|
fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
|
| GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever | |
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Ven 30 Déc - 0:40 | |
| Dans la pénombre de ma chambre d'hôpital, je fixai le plafond solennellement, incapable de m'endormir. Depuis plusieurs jours déjà, je faisais des insomnies. Parce que j'avais peur de ne plus jamais me réveiller, parce que je ne comprenais pas pourquoi je devais être couché pendant que les autres pouvaient encore vagabonder un peu. Chaque jour, une infirmière venait relever mes couvertures et me souhaiter une bonne nuit, à dix-huit heures. Les médecins estimaient que je devais dormir plus que la moyenne pour mieux récupérer de mes blessures, mais de toute façon, je n'arrivais pas à roupiller plus d'une heure avant de me réveiller en sursaut, ruisselant de sueur, sortant à peine d'un cauchemar où les corps calcinés de mon père, de ma mère, de mes soeurs et de Freya s'entassaient dans une fosse commune sans que je ne puisse seulement récupérer leurs dépouilles pour les honorer décemment. Bizarrement, je ne mourrais jamais dans mes rêves. A chaque fois, les personnes que j'aimais le plus au monde périssaient devant mes yeux sans que je ne puisse esquisser un seul mouvement. Je ne pouvais ainsi récupérer que quelques heures de sommeil, et pendant la journée, je somnolais toujours à moitié, dans un état second. Mes blessures se refermaient une à une, bien que ma peau brûlée soit restée rose vif et particulièrement sensible. Je ne supportais plus le contact des draps sur mes mains, et aucune crème que les médecins m'appliquaient ne me soulageaient. J'avais encore perdu du poids puisque mes rations avaient revues à la baisse. Un véritable cadavre ambulant. On ne me laissait même plus sortir de mon lit, et sans les visites des infirmières, je crois que je serais devenu totalement fou. Depuis que Freya était rentrée dans ma chambre, mes visites étaient quasiment nulles et je m'ennuyais ferme la plupart du temps. J'essayais de ne pas trop penser à Freya, mais c'était plus fort que moi. Je clignai les paupières deux fois pour me faire sortir de mes pensées. Mon oreiller sentait encore l'odeur de Freya. Qu'est-ce qu'elle faisait? Il devait être tout au plus dix-huit trente, et elle devait être en plein dans son heure de réflexion.
Peut-être que si j'arrivais à m'éclipser du centre de soins, elle accepterait de me voir pendant une petite heure ? L'idée me fit sourire, et j'entrepris de me hisser hors de mon lit. Je fis quelques pas, luttant contre la douleur. Mes muscles n'avaient visiblement plus la même capacité. J'arrivai à sortir de ma chambre au bout de quelques minutes et attrapai une canne posée contre un mur. Ma démarche un peu moins hésitante, je réussis à parcourir plusieurs couloirs et un ascenseur qui me propulsa à l'entrée du quartier des habitations. J'errais sans trouver sa chambre pendant de longues et douloureuses minutes pour mes jambes avant de consulter un registre mis à disposition des visiteurs, recensant chaque habitant du district treize. Je trouvai le nom de Freya et me traînai jusqu'à devant sa porte. J'hésitait un instant avec de frapper. Après tout, j'étais sale, dans un mauvais état, et j'étais sans doute en train d'enfreindre des règles importantes à la sécurité du district. Peut-être même qu'elle était avec Logan, en train de l'embrasser tout en pensant à moi ? Je collai mon oreille à la fine porte, ne détectant pas de bruits suspects. Elle devait probablement être seule. Quelques minutes plus tard, une infirmière allait passer dans ma chambre vérifier si je suis toujours présent et bien endormi, et elle découvrirait un lit vide. Quelles sanctions allais-je obtenir ? Sans doute un séjour en cellule, avec des habitants qui auraient chaparder de la nourriture à la cantine, ou qui n'auraient pas suivi leurs emplois du temps. Je notai l'absence du mien sur mon bras. Si l'on venait à m'attraper, je n'aurais qu'à dire que, ne sachant pas ce que j'étais censé faire, je m'étais baladé dans les couloirs, jusqu'à arriver près des habitations. L'alibi parfait. Et puis, j'étais un malade exemplaire, je pouvais bien m'offrir un petit cadeau de temps en temps. L'envie de voir Freya surpassant toutes mes interrogations, je me décidai enfin à frapper à sa porte. Même mon poing n'était plus en état de fonctionner.
Je donnai un petit coup de canne dans le bas de la porte. J'espérai vraiment qu'elle allait m'ouvrir vite. Je me sentais bizarre dans ce couloir désert, et si je ne me mettais pas rapidement à l'abri, j'aurais été bien trop facile pour les gardes à attraper. « C'est Graham. » je lançai à travers la porte, souhaitant que cette précision la fasse réagir le plus vite possible. Je n'avais pas dit un seul mot depuis que Freya m'avait rendu visite et je fus étonné par le son de ma propre voix. On aurait dit celle de quelqu'un de plus adulte, de plus mature, et cela me rendit assez.. fier. Je me redressai légèrement, même si ma main droite posée sur la canne me faisait mal. Je donnai à nouveau un coup à la porte - peut-être qu'elle ne m'avait simplement pas entendu, parce qu'elle lisait ou quelque chose. J'étais tellement impatient de la revoir, maintenant que j'étais un peu plus en forme ! J'avais envie qu'elle me serre dans ses bras sans craindre de me blesser et que nous nous enlacions jusqu'à la mort. Mais elle ne m'ouvrait pas. Je fronçai les sourcils. Qu'est-ce qu'il se passait ? Est-ce qu'elle avait un problème ? Etait-elle seulement là ? Je posai ma main libre sur la poignée de la porte et entrai prudemment dans la chambre. Je retrouvais Freya, allongée sur son lit, dormant du sommeil du juste. La scène me fit sourire. Dans son sommeil, elle semblait tellement plus apaisée... Je me sentis idiot d'avoir un seul instant cru au pire, et m'approchai d'elle. Je posai un baiser sur son front nu. « Réveille-toi... » je murmurai à son oreille, doucement. C'était peut-être égoïste de la lever de cette manière, mais il était encore assez tôt, et comme on dit, la meilleure manière de résister à la tentation, c'est d'y céder.
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Sam 31 Déc - 4:40 | |
| La journée avait été longue. Pour une raison qui m'avait totalement échappée, on ne m'avait pas mis d'entrainement sur mon emploi du temps ce matin et j'avais dû aller me plaindre. A qui ? Je n'en avais eu aucune idée et c'était pour cela que je m'étais plainte à tous les gens que j'avais trouvé. Bien entendu, personne n'avait prêté attention à mes blablatages inutiles et je m'étais retrouvée à profiter d'un nombre incroyable de temps de « réflexion ». Était-ce toujours à cause de l'accident de l'escalade ? J'avais l'impression qu'ils m'en voulaient toujours. Je n'avais pas été réprimandée mais je savais que ma manière de me comporter était mal vue. Pour des rebelles, ils étaient vachement à cheval sur les règles, au district treize. L'ennui était de plus en plus présent dans mes journées et mes moments passés avec Logan était l'unique moment de lumière dans mes ternes journées. Parfois, j'avais l'envie d'aller voir Graham à l'hôpital puisque je n'y étais pas retournée depuis ma fameuse visite, mais je changeais d'avis à chaque fois. Après tout, n'était-il pas mieux de ne pas trop nous fréquenter ? Je lui avais fait clairement entendre que je ne quitterais Logan, comme il ne pouvait pas faire souffrir Georgia. Georgia avec qui il était ou n'était pas en couple, je n'en savais toujours rien. En tout cas, leur relation n'était pas anodine et cela m'énervait moins qu'avant. Car je savais qu'il m'aimait et uniquement moi. Plus que tout autre être au monde. Cette idée était très rassurante même si je me sentais coupable de ne pas avoir parlé de tout cela à Logan. De toute façon, si je lui en parlais, cela ne ferait que le faire souffrir. Il valait mieux se taire. J'avais tout de même dit « je t'aime » à un autre homme, et même si je ne l'avais pas embrassé ou quoi que ce soit, je pensais que c'était encore pire qu'un acte charnel. Finalement, j'avais passé la plupart de mon temps à lire un ouvrage que j'avais réussi à chaparder (bien que tout m'était incompréhensible .. cela parlait de mécanique), ou à me balader dans les couloirs. Je ne connaissais pas grand monde malgré mon arrivée il y a plusieurs semaines mais il arrivait que j'adresse la parole à deux ou trois personnes. Je me demandais si Georgia était venu le voir à l'hôpital. Je n'avais pas jugé nécessaire de lui dire directement que son Graham chéri était blessé, elle devait l'avoir appris toute seule. Je ne pris même pas la peine d'imaginer ce qu'ils purent se dire comme imbécilités qu'ils ne pensaient pas, puisque cela ne ferait que m'énerver. Tout ce que je retenais, c'était que Graham avait dit qu'il m'appartenait et que je lui appartenais. C'était aussi simple que ça. Il était à moi.
