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MessageSujet: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeLun 2 Jan - 21:44

Il y avait un endroit dans ces falaises que Dolce connaissait bien mieux que les autres. C'était un endroit dissimulé, discret, un endroit magnifique. Un endroit parfait. On pouvait s'assoir et regarder le soleil se coucher sur l'océan. On voyait à des kilomètres. Mais lorsqu'elle s'y rendait, ce n'était pas sur l'étendue bleue que Dolce posait son regard, c'était sur la personne qui se trouvait avec elle. La seule personne qui comptait réellement à ses yeux venait partager des instants délicieux avec elle, le plus souvent qu'il était possible. Puis elles devaient se séparer à nouveau, toujours et encore, pour une énième fois. Elles devaient se serrer dans leurs bras, se dire au revoir, en ignorant totalement quand elles se reverraient. Serait-ce dans quelques jours ? Serait-ce dans quelques semaines ? Quelques mois ? Jamais. A chaque fois, elles se séparaient en se disant que c'était peut-être la dernière fois. On ne sait jamais ce qui peut arriver.

Dolce s'était levée à cinq heures du matin. Elle n'avait pas énormément dormi cette nuit-là. Elle savait bien qu'Améthyste serait à la falaise, à neuf heures précises. Toute la nuit, elle n'avait fait que rêver d'elle, se réveiller, boire un peu d'eau, puis se rendormir et rêver à nouveau. Et elle abandonna à cinq heures du matin. L'excitation était bien trop grande, Dolce était incapable de fermer l’œil. Elle attendait cette journée depuis si longtemps. Cela faisait un mois qu'elles ne s'étaient pas vues, à cause de leurs obligations. Améthyste lui manquait affreusement. Elle descendit à la cuisine et se servit une tasse de café bien chaud. Il ne faisait pas vraiment froid pour un matin d'hiver, à tel point que c'en était inquiétant. Elle regarda dehors, observa les arbres. Ils ne se balançaient pas trop, heureusement, car sinon, cela aurait signifié que le vent était fort, et que leur escapade pouvait s'avérer dangereuse. Elle patienta un long moment devant cette fenêtre. Puis elle remonta finalement et prit une douche. Elle enfila un jean et un pull, sortit son sac à dos et y jeta clés et autres fournitures utiles. Elle glissa ses pieds dans ses bottes et se dirigea vers les escaliers. Sa mère, à moitié endormie, passa alors la tête par la porte de sa chambre. « Chut » fit-elle. « C'est simplement moi, retourne te coucher. Je sors aujourd'hui, tu te rappelles ? » Sa mère hocha la tête, tandis que Dolce lui sourit et descendit les escaliers.

Elle tourna en rond pendant une heure. Le soleil se levait lentement, mais elle n'était pas d'humeur à profiter du spectacle. Elle était d'humeur à voir Améthyste. Cette humeur qu'elle commençait à connaître, à laquelle elle commençait à s'habituer. Un sentiment bien particulier qu'elle avait appris à gérer et à dompter avec le temps. Une excitation qui la rendait désagréable avec tout le monde, sauf avec celle qui lui manquait tant. Elle déambula pendant de longues minutes dans les rues. Un pas lent, les mains dans les poches de sa veste, le regard vague. Elle repensait à Améthyste, à tout ce qu'elles avaient vécu toutes les deux. Parfois, elle souriait, d'autres fois, elle se mordait la lèvre, signe de nostalgie, de regret, de tristesse peut-être même. Elle passa une main dans ses cheveux pour se donner une contenance. Comme si quelqu'un la regardait. Comme si quelqu'un d'aussi étrange qu'elle se baladait dans les rues à cette heure-ci... C'était désert.

Puis elle regarda sa montre et se rendit compte que c'était peut-être le moment de gagner la fameuse falaise. Elle n'était plus qu'à quelques minutes d'Améthyste. Elle accéléra le pas, motivée par ce prénom qui résonnait dans sa tête, avec la force d'un cri et la douceur d'un murmure. Elle se surprit à sourire. Elle accéléra encore. Puis, sans qu'elle ne le veuille, ses jambes se mirent en action et elle se sentit courir. Elle courut sur plusieurs centaines de mètres, elle ne se sentait pas fatiguer. Non, elle ne fatiguait pas. C'était comme si elle volait, portée par le besoin de revoir la belle brune. Elle grimpa avec aisance, se rendit compte que son entraînement avait été bénéfique, une fois de plus. Puis elle fut en haut. Elle aurait cru qu'elle serait seule pour une dizaine de minutes, à attendre. Mais elle sut qu'elle n'avait pas été la seule impatiente, et elle en fut heureuse. Améthyste était déjà là. Dolce se précipita vers elle et se jeta dans ses bras sans lui laisser le temps de parler, ou de respirer. Puis elle se détacha d'elle. « Si tu savais à quel point tu m'as manqué » avoua-t-elle précipitamment, sans réfléchir. La spontanéité était l'une de ses qualités. Elle regarda Améthyste un long moment, sans parler, en souriant, comme éblouie. Elle était sublime.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeMar 3 Jan - 21:02

La serrer dans ses bras. C’était tout ce à quoi aspirer Améthyste en ce moment précis. Cette passion, dévastatrice, l’avait tenue éveillée toute la nuit, l’empêchant presque de respirer. C’en était presque effrayant de voir à quel point elle tenait à elle, à quel point elle avait besoin d’elle pour seulement se sentir bien. Sans elle, sans Dolce, sans sa Dolce, sa vie n’avait tout simplement aucun sens. La brune soupira alors qu’elle mettait sa gourde dans son sac avant de le fermer. Il était tôt ou de son point de vue, très tard, puisqu’elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit et ses yeux la piquaient désagréablement. Chaque rencontre avec sa meilleure amie, sa sœur de cœur et bien plus encore la mettait dans un état de nervosité avancé. Tous ses sens étaient exacerbés, la moindre petite peur devenait une phobie et elle savait qu’elle ne serait apaisée que quand elle retrouverait la jolie blonde en haut de ses falaises.

Pour comprendre à quel point ladite Dolce était importante pour Améthyste, il fallait remonter à l’enfance où elles s’étaient rencontrées. Sans vraiment le comprendre, au moment où elles s’étaient croisées, leurs destinées s’étaient mêlées pour ne faire plus qu’une jusqu’à la fin de leurs jours. Au début simples copines, elles étaient devenues les meilleures amies du monde pour devenir des confidentes, des sœurs de cœur et puis ce sentiment était né en Améthyste. Ravageur, indépendant, fort, cruel, délicieux. L’amour. La brune avait toujours pensé que le jour voulu, elle rencontrerait un jeune homme. Leurs regards se croiseraient et ils s’aimeraient pour toujours comme dans les contes de fées. Indéniablement naïve, atrocement romantique mais horriblement attachante. Bref. L’amour avait déboulé sur Améthyste sans qu’elle ne comprenne ce qu’il se passait. Dolce. Elle était amoureuse de Dolce. Sans demi-mesure, sans contrepartie. Irrémédiablement amoureuse de sa meilleure amie. Et elle savait que c’était réciproque. Parce qu’elles s’étaient embrassées. Pas un baiser d’expérience, pas un baiser d’adieu mais un vrai baiser, celui qu’on donne à l’être aimé. Bien sûr, tout n’était pas rose. Déjà, une partie d’Améthyste luttait contre ses sentiments. Elle n’était pas bien sûr qu’aimer une fille était quelque chose de correct et cela la rendait fragile, perdue. Ensuite, Dolce était l’imprudence même (c’était d’ailleurs son idée de se retrouver au beau milieu de falaises alors qu’Améthyste avait le vertige) et chaque seconde, Améthyste craignait qu’on vienne lui dire que Dolce avait perdu la vie en faisant un quelconque truc dangereux. Enfin, elles avaient été séparées et leurs rencontres devenaient difficiles.

C’était pour cela qu’elle n’avait pas dormi. Parce que cela faisait un mois qu’elle ne l’avait pas vu et qu’à cet instant précis, elle enfilait un manteau et partait en direction du district 4 pour la rejoindre. Il fallait du temps pour parcourir la distance qui les séparaient et elle devait partir tôt. De toute façon, elle ne s’en plaignait pas, elle avait besoin de bouger pour se vider de l’appréhension de la revoir. Le chemin avait été à la fois court et long et elle s’était retrouvée en avance sur les lieux, le doute s’emparant d’elle. Et si Dolce ne venait pas ? Si elle l’avait oubliée ? S’il lui était arrivé quelque chose. Depuis que la blonde était devenue une carrière – choix qu’Améthyste n’avait jamais digéré – la brune avait des tonnes de raisons de s’inquiéter pour elle.

