ENVY ZENODORE DUCANI-HAYNE

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

reality is here.

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Tu ne veux pas mourir. Tu auras beau dire que la mort est quelque chose d'inévitable, qu'on doit tous mourir alors demain ou dans un siècle... Tu auras beau le dire ça ne te rendras pas plus désireux de mourir, pas plus avide d'aller t'endormir dans les bras de la Camrde. Mais tu mourras certainement assassiné dans ton lit avec un couteau planté dans le coeur, un oreiller sur la tête ou des traces de mains autour de ton cou. Ce dans plus ou moins longtemps mais certainement pas tout de suite, pas alors que tu as encore des réflexes et pas alors que tu n'es pas suffisamment haut placé pour commettre tant d'atrocités que tu ne pourras plus les cacher.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Mourir pour quelqu'un ? C'est faible. Tu as beau réfléchir, une seule personne te vient à l'esprit et encore, elle est capable de se défendre seule, elle l'a déjà prouvé. Elle a moins de chances que toi d'être tuée vu qu'elle a déjà gagné les Jeux. Quoique. Elle a déjà déjoué la Mort une fois, peut-être que la prochaine fois la Faucheuse ne la laissera pas filer. Mais je suppose que si une balle se dirigeait droit vers Zelda et que tu pouvais la prendre à sa place tu le ferais. Pas pour ta femme par contre. Ironie du sort.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Tu es à l'abri des jeux maintenant alors tu n'as pas besoin d'être ze bête de sport mais en tant que Pacificateur il faut quand même garder la forme physique. Tu n'es pas Musclor mais tu ne te sers pas de ta force, tu te sers de ta langue qui est autrement plus dangereuse. Cependant tu sais utiliser toutes les armes possibles quand il s'agit de torture, de faire souffrir jusqu'à-ce que la visctime atteigne une espèce de nirvana de douleur, grisant de plaisir comme de douleur. Chacune de tes caresse à l'aide d'un couteau paut toucher un endroit sensibles, provoquer un geyser de sang. Tu sais exploiter les faiblesses des autres, tu aurais certainement été capable de remporter les Jeux si tu y avais été. Tu les aurais tous fait se tordre de douleur. Ou tu les aurais poussé à la folie et au suicide avec tes mots enjôleurs.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Oh que oui... Tu fais partie de la famille Ducani-Hayne après tout, cette famille qu'on dit maudite à cause de tous ses membres qui y ont participé. Ne serait-ce que ton père qui a remporté les 32e Jeux de la Faim. Et puis quatre de tes frères et soeurs adoptifs sur les neufs de la génération ont été mourir là-bas. Enfin presque tous sont morts puisqu'Innocence, malgré son nom, a tué tous ceux qui se dressaient sur son chemin et est revenue en gagnante. Cette même année où ta jumelle
est partie, Narcisse était parti aussi. Et deux années avant cela déjà, les tributs du district deux étaient des Ducani-Hayne sauf qu'ils ne sont pas revenus de l'arène. Cela n'a cependant pas affligé la famille tant que ça. C'est une histoire d'habitude je suppose.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

La révolte... Quelle gangrène qui ronge le système bien établi. Opportunité à double tranchant qui pourra soit te permettre de briller et monter les échelons, soit te tuer. Et si par malheur personne ne pouvait la stopper, alors tu te retrouverais certainement aux cachots ou six pieds sous terre. Mais peu importent les dangers, leur cause en elle-même ne t'émeut pas, ce qui t'intéresse c'est de pouvoir prouver ta valeur aux supérieurs et gagner un avancement. Et si Coin gagne... Peut-être réussiras-tu à retourner ta veste.


JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM N'A aucune chance de se retrouver tiré aux Jeux. J'EXERCE LE MÉTIER DE Pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça. JE SUIS DANS LE numéroÈME DISTRICT. AYANT 28 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je me fiche de la prochaine Moisson puisque je n'ai pas d'enfant en danger d'y aller. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. [/size]

tell us your story.

