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 Approche et Propositions | Adonis & Satine

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MessageSujet: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeJeu 5 Avr - 22:06



    Une fois de plus Satine n'avait pas quitté l'usine. La petite pièce exiguë où les couturières les plus habiles reprenaient les vêtements pour y achever les dernières finitions cruciales et les plus délicates n'était pas encore tout à fait vide. Satine, tout en achevant de coudre une broderie sur un col en velours discutait tranquillement avec une autre couturière, occupée avec son propre ouvrage. Bavardages innocents pour tromper la fatigue qui s'accumulait. Satine voulait absolument finir la tenue pour le soir même, de façon à ce qu'elle puisse être expédiée dès le lendemain matin

    - Et tu te rappelle des tenues du 4 ? Elles étaient tout simplement magnifique, le styliste de ce district est vraiment très doué, il fait toujours des tenues splendides

    - Je ne l'ai pas trouvé très créatif. C'était magnifique, c'est sur, mais tellement déjà vu... Ils devraient faire preuve de plus de créativité. Celui du 12 a vraiment fait sensation sur ce point là.

    Satine retourna sur son ouvrage, consolidant un point avant de continuer, tout en repensant à ce qu'elle venait de dire. Elle aurait tellement aimé être styliste. Il n'y avait bien que ça dans les Hunger Games d’intéressant. Voir des enfants s'entretuer ou s'exécuter les uns les autres n'était absolument pas de son gout. Elle trouvait ça abominable, être parqués dans son district et obligé de travailler pour entretenir le capitole n'était pas une punition suffisant pour qu'il faille y ajouter l'horreur de ces jeux ?

    Pourtant, Satine rêvait quand même de devenir styliste pour les jeux. Peut-être simplement parce qu'elle savait qu'ils pouvaient faire la différence en attirant les sponsors, peut-être encore plus simplement parce que c'était ce qu'elle connaissait du capitole. Elle se prenait souvent à rêver d'un jour où elle pourrait quitter son district, qu'elle deviendrait styliste, ou du moins travaillerait dans un véritable atelier de couture, de haute couture même, et non dans une vulgaire usine. Elle savait qu'elle en avait les capacités, et être du district 8 avait un avantage, elle avait un oeil neuf. Et tellement d'idées... Son carnet à croquis qui ne la quittait pas était empli d'idées, et dès qu'il lui en venait une nouvelle, elle prenait la pause suivante pour griffonner ce qu'elle avait en tête. Les autres s'étaient habituées à ses manies, mais personne ne se moquait d'elle. Etait-ce qu'elles avaient aussi des rêves, ou qu'elles l'en croyait capable ? Satine n'aurait pu le dire, mais on lui demandait parfois de lui montrer ses dernières idées, et les jeunes femmes de son atelier se révélaient même parfois une aide précieuse.

    Son travail ici l'avait au moins confronté à la réalité de couture, elle savait ce que c'était : elle avait apprit tout ce qu'il était possible d'apprendre, du bon point pour le bon tissus, aux caractéristiques de chaque étoffes et les gouts de chaque districts en matière d'apparence vestimentaire. Pourtant, elle était coincée ici... Peu importait le nombre d'heures supp, ou d'extras au bar en dessous de chez elle. Et avec l'argent qu'elle gagnait et économisait religieusement, elle achetait des tissus, et créait des tenues qui sortaient de son esprit, et aurait pu rivaliser avec des créations de styliste si elle avait de meilleurs matériaux...
    Le silence était tombé sur l'atelier, interrompu seulement par les pas du pacificateur qui faisait sa ronde. L'autre couturière, son ouvrage achevé se leva alors et après quelques mots, la laissa seule dans l'atelier.


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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeJeu 5 Avr - 22:43

    Ce n'était qu'une patrouille de plus après tout. Une ronde, toute simple. Son uniforme ajusté, la main sur sa ceinture utilitaire : un vrai petit Pacificateur en tournée. Une ronde journalière. Il n'en pouvait plus. L'usine. Elle empestait. Ce n'était pas ce genre d'odeur de produit chimique, mais... Le tissu qui frottait contre les machines, qui était tissé et cousu à la chaine... L'odeur de transpiration qui s'accumulait dans la pièce et les portes qui restaient fermées... Ce n'était pas le style d'odeur qu'il adorait. Ce n'avait rien de comparable avec le fer rouillé, le sang sur ses chaussures, la transpiration qui émanait de la peur et non d'un dur labeur. Il aurait préféré rester dehors, se balader à l'air libre, voir les rayons du soleil taper contre la visière de son casque blanc, sentir le vent sur ses joues moites, attraper deux ou trois petits cons qui s'amusaient en blasphémant sur le Capitole. Pas là. Pas dans la fabrique, à voir défiler des dizaines et des dizaines d'uniformes comme le sien. On formait des tonnes de Pacificateurs comme lui, il fallait de quoi les habiller. Mais ces futurs Pacificateurs, ils resteraient sûrement dans le District 2, ou bien dans un District plus intéressant, moins féminin. Néanmoins, il n'avait pas de quoi se plaindre ; en un claquement de doigts, il pouvait avoir toutes les femmes qu'il voulait, ou presque. Presque.

    Les lumières faiblissaient dans l'usine, tout comme le soleil déclinait. Pas assez d'électricité dans l'usine, pas assez alimentée... Pas étonnant que la plupart des couturières et ouvriers du District finissent myopes ou aveuglent avant leurs quarante ans. La pièce désemplissait peu à peu. Leur travail était finit depuis des heures, mais certains restaient. Souvent les mêmes têtes. Il ne connaissait pas leurs noms, mais à force de les voir rester jusqu'à pas d'heure, il savait que ceux-là étaient inoffensifs. Loin d'être de gros rebelles, des revendicateurs, ils subissaient même leur sort avec le sourire. Il y avait cette rouquine d'une vingtaine d'années qui avaient pour habitude de prendre les chutes de tissu pour fabriquer des robes à sa petite sœur – petite sœur qui n'avait pas encore passé l'âge limite pour les Hunger Games – et étrangement, Adonis n'avait jamais rien dit. Il l'avait longtemps observée faire ses petits points de coutures le soir très tard. Une fois, leur regard s'était croisé. Longtemps, ils s'étaient dévisagés. Cela ne ressemblait pas au Carrière du District 2 de laisser passer ça. Mais il avait laissé faire. Dans un sens ; il savait qu'un jour, elle lui serait redevable. Puis, il y avait cette vieille femme qui, malgré sa faible vue, restait excellente dans son travail. Et très protectrice envers les jeune fille de la fabrique. Puis, il y avait cette jeune femme aux cheveux châtain clair, avec ce grain de beauté au coin de l’œil. Elle, elle restait jusqu'à ce que les lumières s'éteignent. Ou jusqu'à ce que son travail soit finit. Il l'avait vue un soir en train de travailler dans le noir. Et quand elle ne cousait pas, elle dessinait. Des carnets entiers, remplis de couleurs vives. Il avait rêvé que l'on couse ce genre de choses pour lui. S'il avait participé aux Jeux bien sur. Elle était douée. Et elle avait dû travailler dur et économiser pour ne serait-ce que s'acheter de quoi dessiner. Des feutres et des crayons de toutes les couleurs. Des carnets par millier.

