes frères, mais je ne voyais absolument rien : le sable chaud crépitant sous la chaleur du soleil. L’air devenait suffocant, j’avais de plus en plus de mal à respirer. J’ai remonté tout doucement la plage, pour finalement aller m’installer à côté d’Ela. A trop vouloir jouer les hommes, j’en oubliais ma vraie nature. J’aurais tellement voulu pêcher avec Alo et Terry, au moins eux, ils devaient être en train de s’amuser. Les filles ne faisaient que glousser bêtement en me regardant, se penchant entre elles pour faire des messes basses. Je ne savais pas trop ce que j’étais censé faire, Ela et moi nous étions embrassé un peu plus tôt mais depuis, elle semblait mettre intentionnellement une distance entre nous deux. Qu’importe, il serait bien l’heure de rentrer. Je me tournais vers les escaliers menant à la plage et aperçut la petite Ayden, assise en tailleur. Elle nous observait tristement et je savais qu’elle jalousait en silence ma proximité avec Ela. Nous avions l’habitude tous les deux de nous balader sur le sable refroidi, une fois la nuit tombée. Ce soir ne ferait pas exception, enfin, je l’espérais. Car malgré notre différence d’âge, je me sentais intimement bien avec elle ; elle trouvait toujours les mots pour me réconforter ou me faire rire. Pendant un instant, j’envisageai même de l’appeler afin de lui demander de nous rejoindre, mais je me doutais bien que l’accueil serait beaucoup moins chaleureux du côté de mes amis et surtout des filles. « ERYYYYYYYYYK ! » Je lui adressais un sourire timide, n’entendant pas au loin la voix fluette et stridente de mon petit frère Aloysius. « Eryk Eryk ! Eryk ! » hurla-t-il en se jetant à mes côtés. Le choc fut violent et Ela reçut une énorme lampée de sable dans la figure. « Non mais il va pas bien ton frère là ? Il pourrait au moins s’excuser ! » Je tournais un regard interloqué vers celui-ci, réellement supris par son comportement. Ses yeux étaient rougis par les larmes, son nez coulait affreusement et sa respiration était horriblement saccadée. Il venait sûrement de courir une bonne petit distance. « Que se passe-t-il Alo ? Calme-toi enfin ! Reprend ton souffle ! » lui dis-je en le prenant dans mes bras, histoire de l’apaiser ; mais ses sanglots reprirent de plus belle. Je du me concentrer pour comprendre enfin le sens de ses mots, et quand ils arrivèrent à mon cerveau, mon corps tout entier se crispa. « Qu’est-ce que tu viens de dire ? » grondais-je en me levant d’un bon. Je sentais les larmes me piquer les yeux. « Terry s'est noyé ! Terry s'est noyé ! Eryk ! Eryk ! Il a essayé de faire je sais pas quoi et il s'est noyé ! Je l'ai tiré hors de l'eau mais il répond pas ! Il faut que tu viennes ! » Mon cœur eut un raté de plus, j’avais effectivement bien compris. Alertés par les cris de mon petit frère, le reste de la bande s’était attroupée autour de nous. Je me mis à courir en direction de la berge sans leur adresser un seul mot, un seul regard. Plus rien d’autre ne compter à mes yeux que de sauver mon frère à présent. Terry. Mes jambes se dérobaient dans le sable et je pouvais sentir de la morve couler jusqu’à mes lèvres. Je ne m’entendais même pas pleurer et hurler son nom, j’étais ailleurs, comme attiré par une force impérieuse externe qui me guidait jusqu’à son corps, allongé sur le sable fin. « TERRY ! TERRY NON ! »