A la fin de la journée, j'étais tout naturellement revenue dans ma chambre où j'étais la seule à coucher. J'avais eu un « coloc' » mais les choses s'étant mal passées entre nous (et des chambres s'étant libérées), nous nous étions séparés. Parfois, Logan venait me rendre visite dans la chambre. La plupart du temps, j'étais seule et j'observais le plafond. Le sommeil venait très difficilement et il était rare que je fasse des nuits complètes. Je regrettais nos nuits au coin du feu, avec Graham. A vrai dire, maintenant que je m'étais autorisée à repenser à Graham tout court, je regrettais beaucoup de choses. Moi qui disait que les regrets ne servaient à rien .. J'en étais bourrée. Il arrivait parfois que Tate ou Dean se faufilent dans ma tête mais ils partaient bien vite. Je n'arrivais plus à honorer leur mémoire en me rappelant d'eux chaque jour. Il était plus facile d'oublier. Au bout de deux heures couchée sur mon lit, j'étais dans les bras de Morphée et je ne pus dormir qu'une trentaine de minutes. Pas assez pour rêver. Je fus réveillée par .. Je ne savais pas trop bien quand j'ouvris les yeux puisque j'étais encore en plein dans les nuages. Il faisait noir, je ne voyais pratiquement rien et je clignais plusieurs fois des yeux pour pouvoir m'ajuster à la luminosité. Finalement, je reconnus Graham et un petit sourire se profila dans mon visage. Je n'étais pas sure d'être réveillée puisqu'il était censé être à l'hôpital. Que fichait-il ici ? Je restais couchée à le regarder avant d'ouvrir la bouche, et de dire d'une voix faible : « Tu m'as réveillée ... » Je me retournai dans mes draps pour repartir dans mon sommeil. Avec un peu de chance, quelques minutes et je pourrais m'endormir. Mais cela ne se passa pas comme ça. Je me sentais totalement réveillée à présent et il était inutile d'essayer. Je n'allais pas dormir cette nuit. Je pris mon coussin dans mes mains et le jetais vers Graham. Avec mes réflexes de fille fraichement réveillée, je le ratais de beaucoup.
Finalement, d'un seul coup, je relevais mon buste et tournais la tête vers l'intéressé. « Est-ce que je suis en train de rêver ? … Tu n'es pas censé être immobilisé dans un lit d'hôpital ? » Je baissais les yeux vers la canne qu'il tenait. Il avait l'air malin. « J'ai lu quelque part que la canne était un symbole phallique très présent dans la littérature. » Apparemment, quand j'étais fatiguée, je disais aussi n'importe quoi. Je n'avais jamais bu d'alcool et je n'imaginais même pas quel serait mon état si j'en avais bu. J'étais déjà bien assez timbrée comme ça. Je laissais la joie envahir mon être à la vue de Graham en essayant d'oublier la stupidité que je venais de dire. « Tu vas mieux ? En tout cas tu as réussi à venir jusqu'à ici. Tu vas te faire réprimander. Et puis ce n'est pas très correct de venir dans la chambre d'une jeune femme alors qu'elle dort. Tes intentions seraient-elles malhonnêtes ? » Je riais un peu avant de m'extirper de mon lit. Je n'étais qu'en sous vêtements, mais Graham m'avait vue avec moins que ça. Je m'approchai de lui avant de l'enlacer doucement, laissant ma tête s'enfouir dans son cou et respirer son odeur à plein nez. Cela me rassurait. Je ne le serrais pas trop fort, ne sachant pas à quel point ses brûlures avaient cicatrisé. « T'es nul de m'avoir réveillé. J'ai envie de te taper. »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Dim 1 Jan - 20:35 | |
| Freya ne se réveilla pas immédiatement. Elle se contenta d'abord de me traiter comme si j'étais un rêve avant de retourner se pelotonner avec sa couette. Ah. Je restai cependant là, espérant qu'elle ne se rende compte que j'étais bien réel, bien à côté d'elle. Cela lui demanda un peu de temps, mais elle finit par me jeter son oreiller et me reconnaître. Son visage s'illumina, et je suppose que le mien également. Elle fit une remarque sur ma canne qui m'arracha un sourire en coin. Je me demandais bien comment j'avais réussi à survivre sans elle, et comment j'avais pu croire un instant que nous n'étions pas littéralement faits l'un pour l'autre. Elle enchaîna quelques remarques avec un ton enjoué, et mon sourire s'agrandit : c'était cette Freya-là que j'aimais plus que tout et elle arrivait même à me faire oublier ma canne, mes brûlures, la forêt, le district Treize. Je l'observai sortir de son lit et m'enlacer, la tête dans mon cou. Elle portait rien d'autre que ses sous-vêtements, ce qui me gêna un peu au départ, mais j'oubliais ce détail lorsque sa chaleur se répandit sur mon torse. Je la pris dans mes bras en retour, heureux de la sentir si proche de moi. Je l'entendis me critiquer, et ris un peu : sur ce point-là, elle n'avait pas changé. Mes mains caressaient son dos longuement, puis que j'arrivais à tenir sans ma canne pendant quelques instants. Mes yeux se fermèrent, comme pour mieux que j'apprécie l'odeur de ses cheveux. Nous restâmes ainsi aussi longtemps que mes jambes me le permettaient, et ce fut à regrets que je me détachai lentement d'elle avant de poser mes lèvres au coin des siennes. Je passai une mèche de ses cheveux derrière son oreille, abandonné à la contemplation de ses traits. Qu'est-ce que c'était bon de voir à nouveau de si près ses longs cils et le tracé parfait de sa mâchoire... Je déposai à nouveau un baiser, cette fois sur son front. « Désolé de t'avoir réveillé. J'avais trop envie de te voir pour me contrôler. » je fis en baissant les yeux. « N'empêche que ça va bien mieux maintenant que je suis près de toi. » je lançai, avant de me rendre compte du romantisme idiot de ma réplique et d'esquisser une grimace. « Plus sérieusement, les médecins ont fait un boulot admirable. Ma peau s'est reformée plus vite que je le pensais, je serais de nouveau apte à reprendre l'entraînement dans deux ou trois semaines. » Ce qui signifiait que j'allais enfin pouvoir sortir de l'hôpital et jouir à nouveau de ma liberté. Je me languissais de toutes les actions quotidiennes que l'on ne m'autorisait plus à faire - rien que de ne plus manger à la cantine du district me manquait. Je m'autorisai à m'asseoir sur son lit, mes jambes n'arrivant plus à me soutenir convenablement, et je laissai ma canne tomber au sol sans m'en préoccuper. Je soupirai d'aise. « Par contre je me fatigue toujours aussi vite. J'arrive pas à dormir dans ma chambre. C'est trop blanc, je suppose. » je dis en grimaçant. Compte tenu du fait que j'étais éreinté, rien que d'avoir parcouru la distance hôpital-quartier d'habitation constituait en soi un.. miracle. J'attrapai Freya par les hanches - constatant avec stupeur que ses os étaient plus saillants que dans mon souvenir - et le forçait à se poser à côté de moi.
« Tu fais pas de bêtises hein ? Tu suis bien ton emploi du temps et tu manges toute ta ration à la cantine ? » je lançai, de prime abord en plaisantant, alors que j'étais réellement... inquiet de son état. Stupidement, j'avais imaginé qu'elle aurait pris un peu de poids, mais on avait sûrement dû décréter qu'elle avait besoin de très peu de calories, et elle me semblait encore plus fluette que lorsque je suis parti. Je fis un sourire à Freya, de telle sorte qu'elle ne se rende pas compte de mon inquiétude. J'avais envie de la serrer contre moi et de l'embrasser, mais je me contenais. Même si nous étions plus qu'amis, nous n'étions pas tout à fait ensembles, et je ne me sentais pas prêt pour supporter une proximité extrême avec Freya tout n'étant pas officiellement avec elle. Pour une fois, j'avais envie de faire les choses bien. Je me mis en tailleur - est-ce que le lit supportait le poids de deux personnes ? - et laissai mon regard se promener dans la petite pièce. Elle n'avait pas de colocataire, ce qui me rendit un peu triste. Si elle avait eu une personne avec elle, Freya aurait pu avoir un contact autre qu'avec Logan ou moi.
