Une amitié peut cacher un quiproquo. A Y D E N

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L'après midi est déjà bien avancé quand je me décide enfin à sortir de l'appartement. D'un geste vif je referme le livre sur les plantes que je feuillète vulgairement depuis ce matin, pour me diriger prestement vers le vestibule. J'ouvre la porte de mon placard mural avec force et tire mon manteau avant de l'enfiler. L'hiver commence à peine à pointer son nez, mais l'air est plutôt frais en ce moment, mieux vaut prévenir que guérir. Surtout quand on a pas le temps de se guérir.
Mon manteau n'est pas très épais, il est d'un marron plutôt clair et une large capuche fourrée pendouille dans son dos. Après l'avoir revêtu, j'extirpe du placard mes chaussures et les enfile rapidement. Une fois ceci fait, je pousse la porte et retourne dans ma cuisine, chercher un petit canif légèrement rouillé. Puis, je quitte enfin ma maison.

Cela faisait maintenant près de sept mois, que j'avais décidé de m’intéresser aux plantes. J'avais déjà fais le tour de beaucoup de techniques qui pourraient s'avérer très utiles pour les jeux, mais je n'avais jamais cherché à comprendre la nature. C'était peut-être un de mes seuls points faibles, et je devais y remédier. C'est pourquoi je m'étais lancé la dedans avec entrain et détermination.
Au début, j'étais vraiment catastrophique, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai ramené des herbes nocives chez moi, pensant qu'elles seraient potentiellement mangeables dans l'arène. Ou encore le nombre de racines sur lesquelles j'ai trébuché, le nombre d'arbres que j'ai désespérément tenté d'escalader sans jamais y arriver, et tout le reste.

Tout en songeant à ma notable évolution dans ce domaine, je me rapproche rapidement des plaines. On dit qu'il y a longtemps, elles étaient verdoyantes, et remplient de fleurs, mais maintenant elles ressemblent plus à un désert sablé qu'à autre chose. Peu importe, c'est le seul endroit du District 2 où l'on trouve encore quelques plantes sauvages, importantes à mon travail pour les jeux.
Comme je m'y attendais, les plaines sont totalement vides. Les gens mettent rarement les pieds ici, et à vrai dire il n'y a rien à y faire.
D'un geste vif, je sors de mon manteau le petit canif et appuie sur un mécanisme pour en faire sortir la lame. Je sais plus ou moins quelles plantes chercher aujourd'hui, après avoir passé près de quatre heures sur mon livre ce matin même. Mon but étant bien sur de ne ramasser que les plantes comestibles et de laisser les autres à terre.

Après quelques pas sur le sol dur et sablé des plaines, je me penche enfin pour observer ma première racine. De longs fils d'un violet presque rose percent le sol pour s'entortiller sur eux même. Ma première touche est donc bonne, il s'agit de racine de betterave. Je les découpent soigneusement et les enfonce dans mon petit sac. Je reprend ensuite mon excursion, repérant à quelques mètres, une autre pousse. Je m'approche, puis me penche doucement avant d'observer avec minutie la petite plante qui se dresse devant moi. Après quelques minutes de réflexion, je me relève sans toucher à la racine. Euphorbe, pas mortel mais toxique, donc non comestible.
Je continue ainsi mes petites "emplettes" avant de m'arrêter devant une pousse qui attire mon attention. Impossible de me souvenir. Comestible ? Toxique ? Je ferme mes yeux pour essayer de retrouver la page qui y correspond dans mon manuel.
Après de longues et fastidieuses minutes de réflexion, je fais enfin mon choix : racines d'hélianthi, comestible. Je sors mon couteau et m'avance pour découper la petite pousse, quand j'entends des pas venir dans mon dos...

