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 pretty much dead already ◭◭ PHOENIX

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Kathleen S. Harper
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MessageSujet: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeDim 3 Juin - 10:31

i am clearly broken.
itching is a pulse inside, creeping out to come alive.



Tic. Toc. Tic. Toc. Tu entends cette horloge dans la pièce voisine à celle où tu te trouves ? Il est temps pour toi d'abandonner. Laisse toi aller. Laisse moi te venir en aide. Tu le sais, qu'ensemble nous sommes plus efficaces. Regarde toi, tu ne peux plus lutter. Ils t'ont déjà retiré toute volonté de te battre pour la cause que tu défendais avec ferveur autrefois, maintenant tu n'es plus qu'une pauvre loque humaine. Ta seule délivrance sera la mort. Du moins c'est ce que tu t'imagines. Je peux te sauver. Je peux NOUS sauver. Tout ce que tu as à faire, c'est avoir confiance en moi. Regarde où t'a mené ton entêtement jusqu'à maintenant. Ils viennent te briser les os jusqu'à ce que tu les supplies d'arrêter, ou plus simplement jusqu'à ce que tu perde conscience à cause de la douleur. Et le temps que tu te réveilles, tes os sont réparés comme par magie. Encore douloureux, mais intacts. Ils te laissent quelques jours de répit, jusqu'à ce que tu pense être en sécurité, puis ils reviennent à la charge. Ils sèment le doute en toi. Je t'avais bien dit de ne pas avoir confiance en ce... District treize. Tu ne m'a pas écoutée, et maintenant, nous en sommes réduites à l'état de punching-ball. Tu es fière de toi j'imagine ? Si tu continues d'essayer de lutter tu vas devenir folle. Ah non, c'est déjà fait depuis bien longtemps ça. Pardonne moi.

C'est avec beaucoup de difficulté que tu ouvres les yeux. Tu as les paupières lourdes, et un évident manque de sommeil creuse des cernes sur ton visage amaigri et blafard. Tu as tellement envie de dormir, de te laisser aller... Mais tu sais que c'est impossible. Ils t'en empêchent. Tous. Dès qu'ils voient que tu commences à faiblir, ils inondent la salle d'un bruit strident, qui chasse toute forme de concentration de ton esprit, et t'empêche de fermer l'oeil. Tu ne sais même pas depuis quand tu es ici. Deux jours ? Deux semaines ? Deux mois ? Tu as complètement perdu la notion du temps. Tu es là, enfermée dans cet endroit clos, éclairé par une simple fenêtre bien trop haute pour que tu puisse regarder au travers, sans aucune possibilité de sortie. Et les seules visites que tu reçois... Disons qu'elles ne sont pas de la meilleure compagnie qui soit. Tous les jours, à des heures fixes, un geôlier vient t'apporter quelque chose qui s'apparente à de la nourriture. On ne peut pas vraiment dire que ce potage insipide son accompagnement de pain rassi soit un repas très équilibré et nourrissant. Et la plupart du temps, tu n'as même pas la force de manger quoi que ce soit. Si bien qu'il repart, emportant la seule chose qui pourrait te faire tenir encore un peu. Mais à quoi bon ? Tu sais pertinemment que tu n'as aucune chance d'être secourue, et de revoir un jour le soleil autrement qu'à travers des barreaux. Un violent frisson te parcourt l'échine alors que tu bouges légèrement, histoire d'essayer de trouver une position plus confortable. Le moindre geste te coute énormément. Tu adoptes une position foetale, à même le sol. La froideur du sol semble soulager un peu la douleur qui te parcourt le corps, et pourtant ce n'est clairement pas assez. Tu te demandes pourquoi tu as accepté cette mission pas vrai ? Pour une première sortie officielle, ce n'est clairement pas ce à quoi tu t'attendais. En fait, tu ne sais même pas comment ça a pu tourner de la sorte. Tout ce qui te reviens en mémoire, ce sont les ordres donnés avant le départ pour le district dix. C'était une simple mission pour aller récupérer de la viande fraiche bordel ! Ta mission d'examen. Quelque chose de simple, pour voir si tu étais apte à aller sur le terrain. Il faut croire que non. Mais ils étaient là. Les Pacificateurs. Ils vous attendaient. Les autres et toi. Vous étiez trop peu nombreux, vous n'aviez pas la moindre chance. Tu as bien essayé de fuir, mais tu as bien vite été rattrapée. Pauvre créature.

Te voilà désormais à pourrir dans leurs geôles, tu es devenue leur jouet. Tu ne comprends pas pourquoi ils te gardent en vie. Ils te font du mal, sans pour autant t'achever. Parfois tu entends quelques bribes de conversations, dans lesquelles tu apprends qu'il y a une taupe au treize. D'autres fois, tu entends que c'est Coin elle même qui vous a vendus au Capitole, histoire de pouvoir avoir un sursis dans sa rébellion. Tu ne sais pas vraiment ce que tu dois croire. En tout cas, tu sais que l'animosité que tu portes à la Présidente est de plus en plus forte. Elle a fait en sorte de sauver des tributs l'an dernier, avant de l'annoncer publiquement. Si elle vous a sauvé, c'est parce qu'elle avait des plans pour vous. Elle voulait sans aucun doute se servir de vous. De Catalina, de Billie, de Skyler, de toi. Seulement il s'est avéré que tu n'étais pas des plus aptes à servir ses intérêts. Ta folie l'a exaspérée, et elle t'a envoyée dans un guet-apens pour se débarrasser de toi. Un boulet en moins dans les pattes. Tu entends un bruit en dehors de ta cellule. Quelqu'un vient. Ça va recommencer. Ils arrivent. Ils viennent pour toi, encore. Tu sers les poings contre ta poitrine, et tu te replies comme pour te protéger. Tu sais bien que c'est inutile, s'ils veulent te faire du mal, ils le feront. Tes muscles endoloris se crispent lorsque tu entends la clef tourner dans la serrure. Tu te mets à trembler de tout ton être en la voyant s'ouvrir. Une paire de bottes se tient dans l'encadrement, tu relèves les yeux, et tu découvres avec stupeur que ce n'est pas l'un de tes bourreaux habituels. Il semble... Plus jeune. Presque plus gentil. Bien sûr, un Pacificateur et gentil, ça ne se trouve pas dans la même phrase. Tu ferme les yeux de toutes tes forces, priant pour qu'il parte, avant de déglutir avec difficulté en l'entendant approcher. Ça recommence. Ça recommence.
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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeLun 4 Juin - 8:57



As-tu remarqué que rien n’avait changé depuis la dernière fois que nous sommes venus ici tous les deux ? Tu te souviens, Grand frère, des lumières de la ville le premier soir, alors que les rues grouillées de gens qui fêtaient notre arrivée au Capitole ? Tu te souviens de ce sentiment d’amertume et d’excitation à l’idée de vivre pendant plusieurs jours dans la Capitale. Tu le ressens encore aujourd’hui. Pourquoi tu n’as plus a avoir peur, tu es du bon côté de l’arène cette fois : dans les coulisses. Tu pense que tu ne pourras pas sauver ces enfants ? C’est sans doute vrai. Après tout, moi tu ne m’as pas sauvée. Souris, Jérémy, tout cela sera bientôt terminé. Mais dois-je t’appeler Phoenix ? Je l’oublie parfois… ce que le Capitole a fait de toi. M’as-tu oublié Grand Frère ? Soupire. Est-ce que cela fait mal, la vérité ? Moi je n’ai pas oublié, je suis toujours la même, portée par les mêmes espoirs de voir la liberté un jour gouverner ce pays. Mais toi, tu n’es plus un être libre à présent. Je voix les chaînes qui te clouent les mains et les poignés. A présent, tu n’es qu’un monstre.