    Le soleil n'était plus, remplacé par la nuit noire. Les derniers travailleurs partaient, même la vieille femme et la rouquine s'en étaient allées. Il ne restait qu'Elle. Comme d'habitude.

    Sa matraque en main, il la fit glisser le long des murs, jusqu'à arriver prêt d'elle. Elle cousait à une allure folle. Elle, elle n'avait pas besoin de machine à coudre ; elle était capable de tout faire à la main. La tête à l'ouvrage : il n'y avait rien qui comptait autour d'elle. Il n'y avait plus qu'elle, son fil, son aiguille et le tissu qu'elle travaillait avec agilité.

    Adonis plissa le nez et entendit un craquement. Sa matraque et son bras retombèrent le long de son corps. Il tourna la tête ; sa manche était décousue. A force de lever et d'abaisser les bras, c'était sûr qu'à un moment donné, la couture allait lâcher.

    " - Toi. ".

    Toi. Il ne connaissait pas son nom. Il n'avait pas d'autre moyen de l'interpeler. Toi. C'était rustre et stupide.Débile. Il s'avança vers elle, rangeant la matraque sur sa ceinture et défit le haut de son uniforme, le tendant à la jeune femme. Le t-shirt blanc sans manches qu'il avait dessous était trempé de sueur. Il posa l'uniforme sur le travail de la jeune femme et s'adossa contre sa table de travail, les bras croisés sur son torse :

    " - Recoud-le. ".

    Adonis se mordit la lèvre. Il avait failli laisser échapper un " merci ". Faillit. Il fixait tour à tour le carnet de croquis laissé de côté et ses yeux bruns. Un sourire apparut sur son visage. Peut-être qu'il avait une idée.

    " - Je ne connais pas le nom de tous les ouvriers. Je ne connais même pas le tien alors que l'on passe la plupart de notre temps ensemble. Adonis T. Nightsprings. ".

    Le Pacificateur lui tendit chaleureusement sa main droite, la tête penchée sur le côté. Oh, oui. Il venait d'avoir une idée. Une idée brillante.
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeJeu 5 Avr - 23:22

    Satine avait complètement perdu la notion du temps. Depuis combien de temps était elle seule dans l'usine ? Oh, c'était assez courant, mais toujours un peu perturbant. Elle ne releva pas même la tête pour vérifier s'il ne restait personne, un regard rapide à la montre près d'elle lui indiqua qu'à cette heure ci ne devait rester qu'un, peut-être deux voire trois pacificateurs qui surveillaient l'usine. Et elle. D'ailleurs, les pas semblaient se rapprocher. Pour soudain, s'arrêter devant elle, ou presque. Ou du moins, c'est ce qu'elle pensait. Elle n'avait pas le temps de lever les yeux, elle ne devait pas ralentir ou pire, rater un point. Mais si elle avait besoin de ses yeux et ses mains, son esprit lui vagabondait ailleurs, réceptif à tout ce que lui communiquaient ses autres sens.

    " - Toi. ".

    Satine sursauta, se piquant le doigt avec son aiguille, l'ôtant rapidement pour être sure de ne pas tacher le vêtement qu'elle réalisait. Elle leva les yeux, étonné, inquiète et anxieuse à la fois. Elle se méfiait, et avait de quoi. Seule dans l'usine avec un pacificateur... Et s'il voulait juste passer ses nerfs sur elle ? Satine n'était pas vraiment quelqu'un de très brave, et avait en plus, tendance à toujours imaginer le pire des scénarios. Elle fut donc d'autant plus étonnée quand le pacificateur commença à ôter son uniforme et, restant en tshirt, le lui donna

    " - Recoud-le. ".

    Il fallut quelques millièmes de secondes à Satine pour comprendre. C'était déjà rare qu'on lui adresse la parole, surtout un pacificateur, et c'était assez inattendu. Quoiqu'ils prenaient tous les habitants pour des arriérés et des esclaves, alors au fond, cela ne devait pas vraiment la surprendre. Bien sur, hors de question de ne pas s'exécuter...

    - O... Oui bien sur.

    Satine attrapa son petit nécessaire de poche et en sortit une aiguille et du fil blanc, celui qu'elle utilisait pour les uniformes de Pacificateurs. Passant le fil dans le chas en jetant à peine un coup d'oeil, elle commença son ouvrage. Elle restait silencieuse, seule son aiguille et ses doigts s'agitaient. Elle recousit sa manche, inspectant l'uniforme tout entier pour repriser quelques accrocs et consolider les endroits qui paraissaient sensibles. L'autre manche, une poche, quelques points sur l'épaule.

    " - Je ne connais pas le nom de tous les ouvriers. Je ne connais même pas le tien alors que l'on passe la plupart de notre temps ensemble. Adonis T. Nightsprings. ".

    Okay, là Satine était étonnée. D'ordinaire, elle ne connaissait pas les noms des pacificateurs. Pour elle et la plupart du district 8 ils n'étaient que de grosses brutes épaisses, sadiques et qui abusaient de leur autorité dès qu'ils le pouvaient. Plus des machines que des hommes. Pourtant, il lui offrait son nom, et sa main tendue. Et ça tranchait radicalement avec le "Toit" impérieux qu'il avait utilisé pour l'interpeller. Cela lui aurait presque fait froid dans le dos. Elle savait qu'elle n'avait rien à se reprocher, heureusement. Essayait-il de la draguer ? Oh, elle savait qu'elle attirait parfois le regard des hommes, mais elle ne s'attendait pas à ce genre d'approche. Elle s'empressa de se lever et de lui serrer la main, avant de lui tendre son uniforme, reprisé comme neuf. Après tout, peut-être était-il seulement un peu plus civilisé que les autres ? en tout cas, il avait presque l'air chaleureux...

