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 The dog days are over ?

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The dog days are over ?  Vide
MessageSujet: The dog days are over ?    The dog days are over ?  Icon_minitimeMer 1 Fév - 18:22

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(c)Tumbrl

Solveig était debout devant la porte, son poing était suspendu en l’air n’osant s’abattre sur le bout de bois. Le jeune homme restait figé devant cette maison comme si un monstre avait été caché à l’intérieur mais qu’il se devait d’entrer … En réalité, ce n’était pas un quelconque être effrayant qui se trouvait derrière cette porte mais plutôt une lourde erreur du passé qu’il ne parvenait à oublier. Cela commençait à faire un moment maintenant que c’était arrivé et l’habitant du district quatre avait trouvé plus judicieux de ne plus jamais s’approcher de cet endroit et encore moins de la personne qui vivait là. Le souci était qu’un district, c’est comme un petit village … Tout le monde parle de tout le monde ! Et Solveig avait entendu des choses très effrayantes au sujet de celle qui restait – malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux – une amie à lui. Son poing s’abattit finalement sur la porte, frappant trois fois.

Aucune réponse, était-ce du soulagement que le jeune homme put ressentir à ce moment-là ? Il tourna les talons mais avant qu’il ne puisse disparaître, la porte s’ouvrit. Une silhouette se détacha dans l’embrasure. Solveig fut stoppé dans son élan par cette voix qui lui était si familière, il pivota sur lui-même et découvrit la jeune femme. Elle avait les cheveux trempés, probablement venait elle de sortir de la douche … Ce qui expliquerait pourquoi elle n’avait pas ouvert plus tôt. Le jeune homme revint sur ses pas, plus hésitant que jamais. Opale se décala légèrement pour le laisser entrer à l’intérieur. Solveig passa la porte et sentit son cœur s’emballer, la dernière fois qu’il avait mis le pied ici … Tout avait déraillé. La belle demoiselle referma la porte derrière elle et Solveig glissa une main sur la nuque, tentant d’évacuer son stress.


« Écoutes Opale, j’ai entendu des rumeurs à ton sujet et je venais … »

Il fut coupé totalement dans sa phrase lorsqu’il se retourna pour la regarder, il était tout de même plus agréable de parler à une personne en la regardant en face plutôt qu’en fixant le mur. Solveig sentit son cœur s’emballer, pas parce qu’il avait des sentiments pour Opale mais plutôt parce qu’il craignait de réitérer une erreur stupide qui lui pesait chaque jour sur la conscience. La jeune femme venait de laisser tomber sa serviette de bain, elle lui souriait fièrement uniquement vêtue de ses sous-vêtements. Il détourna le regard, sachant très bien à quoi elle voulait jouer … Une fois de plus, elle allait tenter de le séduire. Mais cette fois, ça ne fonctionnerait pas ! Cette fois, il resterait de marbre, pour Mina ! Parce qu’elle méritait bien mieux qu’un homme qui la trompe dès qu’elle avait le dos tourné, parce qu’elle était bien trop parfaite pour que quiconque puisse lui faire ça.

« C’est amusant … La dernière fois que tu es venu ici, tu as confirmé une des rumeurs qui courait sur moi … Enfin sur nous ! »

Elle pouffa de rire et poussa la porte de sa chambre, Solveig secoua la tête négativement. Il l’observa un instant, elle entra dans sa chambre et alla se sélectionner une robe blanche qu’elle enfila avant de revenir dans la pièce principale où l’attendait encore le marin. Il était debout, figé comme une statue, les mains dans les poches et le regard fuyant. Opale s’en amusa beaucoup, elle s’approcha et posa la main sur son bras, un sourire espiègle aux lèvres, elle lui murmura :

« Tu peux t’asseoir tu sais, les chaises ne vont pas te manger ! »

Le jeune homme acquiesça et s’installa à table, Opale disparut un instant. Solveig eut donc le temps de faire le vide dans son esprit … Malheureusement plus il réfléchissait et plus tous ses sens en totale alerte lui disaient de fuir loin d’ici. Être assis tranquillement sur cette chaise, dans cette maison, lui rappelait à quel point il pouvait être mauvais parfois … Et Solveig détestait ça. De nombreuses théories sur l’humanité prétendent qu’en chacun de nous réside une part de mal. Le jeune homme ne voulait en aucun cas voir la sienne ressurgir ! Le jour où il avait trompé Mina, il avait commencé à ressentir quelque chose de très désagréable, un sentiment qui le poursuivait où qu’il aille, jour et nuit ! Toujours plus fort lorsque sa fiancée était dans le coin … Ce sentiment porte le doux prénom de regret.