Les gens me regardaient passer avec incrédulité, se demandant ce qu’il pouvait bien se passer pour qu’un des fils Beauregard vienne troubler la plénitude de cette magnifique journée. Je continuais à courir et me jeta sur Terry le plus rapidement possible. Ma vue était affreusement brouillée, je ne voyais pratiquement rien. Ses yeux étaient clos et sa bouche grande ouverte, comme s’il essayait encore de crier. Pourtant il était parfaitement immobile, tellement flasque… Je ne connaissais pas vraiment les gestes de premier secours, mais comme je refusais catégoriquement que quelqu’un d’autre touche mon petit frère ; je décidai de commencer le bouche à bouche. Ses lèvres étaient salées et mouillées. Alo arriva à mes côtés, il continuait de pleurer à chaudes larmes. J’appuyais de toute mes forces contre son thorax, rien n’y faisais. Mes coups étaient réguliers et secs, je faisais le décompte jusqu’à dix dans ma tête avant de lui insuffler le peu d’air qu’il me restait dans mes poumons. Je voulais le voir revenir à lui, je voulais l’entendre recracher l’eau qui était en train de le noyer dans son corps de un mètre soixante-dix, je voulais le serrer dans mes bras et le rassurer, lui dire que c’était fini et que plus rien de mal ne pouvait lui arriver. Mais ses yeux restaient inlassablement clos et mes gestes bien inutiles. « TERRY, TERRY S’IL TE PLAIT ! » Alo criait de toutes ses forces à côté de moi, il appelait à l’aide mais les gens ne s’approchaient pas, comme s’ils n’étaient pas sur de la gravité de la situation, comme s’il se demandait s’il ne s’agissait pas d’une vulgaire blague. Mon petit frère était en train de mourir sous mes doigts. Son petit coeur battait de moins en moins vite... J’allais le perdre. Je relevais la tête dans un élan de désespoir, plantant mon regard dans les yeux noirs d’un passant qui approchait avec méfiance « A L’AAAAAAAAAAAIDE ! BORDEL ! AIDEZ-NOUS ! » ma voix résonnait sur toute la plage. L’homme s’élança à notre rencontre, bientôt suivis d’une autre dizaine de personnes. Il m’intima de reculer pour le laisser travailler et continua les massages cardiaques. Il comptait à voix haute, au fur et à mesure que ses mains grandes et rêches pressaient le corps de mon pauvre petit frère. Terry. Que lui était-il arrivé ? Qu’avait-il fait ? Je me tournai immédiatement vers Alo qui reniflait bruyamment, tremblant de tout son petit être. Une seconde plus tard je m’étais jeté sur lui, l’encerclant de mes deux bras puissants. Je cédais tout doucement à la folie, le secouant comme un vulgaire sac de patates, lui hurlant ma rage au visage comme si cela nous permettrait de ramener mon frère « BON SANG ALO ! TU SAVAIS TRES BIEN QUE TERRY NE SAVAIT PAS NAGER ! POURQUOI TU L’AS LAISSE FAIRE ? POURQUOI EST-CE QUE TOI TU NE T’ES PAS NOYE HEIN ? POURQUOI ?! » Je m’interrompis brusquement en entendant son hurlement suraigu. Je le laissé tomber brutalement sur le sol, le regardant sans réagir se rouler en boule, plus secoué que jamais. Une main s’écrasa sur ma joue, c’était celle d’Ela. « Non mais tu n'as pas honte?! Ce n’est pas de sa faute Eryk ! Tu ne vois pas que tu es en train de lui faire mal ?! Retourne voir Terry, je reste avec lui » me cracha-t-elle d’un air mauvais, tout en prenant mon petit frère dans les bras. Je hochais la tête en pleurant puis me pris la tête entre les mains. Derrière moi, l’homme était toujours en train de masser Terry. Cela faisait maintenant dix minutes. Dix minutes de trop.