Je me demandais si Amy - une habitante du district qui tentait en vain de me faire rencontrer des gens - accepterait de s'occuper également de Freya. Mais c'était probablement une mauvaise idée. Je préférais la laisser choisir ses propres fréquentations. « On t'a laissé reprendre l'entraînement ou pas ? Ta cheville à l'air d'aller bien. » je lançai pour faire un peu la conversation. J'aurais dû prévoir quelque chose à dire sur le chemin, mais j'étais bien trop occupé à ne pas me tromper d'étage et à chercher sa chambre pour penser à ce que j'allais lui dire. Peut-être qu'il n'y avait justement rien à dire ? Rien que d'être en sa présence m'était suffisant. Après tout, je n'avais pas besoin de combler les blancs ainsi. Nos silences n'étaient pas tristes, angoissants, ou énervés, au contraire. Il fallait que j'arrête de me lancer dans des discussions passe-partout - du moins avec Freya. Elle avait déjà beaucoup supporté ma tendance à papoter lorsque nous étions en chemin vers le district Treize, et c'était peut-être justement cette attitude-là qui était la cause de tout ce qui s'était passé. Cette idée me rendit brutalement abattu et mon sourire s'affaissa un peu, avant que je ne reprenne. Je n'étais pas là pour plomber l'ambiance, ou quoi que ce soit. « Au fait, qu'est-ce qu'il s'est passé d'important pendant ces derniers jours ? »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Lun 2 Jan - 2:00 | |
| Je ne pouvais penser à un autre moment où je me sentais aussi bien qu'ici, dans les bras de Graham, humant son odeur au plus possible. Nous restâmes comme cela un bon moment mais cela me parut si court ! Au moment où il se retira, je me sentis manquer de quelque chose mais ne dis rien. Nous ne pouvions pas rester collés l'un à l'autre pour le reste de nos vies. Il m'embrassa au coin des lèvres et je dus me retenir de me décaler et de l'embrasser réellement .. Cela faisait plusieurs mois que nous n'avions pas partagé un moment comme celui-ci. Il débita une de ses phrases romantiques et il sembla s'en apercevoir puisqu'il grimaça. De toute façon, cela ne me gênait plus. Je trouvais cela même .. agréable à entendre. Je ressentais la même chose à son égard mais je n'avais pas besoin de le lui dire, il le savait. Je l'observais s'asseoir sur le lit tandis que je restais debout à l'observer. Il me rappela de mes semaines enfermées dans la chambre d'hôpital et je serrais les dents. Je ne voulais plus jamais y retourner, dans un lit à ne pas bouger de la journée. C'était horrible. Surtout pour une fille comme moi qui adorait se déplacer. Graham me prit pour me poser sur le lit à ses côtés pour engager une conversation légère. Je ne savais pas pourquoi il essayait de faire ça, n'avait-il pas appris depuis le temps que je n'étais pas très bonne pour de telles futilités ? Je le laissais parler, après tout, si cela lui plaisait. Je n'avais pas spécialement envie de lui dire que j'étais la plus rebelle des rebelles du district 13 .. Toujours à arriver en retard partout et à me balader où je ne devais pas. A faire des choses interdites. Je me disais que quand il serait sorti des soins, il pourrait m'accompagner dans mes bêtises. Cela serait amusant. Il me posa plusieurs autres questions avant d'enfin se taire, et je pris un peu de temps pour répondre. Que lui dire ? Que je passais pratiquement tout mon temps libre à embrasser et faire des câlins à Logan ? Bizarrement, je n'avais pas l'impression de tromper Logan en avouant aimer Graham, mais de tromper ce dernier d'être avec le carrière. Je me demandais si cette situation allait jamais tourner à notre avantage.
« Rien de spécial, tu sais. Les jours au district treize se ressemblent tous ... » Je commençais à triturer mes mains, sans savoir quoi dire. S'il pensait pouvoir un jour parler de la pluie et du beau temps avec moi pendant de longues heures, c'était raté. Mon regard était à mes pieds et la seule indication de la présence de Graham à mes côtés, était le bruit de sa respiration, son odeur et sa chaleur contre mon épaule. Tout était absolument silencieux. La lumière n'était même pas allumée, c'était assez spécial comme ambiance. Mes mains se serrèrent sur mes genoux, comme si je devais me raccrocher à quelque chose et je restais dans cette position un bon bout de temps. Il ne prenait pas la parole, je ne prenais pas la parole .. Le silence devint peu à peu pesant. Mais bien évidemment, c'était parce qu'il y avait quelque chose que j'avais envie de demander. Je me rappelais du moment à l'hôpital, comment l'honnêteté m'avait rapporté : la vérité sur l'amour de Graham. Peut-être que la vérité n'était pas toujours la plus mauvaise version des histoires. Au bout d'un moment, je tournai la tête vers le jeune homme avant de prendre la parole. « Tu as parlé à Georgia ? Depuis .. tu sais. » Je n'avais pas parlé à la jeune fille et ne savais donc pas si elle avait été au courant pour la revenue du jeune homme au district. Elle devait l'avoir entendu pourtant, et être venue à son chevet. Je fis de mon mieux pour m'empêcher de l'imaginer en train de prendre la main de Graham, de l'embrasser. Le sourire sur le visage du jeune homme en la voyant .. Je voulais avoir l'exclusivité de ce sentiment. Je déglutis difficilement avant de reprendre la parole. « Tu ne m'as jamais vraiment dit quelle était votre .. relation. » Mes dents se serrèrent, je n'avais pas tellement envie d'entendre la « vérité » sur ce point là.
Ma main se posa sur sa joue, et traça ensuite le contour de sa mâchoire. Ce contact m'électrisa et je me rapprochai petit à petit de son visage en observant ses traits. Je l'obligeai à me regarder en entourant son visage de mes deux mains, et je sentis mon cœur battre de plus en plus vite. Je n'avais plus besoin de chercher d'excuse pour les différents messages que mon corps m'envoyait à présent : je savais que j'étais attirée par Graham, que je l'aimais même, et que ce genre de réaction était tout à fait normal. Mes yeux se fermèrent alors que je posais mes lèvres sur les siennes, priant pour qu'il ne me rejette pas. Ce fut un baiser tendre et doux, pas comme tous ceux que j'avais pris l'initiative de lui donner auparavant. Au bout d'une minute, je me retirais mais restais encore dangereusement proche de son visage. « Est-ce que tu l'embrasses ? Est-ce que tu l'embrasses comme tu m'embrasses moi ? » dis-je dans un murmure. Le bruit de nos respirations semblait tellement fort mais je n'y faisais pas attention. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi près de son visage. Je ne pensais pas, honnêtement, jamais avoir trouvé un homme aussi beau. Ou beau, tout simplement.
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Lun 2 Jan - 12:52 | |
| Le silence qui me semblait d'abord reposant et apaisant se transforma rapidement en un blanc lourd et pesant, et je me sentis terriblement reconnaissant envers Freya de poser une question. Cette question me rendit mal à l'aise pendant quelques instants. Il était vrai que je n'avais jamais dit à Freya en quoi consistait ma relation avec Georgia, et je ne le savais pas moi même. On échangeait parfois des baisers, mais l'on passait surtout la plupart de notre temps ensemble à jouer et à rire ensemble. Pas vraiment ce que j'appellerais une relation amoureuse, mais ce n'était pas non plus amical, et maintenant qu'il y avait Freya, tout cela me rendait un peu confus. Je savais que je l'aimais plus que tout, mais, c'était vrai qu'il y avait quelque chose par rapport à Georgia que je n'arrivais pas à appeler. Je soupirai. Je n'étais pas venu pour me sentir encore plus bizarre. Je ne répondis pas à sa question, restant à la place à fixer le mur face à moi, mes yeux s'habituant au manque de lumière. Sa main se posa sur ma joue doucement et elle se fit à dessiner le contour de ma mâchoire prononcée, ce qui m'arracha un petit sourire. Elle s'approcha progressivement de moi et prit mon visage entre ses mains, avant de se pencher et de poser ses lèvres sur les miennes dans un baiser tendre. Ce qui me choqua d'abord, c'était la douceur de ce geste. Auparavant, j'avais l'impression que c'était soit chaste, soit passionnel, mais jamais autre chose. Et ce baiser était vraiment agréable. Je souris contre ses lèvres, et l'embrassai en retour. J'avais envie que cela dure pour toujours, mais elle se détacha de moi - d'à peine quelques centimètres. Ses lèvres étaient encore si proches des miennes que je résistai à la tentation de les embrasser encore et encore. J'avais désespérément besoin de la sentir à moi, rien qu'à moi. Je relevai prudemment la tête et croisai son regard lorsqu'elle me posa une question qui me rendit terriblement malheureux. Toujours à propos de Georgia. Je comprenais qu'elle veuille savoir ce qui se passait entre elle et moi, mais pourquoi me le demandait-elle si explicitement ? Je portai ma main à son visage, caressant l'une de ses joues. Je voulais lui dire la vérité, mais j'avais peur que cela lui fasse plus de mal que de bien. « Je l'embrassais. Avant. » je murmurai si faiblement que ma voix ne ressemblait plus qu'à un sifflement. « Avant que tu ne reviennes et que je me rende compte que ce n'était pas elle que je voulais. » Je lui souris tristement. « Je n'oserai jamais l'embrasser comme je t'embrasse. Parce que je ne veux faire ça qu'avec toi. » Je laissai mon regard se poser sur le contour de son visage, sur son nez, sur ses lèvres, osant à peine me réjouir de l'avoir, de peur que l'on me l'enlève. Mais je fronçai les sourcils. Une seule personne pouvait me l'enlever, et c'était Logan. J'avais espéré que ce sentiment de sécurité resterait présent le plus longtemps possible, mais quelque chose en moi remua, et une petite pointe de jalousie revenait en moi.
