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 Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\

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MessageSujet: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i ! Hot /i   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeSam 7 Avr - 19:57

Under
The sea

La marée est haute, l'eau me monte jusqu'aux hanches mais je n'en ai que faire. On est censé être en hiver mais la chaleur elle aussi s'en fiche pas mal et m'entoure d'un doux bouclier que rien ne peux briser. Je me retourne un instant pour jeter un regard au manoir qui domine la colline. C'est tellement étrange pour moi de résider là à présent et pourtant j'en ai un frisson de joie presque immédiat. J'ai réussi ! Cela m'a demandé tellement d'efforts et aussi d'argent que j'en était presque plus désespérée qu'à l'initial, mais tout cela a fini par payé et un bon gros lot je devrais même dire. Aloysius est bien plus riche que ce dont j'avais deviné et se fut une belle surprise, il est aussi beaucoup plus attirant que dans mes souvenirs mais ça je me dois de ne pas y faire attention. Oui il est beau, il est riche mais c'est tout ce qui m'attire chez lui et je suis persuadée qu'il en existe des centaines comme lui plus friqués les uns que les autres. Doucement je coule reste de mon corps dans l'onde en silence tel une ombre. Mes cheveux lâchés s'éparpillent autour de ma tête pour former une couronne de feu. Le couché de soleil offre au ciel des contrastes étonnants, allant du violet au rouge en passant par un orange et un jaune soutenu. Cette vision m'éclate le cœur comme à chaque fois que je pose les yeux sur un couché de soleil, et oui c'est indéniable je suis une romantique et peut-être qu'un jour cela me perdra qui sait. En tout cas pour le moment je peux pour quelques minutes abandonner mon rôle et redevenir May et non Bianca. Prenant une respiration longue et posée je m'enfonce dans l'eau tintée des reflets du ciel enflammé. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi les yeux ouverts et le palpitant apaisé. Pendant tout ce temps je ne pense plus à rien, ni au bonheur de l'argent que j'espère récolter ni à la culpabilité de jouer sur l'amour passionnel de ce jeune homme. Je suis une actrice, ceci est un jeu et les conséquences n'ont pas à influer sur mon jeu, toute la difficulté est là et elle n'est pas mince. Malgré tout je me dois de faire attention, de ne pas craquer et de ne pas me prendre au jeu car après tout c'est Bianca qu'il aime et non May, il fond pour un souvenir, une vision et ce n'est certes pas moi quoiqu'il est vrai que Bianca et moi avons également une ressemblance dans le caractère mais je pense être plus réfléchie et responsable. Tout du moins je ne peux pas la juger et je dois même dire qu'elle avait vraiment de la chance d'avoir réussi à séduire un être comme ce garçon. Ces yeux crient son amour pour elle, bien entendu je ne dis rien, Bianca n'aurait rien dît, pour elle cela aurait été sans importance, sujet à rire mais je suis intimement persuadée qu'elle aurait partagé ses sentiments. J'en suis presque jalouse d'ailleurs. A cette pensée je me ressaisis, je ne dois pas m'impliquer ! Ne pas m'investir émotionnellement dans ce jeu.

Énervée contre moi même je remonte à la surface, la nuisette blanche devient presque transparente, heureusement que ce bout de plage est désert et que rien ni personne ne vient déranger mon bain tardif car il est rare pour moi de me montrer dans mon plus simple appareil. Je rejette mes longs cheveux maintenant tout lisse derrière moi, comme une cascade blonde is m'arrivaient un peu au-dessus des hanches. Poussant un petit soupir je revenais lentement vers la berge lorsque l'envie d'une nage profonde me transperça. Souriant à l'onde je m'enfonçais en son sein pour mieux goûter cet élément qui me paraissait limite naturelle pour moi. Le besoind e l'air ne se ferait pas sentir avant un long moment et je me réjouissais d'avoir l'esprit uniquement concentré sur la longueur que je pourrais atteindre. Une fois celle-ci parcourue je remontais, haletante mais stupidement fière de moi, je n'étais peut-être pas aussi réfléchie que je pensais l'être et assaillie par l'eau je me rendis à peine compte que celle-ci voulait de nouveau m'engloutir. J'étais fatiguée et je me demandais comment parcourir de nouveau cette distance. Cependant courageuse je me mis à faire une brasse vers la côte. Malheureusement la marée qui commençait à redescendre m'emportait toujours plus loin de mon objectif. Je n'étais pas habituée au courant, près de chez moi il n'y avait que des lacs et non l'océan avec ses mouvements perpétuels et ses airs trompeurs. La panique s'empara de moi et mes gestes se firent moins précis, moins contrôler. Malgré mes efforts ma respiration se fit de plus en plus hachée et je ne tardais pas à perdre pieds.


Dernière édition par May B. Jeffery le Lun 16 Avr - 10:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeSam 7 Avr - 22:12

J'observai la mer, prenant une pause dans ma besogne. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais un vrai sourire. Un sourire tenace, qui restait, peu importe ce que je voyais. J'avais le coeur léger. Mon corps me semblait moins lourd, mon pas moins traînant. Tout ça parce que Bianca était revenue. Le petit ange que l'on m'avait pris pendant six longues années était de nouveau à mes côtés. Elle n'était plus un souvenir macabre, elle n'était plus un mirage que je ne pouvais qu'effleurer. Elle existait. Elle était là. Je pouvais passer ma main dans ses cheveux sans craindre de la voir me glisser entre les doigts. Chaque jour, je me levais heureux de savoir qu'elle vivait à l'étage au dessus. J'avais insisté pour qu'elle emménage dans notre manoir, le plus près de moi. Je voulais rattraper tout le temps que nous avions perdus, et je dois avouer que j'aimais l'idée de la savoir juste au dessus de moi. Cela me calmait. Mes cauchemars ne la concernaient plus. Je savais que Bianca était tout sauf perdue et morte. Ma bonne humeur n'échappait à personne sur le port, mais je mettais un point d'honneur à ne pas parler du retour de ma Bianca. Elle était censée être morte, et je n'avais aucune envie de lui attirer des ennuis. Je revins à ma besogne - un magnifique filet au maillage serré - tout en fredonnant les cinq notes composant ma mélodie. Dès que j'aurais terminé mon ouvrage, j'irai le vendre à un pécheur et avec l'argent gagné, j'offrirai un collier à Bianca. Le plus beau collier, le plus cher que je pourrais trouver. Celui qui serait le plus à la hauteur de sa beauté. Mes doigts s'activèrent rapidement, nouant mes cordes avec dextérité et précision. J'étais fier de gagner de l'argent en faisant ce qui me plaisait. Je restai une bonne dizaine de minutes à travailler avant de finalement achever mon ouvrage. C'était sans doute l'un des meilleurs filets que j'avais pu tressé. J'en tirais un bon prix au pécheur à quelques mètres de moi, et après un détour sur une petite échoppe où j'achetai un collier de perles nacrées rondes et parfaites. J'espérai que ça allait plaire à Bianca. Peut-être même que c'était l'occasion idéale pour..

Lui déclarer ma flamme? Je ne savais pas. Ca me semblait un peu prématuré. Et puis, je l'avais déjà fait une fois. Certes, c'était il y a bien longtemps, mais je n'avais aucune envie qu'elle me repousse encore une fois. Je n'étais pas sûr que mon coeur puisse le supporter, cette fois. Mon sourire perdit un peu de son éclat sur le chemin du retour. Des tonnes de questions se bousculaient dans ma tête, et je n'arrêtais pas de tergiverser. Je ne pouvais pas refouler plus longtemps mes sentiments. Je voulais que Bianca sache, qu'elle comprenne qu'elle était tout pour moi. Qu'elle état mon monde et même plus. Mais de l'autre côté, j'avais peur. Comme un gamin, j'avais peur que ce que ne soit pas réciproque. Qu'à la place d'un "Moi aussi", je n'entende que son rire clair et parfait. J'arrivai bientôt au manoir, mais je décidai de ne pas entrer tout de suite. J'avais encore besoin d'un peu de temps pour réfléchir. Et comme à mon habitude, lorsque j'avais besoin de penser, il me suffisait de me poser sur le sable et de fixer la mer. L'eau avait toujours eu cet effet incroyable sur moi, et arrivait à éclaircir mes idées les plus noires. Cela pouvait sembler stupide, mais je crois que sans cet élément, j'aurais sombré. Je me mis assis sur le sable, posant ma besace à côté de moi. Si je ne lui avouais pas tout ce que je ressentais maintenant, je n'allais avoir aucune autre occasion. Parce que j'allais me dégonfler. Et j'étais presque sûr que personne n'aimait les dégonflés. On peut tout pardonner à un homme à par la passivité.

Quelque chose dans la mer attira mon attention. Je me relevai, fronçant les sourcils. Est-ce que c'était Bianca ? Apparemment oui, mais elle était vraiment loin... C'était dangereux, même pour quelqu'un d'expérimenté comme moi, d'être aussi éloigné de la côte. Elle allait se noyer, d'autant plus que la marée redescendait tellement vite... Je restai un instant à la regarder, avant de comprendre que malgré ses gigotements, elle dérivait de plus de plus. Mon sang ne fit qu'un tour et j'ôtai mon tee-shirt avant de plonger dans l'eau. Nous étions en hiver, mais elle était assez chaude pour que je m'y immerge d'un seul coup sans geler. Je connaissais l'eau. Je savais à quel point elle pouvait être trompeuse. J'en avais déjà fait l'amère expérience en perdant Terry. Et il était hors de question que je perde Bianca. Mes bras fendaient l'eau le plus rapidement possible, je tentais de garder un rythme régulier et arrivai enfin près de Bianca. Elle avait vraiment dériver loin. Je l'empoignai par la taille et commençai à retourner près du rivage, gardant sa tête au dessus de l'eau, prenant soin de ne pas lui faire mal. J'avais du mal à nager. Mes bras et mes jambes me semblaient lourds, ma respiration était hachurée mais je continuai de battre les pieds inlassablement. Au bout d'un moment qui me parut être une éternité, nous atteignîmes enfin le rivage. Je respirai par de grandes inspirations, vérifiant rapidement si Bianca était toujours consciente, et elle l'était. Du moins, c'était ce que je pensais - elle avait les yeux ouverts et semblait réagir à ma présence. Rassuré, je la pris machinalement dans mes bras, la serrant tellement fort que ça me faisait presque mal. J'avais eu peur. Terriblement peur.

