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 CLAY&HUNTER ► vengeance is mine and i won’t give in.

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Clay L. Kennedy-Fawkes
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MessageSujet: Re: CLAY&HUNTER ► vengeance is mine and i won’t give in.   CLAY&HUNTER ►  vengeance is mine and i won’t give in. - Page 2 Icon_minitimeSam 6 Oct - 20:20





« YOU’RE JUST A FOOL TO BELIEVE YOU CAN CHANGE THE WORLD. »


La douleur lancinante d’une jambe brisée, suivie par l’odeur de chair brûlée n’était pas apprécié par le jeune homme qui pendait toujours « dans le vide » tel un vulgaire sac de viande qui ne valait rien. Dans un élan de faiblesse, un cri s’était échappé de ses lèvres, sans qu’il n’ait le temps de le contrôler, mais on disait qu’évacuer pouvait faire du bien alors… Il n’en était pas réellement convaincu mais avait-il eu seulement le choix ? Sentir sa peau, sa chair se consumer sous la barre de fer chauffée à blanc était sincèrement douloureux, pire encore lorsque l’on devinait le symbole que l’on venait de vous infliger. Marqué à vie au fer rouge, comme du bétail. Face à la douleur et à l’odeur de sa propre peau brûlée et probablement un peu noircie, Clay avait fini par s’éteindre le temps d’un instant. Oh il ne s’était pas évanoui, mais ses oreilles bourdonnaient, et il avait dû se résoudre à lâcher prise, suffoquant à moitié à cause de la position trop prolongée de ses bras en l’air. Malgré tout, il ne baissait pas les bras, pire encore, il attendit bien d’avoir le Pacificateur dans son champ de vision pour lui cracher à nouveau d’aller se faire voir en plein visage. La réponse qu’il en reçut ne fut pas des plus plaisantes, mais à vrai dire depuis le début de leur conversation rien ne l’était, alors une remarque acerbe de plus ou de moins ne changeait strictement à la situation. Cela ne pouvait être pire. Redressant doucement sa tête, son dos toujours en feu comme si le symbole y était toujours appliqué, il n’osait plus bouger d’un centimètre, chaque geste qu’il pouvait potentiellement faire était calculé pour être le plus lent possible, afin de ne réveiller aucune blessure. Le médecin fronça les sourcils, tout en observant Hunter d’un œil fiévreux.

« Marquer le bétail… Intéressant, pour provoquer quoi ? Le Capitole a besoin de nous marquer pour prouver « notre appartenance » ? C’est se voiler la face… Mon cher. ».

Le Pacificateur avait néanmoins raison, même s’il oublierait temporairement ces tortures, il finirait par s’en rappeler tôt ou tard et cette marque dans son dos pourrait peut-être le déclic qui ferait pencher la balance de son esprit malmené. Clay ne pourrait plus alors oublier tout ce qui avait pu se passer ici dans cette cellule, car il était marqué à vie, certainement comme le bétail oui, mais il ne serait plus le même. A jamais. Restant ensuite silencieux, il ne dit rien de plus, se contentant sagement d’observer son interlocuteur qui ne parlait pas plus que lui. Chaque fait et geste était enregistré dans son esprit, et lorsqu’il le vit déposer la barre de fer dont le rouge disparaissait peu à peu, il comprit qu’il n’allait pas en rester là. Pas encore. Le défiant du regard, ayant retrouvé un peu contenance bien qu’il fut mal en point, Clay ne voulait pas donner une satisfaction de plus, s’il avait eu un moment de faiblesse, celui-ci ne devait rester que temporaire. La brûlure était si vive qu’il sentait son cœur battre fort dans sa poitrine, voir même entre ses omoplates. Il n’était plus qu’une boule de souffrance qui se remettrait beaucoup plus difficilement de ces blessures-ci que des précédentes, celles en forêt. Oh, il gardait déjà la superbe cicatrice sur son flanc gauche, il la lui devait, tout comme lu devait en avoir une à l’épaule. Il n’avait pas raté sa cible la dernière fois, même s’il aurait préféré qu’il soit mort et enterré. Bien que las, le jeune homme finit tout de même par dire quelques mots, car il voyait bien qu’Hunter jouait de nouveau avec cette maudite barre qui avait servie à briser sa première jambe. Il soupira.