Et elle, est-ce qu'elle embrassait Logan comme elle m'embrassait moi ? Je savais pertinemment qu'elle me répondrait que non. A mon tour, je posai mes lèvres sur les siennes, retrouvant la même sensation enivrante qu'auparavant. Freya avait cet effet-là sur moi. Je n'arrivais pas à la voir autrement que comme la fille la plus merveilleuse qu'il soit, que comme la personne envers laquelle j'avais le plus confiance, et le plus de respect. Ses défauts, je ne les voyais pas, ou du moins, je m'en fichais royalement. Je l'attirai contre moi, ne rompant pas le baiser. Pas maintenant. J'avais besoin que ma jalousie se calme, de retrouver cette certitude sécurisante que j'étais le seul. Mais je n'y arrivais pas. Au contraire, cela ne faisait qu'attiser ce que je ressentais. Des milliers de questions se bousculaient dans ma tête, et je me sentais terriblement mal. Parce que je n'étais pas capable de lui faire pleinement confiance de ce côté-là. Je savais pertinemment que je ne devais pas me faire du souci, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si elle m'aimait de la même façon qu'elle l'aimait, Logan.
Je rompis le contact et fermai les yeux, les sourcils froncés, luttant en vain contre ma jalousie. « Est-ce que tu l'aimes ? » je lançai, la voix un peu trop étranglée pour qu'elle ne remarque pas mon état. « Est-ce que tu le laisses te prendre la main ? Est-ce que tu te blottis dans ses bras comme dans les miens ? » Je me mordis profondément l'intérieur de la joue, arrêtant enfin de poser des questions. Les réponses implicites ne me suffisaient plus. J'avais besoin qu'elle me le dise directement. Parce que si à l'hôpital, elle m'avait dit qu'elle m'aimait, cela ne voulait pas dire qu'elle ne ressentait plus rien envers Logan. Je rouvris les yeux, cherchant un semblant de réponse dans les yeux de Freya. Et puis, je me rendis compte de l'absurde de la situation. Si elle m'avait posé cette question par rapport à Georgia, c'est bien qu'elle ne ressentait ça qu'envers moi. « Oups. » je fis en grimaçant. « Désolé. C'était censé rester pour moi, les questions là. » Je posai les mains sur les cuisses, tentant de ne pas ajouter quoi que ce soit qui puisse être encore pire que mes questions précédentes. De toute façon, ce n'était pas possible. « C'est juste que... » Je pris une grande inspiration. « Je me demande si tu ne te sentirais pas mieux avec Logan qu'avec moi. Enfin, je veux dire, est-ce que tu te sens aussi heureuse avec moi que tu ne le prétends. Il y a une différence entre être aimé et aimer et... être heureux.»
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Mar 3 Jan - 7:10 | |
| Aussi ridicule que cela paraissait, j'avais du mal à me contrôler pour arrêter cette discussion en me jetant sur les lèvres de Graham. Auparavant, je trouvais tellement stupide ces envies et ces pensées que partageaient les adolescentes du district, mais maintenant, je comprenais. Partiellement bien entendu, puisque loin de moi était l'idée d'agir réellement comme elles le faisaient. Je n'allais pas me mettre à écrire des poèmes pour le jeune homme ou parler de lui à toutes les personnes qui m'adresseraient la parole. De toute façon, ce n'était même pas une possibilité puisque nous n'étions pas ensemble. Et que nous ne le serions probablement jamais. J'étais peut-être fataliste .. mais me sentais réaliste.
Graham m'avoua avoir embrassé -et vu la tournure de sa phrase, plusieurs fois- Georgia. Je serrais les dents et me préparais à lui lancer une remarque agressive quand je me souvins que j'étais avec Logan et que j'avais surement fait bien plus avec lui qu'il n'avait fait avec elle. Inutile de monter sur des grands chevaux .. Si ça se faisait, ce ne serait que le début d'une longue liste de petites amies que le jeune homme aurait. Je souris tristement à ses phrases car j'avais l'impression que tout ceci n'avait aucune issue. Il ne voulait pas faire de mal à Georgia, je ne voulais pas faire de mal à Logan, mais au final, nous avions plus mal que tout. Ce n'était même pas approprié de notre part de se comporter comme cela l'un envers l'autre étant donné nos relations et engagements en dehors de cette chambre. Il m'embrassa à nouveau et je laissais mes bras l'entourer. Ce que nous faisions était mal. Tellement mal ! Mais je ne m'en rendais pas compte, sur le moment. Combien Logan aurait mal s'il savait ce que j'étais en train de faire ? Je n'osais même pas l'imaginer. Au final, j'étais une mauvaise personne et quelle qu'était ma décision. Pouvions nous avancer dans la vie sans faire souffrir les gens autour de nous ? Cette tâche me semblait impossible.
J'étais mauvaise, car au moment où nos lèvres se touchaient, je n'arrivais même pas à penser. Mon corps se sentait bien, ma tête aussi : j'étais désespérément égoïste. Mais n'était-ce pas là un de mes principaux traits de personnalité ? Je sentis Graham se retirer et savais de quoi il allait parler. Il était tellement prévisible, la plupart du temps. Sa question me laissa pantoise .. Est-ce que je l'aimais ? A vrai dire, je n'en savais trop rien. Je tenais à lui, et on ne pouvait pas dire qu'il me laissait indifférent. Si je l'aimais, je ne l'aimais pas comme Graham, mais je ne savais pas si on pouvait mettre l'un au dessus de l'autre. Je n'osai répondre à ses questions car la réponse était toujours « oui ». A vrai dire, nous étions très proches physiquement avec Logan et nos étreintes pouvaient être aussi douces que passionnées.
Il s'excusa et me laissa méditer sur la dernière phrase qu'il prononça. N'était-ce pas la question que je me posais depuis le début ? Et n'était-ce pas une des raisons qui m'avaient poussé à repousser Graham ? Je savais que Logan et moi ne nous ferions jamais de mal comme j'avais pu en faire au jeune homme, ou comme il avait pu m'en faire. J'avais peur que quoi que nous fassions, nous terminions toujours par nous disputer et nous envoyer des piques, voir à nous faire souffrir moralement. C'était aussi une des raisons qui m'avaient fait proposer la solution d'être en couple à Logan et pas à Graham : je n'étais pas sure que cette situation nous conviendrait et nous rendrait .. heureux.
Étais-je heureuse ? Je n'en savais rien. Je me sentais bien en étant avec Graham, et je me sentais bien en étant avec Logan. Je ne savais pas si cela voulait dire que j'étais heureuse. La plupart du temps me semblait terne et je m'ennuyais terriblement. Je poussais un soupir avant de passer une main dans mes cheveux. « Je sais, Graham. Tu ne crois pas que je me pose la même question par rapport à toi et .. toutes les filles géniales que tu pourrais trouver dans ce district ? J'ai l'impression que si nous étions réellement « ensemble », cela tournerait mal. » Et puis, dès que je nous imaginais en « couple », il y avait quelque chose qui ne collait pas. Je me sentis coupable de l'avoir embrassé en premier lieu et de nous avoir engagé sur cette pente.