    - Je... Je m'appelle Satine, Satine Jackson.
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeVen 6 Avr - 0:00

    La jeune femme, cette jeune ouvrière et couturière, était vraiment la meilleure en son domaine dans ce District. Quelle rapidité... Quelle précision. Il se surprit lui-même à admirer cette frêle créature qui n'aurait pas survécu une seule seconde dans son monde. Lui non plus n'aurait pas survécu dans le sien. Il avait beau être rapide et doué de ses mains pour le combat ou le maniement des armes, jamais il n'aurait pu réaliser un dixième de ce dont elle était capable. Pour le dessin. Pour la couture. Elle réalisait des choses, elle en créait. Lui... Et bien lui, il était destiné à détruire les choses. Ses yeux émerveillés s'écarquillaient à chaque point formé. Il se penchait même par-dessus son épaule pour mieux observer sa manière de faire. Elle en profita même pour rapiécer une poche et consolider certains endroits qui commençaient déjà à se défaire. Cela lui rappelait qu'il devrait aller à l'hôtel de ville réclamer un nouvel uniforme. Il en avait déjà bousillé au moins une dizaine. Entre le sang qui ne partait plus au lavage, les trous que l'on ne pouvait réparer... Il avait au moins donné du travail aux couturières du Distrcit 8. Au moins ça.

    Doucement, elle lui tendit l'uniforme réparé et sans attendre l'enfila. Le blanc ne lui allait pas du tout. Il aurait préféré une couleur plus sombre, quelque chose qui était plus dans la logique des Pacificateurs comme le rouge foncé, le gris ou le noir. Le blanc. La Paix. Cette teinte le rendait malade. Elle lui rappelait la folie. Quoi qu'en fait, cette couleur allait à ravir à la mentalité des Pacificateurs : ils avaient le don de rendre fous n'importe qui. Non, en fait, c'était vraiment approprié.

    " - Merci. ".

    Il l'avait dit. Adonis avait su dire le mot magique. Il n'avait aucune raison d'être poli, pas avec elle. Pas avec une fille comme elle. Or, sa petite idée ne cessait de trotter dans le creux de sa petite tête, lui susurrant de ne pas en faire trop tout en restant amical. Il était doué pour ça, pour les mots. Pas le plus doué des Pacificateurs, et il en avait vu des hommes en faire plier d'autres avec l'art oratoire, mais il savait se débrouiller. Et son attitude envers elle jouerait aussi en sa faveur. Il avait réussi, d'ailleurs. Avec une élégante courtoisie, elle se leva et lui serra la main tout en se présentant. Satine. Ce que les parents du District 8 pouvaient avoir de l'imagination ! Entre elle, Silk et Velvet, il était servi. La prochaine ce serait quoi ? Tissu, carrément ? Il déglutit, un léger sourire aux lèvres, réprimant un rire moqueur et sarcastique, faisant passer ce sourire comme soulagé qu'elle lui ait répondu. Après un moment à savourer sa main entre la sienne, une main abîmée par le travail, une main qui n'avait rien à voir avec celle du Capitole parsemée de diamants et vernis, il la lâcha, s'asseyant sur la planche de travail de Satine, prêt du tissu qu'elle était en train de travailler. Sa main se balada sur le tissu, l'effleurant du bout des doigts. Malgré le temps qu'il passait dans les usines, malgré les années à côtoyer l'univers de la couture, il n'arrivait toujours pas à reconnaitre une étoffe :

    " - C'est de la soie... ? ".

    Le Pacificateur avait plus parlait pour lui-même que c'en était une question. Un petit point rouge sur le tissu blanc le fit se tourner vers la jeune femme :

    " - Tu t'es piquée avec l'aiguille ? ".

    Adonis haussa un sourcil et s'empressa d'attraper les mains de Satine pour les examiner. Une piqure d'aiguille ? Ce n'était rien. Rien comparé à un coup de genoux dans les côtes. Rien du tout. Feignant la panique, il chercha un petit point rouge parmi cette couleur chair. Là. Juste là. Sur le bout de l'index. Sans hésiter une seconde, il plongea le doigt de la jeune couturière dans sa bouche, appliquant une succion sur son doigt pour aspirer le sang. Il finit par la lâcher, la regardant du coin de l’œil, gêné. Gêné. Comme s'il pouvait être gêné :

    " - Désolé. Dans ce métier, il faut être prudent. Une infection est si vite arrivée. Même avec une si petite blessure... ".
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeVen 6 Avr - 9:05

Il prit sa veste et l'enfila sans attendre, non sans avoir remarqué les ajouts qu'elle avait fait. Mais même si elle avait fait du bon travail, sans rechigner, et même avec zèle elle ne s'attendait pas à entendre ces mots à son encontre, surtout de la part d'un pacificateur. Elle, elle n'était rien, et d'ordinaire, ils s'acharnaient à le lui faire comprendre. Pourtant, il lui avait donné son nom, et avait semblé attendre le sien en retour. Peut-être était-il différent ? Elle le voyait tout le temps ici, à l'usine, et depuis pas mal de temps lui semblait-il. Ce n'était donc pas un nouveau qui avait encore réussit à garder son humanité face aux pouvoir qu'on leur déléguait... Mais pourquoi se comportait-il ainsi avec elle ?

" - Merci. ".

Satine ne savait plus que penser. Elle lui avait donné son nom, il lui avait serré la main et sourit. Il semblait apprécier ce contact, et il ne semblait pas le dégoutait, comme la plupart des pacificateurs évitaient de toucher les habitants du district. Hormis pour les frapper bien sur. Il s'assit alors sur son plan de travail, près d'elle et fit glisser ses doigts sur le vêtements qu'elle avait presque fini. Elle se remit à la tâche, essayant de mettre en ordre ses pensées. Pour cela, rien de mieux que la couture. Et puis, peut-être attendait-il de la voir trainer au travail pour la piéger ? Cela lui paraissait vraiment tordu, mais avec toutes les histoires qui courraient sur les pacificateurs...

" - C'est de la soie... ? ".
- Non, c'est du velours, Monsieur.

Il l'examina alors plus attentivement, et Satine le regarda en coin un instant avant de se replonger dans son ouvrage. Décidément, il n'était pas comme les autres. Peut-être... Peut-être l’intéressait-elle ? Elle n'avait jamais vu un pacificateur porter autant d’intérêt à une simple habitante du 8. Ou du moins, un intérêt qui n'avait pas l'air simplement sexuel. Elle en avait vu au bar, et leurs manières, leurs approches, ne correspondaient en rien à celles... d'Adonis Nightsprings, oui, c'était cela. Adonis, un nom doux et charmant, peut-être était-il simplement ainsi ? Peut-être s'ennuyait-il tout simplement ? Peut-être était-il intéressé par son travail. Satine y réfléchissait. Oui... Si un pacificateur s’intéressait à son travail, cela pouvait être intéressant pour elle. Les pacificateurs venaient souvent des districts les plus riches, peut-être recherchait-il une couturière professionnelle à son service ? Cela améliorerait sans doute son quotidien, mieux que ses extras au bar et ce qu'elle glanait à droite et à gauche...