« N’en as-tu donc jamais assez ? N’es-tu jamais las de toute cette violence ? De toute cette torture ? Cela doit être répétitif non ? ». Oui, et si ennuyeux à la fin, cela faisait combien d’années qu’il faisait ça ? Deux ? Trois ? Peut-être même plus ? Alors pourquoi prenait-il toujours un si réel plaisir à torturer de pauvres âmes comme la sienne ? Car dans le fond, c’était bien ce qu’il était, une pauvre âme tourmenté qui cherchait juste à retrouver sa vie d’antan. Vie qui lui paraissait si lointaine. Vie qu’il ne retrouverait sûrement jamais. Il ne fallait pas qu’ils sachent. S’ils se mettaient à le torturer psychologiquement sur cette vérité qu’il niait toujours plus ou moins, nul doute qu’il serait probablement perdu, ou suffisamment ébranlé pour qu’une partie de son âme se brise un peu plus. Afin de cacher le miroir de son âme, il décida de continuer sur cette même lancée de pics acérés. « Pauvre Hunter, voué à une tâche répétitive, tu feras encore ça à 80 ans ? Enfin… Si tu vis jusque là bien sûr… ». Simple question, avec une once de plaisir dedans, car il l’imaginait sur le sol, ensanglanté, s’étouffant dans sa propre agonie. Clay n’était pas violent, mais au bout d’un moment la colère intérieure était telle qu’elle pouvait provoquer bien des images, le genre qui le choquerait en temps normal, mais qui, dans le cas présent, passait franchement bien à ses yeux. Il le haïssait tant à cet instant.

La réponse qu’il eut fut des plus violentes, car c’était visiblement ce que seul le pacificateur savait faire. La barre de métal vint s’écraser contre son deuxième genou. Un craquement tout aussi sinistre que le premier se fit entendre, et il sentit bientôt le sang chaud ruisseler le long de son mollet. Un cri déchirant brisa également le silence, un autre qu’il n’avait pu retenir. Le corps tremblant face à « la surprise », il s’était instinctivement crispé pour la troisième fois, son regard noir s’était envolé en une fraction de seconde, laissant place une fois de trop au Clay désemparé et en souffrance. Le genre de Clay qu’il ne voulait montrer à personne. Ce n’était qu’un échec supplémentaire. Il n’était plus question de bouger ses jambes désormais, trop douloureuses. La respiration saccadée, comme si on lui avait coupé le souffle, il serrait légèrement les dents, mais celles-ci claquaient un peu, rappelant un peu plus la douleur provoquée par la molaire qui n’était plus à sa place. Quel était le but de la manœuvre ? Il n’avait aucune information croustillante à lui donner. Ce fut d’ailleurs ce qu’il balbutia, à voix basse. « Pourquoi torturer… S’il n’y a aucune question ? ». La douleur était vivace, lancinante, à un tel point qu’il devait se faire violence pour ne pas grogner ou montrer sa réelle souffrance. Celle-ci s’exprimait malheureusement dans ses mimiques qu’il ne pouvait cacher, car lui-même ne se sentait pas grimacer. On disait toujours que les Pacificateurs torturaient pour obtenir des réponses, alors quelles réponses Hunter attendait-il de lui ? A quoi servait la torture pour soit disant le rendre… Docile ? Ce n’était pas la bonne technique, ce n’était même pas logique. Briser un homme ne le faisait pas forcément rejoindre les rangs du Capitole, pas lorsque celui-ci était peut-être prédestiné à devenir un rebelle digne de ce nom, mais qui ne le savait pas encore. Le médecin voulait descendre, frôler le sol, car la position était des plus inconfortables à présent, il voulait savoir, si ses jambes supporteraient son poids, mais il était pessimiste à ce sujet, les bouger revenait à souffrir le martyr, alors s’appuyer dessus ? Clay soupira. C’était peine perdue.