Je me levai du lit pour aller chercher mes habits ternes du district treize. Autant placer les limites dès maintenant. Je m'habillais avant de revenir auprès du lit mais sans m'asseoir. Je croisais les bras -cette position défensive évitait toute sorte de dérapage-. « Je suis désolée, je n'aurais pas dû t'embrasser .. je suis avec Logan. Et ce n'est pas juste. Pour lui. » Je m'éclaircis la voix en baissant le regard vers le plancher. « Au final, je n'aurais peut-être jamais dû te voir à l'hôpital. Cela aurait été plus facile de vivre séparés dans .. l'ignorance. Je ne sais même pas si je serai vraiment capable de .. » Je me mordis la lèvre en relevant le regard. Je croisai le sien et pris une grande inspiration. Je n'avais qu'une envie, le rejoindre et l'enlacer, l'embrasser. Mais cela ne serait bien pour personne. « Pourquoi es-tu venu me voir de toute façon .. Tu es censé te reposer à l'hôpital »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Mar 3 Jan - 19:31 | |
| Tout cette histoire tournait au vinaigre. Plus le temps passait, plus je regrettais d'être venu voir Freya. Parce qu'elle n'était pas capable de voir que j'avais tout sacrifié pour elle, et que j'avais toujours été celui qui souffrait. Après, est-ce que Logan aimait réellement Freya ? Elle pouvait aussi bien être une jeune femme parmi tant d'autres, qu'il pouvait aisément remplacer. Mais moi, à part elle, qui est-ce que j'avais ? J'avais beau tenir de tout mon coeur à Georgia, je doutais que quelqu'un n'arrive un jour à occuper la même place dans ma vie que Freya. Je la sentis se raidir brusquement. Je ne souciais pas d'une seule autre fille du district. Aucune fille aussi géniale soit-elle n'aurait pu lui arriver à la cheville. Je voulus répliquer cela, mais elle enchaîna et sa phrase me fit grimacer. Alors comme ça, ce n'était pas qu'elle ne pouvait pas, mais qu'elle ne voulait pas être avec moi. Mes poings se serrèrent et je fixai le sol, les yeux froncés, n'était pas capable de comprendre véritablement ce que cela impliquait. Que j'avais perdu mon temps. Qu'elle ne serait jamais. Et qu'elle ne m'avait sans doute jamais réellement aimé. Si elle l'avait fait, Freya aurait eu assez de courage pour assumer et rompre avec Logan. Je la laissai prendre ses vêtements et s'habiller, un goût amer dans la bouche. Tout était tellement répétitif. On se retrouvait le temps de quelques embrassades, de se dire des je t'aime sans qu'elle ne comprenne ce que cela implique, et puis finalement, ça se terminait toujours comme ça. Moi blessé, elle qui s'en fiche. J'avalai difficilement ma salive, hésitant à partir immédiatement. Elle revint se poser sur son lit, cette fois à bonne distance de moi. Et encore une fois, Freya me sortit l'excuse de Logan, expliquant que ce n'était pas juste envers lui, et blablabla. Tout son discours me laissa perplexe, et un peu bouleversé. Tous les muscles de mon corps se tendirent et je tentai vainement de respirer de manière régulière. Je n'en voulais pas à Logan. J'en voulais terriblement à Freya, de me laisser partir et de me rattraper au dernier moment comme elle l'avait toujours fait. De ne pas me laisser libre une bonne fois pour toutes. Finalement, elle avait peut-être raison. Il y avait tellement d'autres filles bien pour moi... J'étais une bonne personne. Tant de personnes méritaient quelqu'un comme moi. Rien que Georgia, par exemple. Mais elle me rappelait trop tout ce qui était arrivé entre Freya et moi pour que cela marche comme je l'aurais voulu. « Oui. Je me demande bien pourquoi je suis venu. Ah, oui, laisse moi y réfléchir... Parce que j'avais envie de voir la seule personne qui m'ait jamais dit qu'elle m'aimait..? Non, non. Parce que j'avais envie de passer un bon moment avec elle, histoire d'oublier que chaque jour que Dieu fait je m'ennuie à mourir et j'ai juste envie de tout laisser tomber ? A moins que ça ne soit parce que j'ai cru que ça pouvait lui faire plaisir ? Ou bien parce que j'ai cru aux mensonges de cette personne ? » A chaque question, ma voix s'amplifiait bien que je tentais de la maîtriser. Je me levai d'un bond - manquant de tomber sans ma canne, que j'attrapais bien vite - pour éviter d'avoir la réaction de trop - comme l'embrasser, pleurer, la frapper ou quoi que ce soit d'autre.
« T'es vraiment stupide quand même. Je m'offre tout entier à toi, tu me prends tout ce qu'il y a de bon en moi et tu finis juste par me laisser partir. Je n'aurais jamais dû te reparler. Que ce soit après la mort de tes frères - de toute manière tu t'en fiches royalement, d'eux - ou après que tu sois arrivée au district Treize, je n'aurais jamais dû une seule fois t'adresser la parole. Tu ne le mérites pas. » Progressivement, je laissai mon visage adopter un sourire qu'elle pouvait interpréter de deux façons différentes : soit j'étais totalement dégoûté et brisé, soit je m'en fichais. J'espérais que si elle ne voyait que la seconde, elle me laisserait tranquille, mais je comptais pas trop là-dessus. Je la détestais de m'avoir si pleinement, je me détestais de la laisser jouer avec moi ainsi. Mais qu'est-ce que j'étais censé faire ? Idiotement, j'avais cru avec ferveur dans ses mensonges - enfin, lorsqu'elle ne me disait pas toute la vérité - et maintenant, j'en payais le prix fort. Mes mains retrouvaient leur chaleur habituelle au contact de ma canne et je n'arrivais plus à parler et à me tenir debout en même temps. Je m'appuyai donc contre sa porte, tentant d'adopter une posture désinvolte. « En fait... » Je passai ma langue sur mes lèvres pour les humidifier, espérant que cela me permettrait de vider mon sac sans bredouiller. « Tu t'en fous des autres hein ? » Je ris doucement devant l'évidence qui me sautait à présent aux yeux. « Tant que tu as un petit jouet, ça te va. Pendant un temps, c'était moi, maintenant c'est Logan. Le pauvre, quand même. Il va bientôt subir le même sort que son prédécesseur. » Je lui jetai un regard qui se voulait froid. Elle voulait prendre ses distances maintenant ? Soit. J'allais me faire un plaisir de mettre un terme à tout ça. « Tu m'as enlevé ma famille, mon travail et mon district juste pour te sortir un peu de ta petite vie de paysanne pseudo-rebelle. Mais fais donc face à la vérité, pour une fois! Tu n'es pas capable d'aimer quelqu'un d'autre que toi-même. Tu es tellement... » Le mot ne voulant pas sortir, je me forçais. « Tellement égoïste. »
J'avais à présent la certitude que mon regard était glacial au possible et que c'était la fin définitive. « Je me demande bien pourquoi tu n'as pas encore rejoint l'armée du district Treize. Ah, en fait, si. Parce que tu n'en fais qu'à ta tête sans comprendre qu'il ne s'agit plus de toi, maintenant. Tu agis toujours comme la petite fille apeurée qui espérait que le meilleur ami de son frère se porte volontaire à sa place. Et tu sais quoi? » Je tournai la poignée de la porte et ouvrai cette dernière, prêt à partir. « J'aurais préféré mourir pendant les Jeux que de te rencontrer. Tate a été gagnant, sur ce coup là. » Je reniflai péniblement. « Dès que je franchirais le seuil de ta porte, je veux que tu m'oublies complètement. Terminé. Ignore moi. Vis ta petite vie, je vivrais la mienne. Comme tu l'as si bien dit, il y a beaucoup d'autres filles dans ce district. » Je soupirai, inspectant du regard le couloir vide. « Alors si tu as quelque chose à me dire, c'est maintenant ou jamais. »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Mer 4 Jan - 17:50 | |
| En agissant de la sorte, je m'attendais à ce que Graham discute tranquillement du fait que nous pouvions toujours nous fréquenter, nous parler, qu'importe. Qu'il tente une embrassade de départ et que je lui accorde avant de regretter ma décision précédente. Mais ce ne fut point ce qu'il se passa. Je vis son regard se changer et son ton devenir froid, méchant. Ainsi, ce jeune homme reparaissait ? Le côté lunatique de Graham ne me plaisait pas particulièrement, et je me tus alors qu'il commençait à s'adresser à moi comme si je lui avais dit quelque chose de méchant. Il m'appela menteuse, indirectement et je le laissais faire. Après tout, le plus important était que je savais ce qu'il en était. J'adorais la façon dont il rejetait la faute sur moi pour oublier les siennes. Il continua à parler, une sorte de soliloque pour me faire me sentir mal surement. Et cela réussissait, même si j'essayais de garder mon calme. Comment être insensible à cette méchanceté dirigée uniquement vers ma personne ? Je serrais mes poings sur mes genoux et regardais à terre alors qu'il m'appelait stupide. Qu'il m'accusait de me ficher de tout le monde. De manipuler tous les autres autour de moi. Pourquoi était-il si cruel ? J'avais envie de pleurer, mais cela lui ferait trop plaisir. Alors, je serrais les dents en attendant que la vague passe et que le mer redevienne calme. Le mot égoïste retentit cent, mille fois dans ma tête alors que garder mes yeux secs devint de plus en plus dur. Je resserrais la prise de mes mains pour les empêcher de trembler. Ce n'était pas les mots qui me faisaient le plus mal. Mais la possibilité qu'il .. pouvait vraiment penser tout cela de moi. Et il m'aimait ? Quelle blague. S'il pouvait retourner sa veste aussi vite que cela, ce n'était pas moi la menteuse, après tout. Il continua à parler mais j'essayais de ne pas écouter ce qu'il disait. De toute façon, il ne cessait de se répéter. Son discours était toujours le même. Alors s'il avait toujours pensé cela de moi, pourquoi ne m'avait-il pas rejeté dès le début ? Je l'avais prévenu, et cela depuis bien longtemps. Que je n'étais pas une bonne personne. Il ne pouvait pas m'en vouloir pour être moi même. Je fis de mon mieux pour me concentrer sur ma propre respiration de façon pratiquement mécanique : inspirer, expirer. Longuement, et silencieusement. Et puis il se tut, attendant que je prenne la parole. J'empêchais un demi sourire d'apparaitre sur mon visage. Qu'attendait-il, au juste ? Qu'après tant de méchanceté, je me jette dans ses bras et l'embrasse, pour le supplier ensuite de rester ? Quelle était sa stratégie ? Me faire me sentir si mal pour ensuite me récupérer sans qu'il ne se sente en aucun cas coupable ? Je ne lui donnerais pas cette satisfaction. Je détestais cette facette du jeune homme qui était d'habitude si gentil, si aimant.