" - Tu t'es piquée avec l'aiguille ? ".

Satine releva la tête, et machinalement regarda ses mains. A son étonnement, avant qu'elle ne put ouvrir la bouche, il les avait déjà saisi, cherchant sa blessure, avec un air presque paniqué

- Oui, je suis désolée, mais ce n'est...

... rien ? Satine n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il avait attrapé sa main et porté à sa bouche son doigt à peine égratigné, comme pour en aspirer le sang et faire cesser le saignement. Satine rougit violemment, apeurée. Elle ne savait plus comment réagir. Que voulait-il, pourquoi était-il si gentil ? Attendait-il quelque chose en retour ? Intriguée et inquiète, elle le regardait, son doigt dans sa bouche. Peu de gens s'étaient réellement intéressés à elle. pas depuis la mort de ses parents. Pas sans un objectif affiché de l'utiliser sous leurs draps. Mais lui, il la regardait d'un oeil gêné, comme s'il faisait ça par devoir, et par ce qu'il se sentait concerné...

" - Désolé. Dans ce métier, il faut être prudent. Une infection est si vite arrivée. Même avec une si petite blessure... ".
- O... Oui, merci... Je ferais plus attention à l'avenir.
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeSam 7 Avr - 20:04

    L'électricité qui alimentait les néons faiblissait. La lumière tamisée créait l'ambiance parfaite. C'est tout ce dont il avait besoin. Non, en fait, il n'avait besoin de rien. Ce serait tellement facile. Il représentait la Loi, personne ne pouvait l'empêcher de faire quoi que ce soit. Tout le monde le laissait faire. Et Satine était l'occasion parfaite de le prouver. Si frêle. Si innocente, avec son aiguille et son fil en mains. Elle rêvait les yeux ouverts, son carnet de croquis à proximité. Elle rêvait, comme toutes les petites filles qui n'habitaient pas le Capitol, de devenir une princesse. Les jolies robes. Les jolies chaussures. Les belles parures. Les belles coiffures. Du monde autour d'elle qui ne s'activerait que pour elle. Des personnes qu'elle pourrait commander. Des personnes qui ferait tout pour que le monde ne tourne qu'autour d'elle. Une vision purement égoïste. Une vision purement humaine. Elle rêvait. La jolie blondinette au prénom d'étoffe. C'était tellement facile de prendre sa main, d'y déposer un baiser. Le reste se ferait tout seul. Il n'y avait pas besoin de plus pour qu'elle se prenne pour la plus belle chose au monde, pour une princesse, pour celle qui mérite plus que ce qu'elle a. Une part d'Adonis pensait qu'elle avait raison de penser ça. Elle était douée. Vraiment. Ce n'est pas ce qu'une fille créative dans son genre devait faire ; rapiécer des uniformes militaires. Satine Jackson devait voir le monde. Elle devait voir le tout Panem. Se montrer. Dire qui elle était vraiment. Qu'elle avait du talent. Être reconnue. Devenir célèbre.

    Satine rougit. Même le bout de ses oreilles étaient d'un rouge vif. Ce n'était pas difficile de voir à quel point elle rougissait, vu la couleur claire de sa peau. Toute gênée, elle balbutiait. C'était adorable. Plein de candeur. Presque trop facile.

    Comme pour la rassurer et la détendre, il lui offrit un sourire. Il en avait presque eu une crampe tellement cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sourit comme ça. C'était presque... Sincère. Il ne voulait rien laisser transparaitre. Pas d'arrières pensées. Il ne devait pas être Adonis Nightsprings, le Carrière, le Pacificateur brutal et cruel. Il devait juste être un autre homme. Juste un autre. Pour quelques temps. Il s'humidifia les lèvres, la regardant droit dans les yeux :

    " - Oh, tu sais, c'est pour toi que je dis ça. Et tu n'as pas besoin de me remercier. Les petites couturières comme toi sont précieuses ici. Et tu as réparé mon uniforme, qui plus est. ".


    Le Pacificateur lui fit un clin d’œil complice avant de poser sa main sur le calepin remplit de croquis. Il le tira jusqu'à lui puis le prit en pleine main pour le feuilleter. Quelques vagues coups d’œil rapides. Parfois, il faisait mine d'être étonné et surpris. D'autres, complètement émerveillé. La mode ne le branchait pas plus que ça. C'était plutôt paradoxal, vu le District dans lequel il avait été muté. Mais c'était joli. L'un des croquis attira plus son attention. Elle l'avait dessiné avec beaucoup de précision, beaucoup d'attention. Celui-ci en particulier. Lorsqu'il leva les yeux pour contempler Satine, il comprit alors que le dessin, les couleurs, les formes de l'ensemble lui iraient parfaitement. Elle l'avait sûrement dessiné pour elle. Une jolie tenue pour une jolie princesse sans couronne.

    " - C'est vraiment magnifique. Tu as vraiment du talent, tu sais... ".

    Adonis referma le calepin et le reposa à son emplacement initiale.

    " - C'en est presque du gâchis de te voir bosser sur... Sur... Sur ça. ".

    Il désigna vaguement de la main le tissu qu'elle était en train de travailler.

    " - J'espère qu'un jour, tu pourras réussir à te sortir de cette usine. ".
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeSam 7 Avr - 21:52

    Mais si Satine était très gênée et ne savait plus où se mettre, Adonis avait l'air tout à fait à l'aise, lui offrant un sourire. Personne ne lui souriait comme ça. C'était étrange d'avoir l'impression d'exister à travers les yeux d'un pacificateur, qui d'ordinaire vous traitaient comme si vous n'étiez rien. Qu'attendait-il de cela, d'elle, pourquoi se comportait-il ainsi ? Même si elle trouvait cela agréable, cela n'empêchait pas qu'elle restait inquiète. Elle se remit à coudre, se calmant, reprenant ses couleurs habituelles.

    " - Oh, tu sais, c'est pour toi que je dis ça. Et tu n'as pas besoin de me remercier. Les petites couturières comme toi sont précieuses ici. Et tu as réparé mon uniforme, qui plus est. ".