Lorsqu’on vint le chercher, il se trouvait dans le salon de l’étage du district onze. Assis au bord de la fenêtre, il regardait les centaines de couleurs et de lumières défiler dans les rues du Capitole. Ce spectacle, auquel il assistait depuis huit ans, était toujours aussi enchanteur. Il entendait les hurlements et les chansons à travers la vitre, et souriait à la vue de ces habitants si excités à l’idée de voir des jeunes enfants mourir. Tout cela n’avait pas de sens, tout cela était bien absurde. Il fumait sa sixième cigarette de la journée, et se perdait dans les souvenirs qu’il avait gardé de cet endroit la première fois qu’il était venu, avec sa petite sœur Domino, à l’occasion des jeux. Il s’en souvenait comme si c’était hier, et déjà à l’époque il s’était assis à cette même place pour regarder le même défilé absurde quelques étages plus bas. Mais alors qu’il se laissait submerger par les souvenirs, la porte de sa chambre s’ouvrit sur deux pacificateurs qui se dirigèrent droit sur lui. « Pacificateur Lewis, vous êtes attendu de toute urgence dans les salles des interrogatoires. Veuillez nous suivre. » Le mentor se leva prestement et enfila une paire de ranger avant de suivre ses deux collègues dans les couloirs et les rues du Capitole. Ils le menèrent dans un bâtiment plus discret que l’immense immeuble des tributs que nous pouvions admirer de tous les recoins de la ville. Il les suivit dans les dédales de ce bâtiment bien plus sobre, aux murs blancs et aux portes alignées. Parfaitement neutre, presque angoissant. On lui ouvrit la porte numéro 2, et on le laissa entrer seul. Il resta sur le seuil, sceptique, regardant le bureau dans lequel il se trouvait. Un immense bureau en bois noble, des bibliothèques contre les murs avec des centaines de livres. Un tapis rouge. Des rideaux fermants sur un mur où un hologramme donnait l’impression de voir l’extérieur. Et une chaise en cuir, sur lequel se tenait, fier, le Président de Panem.

Ce n’était pas la première fois que Phoenix rencontrait le Président Snow. Et même, les deux hommes avaient eu l’honneur d’échanger plusieurs conversations. Lorsque Phoenix avait gagné les jeux, quand il était devenu pacificateur, quand il était venu demander la main de l’espionne personnelle du président : Aileen Carter. Autant dire qu’ils étaient presque devenus intimes. « Monsieur Lewis, c’est un plaisir de vous revoir en ces lieux. Je ne vous propose pas de vous asseoir ce ne sera pas loin. » Pour toute réponse, le pacificateur leva la tête, au garde à vous, en attendant que le président continue son explication. Pourquoi se trouvait-il dans son bureau, le soir des festivités de l’arrivée des tributs ? « Comme vous le savez sans doute, des tributs ont été miraculeusement sauvés par le district treize l’année dernière. Nous avons pris des dispositifs pour que cela ne se reproduise pas. Et, en plus de cela, nous avons la chance d’avoir recueilli quelqu’un des rescapés. » Le président se leva et passa près de Phoenix en lui soufflant de le suivre. Le Pacificateur acquiesça et ouvrit la porte avant de suivre le président à travers les couloirs blancs immaculés. « Vous êtes un ancien gagnant, et assez jeune pour que cette demoiselle se souvienne de vous. Je la veux dans nos rangs. Faites en sorte qu’elle me soit fidèle, et qu’elle trahisse son clan. Nous ne pouvons pas simplement tuer ces jeunes. Cela serait bien inutile… » Le pacificateur se garda bien de faire la moindre remarque. Ils s’arrêtèrent devant la salle 69. Le président se tourna alors vers Phoenix. « Vous savez ce qu’il vous reste à faire Lewis. Elle s’appelle Kathleen Harper. Une chaise vous sera envoyée dans la soirée. » Là encore cela n’attendait pas de réponse. Le Président sourit et quitta Phoenix qui se retrouva alors seul devant cette porte, semblable à toutes les autres si ce n’était le numéro qu’elle arborait presque fièrement.

Il entra dans l’antichambre, dans laquelle il récupéra un verre d’eau et une paille avant de rejoindre la cellule. Il entra dans la pièce avec fracas, marchant vers la jeune femme qui était déjà couverte de sang et s’hématomes. Il ne voulait pas savoir depuis combien de temps elle se trouvait là, et il n’avait pas besoin de le savoir. Sans doute n’avait-elle plus de notion du temps. Il ne doutait pas que ses collègues l’avaient déjà préparer à cette entretient, qui risquait fort de ne pas être le seul. Il ne pourrait venir ici qu’à la nuit tombée, étant obligé de tenir ses obligations de mentor la journée. Et il doutait qu’une seule nuit pouvait suffire à la faire changer de camp. Quoi que… cela dépendant de l’état psychologique dans lequel elle se trouvait à cet instant. La chaise devrait arriver d’ici quelques minutes, il devrait d’abord se présenter et savoir ce qu’elle était capable de faire, ou non. Il s’accroupit devant elle. Il n’arborait pas sa tenue de Pacificateur, mais une chemise blanche et un pantalon en trille. Il n’avait pas eu la présence d’esprit de prendre son uniforme, principalement parce qu’il n’avait prévu de devoir travailler durant les jeux. Il présenta la paille à la jeune femme. « Bois. Doucement… » Il l’observa. Il se souvenait d’elle, qui était parti dans les jeux l’année dernière. Un an déjà … Et c’est la tribut de Phoenix, Alexiane, qui en était ressortie vivante. Ou plutôt gagnante, au vue du fait que beaucoup d’entre eux avaient été sauvés. Et pourquoi ? Pour que Coin rejette ces gamins et les envoient se faire torturer au Capitole. Abrutie. « Kathleen c’est bien cela. Je m’appelle … Jérémy Lewis. Nous allons passer un peu de temps ensemble. » Il préféra se présenter sous son nom de gagnant des jeux. Peut être qu’elle s’en souvenait. Au vue de sa corpulence, elle devait être majeure, ou pas loin. Elle devait avoir une dizaine d’année lorsque Phoenix avait gagné les jeux. Peut être que cela pourrait l’aider dans les prochains jours durant lesquelles il l’amènerait du côté sombre du pouvoir. Après tout, c’est ce que le président semblait vouloir. « Est-ce que tu peux parler ? » Demanda-t-il en lui offrant un sourire … Gentil. Il ne devait pas commencer par la torturer, simplement. Il devait d’abord avoir sa confiance pour mieux la briser.
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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeMar 5 Juin - 22:05

