senja 'adriel' earnshaw

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Insoumise, comme ma vie. Je me fiche de mourir, si ça peut sauver ceux que j'aime et améliorer les choses. Mais je refuse de mourir dans une arène pour divertir les habitants du capitole. Je veux mourir dignement, mourir pour la cause. Mais je sais que n'importe quoi peut m'emporter. La faim. Le froid. La maladie. Un simple citoyen que je croiserais une fois. Je n'ai pas peur de la mort, c'est sans doute une réaction surprenante face au fait que j'ai failli mourir dans la neige lorsque j'étais enfant.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je pourrais mourir pour rester libre, cela ne fait aucun doute. J'préférerais crever moi-même que mourir dans l'arène en servant de spectacle. De toute façon, je songe à m'évaporer dans la nature avant le prochain tirage des tributs. Il n'y a qu'une seule personne pour qui je pourrais mourir. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas que je l'aime ou quoi que ce soit, simplement je lui suis redevable. Et le jour où j'aurai à payer ma dette, je le ferai.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

J'ai passé mon enfance chez une inconnue que j'ai fini par considérer comme une tante, mais je n'ai jamais été à l'aise avec l'idée de rester chez elle sans contrepartie, aussi j'ai développé une certaine discrétion, comme si je voulais me faire la plus petite possible. Je sais également très bien visé, que je lance de simples petits cailloux, ou des couteaux. C'est quelque chose qui m'est venu assez naturellement mais que j'ai toujours tenté d'améliorer. Après tout, c'est une de mes seules capacités pour me défendre.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Je n'ai jamais connu ma famille. Je ne sais pas qui sont mes parents, si j'ai des frères et sœurs, j'ai considéré que c'était un point positif puisque je n'ai jamais eu à craindre pour eux. Cependant, j'ai fini par m'attacher à des gens qui me sont proches et j'ai toujours prié pour qu'ils n'aient jamais à se battre dans l'arène. Heureusement, ce n'est jamais arrivé. Je crois que je ne l'aurais pas supporté. Je ne sais pas comment font les gens pour rester sains d'esprit après une telle épreuve.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je ne veux pas me joindre à eux, parce que je ne leur fais pas confiance. Ils veulent nous débarrasser de Snow mais qu'est-ce qui nous garantie qu'ils ne seront pas pires ? Néanmoins, je suis prête à tout pour renverser le gouvernement et je soutiens les révoltes. Je veux me libérer du gouvernement, je ne peux pas accepter les conditions de vie. Mais est-ce pour autant qu'on doit vouer une confiance aveugle aux rebelles ?



JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient bien plus de la légende. DU COUP, MON NOM A 14 chances d'être tiré au sort. J'EXERCE LE MÉTIER DE paysanne dans un champ de coton ET POUR TOUT VOUS DIRE, Je n'aime pas. JE SUIS DANS LE 11ÈME DISTRICT. AYANT dix-sept ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

La mort a pour moi le visage d’une enfant au regard transparent.

Pauvre petite fille abandonnée dans le froid, à moitié morte dans la neige. Comme tu détestes ce district qui ne t’apporte rien de bon. Tu ères dans les rues, à la recherche d’un peu de réconfort. Tu as faim, tellement faim. Ton ventre crie famine. Mais personne ne peut rien faire pour toi. Ils n’ont déjà pas assez pour se nourrir, pourquoi prendraient-ils la charge d’une enfant des rues telle que toi ? Une enfant de personne. Tu ne te souviens plus de tes parents. Tu ne sais pas qui ils sont, qui ils étaient. Tu ne sais pas s’ils sont morts, ou s’ils ne voulaient simplement pas de toi. Le district 11 est ta prison. Tu sais que tu n’en sortiras pas. Tu as cinq ans, mais tu n’es pas naïve. Tu as déjà compris à quel point ce monde est pourri. Tes jambes sont lasses et ne parviennent plus à porter ton corps. Tu t’affales doucement dans la neige. Le froid brûle ton corps endolori. Tu sens ton âme lentement quitter ton corps. Tu sais que c’est la fin. Comment pourrais-tu survivre à ça ? Tu adresses un dernier regard à ce monde que tu quittes. Puis tu fermes les yeux. C’est la fin. Et tu l’acceptes.