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Hunter Blackbird-Crowley
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MessageSujet: Re: CLAY&HUNTER ► vengeance is mine and i won’t give in.   CLAY&HUNTER ►  vengeance is mine and i won’t give in. - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Oct - 20:50

Il avait l’air d’en avoir fini avec sa carapace de gros dur, à en croire le nouveau cri qui franchit ses lèvres. À vrai dire, cela n’avait rien de surprenant. Il pouvait jouer au plus fort, avec un mental d’acier, mais la réaction de son corps à la douleur, il ne pouvait pas la contrôler. Il ne pouvait pas taire les cris qu’il avait envie de laisser échapper. Et c’était tant mieux. Je n’avais aucune envie qu’il me fasse perdre l’ouïe comme certaines personnes le faisaient, mais j’appréciais ce sentiment de supériorité. Ceci dit, malgré mes multiples efforts d’imagination – avouons que le sceau du Capitole gravé dans son dos était une merveilleuse idée – il n’acceptait toujours pas l’idée qu’il serait bientôt des nôtres. D’un côté, ce n’était pas plus mal, puisque c’était toujours agréable de détruire quelqu’un en lui imposant un choix qui n’était pas le sien, mais c’était aussi lassant de l’entendre répéter sans arrêt les mêmes phrases, évoquant encore et encore qu’il ne se laisserait jamais faire, qu’il serait toujours le même, et blablabla. Lassant, vraiment. « Marquer le bétail… Intéressant, pour provoquer quoi ? Le Capitole a besoin de nous marquer pour prouver « notre appartenance » ? C’est se voiler la face… Mon cher. » Change de disque. Change de disque, Clay, tu deviens inintéressant. Bien-sûr que c’est se voiler la face. Jamais il n’appartiendrait au Capitole, jamais il serait des nôtres. Mais il était marqué. Comme du bétail. Il était à nous, qu’il le veuille ou non. Jamais il ne pourrait nous oublier. « Oh, marquer votre nouvelle appartenance, mais également marquer ton âme et ton esprit. » À jamais. De jour, de nuit. Dans les rêves comme dans les cauchemars. « N’en as-tu donc jamais assez ? N’es-tu jamais las de toute cette violence ? De toute cette torture ? Cela doit être répétitif non ? » Je grimaçais. Il n’avait pas tout à fait tort. C’était répétitif. Une enquête. Une arrestation. Une torture, deux tortures. La mort. Et cela recommençait. Mais cela me poussait à me surpasser. À faire preuve d’imagination, à inventer de nouvelles méthodes pour faire souffrir les autres. Et si parfois cela paraissait difficile de trouver de nouveaux instruments, de nouveaux gestes, la plupart du temps c’était agréable de réaliser qu’on pouvait faire mieux que la dernière fois. Et puis après tout, tout cela était mon métier. Je faisais cela depuis plus de dix ans maintenant, et si cela était vraiment répétitif, que je m’en étais lassé, j’aurai pu arrêter il y a des années déjà. Pourtant, j’étais toujours là, à exercer ce boulot épanouissant. Alors non, je ne suis pas lassé. Et je ne le serais jamais. « Il m’en faut toujours plus. » dis-je, souriant. Et il faisait partie de ce plus.