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Il est là. A tes côtés, et rien ne s'est encore passé. Tu attends, la boule au ventre qu'il vienne te coller une raclée comme les autres ont si bien réussis jusque là. Il s'agenouille à tes côtés, et tu te redresse craintivement, prenant le mur comme appui. Tu as mal partout, et tu sais que le moindre mouvement est une torture. Pourtant, c'est ce qui te semble le plus judicieux. C'est totalement stupide, et tu le sais très bien. Essaie de réfléchir la prochaine fois que tu fais quelque chose qui nous fait souffrir. Petite sotte. Il te présente un verre d'eau avec une paille. Tu lui lance un regard apeuré, passant de sa main, à son visage. A quoi il joue ? « Bois. Doucement… » Tu meurs d'envie de t'exécuter, et pourtant, tu es terrifiée à l'idée de ce que ça pourrait avoir comme conséquence. Ton corps assoiffé agis pour toi. Tu tends les mains pour attraper le verre, puis tu porte la paille à tes lèvres, et tu commence à boire. Jusqu'à la dernière goutte. Tu enserre tes bras autour de tes genoux que tu ramènes contre ta poitrine, comme si ça pouvait te protéger de l'individu se trouvant face à toi. C'est beau la naïveté. « Kathleen c’est bien cela. Je m’appelle … Jérémy Lewis. Nous allons passer un peu de temps ensemble. » Kathleen ? Oui. Peut-être. Enfin, tu ne sais pas vraiment si c'est encore comme ça que tu dois t'appeler. Dans ta tête, tu ne mérite plus cette appellation. Oser prétendre être elle, être cette fille droite et attentionnée... C'est bafouer sa mémoire. Tu en as conscience, n'est-ce pas ? Tu ne dis rien. Tu n'as aucune envie de lui adresser la parole. S'il est là, ce n'est certainement pas pour devenir ton ami, tu t'en doute bien. Pourtant, cela fait bien longtemps que quelqu'un ne s'est pas montré... Concilient à ton égard. Les seules personnes que tu aies pu voir jusqu'à présent, venaient te poser des questions auxquelles tu ne pouvais donner de réponse. Du moins, elles ne leurs suffisaient pas. C'est alors que le requiem commençait. Tes cris emplissaient la pièce, pour leur plus grand bonheur, et pour ton plus grand désespoir. Tu les suppliais d'arrêter. Tu les suppliais de te tuer sur place. Ça les faisait rire. Ça les amusait. Ces porcs se moquaient bien de ce que tu voulais, ou de ce que tu pouvais ressentir. Même, ils trouvaient tous les moyens bons pour te faire payer. Comme cette fois où tu as craché sur le plus grand, parce qu'il était un peu trop près de toi à ton goût. Tu te souviens ? Tu te souviens de la manière dont il t'a corrigée ? A grands coups de bottes. Dans ton visage, dans ton estomac. Il t'a fait exploser la lèvres, répandant le goût métallique de l'hémoglobine dans ta bouche. Ce goût si familier. Ne parlons même pas de l'état de ton nez, et de celui d'au moins une de tes arcades. Tu crachais du sang, et il t'as engueulé d'avoir dégueulassé ses chaussures avec. Ça t'as valu une autre correction. A coups de bâton de sécurité, et de taser. Putain. En reprenant conscience, tu baignais presque dans ton propre sang. Chaque parcelle de ton corps te faisait souffrir le martyr, et lui il te fixait de ses yeux mauvais, une clope au bec. Il riait avec son collègue, en te voyant gémir à chaque mouvement que tu essayais de faire. Tu t'es donc contentée de restée là sans bouger, ne tentant même pas de le regarder de peur qu'il prenne ça pour un défi de ta part. Tu te concentrais sur ta respiration à la place. Douloureuse et sifflante. Tu as finis par sombrer de nouveau, priant pour ne plus jamais te réveiller après ça. Pourtant, quand ils t'ont réveillée, ce fut en te déversant un seau d'eau sur la tête. Pour te rincer qu'ils disaient. Bande de connards. Au moins quatre jours entier, que ça a duré ce petit manège. Tu te souviens de chaque coup porté, la douleur diffuse que cela te procurait. Au début, tu ne voulais pas pleurer. Pas devant eux. Pas pour eux. Mais tu l'a quand même fait, la douleur ayant finalement eu raison de ta volonté de les priver au moins de ce plaisir. Tu t'es mise à chialer comme un bébé en demandant grâce. En implorant leur pitié. Ils ont ris encore une fois. Là, tu vois. Ca fait quelques jours qu'ils ne sont plus venus. On t'a apporté un seau d'eau en même temps que ton dernier repas en date. Il t'a fallu plusieurs minutes pour te traîner jusque là. Tu as plongé ta tête dans le seau, et tu as commencé à nettoyer tes blessures. Le liquide dans le seau devenait rouge au fur et à mesure. Ton sang séché qui souillait cette eau claire. Suite à ça, tu as levé ton t-shirt d'une main tremblante, découvrant avec effroi l'état pitoyable de ton corps, meurtri pas les coups. Ton corps qui est parsemé de tâches violacées, virant au jaune pour les plus anciennes. Tu en avais presque oublié la couleur originelle de ta peau. Putain, ça faisait mal.

Tu relèves les yeux vers... Jérémy. Jérémy Lewis. Cet homme, tu le connais. Tu sais que tu l'a déjà vu quelque part. Où ça ? Quand ça ? Un flash te reviens. Tu l'as vu il y a un an de ça environ. Au Capitole. C'était un mentor. Bordel, qu'est-ce qu'il vient foutre ici ? District... Onze. Le mentor d'Alexiane. C'est lui, tu en es sûre à présent. Au moins à quatre-vingt pour cent. Tu ne discerne que très mal les traits de son visage, tes yeux sont fatigués. Tout comme ton esprit, et ton corps. Tu sais qu'il n'est pas là pour être ton ami, ni même pour te sauver. Pourtant il ne s'amuse pas à te frapper comme tes gardiens de ces derniers jours. C'est presque... Apaisant. Oui, c'est apaisant d'avoir quelqu'un à ses côtés. Même s'il ne s'agit pas de quelqu'un que tu connais. Même s'il ne s'agit pas de quelqu'un en qui tu peux placer ta confiance. Au moins, il ne te fait pas de mal. Pour l'instant. « Est-ce que tu peux parler ? » te demande-t-il. Tu distingue... Un sourire. Il te sourit. Peut-être que pour une fois, tu vas finir la soirée en meilleur état que d'habitude ? Peut-être qu'il veut juste parler avec toi. Tu le fixe quelques instants de tes yeux vides. Car oui, tu es vide. Une coquille fissurée, sans rien à l'intérieur. Tu humectes tes lèvres abîmées par les coups, puis tu les entrouvre légèrement, comme si tu allais parler. Tu restes quelques secondes à chercher quoi dire. C'était quoi déjà, sa question ? « Je peux. Je veux pas. » tu souffles faiblement de ta voix éraillée. Tu attends le coup de poing dans la face, mais rien ne vient. Pourquoi lui parler ? Tu ne comprends toujours pas pourquoi il n'a pas commencé à te battre lui aussi. Tu ne comprends plus rien. Ni sa présence ici, ni même la tienne. Tu veux juste que tout cela cesse. Définitivement.
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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeJeu 28 Juin - 19:11





Tu étais quelqu’un de bien Jérémy, souviens t’en. Souviens toi de tes sourires, des cadeaux que tu me faisais, de ton amour pour moi. JE sais que tu ne voulais que me protéger, il n’y avait rien d’autre qui comptait pour toi. Tu n’aurais pas voulu que je sois à sa place. Tu n’aurais pas voulu me faire du mal, ou apprendre que quelqu’un d’autre m’en faisait. Apprendre que quelqu’un avait fini par me tuer t’as mis hors de toi. Qu’arrivera-t-il le jour où l’amant de cette pauvre fille apprendra que tu l’as tuée ? Que tu lui as enlevé la femme qui comptait le plus dans sa vie. Qu’arriverait-il si Aileen se retrouvait dans la même situation aujourd’hui ? Tu deviendrais fou, sans doute. Tu ne peux pas me tromper Grand frère, je ne connais assez. Je devine ce que tu pense. Je devine ce que tu vas faire. Tu vas essayer de me faire taire, de nier la vérité qui est pourtant si claire : tu te détestes. Tu ne peux pas faire de mal à cette fille Jérémy. Sois gentil, Jérémy. Ce n’est pas un bon jour pour les bains de sang, la lune est pleine et clairvoyante ce soir.