    Utile ? Ce n'était pas ce qu'elle pensait. Satine ne se trouvait pas réellement utile. oh, bien sur, elle faisait de très belles choses, et des choses utiles, oui, des uniformes par exemple, mais elle ne se sentait pas réellement utile. Dans le sens où à ses yeux, son talent pourrait être bien mieux employée. Alors, oui, on lui confiait déjà les travaux les plus délicats. Mais elle savait qu'elle pouvait faire mieux, créer des vêtements elle même. Et pour autre chose que des bouseux.
    Satine se reprit immédiatement. Elle était horrible de dire cela. Surtout qu'elle même ne valait guère mieux. Qui était-elle, petite couturière du 8, pour dire de telles chose et mépriser ceux qui étaient chaque jour auprès d'elle. Elle n'était pas différente. Elle jeta un regard de biais vers le pacificateur qui avait mis la main sur son calepin. Un instant inquiète et mal à l'aise, personne d'autre que ses collègues les plus proches avaient pu le feuilleter, et encore. C'était personnel, très personnel. Elle avait l'impression de se retrouver nue au regard du pacificateur. Dans ce carnet, elle savait qu'il y avait tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle voulait...

    " - C'est vraiment magnifique. Tu as vraiment du talent, tu sais... C'en est presque du gâchis de te voir bosser sur... Sur... Sur ça. ".

    Il lui montra d'un geste son ouvrage et Satine y baissa les yeux. C'est vrai, et elle le pensait, même si jamais elle n'avait osé le formuler tout haut. Bien sur, pour elle sa place n'était pas ici. OSn esprit était bien loin de toutes les basses oeuvres qu'elle devait traiter. Non, elle, elle était destinée à plus que de reproduire des patrons réalisés par d'autres. Elle avait cette énergie, ce génie créatif qui ne pouvait être

    " - J'espère qu'un jour, tu pourras réussir à te sortir de cette usine. ".

    Satine baissa la tête. Oh, et que devait-elle dire ? Chaque matin, elle se levait en pensant à cela, l'espoir au coeur. Et chaque soir, lorsqu'elle se couchait, c'était dans l'espoir que le lendemain amènerait une nouvelle opportunité.

    - Je l'espère aussi...

    Satine s'empourpra de nouveau, elle avait peur qu'il réagisse mal. Ils n'étaient pas censés quitter leurs districts, et elle ne voulait pas avoir l'air de remettre le système en question, ou montrer des velléités d'elle ne savait trop quoi mais qui pourraient lui nuire. Et elle voulait vraiment éviter les ennuis. Les ennuis, c'était ce qui pourrait ruiner tous ses rêves et lui barrer l'accès au capitole...

    - Oh, pas que je me plaigne, non, mais... J'aimerais... voir autre chose... Oh, je ne rêve pas de grandeur, j'aimerais juste... Juste... Satine s'arrêta un instant, reprit son souffle, et essaya de se reprendrePardon, je suis désolée, je ne voulais pas vous importuner avec ... moi.

    Satine baissa les yeux, et se remit à l'ouvrage, plus lentement, ses mains tremblaient. Elle se sentait si stupide, si gênée. Et elle avait peur
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeDim 8 Avr - 0:00

Approche et Propositions | Adonis & Satine Tumblr_m20fhaFlwu1r4dx1so1_500


    L'espoir fait vivre. Une infime quantité peut faire rêver. Une trop grosse peut engendrer bien des guerres. Lorsqu'Adonis regardait Satine, il ne voyait pas de guerre ni de batailles ensanglantées dans ses yeux. Juste le feu d'une passion brûlante pour la gloire. La reconnaissance. Heureusement qu'elle ne désirait rien d'autre que la célébrité, de pouvoir marcher dans Panem avec les plus beaux accessoires de mode, de voir que l'on porte ses propres créations. Sa passion, si elle avait été dirigé autre part, aurait été bien plus dangereuse. Très dangereuse pour le Capitol et pour Panem. Mais la petite princesse préférait les trucs qui brillent. Elle préférait se ranger du côté de ceux qui avaient le pouvoir et non le contester.

    Satine Jackson n'aurait pourtant pas besoin des artifices du Capitol. Pas besoin de boucles d'oreilles ou de colliers, pas besoin de couleurs extravagantes pour faire ressortir la couleur de ses lèvres, de ses yeux, de sa peau. Elle faisait partie de ces femmes qui n'ont pas besoin de se barbouiller de poudre pour être belle. Le naturel, c'est ce qu'il manquait un peu au Capitol quand même. Mais le rouge qui empourprait ses joues était digne des blushs les plus chers du Capitol. Le plus rouge. Les habitantes du Capitol auraient tué pour avoir cette couleur sur les joues. Qui plus est, au naturel. Adonis se frotta le nez en souriant :

    " - Désolé, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise... ".


    La jeune femme n'avait pas l'air de se plaindre. Ce n'était pas des plaintes, qu'elle formulait. Mais des rêves. Des rêves plein la tête. Des rêves plein d'espoir. Il balança ses pieds dans les vide, faisant mine de regarder le sol, alors qu'en coin, il ne regardait qu'elle. La jolie princesse.

    " - Je sais. Je sais que tu ne te plaints pas. Tu n'es pas de ce genre-là. Tu es bosseuse. Tu te donnes à fond pour réussir ce que tu fais. Ça se voit. Ça se sent. ".

    Doucement, protecteur, il posa une main sur l'épaule de Satine. Elle ne rêvait pas de grandeur. Juste des paillettes. Il se pencha vers elle, essayant de capter son regard :

    " - Tu as le droit de rêver. On rêve tous. Et tu ne m'embêtes pas du tout. Au contraire, je serais ravi d'en apprendre plus sur toi. De savoir ce dont tu rêves vraiment. Et s'il te plait, ne me vouvoie pas. ".

    Adonis s'humidifia les lèvres en riant avant d'ajouter :

    " - Ça me vieillit encore plus. Alors que j'ai encore plusieurs décennies devant moi. ".

    Plus calme et posé, son sourire retomba alors qu'il remit l'une des mèches de Satine derrière son oreille :

    " - Je ne veux pas te mettre mal à l'aise... ".

    Comme dans un dernier souffle, il murmura :

    " - Promet-moi juste que toutes les paillettes du Capitol ne te monteront pas à la tête. Promet-moi de rester naturelle. De garder... De garder ces traits de caractère qui te sont propres. Tu es une battante, Satine. Et quelque chose me dit que tu réussiras. Que tes rêves de grandeur se réaliseront. ".


