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| Stop thinking, and work!| Velvet | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Stop thinking, and work!| Velvet Mar 15 Nov - 13:53 | |
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Le temps n’était pas si mauvais dehors. On entendrait presque chanter quelques geais moqueurs si l’ont marchait jusqu’aux plaines. Mais dans l’immense usine rouillée qui étant le centre même des activités du District Huit, on pourrait se croire au crépuscule si les centaines de lumières jaunâtres qui jaillissaient du plafond n’étaient pas allumées. Les rayons du soleil avaient peu de chance de se montrer, vu l’épaisseur de poussière, et de toutes sortes de tâches suspectes qui jonchaient les grandes fenêtres du bâtiment.
Nous étions samedi, cela avait toujours été pour moi un jour fantastique – mon favori – pour débuter un week-end au Capitole. Il s’avérait qu’ici c’était la journée la moins agréable. Pas d’école. Que du travail, du travail et encore du travail. On passe l’aiguille dans le fil, ou le fil dans l’aiguille, à la longue on finit par y perdre la tête. Aujourd’hui la pause déjeuner n’avait même pas été accordée. Puisque ce soir nous finirons plus tôt, il était préférable pour le ‘bon fonctionnement’ de notre industrie, de ne pas perdre notre temps à grignoter. Je m’inquiétais juste pour ma mère, qui était incapable de trouver le placard où je rangeais le peu de nourriture que nous avions. Et elle n’avait pas mangé depuis la veille.
Il m’était incapable de savoir l’heure qu’il était, peut-être quatre heures, ou cinq. C’était peut-être la centième insigne du Capitole que je brodais sur un uniforme depuis le commencement de cette journée. C’était peut-être la cinquantième fois que je voyais Velvet replacer une mèche derrière son oreille. Les journées étaient ici trop longues et monotones. Mais il suffisait de montrer le moindre signe de fatigue pour se faire insulter par un Pacificateur. Plus vite. Plus précis. Plus soignée. Leur satisfaction semblait n’avoir aucune limite.
Mais pour une fois, je ne tenais pas particulièrement à quitter mon travail. Je savais très bien ce qui m’attendait à la maison. Velvet devait sûrement y penser elle aussi. Nous y pensions tous. Ce soir, nous retournerons chez nous plus vite. Car ce soir, comme tous les soirs pendant cette période de l’année, le poste de télévision devra être allumé. Je détestais ces jeux, ils ne faisaient qu’empirer la relation entre le Capitole et les Districts, ils n’amélioraient en rien toutes ces tentions, pourtant cela faisait plus de soixante quinze ans que le peuple y assistait. Et personne n’osait y faire quoi que ce soit. Cette situation m’insupportait, si seulement tout ça n’existait pas. Si seulement nous pouvions tous cohabiter en paix. Si seulement mon père était encore en vie. Je commençais à voir flou, mais je gardais mes yeux grands ouverts avec une forte intensité, pour être sûre qu’aucune larme ne s’en échappe. Je me mordis la lèvre : à cause de ma vision tachée, je fini par m’enfoncer l’aiguille le long de mon doigt. La douleur était insupportable, mais ce n’était qu’un simple picotement à côté de ce que devaient subir chaque tribut à ce moment du jeu. Velvet croisa mon regard, je devais avoir l’air trop pâle, parce qu’elle ne semblait pas rassurée en me voyant. Son regard se déporta sur mon doigt écorché, je fis de même pour remarquer que j’en avais mis partout. Du sang. J’avais tâché le tissus de l’uniforme dont j’avais presque fini les retouches. Si un Pacificateur passait par là, j’allais surement me prendre une bonne raclée.