Désormais marqué de cette façon, une jambe brisée, Clay avait déjà subi. Ceci dit, je ne comptais pas m’arrêter là. Ramassant la barre de fer quand j’avais précédemment eu en main, je m’amusais avec cette dernière, tout en regardant Clay comme le morceau de viande qu’il était. « Pauvre Hunter, voué à une tâche répétitive, tu feras encore ça à 80 ans ? Enfin… Si tu vis jusque là bien sûr… » Son sous-entendu était flagrant. Et en aucun cas surprenant. Bien-sûr qu’il souhaitait me voir mort. Comme la moitié de Panem. Et pourtant, en dix ans de bons et loyaux services, j’étais toujours de ce monde. Et mise à part la petite parenthèse Miléna, jamais personne n’avait tenté de m’ôter la vie, aussi surprenant que cela puisse paraitre. Aucune tentative d’assassinat, que ce soit avec une méthode rapide comme une balle dans la tête, ou une méthode plus subtile et travaillée comme un empoisonnement. Tout le monde pensait que j’étais l’ennemi à abattre. Que sous prétexte que j'agissais de la pire des manières, j'étais haïs comme personne, et que dieu sait le nombre de personnes qui avaient tenté de m'achever. Pourtant, ce n'était pas le cas. Comme quoi, les paroles ne sont que des paroles. « Quel est l'intérêt de vivre aussi vieux ? De ne plus pouvoir marcher, ni même se débrouiller seul ? Tu sais, il y a une formidable chose qui s'appelle le suicide. Et quand je sentirais que mes capacités ne seront plus ce qu'elles étaient, cette solution s'imposera à moi. » Pour la plupart des gens, moi y compris, le suicide était une solution de facilité. Très honnêtement, c'était le cas. Mais en l'occurrence, cette solution s'avérait des plus pratiques dans mon cas. Clay avait raison sur un point, je ne me voyais pas faire cela passé les cinquante ans. Et, de toute évidence, aucune reconversion ne serait possible. Je me voyais mal refaire ma vie, commencer une nouvelle formation, découvrir un nouveau travail. J'étais un Pacificateur, et je le resterais jusqu'à ma mort. Mort qui, si elle n'arrivait pas de manière naturelle assez rapidement, je forcerais. À coup d'un savoureux cocktail duquel je ne me réveillerais pas. Et hop, affaire réglée. Je ne laisserais le plaisir de m'achever à personne. Personne. Y compris Miléna. Parmi les centaines de personnes qui souhaitaient me voir mort, personne n'aurait le plaisir de commettre le geste, le fameux geste. Je leur couperais l'herbe sous le pied. Et même mort, je les emmerderais. Tant mieux.

Je m'étais assez amusé avec la barre en fer - il fallait que je pense à me convertir comme jongleur, tiens - et j'envoyais cette dernière dans la jambe intact de Clay. Du moins, celle qui était intact. Maintenant, ses deux jambes étaient au même niveau. Inutilisables. Pauvre petit. Il était à bout. Cela se lisait sur son visage, se voyait dans ses prunelles. Il souffrait atrocement. Et cette fois, il ne pouvait plus le cacher. C'était parfait. Merveilleux. Il cédait. « Pourquoi torturer... S'il n'y a aucune question ? » Il m'épatera toujours. Chaque fois que je le crois à bout de souffle, fini, il me prouve le contraire. Je pensais qu'il n'arriverait plus à prononcer la moindre parole, pourtant je m'étais trompé. « Pour le plaisir. » répondis-je, sourire aux lèvres. Certains prenaient leurs pieds en jouant de la musique, en dessinant, peignant ou n'importe quelle autre activité artistique. D'autres regardaient les Jeux à longueur de journées, visionnait des émissions du Capitole, regardaient des films produits par ces derniers. Tout le monde avait sa passion, le truc qui leur décrochait un sourire immédiatement. Pour moi, et pour la plupart de mes collègues, le bonheur et le plaisir résidait dans le sang que l'on faisait couler. Ceci dit, la plupart des personnes ne comprenaient pas nos actes. C'était évident. Quoi qu'il en soit, il avait voulu sa réponse, il l'avait eue.
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MessageSujet: Re: CLAY&HUNTER ► vengeance is mine and i won’t give in.   CLAY&HUNTER ►  vengeance is mine and i won’t give in. - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Oct - 19:27




« YOU’RE SUCH AN ASSHOLE. »



