Georgia ne se reposait pas une seule seconde. Une pile électrique qui n'arrêtait jamais de fonctionner tant que la batterie était pleine. Oui, la jeune femme se plaisait ici et ne regrettait pas d'avoir quitté le district un. Elle était véritablement dans son élément au beau milieu de ces rebelles, de la dure réalité de l'existence, de ce nouveau terrain de jeu... Bref, Georgia s'amusait comme une petite folle mais elle ne le dirait jamais à personne. S'il arrivait de commettre cette bêtise, les habitants du district ne porteraient plus le même regard à son encontre. Considérer ce lieu comme une passionnante expérience et ne pas rejoindre leur opinion - c'est-à-dire que le Capitole n'était qu'une sombre imposture - lui amèneraient sûrement quelques ennuis... Georgia taisait donc sa position pro-Capitole et se contentait d'apporter son aide. D'ailleurs, elle commençait à fatiguer. Finissant sa corvée qui durait déjà depuis un peu de temps, la blonde finit par se diriger vers son petit refuge. Un endroit très sommaire, spartiate mais qu'elle appréciait particulièrement. De plus, la jeune femme avait eu la chance d'avoir une chambre seule contrairement à d'autres qui devaient subir la compagnie d'autres. Elle était tranquille pour se poser - le temps de reprendre des forces - et réfléchir. Georgia n'avait aucune notion du temps dans cette pénombre quotidienne mais elle était assez sûre que c'était la fin de journée. Un détail sans importance qu'elle oublia lorsqu'elle se jeta dans son paillasson qui faisait office de matelas de fortune... Eh oui, la belle avait rejoint les bras de Morphée.

On toqua alors à la planche qui faisait office de porte. Georgia grogna légèrement puis se releva tant bien que mal. Sa mine ne devait pas être terrible mais peut importe, vivre ici n'impliquait pas jouer les mannequins. Elle indiqua alors d'un vague "mmh" à l'intéressé(e) d'entrer. En relevant la tête, la blonde se rendit compte que c'était tout simplement Graham. Un sourire s'épanouit instantanément sur ses lèvres. Ils entretenaient une amitié assez forte et étaient souvent sur la même longueur d'onde. Elle était toujours ravie de le voir même s'ils avaient pour habitude de traîner régulièrement ensemble. Dans bien des aspects, ils étaient complémentaires. Georgia lui apportait de l'insouciance et le plaisir de vivre tandis que Graham lui permettait d'avoir davantage de maturité dans sa façon de penser. Elle prit la parole d'un ton taquin et le regard malicieux. « tu es vraiment tombé au mauvais moment, j'étais au beau milieu d'un merveilleux rêve. tant pis, ce sera pour la prochaine fois. » La blonde rejoignit Graham et ils se posèrent comme toujours sur une planche de bois bricolée faisant office de banc canapé - enfin bref quelque chose qui permettait de poser ses fesses. L'atmosphère était insouciante et particulièrement détendue. « je te manquais déjà tellement pour que tu viennes me rendre visite? »

C'était l'une des rares journées où mon emploi du temps me permettait de traîner un peu et de passer du temps avec Georgia. Mon physique robuste et le fait que je sois arrivé au district Treize seul avaient manifestement fait bonne impression, puisque j'étais censé m'entraîner beaucoup plus que n'importe qui d'autre. De ce fait, la nourriture était à peine plus abondante pour moi au self, et cela me mettait du baume au coeur. Mes efforts étaient remarqués et j'avais l'impression de faire quelque chose de bien, d'utile à la communauté. Le sourire aux lèvres à l'idée de ce que mon amie et moi nous pourrions faire, je pris une douche et mis l'uniforme réglementaire. Depuis quelques temps déjà, je me sentais plus léger. Non pas que les choses s'étaient calmées entre Freya, Logan et moi, mais je m'étais rendu compte que j'avais quelqu'un sur qui m'appuyer et que c'était probablement la personne à qui je tenais le plus au monde en ce moment. Georgia était ma béquille, ma bouée de secours lorsque les choses devenaient trop difficiles à gérer par moi-même. Nous ne parlions pas souvent de faits sérieux, au contraire, puisque ce que je sentais qu'elle préférait les sujets légers et futiles. Ces conversations me calmaient, m'apaisaient et parfois même, m'amusaient. Elle me faisait rire, je la rendais plus mature - quoi que je n'étais pas sûr d'être apte à la canaliser - nous étions en harmonie parfaite et cet équilibre m'était précieux. Nous passions des moments inoubliables ensemble, et j'étais heureux comme pas possible à chaque fois que je me rendais compte que nous allions avoir une heure ou deux de libres. J'empruntai l'un des longs couloirs aux néons blafards et arrivai en quelques minutes à la demeure de ma chère Kingcrown. Je frappai à sa porte prudemment et entrai, joyeux de voir sa belle crinière blonde. Son visage s'éclaira automatiquement lorsqu'elle comprit que c'était moi, et le mien devait sans doute prendre la même direction. « J'espère que tu rêvais de moi et de moi seulement ! » je lançai en réponse à sa réplique sur son rêve interrompu. Nous nous installâmes sur le banc de fortune de Georgia et je sentis mes lèvres s'étirer dans un sourire alors que sa voix raisonnait dans la petite pièce. Tout était parfait. « Eh oui, je ne peux pas me passer de toi ! » je dis en me repositionnant sur la planche de bois. Ce n'était pas confortable, certes, mais c'était notre petit endroit à nous, et cela le rendait bien plus magique. « En même temps, quel ami serais-je si tu ne me manquais jamais ? » J'avoue avoir un peu hésité sur le mot ami.