Tu ouvres les yeux et tu redresses d’un coup. Tu regardes autour de toi d’un air perdu. Tu ne sais pas où tu es. Emmitouflée dans plusieurs couvertures, étendue sur un lit. Un visage de femme apparait au-dessus de toi. Tu as un mouvement de recul mais elle t’adresse un sourire rassurant. « Ne t’en fais pas, je ne vais pas te faire de mal. » Tu observes son visage à la recherche d’une quelconque trace de méchanceté mais elle ne semble que bonté. « Je t’ai trouvée dans la neige, tu étais sur le point de mourir de froid. Tu dois avoir faim, je vais t’apporter un peu de pain. » Tu sais combien le pain est précieux et tu la remercies chaleureusement. Tu sais quel sacrifice elle fait. Elle dit qu’elle s’appelle Hetty. Elle a un garçon de deux ans et elle est sur le point de mettre au monde un bébé. Son mari est mort dans une mine. Elle veut bien que tu restes chez elle, elle ne peut pas te laisser repartir, mais il ne faut pas t’attendre à voir de la nourriture en profusion. Elle est enceinte, et elle a du mal à réussir à gagner assez d’argent pour pouvoir nourrir convenablement son propre enfant. Mais elle ne te chasse pas. Tu lui réponds que tu t’appelles Senja. Que tu n’as pas de famille, ni de souvenirs, mais c’est écrit sur ta médaille. Tu te mets à trembler, et elle te prend dans ses bras avec douceur. Tu sais qu'elle sera bonne avec toi.


Tu connais le regard plein de regret qu’elle t’adresse. Tu sais ce qu’elle va dire. Tu sais combien elle en souffre. Tu lui dois tout, tu ne veux pas qu’elle souffre. Alors tu la devances. « Ce n’est pas grave. Tu as déjà fait tellement pour moi. J’ai toujours su que ce ne serait pas éternel. » Elle laisse échapper un sanglot. « Je suis tellement désolée, Senja, je voudrais te garder avec moi, vraiment. Mais je ne parviens même pas à nourrir ses fils. Comment pourrais-je m’occuper de toi en plus ? » Tu as quinze ans, tu as l’âge de te débrouiller seule désormais. Tu la regretteras, mais tu ne peux pas lui en vouloir. « Je sais bien. Ce n’est pas ta faute, c’est celle du gouvernement qui nous laisse crever de faim. » Elle a un mouvement de surprise. Elle n’aime pas que tu exprimes ton opinion, ça l’effraie. « Ne parle pas comme ça, tu vas t’attirer des ennuis. » Un petit rire sans joie peine à s’échapper de ta gorge. « Oh ne t’en fais pas, je suis une gamine sans le sou, si je me fais prendre, j’aurais déjà bien assez d’ennuis pour qu’ils se préoccupent de ce que j’ai dit. » Elle baisse la tête mais tu as le temps de voir les larmes perler dans ses yeux. « Tu peux rester ici, tu sais Senja, je ne peux simplement plus te nourrir. » Tu lui fais un sourire mais tu sais aussi bien qu’elle que ce n’est pas possible. La maison est minuscule. Elle partage déjà son lit avec son benjamin, et son aîné n’a qu’un lit trop petit pour lui. « Ne t’inquiète pas pour moi, Hetty, je m’en sortirai. Je m’en sors toujours. » Elle fond en larmes et te serres dans ses bras. « Tout ira bien, Hetty, je prendrai soin de moi, je te le promets. » Ne t’a-t-on jamais appris à ne pas faire des promesses que tu n’es pas sure de pouvoir tenir ?

Vous n'avez pas le loisir de choisir quand et comment vous allez mourir. Vous pouvez toutefois décider comment vous allez vivre.