Il la regardait comme s’il était à l’affût du moindre mouvement agressif de sa part. Il était encore méfiant, ne sachant par jusqu’où ses collègues avaient pu aller avec elle. Il espérait simplement qu’ils avaient été plus doux que lui l’aurait été. Il était souvent demandé pour des séances de torture. Aileen l’avait principalement entraîné au tir et à la torture. Il n’était pas le genre de pacificateur a être affecté à la surveillance ou à la garde rapproché de certains membres hauts placés de la société. Il était un tireur d’élite et un bourreau. Il ne ratait que très rarement une simple, usant de son flingue aussi souvent que faire se peu. Ce qu’il y a de bien lorsque vous êtes un pacificateur, c’est que tuer quelqu’un n’est jamais une erreur. Lorsque vous devenez un pacificateur on vous apprend très vite que tous les hommes sont voués à la mort, seul le temps leur donner l’impression de pouvoir y échapper. Les pacificateurs étaient des sortes de gardiens du temps. Phoenix se souvenait de ses premiers enseignements, les premières choses qu’on avait pu lui enseigner lorsqu’il avait appris son métier. On lui avait donné un flignue, et avait cela le pouvoir. On lui avait appris que ce pouvoir était sans doute le plus puissant qu’il existât au monde. Plus puissant encore que celui du Président Snow qui lui les possédait eux. C’est eux qui avaient le véritable pouvoir. C’est eux qui possédaient les flingues, c’était donc eux qui avaient le pouvoir de vie ou de mort sur les gens. Souvent on les prenait pour les instruments du pouvoir, mais quelques pacificateurs avaient compris que le vrai pouvoir c’était le leur. Chaque matin Phoenix avait la prétention de croire qu’il n’étiat pas qu’un vulgaire pion sur le jeu de Snow, mais que Snow n’était qu’une simple règle et que Phoenix était un joueur comme les autres. Peut être existaient-ils des pions mais alors ce n’était autres que les habitants des districts qui sacrifiaient des vies en espérant gagner la partie. Cette immense partie d’échec ne se jouaient pas entre les districts et le Président Snow, même si elle prenait cette forme-là. Elle se jouait entre les habitants des districts et les pacificateurs qui les entouraient. Aujourd’hui Phoenix devait faire tomber une des tours du jeux.

Kathleen n’était pas un simple pion que le Président Snow voulait voir sacrifier comme tant d’autre. En étant pigé pour les jeux, les enfants des districts prenaient une nouvelle importance aux yeux du Capitole. Les enfants qui étaient envoyés aux jeux n’étaient pas que de simples pions qui pouvaient y passer sans que cela ne change rien aux jeux. En mourrant ou en vivant ces enfants donner un nouveau relief au jeu. Kathleen était une tour, un cavalier, ou peut être une reine. Phoenix ne le savait pas encore, mais ce qu’il savait c’est qu’à présent elle devait simplement changer de couleur. De son blanc pur et chaste, innocent, prisonnier de ses idéaux et de son utopie, elle devait revêtir un habit noir, empli de passion et de vivacité. Elle devait se délivrer du rêve et entrer dans la réalité, ouvrir son regard sur autre chose. Il ne s’agissait pas de voir le monde comme le terrain ou se croisaient l’injustice, la cruauté et le sadisme. Il s’agissait de voir le monde comme un terrain vierge, empli uniquement de possibilités multiples et aussi diverses que les couleurs de la lumière. Est-ce que Kathleen avait encore conscience du fait qu’elle avait le choix ? Aujourd’hui elle devait faire un choix, et Phoenix était là pour qu’elle fasse le bon. Il s’agissait pour elle de s’éveiller et de devenir quelqu’un, vraiment, et pas uniquement une des marionnettes de Coin, ou de Snow. Elle devait jouer son propre jeu.

Mais avait cela il devait voir où elle en était. Il devait réussir à avoir sa confiance, et pour ce faire Phoenix n’avait pas beaucoup d’options. Elle semblait apeurée, recroquevillée sur elle-même en attendant – sans doute – qu’il ne la touche. Peut être même qu’il ne l’achève. Mais il ne le fit pas, lui offrant plutôt un verre d’eau et quelques mots doux pour la réconforter un pue, pour la rassurer. Il ne la frapperait pas. Pas ce soir. Il voulait savoir aussi jusqu’où les autres avaient été dans ses blessures, et si elle pouvait ne serait-ce que parler ? « Je peux, je veux pas. » Il sourit, cette réponse simple et concise le rassurer déjà. Il pourrait faire plus ample connaissance avec elle, c’était un bon point. Il se contenta dans un premier temps de secouer la tête d’une manière affirmative. Il se leva et retourna vers la porte qu’il ouvrit avant de sortir. Devant celle-ci se trouvait deux de ses collègues, sans doute les bourreaux de la jeune femme. « J’ai besoin d’avoir de quoi la panser ses blessures. » Dit Phoenix en regardant l’un de ses deux confrères droit dans les yeux, sans réelle expression sur le visage. « On ne t’a pas demandé de la soigner Lewis ?! » Répondit celui-ci avec un sourire moqueur et mauvais. Le pacificateur soupira. « Non … on m’a demandé de la sauver. » Sa voix était plus froide et mauvaise encore. Ils ne comprenait pas, lui si. Cette fille avait connu l’enfer des jeux un an auparavant. Alors que dans la ville les gens fêtaient l’arrivée des nouveaux tributs, elle était dans cette salle, oubliée et sale. Blessée. Lui devait lui offrir une nouvelle vie. Peut être même un nouveau nom. Le pacificateur qui n’avait pas parlé était parti lui cherche son dû et revint avec quelques minutes plus tard. Phoenix ne le remercia qu’en hochant la tête avant de retourner dans la pièce. Il s’approcha d’elle en ouvrant la malette et commença à préparer de quoi la soigner.

« Le président Snow m’envoie pour t’aider. Les pacificateurs qui se sont occupés de toi jusqu’à présent ont désobéit aux règles, et sont sévèrement punis à l’heure où je te parle. » C’était un mensonge, sans doute, mais tout était bon pour la mettre en confiance, et surtout sa voix monocorde ne pouvait pas trahir une quelconque manigance. « Il ne désirait pas que tu sois maltraitée, il voulait te sauver. Contrairement à Coin, il ne voulait pas te voir morte… » Il lui présenta un coton empli de désinfectant, lui proposant de se soigner, ou alors de le laisser prendre soin d’elle. « Tu es en sécurité à présent. » Il la regardait dans les yeux, mettant le plus de conviction possible dans ses paroles. Oui, pour le moment il devait la mettre dans le doute, lui montrer que, finalmenet, le Capitole n’était peut être la méchant de l’histoire, mais simplement un joueur à la manière des rebelles.