Notre complicité incroyable me rendait souvent extatique, et à vrai dire, me rendait également un peu confus. Parfois, j'avais l'impression qu'il y avait plus que ça entre nous, mais j'avais toujours ce goût amer d'abandon dans la bouche. Et il était hors de question que cela recommence avec Georgia. Sans elle, j'étais tout simplement perdu à jamais. La gravité de mes pensées n'étant pas appropriée à la situation - nous étions là pour nous détendre et un peu oublier le quotidien maussade du district treize - je laissai mon sourire s'agrandir un peu plus et calai ma tête contre l'épaule de mon amie. Mes yeux se fermèrent presque automatiquement, dans un réflexe. « Désolé. Je suis un peu fatigué en ce moment, avec l'entraînement et tout. » je dis pour justifier mon geste. En réalité, j'avais désespérément besoin de ressentir la même chose que ce que je ressentais il y a bien longtemps pour Freya. Et même si le résultat final de mon action était différent, cela n'en était pas moins agréable et je soupirai d'aise. Je n'étais pas du genre à agir ainsi, à réclamer un moment d'affection et Georgia le savait bien. Si la situation la gênait, elle n'avait qu'à me repousser - après tout, je ne le prendrais pas mal - mais elle n'esquissa pas un mouvement de côté. Du moins, c'était ce que je présumais. La chaleur de son épaule contre ma joue était apaisante. « Je discutais avec un garçon, à l'entraînement. » je débutais maladroitement. C'était faux, bien évidemment - comme si je m'abaissais à papoter avec les gens que je battais à plate couture... - mais au moins, cela me permettait d'enchaîner sur la suite. « On parlait de sa copine, et il n'arrêtait pas de dire qu'il se sentait bien avec elle, que c'était son amie et tout ça... Et là je lui ai demandé si au début, il ne la voyait pas que comme une amie, justement. Il a pas su répondre. » Je changeai légèrement de position avant de reprendre. « Du coup, j'ai pas arrête de me demander : comment est-ce que l'on peut savoir reconnaître le moment où l'amitié se transforme en amour ? » Je me sentais mal à l'aise de poser ce type de question aussi ouvertement, aussi je tournais en dérision ma propre interrogation. « Qu'est-ce que c'est niais quand même ! Imagine la scène : deux amis, et d'un seul coup, comme d'un accord commun, c'est l'effusion de sentiments. Et viens-là que je te tiens la main, et que je t'embrasse et que ci et que ça..! Ca fait tellement pitié ce genre de situation que je me demande comment on peut passer d'une amitié saine à un tel tas de stupidités. »