    Un instant, il se pencha plus ver elle, comme pour l'embrasser mais se ravisa. Il cligna plusieurs fois des yeux et secoua la tête. Là, ce n'était pas des conneries. C'était lui qui se sentait mal à l'aise. C'était à son tour de rougir comme une femme. Il déglutit et se leva, ajustant son uniforme. Il se racla la gorge pour se ressaisir. Oula, il était allé un peu loin pour le coup, se prenant totalement au jeu, croyant lui-même à ses mensonges :

    " - Il se fait tard, tu ferais mieux de rentrer. Tu vas être fatiguée sinon , petite couturière. ".
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeDim 8 Avr - 0:51

    " - Je sais. Je sais que tu ne te plaints pas. Tu n'es pas de ce genre-là. Tu es bosseuse. Tu te donnes à fond pour réussir ce que tu fais. Ça se voit. Ça se sent. ".

    Oui, mais pourtant, ce n'était visiblement pas assez. Des années, presque dix, qu'elle travaillait dans cet usine. Oh, certes, son ascension avait été fulgurante, mais cela faisait des années qu'elle était au poste le plus haut qu'une couturière pouvait atteindre. Et rien ne changeait...


    " - Tu as le droit de rêver. On rêve tous. Et tu ne m'embêtes pas du tout. Au contraire, je serais ravi d'en apprendre plus sur toi. De savoir ce dont tu rêves vraiment. Et s'il te plait, ne me vouvoie pas. Ça me vieillit encore plus. Alors que j'ai encore plusieurs décennies devant moi. "

    Il posa sa main sur son épaule et elle ne put s'empêcher de frémir. Tout cela prenait un ton sur lequel elle ne savait réagir. Elle avait l'impression de zigzaguer entre des courants contraires. Elle ne savait pas comment réagir, parce qu'elle ne comprenait pas où il venait en venir, et ce qu'il voulait. Bon sang, c'était un pacificateur, et il était en train de l'embobiner... Ou alors, était-il sincère, et était-il sincèrement intéressé par sa vie qui devait pourtant lui paraître bien futile et insignifiante ? Et puis, n'était-ce pas dangereux de tutoyer un pacificateur ? Satine y voyait plus une source d'ennui, peu importe si c'était lorsqu'ils étaient seuls, mais s'il l'interpellait par son prénom, ou semblait la connaitre, ne la prendrait-on pas pour une taupe ou une balance ? Elle était troublée, mal à l'aise, et continuait de coudre, bien que plus lentement. Elle n'évait pas besoin de son esprit pour ce qu'elle faisait, mais elle était trop troublé pour avoir l'oeil et la main sure.

    " - Je ne veux pas te mettre mal à l'aise... ".


    C'était déjà fait. Il lui remit derrière son oreille une de ses mèches égarée, et le contact de sa peau la fit frissonner, la faisant se sentir plus mal encore. Et tellement perplexe sur cette situation. Mais à quoi jouait-il ? Il semblait tellement sincère, tellement proche, presque plus que la plupart des gens qu'elle côtoyait. Non, bien plus en fait même. C'est alors qu'il lui murmura dans un souffle

    " - Promet-moi juste que toutes les paillettes du Capitol ne te monteront pas à la tête. Promet-moi de rester naturelle. De garder... De garder ces traits de caractère qui te sont propres. Tu es une battante, Satine. Et quelque chose me dit que tu réussiras. Que tes rêves de grandeur se réaliseront. ".

    Satine posa son ouvrage, achevé. Ses paroles résonnaient étrangement en elle. Peut-être l'épuisement de la journée, le besoin d'avoir quelqu'un qui croit en nous ou du moins a des paroles pour nous réconforter, nous rassurer, nous encourager... Et la fatigue, le ras-le-bol, la pression et la surcharge de travail qui ne payaient pas, mais elle eut un instant de découragement.

    - Réussir... Je ne vois déjà pas comment faire. Cela semble si simple sur le papier, il suffirait d'être la meilleure, la plus talentueuse, et un jour, quelqu'un viendrait me chercher... Mais j'ai finis par me rendre compte que ce n'est pas si simple... Je ne sais pas si j'y arriverais, je n'en vois pas la fin...

    Pourquoi s'ouvrait-elle autant ? Ce n'était pas son genre. Surtout pas avec n'importe qui, encore moins avec un pacificateur. Tout ce qu'elle disait, tout ce qu'il lui faisait dire, cela pouvait être des pièges, ou alors il jouait avec elle ? Mais Satine commença à douter. Elle commençait à douter des intentions du pacificateur. Jusque là elle pensait qu'il avait un dessein caché, ou qu'il trompait l'ennui... Mais le voir ainsi se pencher vers elle... Son cœur s'emballa, elle ne savait pas comment réagir. Et levant les yeux vers lui alors qu'il s'éloignait, elle le vit s'empourprer, déglutissant et se raclant la gorge. Etait-il aussi mal à l'aise qu'elle ? Ils ressemblaient à deux adolescents qui s’essaient timidement aux premiers flirts.
    Satine était plus que troublée, et bien qu'elle tentait de se maîtriser, les doigts tremblaient à vue d'oeil. elle ne comprenait plus rien, elle avait peur. Peur parce que rien ne semblait à sa place. Elle serra les poings, espérant qu'il ne remarquerait pas son trouble.

    Etait-il juste sur le point de l'embrasser quelques secondes auparavant ? Non. Impossible, elle se faisait des idées. Pourquoi un pacificateur s’intéresserait à elle, alors qu'il ne pouvaient pas réellement avoir de relations avec les habitants des districts. Satine avait entendu dire ils n'avaient pas le droit d'avoir des enfants, ou de se marier. Et ils traitaient les habitants du 8 comme guère mieux que des animaux. Pourtant, Satine y entrevoyait une possibilité à laquelle elle ne songeait pas. Elle avait plusieurs fois collaboré pour dénoncer des rebelles quand les temps étaient trop durs, et avait pu constater que les pacificateurs avaient des pouvoirs et une importance incroyable. Leur influence, et leurs ramification s'étendaient bien plus loin que celles de n'importe qui. Adonis pourrait-il être son ticket pour un aller simple vers le Capitole ? Elle était prête à tout pour cela...

    Satine se reprit. Comment pouvait-elle penser à cela ? Abuser de quelqu'un pour ses desseins et ses ambitions, c'était odieux. Mais rester coincée ici l'était tout autant. Elle devait mettre toutes les chances de son coté, non ? Elle ne pouvait écarter la moindre possibilité...

    " - Il se fait tard, tu ferais mieux de rentrer. Tu vas être fatiguée sinon , petite couturière. ".