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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeMer 15 Aoû - 21:16

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Tes hurlements d'agonie et leurs rires déments ponctuent ton quotidien depuis plusieurs semaines déjà. D'ici quelques temps tu le crains, tu ne seras plus capable de discerner le vrai du faux. Ni même le bien du mal. Tu as pour ainsi dire du mal à croire que cet homme en face de toi, est là uniquement pour discuter. Il a l'air aussi mesquin que les autres, et tu te méfies de son attitude. Il paraît trop... Trop gentil. C'en est particulièrement déstabilisant. Tu le vois se lever et sortir de la pièce. Peut-être ta seule chance de pouvoir sortir de là. Courir vers la porte, et prier pour avoir assez de force pour pouvoir l'assommer. Et puis quoi ? Combien d'autre gardes sont présents dans cet endroit ? Combien de temps avant de pouvoir être reprise ? Ils te le feront payer très cher. Rien qu'à la simple idée que ton cauchemar pourrait encore empirer, tu as un frisson d'horreur qui te parcours l'échine. Non. Autant limiter les dégâts. Tu le vois revenir dans ta cellule, une mallette à la main. Tu as un geste de recul, tandis que ton dos se heurte de nouveau au mur. Tu as peur de ce qui se cache à l'intérieur. Un instrument de torture auquel tu n'as sans doute pas encore eu le droit. Tu déglutis avec difficulté et tu fermes les yeux quelques instants, comme si ça allait retarder l'instant fatidique. Quand tu les rouvre, c'est pour découvrir que ce sont des fournitures médicales. Tu ne comprends toujours pas à quoi il joue. « Le président Snow m’envoie pour t’aider. Les pacificateurs qui se sont occupés de toi jusqu’à présent ont désobéit aux règles, et sont sévèrement punis à l’heure où je te parle. » tu le regardes avec un étonnement à peine dissimulé, et tu sens ton coeur s'emballer à cette annonce ? Est-ce le fait de savoir que la monnaie de leur pièce leur est rendue, ou celui de savoir qu'ils vont souffrir tout simplement qui t'intrigue à ce point ? Inconsciemment, un léger rictus se dessine sur tes lèvres, comme si tu souhaitais montrer à l'homme borgne que cette nouvelle te ravissait au plus haut point. « Oh c'est trop gentil vraiment. Fallait pas. » tu lui réponds en appuyant ta tête sur le mur derrière toi. Il pense peut-être que le fait de savoir ça te mettras en confiance ? Que t'apporter cette nouvelle aux allures réjouissantes allait te délier la langue ? Certes, tu en tire une certaine satisfaction. Mais cela n'est rien comparé à celle que tu aurais si c'était toi qui pouvais leur faire du mal. Leur rendre au centuple tout ce qu'ils ont pu te faire depuis ton arrivée ici.

« Il ne désirait pas que tu sois maltraitée, il voulait te sauver. Contrairement à Coin, il ne voulait pas te voir morte… » Ooooh mais alors, voilà qui change tout. C'est vrai, ces simples mots vont effacer tes douleurs et réparer ton esprit. C'est un réel soulagement que de savoir ça. Si c'était pour te sauver, alors tu peux leur pardonner, non ? Quant à... Coin. A la seule évocation de ce nom, tu as des frissons qui te parcourent l'échine. Des frissons à la fois d'horreur et de dégoût. Cette femme... Cette horrible femme qui a maintes fois fait en sorte de te rabaisser, en te confiant les taches les plus ingrates dans le district. En te faisant clairement comprendre que tu ne pourras sans aucun doute jamais rien faire d'autre qu'être une patiente dans la partie psychiatrie. Tu as compris depuis bien longtemps qu'elle méprisait ces tributs qu'elle avait pourtant fait sauver. Sans doute ne s'attendait-elle pas à ce qu'ils soient si... Dérangés. Car vous autres, anciens tributs morts sur le sol poussiéreux de l'arène, n'avez pas perdus que la vie, l'an dernier. Vous avez perdu bien plus que ça. Tu as perdu ton humanité en tuant à trois reprises, tu as perdu ton âme quand tu as rendu ton dernier souffle, tu as perdu ton bon sens et ta tête quand tu es revenue à toi. Et ça, c'est ce qui fait que la présidente du treize vous méprise tant. Des pertes de temps. Voilà tout ce que vous êtes à ses yeux. Surtout toi. Enfin, on va dire que tu n'as jamais vraiment rien fait pour améliorer le regard qu'elle pouvait bien porter sur toi. Mais maintenant... Il est trop tard à vrai dire. Trop tard pour essayer de te racheter une conduite, trop tard pour pouvoir prouver ta valeur, trop tard ne serait-ce que pour espérer trouver une échappatoire à ta condition. Tu lèves des yeux interrogateurs vers le dénommé Phoenix. Tu as un peu de mal à voir où il veut en venir. Enfin, tu es d'accord avec lui pour la partie qui concerne Coin. Mais tu fronce les sourcils en guise d'incompréhension à l'évocation du président de Panem. Il voulait te sauver. Cette phrase se répète dans un écho sourd au fond de ton crâne, tandis que tu cherche à en décrypter le sens réel. Tu n'as aucune idée de ce que veut réellement dire cet homme, et tu te trouve bien confuse à cet instant. Tu ne peux pas le croire. Tu le sais, tu ne dois pas lui faire confiance. Pourtant, une partie de toi en a envie. Juste parce qu'il est la seule présence que tu qualifierais de 'réconfortante', à laquelle tu as eu droit depuis plusieurs semaines. Dans un coin de ton esprit, une idée saugrenue commence à germer. Tu a ce pressentiment qui te dis que les choses sont sur la bonne voie, que ton calvaire est presque terminé. Tu portes ton attention sur le coton qu'il te tend. Méfiante, tu tends le bras pour l'attraper, te préparant à le retirer en cas de... Au cas où il tenterait quelque chose. Avec une grimace, tu appliques le désinfectant sur quelques plaies ouvertes, notamment celle sur ta pommette droite, qui te lance douloureusement. En silence, tu éxécute le même rituel sur chacune de tes blessures, reprenant à chaque fois les cotons propres qu'il te tendait. Bientôt, on peut voir se former à tes côtés, un petit tas composé de ces ronds blancs désormais imbibés de rouge. « Tu es en sécurité à présent. » tu lèves vers lui tes yeux ternes et sans expressions autres que la douleur et la crainte. Sa phrase sonne étrange à tes oreilles, tu sens que quelque chose cloche, et pourtant... Pourtant tu n'arrive pas à savoir quoi. Dans ta tête, se livre une bataille constante entre tes obligations envers le treize, et cette envie irrépressible de tout lâcher, et de simplement te laisser aller. « Laissez moi partir... » tu supplie de ta voix rauque et éraillée. Tu trembles un peu en te repliant sur toi même, priant de toutes tes forces pour que le cauchemar cesse enfin. Mais à chaque fois que tu as le malheur de rouvrir les yeux, c'est toujours et encore ce même enfer qui s'offre à toi. Ton enfer. « Pitié. » une nouvelle supplique franchit tes lèvres abimées par les coups, tandis que tu te rétracte sur toi même, essayant de créer un cocon autour de toi. C'est vain, et tu le sais très bien, mais que te reste-t-il à perdre, si ce n'est la vie ? Car c'est ça que tu lui demande. De te prendre la vie. De te laisser partir pour de bon. Tu n'as jamais escompté rentrer chez toi, tu sais très bien que cet espoir était futile, et que c'était perdu d'avance. L'espoir. Quelle connerie. Il t'a mené à ta perte, et tous les beaux discours que tu as pu servir à Catalina à ce propos... Du grand n'importe quoi. C'est elle qui avait raison, et ce, depuis le début.
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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeMar 18 Sep - 16:50