Georgia avait passé une partie de la journée en compagnie de Graham mais elle avait l'étrange sensation de ne pas l'avoir croisé depuis des lustres. Elle était heureuse de le retrouver et ses multiples sourires témoignaient ce sentiment à l'intéressé. Elle n'aurait jamais pensé tisser un lien fusionnel avec une autre personne que son meilleur ami. Une étrange sensation parce que Graham et Georgia ne se connaissaient finalement que depuis peu de temps. Le fait d'être sur la même longueur d'onde, leurs caractères complémentaires avaient permis d'accélérer les choses. Pas si mal puisque cela avait permis à la blonde d'encaisser plus facilement son intégration dans le treize. Elle était préparée physiquement à la survie mais pas mentalement. Du moins, Georgia ignorait la vie en communauté avec les rebelles. Cela impliquait bien évidemment d'apporter sa contribution mais il arrivait parfois des disputes, des crêpages de chignons... Des choses qu'elle n'avait jamais véritablement vécu au un puisque tout son temps était voué à son éducation afin de briller aux jeux. Bref une époque révolue et bien enfouie aux tréfonds de son esprit lorsque Graham lui avoua qu'il ne pouvait pas se passer d'elle. Cette complicité était vraiment forte et... inhabituelle? Georgia ne se doutait pas vraiment qu'elle tenait à lui bien plus qu'elle l'avouerait à voix haute. Oui, elle l'appréciait beaucoup et sa vie serait plus morne s'il n'en ferait plus parti. Mais après? Elle ne réfléchissait pas plus et se contentait de profiter de moments tels que celui-ci en sa compagnie. La blonde se contenta alors de répondre simplement. « tu serais un admirable menteur. » Georgia ne remarqua évidemment pas l'hésitation sur le mot ami puisqu'elle était bien trop concentrée sur Graham.

Cependant, la surprise arriva avec son geste inattendu. Il cala simplement sa tête contre son épaule. Une chose habituelle aux yeux de nombreuses personnes mais quand il s'agissait de Graham et Georgia. Ils leur arrivaient de se lancer des bourrades, des clins d'oeil et autres idioties du genre mais pas ça. Elle ne s'était jamais demandée pourquoi ils avaient naturellement agi de la sorte. Peut-être pour ne pas laisser penser aux autres qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. Ou alors pour ne pas franchir les limites entre une amitié entre une fille et un garçon. Ou alors parce qu'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps. Quoiqu'il en soit, Graham semblait avoir décidé qu'il en serait autrement à partir d'aujourd'hui. Georgia n'était pas vraiment compte et laissa ce poids réconfortant sur son épaule. Elle tenta tout de même d'alléger l'atmosphère avec un humour abruti - signe d'un stress inconscient? « pas de soucis, fais comme chez toi. » Puis vint le moment de l'anecdote. Georgia remarqua évidemment que Graham se montrait hésitant. Il semblait avoir médité ce qu'il allait dire d'ici quelques secondes. La blonde était curieuse et ne savait pas à quoi s'attendre. Pourquoi toute cette mascarade. Elle ne connaissait pas Graham comme étant quelqu'un de maladroit dans les mots comme les gestes. Au contraire, elle avait toujours remarqué sa spontanéité et son sens réfléchi qui lui apportait une certaine maturité. A cet instant, on dirait plutôt un gamin qui ne sait pas comment avouer à ses parents sa bêtise... Georgia laissa alors parler Graham bien qu'elle brûlait d'envie de commenter le moindre de ses mots par des commentaires débiles comme elle l'avait l'habitude de le faire. Cette fois, elle se tut bien que tout bouillonnait intérieurement en elle. Après les derniers mots de Graham, un silence de quelques secondes se fit puis vint de rire léger de Georgia. « je me demande comment tu as fait pour aller chercher un tel sujet de réflexion. ce garçon a du sacrément te cogner la tête. » Son rire retentit une fois de plus bien qu'elle devait s'avouer que ces interrogations étaient loin d'être idiotes. Inconsciemment, Georgia savait bien où Graham voulait en venir. Pourquoi maintenant? « j'en sais vraiment rien quand tout dérape. je suppose qu'au plus profond de soi-même, on sent le truc inévitable qui fait "allez hop poule mouillée lance-toi" je n'ai encore jamais vécu quelque chose d'aussi intense. » Elle se redressa légèrement et reprit la parole d'un ton plus pensif « c'est comme si nous nous embrassions tout simplement. là, maintenant. pas niais mais étrange, tu ne trouves pas? » Georgia tourna légèrement en tête en direction de Graham en attendant son avis, un regard qui dise bien plus que des mots, bref un signe.