Et puis avant qu’elle ne réalise qu’elle était là, elle était dans ses bras. Son odeur envahit soudainement tous ses sens et elle eut une impression de rentrer enfin chez soi. Elle soupira de soulagement l’enlaça fermement, enfouissant son visage dans son cou, fermant les yeux. « Si tu savais à quel point tu m'as manqué. » A cette déclaration, les larmes commencèrent à pointer leur nez. « Toi aussi tu m'as tellement manquée. » Elle s'éloigna un peu et passa sa main froide sur son visage pour essuyer une larme qui coulait. « Désolée. Je sais que je suis trop émotive. »
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeMer 4 Jan - 15:40

Dolce commençait enfin à se sentir mieux. L'excitation qui lui faisait mal au ventre commençait à s'estomper, car à présent, Améthyste était là. Elle était juste en face d'elle, sous ses yeux. Là, et pas à des kilomètres. Elles étaient dans le même district, sur la même falaise. Dolce se crut dans un rêve pendant un centième de seconde. Et si c'était encore un rêve ? Elle avait bien passé la nuit à rêver de ces retrouvailles. Si cela n'était qu'un rêve de plus ? Une boule se forma dans sa gorge à cette pensée. Elle se mordit la lèvre, fixant Améthyste sans rien dire. Une larme coulait sur la joue de la brunette. Dolce resta figée un moment, puis elle ne put résister plus longtemps. Elle enlaça Améthyste. Elle la tint dans ses bras plus longtemps cette fois-ci. Comme si elle avait besoin de la sentir près d'elle, de la serrer le plus fort possible, pour ne faire plus qu'un. Elle en avait réellement besoin. Ce n'était pas un rêve. Elle le savait maintenant car le sentiment indescriptible qu'elle éprouvait ne pouvait être reproduit dans une pitoyable fantaisie. C'était réel. Jamais encore elle ne s'était sentie ainsi dans un rêve. Elle ne put se détacher d'Améthyste. Elle aurait voulu la garder collée à elle pour l'éternité. Ne plus jamais la lâcher, ne plus jamais la laisser s'en aller. Ne plus jamais la voir s'éloigner. C'était beaucoup trop dur. Son cœur ne tiendrait plus longtemps ainsi. Les au revoir aux airs d'adieux et les retrouvailles, ça ne lui faisait pas de bien. A chaque fois, ce qu'elle ressentait était trop fort pour être bénéfique. Mais au final, les moments où elle revoyait Améthyste étaient parfaits. Ils étaient les plus beaux de son existence misérable. Elle se résolut alors à esquisser un sourire. Puis elle ferma les yeux et s'imprégna de la présence de son amour de toujours. Amour inavoué. Elle se détacha finalement avec délicatesse de la jolie brune et lui adressa un petit sourire. Dolce prit entre ses mains le visage d'Améthyste et essuya ses larmes avec son pouce. Elle eut un petit rire en croisant son regard. Améthyste au moins se montrait toujours sous son vrai jour. Elle ne masquait pas ses émotions, et se laissait aller sans avoir peur. Dolce n'était pas comme ça. C'est pourquoi elle avait retenu ses larmes. Lorsqu'elle avait senti quelque chose dans sa gorge, elle avait tout fait pour ne pas que ses yeux deviennent humides. Et avec l'habitude, c'était devenu automatique, et ça lui réussissait toujours. Elle se sentait incapable de pleurer, et les seules fois où ça arrivait, c'était lorsqu'elle était seule et qu'elle n'en pouvait plus. Alors elle relâchait tout et se laissait aller. « Ne t'excuse pas » murmura-t-elle en souriant. Elle regarda la brunette pendant un instant, essayant de voir si quelque chose chez elle était différent. Non. Elle n'avait pas changé.
Si elle aimait tant Améthyste, c'était parce qu'elle était si différente d'elle. La blonde et la brune. La fille trop émotive, et celle qui dissimulait ses émotions. Celle qui avait le vertige, celle qui cherchait le danger. Dolce la trouvait spéciale. C'était peut-être le mot qui correspondait au mieux. Spéciale. Elle lui rapportait une bouffée d'oxygène, elle la maintenant en vie. A chaque fois qu'elles se retrouvaient, Dolce sentait son énergie monter en puissance. Ses batteries étaient à nouveau pleines, et elle était prête à affronter de nouvelles journées loin d'Améthyste. De nouvelles journées passées à s'entraîner, en tentant de faire le vide, jusqu'à ce qu'elles soient à nouveau réunies. « Comment tu vas ? » demanda-t-elle. Ce n'était pas le "ça va ?" banal et habituel qui accompagnait les salutations. C'était plutôt la question venant d'une amie, une amie qui s'inquiétait vraiment, qui voulait qu'on lui dise si quelque chose n'allait pas bien. Une question à laquelle on attendait vraiment une réponse, pas une question balancée comme ça pour la forme, alors qu'en réalité, on sait très bien que l'autre répondra qu'il va bien, même si ce n'est pas le cas. Dolce s'assit dans l'herbe qui n'était pas très haute, et pas très verte non plus. D'un regard, elle invita Améthyste à se mettre là, juste à ses côtés. Elle ne pouvait pas se permettre de l'avoir éloignée pendant ne serait-ce que quelques minutes, et de ne serait-ce quelques centimètres.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeDim 15 Jan - 17:48

Enlacée dans les bras de Dolce, Améthyste avait l’impression de vivre, de pouvoir enfin respirer. Etre sans la blonde, c’était comme ne pas avoir d’existence. C’était attendre leur prochaine rencontre en se contentant de manger, de boire, de soigner les enfants, etc. Vivre sans Dolce, c’était comme perdre le soleil, c’était comme si c’était obscur, sombre, froid, déprimant et quand elle la retrouvait enfin, cela faisait du bien. Tellement de bien qu’Améthyste ne put retenir ses larmes. Elle les laissa couler librement, essayant pendant quelques secondes de les retenir avant de finalement arrêter, ça ne servait à rien, elle était incapable de dissimuler ses émotions au contraire de Dolce. Quand elle fut ré-attirée dans ses bras, elle eut envie de se fondre contre elle, en elle pour ne plus jamais la quitter. A elles deux, elles auraient pu former un être parfait. Elles étaient tellement complémentaires. Une pulsion monte en Améthyste, une violente pulsion qui ravagea tout sur son passage. Trois mots, sept lettres. Je t’aime. Comme elle avait envie de lui dire, de lui murmurer jusqu’à ce qu’elle soit repue. Elle aimait Dolce, comme jamais elle n’aurait pu penser pouvoir aimer quelqu’un. Mais c’était… compliqué. Elle n’était pas aussi impulsive que la blonde pour lui dire ce genre de choses et surtout trop peu sûre d’elle pour penser que ses sentiments étaient réciproques. Certes, elle savait à quel point Dolce tenait à elle et certes, elles s’étaient embrassées mais rien n’avait été clarifié si bien que la brune nageait dans un brouillard complet. Etait-ce juste un baiser d’adieu, une marque d’affection ou bien plus ? Ca ne s’était vraiment jamais reproduit et la jeune femme du district six ne savait pas quoi en penser. Finalement, la voix de la blonde la sortit de ses pensées. Sa voix si douce, si attirante, si délicieuse qui lui demandait comment elle allait. Améthyste avait toujours pensé qu’elle était chanceuse d’avoir l’attention de Dolce. Cette fille était tellement merveilleuse. Elle la regarda s’asseoir et l’inviter à faire de même. Elle hésita une seconde avant de la rejoindre et de finalement s’allonger, posant sa tête sur ses genoux. Comme explication, elle murmura à nouveau un timide « Tu m’as vraiment manquée ». Elle avait envie de sentir la chaleur de Dolce, elle voulait de la tendresse de sa peur, elle voulait se dire égoïstement que Dolce était pour l’instant seulement et exclusivement à elle, elle voulait se rassurer en la voyant là, en parfaite santé, pas blessée à cause des carrières… « Je vais bien. Les jours passent lentement mais je veux bien. Mon père est toujours enfermé dans son laboratoire mais il en sort de temps en temps et il a l’air d’aller bien alors je vais bien. Et les jeux de la faim sont enfin terminés ce qui veut dire que personne que je connaisse ne sera en danger avant un an. Et toi ? Tu fais… toujours partie des carrières ? » Le dernier mot avait été dit avec un certain mépris, sonnant bizarrement alors que la voix d’Améthyste était toujours douce et prévenante mais il fallait dire que la brune avait un mépris total pour ce qui était de ces jeux de la faim et surtout des carrières. Elle trouvait ça barbare, loin d’être civilisée et puis surtout, elle était effrayée. Effrayée que Dolce participe à ses jeux. Elle était tellement impulsive, imprudente, trop bonne vivante pour ne pas s’intéresser à cela même si cela signifiait qu’elle risquait sa vie. Elle ne supportait pas l’idée de la perdre. Elle avait tellement peur qu’elle se fasse tuer. Elle n’était pas sûre que Dolce comprenne à quel point elle comptait pour elle. Sa vie n’aurait plus aucun sens si elle venait à perdre sa meilleure amie, sa sœur de cœur, celle qu’elle aimait. Elle attrapa la main de la jeune femme et ne put s’empêcher d’entrelacer leurs doigts. « Le pire n’est pas de ta savoir loin de moi tu sais mais de savoir que tu fais toutes ses choses dans les carrières. J’aimerais pouvoir imaginer ta main toute ridée parce que tu aurais quatre-vingt dix ans ou plus toujours entrelacée à la mienne. J’aimerais qu’on soit inséparables, qu’on soit ensembles pour toujours mais… L’idée même que tu sois une carrière me donne l’impression de te perdre Dolce. Je ne veux pas te perdre. » Améthyste avait parlé avec son cœur comme à son habitude, essayant pour la énième fois de raisonner la blonde sachant d’avance qu’une fois encore, ça ne marcherait pas.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeDim 15 Jan - 21:34