Marquer l’âme et l’esprit. Cet idiot n’avait pas tort et le médecin le savait parfaitement bien. Même s’il ne l’avouerait jamais pour éviter de faire gonfler les chevilles du Pacificateur, Clay pouvait parfaitement imaginer ce que seraient les prochains jours de sa vie, et ceux qu’il aurait s’il venait à sortir d’ici. Cette marque il la cacherait autant que possible, même s’il avait conscience que le Treize risquait bel et bien de l’apercevoir s’ils le récupéraient en mauvais état. A l’heure actuelle, le jeune homme ne préférait pas y penser, il aviserait sur le moment, le plus dur serait de la cacher à son frère car Clay savait que Julian chercherait à savoir le maximum de choses sur sa captivité, si tant est qu’il s’intéressait toujours à lui. Alors le médecin lui avouerait, marquant au passage la fin d’une « imitation », il ne pourrait plus jamais prendre sa place. Chacun d’eux serait fiché pour ce qu’il était, et tout le Capitole en aurait après eux, voyant encore en Clay la cible parfaite pour atteindre le chef des rebelles, quant à Julian, était-ce réellement nécessaire d’expliquer pourquoi ils en auraient après lui ? Être un rebelle, c’était signé son arrêt de mort, c’était devenir une cible, alors pourquoi était-ce lui qui en faisait les frais alors qu’il jugeait n’être rien de tout ça hormis un simple habitant des districts ? Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Il n’était qu’une copie de son jumeau, juste une copie, car sur le plan du caractère ils n’étaient pas similaires. Pas totalement. Mais maintenant qu’il était captif, qu’adviendrait-il de lui ? De son âme, de son être ? Et même de sa gentillesse ? Changerait-il ? Deviendrait-il un être assoiffé de sang ou de vengeance comme avait pu l’être son jumeau pendant un temps ? Jouissant de la cause des rebelles pour assouvir sa soif de violence, serait-il amené à devenir comme lui ? A devenir cet homme plein de haine et de hargne envers les habitants de la capitale ? Il n’en savait rien, il ignorait tout de la suite des évènements, et pourtant sa jambe blessée et le reste en disaient long sur l’avenir. Le seul futur qui s’offrait à lui à cette heure se résumait en un seul mot : souffrance.

Faire la discussion permettait de retarder bien des choses, mais face à la douleur, cela se révélait beaucoup plus compliqué. La position était des plus inconfortables, et les épaules commençaient à souffrir de ce poids pendant dans le vide. Il n’était plus possible de faire contrepoids à présent, car utiliser la jambe reviendrait à avoir mal, si mal. La barre de fer roulait dans les mains d’Hunter, tel un avertissement malsain, La réponse du pacificateur n’étonnait guère Clay, ce genre d’individus n’en avaient jamais assez, mais que comptait-il faire ? Le tuer ? Il ne ferait que lui rendre service, même s’il n’avait nullement envie de se retrouver dans une fosse commune avec d’autres rebelles. Selon lui, il n’en était pas un. C’était peut-être se voiler la face que de le penser, mais il n’avait pas encore embrassé cette vocation, et ses ressentiments cachés au plus profond de lui. Clay changerait après cette mésaventure, sa gentillesse serait toujours là, mais uniquement pour ceux qui la mériterait. Tous les autres n’auraient droit qu’à de la violence comme ils semblent l’aimer, et semblent tant la chérir. Réflexe défensif qu’il contracterait ici, après toutes ces séances et ce temps passé dans le noir, l’obscurité, seul face à lui-même. Malgré la douleur, le jeune homme continuait de provoquer, car bien qu’il ne soit déjà plus qu’un tas de viande pendant dans le vide, il lui restait tout de même sa langue. Et que ne fut pas la superbe réponse d’Hunter. Le suicide ? Clay souffla.

« Le suicide est pour les lâches. ». Oui c’était bel et bien ce qu’il pensait, ainsi qu’Hunter se rassure, jamais le médecin ne tenterait de mettre fin à ses jours. « Le suicide est pour ceux qui ne veulent faire face à leurs problèmes et à leurs ennuis. Mais comme tu ne vivras pas aussi vieux, ça règle le problème. ». Oui, probablement.

Il était cependant loin d’imaginer que l’idée du suicide était juste pour emmerder les gens, et les faire rager un peu plus. Valait mieux peut-être qu’Hunter ne le révèle pas, car le médecin aurait pu se foutre de sa tronche, ou le considérer comme un sacré cinglé, voir un peu paranoïaque sur les bords. Ou narcissique ?