La vérité ? Comment peux-tu prétendre la posséder, toi, un simple être humain comme les autres ? tu es persuadé de posséder ce savoir que tant d’autres redoutent d’avoir. Et pourquoi ? Parce que tu es du bon côté. Tu es du côté de la loi et de la justice, mais eux, les rebelles que tu pourchasses sont du côte de l’espoir et des rêves envolés. De la liberté. Tu étais l’un des leurs, Grand Frère, nous l’étions tous les deux. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Tu as perdu la foi ? Tu n’as plus envie de rêver à présent. Tu as peur, parce que tu sais qu’accepter l’idée de pouvoir rêver à nouveau, c’est avouer être faible. Et tu ne veux plus être faible. Tu ne veux plus avoir à craindre les autres, la solitude ou la mort. Pourtant tu n’as jamais aussi seul grand frère, et la mort ne te laissera pas. Elle te poursuivra et t’anéantira comme les autres. Comme moi.

Il comprenait le désire de vengeance. Le désire de faire souffrir le bourreau qui nous a détruit, de rendre au centuple la souffrance qui pouvait nous avoir détruit. Il connaissait ce sentiment, car c’est cela qui le faisait tenir chaque jour. Le Capitole avait pris sa vie, avait pris la vie de sa sœur, et les habitants des districts l’avaient humilité. Jamais il n’avait pardonné ces actes à son encontre. Jamais il n’avait oublié les dernières paroles de ses frères, le regard accusateur de son père. Le sentiment que l’absence de sa sœur sera un poids atroce sur sa poitrine pour le restant de sa vie. Il se battait chaque jour pour passer au-dessus de ce sentiment d’injustice, que la vie n’avait pas été calme et douce comme elle aurait dû l’être. Depuis huit ans il tâchait de prendre sa revanche sur la vie. Il avait finalement réussi à devenir quelqu’un. Il s’était construit une nouvelle existence, avec sa femme et sa fille qui allait bientôt voir le jour. Il osait regarder le Président Snow dans les yeux, et exiger d’être heureux. Il l’avait déjà fait, et avait obtenu gain de cause. Il était devenu fort, il avait le pouvoir à présent, et rien n’était plus jouissif que cela à présent. Il pouvait prendre sa revanche sur les gens des districts. Chaque année, il avait la joie de se retrouver sur la scène dans le district onze, de leur montrer qu’il était toujours là, à la manière d’une ombre meurtrière. Rare étaient les enfants qui avaient eu la moindre chance de survie depuis qu’il était mentor. Alexiane en était sortie par Miracle. Peut être que Viha allait la suivre, mais il y avait peu de chance en réalité. Tout cela était éminemment politique et Phoenix en avait parfaitement conscience. En outre, il ne voulait pas satisfaire le district onze en lui ramenant ses enfants. Il voulait qu’il souffre. Cette passion presque vicérale pour la souffrance était presque inquiétante. Il était un être incroyablement sadique, et ne jouissait que dans la souffrance des autres. Pourtant, aujourd’hui, il avait pris la décision de changer les règles du jeu. De ne plus faire souffrir, mais d’aider. De tendre la main à Kathleen pour la mener sur le même sentier que lui.

Il voulait être son mentor, l’être qui allait la sauver de la perdition et de la solitude. Il voulait la voir rejoindre les rangs du Capitole au même titre que le Président Snow. Lui était persuadé que c’était encore la meilleure chose à faire lorsqu’on est un ancien joueur des Hunger Games. Elle avait le droit à une seconde chance, pourquoi la gâcher au fond du puit du district treize, entourée de soldats stupides et gouvernée par une femme folle. Phoenix n’avait pas une vision positive de la présidente du treize. Pas plus positive que la vision qu’il avait de Snow. Mais le Président Snow avançait à masque découvert, et osait envoyer ses troupes pour faire connaître ses convictions. En un sens il avait un sadisme et une ambition que Coin ne semblait pas avoir. Elle restait enfermée dans son district, cachée depuis des années avec quelques survivants en espérant les tenir par des chimères. Car si elle avait de l’ambition, elle n’aviat pas de plan. Elle tenait ses troupes par des promesses de liberté, des rêves qui leur seront sans doute volés. Le gouvernement de Panem ne changerait pas. Mettre Coin au pouvoir à la place de Snow cela ne changerait rien à la chose. Sauf peut être les origines des enfants partant au jeu. Le district treize voyait le Capitole comme son ennemi. Les enfants du Capitole seront les premiers à mourir.
D’un mouvement frénétique de la tête il chassa ces pensés de son esprits, et se re-concentra sur Kathleen. Il lui dit ce qu’il venait faire ici, la soigner, prendre soin d’elle sous les ordres de Snow. Il mentit, également, mais c’est une chose qu’il faisait avec virtuosité. « Oh c'est trop gentil vraiment. Fallait pas. » Ce n’était pas suffisant, il le comprit dés qu’un sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme. Pour en revenir à la vangeance, c’est cela qui la fit sourire. Elle crut à son mensonge, et elle s’en délectait. Elle aimait l’idée que les personnes qui l’avaient faite souffrir souffrent à leur tour. C’était normal, et Phoenix tâchait de plus en plus de se persuader que c’était une réaction humaine. Il ne fit pas cas du ton ironique qui lui semblait percevoir dans sa voix. Il était sans doute la première personne à lui parler depuis qu’elle se trouvait là. Il souriait plutôt alors qu’il continuait de lui parler. Il voulait la mettre en confiance et savait que ce ne serait pas chose aisée. Elle avait été touchée, meurtrie, détruite. Autant par les jeux, que par Coin et les pacificateurs. Il ne voulait pas penser à toutes les épreuves qu’elle avait dû endurée. Aujourd’hui, il devait être l’être qui l’avait sauvé. Alors, il souriait et la soignait.