Je me détachai d'elle. « Plus jamais tu ne me fais ça !? » je grondai en plantant mon regard dans le sien. « Plus jamais ! » je répétai. « Tu te rends compte que t'allais te noyer?! Et me laisser tout seul encore une fois ? » Ma voix ne ressemblait plus qu'à un vaguement gémissement étranglé. Je me forçai à me calmer et attrapai mon tee-shirt. Sans lui demander son avis, je lui fis le mettre. « La mer, c'est dangereux, tu le sais bien pourtant.. » Ma voix s'est radoucie. Je caressai sa joue lentement. « Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je tiens trop à toi. »
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeSam 7 Avr - 22:47

Under
The sea


Pendant quelques secondes je m'étais crue perdue, petit à petit mes muscles s'étaient raidis de fatigue malgré leur longue expérience de la nage et ma tête avait doucement glissé de plus en plus bas, dangereusement proche d'une noyade assurée. J'aurais certainement été perdue si un corps vivace ne m'avait empoigné par la taille pour me ramener en sûreté. Je ne le reconnaissais pas tout de suite mais je tentais tout de même de l'aider en le soulageant de mon poids grâce à des petits mouvements secs. Je luttais pour ne pas fermer les yeux et pour ne surtout pas m'effondrer dans l'inconscience, je savais par expérience que cela pouvait être mortel et entraînerait également mon sauver dans ma chute. Enfin arrivés sur le rivage nous ne bougeâmes plus pendant quelques secondes, je reconnaissais enfin le visage d'Aloysius non loin du mien et soudainement je me glissais dans la peau de Bianca, oubliant totalement la gêne que je pouvais avoir de me retrouver dans une chemise de nuit blanche et transparent donc nue sous ses yeux je lui glissais un sourire entre deux toussotements. Cette manie qu'elle avait de sourire et de rire à tout bout de champs est parfois singulièrement énervante, certainement pour la personne en face plus que pour moi mais tout de même je ne veux pas qu'il croit que je me fiche de lui. Quelque peu déboussolée et épuisée je ne bouge pas ni ne lutte pas pendant qu'il me prend dans ses bras pour se rassurer, je dois dire que cela a aussi un puissant effet apaisant sur moi, et puis étrangement son torse musclé et sa chaleur font naître une sensation que je ne saurais décrire. Perturbée je ne réagis pas tout de suite en l'entendant me hurler dessus et me gronder pour ma bêtise. C'est légitime, il a même tout à fait raison, je suis contente qu'il ne me demande pas de me justifier car à vrai dire j'en aurais été tout bonnement incapable. Malgré tout il me faut réagir conformément à ses attentes et c'est avec un petit sourire que je suis passe une main dans ses cheveux tout en lui rendant son étreinte, soyons clair ce n'est pas moi qui le veut mais je le dois ! Tout du moins j'essaye de m'en convaincre. Avec une petite voix brisée par l'émotion et la peur que je viens de ressentir je m'efforce de l'apaiser: "Du calme Alo ! Je vais bien ne t'en fais pas. Tu as raison je suis une idiote... C'était stupide de m'éloigner du bord à ce point mais j'ai été tant fascinée par le couché de soleil que j'ai voulu un peu plus profiter de la caresse de l'eau. Pardonne-moi."

Tout ceci est sincère malgré tout car je m'en veux un peu de lui avoir causé pareille frayeur, son attachement et son dévouement me touche, il semble tellement épris que je me sens presque mal à l'aise dans ma mascarade. En me forçant à penser à mon confort, à mes sous je continue sans scrupules. Je l'écarte de moi pour plonger ses yeux dans les miens, mon air est un peu plus sérieux mais toujours souriant. "Je ne t'abandonnerais jamais plus ! Crois-moi tu m'as trop manqué pour que je te quitte ainsi." C'est certainement ce qu'elle aurait dit. Il était son meilleur ami, enfin c'est tout ce que j'avais pu réunir comme information, à ma connaissance il n'y avait jamais rien eu de plus entre eux et comme il ne m'a pas sauté dessus à mon arrivée il me semble que ces rapports sont toujours d'actualité. J'essaye de me décoller de lui mais c'est comme si mon corps ne me réponds plus, au fond de moi cela m'arrange énormément après tout je désir rester dans ses bras. Jamais je n'avais reçu autant d'amour, d'affection et d'attention, c'était presque trop et c'était vite devenu sans que je m'en aperçoive vraiment une drogue qui me jouait des tours. Je pensais bien trop à lui, durant toute la journée son visage me poursuivait, j'essayais tant bien que mal de me résoudre à penser que c'était uniquement parce que j'avais un rôle à tenir mais inconsciemment ce ne pouvait pas être ça, je refusais tout simplement de l'admettre. Légèrement tremblante je ne pouvais cependant m'empêcher de rougir une fois l'adrénaline de la peur passée. Certes Bianca n'aurait eu aucune gêne mais ses dernières émotions remontaient à l'enfance, un temps ou l'éveil des sens et à la sexualité est inexistant, je pouvais alors me permettre une certaine marge de manœuvre. D'ailleurs je ne savais pas du tout si il avait une nouvelle petite-amie, c'était totalement improbable d'après ce que j'avais pu collecté mais une pensée me traversait l'esprit, avait-il oublié Bianca avec d'autres femmes ? A cette seule perspective la jalousie me perçait le cœur et je dû me faire violence pour rester calme, posée et souriante. Décidément c'était bien plus dur que ce que j'avais imaginé. Respirant par petites saccades je me montrais forte néanmoins. J'aurais voulu me relever mais aucun muscle n'était décidé à bouger alors avec un sourire d'excuse je lui faisais part de la nouvelle: "J'ai eu une sacré frousse ! Tu sais je ne pense pas que mes jambes soient en état de remonter toute la falaise jusqu'à chez toi. Tu crois que tu arriverais à me porter ?" J'étais mal à l'aise de lui demander ça, après tout j'aurais pu pouvoir marcher mais d'un autre côté me faire porter par un garçon aussi séduisant ne se présenterait pas souvent et je voulais en profiter un petit peu. Calant ma tête contre son épaule j'attendais sa réponse en essayant de calmer ma respiration. Étrangement cet homme m'apaisait, me rassurait et je me sentais invulnérable dans ses bras. Je tombais, je le sentais presque et sans pouvoir rien y faire je me sentais succomber à son charme. Je ne pouvais pas me permettre de tomber amoureuse de lui, de m'attacher ne serait-ce qu'une seconde car alors je ne pourrais plus le regarder dans les yeux avec sincérité en jouant mon rôle à la perfection.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeDim 8 Avr - 23:18

Ma respiration saccadée se calmait progressivement. A la peur s'était succédé le soulagement. Bianca était là. Sa peau froide et mouillée était sous mes doigts et rien n'allait me l'arracher. Du moins, pas pour l'instant. «Du calme Alo ! » Entendre sa voix m'apaisait un peu plus. Obéissant à sa demande, je sentis mon coeur reprendre un rythme un peu plus normal. « Je vais bien ne t'en fais pas. Tu as raison je suis une idiote... C'était stupide de m'éloigner du bord à ce point mais j'ai été tant fascinée par le couché de soleil que j'ai voulu un peu plus profiter de la caresse de l'eau. Pardonne-moi. » Je hochai la tête, compréhensif. Oui, je savais à quel point elle aimait la mer. Tout le monde aimait l'eau. Cette sensation de liberté complète, cette impression de voler, c'était grisant et terriblement addictif. Sans parler de la beauté-même du paysage... Enfant, il m'arrivait de regarder par la fenêtre de ma chambre qui donnait sur l'immensité bleue et de rester à la contempler pendant de longs instants. Bianca n'était pas à blâmer. Bianca était saine et sauve. Il n'y avait plus aucune raison que je sois dans cet état là. Je regardai l'eau salée perler du bout de ses cheveux, puis descendre sur la peau nue de son cou. C'était le moment ? Le moment de lui déclarer ma flamme ? J'hésitai. Mon regard remonta jusqu'à croiser ses yeux. Elle venait de le dire elle-même, elle n'allait pas m'abandonner. Elle n'allait plus me laisser seul sans son rire pour me consoler. Je la gardai le plus près de moi possible tout en continuant de me perdre dans ses yeux, n'arrivant pas à me décider à perdre sa chaleur. Je préférai quand elle était tout contre moi. Quand j'arrivais à entendre battre son coeur. Quand je sentais la pression de sa peau contre la mienne, parce que cela me permettait de me rendre mieux compte qu'elle était réelle. Qu'elle n'était pas une invention macabre de mon esprit pour m'accompagner mieux dans la folie.