Idiot, idiot, idiot. Je n'arrêtai pas de me répéter ça en boucle, me demandant pourquoi diable je m'étais engagé sur un tel sujet. De un, ça ne me ressemblait pas. De deux, c'était terriblement niais et gnagnan. Et de trois, j'étais vraiment une poule mouillée. Comme si elle n'allait pas remarquer que je parlais d'elle dans toute cette anecdote, comme si elle n'allait pas voir à quel point j'étais un mauvais menteur. Je souris lorsqu'elle pointa du doigt la stupidité évidente de mon sujet de réflexion, et je me sentis soulagé qu'elle se prenne plus ou moins au jeu et qu'elle ne me demande pas directement pourquoi je me posais de telles questions. Elle rit un peu et je soupirai de soulagement, heureux qu'elle ne me repousse pas simplement. Peut-être simplement qu'elle ne se rendait pas compte de ce que je sous-entendais ? Dans ce cas, il n'était peut-être pas trop tard pour faire machine arrière et que toute cette conversation stupide soit oubliée. Cependant, elle continua de me répondre et je pense bien que je buvais littéralement ses paroles. Elle avait l'air si détendue, alors que j'étais tellement paniqué... Je sentis mes lèvres s'étirer. Son épaule bougea un peu - elle devait se remettre droite, ou quelque chose du genre - et elle reprit, pensive, son petit discours. Dès qu'elle l'eut fini, j'ôtai ma tête son épaule rapidement, rougissant sans doute. Georgia ne me demandait pas de l'embrasser. Non. C'était juste un exemple. Juste un exemple. Et pourtant, mon cerveau fit l'amalgame. Pourquoi m'aurait-elle dit quelque chose comme ça si elle ne sous-entendait pas... que je fasse cela ? Cela n'aurait alors aucun sens. Pendant une seconde, qui me laissa un goût amer, je repensais à Freya, à Logan, et toute cette histoire. Georgia était mon unique chance d'arrêter de me faire du souci pour rien, et d'avoir ma part de bonheur pour une fois. Je me retournai vers elle. Allez hop, poule mouillée lance-toi ! Ses mots sonnaient dans ma tête comme une invitation, et sans que je n'arrive à me retenir, mes lèvres se posèrent sur les siennes. D'abord chastement, et je pense que le choc lui avait fait ouvrir la bouche. Peu à peu, je me risquais à l'embrasser plus fougueusement, alors que mon coeur se mettait à battre comme un fou. L'une de mes mains se posa tout naturellement à l'arrière de sa tête, et l'autre sur sa taille, l'enlaçant. La sensation était nouvelle, mais pas dérangeante. Ses lèvres avaient un goût de miel addictif et je me sentais à la fois idiot et heureux d'avoir fait cela. Je me détachai d'elle lentement, baissant les yeux pour ne pas avoir à affronter son regard. Mes mains revinrent se poser su mes cuisses et je fixai le sol. Qu'est-ce qu'il m'avait pris ?

Je restai un instant silencieux. L'ancien moi se serait probablement confondu en excuses et aurait pris la fuite, mais je sentais que ce n'était plus la solution. Alors, je relevai la tête, cherchant le regard de Georgia. « Pas niais, mais étrange. Ah oui, là, c'était vraiment étrange ! » je lançai en éclatant de rire. Peut-être que si je prenais ça sur un ton dégagé, elle allait penser que je ne faisais que blaguer ? Mais j'avais beau vouloir avoir l'air désinvolte, en réalité, j'étais assez interloqué par ce que je venais de faire, et cela devait se voir. « Bon, maintenant je comprends à quel point ça fait pitié et c'est embarrassant comme situation. » Et surtout, je comprenais quel était ce moment où une amitié saine se transforme en quelque chose de trop complexe pour être écrit. Même si Georgia prenait tout ça comme une grosse blague, j'étais sûr que notre complicité allait en pâtir. Mais qu'est-ce que je pouvais faire si elle prenait le baiser aussi sérieusement que je prenais? Je n'étais pas prêt à repartir dans une espèce de relation, surtout étant donné que j'allais partir en mission au district six deux semaines plus tard. Le silence était assez impressionnant - nous avions l'habitude de toujours bavarder, de telle sorte qu'il n'y avait jamais eu un tel blanc entre nous. Je regrettai soudainement de m'être laissé aller de la sorte. J'avais sans doute brisé une belle complicité pour un moment de détente, et je me sentais terriblement égoïste, et injuste. Je me passai une main dans la nuque. Quel idiot ! C'était exactement en agissant comme ça que j'avais réussi à perdre Freya, et je remettais le couvert. Super. « Alors ? » je lâchai pour rompre le silence. Quitte à passer pour un imbécile, autant y aller à fond. « Tu crois que ça ressemblait à ça, le moment où on se jette à l'eau et qu'on devient totalement idiot? »