« Petit, il faut se rendre à l’évidence, ton frère est mort. Ça ne sert strictement à rien de continuer. » Quinze minutes sans respirer, c’était mauvais signe. Il se releva et se dirigea vers moi, prêt à me prendre dans ses bras. Je le rejetai violemment et m’accroupis devant mon frère. Son cœur ne battait plus, pourtant, j’étais persuadé qu’en continuant il pourrait revenir à la vie. Nous n’étions pas croyants, mais nous avions toujours respecté les coutumes religieuses des plus anciens. Ainsi, peut-être que ce Dieu, ou quelqu’un parmi les anges aurait pitié de nous et produirait un miracle. Peut-être… « S’il vous plait… Terry… Terry je t’en prie ! On va finir par être en retard… » Je le pris doucement par les épaules pour le ramener contre moi, dans mon dos des femmes se mirent à pleurer « Je jure que je ne t’engueulerai pas, n’ai pas peur Terry… Mais réveille toi maintenant, réveille toi ! REVEILLE TOI ! Je t’en supplie ! » ma gorge me faisait tellement mal, et les larmes continuaient de couler de mes yeux, comme si mon esprit avait déjà compris depuis longtemps. Il ne reviendrait plus. « Allez… réveille toi si tu m’entends » Il était mort. Son cœur ne rebattrait plus jamais. « NON ! NON ! TU NE PEUX PAS ETRE MORT… Pas toi… » Une main se posa sur mon épaule, la pressant légèrement. Il fallait que j’arrête, il était temps de le laisser partir en paix, pourtant, je n’arrivais plus à m’arrêter. « Terry… Oh Terry… je suis désolé… je n’aurais jamais du te laisser… Je suis désolé d’être allé à la plage… Reviens… Si tu savais comme je m’en veux… » Ma voix se brisa d’un seul coup et de violents sanglots me prirent tout le corps. Je me laissai tomber contre lui et le prit dans mes bras, comme un enfant enlace une peluche avec de s’endormir. Mais mon étreinte, elle, n’avait rien d’affectueuse ou de tendre. Je m’accrochais à son corps comme à une bouée de sauvetage, celle qui lui aurait fallu une demi-heure plus tôt. Celle qui aurait pu lui sauver la vie. Mes hurlements déchiraient le silence, se mêlant aux plaintes incontrôlables du petit Alo. Nous hurlions notre peine, cette douleur qui nous lancinait le ventre, qui nous compressait le cœur et nous rendait impuissants. Oui, nous étions impuissants face à la mort de notre frère. Je serrai le corps de Terry contre moi, y mettant toute la force et le désespoir qu’il me restait. Je refusais qu’on me l’enlève. C’était impossible, Terry ne pouvait pas partir, il ne pouvait pas être mort. « Ce n’est qu’un cauchemar hein Alo ? On va bientôt se réveiller, ne t’en fais pas… On va se réveiller, ce n’est pas possible… » Murmurais-je d’une voix rauque, comme possédé.
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MessageSujet: Re: We were only kids — the Beauregard brothers   We were only kids — the Beauregard brothers Icon_minitimeMar 17 Avr - 0:03

Eryk semble mettre un moment avant de comprendre. Et puis, d'un seul coup, je vois dans ses yeux la lueur de compréhension que j'ai attendue. Sans même m'attendre, il court, il court aussi vite qu'il ne le peut. Il hurle. Ma respiration saccadée me fait mal. J'essaie de le rejoindre en sprintant, mais mes jambes s'enfoncent dans le sable et je manque de tomber plusieurs fois. Terry va mourir. Terry va mourir. Terry va mourir. Trois petits mots qui se répètent à l'infini dans mon crâne, qui serrent mon cœur et m'empêchent d'aller plus vite. Toutes mes forces se sont envolées. Mes larmes m'empêchent de voir devant moi, mais je continue de courir, animé par une peur ingérable. Terry va mourir. Terry va mourir. De loin, je vois Eryk s'agenouiller face au corps de Terry et masser son torse. Mais je sais ce qu'il va se passer. Je le sens. Il est déjà perdu. Il est déjà parti. Je peux le sentir. Mes sanglots redoublent. Il est en train de partir et je ne peux rien y faire. Je trébuche encore une fois, à quelques mètres de mes frères. Je reste la tête dans le sable pendant plusieurs secondes. Je ferme les paupières. C'est un mauvais rêve. Juste un cauchemar. Je vais rouvrir les yeux et Terry sera allongé à côté de moi, endormi. Toujours vivant. Mais quand je rouvre les yeux, rien n'a changé. Je me redresse sur mes bras, et mes jambes me portent jusqu'au corps de mon frère. Eryk continue de masser son cœur et de faire du bouche à bouche à un corps vide. Mort. Mes larmes coulent sans que je puisse les contrôler. Mon cœur me fait mal. Mes yeux me piquent. Mes sanglots étouffés restent dans ma gorge pendant un instant pour mieux éclater quelques instants après. Le visage de Terry commence à bleuir. Ses membres deviennent raides. Je crie à l'aide. Je crie qu'il faut que quelqu'un vienne.