    Satine hocha la tête et rangea ses affaires, l'air fébrile et les mains peu adroites. Elle était encore perturbée et réfléchissait toujours. Mais comment amener le sujet pour ne pas qu'il ait l'impression qu'elle profite de lui, ou ait l'air de demander un service ? Elle avait peur de sa réaction. Après tout, qu'est-ce qui pouvait bien se cacher derrière ces manières, ses paroles ? Elle voulait y voir une réelle appréciation, et un intérêt envers elle.

    - Je, oui, je ferais mieux...

    Satine regarda par les fenêtres, puis l'heure. D'ordinaire, elle rentrait chez elle avec l'aube, elle n'aimait guère rentrer en coupant par l'usine une fois la nuit tombée. Il lui vint alors une idée, pourquoi ne pas "tester" Adonis ? Pousser son ouverture... Ils pourraient très bien continuer à parler d'elle et peut-être trouverait-elle un moyen de savoir s'il pouvait l'aider...

    - Si je m'en vais, cela veut dire que vous... tu as finis ton quart ? Puisqu'il ne reste personne que moi... J'ai fini ce que je devais faire, mais j'ai toujours peur de rentrer chez moi, mais si tu passe par le même chemin que moi, je me sentirais plus en sécurité... Au lieu d'attendre l'aube pour rentrer
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeDim 8 Avr - 20:38

    C'était un jeu bien dangereux qu'il jouait là, le petit Pacificateur qui savait garder le contrôle. Vraiment, il était allé loin. Il avait perdu le contrôle de la situation un dixième de seconde. Ajusta son uniforme, se racler la gorge ou se frotter le nez n'enlèveraient sûrement pas le rouge de ses joues. Des joues brûlantes. Il remarqua à peine que les lèvres de la jeune femme bougeaient. Sûrement parlait-elle de ses rêves, de cette sensation d'oppression constante, de cette frustration d'être prise pour une moins que rien alors qu'elle était destinée à faire de grandes choses... Il n'écoutait pas. Il n'écoutait plus. Il déglutit. Trouver un point, vite, quelque chose à quoi se raccrocher pour éviter de glisser dans ces conneries et ces mièvreries. Il croisa les mains dans son dos, serrant les poings. Fort. Très fort. Jusqu'à ce que ses ongles s'enfoncent dans sa peau. Jusqu'à ce qu'il ne reste que la douleur. Pas de sentiments. Il n'y en avait pas besoin. Juste... La douleur. C'était l'histoire de sa vie. La douleur. La peine. La souffrance. Il ne devait ressentir et faire ressentir que cela. Juste... Ça. Il cligna plusieurs fois des yeux lorsqu'il sentit enfin sa chair entaillée et saignée. Bien. Adonis Nightsprings était de retour. Il souffla longuement, ayant reprit ses esprits. C'était mieux ainsi. Vraiment mieux.

    Il était vraiment tard. Et elle avait finit son travail. Il était temps que chacun rentre chez soi. Que chacun rentre pour enlever cette couche de vêtements superficiels qui les empêchaient d'être eux-mêmes. Adonis savait que lorsque la jeune couturière se regarderait dans le miroir ce soir, elle y verrait une jeune femme qui méritait plus que ça. Une femme belle, maquillée, portant les plus jolis bijoux, les plus belles robes qu'elle aurait elle-même dessinée. Alors que lui, il ne verrait qu'un loup assoiffé de sang. Il n'avait pas hâte de rentrer chez lui, mais une bonne douche n'était pas de refus. Une douche froide.

    Le Pacificateur sortit ses gants de sa poche pour les enfiler lorsque Satine lui demanda de la raccompagner. Il sourit. D'habitude, même les petites putains avec qui il couchait n'avaient pas du tout envie d'être vues avec un Pacificateur. Quand bien même la nuit était tombée. Personne ne voulait être vu avec lui. Il avait l'habitude. Mais là... Là il savait que le jeu était engagé. Il était sa porte de sortie. Et il pourrait en profiter à fond. Il se frotta les mains en la regardant :

    " - Je veux bien que la nuit, dans un District aux allures de banlieues chaudes te fasse flipper mais... Ce n'est pas risqué pour toi de trainer avec... Moi ? Je suis Pacificateur, tu ne t'en souviens pas ? Les gens ne m'apprécient pas trop par ici... Partout d'ailleurs. ".

    Adonis finit par hausser les épaules en ajoutant :

    " - Peu importe, je te ramènerais. Je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose alors que j'aurais pu être là pour te protéger. Et puis, c'est mon devoir de protéger les habitants aussi. Pas que de leurs casser la gueule. ".

    D'un geste de la main, il l'invita à se lever mais, voyant les vêtements légers de la jeune femme, elle ne ferait pas long feu dehors et arriverait frigorifiée chez elle. Il ne savait pas combien de temps ils devraient marcher pour rejoindre son domicile. Bien sur, s'il enlevait sa veste pour la déposer sur ses épaules, c'était lui signer son arrêt de mort. Non pas que les collègues d'Adonis iraient s'en prendre à la couturière, mais les habitants du District seraient capables de la lapider sur la place publique après lui avoir rasé la tête et écrit sur son front " salope ". Ça n'était encore jamais arrivé mais, il avait eu vent de certaines choses, dans d'autres Districts. Dans des Districts où l'on crevait de faim. Des Districts où des jeunes femmes et des jeunes hommes vendaient leur corps pour un morceau de pain. Dans son District d'origine, Adonis n'avait jamais rien vu de pareil. Et c'était courant les hommes et les femmes qui forniquaient avec les Pacificateurs. Ils s'en vantaient presque. Parce que coucher avec un Pacificateur, c'était se rapprocher du Capitol. C'est ce que la plupart recherchaient : effleurer du bout des doigts la richesse du Capitol. Or, la plupart des Pacificateurs étaient des bouseux ou de pauvres types. Adonis n'était pas un bouseux : c'était un pauvre type. Rien de quoi se vanter. Mais il le savait. Et c'était sa meilleure arme, le Capitol, pour pouvoir un peu s'éclater dans ce District de merde.

    " - Je dois juste aller récupérer quelques affaires dans mon vestiaire, si ça ne te dérange pas. D'ailleurs, tu devrais prendre quelque chose pour te couvrir. On a beau être en mai, il fait frais dehors. Hmmm... Attends... ".


    Sans réfléchir plus longtemps, il attrapa une sorte de châle pour le déposer sur les épaules de Satine :

    " - Là. Ce sera déjà mieux. Et puis, ce sera mieux que ma veste d'uniforme, non ? ".


    Une petite tape amicale sur l'épaule avec un grand sourire et il s'échappa vite fait pour retourner à son vestiaire.