HJ : La plante que j'hésite à couper à la fin est en fait de l'Aconit, une plante extrèèèèmement mortelle (quel naze 8D !) ! Voilà les effets : engourdissement des muqueuses, troubles de l'équilibre, dépression cardiaque, 2 à 3 g de racine sont mortels. Donc j'imaginai que tu aurai pu me surprendre à penser qu'elle est comestible ou je ne sais pas quoi tongue

Me laisse pas la cueillir quoi xD Enfin si tu veux tu peux mais c'toi l'experte normalement Wink

!

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× TAJ & AYDEN ×

Une amitié peut cacher un quiproquo

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J'avais toujours cru qu'en m'éloignant de mon District le plus longtemps possible, ma mère m'oublierai. J'avais longtemps espéré qu'un jour, en me regardant un matin elle me dirait : « Mais qui êtes vous ? Sortez de chez moi ! » Que je pourrais reprendre une vie normale, loin du village des vainqueurs. Très loin. Je prendrais mes affaires, vivrais sur un bateau et naviguerais des journées entières, j'irais voir au dessus de l'horizon, voguerais là où les flots me mèneraient. Toujours plus loin.
Mais tout ça est impossible. Ma mère tout à fait consciente, elle sait pertinemment qui je suis même si elle fait tout pour me prouver le contraire. Ma mère est inerte, ma mère ne me parle plus, ne prends plus soin de personne. Ma mère est brisée, et par les Jeux. Tout les jours, je vois Jeremiah qui fait de son mieux, son mieux pour l'aider, pour m'aider moi. Je vois les gestes qu'il exécute, pour l'aider. J'observe sa façon de tout mettre en œuvre pour nous rendre la vie meilleure. C'est quelqu'un de bien. Il est fort, il gère toutes les situations. Je lui dois beaucoup, mais je ne lui donne rien. Je le laisse seul, toujours, seul avec ma mère. Il partage avec elle les heures qu'elle ne m'a jamais accordées. Je pars des jours entiers, et lui il reste à ses côtés.

Cela fait maintenant... Non, en fait je ne sais pas. Je vagabonde depuis pas mal de temps ici, aux alentours du District 2. Tellement proche que je peux percevoir le bruit de la vie. Je vois la plaine qui s'étend devant mes yeux. Aride, la terre pleine de racines enfouies. Ce genre d'endroit pourtant visuellement stérile, et une mine d'or pour ce genre de recherches. Quelques touffes d'herbe tapissaient le sol, de manière irrégulière.

Je sortais un canif de ma besace. C'était un de ma mère, assez vieux, il était, pourtant, encore très bien, le bon entretien y était pour beaucoup. Le manche était en bois brut incrusté de petite modulations en métal. La lame avait un peu rouillée mais restait aiguisée comme un le fil d'un rasoir. Je ne me séparais que très rarement de lui, il était ma meilleure arme, mis à par le harpon bien entendu. En fait, deux couteaux se trouvaient avec moi, un à mon père, me servant surtout pour chasser et dépecer, l'autre à mère, utilisé pour tout ce qui étant en rapport avec les plantes.
Je commençais à regarder autour de moi, repéra quelques végétaux utiles, néfastes. Dans un petit talus, je trouvais de l'origan sauvage. Ca calme le système nerveux cette plante là. Ca peut être utile d'ailleurs, mais je ne pense pas en avoir besoin, pour le moment tout du moins... Je continuais ma route, j'avais réussis à trouver des choses intéressantes, j'avais même grignoté une petite racine de manioc.

Une heure que je traversais ces plaines, les mains pleines de terres et les ongles bordés de saleté. Soudain, à quelques mètres de moi, je distingua une silhouette. Elle me disait quelque chose... M'approchant un peu, je reconnu Taj. Cela faisait des semaines que je ne l'avais pas vu, il était penché, un genoux à terre. J'avançai pour me mettre à sa hauteur lorsque je vis la plante qu'il s’apprêtait à cueillir. Aconit Napel. Ses bourgeons violacés reconnaissables entre mille.

Tu as prévu de mourir dans les prochaines heures ?