Un homme arrive et prend la place d'Eryk. Ce dernier fonce sur moi et m'agrippe les épaules, me soulevant du sol et me secouant. Sa bouche déformée par la colère me hurle que c'est de ma faute. C'est de ma faute. Terry est en train de partir, à cause de moi. Parce que je l'ai laissé seul. Je comprends soudainement qu'il s'est approché de la mer pour mettre notre filet plus loin. Parce qu'il a vu sur mon visage que je tenais à attraper de plus beaux poissons, au large. Parce qu'il a voulu me faire plaisir. Mon cœur manque un battement. Alors, je hurle, je hurle jusqu'à sentir mes cordes vocales se durcir. Eryk me laisse tomber au sol. Sa copine me prend dans ses bras, mais mes sanglots ne s'arrêtent pas. J'ai tué Terry. J'ai tué Terry. Ses yeux resteront froids et ternes à cause de moi. Je tambourine mes petits poings sur la poitrine de l'amie d'Eryk. Mais cela ne sert à rien. Cela ne me rendra pas Terry. Et puis, j'entends la voix de l'homme qui a pris le relai.

« Petit, il faut se rendre à l’évidence, ton frère est mort. Ça ne sert strictement à rien de continuer. »

Mort.

Terry est mort. Il est parti. Il ne reviendra pas. Plus de jeux avec lui. Nous n’allons jamais plus pêcher ensemble. Il ne me sourira plus. Il ne me tiendra plus la main. Il ne me prendra plus jamais dans ses bras. Il ne rira plus jamais. Il ne prononcera plus jamais un seul mot. Il est mort. Il est mort à cause de moi. D’un seul coup, mes jambes ne me portent plus, et sans le soutien de l’amie d’Eryk, je serais tombé au sol. Terry. Mon grand frère. Mon modèle. Celui qui me tient la main pour aller au port. Celui qui m’achète des hameçons au marché. Celui qui m’a appris à tisser des filets. Mort. Toutes mes forces restantes ne sont employées que pour sangloter. Je ne peux rien faire d’autre. Mon cerveau n’accepte aucun ordre. Je ne peux que pleurer. La jeune fille qui me porte se tourne pour ne pas que je vois le corps sans vie de Terry, mais cette vision a eu le temps de s’imprimer dans mon esprit. Ses bras en train de devenir bleu. Son visage se rigidifiant. Ses yeux clos. Sa poitrine qui ne se soulève et qui ne s’abaisse plus. Je me débats, je veux qu’elle me lâche. Je veux tomber dans l’eau. Je veux partir de cet endroit. Je veux rejoindre Terry. Je ne veux pas qu’il me laisse. Pas maintenant. Il était censé rester. On devait rentrer à la maison. Faire frire des petits poissons. Tirer les vers du nez d’Eryk. Mais il est mort. Mort. Elle finit par me relâcher. Des femmes nous entourent, et pleurent. Mais quand elles rentreront chez elles, elles pourront enlacer leurs fils. Mère ne pourra plus le faire. Je tombe au sol lourdement. Mes jambes flageolent. Mes yeux et mes poumons me brûlent.