Il lui parle de Coin, essaie de la monter contre la Présidente, mais dans le regard de la jeune adolescente il voit déjà qu’elle ne porte pas la président des rebelles dans son cœur. Cela ne sera que trop facile de la changer par la suite. Il lui promit, alors qu’elle était en sécurité. Il l’aida à panser ses plaies et à nettoyer sa peau rougie par le sang, et salie par la poussière. Ellene le laissait pas la toucher encore, chose qu’il pouvait comprendre, et il ne lui força pas la main non plus. Elle semblait inquiète, ne sachant que penser, ou que dire. Elle resta silencieuse, sondant son visage, pendant de longues minutes. « Laissez moi partir... » Il soupira. Toujours ce désire de liberté, cette idée étrange que le monde était bien mieux à l’extérieur. Et pourquoi ? Parce que les rebelles vivaient dans un trou ? Mais la lumière n’est pas plus chaude à l’extérieur, et le monde pas plus beau. Les couleurs ne sont flamboyantes qu’au couché du soleil. Le reste du temps elles sont ternes et morosses. Le monde est un immense champ de ruines. L’auraient-ils oubliés ? « Pitié. »
Il la regardait et ne répondait pas tout de suite à ses supplications. Elle semblait réellement désireuse de voir l’extérieur, de sortir de ce cachot. Mais il ne pouvait pas faire cela. Il ne devait pas la laisser partir. « Et où irais-tu ? » Demanda-t-il alors qu’il se levait et portait une cigarette à ses lèvres. Il l’alluma et en tira une bouffée. Il posa une dernière fois le regard sur elle. « Le monde à l’extérieur est en train de tomber en ruine Kathleen. Tu vas devoir devenir forte à présent. » Dit-il sans un sourire, se retournant et ouvrant la porte. « A demain. » Dit-il avait de refermer le battant sur lui.

    LE LENDEMAIN, même heure – même pièce

Il entra dans la cellule de Kathleen accompagné de deux personnes qui portaient un engin énorme. « Bonjour Kathleen. » La salua-t-il en s’approchant d’elle, laissant les deux autres préparer le matériel. Il s’accroupit à sa hauteur et observant ses blessures. Elles semblaient être mieux aujourd’hui, pas tout à fait refermer mais mieux. Il avait pris avec lui les médicaments qui lui convenaient, et sans un mot il les lui tendit comme la veille. « Comment te sens-tu aujourd’hui ? » Demanda-t-il d’une voix neutre, atone. Il ne lui souriait pas, soucieux de comprendre où elle en était. Savoir ce qu’il pourrait faire d’elle. Il lui sourit, enfin, un premier geste de sympathie en cette belle journée. Il l’aida à se lever et ses deux collègues la firent s’asseoir sur la chaise qu’ils avaient apportés. Ils ne l’attachèrent pas. Pas cette fois. « Merci Messieurs. » Dit Phoenix en les regardant partir. Enfin, il se retrouvait seul avec Kathleen et il pouvait se mettre en action. « Es-tu devenue plus locace ? » Demanda-t-il en se plaçant contre le mur face à elle.


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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeSam 29 Sep - 0:15

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Tu as beau le supplier de te laisser partir, tu sais au fond de toi que ça n'arrivera pas. Que c'est trop tard pour toi. Tu es perdue, désormais. Bien que tu sois toujours en vie, c'en est terminé de toi. Tu n'es déjà plus qu'une ombre parmi les vivants. « Et où irais-tu ? » c'est vrai ça. Où irais-tu, s'il te laissait partir ? Le treize t'enfermerait comme un vulgaire animal, et les gens des districts te claqueraient la porte au nez avant même que tu n'ai pu leur expliquer ta situation précaire. Devenir un fantôme, c'est bien la dernière chose que tu pouvais vouloir. Où était-elle, cette époque lointaine où tu riais de manière insouciante, où un rien pouvait t'émerveiller ? Où tu étais encore une personne saine d'esprit ? Kathleen, tu sais que le monde autour de toi est un mensonge. Le Capitole t'a menti, le district treize t'a menti. En qui peux-tu donc avoir confiance ? Quel côté est réellement le meilleur ? Celui qui fait de la vie de tous un enfer, mais maintien un semblant d'équilibre ? Ou celui qui fait se bat pour la liberté, mais qui sème le chaos partout derrière lui ? Qui croire ? Tu n'as même pas foi en toi même, alors comment veux-tu l'avoir en des gens qui te sont inconnus ? Tu regardes ainsi Phoenix, un air perdu accroché sur ton visage, ne sachant que répondre. Tu te contente donc de baisser la tête, en réprimant ce sanglot qui te comprimes la gorge depuis tout à l'heure. Tu ne peux rien faire d'autre, après tout. « Le monde à l’extérieur est en train de tomber en ruine Kathleen. Tu vas devoir devenir forte à présent. » de quoi parle-t-il ? De nouveau, tu cherches à comprendre ce qu'il a voulu dire, mais c'est peine perdue. Devenir forte. Pourquoi faire ? Pour qui ? Tu es terrifiée par ses propos. « A demain. » tu fronces les sourcils, ne comprenant toujours pas. Il s'éloigne. Il sort de la pièce en fermant la porte. Tu entends le cliquetis du verrou, et... Et c'est tout. Tu restes là, seule, et pour une fois, indemne.

◭◭ ◭◭ ◭◭ ◭◭ ◭◭ ◭◭ ◭◭ ◭◭


Tu commences à sortir de ta torpeur en entendant les pas dans le couloir, mais ton esprit est encore trop embrumé par le sommeil. Alors, tu as un sursaut quand la porte s'ouvre, faisant grincer les gonds. Ce son est plus insupportable que n'importe quel autre. Car tu sais que quand il se produit, c'est qu'il est presque l'heure de... Quitter la tranquillité de ta cellule, et de te faire charcuter, frapper, questionner... Bref, tout ce qui fait ton quotidien depuis plusieurs semaines déjà. Tu lâches un gémissement plaintif, tandis que tu te recroquevilles sur toi même, n'ayant aucune envie de bouger du coin dans lequel tu te trouves. Gardant les yeux fermés, tu en viens à prier chacun des pseudo-dieux qui pourrait exister pour que ça ne soit qu'un cauchemar de plus, que dès que tu ouvriras les yeux, tu seras chez toi, étendue aux côtés de ton frère, humant l'odeur si particulière et insupportablement entêtante du café matinal. Celui que ton père avait l'habitude de boire avant de partir chasser, pendant que ta mère préparait les galettes compactes avec ce que rapportaient tes quelques tesserae. Mais plus tu t'obstinais à croire ça, plus cette vision familière et réconfortante se brouillait, pour laisser place à cette pièce humide, éclairée d'une lumière verdâtre, lui donnant un aspect encore plus glauque que ce qui pouvait déjà être. « Bonjour Kathleen. » tu ouvres soudainement les yeux, à la fois choquée et soulagée d'entendre cette voix. Celle de Phoenix, celui qui t'avait épargné une longue et interminable séance, la veille. Ta mâchoire se met à trembler, tandis que tu te relèves avec difficulté. Il s'approche, examine tes blessures, te donne le nécessaire pour les soigner de nouveau. Comme hier. Peut-être que finalement, tu vas t'en sortir. Tout au fond de toi, tu sens une étincelle se rallumer. Une étincelle que tu croyais éteinte depuis longtemps maintenant. L'espoir. L'espoir de voir des jours meilleurs. Stupide. Tu trouves ça stupide. « Comment te sens-tu aujourd’hui ? » tu le fixe quelques instants, cherchant à comprendre s'il avait vraiment dit ça. Depuis quand les Pacificateurs se souciaient-ils de ton bien être ? Tu fronces les sourcils, en fixant les deux autres hommes derrière lui. La vue de ce qu'ils transportent te donne des frissons dans tout le corps, et tu sens d'ores et déjà une sueur froide t'assaillir de toutes parts. Tu déglutis avec difficulté, priant pour que ce calvaire s'arrête, ici et maintenant. Après quelques secondes sans rien faire d'autre que fixer la machine aux allures cauchemardesques, tu te décides enfin à prendre la parole. « Comme quelqu'un qui risque de passer une mauvaise journée. » tu dis ça sur un ton léger, presque celui de la plaisanterie, mais tu sais très bien ce qui t'attends. Cette énorme chaise, elle n'est pas là pour meubler ta cellule. Tu sens tes mains trembler tandis que ton nouvel ami Phoenix t'aide à te relever, et que ses collègues te font t'asseoir sur la chaise. Tu n'as même pas la force de leur résister, tu es bien trop terrifiée pour ça, pauvre petite chose. Tes muscles ne t'obéissent même plus, et tu ne sais même pas par quel miracle tu tiens encore debout. Une fois assises, tu fermes les yeux tandis que ta respiration se fait plus rapide, et tes membres plus crispés. Tu attends qu'ils t'attachent, et que le jeu commence. Autant en finir maintenant. Ils prennent leur temps ces rats. « Merci Messieurs. » avec curiosité, tu rouvres les yeux, et tu vois les deux comparses de Lewis sortir, vous laissant là, en tête à tête. Il te tournait le dos, attendant d'entendre la porte se refermer. Enfin, il te fit face. « Es-tu devenue plus locace ? » tu fronces les sourcils, interloquée par son attitude. Tantôt neutre, tantôt chaleureux, tantôt indéchiffrable. Tu te mords légèrement la lèvre inférieure, cherchant à contrôler ta respiration, et à calmer les battements frénétiques de ton cœur. « Vous attendez quoi de moi ? J'ai toujours rien à vous dire vous savez. » tu murmures tandis que tu sens la panique te gagner de nouveau. Te retrouver seule dans cette pièce en compagnie de cet homme, c'est presque aussi terrifiant que ton entrée dans l'arène. Pourtant, tu sais que ça n'a rien de comparable. Tu empêches tant bien que mal tes muscles endoloris de trembler, tu ne dois pas lui montrer à quel point tu as peur.