Greed - « L'avarice est la mère de bien des maux. »

Est-ce que c'est de l'avarice que de laisser son enfant par souci financier, parce qu'on a pas envie de trimer plus pour le nourrir ? Peut-être si au fond on aurait les moyens de s'occuper du gamin avec un peu plus d'efforts. Ce ne serait pas lui offrir une vie en or, mais ce serait lui offrir au moins l'amour de sa vraie mère et la sensation d'être important. Alors oui, abandonner son gamin sans même oser donner son nom, c'est de l'avarice. Heureusement qu'Envy est tombé sur une bonne famille. Mais quand votre mère vous laisse devant une porte à deux ans sans vous avoir jamais donné de nom des questions inévitables vous soulèvent. 'Est-ce qu'elle ne m'aimait pas ? Est-ce que je n'en vaux pas la peine ?' Et ces interrogations-là, tout l'amour filial de la famille Ducani-Hayne ne les a pas effacées. Dans son coeur, le nouvellement nommé Envy Zéonore se considère comme l'enfant trouvé, celui qui ne porte le nom de Ducani-Hayne que par défaut. L'avarice d'une mère, l'amertume d'un enfant. Et peu importe qu'il soit une part réelle de la famille. Peu importent Zelda, Zander, Zaira, Zachary ou les autres quand on en vient à la mère de Zéonore. Z. Des Z partout. Chose étrange que l'on utilise plus souvent les deuxièmes prénoms des enfants dans cette famille. C'est pour que les enfants aient plus conscience d'une fratrie dit souvent ton père. Vous n'êtes que deux pour lesquels on utilise plus volontiers le premier prénom pour un souci de longueur. Appelons-ça une avarice de syllabes puisque nous n'en sommes pas encore à la paresse. Mais si nous voulons y arriver, il vaut mieux arrêter ici ce chapitre - bien court - sur l'arrivée de l'enfant trouvé - ci-nommé Envy - dans la famille Ducani-Hayne en disant que l'avarice est mère de bien des maux...


Sloth - « Il y a tellement de choses qu’on voudrait avoir faites hier et si peu qu’on a envie de faire aujourd’hui. »

« Envy tu feras à manger ce soir ? »

Un soir par semaine, c'est un d'entre vous qui doit préparer le repas et cette fois-ci c'est à ton tour. Tu bredouilles un vague 'oui, plus tard' alors que ta mère s'en va mais tu restes allongé à ton lit à soupirer. Tu pourrais commencer, aller acheter les ingrédients maintenant mais tu as la flemme. Pas que tu soies fainéant, tu as juste envie de faire preuve d'un peu de procrastination. Tu restes lové sur ta couette comme un chat, à t'étirer en te demandant ce que tu peux bien préparer. Mais tu repousses bien vite ces pensées pour rêver d'autre chose. Y réfléchir c'est déjà faire quelque chose. Tu te bâtis des châteaux dans tête du haut de tes neufs ans. Un château de pierre blanche, aux escaliers de marbres, lustres de cristal, meubles d'ébène, couverts en or, tentures de soie, armures de platine... Un château dont les milliers de tours se lancent à l'assaut du ciel, crevant les nuages comme des épées. Un château où vivent rois, reines, princes, princesses et autres nobles, tous vêtus de brocart et de velours multicolore, parlant avec détachement et classe, riant de ce rire cristallin qui fait penser aux fées. Tu fermes les yeux et t'abîmes dans tes contemplations virtuelles. Ainsi tu me sembles être un de ces chats dont parlait autrefois Baudelaire qui ne se tarissait jamais d'éloges quand il s'agissait de rendre honneur à ces créatures avec sa plume adroite :

❝ Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin.