Tu décides de t'éloigner. Tu n’as plus rien à faire chez Hetty qui t’a vue grandir. Hetty pleure beaucoup mais elle respecte ta décision. Un éclat douloureux brille dans tes yeux lorsque tu réalises que tu ne la reverras peut-être jamais. C’est un pan de ta vie qui se clôt et tu sais que tu ne pourras jamais revenir à ce point de non-retour.


Tu jettes un regard autour de toi. Personne ne semble te prêter d’attention. Tu tends la main, discrètement, pour te saisir d’un fruit sur l’étale quand une main agrippe ton poignet. On te tire en arrière et on t’entraine dans une petite ruelle. Puis on te pousse en avant. Tu t’écrases sur le sol. Tu pousses un cri d’animal blessé. En face de toi, se tient un pacificateur d’une cinquantaine d’années. Tu ne bronches pas, te contentes de darder tes grands yeux écarquillés par la peur sur lui. Tu ne le quittes pas des yeux. Tu l’observes avec ta crainte farouche, prête à utiliser tes maigres forces pour bondir s’il se montre menaçant. « Tu n’as pas le droit de voler. » Tu lui lances un regard de défi. « Oh excusez-moi, j’avais oublié que je n’ai pas le droit de manger. » Il laisse entendre un rire rauque. « Tu me fais rire. » Tu as un petit reniflement moqueur. « J’avais remarqué. » Il t’adresse un sourire. « Tu as de la chance aujourd'hui. Déguerpis. » Tu files sans demander ton reste, ce n'est pas tous les jours qu'un pacificateur t'accorde sa pitié.