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MessageSujet: Re: pretty much dead already ◭◭ PHOENIX   pretty much dead already ◭◭ PHOENIX Icon_minitimeDim 30 Sep - 17:45




Est-ce que tu as peur de la mort ? Non, bien sur que non. La question est stupide alors que tu tente de te persuader depuis huit ans que tu es du côté du bien. C’est cela Grand Frère ? Tu es quelqu’un de bien n’est pas ? Tu te le répète chaque jour avant de te lever pour aller tuer, détruire, massacrer la vie de ces gens qui n’ont rien réalité rien demander. Pourquoi ? Parce que tu es dans le camp de Snow ? Parce que tu te bats pour lui ? et en quoi sa cause est meilleure que celle de Coin… fut un temps tu pensais que Snow était un monstre et qu’il serait renversé. A cette époque tu étais un enfant, doux et joyeux. A cette époque tu savais aimer simplement, sans violence. Qu’est-ce qui a changé Grand Frère ? Oui … je sais. Tu as grandi.

Il regardait la chaise électrique sans pour autant l’approcher. Il n’avait pas l’intention de l’utiliser aujourd’hui, il voulait d’abord qu’elle se familiarise avec l’engin et qu’elle ait moins peur de lui. Il avait l’impression que leur première rencontre avait laissé un coup d’inachevé pour la jeune femme. Il ne l’avait pas touchée, si ce n’est pour vérifier ses blessures, comme ce jour-là d’ailleurs. Il devait lui donner l’impression qu’il ne lui voulait aucun mal, et c’était sans doute vrai, sans pour autant s’attacher à elle. Donner l’impression d’une sympathie sans en ressentir la moindre trace. Il savait jouer à ce jeux-là. Il lui suffisait de se rappeler ce qu’elle était. Une tribut. De ces enfants qu’il avait tué des années auparavant. Elle aurait pu être une des gamines qu’il avait transpercé avec un couteau acéré que son mentor lui avait fait parvenir à la Corne d’Abondance. Phoenix faisait partie de ces tributs qui avaient pris la résolution de tout faire pour survivre. Enfin … Lui il voulait surtout voir sa soeur survivre, et il n’avait pas hésité en cela à prendre tous les risques pour la sauver. En vain, mais du coup il avait commencé les jeux avec un couteau, une tente, et des rations pour tenir quelques temps. Il avait tué par la suite, et encore aujourd’hui il tuait. Avec les jeux il était devenu un tueur, le bilan était vite fait. Il n’aviat pas pu trouver un autre don que celui-ci : tireur d’élite. Jusqu’à son accident avec Thybalt il avait eu la réputation de ne jamais rater une cible. Mais aujourd’hui il se retrouvait relégué au rang de tortionnaire. Il devait s’enfermer dans ces chambres closes et torturer des enfants pour qu’ils soient parfaitement soumis au Capitole. Comme lui pouvait l’être. Il se retrouvait face à des gens qui lui ressemblait, qui avaient été comme lui. Et c’est sans doute pour cela qu’il ne pouvait pas s’empêcher de les détester. Il détester Kathleen, mais il ne devait rien laisser paraître. A la place il rejoua le même manège qu’hier, lui parlant d’une voix douce, calme, voir gentille, et lui donna de quoi se soigner en lui demandant comme elle allait. « Comme quelqu'un qui risque de passer une mauvaise journée. » Il la regarda avec un air sceptique. Elle le craignait encore, et cela n’avait en réalité rien d’étonnant. Il devait prendre le temps de l’observer, de faire connaissance avec elle, même si cela l’obligeait à simplement rester là sans rien dire. Il soupira, et ne bougea pas de la place qu’il avait trouvé. Face à elle, loin, appuyé contre le mur. Il la regarda, et de sa poche il sortie un paquet de cigarette, en prit une entre sa bouche et l’alluma. Il ne pouvait pas fumer chez lui, sa femme ne supportant pas l’odeur de la fumée. Mais ici, il pouvait se faire une joie de goûter à la douce sensation de la drogue du district onze sur son organisme. Il ne prenait sa drogue que dans son district de naissance d’ailleurs. C’est là qu’elle était la plus douce.

Il ne répondit rien, repensant à ce qu’il s’était passé dans les jeux tantôt. Ezea était mort, Viha avait buté une gamine… du district quatre ? Elle était en train en tout cas, lorsque Phoenix avait dû quitter le visionnage pour venir ici. Alexiane semblait décider à mettre un peu d’espoir dans la gamine. Phoenix n’en avait plus aucun. Elle allait y passer, et il devait se faire à l’idée. Il tirait sur sa cigarette pendant un moment – semblant oublier où il se trouvait – avant de demander si Kathleen avait retrouver l’usage de sa langue. « Vous attendez quoi de moi ? J'ai toujours rien à vous dire vous savez. » Il la regarda dans les yeux et s’approcha en mettant sa cigarette entre ses lèvres. Il sortie son paquet et le présenta à la demoiselle. « Tu veux ? » proposa-t-il en faisant abstraction de sa remarque. Il termina la sienne qu’il écrasa sur le sol avec sa chaussure. Il regarda Kath et soupira. « Qu’est-ce que tu pense de Coin ? Réellement ? » Demanda-t-il enfin, en sondant son regard d’une manière inquisitrice. Il voulait savoir où elle était dans ses réflexions, et peut être alors que lui aussi aller se confier à elle. Peut être qu’ils avaient plus en commun que ce qu’il voulait bien admettre. Mais pour savoir cela il n’y avait qu’elle pour le dire.




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