➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

J'aimerais, comme tout habitant du Capitole, une mort paisible, un hiver sous la neige, m'endormir dans mon lit, chez moi, sans douleur, sans souffrance. Mais une mort spectaculaire ne ferait-elle pas avancer les choses ? Mourir, le micro à la main, suivie, regardée par tout Panem, fauchée par une explosion, serait également une belle mort, à condition qu'elle soit rapide. Sans souffrance, mais tout le monde désire une mort sans douleur, n'est ce pas ? Je fais dans l'originalité, dites-moi.

➺ POUR QUI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je pourrais sans l'ombre d'une hésitation mourir pour ma grande cousine, Constance, que je considère comme une soeur, une fleur de bonté et de lumière. Avant que mon père ne soit envoyé en prison, ma mère m'envoyait chez elle pour passer la nuit lorsqu'elle voyait qu'il avait vraiment trop bu. Je ne compte plus le nombre de nuits qu'elle a passées avec moi, en me calmant après mes cauchemars. Elle m'a permis de survivre aux coups de mon père et s'il le fallait, je lui donnerais cette vie, ma vie, sans hésiter.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Je suis une enfant du Capitole. Les Jeux ont toujours été pour moi un moyen de divertissement. D'autant qu'étant petite, ma mère me cachait la sombre réalité en m'affirmant que les Tributs ne mourraient pas, mais que les Hunger Games étaient comme une grande pièce de théâtre en milieu extérieur. Dans ce cas, comment ne pas trembler, jubiler, vibrer avec les Tributs ? Lorsque j'ai découvert la vérité, à onze ans, je n'ai plus adressé la parole à ma mère pendant une semaine entière. Je n'apprécie plus le visionnage des Jeux, non pas parce que des enfants s'entre-tuent mais parce qu'il me rappelle un énorme mensonge.

➺ QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

Je ne... NON ! La révolte n'a pas échoué. La première bataille a été perdue, mais je crois et je veux croire qu'il reste un espoir pour la rébellion. Que tant qu'un seul rebelle sera en vie, rien ne sera perdu. Je veux croire que la tyrannie du Capitole prendra fin et qu'une ère de liberté et de justice verra le jour. D'ici un an, dix ans, mille ans, peu importe, mais aucune dictature n'est éternelle. Je le sens, un jour, le Capitole sombrera. En bonne journaliste, je ne divulgue pas mes sources, mais croyez-moi, j'ai des informations qui ne trompent pas.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Je crois... Je crois que le bonheur n'est pas le but, c'est le moyen de la vie. Je crois que le bonheur n'existe pas en tant qu'unité, qu'ensemble complet, mais uniquement par fragments, par petits morceaux, qu'il faut savoir saisir pour avancer, mais lâcher aussitôt pour ne pas rester dans le passé et avoir une chance d'aller de l'avant, de vivre pleinement. Je crois que le bonheur, c'est dépasser tout ce qu'on a enduré, avancer malgré les coups et les blessures, car tout finit par guérir un jour..

tell us your story.

« Si vous aimez votre bourreau, la douleur sera mille fois plus grande »

Il fait nuit. Les étoiles et la lune jouent à se cacher derrière les nuages. Le silence est seulement troublé par un léger souffle de vent qui fait bruisser les feuilles des arbres. Quelque part, dans une ruelle, un bruit de course résonne entre les murs. Une fillette d'à peine huit ans accélère, saute une barrière, traverse un jardin, ouvre un portail, décampe dans une rue parallèle, ralentit à peine pour bifurquer sur sa gauche, reprend de la vitesse alors qu'elle passe un petit pont et finit sa course dans une cour où deux chênes centenaires se dressent, défiant la pluie et le temps. Elle libère ses longs cheveux roux, cachés par une capuche sombre, et se réfugie dans un trou entre les racines du premier arbre. La lune révèle un œil au beurre noir et une estafilade sanglante qui court sur toute sa joue gauche, avant de retourner derrière un nuage. De ses yeux d'un bleu aussi clair qu'un ciel d'été s'échappent des torrents de larmes.
-Gia ? Gia, dis-moi où tu es s'il te plaît.
La voix de sa mère, pourtant chargée de supplication et d'inquiétude, ne fait pas bouger l'enfant, qui au contraire rabat sa capuche sur ses boucles rousses. Et ferme les yeux. Ce soir, elle ne rentrera pas. Elle n'a plus la force de résister aux coups. Alors, comme souvent, elle restera là, entre les racines d'un arbre, abritée du vent, et dormira, roulée en boule, loin de la prison de violence qu'est devenue sa maison.

