Ma vie était enfin comme je le souhaitais. J'avais le boulot idéal pour moi, j'avais des personnes qui m'appréciaient malgré tout ce qu'on pouvait dire sur moi et surtout j'avais un mari aimant. Je l'avais rencontré un an plus tôt, on s'était marié très vite. J'étais comme ça moi, une vraie passionnée, si je tombe amoureuse tout va très vite. Je l'aimais, vraiment c'est sûrement la personne que j'aimais le plus sur cette foutue planète. Mais lui ne m'aimait pas en réalité. Cette ordure était un rebelle qui cherchait à avoir des infos sur les Pacificateurs en s'infiltrant auprès de moi. Il avait joué de moi comme j'avais joué de plusieurs rebelles. L'arroseur arrosé. Sauf que moi, je n'allais pas le laisser s'en sortir facilement en demandant juste le divorce. J'avais une longueur d'avance car il ne savait pas que j'étais au courant. Alors quand il rentrait de son boulot à notre maison, je l'accueillais un fusil en main. « Qu'est-ce que tu fais chérie? » Je rigolais en l'entendant m'appeler chérie. « Arrête de jouer la comédie, je sais tout. Je sais que tu es un rebelle infiltré. » Je voyais alors son visage se crispé. Il savait que je tuais des rebelles. J'avais peut être même tué des potes à lui et cette pensée me donnait encore plus la pêche pour m'occuper de son cas. « Tu vas me tuer c'est ça? » Un grand sourire s'afficha sur mes lèvres. « Oh non, la mort est bien trop douce pour toi... » Et juste après je lui donnais un coup à la tête avec mon fusil pour l'assommer.
Lorsqu'il se réveilla il était accroché à un table dont il ne pouvait pas se détacher. Je lisais la crainte sur son visage, et ça ne manquait pas de m'exciter encore plus. Mes parents avaient peut être raison quand ils disaient que j'étais sadique finalement. « Bien dormi mon amour? » Il essayait de se débattre. « Ca sert à rien ce que tu fais, tu pourras pas m'échapper. » Après quoi je l'embrassais. Mon baiser semblait le dégoûter, chose qui m'amusa. « Bah alors quoi? Tu n'aimes plus que je t'embrasse maintenant? » Je me dirigeais alors vers la petite table que j'avais installé à côté. Il y avait un seau d'eau et des fils électriques. Je balançais alors le seau sur lui. « Non Birdy fais pas ça. » Je lui souriais alors. « Tu aurais dû y réfléchir avant... » Et je posais alors le bout du fil sur son corps pour l'électrocuter. Je ne le laissa cependant pas assez longtemps pour le tuer, car je voulais qu'il reste en vie.
Pendant un mois, je l'ai gardé enfermé à le voir souffrir, vouloir mourir plutôt que de continuer à vivre ainsi. N'importe qui aurait été touché par ça mais moi, ça me rendait plutôt joyeuse de le voir ainsi. Un jour cependant, il n'avait pas l'air de souffrir et semblait même bizarrement serein. « Birdy, je suis désolé pour tout ce que je t'ai fait. Au départ c'était vraiment de la manipulation mais j'ai fini par tomber amoureux de toi. Je t'aime Birdy. » Oh comme c'est mignon, voilà qu'il m'aimait maintenant. Le laissant menotter au mur où il passait désormais ses journées je l'embrassais longuement. Mais en réalité, je savais qu'il mentait alors j'attrapais l'arme qui était accrochée à ma ceinture et tirait dans son torse. Il me regarda alors choqué, il devait certainement me prendre pour plus idiote que je ne le suis. A ce moment je me suis jurée une chose, ne plus jamais tomber amoureuse.


Dix ans. C'était le nombre d'années où je n'avais pas mis les pieds dans ce foutu district. Et franchement ça ne me manquait pas. Mais je n'avais pas pu m'empêcher de revenir ici depuis que j'avais eu des nouvelles de Heidi-Lyn. En voyant sa fille tirée au sort aux Hunger Games, j'avais secrètement espéré que celle-ci ne gagne pas parce que Heidi-Lyn ne le méritait pas, elle ne méritait pas de pouvoir vivre dans le luxe après que sa fille gagne les Hunger Games. Et mon souhait fut exaucé car après 6 jours dans l'arène, la petite fut tuée. J'ai alors cherché à savoir comment réagissais ma soeur en contactant des pacificateurs du 5. Ils m'ont alors dit qu'elle avait complètement pété un câble surtout qu'elle se retrouvait seule car son mari était un rebelle qui avait été tué sur la place publique quelques années plus tôt. Je regrettais de ne pas avoir été dans le 5 à ce moment car j'aurais bien aimé voir ça. Mais aujourd'hui j'étais ici face à la maison de ma soeur. Je voulais la voir perdue, seule, folle et en souffrance. Enfin elle allait comprendre l'enfer que j'avais vécu durant ma vie dans le District 5. Je suis alors entrée chez elle et nous sommes d'abord rester en silence. Je la regardais de haut en bas et voyait bien qu'elle allait mal. On aurait dit qu'elle avait pris un gros coup de vieux, mais en même temps cela faisait dix ans que je ne l'avais pas vu. Je finissais enfin par ouvrir la bouche. « Je voulais juste vérifier que c'était vrai. » Sa tête ne changea même pas d'expression mais je considérais ça comme de l'incompréhension face à mes paroles. « Que tu avais vraiment perdu la boule. ». Je m'étais alors approchée pour n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage, un grand sourire de satisfaction aux lèvres comme lorsque nous étions gamines et que j'adorais voir l'expression de crainte qui se dessinait sur son visage angélique. « Maintenant sœurette … Tu sais ce que ça fait ! ». Je déposais alors un vif baiser sur ses lèvres avant de disparaître d'une démarche sautillante montrant ma grande joie face à ses retrouvailles. Je pouvais d'hors et déjà le dire, ma pauvre soeur n'avait vraiment pas de chance que je sois de retour car je n'allais pas la lâcher de si tôt...