« Alors de quoi voulais-tu me parler ? »

Opale déposa une tasse de thé devant Solveig et s’installa en face de lui, elle commença à boire la sienne. Il aurait voulu tout lui déballer … Lui dire que les gens du district prétendaient qu’elle faisait partie des rebelles, lui dire que tôt ou tard, ça finirait par lui nuire ! Mais sur le moment, il n’eut aucun son qui parvint à franchir ses lèvres. Solveig baissa les yeux sur sa tasse et sentit tout à coup une paume chaude se déposer sur la sienne. Son regard se releva brusquement et croisa celui d’Opale, elle souriait de façon étrange, comme si elle avait gagné quelque chose.

« Tu n’as pas pu t’empêcher de revenir, c’est ça ? Tu voulais me revoir … »

Le regard de Solveig se tourna une fraction de seconde vers la porte ouverte, celle qui donnait sur la chambre. En un instant, une foule de souvenirs lui revinrent en mémoire. La période sombre où Mina avait perdu le bébé et tout le mal être dont il avait été victime à ce moment-là ! Et puis Opale et lui, la seule fois où ils avaient franchis la limite. Solveig se revoyait encore, allongé là-bas dans ce lit et ça le dégoûtait. Et chacun de ces souvenirs le rendait malade, il releva alors un regard plus dur vers la jeune femme et extirpa sa main à l’emprise de celle d’Opale.

« Non. Si je suis venu ici c’est pour te dire que les gens parlent beaucoup … Mais cette fois, ils ne parlent pas de ta vie privée. Ils disent que tu es une rebelle ! »

Elle explosa de rire, Solveig connaissait ce rire … Elle était mal à l’aise tout à coup. Le jeune homme resta un instant tellement déconcerté qu’il s’en laissa glisser contre le dossier de sa chaise. Le regard perdu, il fixait Opale. Là, elle avait compris qu’elle était démasquée. Son rire faux avait eu raison de son petit cinéma et tout à coup, elle s’empourpra et commença à s’agiter. Juste au moment où elle se levait, Solveig lui attrapa le bras. C’était le premier contact physique qu’il avait avec elle volontaire depuis la dernière fois où ils avaient partagés le même lit. Il se leva et fixa la demoiselle droit dans les yeux :

« Ne me dis pas que tu les as rejoint !? »

Au fond, elle en avait toutes les raisons ! Le Capitole était responsable de la mort de sa sœur, de la mort de ses parents en quelques sortes et la seule chose qui l’avait maintenue en vie … C’était l’esprit de vengeance. Chaque jour, elle se levait avec l’envie d’étrangler Snow. Solveig aurait dû deviner plus tôt qu’elle faisait partie des rebelles, il aurait probablement ouvert les yeux plus aisément s’il n’avait pas passé tout son temps à l’éviter à cause de leur histoire compliquée. Opale arracha son bras à l’emprise de Solveig et lui répondit pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, sur un ton sec et tranchant :

« Mêles toi de tes affaires ! »

La porte s’ouvrit brutalement, sans doute avait-on mit un coup de pied légendaire dans celle-ci. Solveig et Opale firent volte-face. Ils savaient pertinemment qui était là … Des pacificateurs entrèrent et se dirigèrent vers la jeune femme. Naturellement, Solveig se posta devant elle. Il écopa d’un coup de poing qui le fit tanguer mais il resta sur ses deux pieds, tentant d’empêcher l’inévitable. Un pacificateur s’approcha de lui et l’attrapa par le cou, un second vint l’immobiliser et le mit de force à genoux. Le troisième se dirigea vers Opale et commença à la ruer de coups, Solveig se débattit avec violence pour aller aider son amie mais les deux agents de sécurité le maintenaient immobiles.