flashback ; quelques heures plus tôt

Un claquement de porte me fait sursauter. Ca y est, il est rentré. J'espère qu'il a moins bu que d'habitude ; je suis fatiguée, je n'aurai pas la force de lui résister, ce soir. Son beuglement dans le hall fait voler mes espoirs en éclats. C'est pire qu'hier. Je crois qu'il n'a jamais autant bu. Ma mère passe la tête par la porte de ma chambre ; elle sait ce qui m'attend.
-Je vais essayer de le calmer. Prends tes affaires et va dormir chez ta cousine.
Je rassemble rapidement un pyjama, mon uniforme pour demain et mes livres de cours pendant que ma mère redescend voir mon père. J'entends un éclat de voix, puis un bruit sourd suivi d'un cri étouffé. Paniquée, j'ouvre la porte de ma chambre et regarde en bas. Et ce que je vois fait naître une terreur immense en moi : ma mère, allongée sur les escaliers, dans une flaque de sang qui s'étend sous sa tête. Mon père lève les yeux vers moi, et pousse un beuglement encore pire que celui d'avant. Il monte les escaliers. J'essaye de verrouiller ma porte, mais je tremble et la clé m'échappe des mains. Il pousse la porte d'un grand coup d'épaule et me saisit le poignet avec une force qui me fait crier.
-Tais-toi, sale traînée !
Il me jette contre un mur, mais je parviens au dernier moment à protéger ma tête de mes bras. Ma capacité à réagir le met encore plus en colère, et il me balance son poing dans la figure, touchant mon oeil droit en envoyant valser ma tête, qui cogne le bord de mon lit. Je porte la main à ma joue, d'où un liquide poisseux s'écoule. C'est ma chance. Il hurle en voyant mon sang couler dans mon cou, et me donne un dernier coup de pied pour se défouler, avant de redescendre.
Il ne me violera pas ce soir.

« Un jour on m'a dit que le bien triomphait toujours »

Lorsque Gia et sa mère sortent du tribunal, une armée de photographes mitraillent la scène. La jeune mannequin, découverte quelques mois auparavant et déjà très appréciée de l'ensemble du Capitole, sort d'un procès de quatre semaines au cours desquelles son père, alcoolique et violent, a été condamné pour l'avoir violée et battue toute son enfance. Gia Smith-Heagerfield a aujourd'hui quatorze ans, et elle vient de se libérer de son tortionnaire. C'est l'une des maquilleuses qui a découvert une plaie récente et l'a convaincue qu'un procès était nécessaire. Ce fut long, éprouvant, terrible, car Ageron Smith-Heagerfield est un riche homme d'affaires très influent et qu'il a pu se payer les meilleurs avocats pour le défendre. Mais le peuple du Capitole était avec Gia, la jeune mannequin qui s'est battue avec courage pour sortir de cet enfer. Elle a quatorze ans, et sa vie commence aujourd'hui. Elle va se reconstruire, rentrer chez elle sans crainte d'une nuit terrible, apprendre à se sentir en sécurité chez elle, jour après jour. Déménager, avec sa mère, au sommet d'un gratte-ciel. Se créer un univers, une bulle tranquille au sommet du monde, un havre de paix pour oublier, pour dépasser tout ça. N'en parlera plus, jamais, à personne. Les gens sont déjà au courant. Elle veut simplement oublier, passer à autre chose. Alors elle sourit aux photographes, un sourire de victoire, un peu faux, pour faire croire qu'elle a déjà dépassé tout ça. Pour qu'ils la laissent tranquille. Elle rentre dans une voiture affrétée par le créateur dont elle est l'égérie, et, accompagnée de sa mère, s'en va vers sa nouvelle vie.
-Plus tard, je serai journaliste, annonce-t-elle d'une voix grave.

reality is here.

Bonsoir chers habitants de Panem ! In real life, je m'appelle Marion, je ne suis (malheureusement) pas une princesse mais je le vis bien quand même ! J'habite à côté de Grenoble mais je fais mes études sur Lyon (à l'INSA plus précisément, s'il y a d'autres Insalien(ne)s ici, YEAH). J'ai, euh, dévoré les trois livres en trois jours, un jour chacun (ça, c'était quand j'étais au lycée et que j'avais le temps de lire), j'ai vu le film et WAZAAAAAHH le deuxième film sort dans un mois et quatre jour, si c'est pas trop bien ! Le forum, héhé, j'ai craqué, il est troooooop SWAG ! Bravo pour le CSS, on en a fait une fois en info l'an dernier, j'ai rien compris haha x). Bref, bisous bisous  

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