« Tu m’as vraiment manquée » Améthyste venait de s'allonger et sa tête était posée sur les genoux de Dolce. Le blondinette sentait la chaleur de son corps se répandre peu à peu dans le sien. C'était précieux en ce mois de janvier. L'air était frais, pour ne pas dire froid, mais elles étaient chanceuses car cette journée était sans aucun doute l'une des plus tempérées de la saison, pour ne pas dire la plus chaude tout simplement. Les hivers étaient rudes, et l'insupportable solitude, l'insurmontable froideur qui logeait dans le corps de Dolce... Ce manque. Ça ne faisait qu'aggraver les choses, et elle ressentait le froid, avec plus d'agressivité. Comme si la brise tentait de lui ronger la peau, de la faire saigner. La ronger jusqu'aux os, puis continuer encore et encore pour la réduire en miettes. Pour qu'il ne reste d'elle qu'un nuage de poussière emporté par le vent vers l'océan. C'était ça. Lorsque Améthyste était loin d'elle. Et à présent, elle sentait la chaleur revenir en elle. Comme un médicament. Un énième sauvetage. Elle se contente de sourire. Un léger sourire en coin alors que son regard fixe l'horizon sans but précis. Sans point auquel s'attacher. Dolce évitait souvent le regard des gens, ou alors au contraire, les fixait avec insistance. C'était soit l'impolitesse de l'ignorance, ou l'insistance malsaine. Ainsi, elle laissa Améthyste s'exprimer, sans lui adresser un regard, mais elle l'écoutait. Elle absorbait chacun de ses mots, comme elle le faisait toujours. Elle aurait été incapable d'en manquer ne serait-ce qu'une syllabe. Elle aimait trop le son de sa voix.

Améthyste mentionna son paternel. Instantanément, des images revinrent à l'esprit de Dolce. A quel point son père avait été gentil avec elle, lorsqu'elle s'était retrouvée sans ses parents. Il aurait très bien pu être de sa famille, car elle le connaissait vraiment bien. Des inconnus l'aurait pris pour son oncle, par exemple. Puis vint l'expression "Jeux de la Faim". Dolce la sentit venir, elle la sentit. Lorsque "jeux" fut prononcé, elle eut un rictus. Un rictus non pas pour Améthyste, mais pour elle-même. Comme pour se moquer d'elle-même, de la situation dans laquelle elle allait bientôt être. Dolce n'était pas du genre à parler sentiments. Tout ça, ça la mettait horriblement mal à l'aise. Et elle ne pouvait s'empêcher de rire d'elle-même pour se sentir moins ridicule. Le genre de conversation qui allait suivre était ce qu'elle détestait le plus. Pourquoi est-ce que la vie ne pouvait pas rester simple ? Il fallait toujours que tout soit si compliqué. Petite, elle faisait les choses comme ça lui venait, sans penser. Elle agissait avec son cœur. Mais elle n'est plus une enfant. Dolce n'est plus une gamine orpheline qui court dans les champs. Elle est une adulte à présent. Grandir. C'est quelque chose d'inévitable dans la vie. Un moment terrifiant. Dolce n'échappa pas à la règle. Ce fut sa plus grande peur... Être arrachée à son enfance, forcée à vivre d'une certaine manière. Puis elle avait surmonté tout ça, et à présent, elle était une adulte. Parfois, elle repensait au passé, ayant juste envie de revenir cinq ans plus tôt. Elle n'avait que 17 ans, mais lorsqu'on vivait à Panem, c'était le moment où on était déjà adulte. Plus le temps pour les enfantillages, l'innocence. Il fallait prendre sa vie en main, pour ne pas qu'elle nous échappe trop rapidement.
Puis, la fameuse question. Tu fais encore partie des carrières ? Il fallait bien qu'ils se mêlent à la conversation ceux-là. Dolce ne répondit pas. Améthyste connaissait de toute façon la réponse. Cette discussion avait déjà été engagée plusieurs fois. Mais Dolce savait pourquoi elle le faisait. Elle n'avait rien à y perdre. Rien du tout. Un temps de silence fut marqué. Dolce fixait toujours l'océan, puis elle se mordit la lèvre sans s'en rendre compte.

Améthyste se remit à parler. Dolce ne savait plus trop où se mettre, mais elle ne laissa rien paraître. Elle resta là à l'écouter. D'un côté, elle l'admirait. Pour être capable de déballer comme ça toutes ses pensées. Dolce était une personne très franche, mais surtout pour critiquer, pour les mauvaises choses. Pas pour prouver à quelqu'un à quel point elle tient à lui. Elle était incapable de prouver son amour à Améthyste. Elle ne pouvait même pas se dire qu'elle avait peur, parce qu'en réalité, c'était juste un blocage. Ce n'était pas elle. Améthyste fit une allusion à la vieillesse qu'elles pourraient avoir toutes les deux. Dolce dut retenir un soupir. Son sourire était devenu un sourire triste. Presque résigné. En réalité, même si elle ne se l'avouait pas, elle avait déjà presque perdu espoir. Perdu espoir qu'elles soient réunies un jour. Elle ne croyait plus en l'avenir. Dès qu'elle tentait de s'avancer de quelques années, elle ne voyait qu'un grand trou noir. Le fait est qu'elle ne se voit pas vieillir. Elle sait qu'elle n'atteindra jamais les 90 ans. Pas même les 40. Elle le savait ! Mais elle ne l'avouait pas. Pas même à elle-même.
Dolce voulait absolument éviter cette conversation. Conversation qui dévierait sans aucun doute sur son idée de se porter volontaire. L’idée même que tu sois une carrière me donne l’impression de te perdre Dolce. Je ne veux pas te perdre. Dolce baissa les yeux pour la première fois et échangea un regard avec sa bien-aimée. Elle ne savait que répondre à cela. Elle aussi, tout le temps, elle se disait qu'elle ne voulait pas perdre Améthyste. Elle le pensait très fort, tout le temps. Sans arrêt. A en devenir folle. Elle savait ce qu'elle ressentait lorsqu'elle pensait à ce qu'elle deviendrait si la brunette disparaissait. Et cet horrible sentiment, Améthyste devait aussi le ressentir. Dolce ne voulait pas qu'elle s'inquiète, elle ne voulait pas la voir inquiète. Pas pour elle, ça n'en valait pas la peine. « Tu ne me perdras pas » mentit-elle. Elle ne pouvait pas le certifier, l'assurer. Et de toute façon, Améthyste la perdrait. Dolce était destinée à disparaître avant elle, à la laisser. Peu importe le moment, la façon, les conditions... Elle la perdrait, c'était inévitable.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeSam 21 Jan - 22:11

N’importe qui vous l’aurait dit, Améthyste n’était pas une personne qui se mettait en colère, c’était même plutôt l’inverse. Pour la mettre dans une rage folle, il fallait s’acharner sur elle et encore, on ne pouvait même pas être sûr qu’au final, elle serait énervée. Peut-être qu’elle craquerait simplement et s’effondrerait en larmes. La brune avait le cœur sur la main, sans doute trop. Aussi, si on la bousculait dans la rue, elle allait s’excuser alors que ce n’était pas sa faute. Si un Pacificateur était rude avec un homme par cruauté, la brune penserait seulement qu’il avait peut-être une mauvaise journée ou alors qu’il y avait un mal entendu. Malgré les jeux de la faim, la main de fer du capitole, Améthyste trouvait toujours des excuses au gouvernement. Se mettre en colère, haïr quelqu’un, ce n’était pas dans sa nature. Elle voulait trouver du bon en chacun et même dans l’obscurité la plus totale et désespérée, elle aurait été capable de trouver un grain de lumière et c’était sans doute cela qui faisait que la brune gagnait à être connue mais sa candeur, sa naïveté, pouvaient exaspérer parfois. Un ami de la jeune femme lui avait dit que si par malheur, elle se retrouvait tirée comme tribut, elle aurait peut-être une chance de gagner. La jeune femme avait ri quand elle avait dit ça. Pas d’un rire amusé ni même d’un rire gêné. Plus d’un rire poli là pour combler le vide alors qu’elle aurait voulu dire : « Tu as besoin de voir un médecin ? Le soleil t’a tapé sur la tête. » Ce jour-là, Améthyste se souvenait exactement de ce qu’elle avait répondu. Mot pour mot, elle avait dit : « Jamais de la vie, je serais incapable de tuer qui que ce soit, je serais sans doute la première à mourir. » Néanmoins, son ami lui avait répondu gentiment qu’il pensait qu’elle avait ses chances. Elle ne s’attarderait sûrement pas à la corne d’abondance, s’enfuyant dans un endroit où elle serait à l’abri. Entre temps, un certain nombre de tributs s’entretueraient. Ils la laisseraient tranquille parce qu’elle serait sûrement passée pour une petite fille naïve et totalement inoffensive dans les interviews (ce qui était le cas) et on pourrait même la prendre pour alliée à cause de ses connaissances en médecine et de sa gentillesse. Au final, elle serait sans doute dans les dernières. La brune n’avait rien trouvé à répliquer ce jour-là. Tout cela pour dire que la bonté d’Améthyste et son incapacité à se mettre en colère (cela avait dû arriver deux ou trois fois en dix-sept années de vie) étaient assez fort pour lui sauver la vie.