Il fait froid. Si froid. Tu gèles sur place. La pluie trempe tes vêtements, tu frissonnes. Tu jettes un regard autour de toi. Tu as laissé tes pas te guider au hasard et te voilà près des maisons des vainqueurs. La pensée te traverse qu’il y en a sans doute une déserte, une où tu pourrais passer la nuit. Tu n’aimes peut-être pas cette vie mais tu n’es pas du genre à abandonner. Tu avises une maison un peu à l’écart, les lumières sont éteintes et elle ne semble pas en très bon état. Tu hésites un instant mais ton instinct de survie est le plus fort. Tu te rapproches, écartes un volet qui n’était pas fermé et parviens à soulever la vitre de la fenêtre. Tu aurais préféré ne pas en être réduite à ça mais tu t’introduis doucement dans la maison. Tu ne vois rien, le noir est complet. Sur tes gardes, tu avances doucement, craignant de trébucher sur un objet. « Tu devrais partir. » Tu sursautes bruyamment, ta respiration s’accélère. L’obscurité semble se resserrer autour de toi. Tu cherches des yeux d’où vient la voix sans parvenir à trouver. « Qui êtes-vous ? » Tu ferais mieux de lui obéir et de déguerpir en vitesse mais il a piqué ta curiosité. Qu’est-ce qu’un vainqueur ferait dans le noir, tout seul ? « Et toi ? » répond la voix. « J’ai posé la question en premier. » Tu peux être puérile parfois, surtout quand tu te sens menacée de la sorte. « Peut-être. Vous n’avez toujours pas répondu. Elias. » Tu fronces les sourcils. Tu n’as jamais entendu parler d’un quelconque Elias qui aurait gagné des Jeux. « Qu’est-ce que vous faites là ? » C’est illogique comme question. Soit c’est véritablement un vainqueur, soit il vient se réfugier ici comme tu l’as fait. « En quoi ça t’intéresse ? Sérieusement ? » Sa question te surprend. C’est vrai, en quoi ça te concerne ? Tu venais juste récupérer un peu de chaleur. « Vous êtes là, tapi dans l’ombre, prêt à sauter sur la première proie qui s’aventure ici. Je crois que j’ai le droit de savoir. En quoi ça te dérange ? J’ai envie de rester en vie, voyez-vous. Alors pars. Il fait froid dehors. S’il fait froid reste, je ne te ferai pas de mal. » Tu le regardes, soupçonneuse. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous me permettez de rester ? Et puis qu’est-ce que vous faites dans cette maison abandonnée franchement ? Je ne veux pas me montrer. Pourquoi cela ? Il n’y a aucune raison d’avoir peur du monde. » Tu mens, et tu le sais très bien. Tout dans ce monde devrait t’inciter à le fuir. « Je crois que si. » Sa voix n’est qu’un murmure brisé. Cela suffit pour te convaincre que tu as bel et bien affaire à un vainqueur. « Et bien il n’y a aucune raison d’avoir peur de moi. Je n’ai pas peur de toi. Alors ne restez pas caché dans l’ombre. » Tu tâtonnes dans le vide, jusqu’à mettre la main sur une bougie qui trainait sur la table. Tu sors un paquet d’allumettes de ta poche et en craque une. La maison te semble dans un bazar pas possible et la poussière ne semble pas avoir été faite depuis un moment. Tes yeux finissent par accrocher une silhouette un peu à l’écart qui baisse la tête. Tu attrapes la bougie et te rapproches, sans comprendre pourquoi il ne vient pas à ta rencontre. Tu te trouves à quelques centimètres de lui et il ne bouge toujours pas. Hésitante, tu poses tes doigts sur son visage et relève sa tête avec douceur. Tu croises son regard. Ses yeux sont d’un bleu passé, presque transparent. Tu as un mouvement de recul. La bougie s’écrase sur le sol, éteignant la flamme. Il ricane. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Tu es désolée d’avoir insisté, de t’être permis de le toucher sans son autorisation. Tu comprends pourquoi il ne venait pas. Il ne te voyait pas. Sa réponse fuse. Prévisible. « J’ai pas envie d’en parler. » Tu n’insistes pas, ça ne te regarde pas. « Je m’appelle Adriel. » C’est la seule chose qui t’est passé par l’esprit pour changer de sujet. « Enchanté. Pourquoi est-ce que vous agissez comme ça ? Comme si ma présence ne vous étonnait pas, ne vous gênait pas ? J’agis comment ? Une inconnue s’introduit dans votre maison et vous répondez à ses questions. On appelle ça la politesse, non ? Vous êtes étrange. Pourquoi ne m’avez-vous pas encore mis dehors en me hurlant de ne jamais remettre les pieds chez vous ? Dehors. » Son ton est sec, presque dur. Evidemment. C’était écrit depuis le début, que croyais-tu ? Que tu pourrais rester chez lui ? « Vous voulez vraiment que je meurs de froid dehors ? » C’est plus une question rhétorique qu’autre chose. « C’était une blague. » Tu laisses échapper un rire nerveux qui s’étrangle dans ta gorge. « Vous êtes gentil avec moi. Après vos… vos yeux, vous devriez en vouloir au monde entier. Alors pourquoi êtes-vous si gentil ? » Des questions. Encore et toujours des questions. Tu dois bien l’embêter à force mais tu ne peux pas t’en empêcher. Il t’intrigue, tu veux comprendre. « C’est possible, oui. Je ne suis pas gentil, Adriel. Tu m’as l’air inoffensive. » Tu lui lances un regard courroucé avant de te rappeler qu’il ne te voit pas. Sa remarque t’a piquée au vif. Tu as besoin de répliquer, c’est stupide, mais c’est plus fort que toi. « Qu’est-ce qui vous dit que je suis inoffensive d’abord ? Vous ne voyez rien, vous ne pouvez pas savoir ! Je pourrais tout aussi bien être en train de vous cambrioler ou d’agiter un couteau sous votre gorge ! » Bien sur, tu ne ferais jamais une chose pareille, mais il ne peut pas le savoir. « Cambriole, agite tout ce que tu veux. » Un sourire se dessine sur ses lèvres et tu en es étrangement touchée. Tu hésites. Tes habits mouillés te collent à la peau et te refroidissent mais ça te gêne un peu. « Je pourrais commencer par vous voler des vêtements de rechange ? Il pleuvait dehors. Sers-toi. » Tu décides de chercher l’interrupteur, consciente qu’il y a l’électricité puisque que tu te trouves dans la maison d’un vainqueur. Tu te cognes au passage à quelques objets en jurant. Enfin, tu parviens à allumer la lumière, ouvres l’armoire et attrapes une chemise et un pull. Tu as un instant d’hésitation en te tournant vers Elias avant de soupirer. Tu es idiote. Il ne te voit pas, quelle différence que tu te déshabilles devant lui ? « Merci. » Le mot t’écorche un peu la bouche. Tu n’aimes pas devoir quelque chose à quelqu’un mais tu ne peux pas faire autrement. Il relève un peu la tête. « Tu as trouvé ce qu’il te fallait ? Je t’ai emprunté une chemise et un pull, ça ne te gêne pas ? » Tu réalises que tu l’as tutoyé sans t’en rendre compte et tu en es un peu gênée mais après tout, il te tutoie depuis le début. « Pas du tout. Je suis désolé, il fait froid ici. Non c’est… parfait. Merci de me laisser rester ici. » Il hoche la tête, glisse une cigarette entre ses lèvres et l’allume. « Dis-toi que tu as de la chance. » De la chance ? Tu as un sourire embarrassé. « C’est juste de la chance, n’est-ce pas ? Je veux dire, tu n’attends rien en échange, pas vrai ? » Tu es peut-être un peu paranoïaque mais tu n’as pas l’habitude de la gentillesse gratuite. Les gens veulent toujours quelque chose, les temps sont trop durs pour être généreux, même Hetty n’y est pas parvenu. « Qu’est-ce que je pourrais avoir en échange, Adriel ? » Tes yeux prennent une étincelle farouche. « Rien, je n’ai rien à te donner, c’est clair ? » Ta réaction est plus violente que tu ne l’aurais souhaité et tu t’en veux. Son visage prend un air un peu étrange. « C’était juste une question. » Tu respires. « Juste une question, d’accord. Tu as eu ta réponse. Apparemment. Tu veux toujours de moi ici ? Oui. » Il te surprend. Tu te retiens de lui demander à nouveau pourquoi. Tu ne comprends pas. « Les gens comme toi sont rares. » Sa voix prend une teinte d’amertume. « Ils sont comment ? Aveugles, méfiants, solitaires ? » Tu te récris aussitôt. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire ! Et tu n’es pas méfiant, tu ouvres ta porte à une inconnue dans un geste totalement désintéressé. » Tu ne veux pas qu’il pense que tu le vois de cette manière. « Tu l’as pensé très fort. » Il pousse un long soupir. « Je n’ai pas la force de t’en empêcher. » « Non je ne l’ai pas pensé ! Pas du tout. Tu n’es pas dans ma tête, comment pourrais-tu le savoir ? » Tu baisses la tête. « Bien sur que si. Je sais où on est. Tu as gagné, même aveugle, tu pourrais te débarrasser de moi si tu le voulais. » « Tu l’as remarqué. » Il jette sa cigarette qui vient s’écraser sur le sol. « C’était avant ça. » Ses sourcils se froncent. « Tu as peur ? » Tu lèves les yeux vers lui. « Ce n’est pas parce que je