J'essuyai sur son front une goutte d'eau qui menaçait de lui couler dans les yeux. « J'ai eu une sacré frousse ! Tu sais je ne pense pas que mes jambes soient en état de remonter toute la falaise jusqu'à chez toi. Tu crois que tu arriverais à me porter ? » Mon regard descendit sur ses jambes nues, et il me fallut un petit moment pour comprendre. Pour comprendre que sans mon tee-shirt que je l'avais forcée à mettre, elle serait dans une tenue indécente. Je fronçai les sourcils presque automatiquement. Et si quelqu'un l'avait vu ainsi ? Certes, il n'y avait pas de passage dans ce coin - apparemment ce bout de plage était considéré comme une propriété de ma famille, mais il arrivait qu'on retrouve des adolescents de notre âge en train de traîner dans cet endroit - mais rien que l'idée qu'on ait pu apercevoir ne serait-ce qu'un morceau de son corps me mettait.. hors de moi. Furieux. Et pourtant, je m'étais toujours vu comme une personne calme, raisonnée et posée. Je n'avais jamais eu d'accès de colère, même lorsque la situation s'y prêtait. Je prenais d'ordinaire tout avec un certain recul. Avec même parfois une lenteur énervante pour mes interlocuteurs. C'était donc d'autant plus bizarre que je réagisse ainsi. Est-ce que c'était ça, ce que ma mère appelait amour ? Je n'avais jamais réellement compris à quoi cela correspondait. Plus jeune, lorsque mon père habitait encore au district Quatre, je ne le voyais que très rarement avoir des gestes d'affection envers Mère, mais elle ne s'en plaignait jamais, et lorsque j'abordai le sujet avec elle - notamment vers mes douze ans, lorsque j'étais tombé pour la première fois amoureux - elle répondait simplement que "c'était sa façon d'aimer". J'avais donc pris comme généralité que chacun avait sa façon d'aimer. Est-ce que la mienne consistait à être en colère? Non. Après une courte réflexion, j'en venais à la conclusion que j'étais jaloux. Terriblement jaloux à l'idée que quelqu'un d'autre puisse avoir Bianca. Pourtant, la possessivité n'avait jamais fait parti de mon caractère. A l'idée même que l'amour puisse me changer à ce point, j'esquissai une grimace que je cachais bien vite. Il ne s'agissait pas d'inquiéter Bianca inutilement. Elle devait avoir eu assez de frayeurs pour aujourd'hui.

Je lui fis un sourire fatigué. Oui, j'allais la porter. J'étais prêt à faire tout ce qu'elle me demanderait de faire. Et puis, c'était vrai que la falaise était particulièrement longue à monter, et la pente aiguë n'arrangeait en rien la chose. Rien que faire un aller-retour du manoir jusqu'à la plage pouvait prendre jusqu'à quinze minutes. « Bien sûr que je vais te porter. Je te donnerai une serviette pour que tu te sèches, tu vas crever de froid en plus. » Je lui souris doucement. Mon regard restait perdu dans le sien. Il fallait vraiment que je lui dise. De toute façon, elle devait bien se douter que la façon dont je la regardai n'était pas anodine. Je m'imaginais être discret, mais cela devait bien se voir à trois mètres. Je me détachai finalement d'elle et me relevai avant d'attraper ma besace et de soulever précautionneusement Bianca, en mariée. Dans notre district, lors d'un mariage, c'était la tradition de laisser le tout jeune futur marié porter sa promise jusqu'à l'hôtel de ville. Est-ce que j'allais me marier, un jour ? Pour cela, il fallait déjà que je passe ma dernière Moisson sans que mon nom soit tiré. Et ensuite, que mes sentiments envers Bianca soient réciproques. Je n'envisageai pas une seule seconde me marier et lier mon destin à quelqu'un d'autre qu'elle. Mais, si elle me repoussait, qu'est-ce que j'allais faire ? Ma mère se faisait une joie d'accueillir une tripotée de marmots, mais si je ne pouvais pas être Bianca, alors je ne voulais être avec personne d'autre. Je décidai de me concentrer sur l'instant présent. J'excellais dans l'art de me projeter dans l'avenir sur le long terme, mais sur le court terme c'était une autre paire de manches.

Je revins à la réalité et je constatais que le corps de Bianca était vraiment léger. « Allez princesse. » je fis en corrigeant sa position dans mes bras. « On retourne au château avant que tu attrapes la crève. » J'aurais cru avoir plus de mal à la porter, mais à force d'aider les pêcheurs à livrer leur cargaison, j'avais dû obtenir une force plus grande. Ce n'était pas grand chose par rapport à certains du district à côté desquels j'avais carrément l'air d'un gringalet, mais c'était déjà ça de pris. Sans un mot, je quittai la plage, et commençai à remonter la falaise d'un pas décidé. Bien que j'aimais avoir Bianca tout contre moi, je me sentais un peu mal à l'aise, sans doute à cause de sa tenue plus que minimaliste. A nouveau, une vague de colère m'atteignit, vague que je tentais de calmer en observant celles de la mer au loin. Pas la peine de s'énerver. Dès que nous serions arrivés dans le manoir, dès qu'elle se serait séchée, je lui dirai tout. Voilà, je m'étais décidé et cela me fit me sentir d'un seul coup beaucoup mieux. Nous arrivâmes plus vite que prévu devant la porte de ma demeure. Je posai Bianca au sol et sortis de ma besace les clés avant d'en fourrer une dans la serrure et d'ouvrir la porte. Aussitôt, une odeur de pain au sel me parvint, odeur qui me fit sourire. Ma mère avait dû en acheter.

Je laissai "May" entrer avant de fermer la porte et de voir le petit mot de ma génitrice sur la table. Elle disait vouloir se balader un peu sur le marché et faire quelques courses de dernières minutes. Alleluia. Je n'y avais pas pensé, mais cela me semblait évident que si Mère était dans les environs, il était hors de question de déclarer ma flamme à Bianca. J'ôtai mes chaussures pleines de sable et lui tendis une serviette propre. « Désolé de t'avoir crié dessus. » je fis en baissant la tête, confus. J'avais l'impression de me retrouver six ans plus tôt, lorsque je m'excusais de n'avoir pas pu sortir la veille. « J'ai eu peur. Vraiment peur. » Allez, Alo, lance toi une bonne fois pour toutes.. « Je crois que je n'aurais pas supporté de te perdre, voilà tout. » Encore un petit effort. « Parce que je crois que... » Je me forçai à prendre une grande bouffée d'air. « Je crois que je suis tombé amoureux de toi encore une fois. » Ses mot semblent étrangers dans ma bouche, mais je mis un point d'honneur à ce que mon visage ne reflète rien d'autre qu'un peu de gêne, et aucun dégoût. J'avais toujours eu un peu honte de moi de me laisser avoir par les sentiments aussi facilement.

« Enfin, c'est un peu débile de dire ça comme ça. Désolé. » Je baissai un peu plus la tête, de plus en plus rouge et mal à l'aise.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeLun 9 Avr - 19:41

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J'aurais voulu que rien jamais ne vienne perturbé ce moment tout simplement parfait. Certes je n'étais qu'une menteuse et ceci n'était ni réel ni sincère, de sa part comme de la mienne, car c'était pour Bianca qu'il agissait ainsi et j'étais loin d'être cette fille qu'il croyait avoir retrouvé. Il aurait été pourtant dur de nous distinguer, tant physiquement que du point de vue du caractère car après tout je savais m'adapter à toute personnalité. Je partageais son étreinte avec délice, tombant un peu plus le masque pour afficher un sourire et un soulagement que la demoiselle n'aurait pas exprimé aussi clairement, d'après ce que j'avais pu collecté de son passé Bianca était souriante et enjouée mais surtout très naïve, candide et mystérieuse. Malheureusement pour moi je n'avais pas eu sa chance, je n'avais jamais rencontré personne qui tienne autant à moi ni qui me tienne avec autant de conviction et d'envie. Ce regard plein d'étoiles dans les yeux qu'il m'adressait me donnait une force nouvelle sans que je sache pourquoi, je ne voulais d'ailleurs pas m'en rendre compte. Les mots s'envolaient dans mon esprit, refusant de mettre une étiquette sur ce que je ressentais puisque cela me serait trop insupportable, cela détruirait tout et moi la première. Baissant la tête j'échappais à ces yeux qui semblaient pouvoir lire jusqu'à mon âme, leur bleu presque aussi intense que l'eau que je venais de quitter. Je m'y noyais depuis peu, je le sentais clairement sans pouvoir lutter contre. C'était nouveau pour moi tout ça, toute cette richesse comme cet amour qu'il m'adressait sans mettre des déclarations dessus. Il savait captiver mon cœur et ses maladresses attendrissaient mon âme blessée par les épreuves et le temps. Soudain je m'éloignais presque sensiblement de son torse si confortable, j'étais troublée à un point qui me faisait réaliser que j'allais tout risquer, mon plan superbe, la fortune pour son sourire et j'étais glacée par la peur. Un frisson me parcourut le corps, il dût prendre cela pour le froid car il ne fit aucun commentaire et raffermissant sa prise il me soulevait délicatement pour démarrer l'ascension. Je me mordais la lèvre pour ne pas trahir ma tornade intérieure, c'était une mascarade, une tromperie que j'avais de plus en plus de mal à assumer. C'était stupide ! tellement idiot de ma part de tomber ainsi aussi vulnérable devant ma victime. Les remords m'assaillaient pendant qu'il plaisantait avec un air léger, depuis que j'avais rejoins sa vie il semblait si apaisé, si joyeux que cela m'en faisait presque mal au cœur. Je répondis à sa remarque par un sourire et je lui déposais un baiser sur la joue comme Bianca avait dû le faire si souvent lorsqu'ils étaient enfants: « Merci beau prince, et encore pardon pour l'idiotie de la princesse. » Je souriais, stupidement et presque avec soulagement, une seule seconde en sa compagnie pouvait semble t-il me faire oublier même les pires maux de ce monde. Je soupirais discrètement et décidée à occulter tout ces sentiments dérangeants pour la nuit je regardais le paysage défiler doucement et bercée par la cadence de ses pas j'imaginais presque une fin heureuse à cette histoire tragique. Le chemin fut moins long que ce à quoi je m'attendais, heureusement mes jambes eurent le temps de récupérer et une fois devant la porte je pu tenir toute seule debout sans aucune assistance. Un peu plus réconfortée je passais la porte sans faire attention au calme qui régnait dans la maison.