Donc, en ce moment précis, alors qu’elle retrouvait Dolce, sa meilleure amie, son âme sœur, elle n’aurait pas dû être en colère. Mais quel autre mot pouvait décrire ce bruit tonitruant en elle, son sang qui battait à tout rompre et qui semblait aussi dangereux et brulant que de la lave et qui à cet instant, noyait ses organes dans un flot de rage ? Aucun. Améthyste était en colère. En colère contre Dolce bien que cela, elle ne l’aurait jamais cru possible. Comment pouvait-elle juste lui dire ça ? Tu ne me perdras pas. La brune avait envie de cracher ces mots. Elle connaissait Dolce par cœur, ce n’était rien d’autre qu’un mensonge éhonté et si elle lui avait dit en la regardant droit dans les yeux, elle aurait vu quelque chose vaciller dans son regard. Elle lui mentait sans vergogne. Elle ne pensait pas une seconde ce qu’elle disait. Tu ne me perdras pas… Cette phrase semblait crier tout le contraire. La brune avait la vilaine et désagréable impression d’être une enfant de cinq ans qui parlait à sa mère malade pour la dernière fois alors que cette dernière lui murmurait des paroles apaisantes pour tromper sa vigilance. La brune se releva brusquement, s’arrachant à la chaleur rassurante de la jeune fille. Elle ressentit la perte un instant et eut soudainement envie de recourir vers elle, de se serrer contre son corps si fin mais elle n’en fit rien. Sa colère était là, brillant dans ses yeux alors qu’elle se tenait devant elle, l’air d’une femme bafouée, les yeux humides lui donnant un air grave et profond, le vent se faisant sentir comme pour montrer la tempête que ses quatre petits mots avaient déclenché en Améthyste. « Comment tu peux me dire ça ? Juste ça ? Tu ne me perdras pas ? Tu mens et je le sais, tu n’y crois pas et tu penses que moi je vais y croire alors que je te connais depuis tellement longtemps ? Je n’ai plus cinq ans Dolce. Et je refuse de fermer les yeux sur… Sur ça. De toute façon, je ne pourrais pas, ça fait trop mal pour que je puisse l’ignorer. » La brune sentit une larme froide, glacée couler sur sa joue. C’était comme si en ce moment, elle était dans l’arène des Hunger Games avec Dolce et que cette dernière promenait un couteau sur sa joue. La douleur aurait sans douté été la même. « Tu sais que je ferais tout pour toi. Que je donnerais ma vie s’il le fallait pour te sauver. Je t’aime tellement. Alors pourquoi tu ne peux pas faire la même chose pour moi ? » La voix d’Améthyste se brisa, dans un crissement douloureux, comme si on la forçait à avaler des graviers qui s’entrechoquaient dans sa gorge. « Je ne te comprends pas. Pourquoi tu ne peux pas me dire que tu ne te porteras pas volontaire aux prochains jeux et que tu n’y participeras qu’à condition d’être sélectionnée au lieu de ce simple tu ne me perdras pas qui ne veut rien dire pour toi ni pour moi ? Tu es la chose la plus importante à mes yeux Dolce et si je compte vraiment pour toi, pourquoi est-ce que tu ne peux pas renoncer à ça, juste pour moi ? »

En toue honnêteté, Améthyste a craqué. Parce qu’elle a peur. Parce qu’elle avait peur ce matin en venant et parce que surtout, elle a peur de repartir en se disant que c’est la dernière fois qu’elle voit son amour. A chaque fois, elle ressentait cela, à chaque rencontre mais généralement, elle se taisait, généralement, la conversation ne dérapait, généralement, ce non-dit était là, grossissant un peu plus. Finalement, il avait éclaté en même temps que le cœur de la fille du district 6 qui ne pouvait pas supporter l’idée d’une Dolce ne tenant pas assez à elle pour ne pas lui promettre d’essayer de vivre le plus longtemps avec elle.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeSam 21 Jan - 23:41

Elle sentit la chaleur du corps d'Améthyste disparaître. Ses genoux furent happés par le froid de ce mois de janvier. Elle avait pourtant elle-même constaté que la température était plutôt élevée, rien ne pouvait vaincre la chaleur du corps d'Améthyste. Le froid soudain la fit presque tressaillir, mais elle enfuit ce sentiment au plus profond d'elle, une énième fois. Cette habitude, cet automatisme, ça ne faisait que devenir dramatique. Elle allait finir par y perdre quelque chose. Elle n'en avait simplement pas conscience. Elle n'avait pas conscience de ses erreurs, de ses faiblesses. Elle ne pensait pas en mentant, que la vérité pouvait se voir à travers sa chair. Au fond de ses yeux. Dans le voile du son grave de sa voix. Améthyste s'était redressée, elle s'était éloignée de quelques centimètres et Dolce eut l'impression que ce furent des milliers de kilomètres. Elle aurait voulu l'attraper par le bras et la serrer contre elle, le plus fort possible. L'embrasser. La forcer à rester. Mais ce n'était pas possible.

Sa voix n'était pas transparente. Son ton n'était pas neutre. Elle était en colère, blessée. Blessée par ce mensonge ridiculement essentiel qu'elle venait de lui fournir comme prétexte, pour se creuser un chemin de secours, une sorte. Pour s’échapper. Améthyste n'était pas stupide, et elle aurait dû le savoir. Elle le savait. Mais Dolce l'était, elle. Assez pour se croire plus forte, et pour prendre le risque de faire du mal à Améthyste. Encore plus de mal. Elles se connaissaient depuis si longtemps. Assez de temps pour qu'Améthyste reconnaisse une Dolce qui mentait. Et assez pour que Dolce sache qu'Améthyste lisait en elle. La brune venait d'ailleurs de le dire clairement. Elle avait mal. Et c'était la faute de Dolce. Elle était incapable de faire le bien. D'une manière ou d'une autre, elle finissait toujours par blesser les gens qu'elle aimait. C'était prouvé. Il n'y avait aucun espoir pour elle, pour qu'un jour elle puisse avoir une relation heureuse, où personne ne souffre.
Elle porta son regard vers Améthyste, et vit une larme couler sur sa joue. Dolce se sentit affreusement mal. Elle ne savait que dire, que faire. Elle aurait préféré se jeter de cette falaise plutôt qu'affronter le regard d'Améthyste à cet instant. C'était tellement dur. Voir ceux qu'elle aime souffrir, c'était le pire qui pouvait lui arriver dans la vie. Sa plus grande peur. En face d'un psychopathe, ou d'un danger, elle pouvait gérer. Elle le faisait même avec amusement, sans efforts, naturellement. Mais là, face à une Améthyste aux joues humides, elle perdait toute sa force. Et Dolce détestait se sentir faible. Elle détestait ça à un point pas même imaginable.

« Tu sais que je ferais tout pour toi. Que je donnerais ma vie s’il le fallait pour te sauver. Je t’aime tellement. Alors pourquoi tu ne peux pas faire la même chose pour moi ? » Dolce aurait voulu lui répondre, mais ça ne lui vint pas. Les mots ne sortaient pas, tout simplement. Bien sûr qu'elle l'aimait ! Elle l'aimait plus que tout au monde. Plus que sa propre vie. Et elle aurait donné sa vie cent fois si ça pouvait mettre ne serait-ce qu'un peu de bonheur dans le cœur d'Améthyste. Elle lui était tellement reconnaissante, tellement redevable. Elle lui devait tout. Elle lui devait la vie. Si Améthyste n'avait pas été là, Dolce serait morte, ou emprisonnée. Elle aurait fini par faire un autre truc complètement dingue qui l'aurait conduite à la morgue. Ou bien elle aurait hurlé haut et fort contre le Capitole, et aurait été exécutée. Et si par un quelconque miracle, son enveloppe charnelle aurait réussi à survivre, alors l'intérieur aurait été détruit par le temps. Parce que sans Améthyste il n'y avait rien. Il n'y aurait plus eu de Dolce si elle n'avait pas rencontré la brunette. Elle serait devenue un cadavre, ou pire, un cadavre vivant.

Et voilà que suivit la tirade sur les Jeux. Dolce eut envie de hurler. Elle eut besoin de hurler comme jamais personne n'avait hurlé avant, pas même un rebelle interrogé, entre les mains d'un pacificateur, pas même un tribut à l'agonie. Elle avait envie de se lever et de hurler pour faire tressaillir tout Panem. Pour détruire le Capitol, pour qu'il n'y ait plus de districts, pour qu'elle puisse être avec Améthyste et qu'elle puisse avoir une vie. Une vraie. Pas un semblant d'existence dans l'obscurité d'une réalité morbide. Un hurlement de guerre. Un appel à la rébellion. Mais encore une fois, elle se força à se retenir.
Elle ne pouvait pas dire à Améthyste qu'elle ne serait pas volontaire. Ce serait lui mentir une fois de plus. Et ça ne ferait qu'empirer les choses. Dolce retenait la pression, depuis si longtemps. Et la nouvelle pression était si forte, si pesante. Comme si son crâne se remplissait d'eau, encore et encore, jusqu'à l'explosion qui signerait son arrêt de mort. Une force intérieure appuyait sur chaque parcelle de son corps, si bien qu'elle serrait la mâchoire pour tenter en vain de se sauver. Puis elle ne put se retenir d'avantage. Elle se mit à se haïr profondément pour ce qui venait d'arriver. Pour cette étrange chose humide sous ses cils. Une larme, c'est comme ça que les gens appelaient ces choses. Dolce pleurait, et elle se disait qu'Améthyste ne l'avait sans doute jamais vu pleurer. Elle-même ne se souvenait que vaguement de la dernière fois. Elle leva ses yeux embués vers Améthyste. « Bravo, dit-elle, t'as réussi. T'es contente maintenant ? » Sa voix était éteinte, sans vie. C'était un murmure vide, dénué de sentiments. Parce que oui, la première chose qu'elle ressentit fut de la haine. Elle essuya cette larme traitresse d'un revers de main, violemment, avec colère. « Pourquoi est-ce que tu ne peux pas imaginer pendant cinq secondes que je pourrais gagner ? Et une fois que j'aurais gagné, je pourrai aller où je veux. Devine où j'irai ? Chez toi. Je viendrai vivre avec toi » Elle reprit son souffle, épuisée d'avoir retenu la pression et d'avoir parlé avec un tel flot. « Ce que je fais. Ce que je compte faire. Je le fais pour toi, et t'en as même pas conscience » Elle était si franche, si honnête. Elle laissait parler son cœur, et Améthyste ne mesurait sans doute pas à quel point Dolce agissait pour elle. Tout le temps. A chaque seconde.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeDim 22 Jan - 0:22