Clay n’eut pas le loisir de s’interroger plus longtemps sur la question du suicide, car la barre de fer vint s’écraser contre genou encore intact, brisant sa seconde jambe au passage. Un autre cri de douleur vint probablement percer les tympans du pacificateur avant que le jeune homme ne réussisse à resserrer sa mâchoire pour empêcher un énième son de sortir. Tout n’était plus que grognements étouffés et respiration rapide, le rythme cardiaque s’étant considérablement emballé sous le joug de la souffrance. La douleur pouvait se lire dans ses prunelles vertes, mais contre toute attente il reprit la parole, dans un murmure cette fois, mais un murmure tout de même. Il fallait lui prouver qu’il en faudrait peut-être plus pour qu’il ne cède à la volonté d’un être assoiffé de sang et de pouvoir sur autrui. La réponse aurait dû toutefois le faire sourciller, mais il n’en était rien, même si ce sourire sadique lui donnait envie de l’étriper pour le voir crever dans son propre sang, il n’en faisait rien, et se contentait de l’observer, ne pouvant plus prendre un quelconque appui sur ses jambes à présent. Que lui réservait-il d’autre ? Plissant le nez, Clay hocha la tête, essayant vainement de trouver une position un peu plus confortable pour soulager ses épaules. Il tenta bien rapidement de prendre appui sur la force de ses bras pour avoir une position qui se rapprocherait de la normale, mais la douleur était si vivace dans son dos et ses jambes qu’il n’en fit rien et se laissa donc pendre, pensant à autre chose. L’odeur des arbres humides, des feuilles sèches et des noix. Le bruit de la pluie contre le bois d’une maisonnée, et l’odeur de fumée si particulière lorsque l’on faisait un feu, oui, ça c’était mieux. Il esquissa un pauvre sourire.

« Pour le plaisir hein ? Tu ferais mieux de prendre des filles dans ton lit, tu serais moins aigri. ». Ca c’était dit.


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MessageSujet: Re: CLAY&HUNTER ► vengeance is mine and i won’t give in.   CLAY&HUNTER ►  vengeance is mine and i won’t give in. - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Nov - 17:58

Voilà que nous nous mettions à parler suicider. C'était une option que je n'avais pas envisagée pour Clay, alors qu'il pourrait très bien décider de mettre fin à ses jours dans sa cellule. Avec un peu d'imagination, on arrive toujours à faire ce que l'on souhaite vraiment. Quant à moi, c'était une option que j'avais envisagée à plusieurs reprises, et qui restait ancrée dans ma tête. Et que je ferais probablement. Je ne voulais pas me traîner jusqu'à ce que la faucheuse se décide à se pointer. Je forcerais un peu le destin, voilà tout. « Le suicide est pour les lâches. » Je le regardais, sourire aux lèvres. Cela voulait donc dire qu'il ne s'ôterait pas la vie. Tant mieux pour moi. Tant mieux pour mon petit plan, j'étais assuré de m'amuser avec lui encore un peu. J'en étais ravi. « Ça dépends les raisons. » soupirai-je. Si je venais à me tuer, ce ne serait pas lâche. Je ne chercherais pas à fuir quelqu'un ou quelque chose. Je chercherais simplement à partir au sommet. « Le suicide est pour ceux qui ne veulent faire face à leurs problèmes et à leurs ennuis. Mais comme tu ne vivras pas aussi vieux, ça règle le problème. » Je levais les yeux au ciel. Ils étaient lassants, ces paysans, à toujours penser que nous autres Pacificateurs aurions une vie misérable qui se terminerait avant nos quarante ans, dans la douleur la plus horrible. Avec la Rébellion, cette idée avait fait son chemin dans nos esprits. Mais avant que celle-ci n'éclate comme elle le fait aujourd'hui, les Pacificateurs avaient une vie paisible jusqu'à leurs morts, pour la plupart. Aucun de nous n'est à l'abri d'un accident, c'est évident, mais ceux-ci se sont faits plutôt rares. Alors leurs suppositions comme quoi nous n'allons jamais dépassé la soixantaine est ridicule. Je n'avais pas envie de mourir vieux, mais cela ne voulait pas dire que je ne le pouvais pas. Il n'y avait qu'à voir la tentative de Miléna pour m'ôter la vie. Elle s'était avérée des plus vaines, bien qu'elle soit une soldate sur entraînée par le district treize. « Nous sommes au moins d'accord sur un point : je ne vivrais pas aussi vieux. » Parce que je ne le veux pas.