L'Aconit, une plante dangereuse. Extrêmement toxique, elle avait plusieurs fois tuée dans mon District. Les enfants la trouvant jolie en ramenait souvent à leurs mères, certains essayaient même de lécher la tige coupée dans l'espoir de goûter un petit jus sucré. On arrivait à les sauver quelques fois, mais généralement, ils décédaient d'une crise cardiaque.

Je me baissais à mon tour et éloignait la lame de son couteau d'un revers de main.

HJ : Si il faut changer quelque chose, MP moi :3

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Le soleil commence à décliner dans le ciel du District 2, lorsque j'entends derrière moi des pas qui semblent me rejoindre. Instinctivement, je me retourne, toujours accroupis, couteau à la main. Je ne mets que quelques seconde pour reconnaitre la jeune fille qui s'avance vers moi. Il s'agit d'Ayden. C'est une amie. Plutôt une connaissance en fait. Je ne sais pas si je l'apprécie réellement ou si je me sers d'elle pour ses connaissances.

Notre rencontre remonte il y a environ six moi. Je commençais à peine à m’intéresser à la nature pour parfaire mon entrainement, quand cette jeune fille du district 4 m'a croisé dans la plaine. Évidemment, elle a immédiatement remarqué que j'étais tout sauf bon pour classer les plantes comestibles ou non, et je pense que c'est pour ça qu'elle s'est proposée pour m'aider. N'y voyant que mon intérêt pour mon entrainement, j'ai accepté. Depuis, elle vient environ trois à quatre fois par mois ici pour m'aider à mieux comprendre la nature. Elle m'apprend également quelques rudiments tels que comment grimper rapidement aux arbres, courir sans se prendre les pieds dans les racines en plein cœur de la forêt, comment crée un bon camouflage et faire quelques pièges simples.

Bref, la voilà donc, plantée devant moi, sourire en coin et canif à la main. Je lui rend rapidement son sourire et me retourne, près à couper ma pousse, quand sa voix fais éclater en morceau le silence qui nous entourait auparavant.

« Tu as prévu de mourir dans les prochaines heures ? »

Avant même que j'ai le temps de lui demander pourquoi, elle ne baisse et repousse de sa main ma lame. D'un regard surpris, je lui demande pourquoi, et la jeune fille commence donc à m'expliquer que non, cette plante n'est pas comestible et qu'un simple touché peut me donner la mort. Génial !

« Décidément Ayden, heureusement que tu es là. Sinon je serai mort avant même d'avoir pu utiliser tout ce que tu m'as appris »

Bien entendu, ce que la jeune fille ignore, c'est que je compte utiliser son savoir lors des prochains Hunger Games. Je ne sais pas comment elle le prendrait, et je ne sais pas si elle s'en doute, mais je ne vois pas l’intérêt de lui dire que je me sers en quelques sortes d'elle. Et puis je dois dire que je l'apprécie un peu donc autant faire durer le plus longtemps possible cette collaboration ! Et puis, je suis quasiment sur, qu'elle me soutiendrai si jamais elle venait à apprendre que je veux me porter volontaire. Nous n'avons jamais réellement parlé d'autre chose que de nature, mais elle ne me semble pas être contre les jeux ou le Capitole. Je pense qu'elle me soutiendrait...!

Doucement, je me retourne pour m'assoir sur la terre sèche des plaines, je plis légèrement mes jambes et les poses devant moi. De la main gauche, je joue avec la lame de mon couteau quelques secondes, avant de lever les yeux vers Ayden.