« J’espère que t’en as bien profité mon vieux … Parce que c’est la dernière fois que tu voyais ta copine ! »

Les cris de douleur d’Opale se mélangèrent aux hurlements de rage de Solveig, le tout prit fin lorsque le massacre fut terminé. La demoiselle gisait au sol, nageant dans sa mare de sang. Les pacificateurs lâchèrent le jeune homme qui s’empressa de rejoindre le corps meurtri de la jeune femme. Il lui prit la main, serrant bien fort ses doigts aux creux des siens. Les larmes lui montèrent, des larmes de tristesse mais aussi de rage ! Opale tourna les yeux vers lui et lui murmura quelques mots, des mots qu’il ne comprit pas sur le moment … Parce qu’il était trop occupé à s’imaginer comment il allait éventrer les pacificateurs ou parce qu’il était trop déboussolé par la perte d’Opale. Solveig eut juste le temps de l’embrasser sur le front. C’était terminé, il tenait son corps entre les bras et ne sentait plus aucune force, plus aucun souffle. Opale venait de quitter ce monde …

La porte de la maison claqua, Solveig venait de rentrer. Son regard était fixé sur le sol et il n’osait même pas redresser la tête. Il ne s’était pas rendu compte qu’il avait tenu le cadavre d’Opale contre lui près de deux heures entière ! Pleurant sa mort et serrant son corps sans vie contre sa chemise – qui jadis fut blanche. Les pacificateurs s’en étaient allés après avoir assassiné la demoiselle. Probablement avaient-ils d’autres gens à torturer ? Solveig était maintenant de retour chez lui, ses yeux étaient encore rouges des larmes de rage qu’il avait versé, ses paumes étaient pleines de sang quant à sa chemise, elle était dès à présent rouge. Du bruit se fit entendre à l’autre bout de la pièce et le jeune homme pria pour que ça ne soit pas Mina … Si elle le voyait dans cet état, elle lui poserait des questions et quand il lui répondrait, elle exploserait !
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The dog days are over ?  Vide
MessageSujet: Re: The dog days are over ?    The dog days are over ?  Icon_minitimeLun 13 Fév - 16:08




Solveig & Wilhelmina
« Amour, amour ! Ton véritable nom est jalousie. »
[Eugène Achard]


Une journée comme les autres. Voilà comment ce jour avait commencé. Voilà comment ce jour aurait du se poursuivre. Voilà comment ce jour aurait du finir. Et pourtant, ce jour allait complètement déraper, échapper au contrôle de la jolie Mina, elle qui avait un besoin maladif d’avoir le contrôle de sa vie, de toujours tout planifier et que tout se passe comme elle l’avait décidé, du moins ça c’était avant sa fausse couche. Mademoiselle Olgens avait apprit depuis la perte de son bébé, à mieux accepter qu’on en pouvait pas toujours avoir le contrôle sur tout et sur tout le monde. Cependant, il lui arrivait encore de ne pas aimé quand quelque chose lui échappait.

Ce matin là avait commencé, comme n’importe quel autre matin depuis qu’elle avait fini ses études et décroché ce poste d’hydrobiologiste. Mina s’était levée de bonne humeur, souriante et dynamique, comme à son habitude. Elle avait avalé un petit déjeuner sommaire, constitué d’un bol de céréales et d’un verre de jus d’orange, tout en écoutant la radio. Elle s’était ensuite, préparée très rapidement, se vêtit d’habits très simple, confortable et pratique. C’était le mieux pour pouvoir être à l’aise au travail. Il n’y a rien de plus désagréable que de ne pouvoir se concentrer convenablement sur ses tâches simplement parce qu’on est mal à l’aise dans ses vêtements. Il n’était pas tout à fait huit heure ce matin, quand Mina quitta la maison, et elle ne renterait pas avant au moins dix-huit heure. Aujourd’hui était une grosse journée, un planning chargé l’attendait.