Lentement, je me relevais du lit pour avancer jusqu'à Graham. Mon regard se releva pour se plonger dans le sien. Il se voulut dur et froid, mais j'avais du mal à contenir la lueur de colère qui devait briller au fond des mes pupilles. Sans pouvoir me retenir, mon bras se leva et je giflais violemment le jeune homme. Les autres parties de mon corps ne bougèrent pas, et je le fixais alors que passée la surprise initiale, il me regarda à nouveau. « Moi, égoïste ? » Je serrais les dents avant de reprendre la parole. Petit à petit, je me détachais de la situation pour devenir objective. Ne pas laisser mes propres sentiments prendre le dessus. Cela ne nous ferait que du mal. « Il est sûr que cracher son venin sur une personne qui n'a été nullement méchante, et cela UNIQUEMENT parce que l'ON a pas eu ce que l'on voulait, ce n'est pas un comportement égoïste. » Je ris pour moi même avant de croiser les bras. Mon regard était fixe et déterminé. Ce n'était pas le moment de flancher, et de toute façon, ce n'était pas vraiment mon genre. Je ne me sentais pas en faute sur cette partie, et je souhaitais bien le lui faire comprendre. Je laissais un petit silence afin qu'il réfléchisse et prenne conscience de celui qui était en tord sur le moment présent, avant de rouvrir la bouche. « A ce que je sache, je n'ai rien dit d'agressif. De méchant. Je ne t'ai pas insulté, je n'ai rien dit de négatif à ton égard. Je n'ai fait que suivre ton train de pensée, et au lieu de parler, j'ai agis. N'est-ce pas mon rôle, au final ? D'avoir le méchant rôle parce que je prends la décision de FAIRE quelque chose. Alors peut-être que je suis égoïste, je n'en sais rien, mais au moins, je ne suis pas lâche. » Le sous entendu était très gros. Mais n'était-ce pas la vérité, au final ? Graham était tout sauf courageux. Dès qu'il se sentait blessé dans son égo, il se sentait obligé d'attaquer comme s'il n'avait aucun autre recours. Malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de me sentir supérieure à lui, sur cette situation. Moi qui avait l'habitude de me dénigrer face à lui.
Je ne voulais pas qu'il me réponde en m'agressant une fois de plus. J'avais envie qu'il comprenne ce que j'avais envie de dire, et seulement ça. Je ne voulais pas que l'on soit dans de mauvais termes, encore une fois. « Tu crois que j'ai envie de ne pas te parler lorsque je te vois dans le couloir, de réprimer un sourire ? Ce n'est pas une histoire d'envie ! C'est une affaire de faire ce qui est .. bien. Ce que je crois être bien. » Je fronçais les sourcils. Je m'étais rectifiée, parce qu'après tout, je ne savais pas ce qui était bien ou mal. Ou en tout cas, le mieux. Je ne pouvais que supposer, et essayer, au lieu de rester en spectateur comme Graham. « Ne me blâme pas pour avoir continué ton train de pensée. Ton histoire de bonheur par rapport à l'amour ? Qu'est-ce que c'était censé me donner comme signal autre que celui de nous arrêter court ? » Je soupirais. Je n'attendais pas une réponse à mes questions, à vrai dire. Je me parlais un peu à moi même. Mon regard se refit vif alors que je prenais conscience à nouveau de qui était devant moi. « Peut-être que je ne te mérite pas, peut-être que tu aurais été mieux sans moi. Dis ce que tu veux, mais ne prétends pas savoir ce que je pense. Quand je dis la vérité, ou pas. Si les autres m'importent. Car tu serais surpris de savoir le rapport entre le nombre de fois où je pense à moi en prenant des décisions, et où je pense aux autres. Si je pensais uniquement à moi, je .. » Que ferais-je ? Bonne question. Je décidais d'ignorer ma phrase précédente et de conclure. « Mais Graham, je serais ravie de t'écouter, après tout. Si tu as une solution pour toute cette situation, dis la moi. »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Mer 4 Jan - 19:06 | |
| Pourquoi est-ce que j'étais planté là, prêt à partir, sans avoir le courage de retourner à l'hôpital ? Tout aurait bien mieux si j'avais déguerpi vite fait bien fait. C'était comme si je tendais le bâton pour me faire battre. Comment si je préférerais penser qu'elle allait me détester plutôt que m'ignorer. Mais toute ma rage m'empêchait de voir ça. J'avais refoulé tellement de choses, j'accumulais les hauts et les bas à grande vitesse sans broncher, sans aucun moyen d'exprimer toutes ces choses négatives, alors je m'estimais en droit de lâcher toute la pression. Un silence de quelques secondes suivit ma dernière question, et j'étais sur le point de partir en claquant la porte lorsque Freya se leva lentement et se dirigea vers moi. Et elle me gifla avant même que je ne puisse esquisser un seul mouvement. Je fronçais les sourcils, un peu choqué. Elle me rappelait ma mère qui ne comprenait jamais rien à rien et qui ne s'occupait de ce qui lui plaisait sans même tenir compte de moi. La même mère qui me giflait et qui me tirait les oreilles lorsque le travail était mal fait. Freya venait de me faire penser à un enchaînement de choses qui m'avaient aidé à devenir comme je l'étais. Lunatique, je l'étais pour me défendre, pour ne pas que les choses arrivent sans que je puisse y faire grand chose. Aimant, je l'étais parce que je voulais que l'on m'aime en retour. Solide parce que c'est toujours plus simple que de se présenter comme un bloc de sensiblerie écoeurante. Je serrais les dents, prêt à endurer une vague de reproche de la part de Freya. Comme d'habitude. Dès que j'essayais de me défendre, ça se terminait comme ça. J'aurais dû l'abandonner dès que possible et vivre une petite vie tranquille auprès d'une femme que mon père m'aurait choisi. Je la laissais me traiter de lâche, d'agressif, de méchant. De mauvais. Si c'était ça l'opinion qu'elle avait de moi, alors pourquoi s'appliquer à me fréquenter ? Juste pour son petit plaisir ? Cela ne faisait que prouver tout ce que j'avais dit. Cette conversation était stérile de toute façon. Je camperais sur mes positions jusqu'à la mort, et elle aussi. Au final, nous ne faisions que de nous blesser en étant proches. Je comprenais ce qu'elle disait, que quelque chose clocherait si nous étions ensemble. Nous ne ferions qu'alterner les mauvais et bons moments - est ce qu'il y avait seulement des bons moments, finalement ? J'étais trop épuisé, trop las pour jouer à ce jeu pour toujours. Tout ce que je voulais, c'était être heureux. Mais peut-être que Madame Brisbane-Lightman préférait me mettre en face de tous mes défauts pour me faire me sentir mal une dernière fois ? Je restais silencieux une dizaine de secondes, tentant d'éviter sa dernière question. Il me fallait un point de départ, un point d'ancrage pour ne pas dévier et lui donner raison. Je détestais son côté froid et perspicace. « Est-ce que tu crois que c'est facile de se savoir lâche ? » je lançai doucement avec un sourire éteint.