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Mar 15 Nov - 23:20 | |
| Plus je travaillais, plus mes gestes se faisaient mécaniques. Je pouvais penser à loisir alors que mes mains s’agitaient pour reproduire les mêmes gestes depuis le début de la journée. Notre vie paraissait si fade sous l’emprise du Capitole. Mon frère, mort pendant les Jeux, l’autre se tuant à la tache pour rendre notre situation viable… Pourquoi étions-nous encore ici ? Pourquoi tous ces gens ne bougeaient pas ? Pourquoi ne monterais-je pas sur une table criant à la révolution ? A cause d’eux. Deux pacificateurs qui se trouvaient à chaque porte de l’usine. Ils avaient des armes sur eux et un de ces uniformes blanc que nous étions occupés à coudre. Je jetai un regard en biais vers eux, me demandant s’ils auraient un jour l’intelligence de se rebeller contre le Président, contre le système en place. Ils nous seraient d’une grande aide, mais ils étaient trop bêtes pour y penser, trop insensibles pour remarquer notre maigreur de mort, pour remarquer nos cernes. Trop idiots pour comprendre qui était la fille qui les dépouillait chaque nuit… A cette idée un sourire bref apparu sur mon visage, c’était comme une petite vengeance personnelle, les dépouiller de leurs biens pendant leur sommeil. C’était lâche, j’étais comme eux peut être ? Nous allions finir plus tôt ce soir, un Pacificateur nous en avais fait l’annonce au début de la journée et pour ça : privation de la pause de midi. Je sentais mes jambes trembloter légèrement et contractait mes muscles pour les forcées à rester droites et immobiles. Soupirant très légèrement entre mes dents, je levai le regard sur Zola, ma partenaire de travail, une de mes seules amies aussi. Elle avait le doigt en sang, je fis des yeux ronds face à ça espérant qu’elle capte mon regard et baissa les yeux sur son doigt. Je compris qu’elle en fit de même car elle retira son doigt du tissu qui était déjà taché de sang. Je jetai alors un coup d’œil aux Pacificateurs qui s’étaient réunis devant une seule des deux portes. J’attrapai l’étoffe salie de l’uniforme que Zola cousait et lui fit un signe de la tête alors que je m’abaissai pour filer vers une grande poubelle où nous mettions les morceaux de tissus trop courts et les bobines de fils finies. Nous ne pouvions évidemment pas jeté d’uniforme mais nous n’avions pas vraiment le choix. Je jetai discrètement le tissus blanc dans la poubelle, le recouvrant de morceaux de tissus trop courts et en prit un, long et fin. « Tu te l’es enfoncée profondément ! On est plus au Capitole ici, essaie de t’en souvenir. » Soufflais-je, j’avais l’habitude de lui faire la morale lorsqu’elle se trompait dans quelque chose, ou faisait une maladresse. J’enroulai alors le morceau de tissus autour du doigt de Zola, toujours à semi-cachées par la poubelle géante.
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Mer 16 Nov - 15:37 | |
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Je ne voulais surtout pas paniquer. En fait j’étais plus déboussolée. Je n’avais rien avalé depuis la veille moi non plus, mais cela ne relevait pas d’un exploit pour les habitants du Districts. C’était presque devenu un acte quotidien, une coutume. S’enfoncer une aiguille dans le doigt pour en faire sortir du sang n’était pas vraiment la meilleure idée que je puisse avoir. Et je devais surement passer pour une idiote. Je devrais cesser de refouler le passé, de me torturer en espérant revivre une vie normal comme lorsque j’étais enfant.
Je me surpris en train de laisser Velvet me nouer un bout de tissus blanc autour de mon index. J’avais du mal à supporter que l’on me touche, que l’on s’occupe de moi. C’était comme si j’étais en position d’infériorité et je détestais ça. Mais je la laissai faire néanmoins, sans réagir. Velvet avait toujours été présente depuis mon arrivée au District. C’était elle qui avait daigné de parler, à cette fille du Capitole, aux cheveux encore propres et parfaitement bouclés, qui faisait un parfait contraste avec les autres élèves à la peau blême et déjà usés par la fatigue. C’était mon premier jour d’école, aucun sourire, même pas une parole n’arrivait à sortir de ma gorge. J’avais eu le droit à tous ces regards de travers, ces messes basses insolentes. Mais je n’avais rien à leur dire, ils avaient leurs raisons. Pourtant Velvet, n’avait pas hésité à s’asseoir à côté de moi, et sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi j’ai tout de suite apprécié sa présence.