C’est après la pause déjeuner, que la journée commença à se dégrader. Elle venait de finir des prélèvements avec son binôme, un homme d’environ quarante-cinq ans, grand, large d’épaule et de l’abdomen aussi, rustre, arrogant, se croyant supérieur à tout le monde et surtout supérieur à Mina, petite jeune demoiselle, tout juste sortie de l’école. La jeune femme, ne l’appréciait déjà pas franchement, mais elle le supportait quotidiennement, tant bien que mal, sans jamais se plaindre. Mais après ce qui allait suivre, elle allait franchement le détester. En effet, étant la dernière arrivée, s’était à elle qu’incombait la tâche ingrate de s’occuper d’établir le rapport en fin de journée, avec ses données et celle que son binôme lui transmettait de ses propres recherches.

La veille, comme tous les autres jours, elle avait donc prit une bonne heure pour éplucher et mettre en forme tous les résultats et autres informations de la journée qui venait de s’écouler. Soigneuse et perfectionniste, les rapports était toujours bien rédigé, clair et concis. Elle prenait toujours le temps nécessaire de vérifier chaque données avant de les retranscrire sur le papier. Seulement, elle ne pouvait pas savoir si ces données qu’elle avait sous les yeux étaient juste ou non, quand c’était celles transmise par son collègue. Il était supposé faire attention et vérifier ses résultats avant de les donner à la demoiselle. Elle, se contentait de vérifier qu’elle notait bien les mêmes chiffres dans le rapport. Mais ce jour là, en rentrant aux bureaux, la jeune femme se vit être convoquée dans le bureau du chef où elle se fit passer un savon monumental, à cause d’une erreur importante entre ce qui était noté dans le rapport et les données enregistrées dans les appareils qu’ils utilisaient. Mina eut beau expliquer qu’elle avait consciencieusement recopié ses notes et celles de son coéquipier et que donc la faute avait été faite en amont, et qu’elle n’était pas la responsable, c’est elle qui prit pour les deux et se vit renvoyer chez elle pour le reste de la journée. On lui signifia pas la même occasion qu’elle serait changée de partenaire.

Un vif soulagement, voilà au final ce qui ressorti de cette dernière nouvelle. Au moins, elle n’aurait plus à supporter cet affreux énergumène. Elle n’avait plus qu’à espérer que le prochain soit bien plus sympathique que l’ancien. Mademoiselle Olgens adorait son travail, mais devoir travailler dans une mauvaise ambiance, même lorsqu’il s’agit d’un emploi qu’on apprécie, cela n’est jamais agréable. Il n’y a rien de tel qu’une bonne ambiance et une entente, pour avoir l’envie, le plaisir de travailler et surtout pour obtenir de bons résultats.

Cependant, même si la nouvelle d’un changement de partenaire l’avait quelque peu soulagée, cela n’enlevait en rien la mauvaise humeur qui l’avait gagnée à s’être fait enguirlander pour une erreur qu’elle n’avait pas commise. Mina rentra donc chez elle en avance sur l’heure habituelle, et trouva la maison vide, Solveig n’était pas encore là, sans doute sur le bateau avec son père, pensa-t-elle. Elle décida donc de faire passer le temps et de tenter par la même occasion de se calmer les nerfs en allant faire un brin de toilette. La jeune femme prit son temps tentant ainsi de se détendre, mais rien n’y faisait, elle ruminait contre cet imbécile qui lui avait fait perdre une partie de sa journée et du même fait, une partie de son salaire.

Mina dans ses pensées, sursauta, la porte d’entrée venait de claquer. Sûrement Solveig qui rentrait de la pêche. Elle se dépêcha donc de finir, enfila une petite robe fleurie et les cheveux encore mouillés, se dirigea au salon, faisant craquer le bois du plancher sous ses pas. Elle souriait parce qu’elle état contente de le retrouver, mais surtout pour cacher son énervement de la journée. Mais le joli sourire de Mina s’effaça bien rapidement à la vue de son fiancé, dans un état lamentable et semble-t-il couvert de… sang ! La panique la gagna, pensant qu’il s’agissait de son propre sang et accourut vers lui.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es blessé ? Mais bon dieu parle !