Déraper. C’était le seul mot qui pouvait décrire la situation dans laquelle Améthyste se trouvait à cet instant précis. Un dérapage. Sévère. Dur. Et qui serait douloureux à la fin. La brune avait l’impression d’être sur une pente boueuse et de glisser sans pouvoir s’arrêter vers des eaux infestées de monstres, de créatures génétiquement modifiées qu’on voyait parfois dans les Hunger Games et qui terrorisaient la jeune femme. Elle n’avait rien auquel se raccrocher. Ni arbre, ni plantes pendantes, ni mains tendues et surtout pas celle de Dolce. Et ça, par-dessus tout le reste, l’effrayait encore plus. Elle ne savait plus où elle en était. Elle était tout simplement perdue. Les paroles qu’elle avait criées sur Dolce tournaient en rond dans sa tête alors que son cœur battait à tout rompre. Ses yeux, eux, refusaient de quitter la perle salée qui roulait sur la magnifique peau de pêche de la blonde. Une question tournait en rond dans la tête d’Améthyste. Est-ce que Dolce avait elle aussi l’impression d’être à cet instant dans l’arène des jeux de la faim et d’avoir sa meilleure amie en face d’elle en train de passer une lame effilée sur sa joue. L’idée la terrifiait ? Elle ne voulait pas Dolce ait peur d’elle ou la haïsse ou Dieu sait quoi d’autre. Néanmoins, les faits étaient là. Sa meilleure amie pleurait. Ce n’était qu’une larme, une seule et unique larme mais Améthyste savait que pour la jeune femme du district quatre, cela représentait bien plus qu’une simple goutte salée. C’était un signe de faiblesse. En tout honnêteté, Améthyste n’avait jamais vu mais alors jamais vu Dolce pleurer. Pas depuis qu’elles se connaissaient et cela allait bientôt faire quinze ans. Elle aurait pu se casser tous les os du corps que Dolce n’aurait pas pleuré. Parce qu’elle n’aimait pas ça, Améthyste le savait, elle lui avait demandée et la blonde lui avait répondue il y a des années de cela mais la brune se rappelait de sa réponse comme si c’était hier. Elle savait comment agissait son amie la plupart du temps. Chaque mécanisme de défense, chaque emboitement de ses pensées, chaque geste mystérieux, elle arrivait à les comprendre, à les décrypter. Et elle savait qu’à moins de vraiment souffrir, de vraiment être blessée, Dolce n’aurait pas laissé échapper une seule larme. Mais elle était là. Et Améthyste se sentait affreuse alors qu’elle réalisait que c’était sa faute. Elle se sentit horriblement mal quand la haine de Dolce la frappa de plein fouet. Non, elle n’était pas contente. Loin de là. La brune avait l’impression de suffoquer, de respirer de la fumée toxique qui déchirait ses poumons en lambeaux. Elle n’était même pas sûre de ce qui s’était passé. Il y a quelques minutes, sa colère lui paraissait tellement justifiée, tellement normale. Ca aurait été de ne pas s’énerver qui aurait semblé ridicule et blessant de sa part, comme si elle était prête à gober chaque mensonge de Dolce, comme si leur relation ne comptait pas assez pour qu’elle ne se batte pas. Mais maintenant… Avait-elle été égoïste ? S’était-elle voilée la face en disant penser à elles deux, à leur bonheur alors qu’en réalité, seul le sien lui importait ? Cette idée était déplaisante et le mot était faible en comparaison du dégoût qu’Améthyste ressentait pour sa personne. Faire pleurer la femme qu’elle aimait n’était pas vraiment sur sa liste de choses à faire mais plutôt sur celle des choses à éviter à tout prix.

Elle aurait voulu courir dans ses bras, la serrer contre elle et s’excusait. Mais elle ne le fit pas. Parce que pour la première fois depuis qu’elle connaissait Dolce, elle avait l’impression que son geste serait mal venu. Pourtant, les deux jeunes femmes étaient tactiles. Plus que tactiles. Dès qu’elles étaient ensembles, elles se touchaient forcément. Que ce soit leurs mains, leurs hanches, leurs corps tout entier, il y avait toujours un point de contact entre elles deux. C’était comme vital. Et là, alors qu’elle n’était qu’à quelques mètres de son amie, la distance semblait encore plus grande que celle entre le district 6 et le district 4. Elle avait l’impression qu’elles étaient chacune à l’opposé de Panem. Et c’était effrayant. Et quoiqu’elle fasse, le sentiment d’impuissance qu’elle ressentait lui susurrait vicieusement à l’oreille que plus elle tenterait de combler le vide, plus le fossé entre Dolce et elle s’agrandirait au point que finalement, elle la perdrait pour toujours.

Oui c’était un dérapage et elle allait s’étaler en beauté. Au fond, Améthyste l’avait toujours su. Son lien entre Dolce et elle était aussi solide que fragile. Ensemble, elles étaient inséparables mais face au monde, un misérable coup de vent aurait pu les séparer. Visiblement, le coup de vent portait un nom : Capitole. C’était eux qui organisaient ces fichus jeux et qui avaient mis cette idée en tête à Dolce de devenir une carrière. Pas directement certes mais si on devait chercher un responsable, tout les pointait du doigt. Pourtant, Dolce haïssait le capitole bien plus qu’elle. Alors pourquoi cette obsession à participer à ces jeux. La réponse que lui fournit la jeune femme ne lui parut pas satisfaisante. Elle ne comprenait pas la logique de Dolce, comment pouvait-elle penser agir en son intérêt en participant à ses jeux de la faim ? Ce n’était pas qu’elle n’avait pas confiance en elle, c’était qu’elle n’avait confiance qu’en elle. Là était toute la différence. « Je… Tu as une chance sur vingt-quatre de gagner. Tu manges à ta faim, tu t’entraines en tant que carrière, tu as des chances de gagner. D’autres l’ont fait avant toi. Mais il y a vingt-trois autres personnes dans l’arène. Vingt-trois autres personnes qui n’hésiteront pas à te tuer. Et il n’y a rien, aucune probabilité qui dit que tu pourrais gagner. Je ne prendrais jamais ce risque ! Comment… Je… Il y a sûrement un moyen de pouvoir se retrouver autrement dans le même district. Quand on sera majeures, on sera peut-être plus libre. Je ne veux pas parier sur ses jeux parce que j’ai seulement une chance sur vingt-quatre de ne pas te perdre. »

Améthyste se tut un instant alors qu’une phrase lui brûlait la langue. Elle savait que si elle la disait, quelque chose se briserait entre elles deux. Parce qu’elles étaient tellement différentes qu’aussi complémentaires qu’elles pouvaient être, l’équilibre précaire pouvait se casser. Après tout, Dolce se fichait des conséquences la plupart du temps mais elle était incapable de penser de cette manière et elle savait que cela pourrait être fatale à leur relation. Elle n’était pas sûre de savoir où tout cela les menait. Elle ne se rappelait pas d’avoir vu de couple homosexuel dans les rues du district 6 ni ailleurs. Au fond, Améthyste n’était même pas sûre de savoir si ce qu’elles faisaient était légal, si elle se sentait bien avec cette idée. Elle aimait Dolce mais l’aimer, c’était renoncer à beaucoup de choses et parfois, elle doutait. Et ce doute était présent aujourd’hui, à cette heure précise et ce fut lui qui lui fit lâcher le morceau. « Je préférais ne plus te voir que te savoir morte. » Bizarrement, elle avait l’impression que Dolce ne lui pardonnerait pas cela parce qu’elle aurait préféré la savoir morte que de ne plus la voir. Du moins, c’était ce qu’elle pensait. Dieu qu’elle espérait se tromper.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeDim 22 Jan - 15:58

Dolce était à présent debout. Elle-même ne pouvait dire à quel moment elle s'était levée, car tout était allé si vite, et son instinct lui avait dicté sa conduite jusque là. La rage du hurlement s'était estompée, lentement, douloureusement. Comme une lame enfoncée dans la poitrine que quelqu'un vient retirer en pensant que ça vaut mieux. Mais cette impression horrible que votre cœur et vos poumons suivent la lame ne fait que rendre les choses pires. Elle avait du se lever pour supporter cette douleur. Pour dégager ses poumons, pouvoir respirer pleinement. C'était essentiel à sa survie. Elle était perdue, et pour être honnête, elle voyait flou. Non pas que ses yeux étaient embués, elle avait juste l'horrible impression que le monde entier s'éloignait et la laissait seule sur sa petite parcelle de terre. Tout était flou, abstrait autour d'elle. Elle se sentait mal, avait des vertiges. D'une minute à l'autre, elle s'écroulerait, morte. Vidée de toute vie par le simple fait d'entrer en opposition avec Améthyste. Aussi loin qu'elle se souvienne, ça n'était jamais arrivé. Jamais elles ne s'étaient disputées, jamais elles n'avaient été en colère. A cette pensée, la gorge de Dolce se noua. Elle serra la mâchoire, tentant de ne pas montrer sa tristesse. Puis elle fit quelques pas de désespoir. Elle s'éloigna d'Améthyste, tourna en rond, donnant des coups de pied rageurs dans les touffes d'herbe. Un sourire avait prit place sur ses lèvres. Le genre de sourire moqueur, celui qu'elle arborait lorsqu'elle se sentait ridicule. Quand la situation lui échappait.