« Tu n'avais pas à me le rappeler. Je crois que notre situation toute entière est un bon exemple de ma lâcheté. Après tout, c'est bien de ma faute si je suis tombé amoureux de toi et que je t'ai donné tout ce qu'il fallait pour me détruire moi et mon futur. » Je sentais mes mains devenir moites autour de ma canne. « Je suis fatigué de devoir continuellement répondre à tes attentes. Je suis méchant et mauvais, je le sais. J'ai la mauvaise habitude de trop parler, j'ai tendance à vouloir des choses que je n'aurais jamais, je suis le vilain petit canard. Je le sais. Et ce n'est pas en me le rabâchant que ça va m'aider à vouloir changer. » Je jetai un coup d'oeil dans le couloir. Quelle heure était-il ? Avec un peu de chance, on était déjà parti me chercher et les gardes allaient me retrouver vite fait bien fait. Je me concentrai à nouveau sur Freya, dégoûté, triste et juste las. « Tu ne quitteras jamais Logan, parce que c'est lui qu'il te faut. Je suis sûr que toi aussi tu es fatiguée de tout ça. Apparemment, il t'apporte tout ce que je n'ai pas pu t'offrir. C'est le meilleur parti. Qui se ressemble s'assemble, comme on dit. » Je portai finalement une main à ma joue, grimaçant en sentant une ou deux croûtes et la chaleur encore vive de la gifle. « Et même si un jour on venait à être ensemble, ça serait rapidement terminé. Parce qu'on en a tous les deux marre de devoir supporter les mauvais côtés de l'autre. Et parce que je les ai supporté trop longtemps, bien plus longtemps que je n'aurais dû. » Je pris une grande inspiration pour calmer mon envie de pleurer. Je tentais de reprendre l'air plus ou moins détendu. J'avais vécu pire qu'une petite amourette improbable. Mais c'était trop dur. Les regrets, les remords, ma haine envers elle, envers moi, les émotions que je n'avais jamais ressenti avant, la peur, la fureur, le désespoir. C'était trop dur. De tout contenir. De ne pas tout envoyer valser, d'être gentil, aimant, généreux. Je ne voulais pas continuer dans la voie-là. Quelque chose de froid sur ma joue me rappela à la fatale et triste réalité. A nouveau, je portai ma main au visage, constatant que je pleurais. Je m'essuyai les joues et les yeux, mais rien n'y faisait, je n'arrivai plus à m'arrêter. Quel triste tableau je devais faire. Un homme vieilli avant l'heure, se tenant plus ou moins stablement sur une canne et pleurant à chaudes larmes.
Alors, d'un seul coup, je pris Freya dans mes bras. Parce que j'avais besoin de quelqu'un pour veiller sur moi, parce que j'avais besoin de voir que je n'étais pas seul. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'enlace à son tour, ni rien. Au contraire, me repousser aurait été une très bonne idée de sa part. Mais je suppose que je serrais mes bras trop fort autour d'elle pour qu'elle puisse agir. Je continuais de sangloter sur son épaule, cherchant désespérément son odeur, et un réconfort stupide. J'avais beau me répéter de me motiver, que j'étais un homme, pas une mauviette, mais décharger la pression ainsi, c'était me calmer sans heurter qui que ce soit. Alors je continuais de pleurer, inlassablement, pour plusieurs minutes, sans doute. Je pris une dernière inspiration et me détachai d'elle, ne croisant pas son regard. Je devais m'habituer dès maintenant à l'idée que rien de bon ne sortirait de nous deux. « Voilà. » je dis simplement. « Je suis désolé de t'avoir mise dans une drôle de position aussi longtemps. » Moi même, je ne savais pas si je désignais toute notre .. histoire, ou bien juste mes sanglots. « Mais maintenant je pense que je me dois d'être clair envers Logan. Ca m'aiderait de savoir qu'il sait toute la vérité, qu'il sait que tu m'as aimé et que c'était réciproque. C'est la dernière chose que je te demande. »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Mer 4 Jan - 19:51 | |
| Je savais qu'il ne prendrait pas bien ce que je disais. Je savais qu'il ne saurait pas se détacher de ses émotions pour voir la réalité telle qu'elle était. Qu'il ne pourrait pas se montrer objectif, un peu. Mais n'était-ce pas une partie de ce que j'adorais chez lui ? Comme il laissait parler son cœur sans pouvoir l'en empêcher. Au lieu de se reposer sur la raison, la logique. De paraître froid comme je le faisais. Après que j'aie fini de parler, il resta silencieux. Au moins, il ne réagit pas au quart de tour. Je sentais avoir fait ma petite impression en lui en voyant son sourire éteint, en l'écoutant se dénigrer juste pour le plaisir. Au fil du temps, j'en venais à penser qu'il aimait ça. Masochiste. Mais il dériva rapidement pour me reprocher d'être trop mauvaise -c'était ce que je comprenais en tout cas-, alors que je pensais m'être forcée à montrer mes bons côtés durant la plupart de nos moments ensemble. Il reprit mon expression de vilain petit canard et je n'eus même pas la force de sourire : tout cela ressemblait à un adieu. Graham mit le nom de Logan dans la conversation à nouveau et je fis de mon mieux pour croire ce qu'il disait. Mais je n' y arrivais pas. Cette lueur d'optimisme restait en moi et j'étais déçue de voir qu'il abandonnait si vite. J'aurais imaginé .. Une toute autre tournure. Car je savais pertinemment que s'il s'était battu pour moi et qu'il n'avait pas abandonné, j'aurais cédé et que nous serions, dans un sens, heureux ensemble. Dans un monde parallèle utopique. Il s'arrêta de parler et j'en devinais que c'était à mon tour de m'exprimer. Que dire ? J'attendais juste qu'il prenne la porte pour que ce calvaire finisse. Pas la peine de s'éterniser, nous savions tous deux comment cela allait se terminer même si j'avais espéré une toute autre issue. Mon regard avait retrouvé le sol durant son discours, petit à petit, et je décidais de le relever pour appuyer mes prochaines paroles. Habituée à l'absence de lumière, je vis son visage, son visage couvert de larmes. Cela me rappelait douloureusement le Graham des premiers temps et je dus me faire violence pour ne pas le serrer dans mes bras. C'était toujours de ma faute, non ? La culpabilité me prit enfin et j'eus envie de m'excuser, que tout reparte sur un bon pied. Mon cerveau s'y opposa. Et en un instant, la situation changea et je me retrouvais collée à lui, essayant vainement d'apprécier ce dernier moment de proximité. Je savais que ce n'était pas moi qu'il cherchait. Il voulait juste quelqu'un, n'importe qui. Cette idée m'attrista plus que je ne l'aurais imaginé. Je le laissais sangloter autour de moi, sans bouger. Cela ne ferait qu'aggraver la situation. Et puis, au bout d'un moment, il se détacha et je sentis que ça y était : la fin était proche. J'avais juste envie que le temps se fige et que le moment suivant n'arrive jamais. Malheureusement, ce n'était même pas une option. Ses dernières paroles me firent relever le regard. Était-il sérieux ?
« Non. » fut la première chose qui sortit. Spontanément. Rien d'étrange à cela, c'était juste .. Ce que je pensais, à l'état brut. Pourquoi non ? Pourquoi ne pouvais-je pas lui accorder cela ? Je sentais que tous mes efforts pour rétablir cette situation seraient mis à néants par cette révélation au principal intéressé. « Cela ne le regarde pas, je ne vois pas pourquoi je ferais ça. » Mais si cela ne le regardait vraiment pas, je n'aurais pas refusé. Il était facile d'ignorer des sentiments quand ils n'étaient connus que du principal intéressé. Mais si je le révélais à Logan, cela serait ancrer leur existence dans la ligne du temps. Cela serait prendre le risque de se le faire rappeler pour aussi longtemps que je connaitrais le garçon. Était-ce tout ? Non. Ce serait lui avouer que je lui avais menti, et que je l'avais trompé, en quelque sorte. Mes bras que j'avais décroisé reprirent leur position défensive alors que j'essayais d'arranger les idées dans ma tête, pour pouvoir les lui sortir. « Je ne veux pas prendre le risque de me retrouver .. seule. Après tout, c'était pour cela que .. » Je me tus avant de déglutir. Tout ce que je disais ne faisait qu'aggraver la situation. Je décidais de revirer pour changer le sujet. « Que crois-tu qu'il serait arrivé si je n'avais pas croisé Logan dans la forêt. Si nous étions arrivés tous les deux au district treize, si .. » Mais il l'avait dit. Il l'avait dit, que nous ne durerions pas. J'étais persuadée pourtant que j'aurais tout fait pour lui prouver le contraire. Un goût ferreux se répandit dans ma bouche et je me rendis compte du fait que je m'étais mordu la joue jusqu'au sang.