A vrai dire, tellement prise à la panique, elle déversait ses questions, sans même lui laisser le temps de répondre. Elle le scrutait, regardant, observant ses mains, ses bras, sa chemise, tout était teinté de rouge, mais nulle trace de blessure. La jeune femme leva les yeux vers Solveig, cherchant dans son regard son attention, cherchant des réponses à ses inquiétudes.

- Si ce n’est pas ton sang, c’est celui de qui ?

Mina redoutait la réponse, peut-être ne préférait-elle pas savoir. Elle ne souhaitait pas la mort d’aucun membre de sa belle famille, mais la jalousie qui la taraudait et la peur que ce soit ce qu’elle croit, lui en faisait presque espérer que ce soit le sang, d’un membre de la famille de son fiancé. Même si en y réfléchissant de plus près, Opale disparue, elle serait tranquille, mais penser en cet instant que cela pouvait être le sang de cette fille, signifierait qu’il n’était pas au bateau, mais chez elle.

- Dis-moi, allez dis le moi !

Les larmes aux yeux, parce qu’elle savait, parce qu’elle avait comprit, elle lui frappait de ses petits points frêles sur le torse. Oscillant entre soulagement qu’il n’ait rien et humiliation qu’il ait été avec l’autre.
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The dog days are over ?  Vide
MessageSujet: Re: The dog days are over ?    The dog days are over ?  Icon_minitimeSam 25 Fév - 12:12

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Son sang battait dans ses tempes, dans sa gorge, dans chaque parcelle de son corps. C’était comme si son liquide vital bouillonnait telle la lave en fusion. Solveig ne réalisait même pas le choc qu’il allait créer en rentrant à la maison couvert de sang. Il s’en fichait … Il était trop profondément happé dans ce tourbillon d’incrédulité mêlé à la folie pour se soucier un tant soit peu de la crainte qu’il inspirerait. Ses émotions étaient confuses, elles s’entremêlaient en lui pour former un bien étrange mélange ! Solveig ne parvenait même pas à mettre des mots sur ce qu’il ressentait. C’était un subtil mélange de détresse, de désespoir, de peur, de rage, de douleur, de soulagement … Et finalement tout cela créait un énorme vide. Un trou béant dans sa poitrine et dans sa tête ! Solveig ne ressentait au final, plus rien. Il n’était plus capable de ressentir la peine qu’il avait ressentie en voyant le corps inanimé d’Opale sur le sol de la maison.

La porte avait sans doute claqué trop fort, Solveig ne s’en était même pas aperçu ! Il marcha maladroitement devant lui, le regard éteint. Une silhouette émergea de la pièce voisine, une jeune femme débarquait. Elle paraissait heureuse … Jusqu’à ce que son regard ne se pose sur le jeune homme dont les vêtements étaient tâchés de sang. Elle changea immédiatement d’expression et ce fut la peur et la colère qui prirent place sur son visage. Mina lui lança une question, comme s’il allait répondre ! Solveig leva les yeux vers elle mais il ne la regardait pas, son regard traversait la demoiselle et allait observer ce qu’il passait dans un monde parallèle. À cet instant précis, Mina aurait pu se jeter d’une falaise que Solveig aurait été purement incapable de réagir. Tel un automate, il restait planté sur ses deux pieds et semblait attendre que la crise de colère passagère de la demoiselle ne s’estompe.