passe mon temps à poser des questions idiotes que je ne remarque rien. » Ton cœur ratte un battement. Tu passes ta main dans tes cheveux. Est-ce que tu as peur ? Tu es ici, seule avec lui. Il pourrait te faire n’importe quoi. Mais est-ce que tu as peur pour autant ? Tu es incapable d’y répondre. « Non. Si tu voulais me faire mal, tu l’aurais déjà fait. Tu as promis que tu ne me ferais rien. » Sa réponse ne se fait pas attendre. « C’est vrai. » Tu pousses un soupir. Cette discussion ne vous mène nulle part, même si tu ne peux pas prétendre qu’elle soit pour te déplaire. Tes yeux se ferment d’eux-mêmes et tu as toutes les peines du monde à rester éveillée. « Je suis fatiguée » tu lâches dans un souffle. « Ma chambre n’est pas très loin. » Tu te raidis aussitôt. « Tu, tu pourrais peut-être me prêter le canapé ? Il n’est pas très confortable. C’est gentil de me laisser le lit alors. Pas de quoi. » La situation te gêne un peu mais tu es à bout de nerfs, trop pour t’en préoccuper vraiment. « Tu peux me montrer la chambre ? Je n’aime pas fouiner chez les autres. » Il soupire, sa main s’attarde sur son visage. Il peine à se lever, ses doigts suivent le mur du couloir. Tu te mords la lèvre. Tu es définitivement stupide ! Le pauvre est aveugle, il se montre généreux avec toi, et tu vas l’obliger à t’indiquer sa chambre alors qu’il n’y voit rien. Il s’arrête, indique la porte d’un mouvement de la tête. « Je suis désolé, je ne fais pas attention au rangement. » Tu baisses la tête, tu as un peu honte de débarquer comme ça. « Ne t’en fais pas, tu en fais déjà bien assez pour moi. » Tu ouvres la porte, pénètres dans la chambre et te retournes vers lui. « Tu es sur que ça va aller ? Tu m’as dit que le canapé n’était pas très confortable. » Il s’est arrêté à l’entrebâillement de la porte. « On partagera. » Tu laisses échapper un bruit bref, à mi-chemin entre le soupir et le rire nerveux. « Je, je vais prendre le canapé. » Pas question de dormir avec un inconnu. Tu passes ta main sur tes joues brûlantes. « Je me doutais bien ; tu as peur. » Peur ? Peut-être un petit peu. Tu n’as jamais dormi avec personne. Tu n’as jamais été aussi proche de quelqu’un. Mais pas question de l’avouer. « Je t’interdis de dire ça ! Je n’ai pas peur ! » Il hausse un sourcil mais ne répond rien. Il suffit de le regarder pour voir qu’il est sceptique. « Je ne vois pas en quoi le fait de refuser de dormir avec un inconnu montrerait que j’ai peur. » Il fait un pas en arrière. « Comme tu voudras. » Et soudainement, tu te sens coupable. Tu t’introduis chez lui et maintenant tu le chasses de son lit ? Il est largement assez grand pour que vous le partagiez sans encombre. Et puis, il y a cette petite partie de toi qui trouve sa présence rassurante et qui aimerait pouvoir dormir sans cette angoisse qui pèse sur ton cœur en permanence. « Attends ! » Tu te précipites, attrapes sa manche pour l’empêcher de partir. « Reste. » Ta voix n’est qu’un faible murmure. Il se retourne vers toi, te regarde sans te voir. Son regard te transperce mais ne peut s’attarder sur toi, et tu en es étonnement blessée. Tu vois à son expression qu’il ne comprend pas. « Quoi ? » Tu baisses la tête, rougit. « Tu as raison, on peut partager, le lit est bien assez grand. Je n’ai pas peur de toi. Je ne veux pas que ça te dérange. Ce n’est pas le cas. Je n’en ai juste pas l’habitude. Il faut bien un début à tout ? » Un sourire timide prend place sur tes lèvres mais il ne peut pas le voir. Tu hésites un instant, finit par attraper sa main. Il ne trésaille pas à ton contact, parait si confiant. Tu le guides jusqu’au lit. Tu le lâches, contournes le lit et te glisses sous les draps. Tu pousses un soupir de satisfaction. Cela faisait longtemps que tu n’avais pas eu de vrai lit. « Bonne nuit. » Un sourire éclaire son visage. « Bonne nuit. »

Ezea Skeibury a écrit:

TON AVATAR GERE LA FOUGERE

ALORS TOI .
IMOGEN + le titre + le préooom, mon dieu + the doors dans ta signature .. ÉPOUSE-MOI .
- hum -
Bienvenuue, et réserve-moi un lien quoiqu'il en soit de ton choix de District .

Fuyons à Vegas .
Plus sérieusement, on va bien s'entendre nous .

Imogeeeen Très bon choix !
Bienvenue parmi nous et bonne chance pour la suite de ta fiche (dont j'aime déjà beaucoup le début )