De doux vers n'est-ce pas ? Ils semblent couler comme du miel dans la bouche de celui qui les déclame. Les mots résonnent dans ta tête quand soudain la porte se rouvre sur ta mère :

« Envy ! Tu n'as encore rien fait ? Bon Dieu mais c'est toi qu'on aurait dû appeler Sloth ! »

Car les heures ont filé sans que tu les voies, comme la mer se retire sans qu'on y prête attention. Et tu n'as rien fait à cause de cette paresse toute féline qui t'as attrapé dans ses filets attirants. Délicieux piège auquel tu t'es laissé prendre sans sourciller. Et qui te conduit inévitablement à une punition petit. La vie est injuste n'est-ce pas ? Ne te plains pas, je ne veux pas t’entendre. Tu paies ta paresse.

Gluttony - « Hâtons-nous de succomber à la tentation avant qu’elle s’éloigne. »

Je connais ce regard... Ce regard qui couve une mauvaise action, un regard plein de convoitise. Tu marches à pas de loup sur le carrelage froid. Zelda t’as entendu se lever mais elle n’a rien dit, à part elle personne n’a rien remarqué. Tu es une ombre furtive errant dans la maison, te glissant à ras des murs. Tu ralentis en passant devant une porte. Tu redoubles de précautions mais malgré cela - peut-être à cause de cela même - tu te cognes contre le mur et laisses échapper un petit cri, plus de surprise que de douleur. Un bruit retentit dans la pièce d’à-côté. Ton coeur semble manquer un battement et tu te pétrifies, pris de terreur. Tu aimerais éviter d’avoir à justifier ta présence ici au milieu de la nuit. Mais un ronflement sonore perce la chape de silence puis le calme revient. Tout est comme dans un film et tu t’attends à tout moment à ce qu’une main se pose sur ton épaule, t’arrêtant. Ce n’est pas le cas. Tu atteins ta destination sans autre encombre : la cuisine. Devant toi trône l’objet de ta convoitise dans toute sa splendeur. Son glaçage est parfait, il est orné de petites figures de sucre coloré et tu sais que ta mère a passé une heure à le préparer et ce juste pour le plaisir. Un gâteau au chocolat. - Bavez tant que vous voulez devant ces mots parce que moi aussi j’en voudrais un... - Avec un sourire mauvais tu t’en approches, un couteau pris dans un tiroir à la main.

« Qui a touché au gâteau ? »

C’est le matin et Franya a découvert le carnage : une énorme part manquante dans le magnifique, appétissant, sublimissime, orgasmique gâteau. Tu baisses les yeux vers ton bol, sachant que de toute façon rien ne te désigne comme coupable. Puis tu regardes en face de toi et Zelda te lance un regard de reproche. Finalement elles ne sont pas si ennuyeuses à regarder ces céréales, banales mais pas désagréables. Et elles sont bien moins dangereuses que ta jumelle même si tu sais qu’elle ne te dénoncera pas. Tu laisses ta mère adoptive s’époumoner et dire à qui veut bien l’entendre que c’est inadmissible, que tout se perd et qu’elle trouvera bien le gourmand qui a fait ça et lui mettra la correction de sa vie, que Hadès n’est qu’un pantin à côté d’elle et bla et bla, toutes ces choses sans queue ni tête que sort un parent qui se met en colère contre ses enfants. Tu la regardes sans montrer ton amusement et attends que la tempête passe pour laisser place au calme. C’était juste un petit péché de gourmandise ça ne fait pas grand chose.