La voix d'Améthyste vint percuter ses tympans. Pourquoi est-ce qu'elle ne pouvait pas comprendre ? Ou au moins lui faire confiance ? Abandonner pour cette fois, décider de revenir à une conversation joyeuse. Dolce ne pourrait supporter de quitter Améthyste sur un désaccord. « Et il n’y a rien, aucune probabilité qui dit que tu pourrais gagner » Dolce eut envie de se retourner vers Améthyste et de lui crier au visage. Mais cette envie s'évapora instantanément. Elle l'aimait bien trop pour ça. Elle n'avait aucune confiance en elle. Améthyste ne croyait pas en Dolce, et la blonde venait de s'en rendre compte. Elle n'avait jamais eut confiance en elle. Toutes ces années... Ça n'avait été que du vent. Elle ne croyait pas en Dolce. Au premier abord, ça la blessa. A tel point qu'elle aurait pu lui hurler dessus, tout déballer, et partir. Mais après quelques secondes, elle prit une grande bouffée d'oxygène. Il n'y avait peut-être aucune raison de croire en elle. Elle était qui au final. Depuis tout ce temps, elle avait cette détermination, cette confiance en soi. Elle se croyait capable de soulever des montagnes, de survivre à tout. Elle s'était crue invincible. Améthyste l'avait rendue immortelle, et voilà qu'elle lui reprenait l'éternité. Si au final elle n'était pas forte. Pas capable de vivre. Tout ce dont elle avait toujours cru venait d'être piétiné. Ce qui faisait d'elle ce qu'elle était, sa raison de vivre, ce qu'elle était. Tout venait d'être détruit. Sans ça, elle n'était plus rien. Qu'un corps vide sans âme, incapable de faire quoi que ce soit, morte. Elle était morte avant même d'avoir été aux Jeux. Améthyste n'avait sans doute pas conscience de l'ampleur de cette petite phrase inintéressante. Mais pour Dolce, ça signifiait tout. A tel point qu'elle n'entendit pas la suite des paroles de la brunette. Elle était restée sur cette phrase. Elle n'entendit pas cet élan d'optimisme totalement injustifié. Le seul et unique moyen était les Jeux, et Dolce le savait, tout comme elle était persuadée qu'Améthyste aussi le savait.
« Je préférais ne plus te voir que te savoir morte » C'était tellement égoïste de sa part. Voilà ce que Dolce pensa. Qu'elle préférait ne plus la voir que la savoir morte. Pour Dolce ça ne changeait rien. Ça revenait au même. A quoi bon être en vie si c'est pour être loin d'elle. Et même, on ne pouvait pas appeler ça être en vie. Elle était un fantôme sans Améthyste. Elle préférerait mourir, plutôt que vivre loin d'Améthyste. Dolce se tourna violemment vers Améthyste et marcha en sa direction pour s'arrêter à quelques centimètres de son visage. Elle lui murmura alors, en la regardant droit dans les yeux. « Je préférerais mourir, plutôt que ne plus te voir » Les larmes lui montèrent aux yeux. Mais elle les ravala, décidée à ne pas faiblir. Dolce s'éloigna un peu, se mordit la lèvre inférieure. Elle ne pouvait se sortir de la tête les paroles d'Améthyste. Elle n'arrivait plus à penser à autre chose que le fait qu'elle n'était plus rien. Sa voix s'éleva, prit de la force sans qu'elle ne le veuille forcément. « Tu peux pas avoir un peu confiance en moi ? Tu viens là, et tu détruis tout. Pourquoi tu casses tout ce qui fait que je suis moi ? Tu viens de tout casser à l'intérieur de moi, Améthyste. Et là, je me sens stupide parce que ça, c'est pas moi. C'est pas moi. Dire comment je me sens, ce qui se passe à l'intérieur de moi-même. Je hais ça, je déteste faire ça. Et pourtant je suis là à le faire parce que tu m'y forces. Et c'est horrible tu comprends ? C'est ce que j'essaye d'éviter à tout prix depuis des années et là tu me forces à le faire. Parce que tu viens et tu piétines tout ce en quoi j'ai toujours cru. Je suis plus personne si tu détruis ça. Toi, et ce truc... C'est ce qui me maintiens en vie. Mais je peux pas laisser tomber l'un, sans avoir l'autre tout le temps, tu comprends ? Le jour où j'arrêterai de me comporter comme ça, ce sera parce qu'on sera ensemble. Mais si tu casses tout avant, alors je meurs, et jamais on sera ensemble » Elle n'avait jamais autant parlé dans sa vie. Et à cet instant, elle se sentait mal, et à la fois libérée. Elle aurait aimé embrasser Améthyste, mais elle ne put que la fixer, redoutant sa réaction, en se mordant la lèvre.
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeLun 23 Jan - 22:05

Améthyste se rappelait avoir, tout au long de ses dix-sept années, envisager le pire. Elle avait pensé qu’elle pourrait peut-être perdre sa mère à cause d’une quelconque infection et c’était ce qui s’était passé. Elle avait pensé qu’elle pourrait perdre son père dans son laboratoire parce qu’il expérimentait un peu trop pour ne pas se mettre en danger. Il était toujours en vie mais cela n’empêchait pas la jeune femme de se faire un sang d’encre quand elle voyait de la fumée douteuse provenir de sous la porte ou encore un bruit suspect retentir dans leur maison. Elle avait imaginé voir Dolce se faire tirer pour être tribut dans les jeux de la faim. Pire, elle avait imaginé qu’elle pourrait être tirée tout comme elle et dans ce cas, une seule d’elles aurait pu en réchapper et elle savait que sa meilleure amie aurait fait en sorte que ce soit elle. Dans tous les cas, elle aurait aussi tenté de la sauver et elles auraient pu mourir toutes les deux. Mais dans ses pires craintes, Améthyste n’avait jamais imaginé une dispute si forte entre elle et Dolce au point de la perdre pour toujours. Parce qu’après tout, elles ne s’étaient jamais disputées alors pourquoi aujourd’hui auraient-elles des raisons de ne pas s’entendre ? La brune n’avait jamais cru cela possible mais pourtant, les faits étaient là et elle pensait que si elle avait pu prévoir une telle catastrophe, elle aurait sûrement passé les dix dernières années à ne pas fermer l’œil de la nuit, terroriser de faire quelque chose qui pourrait fâcher Dolce contre elle pour toujours. Comment avaient-elles pu en arriver là ? Comment de l’inquiétude bien fondée avait pu les pousser au-dessus d’un précipice sans fond ? Améthyste n’était pas vraiment sûre de comprendre tout. Après tout, elles avaient toujours été complémentaires pas… différentes au point de se crêper le chignon toutes les saintes minutes.

Le cœur d’Améthyste avait l’impression d’être sorti de sa poitrine d’une quelconque façon et de s’être éparpillé par terre. Et chaque coup pied que Dolce donnait dans une touffe d’herbe, c’était un morceau d’elle qu’elle écrasait. Et elle avait mal. Comment pouvaient-elles se faire tant de mal alors qu’elles s’aimaient ? Parce qu’Améthyste savait qu’à cet instant, elle faisait souffrir sa meilleure amie et c’était sans doute pire que sa propre douleur. Elle manqua de sursauter quand elle fit demi-tour et s’approcha d’elle à un point qu’un seul pas – minuscule – aurait pu combler la distance entre leurs deux corps. Je préférerais mourir, plutôt que ne plus te voir. Alors elle avait raison. Dolce pensait effectivement tout l’inverse d’elle et cela risquait de causer des pertes inestimables. La brune sentit tout son corps trembler dans l’attente de la suite qui serait sûrement peu agréable. Et effectivement, la suite fut un bain sanglant. Chaque mot était un coup de poignard qui la frappait avec force. Alors c’était ça que Dolce pensait d’elle ? Elle pensait qu’elle la détruisait. Améthyste ne put s’empêcher de pleurer au fur et à mesure de sa tirade. Elle ne voulait pas que Dolce pense cela d’elle. Elle avait l’impression d’être un monstre et un instant, elle fut tentée de s’écrouler par terre mais elle se retint alors qu’une phrase tournait en rond dans sa tête. Tu peux pas avoir un peu confiance en moi ? Pourquoi lui disait-elle cela ? Bien sûr qu’elle avait confiance en elle, elle lui aurait confié sa vie aveuglément. La brune se força à rationaliser alors que Dolce continuait de lui crier ses quatre vérités au visage. Soyons franc, en toute honnêteté, c’était Dolce la moins posée et rationnelle d’elle d’elles deux. La blonde aurait été bien capable de se promener complètement nue alors qu’il faisait moins douze degrés. Améthyste, malgré tout l’amour qu’elle lui portait, ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle se raisonne à cet instant. C’était à elle de le faire. Parce qu’à cet instant, Dolce ressemblait à un chaton farouche, effrayée qui avait tellement peur qu’il aurait pu vous lacérer le visage avec ses griffes pour se protéger. Il fallait qu’elle répare ce que son inquiétude avait causé. Elle ne pouvait pas laisser les choses se détériorer comme ça. Alors, elle s’approcha de la jeune femme lentement, la regardant droit dans les yeux comme elle l’aurait fait avec un animal sauvage puis doucement, elle leva les mains et encadra le joli visage de son amour. « Ecoute-moi bien Dolce. J’ai confiance en toi. Je te confierais ma vie, celle de mon père, du monde entier. Je te suivrais les yeux fermés même si tu me disais de marcher sur des chardons ardents. Il n’y a rien de plus fort au monde que la confiance que j’ai en toi, tu m’entends ? Je ne veux pas te briser ni te forcer à quoique ce soit. Je te le jure. Je préfèrerais mourir que te faire souffrir. Mais tu dois comprendre Dolce que chaque seconde que tu penses à participer à ses jeux, c’est comme si tu enfonçais un poignard dans ma poitrine. Bien sûr que j’ai confiance en toi et je te crois assez forte pour gagner mais je pense que les carrières du district deux ou les juges du capitole sont encore plus forts que toi et qu’ils t’arracheraient à moi sans problème. Et ça, je ne peux pas le supporter ni même penser à le tolérer. On pourra se retrouver, je te le jure, dans un an. Les jeux ne sont pas une solution. Ne fais pas ça pour moi parce que j’en mourrais s’il t’arrivait quelque chose, je te jure que j’en mourrais. »