« Je crois que j'aurais dit oui, tu sais. » Je le fixais dans les yeux, soudain plus douce. Soudain plus sincère. « Si tu m'avais dit que la solution était de .. les laisser. De penser à nous et de se lancer dans l'envie, le désir le plus profond. » Je disais la vérité. Au fond de moi, c'était ce que j'avais espéré. J'avais pensé le mener sur la voie avec mes .. questions rhétoriques. Mais au final, peut-être qu'il valait mieux ne pas emprunter des petits chemins, et le dire simplement. « Ce que je veux dire, c'est que j'aurais voulu qu'on soit ensemble, sans se préoccuper de tout le monde autour. Et j'aurais pu essayer, toi aussi et je ne pense pas que cela aurait échoué dès le début. Mais c'est sans importance maintenant, non ? » Je détendis les bras et les laissais pendre, avant de m'accrocher à mon t-shirt pour ne pas laisser voir mon tremblement apparent et excessif. « On est censés se dire au revoir, là ? Je n'aime pas les formalités. »
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever Jeu 5 Jan - 20:47 | |
| J'avais un peu honte, c'est vrai. D'être aussi faible devant Freya, d'être aussi lâche, de ne pas avoir pu me contrôler à temps. C'était exactement ça qu'elle me reprochait, je pense. J'étais toujours en train de montrer mes émotions, la plupart du temps sans retenue, dans des extrêmes incroyables. Mais j'étais comme ça. J'essuyai une dernière larme du dos de ma main, alors que la réponse de Freya fusait littéralement de sa bouche. Non. Non ? Je fronçai les sourcils. Ca le regardait, Logan. Il avait le droit de savoir que pendant un bon moment, elle m'aimait, et qu'elle ne se souciait pas d'être dans mes bras, et non les siens. Finalement, c'était bien elle, la lâche. Du moins, sur ce point-là. Mais je ne me sentais pas en colère qu'elle refuse. Je n'avais pas besoin de son approbation pour retrouver Logan et lui dévoiler tout ça. Je voulais prendre enfin du recul. J'avais toujours foncé tête baissée, et pour la première fois depuis deux ou trois ans, j'éprouvais le besoin de voir tout d'un oeil objectif. Je me rendais bien compte que moi aussi je n'étais pas tout blanc. Que je n'étais pas toujours aussi bon que ce que j'avais voulu le dire. Je le savais, et même si j'avais du mal à le reconnaître, je tentais de calmer cette aspect-là de ma personne. Sans succès. Freya enchaîna sur des phrases et des questions que je ne voulais pas comprendre. Non. Elle-même me l'avait dit, que les choses n'auraient jamais marché entre nous, et je l'avais approuvé. Elle n'avait pas le droit de me dire qu'elle aurait accepté. Pas maintenant. Et puis de toute façon, je me doutais bien qu'elle aurait voulu que je me batte pour la récupérer. Mais j'étais trop fatigué, las de devoir toujours prouver que je la méritais, que je pouvais la rendre heureuse. C'était une guerre non seulement contre Logan, mais aussi contre moi-même, pour ne pas incarner tout ce qu'elle ne voulait pas me voir être. J'avais été le romantique fou, désespéré, le je-m'en-foutiste détaché, le blessé de guerre... Mais ça n'avait rien changé. Je n'aurais jamais réussi à l'avoir une bonne fois pour toutes. Elle n'aurait jamais dit oui. Encore une fois, je fronçai les sourcils, et malgré toute ma bonne volonté, je ne parvenais pas à la croire pleinement. A vrai dire, je ne savais pas si j'en étais capable, et tout ce que je voulais, c'était me mettre en boule dans un coin, tranquille, à l'abri de tout. De toute façon, dès le départ, les choses étaient vouées à l'échec. Tous ces moments précieux n'étaient que des instants éphémères qu'aucun d'entre nous n'avait souhaité, à la base. Elle ne pouvait pas dire le contraire. Elle acheva son petit monologue sur une phrase qui me laissa amer. Oui. C'était le moment des adieux, le moment pour moi d'arrêter de penser à elle. Le moment de ne plus croire à un possible nous. Je me remis droit sur ma canne, prêt à partir, le coeur lourd. Une part de moi-même voulait que ça continue, je suppose. Une minuscule part, qui depuis le départ m'avait fait agir comme ça, et qui faisait que je ne me reconnaissais plus. Je resserrai ma prise, ne sachant pas quoi dire, pas quoi faire. Pourtant, il me suffisait juste d'ouvrir à nouveau la porte et de rejoindre l'hôpital. Autant dire, pas grand chose. Mais quelque chose en moi me disait de rester. Je lui jetai un regard. Est-ce que j'étais censé vraiment croire ses mots ?
Et puis, elle avait parlé au passé. Cela devait bien signifier qu'elle ne ressentait plus rien de pareil maintenant. Dans chacune de ses phrases, je recherchais ce petit indice qui me dirait de partir. Mais au final, je ne trouvais rien. Peut-être parce qu'il n'y avait rien à trouver. Et qu'elle avait parlé avec son coeur, sincèrement. Cela me laissa perplexe. Parce que je ne comprenais pas pourquoi elle ne me l'avait pas dit avant! Mais à présent, c'était trop tard. J'avais pris ma décision, et me trahir aurait été trop douloureux. « Pas au revoir. » je lançai sans conviction. « Adieu. Je suis désolé. Je n'arriverais jamais à "rester" avec toi dans ces conditions. » je lâchai platement. Je n'arrivais pas à croire ce qui était en train de se passer. Une vingtaine de minutes avant, tout au plus, j'étais en train d'ouvrir la porte de sa chambre, persuadé que nous allions juste passer un bon moment ensemble. Encore une chose que j'avais du mal à accepter chez Freya : nous n'arrivions jamais à avoir un instant sympa et paisible ensemble. Nos conversations déviaient généralement sur des sujets sensibles, et c'en était épuisant. Mais au final, n'était-ce pas ça que j'aimais chez elle ? Son esprit d'analyse brillant. Sa capacité à pointer le problème et à y faire face. Sa manie de prendre sur elle-même pour ne pas blesser les autres. S'isoler lorsque les choses ne sont pas contrôlables. Et alors que je me disais ça, je sentais toutes mes bonnes résolutions s'effriter l'une après les autres. Ce n'était pas une question de "est-ce que je me sentais capable de me battre pour elle ?" mais une question de "est-ce que je suis capable de vivre sans elle ?". Et la réponse était... non.
« ... Je ne veux pas te dire adieu, tu sais. » Prudemment, je m'avançai vers elle et pris sa main aussi vite que possible, la serrant assez fort pour qu'elle ne parte pas. Je ne l'aurais pas supporté. « J'ai jamais voulu te faire du mal. Je suis désolé si je t'ai... blessé. » J'espérais de toutes mes forces qu'elle comprenne que j'étais sincère, même si je comptais pas trop là dessus. J'avais sans doute dépassé les bornes. A travers la porte, j'entendis une agitation incroyable. On avait fini par se rendre compte de ma fuite. Super. Je déglutis difficilement avant de rapporter mon attention sur Freya. « Je... Je ne vais pas tarder à retourner à l'hôpital. » je lançai à voix basse, tentant de cacher ma peur. Je n'en pouvais plus de passer mes journées entières dans ma chambre, sans un seul contact humain, avec la même odeur de chair brûlée incrustée dans mes draps. « J'avais espéré que les choses soient différentes. » je murmurai en la regardant dans les yeux, serrant toujours sa main. « Je t'aime. » je chuchotai en le ramenant vers moi, l'embrassant fougueusement, mes mains cherchant les siennes, mon corps se collant au sien, voulant désespérément la convaincre de ne pas me laisser partir à nouveau.
|
| | |
| Sujet: Re: GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever | |
| |
| | | | GRAHAM&FREYA ♛ we'll be holding on forever | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|