Pride - « L'humilité est l'habit de gala que revêt la fierté quand elle est de sortie. »

Enfant trouvé. Bâtard de gagnant. Tu détestes ça n’est-ce pas ? Ca te blesse dans ta fierté ridicule. Pourquoi cela t’importe-t-il ? Après tout tu sais bien que tu fais partie de la famille malgré tout cela, n’as-tu donc rien d’autre à faire que de prêter attention aux mots acerbes qui circulent autour de toi. Fils de personne, créature abandonnée, indigne d’attention, tout juste bon à meubler, bouche inutile, aurait dû mourir de froid... Les insultes ne te touchaient guère quand tu avais deux ans, tu faisais vraiment partie de la famille pour tout le monde mais maintenant... Si ton appartenance à la fratrie s’est confirmée dans la maison, à l’extérieur les remarques désobligeantes n’ont fait que se multiplier avec l’âge. De pauvre petit enfant, mère irresponsable, jeté sans pitié et autres marques de compassion, tu es passé à fardeau, déshonneur, perdant, tout plein de gentillesses qui ne t’aident pas vraiment il faut bien l’avouer. Surtout quand tu tabasses des gamins qui t’insultent. ‘Il est violent, c’est évident qu’il vit mal son adoption, c’est typique’ ne manquent jamais de glisser les commères de quartier. Et malgré cette fausse compréhension, nul ne semble prêt à pardonner gentiment, à passer l’éponge. Stupidité humaine que le pardon qu’ils sont censés accorder à chaque fois comme le dit la religion mais qu’ils ne daignent donner que si l’accusé leur semble n’avoir rien à se reprocher. Intéressant paradoxe. Je sais que tu n’en as rien à foutre des paradoxes psychologiques de ta propre espèce. Mais je fais ce que je veux, je suis ta conscience petit tu ne peux pas arrêter mon monologue, aussi ennuyeux qu’il soit. C’est comme au temps des républiques où, au Parlement, personne n’avait le droit d’interrompre celui qui parlait, si bien que certains jours ils venaient pour l’annuaire afin de ralentir certaines choses. C’était une délicieuse époque que tu n’as pas connu bien entendu. Dommage que j’aie eu sous ma coupe une personne aussi insupportable à ce moment-là. Et dommage que j’aie été si mal payée. Là par contre on va peut-être passer. Je disais quoi déjà ? Ah oui, que tu n’étais qu’un bâtard de bas étage, tout juste bon à engraisser les vers, un chiot galeux, un chaton aveugle qu’on aurait dû noyer à la naissance.

« La ferme ! La ferme je te dis putain ! »

Moi ? Ah non, ce mec qui vient de te traiter de bâtard. J’ai eu peur, j’ai cru que tu me contestais. Tiens, et un poing dans la gueule ! Tu sais mon coco tu devrais arrêter de réagir comme ça, c’est mauvais pour ton coeur. Enfin que dis-je pour ton coeur, pour ton ego. Ne te carapaces pas dans ta fierté ou tu vas mal finir.

Lust - « Les yeux de la luxure ont des joies secrètes. »