Améthyste avait parlé avec une voix posée qui contrastait violemment avec les larmes qui coulaient sur son visage. Prise d’une impulsion, de quelque chose qu’elle mourait d’envie de faire et pensant que ça ne pourrait qu’accentuer le côté désespéré de ses paroles, elle se pencha en avant et pressa ses lèvres contre celle de Dolce. Pas plus de deux secondes, un simple contact mais qui suffit à lui déclencher des papillons dans le ventre. En temps normal, elle n’aurait jamais osé faire ça mais là, tout lui échappait alors pourquoi pas un baiser aussi ?
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeMer 25 Jan - 17:36

Elle aurait aimé tout effacer. Tout effacer et recommencer. Revenir un quart d'heure plus tôt, faire en sorte que la conversation ne dévie pas sur ce sujet. Le fait était qu'elle ne pouvait céder à ce que demandait Améthyste, c'était impossible. Premièrement, ce n'était pas le genre de Dolce. Dans sa vie, elle ne se souvenait pas avoir cédé à quoi que ce soit, pas une fois. Elle avait trop de caractère. Et surtout, trop de fierté. Dolce menait sa vie entière par sa fierté, et chacun de ses actes, elle les accomplissait parce que ce serait positif pour son égo. Ou presque. Elle ne voulait pas paraître faible, et cet aspect de fille trop fière n'était qu'une couverture, une assurance. Elle avait besoin de se protéger, de cacher qu'en réalité elle était terrifiée par l'avenir. Elle avait horriblement peur du futur, de l'avenir. C'était l'une des raisons pour lesquelles elle voyait en les Jeux une sorte d'échappatoire. Parce que c'était possible que les Hunger Games lui enlève tout avenir. Et s'il n'y avait plus d'avenir, il n'y avait plus de quoi avoir peur. Et elle était invincible. Si l'avenir disparaissait, Dolce était invincible. Plus rien ne pouvait la stopper, pas même la mort. Elle était plus forte que tout. Comme si elle n'avait plus rien à perdre, et plus rien à craindre. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, tout et n'importe quoi, elle était au-dessus de tout. Plus forte. Invincible.
Elle ne pouvait pas céder à la demande d'Améthyste parce que de toute manière, elel avait bien trop besoin de suivre ses propres idées. C'était sa vie, sa voie. Elle était le seul maître à bord, et pas même Améthyste ne pouvait changer ça. Et c'était aussi le seul sujet qui pouvait les séparer. Parce que chacune resterait sur sa position, et jamais elles ne pourraient s'entendre là-dessus. Si cette folie qui habitait Dolce se mettait entre elles deux, c'en était fini d'elles. Parce que ni Dolce, ni Améthyste, n'étaient capables de surmonter cet obstacle. C'était une montagne infranchissable, bien trop élevée, même pour le plus courageux des hommes. Tous s'y perdraient, à commencer par les deux jeunes femmes.
« Il n’y a rien de plus fort au monde que la confiance que j’ai en toi, tu m’entends ? ... que chaque seconde que tu penses à participer à ses jeux, c’est comme si tu enfonçais un poignard dans ma poitrine... parce que j’en mourrais s’il t’arrivait quelque chose, je te jure que j’en mourrais » Dolce ne suivait que par bribes ce que Améthyste lui disait. Elle la fixait toujours, plantant ses grands yeux bleus dans ceux de la brunette. Disait-elle ça pour la rassurer ? N'était-ce que des paroles dans le vent, des mots prononcés et aussi vite oubliés ? Dolce serra les poings pour tenter de se réveiller, de se remettre sur pieds. Ses ongles s'enfonçaient dans sa chair. Si Améthyste avait vraiment confiance en elle, pourquoi ne la laissait-elle pas faire ce qu'elle savait qu'il était bon de faire ? Dolce le savait, elle en était persuadée. Participer aux Jeux, c'était la bonne solution. Ça pouvait paraître dingue, parce que pendant sept années, tous les adolescents de Panem redoutaient la moisson. Tous étaient terrorisés à l'idée d'être tirés au sort, d'être mis dans une arène, et de devoir y survivre, ou y mourir. Mais pour Dolce, c'était la bonne solution. La solution idéale et elle ne voyait pas pourquoi Améthyste s'opposait ainsi à elle. Dolce avait toujours cru que la brunette voulait son bonheur, et non sa sécurité. Pour beaucoup, ça allait de paire. Mais pas pour Dolce, du moins, pas la sécurité comme on l'entend. Et Dolce pourtant comprenait les mots d'Améthyste. « Je te jure que j’en mourrais » Ces paroles retentissaient dans sa tête comme l'air d'une chanson. Ce n'était pas ce que Dolce voulait, surtout pas. Et elle comprenait, parce que si Améthyste venait à disparaître, elle en mourrait. Elle le comprenait et cela d'un côté lui faisait mal, parce qu'elle ne voulait pas que la jeune femme souffre. Et ça lui faisait du bien, parce que ça signifiait qu'elle aimait Dolce autant qu'elle-même aimait Améthyste. Ça voulait dire qu'elle l'aimait beaucoup, énormément, plus que sa propre vie. Comme jamais elle n'avait aimé avant. Comme jamais elle n'aimerait à nouveau.

Dolce sentit les lèvres d'Améthyste sur ses propres lèvres. Un baiser. Ça lui avait tant manqué. Elle n'avait pas renouvelé l'expérience, parce qu'elle avait peur qu'Améthyste ne soit pas aussi enchantée par ce tournant que prenait leur relation. Voir des années d'amitié se transformer en amour, ça pouvait être terrifiant. Ça pouvait compliquer les choses, tout détruire. Et Dolce préférait une amie à rien du tout. Mais ce baiser signifiait beaucoup, même s'il était bref. Dolce se sentit guérie à cet instant. Ça semblait idiot, de voir qu'un baiser pouvait tout arranger, comme ça. Que tout était oublié, effacé après une simple baiser. Mais ça lui fit du bien, et c'est ce dont elle avait besoin. Lorsque Améthyste détacha ses lèvres, après seulement quelques secondes, Dolce la regarda avec des yeux brillants, Elle la fixa de longues secondes, se mordit la lèvre. Puis, sans prévenir, elle se jeta sur elle et la serra dans ses bras encore plus fort qu'elle ne le fit précédemment. Ses yeux étaient fermés, et elle mettait toute sa force dans ce qu'elle faisait. Jamais elle n'avait eu autant besoin d'Améthyste, là, contre elle. Elle avait besoin d'elle. Elle ne pouvait pas se fâcher contre elle, lui en vouloir, elle l'aimait trop. Plus que tout au monde. Et même si dans sa tête elle était encore opposée à tout ce qui avait été dit jusque là par la brunette, elle ne pouvait s'empêcher de l'aimer si fort. Elle se dégagea d'Améthyste et baissa les yeux. Silence. Elle resta là, à ne rien dire, perdue dans ses pensées. Puis, tout à coup, elle releva la tête. Sa joue était sèche, et elle arborait un air beaucoup plus joyeux. Une lueur de malice avait repris place dans ses yeux. « Tu sais quoi ? On oublie tout ça, ok ? On se voit pas souvent, et j'ai pas envie qu'on dramatise avec ce genre de choses. Faut en profiter » Elle adressa un petit sourire en coin à Améthyste. C'était tellement mieux de contourner le problème...
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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeMer 25 Jan - 19:11