« Ça fait un petit moment que je ne t'ai pas vu trainer ici, je pensais que tu m'avais abandonné ! » dis-je sur un ton partagé entre l'amusement et l'interrogation. « Rien de grave au moins ? »

En fait, je n'en avais plutôt rien à faire de pourquoi elle n'étais pas venue depuis près d'un mois, mais je voulais m'assurer qu'elle ne recommencerait pas d'ici à la prochaine moisson, parce que j'avais plus que jamais besoin de tout son savoir. Bien entendu je ne pouvais décemment pas lui dire comme ça, c'est la raison pour laquelle j'ai choisi quelque chose de plus diplomatique.
Tout en écoutant d'une oreille distraite sa réponse, je songe aux nouvelles choses que la jeune fille peut encore m'apprendre. Je dois me focaliser sur les trucs où j'ai le plus de mal, comme les pièges ou la pèche. Oui, c'est là qu'elle doit m'aider à progresser. Je dois devenir meilleur en chasse, de quelque forme qu'elle soit. Je dois devenir le meilleur même, mais elle ne doit pas comprendre pourquoi...

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× TAJ & AYDEN ×

Une amitié peut cacher un quiproquo

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Ayden s'était assise à quelques centimètres du garçon. Elle souriait, contente de le voir après plusieurs semaines d'absence. En effet, elle avait fait face à plusieurs soucis ces trois dernières semaines : Jeremiah s'était ouvert le pied en marchant sur du barbelé. Elle avait dû s'occuper de lui, et de sa mère. Changer les bandages, désinfecter encore et encore la plaie qui s'emplissait régulièrement de liquide jaunâtre, forcer sa mère à ingurgiter de la bouillie, ranger, nettoyer. Jusqu'au complet rétablissement du garçon, elle n'avait rien pu faire et s'en mordait les doigts. En fait, dès qu'elle avait pu partir, elle s'était enfuie du district et avait marché au hasard. D'une certaine manière, elle n'avait pas cherché à atterrir ici. Après quelques haltes dans les districts environnements...

Avec son propre canif, elle appuya sur la plante, faisant pencher une dizaine de grosses fleurs violettes.

« C'est de l'aconit, c'est extrêmement toxique. Dans le Quatre, c'est courant que des gamins meurent après avoir essayé de boire le lait qui s'écoule dans la tige. »

Elle frotta son couteau sur son pantalon puis le fourra dans la poche.

« Décidément Ayden, heureusement que tu es là. Sinon je serai mort avant même d'avoir pu utiliser tout ce que tu m'as appris »

Effectivement, elle l'avait sauvé d'une mort certaine. Sachant qu'elle ne serait pas toujours avec lui, elle nota intérieurement de poursuivre ses « cours » en herbologie et d'insister sur les plantes toxiques. Ce serait malheureux qu'en confondant une racine il s'empoisonne et meurt après diverses convulsions et de la bave qui dégouline de sa bouche...
Taj s'assit lui aussi et se mit à jouer avec son couteau. Ayden le regarda faire, elle était fascinée par la lame, les rayons de lumière qui s'y reflétaient et envoyaient leurs faisceaux sur l’extérieur. Il leva alors les yeux vers elle et reprit :

« Ça fait un petit moment que je ne t'ai pas vu trainer ici, je pensais que tu m'avais abandonné ! Rien de grave au moins ? »

Elle tourna la tête vers la droite et posa ses mains derrière elle, de manière à avoir le dos penché en arrière. Elle n'avait pas le courage de tout lui raconter. Il ne savait quasiment rien de sa vie et elle ne souhaitait pas lui faire part de ses histoires. Elle se contenta alors de lui sourire et de répondre simplement qu'elle n'avait pas pu sortir du district, comme raison ? Trop de pacificateurs. Il n'irait de toute façon pas vérifier.

« T'as eu tout le temps de t'entraîner du coup ! Elle lui adressa un sourire enfantin et reprit, tu me montres un peu ce que tu as retenus de ce que je t'ai montré ? »

Elle se souvenait vaguement lui avoir apprit comment grimper aux arbres, mais tout ça restait flou, elle attendait donc qu'il lui parle de sa dernière « leçon ».