Celle-ci était déserte hormis notre présence et je constatais par le mot sur la table non loin que la génitrice de mon hôte était sortie pour nous laisser seule. Cette femme était la bonté incarnée et pour une noble elle ne semblait pas du tout enracinée dans l'euphorie des jeux et l'amour de la richesse. Elle aurait pu être mon exemple, si je ne m'étais pas rappelée qu'elle avait déjà la fortune et que donc elle n'en avait pas besoin. Pitoyable excuse pour me rattraper je vous l'accorde mais bon on fait comme on peu. Avant même que je puisse me concentrer sur autre chose il me tendit une serviette propre qui sentait bon la lessive et les embruns marins, le remerciant d'un geste je m'entourais les épaules d'elle et posais sur lui un regard reconnaissant. Il me fit soudainement un peu peur, il semblait perturbé et confus. Une terreur sourde se diffusa en moi, m'avait-il percé à jour ? Allait-il éclater en une colère incontrôlable ? Cela m'était bizarrement insupportable, l'idée même de lui faire du mal me faisait déjà bien assez souffrir je ne voulais pas qu'il le découvre... Pas tout de suite en tout cas. Évitant au mieux ses yeux bleus nacrés je me séchais distraitement les cheveux avant qu'il s'excuse en enlevant ses chaussures pleines d'un sable presque blanc. Poussant un soupir de soulagement mon sourire s'agrandit et je m'approchais pour me blottir contre lui; «Je ne t'en veux absolument pas ! Ta réaction était justifiée, je préfère cela à l'indifférence. » Il ne comprendrait peut-être pas mais je ne m'en inquiétais pas. Dans mon passé j'étais la fille effacée qui essayait de ne pas se faire remarquer, qui restait presque dans son coin en deuil d'une mère manquante et souffrant d'un père qui la tenait pour responsable de cette absence. Je cherchais l'indifférence des autres mais au cours des années elle devenait plus une douleur qu'un réel soutient. J'étais l'invisible, celle à qui il ne faut pas faire attention, celle qui ne nécessite pas de soins. La suite de son discours fut cependant plus intéressant et plus indicateur que de simples excuses, enfin il se décidait à exprimer ses sentiments. Je n'étais ni surprise, ni même angoissée, j'avais simplement une rage immense qui naissait petit à petit dans la poitrine tout comme une joie incommensurable. D'un côté j'étais enragée contre cette fille, cette Bianca qui l'animait d'un feu que j'aurais voulu pour moi, de l'autre je me prenais au jeu à penser que ces mots m'étaient destinés. Partagée entre ces deux émotions je restais un instant interdite puis le rôle prit le pas sur ma personne, car après tout le but c'est de faire bonne figure non ? Un petit rire s'échappa de ma poitrine, plus nerveux que réellement joyeux. Je relevais la tête pour lui faire face, il semblait tellement perdu et angoissé que j'avais envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer. Pendant mes quelques mois d'études sur leur relation j'avais bien entendu envisagée cette option et j'avais choisi que le comportement le moins risqué était de ne pas répondre favorablement à ces sentiments qui m'embrouilleraient et créeraient un attachement beaucoup trop important. Ainsi j'avais convenu de repousser ses avances en faisant tout pour qu'on reste le plus proche possible. Malheureusement la théorie était plus facile que la pratique et une soudaine pulsion me brûlait d'accepter et de l'embrasser avec fougue.

Toujours souriante je lui pris la main et en silence je l'installais sur le somptueux canapé. Ayant enlevé son T-shirt que je lui rendis délicatement je m'entourais de la serviette avec un peu de gêne, j'aurais voulu pouvoir me changer avant d'avoir ce genre de conversation, en effet je ne me sentais ni désirable ni au meilleur de mon potentiel, il allait cependant falloir que je face avec. Passant doucement ma main sur sa joue chaude je retenais mes larmes mais mes yeux étaient humides et brouillaient ma vue. Après une petit inspiration je commençais mon monologue, je n'avais rien répété, pour la première fois de ma vie je fis les choses sans aucun calcule, sans aucune manipulation ni désir de me conformer aux désirs de mon interlocuteur, je fus vraie. « Tu sais lorsque je suis arrivée ici mon monde s'est arrêté, tu es devenu ce qui me permettait d'avancer, comme un phare dans l'immense obscurité des ténèbres. Je suis tombée amoureuse de toi, c'est devenu tellement évident, j'ai toujours été amoureuse de toi mais je ne voulais pas perdre notre amitié. Je pense que je t'aime... » La dernière phrase fut prononcée par May et non par cet autre visage. J'en fus presque choquée moi-même puisque je n'avais pas du tout pensé à l'énoncer clairement puisque ce n'était même pas assez claire pour moi. Les joues rosées je détournais le regard. La circonstance aurait voulu que nous échangions un baiser pour sceller l'évènement mais je n'osait tout simplement pas. C'était la seule partie que j'appréhendais car après tout il était mon tout premier garçon, je n'avais auparavant jamais ressentis le besoin d'être plus intime, plus proche que ne le veut la décence. Et pourtant j'en avais terriblement envie, un besoin qui s'agrandissait au fur et à mesure des secondes passées si près de lui. Mordant ma lèvre inférieure je fuyais son contact comme si il allait me damner pour l'éternité tout en le voulant plus que tout. Cette schizophrénie de l'esprit allait me rendre dingue, je l'étais d'ailleurs sûrement déjà. J'étais nerveuse, allait-il se rendre compte que je n'étais pas celle que je prétendais être ? Certainement pas, après tout cela faisait 6 ans, tout ce temps transformait une petite fille de douze ans, tant physiquement que mentalement, enfin il mettrait certainement tout cela sur le compte du passage à l'adolescence qu'il avait manqué. Pour ma part je rageais presque de ne pas tout lui avouer, de ne pas m'affirmer sous ma réelle identité pour qu'il n'y ait aucun secret entre nous, pour qu'il m'aime pour moi et non pour Bianca. Je devenais jalouse de mon propre rôle, c'était le premier signe de la folie qui allait me plonger dans un gouffre sans retour. J'étais amoureuse, c'était maintenant clairement énoncé et tout en faisant mal cela avait au moins le mérite de mettre les points sur les i.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeMar 10 Avr - 14:49

Je me sentais terriblement stupide. Et je détestais ça. J'avais l'impression que je ressemblais à un gamin, et que les mots qui s'échappaient de ma bouche ne valaient pas mieux. J'attendais la réaction de May comme un enfant attend la réaction de ses parents face à une mauvaise notre, c'est à dire, totalement angoissé. Je pouvais sentir mes mains devenir moites et ma respiration profonde me faire mal. Mais au moins, je ne m'étais pas dégonflé. J'avais dit que j'allais lui avouer tout, et je l'avais fait. Je devais plutôt être fier de moi. A la place d'avoir continué à ne pas vouloir accepter la vérité, je m'étais mis face à mes sentiments, et ça allait mieux. Je comprenais alors soudainement pourquoi ma mère me disait tout le temps de dire la vérité : il n'y a rien de comparable à la sensation plaisante de savoir que l'on a fait la bonne chose. Je me mordis la lèvre inférieure. Le plus dur était passé. Maintenant, il me suffisait d'attendre. Les mois de chasse avec Sagitta m'avaient permis d'acquérir une certaine patience, mais j'étais confronté à une attente d'un autre type. J'avais vraiment l'impression que c'était ma vie qui allait se jouer.

Si Bianca me repoussait, j'étais sûr que le chagrin allait me tuer. J'étais peut-être un peu trop tragique dans mes mots et dans ma personnalité, mais c'était vraiment ce que je pensais. Si elle disait non, c'en était fini de moi. Quelque part, j'avais déjà l'impression que mes sentiments pour elle étaient réciproques. La façon dont elle me regardait parfois ne se voulait pas simplement amicale. Il y avait quelque chose d'autre et je n'arrivais pas à savoir quoi. Tout ce que je pouvais faire, c'était espérer que je ne me trompais pas lorsque je disais qu'il y avait une possibilité, une infime possibilité, pour qu'elle m'aime.

Je relevai la tête pile au moment où elle éclatait de rire. Et mince. Encore une fois, Aloysius. L'histoire se répétait. Encore une fois, elle te riait au nez. Je rebaissai presque immédiatement la tête, honteux d'avoir cru que c'était possible. Elle s'approcha de moi et me dirigea vers le canapé couleur crème où elle me fit m'asseoir. Elle allait m'asséner le coup de grâce, je pouvais le sentir à vingt kilomètres, gros comme une maison. Bianca me rendit mon tee-shirt et je sentis ma gorge se serrer. Est-ce que j'allais pleurer? Elle leva la main jusqu'à ma joue chaude et la posa contre mon visage tendrement. Est-ce qu'elle se rendait compte que plus elle était proche de moi sans ressentir quoi que ce soit, plus cela me rendait triste ? Je fermai les yeux dès que je l'entendis presque une inspiration, signe qu'elle allait se mettre à parler et me briser le coeur sans même s'en rendre compte. « Tu sais lorsque je suis arrivée ici mon monde s'est arrêté, tu es devenu ce qui me permettait d'avancer, comme un phare dans l'immense obscurité des ténèbres. Je suis tombée amoureuse de toi, c'est devenu tellement évident, j'ai toujours été amoureuse de toi mais je ne voulais pas perdre notre amitié. Je pense que je t'aime... » Je restai un instant les yeux fermés, la respiration coupée, me demandant si j'ai halluciné où si elle vient réellement de dire ce qu'elle venait de me dire. Elle m'aimait. Elle m'aimait. Elle m'aimait moi, et pas un autre. Elle avait parfaitement compris ce que je ressentais moi aussi - cette sensation de ne plus évoluer dans le noir complet depuis la venue de l'autre.

Je finis par ouvrir les yeux à nouveau. Mon coeur battait la chamade si fort que j'avais l'impression que l'on ne pouvait entendre plus que lui dans le silence de ma maison. Je ne savais pas quoi dire. J'étais tout simplement tétanisé. Pas de peur, juste.. J'étais juste choqué. Et surpris. Jusqu'au dernier moment, j'avais cru qu'elle allait me repousser, et en fait, elle venait de m'avouer m'aimer en retour. Il me fallut un moment pour sortir de ma léthargie, comprenant que le moment était mal choisi pour rester de marbre. Je me laissai encore quelques secondes - une dizaine tout au plus - pour reprendre complètement mes esprits et pour digérer la nouvelle. Je n'avais plus de raison d'être jaloux inutilement. Maintenant, j'avais une raison. Malheureusement, le silence m'impressionnait un peu, et je ne savais pas quoi répondre après une telle réplique de la part de Bianca. Je me sentais à nouveau stupide. J'ouvrai la bouche plusieurs fois pour parler, mais rien ne sortait. Je me forçai cependant à combler le silence, et au bout de ce qui me sembla être une éternité, je pris la parole, d'une voix tremblotante et où l'émotion suintait. « Voilà qui est intéressant. » Qu'est-ce que j'étais censé dire ? "Super, moi aussi, on s'embrasse" ? Mince. C'était là le problème : je n'avais jamais eu une seule expérience amoureuse. Jamais. Je n'avais jamais été embrassé, je n'avais jamais tenu la main d'une seule fille, à part celle de Bianca lorsque ce que nous étions plus jeunes. Mais la situation avait changé, et nous n'étions plus des enfants. Quelques filles s'étaient déjà déclarées à moi, mais j'avais toujours refusé leurs avances. Certaines étaient certes jolies et pouvaient me plaire, mais je n'arrêtais pas de penser à Bianca, et rien qu'à l'idée d'être avec l'une de ses filles, je sentais mon estomac se tordre.