« Opale »

Il l’avait dit à voix haute, clairement et distinctement. Solveig venait de répondre à la question de Mina … Elle lui avait demandé à qui appartenait le sang alors il avait répondu, quoi de plus normal ? Le jeune homme sentit une vague d’émotion le rattraper, avoir prononcé ce nom le mettait dans un état étrange. Soudain, ce fut l’éclair de vérité. Enfin, Solveig sortit de cette torpeur que l’on appelle « état de choc » et retrouva sa lucidité. Pour le coup, ce fut comme une énorme gifle qu’on se ramasse en plein visage ! Un coup si violent et si brusque que la tête ne peut supporter un tel choc sans pencher dangereusement sur le côté. Désormais, dans les yeux de Solveig, on pouvait lire la panique la plus totale. Opale était morte …

« Elle est morte … »

Il ne parlait pas à Mina, il constatait simplement les évènements ! Si elle voulait comprendre ce qu’il se passait, elle n’avait qu’à l’écouter et dégager dans son délire toutes les informations nécessaires. Solveig se recula d’un pas comme si Mina lui avait fait peur, il baissa le regard et vit ses vêtements couverts du sang … Le sang d’Opale. Les larmes lui montèrent aux yeux si violemment qu’il fut totalement incapable de les retenir. Tandis qu’elles roulaient sur ses joues, le jeune homme arracha d’un geste sec sa chemise et la jeta par terre comme si elle avait été enflammée. Son visage était pâle, il se sentait mal … Solveig revoyait à nouveau la scène. Les pacificateurs qui débarquent, les coups qui se perdent, le corps de la jeune femme sans vie allongé au sol. Et puis ce long moment où il était resté prostré sur elle, le cadavre d’Opale entre les bras. Solveig avait l’impression qu’il allait vomir !

« Les pacificateurs … Ils l’ont … Ils l’ont tuée ! »

Son regard se releva vers Mina, Solveig était anéanti et en même temps incrédule. Une partie de lui se disait que tout ça était complètement ridicule … Que ce n’était qu’un cauchemar qui prendrait fin lorsqu’il rouvrirait les yeux. Le jeune homme ne songeait même pas à se préoccuper de sa fiancée et de ce qu’elle ressentait, à vrai dire elle n’existait même plus dans son esprit ! Il ne se voyait plus que lui, lui et le cadavre d’Opale couvert de sang. Solveig se dirigea vers la salle de bain et essuya rapidement les larmes qui coulaient sur son visage. Il se planta devant le lavabo et croisa son reflet dans le miroir. Il y vit quelqu’un qu’il ne reconnut pas … Ce regard apeuré, cet air déboussolé et à la limite du déphasé. Non, ce n’était pas lui quand même !

Plongeant les deux mains sous l’eau, il s’aspergea allègrement le visage. Entre ses paumes, l’eau devenait rouge, se mêlant au sang qui était resté accroché à la peau de Solveig. Lorsqu’il s’en rendit compte, il attrapa le savon et commença à frotter avec férocité ses bras et ses mains. Il ne voulait plus voir la moindre tâche rouge ! Il fallait que tout redevienne comme avant, que la mort d’Opale ne soit que factice. L’habitant du district quatre frotta jusqu’à ce que ses bras deviennent rouge à cause de l’irritation et les plongea ensuite sous l’eau glacée. Le contact de l’eau froide sur sa peau qu’il avait chauffée par friction lui fit un bien fou. Ses yeux étaient à nouveau trempés, Solveig ne se rendait même pas compte qu’il pleurait. Ses larmes coulaient sans sa permission et il n’aimait pas ça ! Mais pour l’heure, le sang sur ses bras le préoccupait davantage. Il épongea ses bras et s’observa dans le miroir.

« Mina ? »

Solveig vit la silhouette de sa fiancée et pour une raison totalement inconnue, il se jeta sur elle et l’enlaça avec tendresse mais en appliquant tout de même une certaine force dans son étreinte. Il serrait sa fiancée contre lui en murmurant des paroles inaudibles. Ses doigts glissèrent dans les cheveux de Mina et bientôt, ses mains propres après un tel lavage, se posèrent sur les joues de la demoiselle. Il captura son visage entre les paumes et vint embrasser ses lèvres, ses baisers étaient rapides, impatients, maladroits. Solveig ne s’arrêta que lorsqu’il se sentit en sécurité, que lorsqu’il se sentit prêt à lui parler. La gardant toujours précieusement dans ses bras, il lui chuchota à l’oreille :