C’était facile de sous-estimer le pouvoir de l’amour. On pensait que ceux qui pensaient que l’amour pouvait tout surmonter, tout apprivoiser étaient des personnes candides qui n’avaient aucune idée de ce qu’était la vraie vie et que peut-être, il leur manquait une case. Mais ceux qui pensaient cela n’avaient pas connu l’amour. C’était impossible. Parce que serrée si fort dans les bras de Dolce si bien qu’elle devait inspirer profondément pour sentir l’air rentrer dans ses poumons, Améthyste était sûre d’une chose : elle aurait pu tout affronter pour de nouveau être étreinte ainsi comme si elle était aussi indispensable de l‘oxygène. C’était cela qui était grisant. Sentir le besoin de la personne qui vous aimait, sentir à quel point elle avait une nécessité presque vital de votre présence. Ce sentiment grisait Améthyste si bien que son sang parcourait ses veines avec une excitation démente si bien qu’elle avait l’impression de pouvoir soulever des montagnes. C’était tellement bon. Et connaissant Dolce, elle savait à quel point cette dernière adorait se sentir puissante, forte, invincible. Alors elle l’entoura de ses bras un peu plus maigres et la serra de toute sa force, pour qu’elle ressente à son tour à quel point sa présence lui était indispensable, à quel point elle ne pouvait pas vivre sans elle. Au fond, Améthyste espérait la serrer assez fort pour que Dolce ressente le besoin de ne jamais s’écarter d’elle, pour qu’elle renonce à cette idée d’aller aux jeux mais au fond, le ferait-elle ? Certainement pas. Et cette idée lui brisait le cœur. Elle aurait préféré que Dolce lui demande de s’enfuir avec elle, lui demande de ne jamais la quitter parce qu’aussi folles et saugrenues qu’étaient ses idées, si cela aurait suffi à Dolce, Améthyste aurait dit oui. Quitte à abandonner son père, ses amis, son district, sa maison, tout ce qui faisait son identité en soi, Améthyste aurait dit oui. Parce qu’au fond, ce qui caractérisait la brune, c’était Dolce. Améthyste sans Dolce n’était rien. Sa vie ne valait pas la peine si la jeune femme n’en faisait pas parti. Alors oui, Améthyste aurait tout abandonné pour elle, son amour était inconditionnelle mais Dolce ne semblait pas prête à renoncer. Et elle le savait. Aussi, la brune se contenta de serrer un peu plus son amie pour que son empreinte s’empreigne en elle, pour qu’elle ait toujours un bout de Dolce en elle.

Finalement, la jeune femme s’éloignait et Améthyste ne tenta pas de la retenir. Elle l’observa minutieusement et ne put rater l’étincelle de joie, de malice qui brillait dans son regard. Ce regard, c’était celui que Dolce avait quand elle était heureuse, quand elle s’apprêtait à faire quelque chose d’interdit, c’était cette étincelle de vie qui la caractérisait si bien et qui avait fait rêver Améthyste d’aventure tant de fois. Elle sut immédiatement que Dolce avait d’ors et déjà tourné la page sur leur dispute d’il y a quelques minutes et qu’elle allait faire comme si rien n’était arrivé. C’était toujours comme ça. Elle la connaissait depuis le temps. Elle savait aussi qu’elle n’était pas assez forte ni même courageuse pour s’opposer à cela. Et quand Dolce lui proposa de faire comme si de rien n’était, de profiter de leurs temps ensemble, elle n’eut effectivement pas la force de dire non, de lui dire que malgré tout, malgré ce bref baiser qui était en soi un geste rare entre elles malgré ce qu’elles ressentaient vis-à-vis l’une de l’autre, ce n’était pas terminé, pas fini, pas conclu. Améthyste aurait tellement voulu entendre cette promesse mais autant dire qu’elle courait après de la fumée, elle aurait beau tenté de l’attraper, elle se volatiliserait avant même d’avoir pu refermer sa main.

Au fond, tout ce qu’elle voulait, c’était le bonheur de Dolce et si elle n’était pas prête à accepter de la perdre, elle accepterait encore de se taire, de ne rien dire, de laisser la blonde s’enfoncer dans son rêve d’Hunger Games. Elle la laisserait faire parce qu’elle était impuissante face à sa fierté. Même si cela la tuait à petits feux, elle se tairait. Par amour. Elle afficha donc un sourire qu’elle espéra assez franc et attrapa la main de Dolce entre la sienne, pour s’assurer qu’elle était bien là, à ses côtés.

« Tu as raison. Profitons de cette journée. Qu’est-ce que tu veux faire ? » Sa voix n’était pas vraiment enjouée mais le point positif était que Dolce devait avoir tellement peu envie de reparler de leur conversation d’avant qu’elle ferait sembler de croire à son enthousiasme factif.

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MessageSujet: Re: you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE   you're amazing, just the way you are - AMETHYSTE&DOLCE Icon_minitimeVen 27 Jan - 20:47

L'homme était un lâche. L'humain avait pour instinct primaire de sauver sa peau. L'humain fuyait, lorsque la situation devenait critique. Il prenait ses jambes à son cou et s'en allait, s'éloignait autant qu'il le pouvait du danger. Il n'aimait pas lui faire face parce que c'était dans sa nature d'avoir peur, d'être effrayé de certaines choses. Même si l'objet de cette peur variait suivant les personnes, tous redoutaient quelque chose. Personne n'était immunisé contre cela. La peur s'en prenait à chacun de nous, nous possédait, tentait de nous détruire. Et ensuite, c'était à nous de nous défendre, de la combattre, de l'écraser. Il fallait la repousser toujours et encore, parce que la peur était partout, et qu'il n'y avait pas de liberté sans prise de risques. La vie impliquait la peur, parce que la vie impliquait la mort. Ceux qui voulait vivre devait affronter leurs peurs, ou fuir. Fuir et être condamné à errer éternellement sans atteindre le bonheur. C'était les quelques possibilités qui s'offraient aux êtres humains, à chaque seconde de leur pitoyable existence. Alors, oui, c'était dans la nature de l'homme d'avoir peur. Et l'homme évitait ce qu'il ne pouvait pas affronter. Il contournait les montagnes infranchissables et les mers qu'il ne pouvait pas traverser. Il s'enfermait chez lui lorsque la tempête était trop forte, il s'abritait sous un parasol pour se cacher du soleil. L'homme marchait vite, tard le soir, de peur d'être suivi. Il défendait à sa fille de sortir pendant la nuit. Il lui demandait de se taire, de ne pas crier ce qu'elle pensait. Il lui mettait une muselière qui en plus de lui couper la parole, lui coupait la liberté. L'homme se voulait supérieur, il réduisait les autres à néant pour être le seul maître. L'homme se croyait invincible et puissant. Mais l'homme n'était pas immortels, et un jour, ses plus grandes peurs viendraient le frapper. Elles le chercheraient durant la nuit, viendraient le réveiller, lui insuffleraient les pires souffrances avant de finalement l'achever et transformer son corps en une poussière sans intérêt, dont plus personne ne se soucierait.

Dolce était humaine, et en tant que telle, elle n'échappait à aucune règle. Sa nature lui indiquait le chemin, et elle suivait la route de l'humanité toute entière sans même s'en rendre compte. A chaque pas, même le plus insignifiant de tous, l'être humain se dirigeait vers cette peur qui l'arracherait finalement à la vie. C'était inévitable. Et Dolce venait de fuir. Elle avait contourné la mer dangereuse de la conversation. Elle remettait à plus tard, ou à jamais. Elle repoussait le problème, le plus loin possible, pour ne plus y avoir affaire. Mais parfois, le choix ne reposait pas dans nos mains. Parfois, les choses venaient des actions des autres. Ils nous conduisaient vers notre dernier instant, sans que l'on ne le sache.

« Tu as raison. Profitons de cette journée. Qu’est-ce que tu veux faire ? » Dolce n'était pas idiote. Elle s'y était attendue. Pendant un bref instant, elle avait même cru que Améthyste tenterait de revenir sur le sujet, mais cette réponse était celle à laquelle il fallait s'attendre. Améthyste n'était pas du même avis que Dolce, loin de là, et elle restait sur sa position. Mais Dolce ne cèderait pas non plus. Il valait mieux faire comme si tout allait bien. Elle ferait comme si ce petit ton de reproche n'existait pas. Alors elle baissa la tête, se mordit la lèvre, tentant de trouver quelque chose. Il leur fallait une occupation qui leur plairait, et qui ne ramène pas les Jeux dans la conversation. Chose qui serait compliquée, étant donné que l'entrainement prenait une part vraiment majoritaire -pour ne pas dire totale- dans la vie de Dolce, lorsque Améthyste n'était pas là. Mais elle était bien décidée à trouver quelque chose, car elle ne pourrait pas supporter une version bis de cette horrible discussion. « Je sais pas trop. Je peux t'apprendre à pêcher ? Ça peut toujours être utile. A moins que tu veuilles qu'on reste ici et qu'on sorte de quoi manger ? » proposa-t-elle, peu convaincue. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait faire. En général, elle passait ses journées à s'entrainer ou à faire de dangereuses escapades dans Panem. Mais elle se voyait mal entrainer Améthyste avec elle. Plus jeune, elle le faisait, car ses bêtises étaient minimes. Car elle était encore innocente et remplie de bonnes intentions et d'espoir. Elle voyait la vie en rose à travers ses petits yeux de gamine. Elle ne pensait pas qu'il puisse arriver quoi que ce soit. Mais aujourd'hui, tout était différent. Elle avait grandi, et ce qu'elle faisait était devenu vraiment dangereux. Ce n'était plus un petit jeu de gamine, c'était devenu une quête désespérée de liberté et une prise de risques inconsidérés. Mais considérés tout de même, en son for intérieur, car elle voulait en éloigner Améthyste.
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