Tu sais ce qu’est un démon n’est-ce pas ? Un démon peut être visible seulement par une personne, ou par d’autres. Celui-là fait partie de la deuxième catégorie et il fait beaucoup jaser. Celui-là s’appelle Innocence. Plutôt paradoxal non ? Mais ta soeur jumelle et toi donnez cours à un bon nombre de rumeurs à être toujours ensemble comme une seule personne. Alors bien évidemment quand vous aviez quatre ans tout le monde faisait ‘‘Oh, comme ils sont mignons !’’ Mais ça, c’était le avant. Maintenant on a le droit aux désapprobations des voisines commères qui jacassent à longueur de journée et se planquent derrière leurs lourds rideaux de velours pour espionner des habitants qui ne demandent rien d’autre que la paix. Habitants dont tu fais partie même si tu ne demandes pas que la paix. La vie a continué, les insultes sur tes origines se sont taries - car après tout les meilleures plaisanteries sont les plus courtes, surtout si on se fait casser le nez à chaque fois qu’on les fait. Toi-même tu t’es calmé et préfères maintenant les mots aux poings car ce sont des armes bien plus probantes comme tu t’en es rendu compte. Zelda a fait les jeux et s’en est sortie - les pires semaines de ta vie - elle est devenue Pacificatrice et toi aussi... Show goes on and on... Bref rien de palpitant. A 20 ans vous êtes toujours collés l’un à l’autre et ça commence à bien faire si tu veux mon avis - et même si tu ne le veux pas. Ce n’est pas que je n’aime pas sa compagnie ni même sa conscience bien que cette dernière ne soit guère bavarde, c’est juste que vous êtes jumeaux, de même sang ou pas. C’est un peu... Gênant et malsain disons. Genre très gênant et malsain. Au point que je trouve extrêmement dommage qu’une conscience ne puisse quitter le corps de son porteur autrement que pendant le sommeil de celui-ci. Mais comme souvent personne ne m’écoute... Ce soir encore vous vous adonnez à quelque péché de désir dont je passerai les détails. Sauf que ce soir la porte s’ouvre. Sur cette chère môman. Aïe hein ? Evidemment sur le coup elle referme bien vite la porte mais disons que le mal est fait. J’appellerais plutôt ça le bien personnellement puisque de ce fait toutes ces choses ne se reproduiront plus. En effet Mr. Ducani-Hayne s’en assure en te faisant... Voyager, loin, longtemps au possible pour que tu ne reviennes que peu. En tant que Pacificateur tu es obligé d’accepter et en réalité tu aimes bien ça. C’est l’idée d’être éloigné de force de Zelda que tu n’aimes pas du tout, sauf que tu ne peux rien y faire tu es comme qui dirait pris au piège. C’est l’amour et la luxure qui t’ont perdu, et même si seul le deuxième est officiellement considéré comme un péché, le premier peut l’être tout autant tu devrais le savoir.


Wrath - « Prenez garde à la colère d’un homme patient. »

Pacificateur. Le titre en lui-même est ridicule. La paix ne peut être apportée par la violence. La paix ne peut être apportée tout court car elle est dans l’essence même de la nature, que l’on l’accepte ou que l’on le dénie. Tu te plais cependant dans ce rôle de puissance par rapport à la population de base, dans ce droit que tu as de faire du mal aux gens sans peur de représailles. Comme aujourd’hui puisque dans les caves du Q.G des Pacificateurs se trouve une rebelle. Elle a mal choisi sa semaine pour se faire capturer, tu es d’une humeur plus que massacrante. Tu viens de passer... oh bien une heure à hurler sur tes subalternes en les agonissant d’injures qui devenaient de plus en plus exotiques que tu étais obligé de les inventer au fur et à mesure. Ils ont fait comme toi quand tu étais petit : ils ont attendu que l’orage passe parce que quand tu pètes un câble ça ne rigole plus. Tu es pourtant quelqu’un d’extrêmement patient, calme, tu laisses tout se passer à l’intérieur. Sauf que si tu remplis trop un ballon de baudruche il explose ; ce qui nous amène à la conclusion que tu es un ballon de baudruche. C’est presque un syllogisme, n’est-ce pas amusant ? Tous les hommes sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate était un chat comme le prouve la logique. Oh, je sais bien que tu n’as que faire des déboires de la logique mais ce n’est pas parce que monsieur est dans une mauvaise semaine - aucun sous entendu, je vous le promet, je vous rappelle que c’est un homme - ce n’est pas parce que tu es dans une mauvaise semaine disais-je, que je vais renoncer à mes petits plaisirs intellectuels. Trouve-toi un autre défouloir que ta propre conscience pour une fois. C’est ainsi que tu dévales les marches qui mènent aux sous-sols avec la porte en fer qui tremble encore derrière toi comme si elle protestait contre la façon dont tu l’as claquée. Tu descends les escaliers jusqu’à pousser une autre porte et te retrouver enfin devant elle. Elle est attachée au mur par de lourdes chaines. Tu tires deux gants en latex de la boîte qui se trouve sur la table de chirurgie, détail macabre au milieu de cet endroit déjà inhospitalier. Tu caresses le menton de ta victime d’un doigt et ignores le fait qu’elle essaie d’éviter ton contact. Cela importe peu.