« Tu te l’es enfoncée profondément ! On est plus au Capitole ici, essaie de t’en souvenir. » Ses paroles me firent revenir à la réalité. Qui diable étais-je ? Si ce n’est une fille qui n’a jamais su trouver sa place dans cette communauté. Je n’arrivais pas à savoir pourquoi, mais ses paroles me restaient en travers de la gorge. Elle me faisait la morale, et c’était comme si j’étais redevenue une gamine à nouveau. Ces moments où je paraissais si candide et faible, je les détestai. Je retirai ma main de ses doigts avant qu’elle ait pu terminer mon bandage, et l’acheva moi-même. « Je le sais très bien, ne me fait pas la morale ». Je la regardai en fronçant les sourcils, puis secoua légèrement la tête. Elle ne cherchait pas à me rabaisser, juste à me rappeler où j’étais. J’avais toujours cette fâcheuse tendance à partir dans mes rêveries. Et elle ne cherchait qu’à me rappeler que ma tête, comme mes pieds, devaient se trouver à Panem. « Excuse-moi, je me suis emportée. Je devrais retourner travailler. »
Nous avions d’énormes points commun toutes les deux. C’était ce qui nous avait rapprochées en premier lieu. Nos deux pères étaient décédés. Nos deux mères en étaient devenues folles. Nous faisions de notre mieux pour nourrir nos familles. Elle volait, et j’allais chercher illégalement toutes sortes de baies et plantes comestibles dans les plaines, puis nous troquions. Une promesse rendait notre amitié plus forte que tout : si jamais l’une entendait son nom à la Moisson, l’autre devrait s’occuper de sa famille après son départ. C’était là que reposait le cœur même de notre amitié.
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Jeu 17 Nov - 0:39 | |
| La jeune fille semblait totalement se laisser faire pendant que j’enroulais le morceau de tissus blanc autour de son doigt. Apparemment, elle semblait sortie de sa rêverie par mes paroles car elle dégagea rapidement son doigt et s’exclama. « Je le sais très bien, ne me fait pas la morale ». Tandis qu’elle achevait son bandage seule. Je savais qu’elle n’appréciait pas que je lui fasse la morale mais parfois j’avais encore l’impression de voir la fillette du Capitole. Je me demandais pourquoi ici, pourquoi les avait-on envoyé dans notre district. Il y avait le douze et le onze qui étaient plus pauvre encore que le nôtre si le châtiment devait être véritablement exemplaire ou le un et le deux pour avoir une vie plutôt paisible comparée à ce que pouvait être la vie des habitants des autres districts. Tout le monde savait que le deux était le chouchou du Capitole, les gens là-bas formaient pour la grande majorité les Pacificateurs. Ils vivaient pour l’art militaire et leurs tributs de carrières étaient les plus terribles aux Jeux de la Faim. Avec le nom qu’ils portaient, je m’étais toujours dis qu’un tribut pauvre et, justement, affamé, devait les remporté. C’était logique, c’était lui qui avait le plus faim. Mais l’époque où j’étais jeune et que je pensais ça était loin derrière moi. La balle venant se loger dans le cerveau de mon frère alors que je n’avais que douze ans se rappela à moi en cet instant précis. Je tombai à genoux, non, pas une de mes crises, pas maintenant. J’entendis vaguement Zola. « Excuse-moi, je me suis emportée. Je devrais retourner travailler. » Je plongeai mon visage dans mes mains, toujours cachée par la poubelle. « Je… J’arrive. » Dis-je alors que mes muscles de tendaient. Je devenais folle moi aussi, comme ma pauvre mère l’avait été en perdant un membre de sa fratrie, sa jumelle. Je le devenais avec la mort de mon frère et de mon père. Seul Silk restait sain d’esprit. Seul lui pouvait tenir la maison en place. Je posai finalement une main sur le sol et tandis l’autre en direction de Zola, je savais qu’elle allait l’attraper et m’aider à me relever, c’était comme ça entre nous, une aide constante comme si des liens invisibles liaient nos destins. C’était sans doute ça en fait. Si elle mourrait ici et que je devenais un tribut, personne n’allait s’occuper de ma pauvre mère lorsque Silk serait au travail. Elle avait besoin de quelqu’un et j’avais une confiance aveugle en Zola, comme elle avait totalement confiance en moi. J’allais m’occuper de sa mère à elle si elle était moissonnée. Il fallait s’entraider dans les districts et le Capitole ne comprenait pas encore la force que nous pourrions avoir sur lui. Bien sur nous n’étions pas le district le plus indispensable mais si le onze, le cinq et le quatre s’arrêtaient de fonctionner, le Capitole serait dans une trop mauvaise posture pour se rétablir assez vite. |