Clay marqua ensuite un long silence, et j’en venais à me demander s’il n’était pas mort. Cela aurait été dommage tout de même, de ne pas pouvoir mener mon plan à bien. Heureusement pour moi, il reprit la parole, non sans être désagréable, comme il en avait l’habitude. « Pour le plaisir hein ? Tu ferais mieux de prendre des filles dans ton lit, tu serais moins aigri. » Qu’il se rassure, sur ce point-là, tout se passe bien pour moi. Ce n’est pas une légende, ces histoires de filles attirées par les mauvais garçons. C’est prouvé. Il n’y a qu’à voir le nombre de femmes qui tournent autour des Pacificateurs comme un lion autour d’un steak. Il semble que nous avons un espèce de magnétisme qu’elles ne peuvent pas ignorer. Bien évidemment, la plupart des demoiselles tentent la méthode de séduction dans le but de faire fermer les yeux aux Pacificateurs. Méthode connue depuis des années. Autant dire qu’elles tombent de haut, une fois qu’on emprisonne leur fils ou leur mari, dès que nous avons eu ce qu’on veut. « Merci de t’en soucier, mais je prends aussi mon pied de côté-là. » Je soupirais en roulant des yeux. Bon sang, cette conversation devenait de plus en plus bizarre. Je n’avais aucune envie d’évoquer ma vie privée avec lui. Encore moins ce côté-là de ma vie privée.

Je lui tournais autour encore quelques minutes, observant le jeune homme, énumérant ses blessures. Il avait enduré suffisamment pour aujourd'hui. Non pas que je m'inquiétais de son état physique - j'en avais rien à faire de celui-ci - mais je pensais à l'avenir. Si nous pouvions appeler ça ainsi. Plutôt aux prochains jours, et aux prochaines étapes. Pour aujourd'hui, Clay avait morflé, et c'était l'essentiel. Ses jambes étaient brisées, son épaule également, sans parler de son visage monstrueusement déformé. J'eus un sourire. Je fis craquer mes doigts à plusieurs reprises comme pour m'assurer qu'ils fonctionnaient toujours aussi bien. Finalement, je repris ma place initiale devant lui. « Bien. Je crois que nous en avons fini pour aujourd'hui. » Je lui adressais un sourire. Oui, pour aujourd'hui nous en avions terminé. Mais pas pour longtemps, qu'il se rassure. Je fis quelques pas en arrière, sans pour autant le quitter du regard. « Je vais te laisser en compagnie d’un ami à moi ces prochains jours. » Ydris. Un Pacificateur tout aussi porté sur la violence que moi. Père de famille qui plus est. C’est intéressant de voir que les enfants n’attendrissent pas forcément les parents. Du moins, dans le cas d’Ydris. Il était toujours un Pacificateur des plus excellents, avec lequel je prenais plaisir à travailler puisque nos méthodes étaient assez semblables. Quoi que lui était plus porté sur la torture mentale, là où je n’étais pas spécialement expert. On se complétait plutôt bien. Il était donc un excellent choix pour s’occuper de Clay quelques jours, histoire que je pense à la future stratégie à adopter. « Mais rassure-toi, nous nous reverrons très vite. » Nouveau sourire sur mes lèvres. Oui, nous nous reverrions bientôt. Pour l’étape finale. Pour le briser, pour le perdre. J’éteignis la faible lumière de la pièce, le laissant là, ficelé comme un vulgaire morceau de viande, dans le noir. J’eus un léger rire avant de fermer la porte. Je verrouillais soigneusement celle-ci. Que Clay se rassure, il n’allait pas rester ainsi toute la nuit. D’ici une heure, mes hommes viendraient le détacher pour l’emmener dans sa cellule. Mais pour l’instant, il se retrouvait seul avec ses pensées et j’espérais que celles-ci le dévoreraient de l’intérieur.



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