[Désolée du temps de réponse et de la longuer et de la qualité nulle de ma réponse ]

Georgia ne savait vraiment pas ce qui lui passait par la tête. Jamais de sa vie, elle n'avait agi de la sorte. Quelle idée de tourner sa tête en sa direction, une invitation à peine déguisée pour expérimenter leurs paroles. Décidément, la blonde perdait la raison et risquait gros à se lancer dans ce petit jeu. Perdre un ami avec qui elle s'entendait à merveille, se mettre des personnes sur le dos - et plus précisément Freya, bref elle ne gagnait rien si ce n'est s'enliser dans des histoires compliquées. Cependant, l'idée qu'avait suggéré Graham lui donnait envie de tenter. Il fallait dire que Georgia n'avait jamais vraiment embrassé un jeune homme. Juste un petit contact sur les lèvres pour rire et par goût du défi. L'enfant qu'était encore Georgia n'était pas encore prête à davantage. Son arrivée dans le treize n'était pas propice à ce genre d'expériences. Survivre était le maître mot, la découverte de ce genre de sensations inédites restait du domaine du fantasme pour le peu qu'elle pouvait y penser. Graham comprit son message et son visage se rapprocha naturellement du sien. Georgia se croyait dans une dimension parallèle. Ces fameux rêves que l'on fait malgré nous à cause de ces stupides hormones qui nous pourrissent l'existence. A cet instant, la jeune femme se sentait vulnérable mais irrémédiablement attirée par ses lèvres qui ne demandaient qu'à être touchés. Puis, le flot d'émotions se répandit. L'instinct dictait ses gestes. Un goût suave, un léger frisson, une touffe de cheveux. Oui, ses mains avaient d'elle-mêmes étaient à la rencontre de la chevelure de Graham et pas seulement...

Georgia reprit peu à peu ses esprits et redescendit progressivement sur Terre, du moins sous terre. Ses sourcils se froncèrent lorsque le charme fut rompu. Pensive, elle ne dit pas un mot et ne voyait pas l'intérêt d'en dire un. La jeune femme réfléchissait passivement à ce qui venait de se produire sur un coup de tête. Alors le verdict? Bonne question. Georgia finit alors par croiser le regard de Graham. Elle passa inconsciemment un doigt léger sur ses lèvres. « je ne sais vraiment pas quoi en dire... » Elle décida de se reprendre en main dès qu'elle entendit le rire de Graham. La jeune femme secoua la tête afin de devenir à nouveau elle-même et sortir de cet état passif. Elle parvint à rire à son tour même si le son qui en sortit était restée un peu coincé dans la gorge. « oh oui, plus étrange, tu meurs! au moins, on a eu le culot de se lancer dans cette expérience inédite. » Il était inévitable de constater que quelque chose s'était rompue depuis ce contact particulier. Le silence se faisait plus pesant et une gêne inhabituelle prenait le contrôle de la situation. Jouer avec le feu n'avait finalement pas été une si bonne idée...

Graham avait également compris que leur amitié avait pris un coup. Il tentait de s'en sortir avec des gestes impatients et des paroles maladroites. Georgia était également dans la même situation et aurait pu en rire intérieurement. Elle haussa les épaules. « alors je crois que ce n'était pas vraiment une bonne idée... tu ne trouves pas? » Elle reprit alors la parole avec davantage de consistance. « c'était inédit pour moi mais je ne regrette pas. on finira bien par en plaisanter plus tard! » Eh oui, Georgia tentait d'alléger l'atmosphère du mieux qu'elle pouvait. Plus facile à dire qu'à faire... Elle ne put s'empêcher de rire aux dernières paroles de Graham. « oui je crois bien! » Une question lui trottait en tête et elle se lança parce qu'elle avait besoin d'une réponse. Georgia se redressa légèrement. « graham... tu crois que ce qu'on a fait va nuire à notre amitié? tu sais que je tiens beaucoup à toi et j'aimerais que ça reste toujours comme ça entre nous »

hj → désolé du retard de la réponse, j'ai eu des contre-temps inattendus