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Ven 18 Nov - 21:37 | |
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Notre absence à chacun de nos postes allait finir par se faire remarquer, Velvet et moi savions très bien qu’il ne fallait pas chercher à les échauffer. Les pacificateurs. Quel nom totalement inapproprié. Il ne subsistait aucune paix dans notre gouvernement, il s’agissait seulement de terreur et de soumission. Machinalement mes yeux se balancèrent de droite à gauche, m’apprêtant à voir l’un d’entre eux pointer son fusil sur nos têtes. Heureusement pour nous ils étaient trop occupés à bomber leur torse. Après mes derniers mots, j’aurais presque pu avouer qu’une motivation était montée en moi. A quoi bon s’apitoyer sur son sort, mieux je travaillerai plus vite je serais rentrée chez moi. Ce qui m’y attendait ne m’enchantait guère. Mais il y avait ma mère, à qui je devais tout, à qui je donnerais tout. Aussi déboussolée soit-elle je n’avais pas le droit d’être malheureuse de la voir. La vie dans le District Huit était étouffante, elle l’était encore plus quand je passais le seuil de cette maison. Mais j’avais toujours cet espoir, de revoir ma mère m’ouvrir la porte et m’accueillir avec un câlin, le sourire aux lèvres, et une bonne odeur de gâteau cuit s’échappant de la cuisine. C’était totalement stupide je sais. Mais j’alimentais cet espoir obstinément.
« Je… J’arrive. » La voix de Velvet se brisa. Je me retournai vers elle, sachant à quoi m’attendre. Ce n’était pas le moment, ni l’endroit. Mais elle n’y pouvait rien, mon amie n‘avait aucun contrôle sur ça. J’étais pourtant persuadée que comme ma mère, pour elle il y avait toujours de l’espoir. Elle avait perdu son père, et son frère. Et j’avais découvert une autre facette de Velvet. Ces moments où cette fille que j’avais toujours considérée comme une force de la nature, devenait aussi faible qu’une enfant.
Je m’agenouillai à son niveau, tout en me faisant la réflexion que nous étions tous un peu fous ici. A force d’être enfermés en cage nous n’avions plus aucune notion de la normalité. L’immense poubelle nous cachait de tout regard suspect, et je ne me souciais plus de ces ‘gardiens de la paix’. « Velvet. Regarde-moi dans les yeux. » Je n’étais pas aussi douée que son frère, Silk, pour rassurer Velvet. La seule personne que je parvenais à réellement calmer était ma mère. Sans vouloir l’admettre, tout le monde savait que sa folie l’avait emportée, loin, trop loin. Velvet elle pouvait se prendre en main, affronter ses peurs, ses angoisses. Mais il est toujours plus facile de penser que d’agir. Je serrai fort la main de Velvet et posa l’autre sur sa tempe droite, la fixant d’un regard intense. Il fallait qu’elle reste là, avec moi. « Reste avec moi. Tu es plus forte que ça, je le sais. Ne laisse pas cette satisfaction au Capitole ! » ma voix n’était qu’un murmure, mais mon ton était clair, dur. Je ne parlais pas très souvent de ma position, encore moins en présence des pacificateurs, mais je voulais la faire réagir. Le Capitole nous tenait tous entre ses griffes, il nous étouffait petit à petit, tout en prenant soin de nous garder en vie. Tous ce que nous devions faire c’était survivre, pour leur montrer que non, ils ne nous auraient pas, c’était notre seul manière de nous manifester. Enfin il y en avait d’autres, nous pouvions nous soulever. Mais cette solution semblait encore taboue dans les foyers des Districts. .