« Vous pouvez faire ce que vous voulez, je ne vous donnerai jamais d’information sale monstre ! Le treize est en vie !
Je me contrefous de tes infos petite conne. Je veux juste t’entendre crier.
Jamais !
Nous verrons bien ça quand tu me supplieras de te tuer pour d’épargner des souffrances supplémentaires. »

Ton ton est étonnamment doux en comparaison de celui avec lequel tu t’exprimais quelques minutes plus tôt seulement. Puis tu te redresses et te tournes vers la table pour effleurer les instruments de métal, tous tordus, tranchants, semblant sortir de la tête d’un savant fou. Ce qui est le cas pour la plupart. J’aimerais pouvoir me boucher les oreilles pour occulter les hurlements stridents de la fille. Ils sont inutiles, personne ne l’entendra à part nous. Elle sera témoin, pour tout dernier souvenir, de ta colère.

Envy - « La jalousie, cette preuve indiscutable de l’amour... »

Chose étrange que la jalousie n’est-ce pas ? C’est un sentiment possessif envers une chose - plus généralement quelqu’un - qui ne nous appartient pas. Quand on est petit c’est la jalousie de voir un gamin faire quelque chose mieux que nous parce qu’il a un talent que nous n’avons pas ; quand on est grand c’est de voir quelqu’un tourner autour d’une personne qu’on aime mais qui quoi qu’on fasse ne nous appartient pas puisqu’elle est la seule qui ait tous les droits sur sa personne. Chose étrange également que tu la ressentes envers quiconque essayant de se rapprocher de Zelda mais que tu ne la ressentes pas envers quiconque essayant de se rapprocher de ta femme. Une autre preuve que tu ne l’aimes pas je suppose. Pourquoi t’es-tu marié avec elle déjà ? Ah oui, parce que tu as réussi à lui faire croire que tu l’aimais tout ça pour que les autres pensent que rien ne se passe avec Zelda - du moins ceux qui ne sont pas de la famille parce que ceux-là savent bien -, pour faire croire à Zelda que tout ça c’est de l’histoire ancienne et plus que tout pour essayer de te convaincre toi que tu peux l’oublier. Quel idiot ! Je vois bien la flamme qui brille au fond de tes yeux à chaque fois que tu lui parles, je sens bien le feu qui dévire ton coeur à chaque fois que tu vois quelqu’un la faire rire, la toucher, ne serait-ce que l’effleurer amicalement. Tu en es malade de jalousie, ton coeur est une prison où tu souffres mille tourments pour tes péchés. Je t’avais bien dit que l’amour pouvait en être un quand il est interdit. Rien n’effacera pourtant cette jalousie qui te fait tromper ta femme avec toute femme que tu arrives à séduire qui est suffisamment blonde et belle pour ressembler à Zelda. Mais ça je l’ai déjà dit. Il serait idiot de radoter. J’ai vu des siècles défiler mais je ne suis pas sénile. Par contre ta jalousie va te rendre sénile bien avant l’âge toi. C’est pour ça que tu continues à voyager, pour oublier que tu passes ta vie dans le lit d’une femme que tu connais à peine et que la seule personne dont tu rêves est ta propre soeur. Tu aimes beaucoup aller au district 10 à cause des chevaux. Il te semble que ces êtres comprennent et écoutent sans juger. Et lorsque tu es sur leur dos, tu te sens voler loin des problèmes. On dit bien que le septième jour Dieu s’est reposé et a rêvé, et que de son rêve et sorti le cheval. Tu adhères à cette théorie qui fait voler au loin ta jalousie pour ne te laisser que l’impression d’être le roi du monde, sans attaches aucunes. Tu pêches trop mais qu’en ai-je à faire après tout ? Tu trouveras bien l’équilibre un jour. Ou tu mourras, ce que tu feras équilibre ou pas. Pourquoi m’inquiéter ?