Je rejoins Eryk et Terry. Son visage reposé me tire un nouveau sanglot. Il me ressemble. Il me ressemblait. Je ferme les yeux, tentant de contenir mes larmes, mais mon esprit est assailli de souvenirs heureux, mais à présent douloureux. Le son de sa voix. Ses mains rêches. Les cinq notes de la mélodie qu’il m’a apprise. Je m’agenouille à côté de Terry. Mes doigts tremblent, mais je repousse une mèche de ses cheveux qui tombent sur son front. Il a l’air relaxé. Endormi. Comme si il faisait une petite sieste. Mais sa peau est froide. Ses membres, durs. Mon cœur se serre. Je n’entends plus rien, à part la voix d’Eryk. « Ce n’est qu’un cauchemar hein Alo ? On va bientôt se réveiller, ne t’en fais pas… On va se réveiller, ce n’est pas possible… » Je ne réponds pas. Les mots refusent de sortir. Inlassablement, je caresse le contour du visage de Terry. Comme il le faisait pour m’endormir. Mais il est déjà en train de dormir. Quelqu’un passe sa main dans mon dos dans un geste qui se veut aimant, mais je repousse cette personne sèchement, avec un hurlement qui ne représente même pas la moitié de ce que je ressens. Je me sens vide. Vide. Paralysé. Incapable de faire quoi que ce soit. Tous mes souvenirs avec Terry me reviennent à l’esprit comme une grosse claque qui me laisse avec le souffle coupé. Je me souviens de ses derniers mots. «Dans ce cas, dors un peu. Moi je vais continuer de pêcher. »

J’entends finalement autre chose que la voix d’Eryk. Les gens murmurent autour de nous. Leurs sanglots s’arrêtent alors que les miens continuent, toujours plus forts. Ils reculent – je peux l’entendre – et partent sans un mot. Ils passent leurs chemins. Ils oublieront vite. Ce qui vient de se produire ne les concerne pas. Ce n’est pas leur enfant. Ce n’est pas leur frère. Ils s’en ficheront dans quelques minutes. Je les déteste. Je déteste les autres pour leur insouciance. Je me déteste pour avoir tué Terry. Et je déteste Eryk pour ne pas l’avoir sauvé. Mes petites mains s’accrochent aux vêtements de Terry. Je serre les dents. Mes larmes continuent de couler, mais silencieusement. Personne ne peut comprendre. Personne. Jamais. Je ne veux pas leur laisser Terry. Ils ne l’auront jamais. Il s’agit de mon frère. Ils ne me le prendront pas. Ils ne le toucheront pas. Ils n’en ont pas le droit. Ils ne le méritent pas. Mes ongles se plantent dans la peau froide de mon frère, comme si la douleur allait le réveiller. Mais il reste obstinément les yeux clos. Il est déjà parti. Il est trop tard. C’est fini, et depuis longtemps. « Il est mort. » je dis doucement, ma voix se brisant. C’est encore plus dur de le dire à haute voix. Parce que c’est la vérité vraie. «C’est terminé. Il est mort.» je chuchote. Les larmes continuent de couler sur mes joues blêmes. Je suis perdu. On pourrait aussi bien me tuer maintenant. Juste pour me rendre mon frère. Pour que tout cela ne soit qu’une vanne. Pour qu’il se relève d’un seul coup et s’excuse d’avoir faire une mauvaise blague de mauvais goût. Mais cela ne se produira jamais. «Il est mort. » je dis à nouveau.

Je n’arrive pas à y croire. Je ne veux pas y croire. Pas maintenant. Il était censé grandir. Trouver une femme. Avoir des enfants. Etre là à mon mariage. Etre mon témoin. Fêter ses cinquante ans de mariage. Voir ses petits-enfants. Voir les miens. Construire sa propre maison. Apprendre à nager. Enseigner l’art du tissage à ses nièces et neveux. Mais il ne pourra pas le faire. Il ne pourra jamais le faire. A cause d’Eryk. A cause de moi. Nous avons tué notre frère. «Je t’en supplie, dis-moi qu’il n’est pas mort, Eryk. Dis le moi. Réveille-le. Je t’en supplie. S’il te plaît. Trouve un moyen de le ramener. Ce n’est pas son tour. »
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