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J'écoute cette fois attentivement l'explication d'Ayden, et prends une photo mentale de la plante toxique pour ne plus refaire la même erreur, qui m'aurait été fatale. Après que la jeune fille m'ait expliqué que ces derniers temps le taux de pacificateurs avait grandement augmenté dans son district, et qu'elle n'avait pu se balader à sa guise, elle me demanda un bref rappel sur notre dernière "leçon".

« La dernière fois, tu m'as montré comment fabriquer un tuba et un bon camouflage pour rester plusieurs minutes voire heures sous l'eau. Je me suis bien entrainé, même malgré le froid, et je pense avoir atteins un bon niveau.Taj lança un sourire satisfait et se gratta la tête en signe de réflexion. Je pense qu'on peut passer à la pèche. Tu dois gérer toi ça non, étant donné ton district ? »

La chasse, et la trouvaille de nourriture COMESTIBLE en général, était de loin mon plus grand point faible. Je suis quasiment certain, que si je devais me rendre aujourd'hui même dans l'arène, ce n'est pas d'une arme que je mourrai mais de la famine. Ayden pourtant, s'était donné bien du mal pour m'apprendre à reconnaitre les bonnes racines, mais je trouve tout cela tellement ennuyeux que je n'y mets jamais la même envie que dans la traque, le camouflage et la course poursuite.
Aujourd'hui, j'avais envi d'essayer la pèche pour une fois. Après tout qui sait, je serai peut-être capable de fabriquer une canne pas trop moche et de me nourrir de poisson si l'arène est partiellement constituée d'eau !

La deuxième chose que j'avais envi de faire, était une nouvelle course contre Ayden dans la forêt. Je ne l'avais encore jamais gagné, mais cette fois, je suis persuadé que j'en suis capable. Me mis donc cette idée dans un coin de ma tête, pour lui proposer avant qu'elle ne reparte.

« J'imagine que tu repars avant ce soir non ? »

Tout en écoutant, je me lève d'un bond et ouvre ma besace pour y fourrer laborieusement mon canif. Plus besoin de ça si on pèche, songe-je. Ceci fait, je tend une main hésitante à Ayden, pour l'aider à se relever, puis nous nous mettons en marche en direction de la seule étendue d'eau du District 2, un peu plus loin dans la pleine. En chemin, j’entreprends de raconter à ma compagne les entrainements que j'ai suivi avec Aileen, chose dont je ne lui avais auparavant jamais parlé.
Je lui racconte nos séances épuisantes et douloureuses dans lesquelles elle m'explique comment manier toutes sortes d'arme, allant de l'arbalète à l'épée, ma favorite. Comment elle m'oblige à muscler mon corps et à étudier les techniques des anciens vainqueurs des jeux pour progresser ect...

Je me laisse donc emporter par mon discours, moi qui suis d'ordinaire plutôt silencieux, jusqu'à ce qu'un détail m'échappe par mégarde. En effet, sans m'en rendre compte, et de façon très implicite, je viens de mettre Ayden sur la voie du "pourquoi je m'entraine autant". Immédiatement elle s'arrête, et j'attends la question qui va sortir de sa bouche.

Peut-importe sa réaction, parce que je suis certain qu'elle poursuivra son entrainement. Après tout, elle vient du district quatre, elle ne peut-être qu'une carrière aussi, elle ne peut être que pour le Capitole et son gouvernement. Je sais que la seule raison pour laquelle je n'ai encore jamais déclaré devant elle que tout ça me servirai pour les jeux, c'est pour ne pas qu'elle se rende compte que je l'utilise pour progresser. Je veux en quelques sortes, lui sucer tout son savoir, tel un moustique, sans qu'elle n'ait la moindre idée de ce qu'il est entrain de se tramer dans ma tête.

Malgré ça, je sens la question arriver, et je sens aussi qu'elle ne va pas aller forcément dans le sens que j'espérai...