Je me décidai enfin à tourner la tête vers Bianca, remarquant ses yeux brillants. Elle était au bord des larmes? Je passai une mèche de ses cheveux qui lui tombait devant le visage derrière son oreille. La chose faite, je laissai ma main sur sa joue. Mon coeur se mit à battre encore plus vite, tellement vite que je commençais même à en avoir mal. Je crois que j'étais censé l'embrasser. Je ne savais pas comment m'y prendre. La situation toute entière était.. ridicule, ou du moins, gênante. Cela manquait de naturel. Je sentais mes joues devenir rouges et tellement brûlantes que je commençais à avoir trop chaud. Allez, Alo, il faut que tu te jettes à l'eau! « Je crois que c'est le moment où je suis censé t'embrasser. Mais faudra que tu ne te fiches pas de moi d'accord ? J'ai jamais fait ça alors je sais pas comment faire. » En disant cela, je me sentis presque immédiatement plus détendu. Pourquoi Bianca se ficherait-elle de moi ? Et puis, même si le résultat n'était pas à la hauteur de mes attentes, nous avions tout notre temps pour nous entraîner. Lentement, je me penchai vers elle. Nos lèvres se touchaient alors presque, éloignées par un écart de quelques millimètres. « Je t'aime. » je murmurai avant de combler l'écart et de déposer un baiser chaste sur ses lèvres. Ce n'était rien, certes, mais ce contact m'électrisa et je sentis tous mes poils se hérisser. J'aurais voulu que cet instant dure pour toujours.

Soudainement, tout me semblait plus naturel. Tout était rentré dans l'ordre, et je crois que je ne pouvais pas être plus heureux que ça. Je me détachai d'elle doucement. « C'est un bon début, je crois... » je chuchotai, rougissant. Je n'avais qu'une seule envie, c'était de l'embrasser à nouveau, mais de manière plus.. fougueuse. Et comme on dit, la seule manière de résister à une tentation, c'est d'y céder. Je me penchai à nouveau sur ses lèvres, et l'embrassai à nouveau. Nos langues se touchaient comme si elles se connaissaient depuis des lustres, nous étions presque coordonnés. Nous étions faits l'un pour l'autre jusque dans nos baisers, jusque dans nos gestes. Mon coeur battant ne me faisait plus mal. Ma peur s'était dissipée, remplacée par un sentiment de bien-être immense. Pendant longtemps, j'avais vécu avec un vide à la place du coeur. Et Bianca venait de le combler de la plus belle manière qui pouvait exister. En m'aimant.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeMar 10 Avr - 19:01

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Le silence est gênant, terriblement stressant tout en étant empreint de son soulagement. Son petit air choqué me fait sourire, enfin il fait sourire Bianca, car ma véritable personnelle est tout simplement aussi surprise que lui. Avais-je réellement déclaré mes réels sentiments sans même une once de réflexion ? Je ne pouvais pas y croire. Ce garçon me perturbait bien trop pour que je reste ici et pourtant je me rend compte alors qu'il cherche quoi répondre à ma déclaration que je me damnerais pour un seul de ses sourires. J'essayais en vain de garder un semblant de contenance, fuyant son regard brûlant qui me fait fondre d'un désir ardant. Mes yeux embués par l'émotion me trahissent, je ne me sens pas du tout neutre en sa présence ce que j'aurais dû parvenir à être. Ma mission avait échoué et lamentablement même mais je ne voulais pas y renoncer, car cela aurait signifier mon départ, le quitter et repartir dans ma misère originelle. Je ne pouvais pas m'y résoudre et non uniquement parce que revenir dans cet endroit m'était insupportable. Maintenant que je m'y étais habitué l'odeur de sa peau m'enivrait et je ne pouvais vivre sans la respirer ou sans contempler son sourire qui me faisait fondre. Malheureusement ce n'est pas moi qu'il aime, ma conscience soucieuse de mon état mental me le hurle sans que mon cœur y prête ne serait-ce qu'une seconde d'attention. Je sentais les frissons se répandre dans mon corps frêle et me procurer des picotements presque dérangeants, ces sensations me soufflaient de me blottir contre lui, de rechercher la chaleur et l'apaisement dans ses bras. Je n'avais plus à être Bianca, je ne voulais plus être elle. Mais ce que je voulais n'avait aucune importance, tout ce qui comptait à mes yeux c'était cet éclat, si vif et si beau qui étincelait dans les yeux de Aloysius. Soudain son timbre de voix brisait le silence pesant qui peu à peu avait empreint toute la demeure. Sa phrase était si peu adaptée que de nouveau j'éclatais d'un rire clair et rempli d'une joie spontanée. Je ne me reconnaissais pas, dans les terres du District 4 j'étais May, cette gamine froide et qui souriait plus par obligation que par réelle joie, alors qu'ici je me trouvais dans mon élément près de la mer et de l'amour enfin découvert. Je posais mon regard sur le corps d'Aloysius. Il n'était pas de ces montagnes de muscles qui auraient pu me faire peur et m'intimider, mais il était juste assez musclé pour être terriblement sexy. Ses yeux bleus étaient aussi captivant que l'océan et ses traits harmonieux et fins auraient pu être classés comme œuvre d'art. Non je n'étais pas aveuglée par mon amour naissant ! Juste merveillesement surprise de le découvrir si parfais pour moi. Jamais auparavant je n'avais pu imaginer qu'il existait en ce monde quelqu'un qui m'était destiné, cependant maintenant que je l'avais en face de moi je ne pouvais douter qu'il s'agissait bien de lui, que nous étions fait pour être ensemble qui que nous soyons ou que nous prétendions être. Tout du moins mon palpitant me le criait aux oreilles si bien que ma raison avait fini par s'éteindre pour ne plus du tout reparaitre. En mettant une main devant ma bouche pour étouffer mon rire je lui faisais de nouveau face avec le sourire étincelant qui ne me quittait jamais, il n'était destiné qu'à lui et je m'en rendais enfin compte. « Je suis désolé Alo mais c'est si incongrue que je n'ai pas pu m'en empêcher ! En quoi est-ce intéressant dis-moi ? Serais-je une prétendante de choix ? » Me prenant au jeu de l'inversion de la séduction je le laissais me détailler. Pour la première fois depuis longtemps je me souciais de mon apparence peu avantageuse et de ma maigre confiance en moi. Non je ne me trouvais pas spéciale ni désirable et surtout pas dans cette tenue à demie séchée à présent.

Malgré toute cette familiarité la stupide pudeur ne s'était pas évaporée et bien que je désirais plus que tout qu'il m'embrasse je ne me voyais absolument pas faire le premier pas, ce n'était pas dans mes habitudes et puis je ne voulais pas qu'il me prenne pour une de ces filles faciles qui se donnent au premier venu. Dans ma vision romantique des choses c'était bien entendu à lui de s'avancer pour me prendre par la main. J'aurais bien voulu l'aider mais je ne saurais dire pourquoi mon corps était à présent coulé dans le ciment le plus dur et le plus lourd possible. L'angoisse et la peur de mal faire me gardaient en retrait. En effet j'étais une demoiselle sans aucune expérience, il faut dire qu'avant cette date j'étais plus occupée de sortir de ma pauvreté que de m'intéresser aux choses de l'amour, je ne savais pas précisément comment m'y prendre et j'étais terrorisée à l'idée de le décevoir. A en voir son hésitation il n'y avait aucun doute qu'il était dans le même état que moi, ce qui pour un regard extérieur aurait pu être très amusant mais qui pour moi me frustrait le plus efficacement du monde. Il devenait si rouge que j'avais peur qu'il explose, réellement inquiète je posais sur lui des yeux chargés d'angoisse, il était tellement mignon à ne pas brusquer les choses mais je me sentais dans une attente interminable et dans une impasse impossible à franchir. De plus tout ceci était bien trop pesant, je m'étais à vrai dire imaginé quelque chose de léger et de totalement passionnel, non un instant basé sur l'appréhension et la peur. Cependant une fois de plus il brisait le silence pour annoncer ses intentions et une fois encore je souriais devant sa franchise. C'était certainement une de ces facettes de son caractère qui m'avait attiré. Mon rire n'était pas de la moquerie, cela n'en avait jamais été, c'était plutôt une façon de clairement signifier mon bonheur et mon amusement. Je comprenais malgré tout parfaitement qu'il se sente gêné ou honteux par rapport à cela. Posant ma main sur la sienne qui avait atterri sur ma joue je lui souris doucement et tendrement. « Je te promet que je n'oserais jamais me moquer de toi, tu es tout ce que j'ai vu de plus parfait et je ne souris que pour te dire à quel point je te trouve beau. Alors s'il te plait embrasse moi. » Je l'encourageais en me rapprochant un peu plus. Soudain je me penchais sur un détail, il venait de répondre à une de mes nombreuses questions silencieuses sans même s'en rendre compte. Son manque cruel d'expérience me signifiait qu'il n'avait connu aucune autre fille avant moi et je me sentais presque soulagée et heureuse de cette révélation. Je n'aurais certainement pas supporté d'apprendre qu'il avait déjà longuement étudié la question. Plus détendue et moins soucieuse de ne pas le décevoir je le laisser guider la chose avec tendresse. Il tint ses lèvres à quelques millimètres des miennes, me faisant languir jusqu'au bout avant de m'avouer dans un souffle son amour. Mon cœur fit un bon jusqu'au haut plafond et des centaines de décharges électriques me vrillèrent le corps dans un tonnerre de plaisir. Ce baiser ne dura pas bien longtemps et fut au combien chaste selon les critères que j'aurais pu poser. Cependant il reste le plus beau de toute mon existence car il clarifiait et annonçait le début de notre relation. Je n'aurais pu être plus heureuse sauf bien entendu si ma conscience arrêtait de me hurler que tout ceci était un mensonge, une simple mascarade mais je n'y comptais pas. D'ailleurs comment allais-je faire pour gérer tout cela ? Je n'en savais absolument rien et à dire vrai en cet instant je m'en fichais royalement. Mon esprit tout entier était connecté à mon corps et seul parvenaient à mes pensées mes sensations. Lorsque le contact se rompit je sentis presque instantanément comme un manque et je me rendis compte avec une certaine nouveauté que j'étais devenue accroc à son contact, sa respiration m'était nécessaire. Je souriais lorsqu'il m'annonça que c'était un bon début, c'était ma pensée également mais pour toute réponse je scrutais son visage comme si il était la seule chose que je pouvais voir, détaillant à l'infini tout les détails qui le composait. Passant une main caressant sur sa peau douce j'attendis patiemment mais avec une envie immanquable dans les yeux qu'il réitère l'expérience.