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Mer 23 Nov - 23:35 | |
| Je perçus tant bien que mal la jeune femme s’agenouiller devant moi, nous étions toujours cachée par la poubelle et j’entendis sa voix, ferme, me parler. « Velvet. Regarde-moi dans les yeux. » je levai péniblement le regard vers elle, m’accrochant à ses yeux comme à une bouée de sauvetage. Des larmes coulaient sur mes joues alors qu’une douleur me prenait l’estomac, je serrai les dents en posant la main sur la douleur, douleur vive qui me rappelait la douloureuse mort de ma tante. Ma mère l’avait raconté tellement de fois que j’avais l’impression de me prendre le couteau dans le ventre à la place de celle qui était morte des années auparavant dans l’arène. « Reste avec moi. Tu es plus forte que ça, je le sais. Ne laisse pas cette satisfaction au Capitole ! » Son murmure était à peine audible mais il me frappa en plein cœur. Elle avait raison. La douleur s’estompa au creux de mon ventre et je respirai à nouveau normalement. « Il faut les rejoindre. » dis-je en attrapant le bras de Zola, elle pouvait le faire, je le savais. Partir avec moi, avec Silk et nos mères, rejoindre le district treize et combattre pour la liberté de Panem. Je lâchai finalement mon estomac et sentis la force qui m’était habituelle me revigorer. Je n’étais pas une fille faible qui se laissait terrasser par des crises de folies. Si j’étais dans les jeux, je me demande si je tiendrais une journée. Si mes crises s’arrêteraient face à mon instinct de survie. Je ne survivrais jamais si je n’essayais pas d’y mettre fin et je ne pourrai jamais me battre pour la liberté si je restais instable. « Retournons travailler, on parlera après. » dis-je en me relevant toujours un peu péniblement, la faim, des crises et le travail n’arrangeaient rien à l’état de santé d’un habitant de district et je n’étais pas sur-humaine, je n’y échappais pas. (désolé c'est nul ) |
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Dim 27 Nov - 23:09 | |
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Je ne savais pas si j’étais capable de la ramener à la raison. Silk n’était jamais très loin lorsqu’elle disparaissait derrière ce visage d’enfant terrifié. Aujourd'hui ce n'était pas le cas. Tout ce que je pouvais faire c’était essayer de la raisonner. Je ne pouvais pas me permettre de la prendre dans mes bras et de lui chanter une berceuse pour la calmer, comme je le faisais à ma mère.
J’entendis son souffle se calmer peu à peu. Contre toute attente elle était revenue à la normale. Je prenais soudain conscience que nous avions quitté notre poste de travail pendant un peu trop longtemps lorsqu’elle me lança : « Il faut les rejoindre. » Je m’arrêta net. Comme si mon sang ne voulait plus bouger. Que tout s’était arrêté. « Quoi ? » Je la regardai dans les yeux. Je n’étais pas sûr qu’elle parlait de ça. Mais de quoi pourrait-elle parler d’autre ? J’avais encore du mal à évoquer l’idée des rebelles. En vérité je n’y pensais jamais, c’était juste une chose tellement impossible que je ne pouvais même pas en rêver. J’avais peine à croire que des rebelles réellement dignes de confiance nous attendaient au loin dans les sous-sols du district treize. Je continuai de lancer des regards interrogatifs à Velvet pendant que nous nous levions discrètement toutes les deux. Je partie la première pour retourner à mes affaires. Un pacificateur me regarda d’un air suspicieux jusqu’à ce que je lui tende mon doigt enroulé dans un tissu ensanglanté. Il me lança tout un tas de jurons, se plaignant de l’incapacité des jeunes de ce district. Rien de plus. Je m’échappai de ses griffes avec un léger soupir, à croire que les pacificateurs étaient presque sympathiques aujourd’hui.