« À toi, ils ne feront rien ! Je ne les laisserais pas te faire du mal ! Je ne veux pas qu’il t’arrive la même chose … Reste près de moi ! »

Il embrassa cette fois les cheveux de Mina et glissa sa main dans la paume de sa fiancée. Tout ce que Solveig voulait, là tout de suite, c’était savoir que sa fiancée allait bien ! Et qu’elle, elle ne disparaîtrait pas. Il avait besoin d’un point de repère et d’un espoir … Parce que sans ça, il sombrerait réellement dans la folie la plus noire.
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MessageSujet: Re: The dog days are over ?    The dog days are over ?  Icon_minitimeLun 26 Mar - 19:31




Solveig & Wilhelmina
« Amour, amour ! Ton véritable nom est jalousie. »
[Eugène Achard]


A l’évocation du nom d’Opale, la jeune femme se sentit blessée et trahie, bien qu’elle s’était douté et redoutait cette réponse. Mina n’avait jamais apprécié, non pas la blondinette en elle-même, car elle semblait être quelqu’un de bien et elle compatissait à ce qu’elle avait vécu, mais c’est la relation qui unissait Opale à Solveig qu’elle n’avait jamais aimé. Ils ne voyaient peut-être que très rarement, à vrai dire, il avait mis des années à aller la voir après ce qui s’était passé pour elle et qui avait mis un terme à leur histoire avant même qu’elle ne commence réellement. Et c’est précisément ce point qu’elle redoutait. Venant du district 1, elle ne les avait pas connu avant d’emménager dans le district 4, elle ne savait pas vraiment à quel point ils avaient pu être proche, complice ou autre et elle craignait qu’un jour où l’autre, Solveig ne se rende compte qu’il lui préférait son amour d’adolescence et qu’il ne la laisse. Wilhelmina avait particulièrement craint ce risque d’abandon après qu’elle ait perdu leur bébé, car c’est à peu près à ce moment là, alors que tout était très fragile entre eux, qu’il avait décidé d’aller revoir Opale plusieurs années après. Et là, alors qu’elle aurait eu besoin de lui en rentrant, qu’en ne le voyant pas elle le pensait sur le bateau avec son père, elle se rendait compte qu’il avait été auprès d’Opale. Pourquoi ? L’a-t-il trompé ? Des centaines de questions vacillaient dans son esprit, lui faisant presque tourner la tête.

Sa jalousie, déjà bien présente depuis toujours, c’était un très de caractère appartenant à Mina depuis sa plus tendre enfance, c’était décuplé pendant et surtout après la perte du bébé, à tel point que à ce moment même, alors qu’elle devrait remarqué l’état de choc de son fiancé, qu’elle devrait tenter de l’apaiser, de le réconforter, de lui dire des mots tendre et affectueux, non elle, au lieu de tout cela, elle continuait de frapper son torse de ses petits points, laissant les larmes qu’elle n’arrivait pas à contenir, couler le longs de ses joues.

- Pourquoi tu étais avec elle ? Qu’est-ce que tu faisais chez elle ?

Il ne répondait rien, se reculait d’elle, il semblait complètement ailleurs. Son corps était présent, son esprit lui ne l’était pas, il était loin, très loin, sans doute avec ELLE… et elle ne pu que rester planter debout à le regarder ôter sa chemise pleine de sang et l’écouter lui raconter à la manière d’un automate ce qu’il s’était passé. Etrangement, elle n’arrivait pas à prendre la pleine mesure de ses paroles, il était tellement distant que c’est comme si ce qu’il lui disait n’était pas réel. Toute la scène, depuis qu’il était arrivé était comme si c’était surréel, elle se trouvait au beau milieu d’un rêve, enfin d’un cauchemar et elle allait se réveiller, elle devait se réveiller.