Cela ne tarda pas et immédiatement le plaisir immense revint avec une plus grand intensité encore. Ouvrant légèrement les lèvres je laissais Aloysius faire connaissance avec mon être. Enfin je me sentais entière, complète et sans aucune faille. Longtemps j'avais marché seule dans les sentiers poussiéreux de l'existence sous un ciel d'un noir terrifiant. Maintenant je ne me sentais plus du tout abandonnée car il était avec moi, les cieux s'étaient inondés de lumière et le chemin était désormais pavé de marbre. Malgré tout l'argent n'avait plus rien à voir dans l'histoire et avait même quitté mon esprit tandis que je cédais aux plaisirs suaves des sens. Je ne pouvais plus attendre ni même jouer la petite fille prude et innocente trop apeurée par la chair pour y goûter. J'avais trop attendue, j'avais trop espérer son corps pour me contenir. En un instant je retrouvais la confiance en moi qui m'avait si cruellement fait défaut. Plus assurée je lui fis poser ses mains sur mon corps cherchant des caresses qui augmenteraient mon plaisir. Accentuant le rythme de nos baisers j'y mis plus de passion, la respiration de plus en plus accélérée je l'observais à présent avec un désir si fort qu'il n'y avait plus besoin de mots. M'allongeant sur le canapé clair je le laisser venir au-dessus de moi, me dominant par sa taille mais aussi par la pression qu'il pouvait exercer sur moi. Doucement mais sûrement ma robe de nuit glissa sur le sol et je me retrouvais complètement nue, offerte à ses mains douces et chaudes en attente qu'il me fasse découvrir de nouvelles possibilités car je n'avais envie de faire ce voyage qu'avec lui. Je me redressais un peu pour lui murmurer à l'oreille d'une voix pleine d'érotisme: «  Tu es tout ce que j'ai toujours attendu. »
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeMar 10 Avr - 21:07

Entier. Je me sentais entier. Plus de vide dans mon coeur, plus une seule hésitation sur quoi le lendemain allait être fait. Je savais que Bianca était là, et que nous n'étions plus qu'une seule et même entité. Je ne sentais plus grand chose, à part la douceur de sa langue, la chaleur de sa respiration et le parfum de ses cheveux. Tellement de petits détails qui avaient fini par avoir raison de ma logique. Je ne me souciais plus de la mer, je ne me souciais plus de ma famille. Tout ce qui m'importait, c'était d'être à jamais aux côtés de Bianca. Aussi bien dans les bons moments que dans les instants de doute. Je savais, j'étais sûr que nous pouvions être heureux ensemble jusqu'à la fin. Elle était faite pour moi et j'étais faite pour elle. Pas d'autres possibilités. Nos lèvres étaient faites pour ensembles, nos mains faites pour se toucher. Tous les doutes que j'avais pu avoir ne signifiaient à présent plus grand chose, et je les trouvais même stupides. Nous avions tous les deux soufferts pour finalement obtenir un bonheur parfait. On pouvait bien rire de moi, mais j'étais prêt à faire tout ce qu'elle me demandait d'accomplir, juste pour être sûr qu'elle ne m'échapperait plus jamais. Qu'il n'y aurait que moi qui pourrait voir son sourire d'aussi près. Tout ce qu'elle voulait, pour peu que cela la rende heureuse et que rien ne la fasse pleurer. Oui, j'étais entier, et ce pour la première fois depuis bien longtemps.

Puis, Bianca posa mes mains sur son corps, et je me mis à paniquer. Pourquoi faisait-elle ça? Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Cette dernière question était inutile, car presque automatiquement, mes mains caressaient son dos, ses hanches, ses fesses comme si je l'avais fait depuis toujours. Sous mes doigts, je pouvais sentir la douceur et la chaleur de sa peau, ce qui me fit rougir quelque peu. J'avais un peu peur, certes - est-ce que vous allions réellement... faire ça, là, maintenant, alors que je venais à peine de tout lui avouer - mais ce sentiment dérangeant était presque totalement éclipsé par cette sensation de bien-être parfait, de sérénité ultime. Nos baisers étaient de plus en plus fougueux, accélérant ma respiration déjà instable, et ne laissant plus aucun doute sur ce qui allait se produire. Je me sentais à ma place, dans ses bras, et c'était avec un enthousiasme non feint que je me plaçai au dessus de Bianca, dont la nuisette avait dû glisser entre temps. Elle était parfaite. Tout chez elle était parfait. Ses yeux, où j'aurais voulu me perdre pendant l'éternité. Son visage qui me faisait sourire et qui réchauffait mon coeur fatigué. Son sourire. Son corps. Ce qu'elle était. Elle ne pouvait m'inspirer que du désir. Bianca se releva, et chuchota à mon oreille. « Tu es tout ce que j'ai toujours attendu. » Sa voix me mit dans tous mes états, et je dus me rendre à l'évidence : ce feu que je sentais grandir dans mon ventre, c'était du désir. Un désir fou pour Bianca. Je voulais sentir son corps le plus proche du mien, son souffle se mêler au mien et entendre les battements de son coeur le plus près possible.

Lui ayant donné mon tee-shirt un peu plus tôt, j'étais donc déjà torse nu, et j'ôtai mon pantalon, qui tomba au sol dans un bruit métallique. Il devait y avoir quelque chose dans mes poches, mais je m'en fichais éperdument. Plus rien n'importait, à par ce qui allait arriver. Je déposai à nouveau un baiser sur ses lèvres, avant de glisser dans son cou et d'embrasser sa peau douce. Je ne pouvais penser à rien d'autre qu'elle. Ce que nous nous apprêtions à faire, je ne voulais le faire avec personne d'autre. « Je te veux. » je chuchotai après être remonté jusqu'à son oreille, dont je mordillai avec délicatesse le lobe. Je continuai d'embrasser son cou, totalement hypnotisé par l'odeur sucrée de sa peau. Tout chez elle me plongeait dans un état second. Si d'ordinaire, je n'aurais pas aimé, c'était la meilleure chose qui me soit jamais arrivé. Je posai encore quelques baisers sur le contour de sa mâchoire, avant de plonger mes yeux dans les siens. « Je t'aime. Peu importe ce qui arrivera je t'aimerai toujours, n'en doute jamais. » Je ne savais pas pourquoi je disais cela. Je ne faisais qu'obéir à mon instinct, qui me poussait à parler sans doute plus que ce qu'il fallait.

Mes mains continuaient de caresser son corps nu, suivant une danse qui me semblait terriblement naturelle. Je n'avais pas besoin de faire d'efforts. Tout me venait sans même que j'y réfléchisse. Ma position sur elle. Les mouvements de mes doigts. Ma respiration. C'était comme si, dans une autre vie, nous nous étions déjà rencontrés. Tout était trop parfait pour qu'il ne s'agisse que d'une première fois. Je me mis à embrasser chaque parcelle de son corps. Je voulais la connaître en entier. Que chaque centimètre carré de sa peau soit connu de mes doigts. Ma respiration était parfois entre coupée, et mon entre-jambe douloureuse, étant contenue, mais je m'en fichais. La seule chose qui me fit réagir, c'était notre environnement. Elle méritait mieux et plus confortable qu'un canapé. Je posai mes lèvres à nouveau contre les siennes et me relevai. « On va aller dans un endroit plus agréable, princesse. » Ce surnom lui convenait à merveille, et j'aimais penser que si elle était une princesse, alors j'étais son prince. Je voulais l'être. Je la soulevai encore une fois en mariée, laissant derrière nous mes affaires et les siennes, et je la portai vers ma chambre. Celle de Bianca était à l'étage, et je jugeai le transport trop long. Je la déposai doucement sur mon lit avant de me replacer près d'elle, mais cette fois à côté. « Tu es incroyable. » je murmurai tout contre ses lèvres. Et c'était la vérité. Elle m'avait sauvé de ce monde triste et gris et avait ajouté de la couleur là où les teintes s'affadissaient. Elle était merveilleuse. Et elle était mienne. Je n'allais pas m'en remettre de si tôt.