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× TAJ & AYDEN ×

Une amitié peut cacher un quiproquo

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D'une certaine manière, Ayden était heureuse de se retrouver avec Taj. Elle avait réellement apprécié ces heures d'entraînement, ces heures où elle n'avait rien d'autre à expliquer que ses techniques et astuces. Taj et elle n'avait jamais parlé d'eux même, ou discutant seulement de sujets superficiels. La jeune fille l'écouta lui rappeler son dernier 'cour'. Le camouflage aquatique ? C'était l'une des techniques que son père lui avait apprit avant de partir. A la base, c'était pour attraper des créatures marines, des anguilles par exemple. Elle restait des heures à quelques centimètres d'elles, attendant le moment propice pour la sortir de l'eau. Gagner la confiance de l'animal, le conditionner à lui même venir te voir, intrigué, toutes peurs envolées. Ça peut paraître étrange, mais dans les paroles de Taj, elle se revoyait elle même. Les entraînements dans l'eau si froide que vos lèvres et extrémités bleuirent, elle les connaissait par cœur.
Elle se mit à réfléchir, qu'allait elle bien pouvoir lui enseigner, maintenant ? Il répondit à son interrogation comme s'il avait lu dans son esprit. Il souhaitait apprendre la pêche. Elle sourit. Évidement qu'il était tombé sur la bonne personne, qui d'autre qu'un habitant du Quatre, district officiel de la pêche, aurait pu mieux "gérer" dans ce domaine ? De plus, elle adorait ça, et elle espérait qu'il apprécierai aussi. Elle se questionna un instant sur la présence de cannes à pêche chez Taj, puis regretta de n'avoir pas prit la sienne. Si seulement elle avait su. Une bonne canne faisait tout, elle notifia dans son esprit d'en fabriquer une pour le jeune homme, persuadée qu'elle lui serait utile, et bien entendu qu'elle lui ferait plaisir.

"J'imagine que tu repars avant ce soir non ?"

Elle le regarda un moment, pensive. Arpenter Panem la nuit ? Sans lumières ? Mauvaise idée, mieux valait passer la nuit ici et repartir au petit matin. Il lui tendit les mains pour l'aider à se relever, et elle lui répondit :

"Hmm, mieux vaux que j'attende demain, finir le chemin de nuit et sans rien pour m'éclairer... Ca ne me tente pas vraiment."

Et ils se mirent en marche. En silence au début, puis leurs langues se délièrent et chacun commença à parler un peu, de choses et d'autres. Et Taj parla d'Aileen. Il raconta ses entraînements, et le sang de la jeune fille se figea. Ce dont parlais Taj ne ressemblais qu'à une chose, une formation de Pacificateur, ou pire. Une formation de carrière. Ils n'avaient jamais abordé le sujet des Jeux, depuis le début elle avait pensé qu'il en avait besoin pour survivre, dans la vraie vie, et non dans les Hunger Games ! Quelle idiote. Il continua à raconter, énumérant ce que lui avait appris la femme. Il paraissait tellement prit dans son récit qu'il ne remarqua même pas que derrière lui, Ayden avait stoppé sa marche. Son regard, quelques minutes plus tôt confiant et animé d'étincelles de plaisir se rembruni, se durci. Les poings serrés sur sa besace, le corps tendu comme un arc, elle attendit qu'il se taise. Une tempête faisait rage dans sa tête, une horde de sentiments contraires se bousculaient en elle. De la déception. Une grande déception l'envahie. Elle se sentait stupide, meurtrie. Pendant toutes ces journées qu'elle avait passé avec lui, jamais elle n'avait une seule minute pensé, cru, qu'il fasse partie de cette catégorie de personne qui croise les doigts pour être tiré au sort. C'était bête, de penser qu'un habitant du Deux puisse avoir besoin d'elle, pour survivre. Quelle imbécile elle avait été.

Lorsqu'il eut enfin finit, d'une voix sans émotion, froide, elle lança :

"Tu ne m'avais pas dit que tu étais Pro-Capitole."

Elle détestait l'idée d'avoir été utilisée.

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