Le temps était passé vite. J’étais plus efficace qu’à mon habitude. En une heure j’avais presque cousu plus d’uniforme que dans ma matinée. Ce que Velvet avait dit : « on parlera après ». Cette phrase se répétait en boucle dans mon esprit. Comme si j’attendais cette conversation depuis trop longtemps, comme si une partie de moi voulait s’en aller là-bas, chez les rebelles et comme si Velvet avait la solution à tous nos soucis. Les grandes portes du hangar finirent finalement par s’ouvrir. Notre travail était fini. Je déposai un dernier uniforme tout juste finalisé sur une de ces grandes tables en fer, froides, sur laquelle nous travaillons, et me dirigea comme le reste des travailleurs de l’usine, vers la sortie. Nous n’étions qu’en fin de journée, mais le soleil ne s’empecha pas de me brûler les yeux. Je posai une main sur mon front, et détacha mes cheveux pour les laisser recouvrir mes oreilles. L’hiver commençait à s’installer, et mes manières du Capitole refirent surface. J’avais envie d’un de ses gros manteaux au prix inimaginable recouverts de fourrures, avec une légère odeur de cuir. J’étais trop frileuse, et j’en voulais trop. Au lieu de souhaiter des couvertures réchauffantes comme un habitant de districts, je rêvais de bains bouillonnants immenses aux parfums exquis et d’une garde robe en fourrure inestimable. Pathétique.
Je tournai à l’angle d’une maison, à quelques mètres de l’usine, et attendis Velvet. Je m’amusai à dérouler et enrouler à nouveau mon bandage au doigt tout en patientant. Puis j’entendis ses pas approcher. « Velvet, tu peux m’expliquer… » Je savais que, peu importe ce qu’elle dirait je n’accepterai pas, je ne pouvais pas. C’était hors de question, ma mère ne pourrait pas survivre à un tel voyage. « C’est quoi ton idée ? » Je connaissais sa réponse, et ses paroles allaient surement devenir un autre des mes rêves irréalisables.
olala quelle boulette j'avais pas vu que tu avais répondu T_T, et c'est plutôt à moi de dire que c'est nul je crois que je me suis un peu embrouillée en écrivant, brefon je me rattraperai au prochain coup!
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet Dim 18 Déc - 23:08 | |
| Alors que Zola se dirigeait vers notre lieu de travail, je la suivis lentement, les Pacificateurs ne faisaient pas attention à nous et les autres employés avaient l’intelligence d’en faire de même. La solidarité était primordiale dans les districts, c’était ça ou mourir vite. Zola désigna son doigt à un des Pacificateurs et celui-ci se mit à la couvrir de jurons tous plus méchants les uns que les autres mais personne n’y faisait attention, autant attendre que ça passe, c’était mieux ainsi. L’autorité était un pouvoir absolu, est un pouvoir absolu, dans n’importe quelle circonstance nous faisons toujours ce que nos mères nous disent de faire, ce que nos supérieurs nous ordonnent de faire. Et puis enfin, ce fut la libération, les portes s’ouvrirent et le soleil m’aveugla quelques instants, je passai une main devant mes yeux, le temps qu’ils s’habituent à cette clarté et sortit en compagnie des autres habitants de mon district. « Velvet, tu peux m’expliquer… » Me demanda Zola alors que j’arrivais à ses cotés. Je lui avais parlé des rebelles un peu plus tôt dans la journée mais j’avais été plutôt vague, trop vague sans doute pour elle puisque maintenant elle me demandait des explications, je haussai alors les épaules et lançai quelques regards autour de moi afin de m’assurer que personne ne nous entendrait. « C’est quoi ton idée ? » ajouta-t-elle avant que je n’ai pu répondre, je m’approchai un peu d’elle et répondit alors « Les rebelles » soufflais-je. « Ecoute, toi, moi, nos familles… on ne peut plus rester ainsi, j’imagine que ta mère et toi devez être plutôt régissante à la rébellion vu ce que ça à causé à ton père mais… Le district treize existe ! » Dis-je, enfin ce que je voulais dire c’est qu’il y avait des gens qui y habitaient et que ces gens-là étaient des rebelles depuis la toute première tentative des districts de renverser le Capitole. Certains habitants ressentaient une certaine rancœur envers eux, comme quoi ils étaient restés caché tout ce temps sans prendre la peine d’avertir les autres districts mais je comprenais pourquoi ils avaient fais ça, personne ne devait savoir, ils attendaient surement le moment propice… |
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| Sujet: Re: Stop thinking, and work!| Velvet | |
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| | | | Stop thinking, and work!| Velvet | |
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