Je commençais à connaître chaque parcelle de son corps. Chaque grain de beauté, chaque pore de sa peau. Et c'était une sensation incroyable. J'aimais ça. Elle était la perfection incarnée jusque dans le mouvement de ses cils lorsqu'elle clignait des yeux. J'étais totalement sous son charme. Elle avait un pouvoir indéniable sur moi, et faisait grandir le feu dans mon bas-ventre. Je finis par ôter mon caleçon, juste pour la forme. Je ne me souciais plus réellement de moi, à ce stade. Je voulais presque uniquement qu'elle soit comblée. Mais je me doutais bien qu'elle n'apprécierait pas de rester passive, alors je me glissai contre elle et chuchotai doucement, n'osant pas réellement interrompre la musique de nos battements de coeur et respirations. « Merci d'exister. » Tout mon être me criait de continuer de la caresser. Je résistai très difficilement à cet appel de mon corps. J'avais ce besoin fou et presque à présent obsessionnel de garder un contact physique avec elle. Je ne m'imaginais plus être seul ne serait ce qu'un petit instant. Je voulais que nos mains soient ensembles pour toujours, que nos corps se touchent à jamais et que nos lèvres se rencontrent pour l'éternité. Et je n'exagérais même pas. Tout mon être ne voulait plus qu'elle. Plus rien ne m'importait. Je me fichais de tout. Encore une fois - je n'allais jamais me lasser de ce geste - je l'embrassai, et encore une fois, ce simple contact m'électrisa. Mes sens étaient décuplés. Je sentais chaque micro mouvement de son corps, je sentais son parfum, le goût de ses lèvres sur les miennes était plus fort que tout.

Mon cerveau enregistrait chaque minuscule détail de son visage parfait, comme si il craignait d'en perdre une seule miette. Et c'était le cas. Je voulais être sûr que, si on me le demandait, je puisse restituer chaque partie de Bianca. Je pris sa main, et après avoir déposé un baiser léger sur mon dos, la posait sur mon torse. En fait, je voulais qu'elle aussi sache tout de moi. Pour qu'elle ne m'oublie jamais, peu importe les évènements futurs. Que je ne sois pas qu'un simple souvenir que l'on range bien loin dans sa mémoire. Je voulais qu'elle puisse se souvenir de moi jusqu'après sa mort.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeMar 10 Avr - 22:02

Under
The sea


La chaleur, elle monte et s'infiltre dans la plus petite parcelle de mon corps. Ses doux tel un filet de lave brûle d'un doux plaisir chaque centimètre de ma peau et j'en soupire de bonheur. Je m'oublie, j'oublie tout le reste, la seule chose qui compte est le contact de sa peau contre la mienne. L'endroit m'importe peu, l'heure et tout ce qui y est attaché n'a plus d'importance. Je suis celle qui désire, il est celui que je veux par dessus tout et pour le moment c'est plus que suffisant. Je ne peux empêcher mon corps d'agir par ses propres moyens, à vrai dire je n'avais plus le contrôle de rien et j'étais à présent prisonnière d'un étau de douce exaltation dont je ne voulais absolument pas me défaire. Le sourire aux lèvres et les yeux plongés dans ceux de mon amant je laissais mes sens me guider abandonnant toute forme de pensée. La peur même ne voulait plus rien dire, elle ne signifiait plus rien car je me rendais compte que je me sentais parfaitement en sécurité dans ses bras, j'aurais même était prête à lui confier ma vie pour le voir ne serait-ce qu'une fois et pouvoir sentir sa peau si enivrante. Je me découvrais entreprenante et agile car je m'ondulais pour exercer plus de désir sur Aloysius et je m'amusais à le rendre fou d'amour. Non ce n'était pas par méchanceté ou sadisme, j'étais juste très flattée de son intérêt et aussi de son amour que j'avais du mal à m'approprier. Après tout comment y croire ? Il aurait pu avoir toutes les filles de la terre et c'était sur moi que c'était arrêté son choix. Cette pensée me rassurait et je pouvais ainsi me lâcher sans me sentir honteuse, gênée ou stupide. Toujours plus passionner, toujours plus proche nous nous avancions lentement mais avec tendresse vers ce moment ultime qui scellerait notre entrée dans l'âge adulte. Je ne sais pas ce qui me donnait la force et même l'ardeur désir de vouloir aller plus loin avec lui, c'était mon premier amour, je devrais être prudente, réfléchie et timide mais tout cela s'envolait à son contact car seul sa présence et son plaisir m'importait. Petit à petit je le sentais clairement fondre et j'étais moi aussi le miroir de ce désir. Je pense que c'était justement cette envie de ne faire qu'un, de connaître profondément l'autre dans son entier qui nous poussait à brûler ainsi les étapes sans aucuns doutes ni remords. Je m'en fichais mais alors comme de ma première chaussette.

Son torse nue me faisait déjà monter au septième ciel, je pouvais sentir à chacun de ses mouvements les muscles s'actionner ou se détendre et cela me faisait un effet des plus efficient. Suivant le creux de ses pectoraux je ne pouvais m'empêcher de les souligner par des petits baisers et tout en descendant lentement vers le bas de son corps je sentais une petite tension me parcourir. Tout cela était nouveau pour moi, l'intimité de l'autre ne m'effrayait pas mais j'étais juste un petit peu soucieuse de m'appliquer même si pour le moment tout était absolument parfait. Un petit bruit métallique perça la nouvelle chaleur de mon atmosphère, je n'avais pas besoin de bouger ou de détourner le regard d'Aloysius pour savoir que son pantalon avait rejoins mes affaires. J'en souriais et savourant chaque baiser je continuais mes caresses avec une envie de plus en plus pressante. Cependant un détail réussi à me troubler et à faire revenir un semble d'intelligence. Certes Mrs. De Beauregard était sortie pour le moment mais ce ne serait certainement pas pour une longue durée et nous trouver ainsi aussi familier ne risquait sûrement pas de la faire sauter de joie ou alors je serais définitivement convaincue de vivre un rêve. Tout cela semblait trop beau, trop intense et parfait pour être réel, ainsi je m'étais persuadée que je ne pouvais être dans la réalité. Lorsqu'il proposa de changer d'endroit je me dis qu'il était décidément fait pour moi, il devinait le moindre de mes besoins, la moindre de mes envies pour la satisfaire directement. Il m'avait avoué son désir quelques instants plus tôt et je m'étais mise en tête de satisfaire au plus vite cette envie car après tout c'était tout ce à quoi j'aspirais dans la vie. «Je veux que tu sois le seul à pouvoir me posséder entièrement. » Je ne savais pas pourquoi je lui avais répondu ça, mes lèvres avaient bougé d'elle-même entre deux baisers envoûtants. J'étais presque décontenancée de ne plus me reconnaitre. A force de jouer des rôles et de me masquer sous d'autres personnalité j'en avais presque oublié mon propre visage. Je ne pouvais plus tenir mais il valait mieux jouer la sécurité. Je le laisser une nouvelle fois me porter mettant cette fois mes bras autour de son coup telle une véritable princesse de contes de fées. Ce surnom ne me déplaisait pas du tout, j'aimais ce romantisme qui l'animait et je fantasmais sur cette idéologie du prince, après tout il m'avait sauvé des eaux, de la misère et du vide d'affection qui périssait ma vie. Pendant qu'il grimpait l'escalier pour arriver au deuxième étage et jusqu'à sa chambre je m'amusais avec son cou, mordillant la chair légèrement et embrassant tout ce qui lui appartenait. Ma nudité ne m'incommodait même pas, je me sentais même soulagée de me dévoilée pleinement à la personne qui désormais avait pris la place principale en mon cœur.

Il me déposa délicatement sur un grand lit de duvet qui était une véritable rivière de soie au touché. Dans ma chambre j'avais un lit bien entendu somptueux mais celui-ci me paraissait encore meilleur. Coulant dans les draps comme un joyeux dans sa perle je me blottis contre mon prince avec un sourire et toujours le même désir brûlant qui réchauffait tout mon être et me plaçait dans un état presque euphorique. J'étais dans un brusque regain d'énergie j'aurais pu courir un sprint sans m'arrêter ou avoir la respiration altérée mais en un seul baiser il pouvait me déposséder de tout mes moyens et rendre mon corps tel un jouet entre ses doigts. Il me glissa un compliment et je lui souris en l'embrassant sur le bout du nez, je ne pouvais pas comprendre ce qu'il me trouvait alors que c'était lui l'être exceptionnel dans ma vie, il n'avait été qu'une option, une occasion de changer ma vie, je n'avais pas réaliser à ce moment là qu'il allait devenir bien plus que ça. Désormais il était la pierre angulaire de mon existence, mon ancre, mon soleil et je lui répondis avec un sourire: «C'est toi qui a réussi à me surprendre, tu m'as transformé à jamais et je t'en remercie.» Mes mots ne devaient pas avoir énormément de sens mais qui s'y attarderait ? Personne et surtout pas lui. J'en avais soupé d'attendre, une brusque pulsion fit descendre mes mains vers son anatomie exposée au grand jour depuis peu. Maintenant je me sentais totalement en harmonie avec lui. Posant des baisers sur chaque parcelle de son être je répondais à ses caresses et ses soupirs avec un bonheur sans fin. Glissant les couvertures sur nos corps pour que nous soyons seuls dans notre univers je me coulais sur lui avec délice. Nos corps se répondaient à merveille et une telle harmonie n'était possible que parce que nous étions fait l'un pour l'autre et ce sans aucuns doutes possibles. Il me remerciait mais je n'y prêtais aucune attention car tout ce qui m'importait maintenant était de l'entendre soupirer de plaisir. Sans même savoir d'où me venait cette expérience je le cajolais commençant des préliminaires par le seul pouvoir de l'amour qui m'animait. Finalement n'y tenais plus je le laissais franchir les infimes barrières encore existantes pour que nous ne fassions qu'un. Un soupir, un cri et un déferlement de sensations succédèrent à la brève douleur qui nous figea un instant. M’agrippant à son torse musclé et sécurisant je poursuivi l'action avec ardeur jusqu'à ce que le plaisir monte à un tel point que retenir mes gémissements fut impossible. Lorsque je n'y tint plus je basculais de nouveau au dessous. Entourée du feu de sa passion je ne pu me contrôler et ajoutant son plaisir au mien je connus pour la première fois la signification d'un plaisir ultime sous l’appellation d'orgasme.