Malheureusement, elle était bien éveillée et tout ceci était parfaitement réel. Sans un mot, Solveig se dirigea vers la salle de bain d’où Mina était sortie quelques instants plus tôt, elle ne le suit pas, et resta plantée au milieu de l’entrée essayant tant bien que mal de regrouper en pensées cohérentes les informations qu’elle venait de recevoir. Après quelques instants de réflexion, enfin l’esprit de la jeune femme passa au dessus de sa jalousie et percuta qu’elle venait d’apprendre la mort d’Opale, qu’elle avait été assassiné de sang froid par les pacificateurs et qu’il n’était donc pas étonnant que son fiancé soit rentré dans cet état complètement absent et couvert de sang. Revenue à un état plus lucide, Mina décida de se diriger vers la salle de bain pour rejoindre Solveig et s’assurer de son état. Au moment où elle approchait de la porte, elle ne comprit pas ce qui se passait, elle se retrouvait soudainement dans les bras de son compagnon qui la serrait fort, étrangement fort, pas à lui faire mal, mais ce n’était pas comme d’habitude. Elle hésita même un instant à le repousser, mais n’en fit rien, elle ne voulait pas le perturber plus qu’il ne l’était déjà, elle ne voulait pas lui donner l’impression de le rejeter, même si à ce moment à, elle n’avait pas très envie d’être dans ses bras, alors qu’un peu plus tôt il avait été chez Opale et que malgré tout, malgré qu’elle le comprenait, elle en pouvait pas s’empêcher d’y penser et d’en avoir envie de pleurer.

- Je sais…

Mina lui murmura ses paroles et le laissa faire quand il l’embrassa et lui prit la main. Elle ressentait sa détresse, il avait besoin d’elle, ce n’était pas le moment de lui faire une scène. Elle était pourtant partagée entre l’envie de l’envoyer balader et celle de se blottir tout contre lui. La jeune femme savait qu’il la protègerait, mais là elle n’avait pas vraiment envie qu’il al protège, elle était encore trop sous le contre-coup de sa jalousie, sans compter ses problèmes aux boulots qu’elle n’avait toujours pas digérer. Le tout cumulé, l’empêcher d’être la fiancée aimante et à l’écoute qu’elle devrait être pour lui en ce moment. D’autant qu’elle avait en rentrant compter sur le soutient de Solveig dans ce qu’elle traversait, et au lieu de cela, elle se retrouver à être elle, le soutient de son fiancé. C’est vrai que ce qu’il venait d’endurer était autrement plus grave que son petit problème de collègue au travail.

- Excuse-moi de ne pas être plus, enfin… tu vois, mais j’ai pas vraiment eu une super journée non plus.

Mina se déroba de l’étreinte du jeune homme, elle n’osait même pas le regarder dans les yeux. A la fois honteuse de ne savoir jouer son rôle et à la fois parce qu’elle ne se sentait pas d’affronter son regard triste qui pleurait la mort d’Opale. La jalousie la consumait malgré tout, quoiqu’elle veuille, elle reprenait toujours le dessus. Quand il s’agissait de Solveig, elle pouvait se révéler redoutable et ultra possessive, ce qu’elle n’était pas avec autre chose que son fiancé.

- Désolée de te demander ça, mais j’ai besoin de savoir… Tu faisais quoi chez Opale ?

Puisqu’il n’avait pas répondu la première fois et qu’apparemment maintenant il était revenu à un état plus proche de la normal, elle se permettait de le relancer. De toute manière qu’elle le fasse maintenant ou plus tard, elle finirait de toute manière par la lui poser. Mina aimait Solveig, peut-être même trop et elle avait eu tellement peur de le perdre, qu’ils viennent à se séparer quand leur relation s’en était trouvée fragiliser par la perte de leur enfant, qu’elle avait un besoin constant d’être rassurée sur les sentiments qu’il éprouvait à son égard. Avec Opale morte maintenant, elle aurait été presque capable d’endurer d’entendre qu’il y avait eu quelque chose entre lui et elle, et capable de lui pardonner. Peut-être pas ce soir, peut-être pas tout de suite, mais elle ne se voyait absolument pas vivre sans lui pour autant, quoi qu’il est pu faire, même si au fond elle se sentirait probablement plus qu’humiliée, blessée, trahie et qu’elle n’était absolument pas certaine qu’elle serait à nouveau capable de lui faire confiance.
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