En sueur, trempée par l'effort mais aussi par la fatigue je me blottis dans ses bras la tête posée sur son épaule. Je ne pensais pas aux conséquences, je n'en avais rien à faire. Mes yeux se fermèrent d'eux-même sans que je puisse les contrôler. Je n'avais absolument pas la force de lutter contre l'effet apaisant de cet acte qui me poussait vers un sommeil réparateur. Mais dans un dernier effort je rouvris mes iris bleutés pour chercher son regard. J'avais besoin d'un signe, d'une certitude qu'il n'était ni déçu et que son amour était bien réel quoi que l'acte que nous venions d'accomplir venait de sceller mieux que n'importe laquelle des paroles notre engagement. Après un dernier baiser je lui glissais avec un voix d'où percé un bonheur infini: «Je t'aime Aloysius, je n'ai jamais été autant heureuse que dans tes bras. » J'avais ressenti le besoin de le lui dire, de lui prouver à quel point j'étais attaché à lui. Après tout c'était fini cette époque où il ne représentait rien d'autre qu'un moyen de s'enrichir, il était tellement plus que ça désormais. Dans mon cœur cependant une ombre restait pointe de malheur sur le tableau parfaitement lisse de mon bonheur car c'était May qui s'exprimait et elle ne pourrait pas encore garder son terrible secret bien longtemps. Une peur sans nom naquît alors, j'avais soudainement peur de le perdre, de voir toute cette affection reprise, tout cet amour détruit et j'en aurais pleuré toutes les larmes de mon corps si ce jour devait arriver.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeDim 15 Avr - 22:29

Je me sentais à ma place, dans les bras de May. J’avais toujours eu cette crainte idiote de n’être pas accepté, pas voulu. L’idée même de ne pas être apprécié et aimé me rendait dingue. Même en compagnie de gens avec qui j’étais proche, j’avais peur d’être de trop. Toujours. Mais pas cette fois. Nous n’étions que nous deux, à l’abri du monde extérieur, à l’abri des regards, à l’abri de la curiosité malsaine des autres. Juste nous deux. Rien que nous deux. Sans avoir à se préoccuper de ce qu’il était convenu de faire. Rien n’était calculé, et pourtant, nos corps s’épousaient à merveille, nos mains, nos lèvres se trouvaient sans qu’elles ne se cherchent, nos mouvements étaient coordonnés dans une danse parfaite. Une symbiose totale. Nous n’étions plus qu’un, à chercher à être toujours plus proche l’un de l’autre. Je déposai un baiser sur son nez. J’étais complet. J’étais voulu. Rien ne pouvait entacher ce bonheur, rien ne pouvait rompre cet instant. Pendant encore quelques minutes, mes mains caressaient son corps pendant que les siennes faisaient de même sur moi, et finalement, May me fit entrer en elle doucement. Avec une tendresse que j’avais envie de connaître, encore et encore et encore. Une vieille légende que m’avait rapporté ma mère disait qu’il y a bien longtemps, les humains avaient deux paires de jambes, deux paires de bras et deux visages, et que le Dieu des Dieux les avait séparés en deux, condamnant chaque moitié à chercher l’autre à jamais. Eh bien, si cette légende disait vrai, alors j’avais trouvé mon autre moitié. Mon âme sœur. Celle pour qui j’étais prêt à mourir, celle qui faisait battre mon cœur plus vite que jamais. Et il s’agissait de May. Je l’embrassai à pleine bouche, alors qu’elle continuait son action. Le plaisir grandissait en moi en même temps que la certitude d’avoir trouvé ma place. Mes mains continuaient de parcourir son corps sans jamais se lasser. Elle n’aurait jamais pu me lasser.

Mon esprit n’était plus qu’un fouillis immense, où les idées sonnaient creux. Plus rien, je me répétais sans doute en disant cela, mais plus rien ne m’importait tant que May était près de moi. Avec une impatience certaine, elle se mouvait sur moi, et le feu de désir dans mon ventre ne cessait de grimper, gagnant tous mes membres. Et puis, au moment où je m’y attendais le moins, où j’étais absorbé à la contemplation du visage rougi par l’effort de May, l’orgasme. Le bien-être ultime. Le souffle coupé, le cœur battant, tout mon corps fut touché par cette vague de plaisir incontrôlable. Pourtant, je ne m’arrêtai pas de bouger avant de sentir May se cambrer une dernière fois. Le silence de la maison n’était à présent plus interrompu que par le bruit de nos respirations et de nos gestes alors qu’elle se pelotonna tout contre moi. Mon corps tout entier était relaxé. Je me sentais bien, dans un état que je n’avais jamais connu auparavant. J’aurais pu, pendant un instant, avoir des remords. Nous étions peut-être allés trop vite. Nous étions peut-être trop jeunes pour faire cela. Mais je m’en fichais royalement. C’était ce que j’étais censé faire, et je n’éprouvais aucun regret. D’autant plus que j’avais fait ce grand saut, ce pas vers l’inconnu avec la personne que je voulais. Je n’avais rien à regretter. Ma main cherchait la sienne avant de la serrer bien fort. Je n’osais pas rompre le silence avec ma voix. De toute façon, je ne savais pas quoi dire. Peut-être qu’il n’y avait rien à dire, justement. May déposa un baiser sur mes lèvres, un baiser qui me fit en vouloir un autre, mais je me retins, écoutant les mots de la personne que j’aimais le plus au monde. « Je t'aime Aloysius, je n'ai jamais été autant heureuse que dans tes bras. » Je lui fis un petit sourire. Elle était parfaite. Littéralement parfaite. Je ne pouvais qu’être heureux moi aussi d’avoir franchi cette étape avec elle.

« Je t'aime encore plus. » je chuchotai simplement. Je n’avais pas besoin de dire autre chose. Dans ma voix, tout indiquait à quel point j’étais attaché à elle, à quel point j’étais heureux, à quel point j’étais fier de lui appartenir. J’embrassai le dos de sa main doucement. Rien ne pourrait plus jamais me blesser. Tant qu’elle était là, plus rien ne pouvait m’atteindre. Certes, j’avais toujours un peu cette espèce de surprise qui planait au-dessus de moi – May m’aimait réellement, sans compromis, sans condition. Bien des gens étaient attirés par moi juste par l’appât du gain. Juste parce que j’étais trop bon et que j’étais incapable de ne pas me faire bouffer tout le temps. Mais elle n’était pas comme ça. Elle m’aimait en premier pour ce que j’étais, et je ne pouvais faire autrement que d’être inconditionnellement amoureux d’elle de mon côté. Après tout ce que nous avions vécus, le bon Dieu nous offrait des excuses en nous faisant nous retrouver. Il avait sauvé May de la mort pour me la rendre, plus belle, plus parfaite, plus solaire que jamais. Sans pouvoir réellement me contrôler, je déposai un baiser sur son épaule nue. Tout était résumé par cette petite phrase : j’avais trouvé mon âme sœur. J’avais trouvé ce pourquoi les gens vivent dans ce monde sombre et cruel : l’amour. L’amour pur, et noble. L’amour que peu de gens connaissent et savent apprécier. Elle m’aimait et je l’aimais. Pas de peur que l’autre s’en aille. Nous étions reliés par un lien que même la mort et la distance ne pouvait rompre. Rien ne pouvait nous séparer, plus rien.

A part peut-être la Moisson et les Jeux de la Faim. Rien que d’y penser, je sentis mon estomac se tordre douloureusement. Les Jeux de la Faim. C’était notre dernière année d’éligibilité, à elle et à moi. Je n’avais pris aucune tesserae, et j’espérais bien qu’elle non plus. Ainsi, nous ne totaliserions à nous deux que quatorze petits billets. Quatorze chances sur plusieurs milliers de billets. Sans compter les volontaires qui seraient particulièrement nombreux dans notre district. Nous n’avions que très peu de chance d’être tirés au sort – est-ce qu’elle était exemptée de participer à ces Jeux, d’ailleurs ? – mais j’avais l’impression que… C’était mon année. Depuis plusieurs mois déjà, je vivais avec l’idée quasi constante que j’allais être moissonné, et même si cette pensée était passée à la trappe depuis le retour de May, tout ce qui venait de se passer venait de réveiller en moi une peur sourde. Cette fois, les tributs n’allaient pas être sauvés, c’était sûr. Le Capitole pouvait se faire avoir une fois, mais pas deux. Si j’étais pris dans ces Jeux, je n’aurais aucune chance de gagner. J’étais trop humain pour ça. Je ne me voyais pas tuer. J’avais déjà du mal à tuer des lapins pendant mes parties de chasse avec ma cousine Sagitta, alors avec des humains… Je sentis ma gorge se serrer. Je me mentais à moi-même. J’étais capable de tuer pour une seule chose. Pour avoir une chance de rester à jamais aux côtés de May. Si le sort ne m’était pas favorable, je me battrai pour revenir à la maison. Pour revenir à May, pour ne pas qu’elle vive comme je l’ai vécu pendant six ans. Je ne pouvais pas lui infliger cette douleur. Elle ne le supporterait pas. Et je ne voulais pas que ma princesse souffre. Alors oui. Si la chance me quittait, alors je ferais tout pour gagner, quitte à tuer sans remords. Je n’avais aucun talent – j’étais un mauvais chasseur, seulement bon à tisser des filets et à poser des pièges – mais planter un couteau dans le ventre d’un adversaire n’a jamais requis aucune aptitude, aucune maîtrise. Juste un peu de courage.

« Je ne te quitterai jamais. » je murmurai, plus pour moi que pour elle. Le sommeil commençait à m’attirer dans ses bras tentateurs, mais je mis un point d’honneur à lutter contre cette envie. Je me blottis un peu plus contre May, pas plus gêné que ça par ma nudité et l’entourai de mes bras. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime. » je fis, comme pour m’habituer à l’idée. Je n’arrivais tout de même pas le croire. Et je ne me lasserai jamais. « Je t'aime. » j’ajoutai une dernière fois, avant de sentir mes paupières devenir lourdes, tellement lourdes que toute ma volonté ne suffisait plus à les retenir de tomber et de me glisser dans un sommeil où les cauchemars ne trouveraient plus jamais un endroit où se mettre.
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MessageSujet: Re: Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\   Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ Icon_minitimeLun 16 Avr - 10:13

Rp Clos !

Merci mon Alo <3 Et vivement le prochain !! Look at me you can't see the mockery [Pv: Aloysius] /i\ ! Hot /i\ 4152564715
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