    Le Pacificateur prit ses quelques affaires qu'il avait laissé dans son vestiaire ; ses clopes, son briquet, son casque et d'autres petits effets personnels sans réels intérêt. Il revint en courant jusqu'à Satine et lui tendit la main :

    " - Alors, on y va ? " .
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeDim 8 Avr - 21:47


    " - Je veux bien que la nuit, dans un District aux allures de banlieues chaudes te fasse flipper mais... Ce n'est pas risqué pour toi de trainer avec... Moi ? Je suis Pacificateur, tu ne t'en souviens pas ? Les gens ne m'apprécient pas trop par ici... Partout d'ailleurs. ".

    Il n'avait pas tort. La plupart des pacificateurs ne devaient pourtant pas s'embarrasser de ces détails. D'ailleurs, la plupart obtenaient ce qu'ils voulaient sans se demander ce qui arriverait aux femmes qu'ils avaient malmené, ou qu'ils convoitaient. Satine haussa les épaules, faisant la timide mais surtout celle qui est prête à prendre le risque. Lui montrer qu'elle n'avait pas peur, et qu'elle savait ce qu'elle faisait.

    - Il n'y a personne là où je passe. Et on pensera surement que vous.. tu... vous me raccompagnez chez moi parce que vous me mettez dehors de l'usine. C'est déjà arrivé, cela n'étonnera personne, et si le patron fait quelque chose de bien, c'est s'assurer que les couturières rentrent chez elles saines et sauves. Je n'aurais qu'à éviter de vous tutoyer.

    " - Peu importe, je te ramènerais. Je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose alors que j'aurais pu être là pour te protéger. Et puis, c'est mon devoir de protéger les habitants aussi. Pas que de leurs casser la gueule. ".

    Satine lui sourit, un peu gênée et réellement cette fois. Elle trouvait ça mignon, et n'imaginait pas qu'un pacificateur se soucie un jour d'un habitant du district. Croyait-il vraiment en sa mission ? Enfin, sa mission de couverture. La plupart des pacificateurs débarquaient au 8 pour jouer les petits tyrans. Comme ils ne se souciaient pas de la réputation d'une femme honnête, ils ne se souciaient pas de ce qui pouvait leur arriver. A quoi bon, il y avait plein d'autres femmes qui seraient obligées de céder d'une manière ou d'une autre quand ils le voudraient. Satine y vit l'occasion de montrer que si lui était intègre, elle avait un regard ouvert sur les pacificateurs, pas comme la plupart des autres habitants.

    - Peu de gens malheureusement pensent à cela... La plupart se contentent de vous détester sans même essayer de vous connaitre, et je ne parle même pas des gens qui haïssent le Capitole. Bien que la plupart haïssent le Capitole. C'est triste. C'est à cause de gens comme eux que le Capitole est obligé d'être aussi ferme et ne laisse pas rentrer n'importe qui au Capitole ou dans d'autres districts... Si les gens aceptaient, et voyaient que ce n'est que pour leur bien et parce qu'il faut quelqu'un pour organiser Panem, les choses pourraient être tellement plus faciles pour moi...


    " - Je dois juste aller récupérer quelques affaires dans mon vestiaire, si ça ne te dérange pas. D'ailleurs, tu devrais prendre quelque chose pour te couvrir. On a beau être en mai, il fait frais dehors. Hmmm... Attends... ".

    Satine le vit alors chercher autour de lui, jusqu'à lui passer autour des épaules un châle qui trainait là. Elle le reconnaissait, il appartenait à une des couturières. Elle lui ramènerait le lendemain lors de son prochain service. C'est vrai qu'elle aurait surement froid vu l'heure avancée de la nuit.

    " - Là. Ce sera déjà mieux. Et puis, ce sera mieux que ma veste d'uniforme, non ? ".

    Satine lui sourit gentiment, commençant déjà à jouer de la seule arme qu'elle avait, le regard que les hommes pouvaient porter sur elle. Et sa capacité à les manipuler.

    - Oui... C'est triste à dire, mais avec une veste de pacificateur je ne ferais pas plus de quelques heures si quelqu'un me voyait... J'en suis réellement désolée, mais même si je ne crois pas que vous soyez tous les monstres que l'on me décrit, les autres le croient, eux.

    Satine lui offrit un sourire, et le laissa aller récupérer ses affaires. Elle réfléchissait à toute vitesse à la tournure que prenaient les choses, et à ce qu'elle pouvait en tirer. Elle était plongée en pleine réflexion lorsqu'elle l'entendit revenir en courant, en se disant qu'il semblait vraiment mordu. Le voir ainsi courir vers elle, la main tendue vers elle lui fit une sensation étrange. Personne n'avait semblé si amoureux d'elle depuis longtemps, et même si elle n'était sur de ses intentions envers elle ou du sentiment qui le portait vers elle.

    " - Alors, on y va ? " .

    Satine hocha la tête, mais rougit lorsqu'il lui tendit la main et feignit l'embarras, triturant ses mains, n'osant prendre la sienne, et ouvrit le chemin, marchant doucement. Elle savait où elle voulait aller, mais il fallait à tout prix préserver les apparences. Non, elle ne pouvait pas lui donner la main, ou le bras, même si cela l'aurait surement considérablement aidé...

    Satine commençait à entrevoir une possibilité des plus alléchantes... Et s'il l'appréciait vraiment ? Pourrait-elle se servir de lui pour entrer au Capitole ? Ou peut-être dans un district un peu meilleur que celui ci... Ils avaient partout besoin de couturières, il devait y avoir dans les districts plus riches, le 1, ou le 2, des gens qui engageraient une couturière pour leurs besoins personnels... Les Pacificateurs avaient des pouvoirs, elle le savait, tout le monde le savait. C'est pour ça que ceux qui fricotaient avec eux se faisaient mal voir. C'était passer à l'ennemi pour les gens du district, et utiliser des moyens lâches et vils pour obtenir des faveurs. Combien de filles avaient vu leur vies détruites parce qu'on avait appris qu'elles acceptaient de coucher avec des pacificateurs pour voir leurs noms retirés des listes des Jeux ? Mais Satine était maline. Au pire, s'il l'appréciait réellement, et voulait quelque chose d'elle... Elle pourrait toujours dire qu'elle avait peur de dire non parce qu'elle ne voulait pas être torturée, ou violée (ça ajoutait une touche dramatique) par ce qu'elle avait refusé de parler avec un pacificateur. Elle savait très bien jouer ce jeu de victime. Personne ne verrait à travers. Et, au final, peu lui importait tant qu'elle obtenait ce qu'elle voulait : un aller simple pour le Capitole. Elle était prête à tout pour cela, à tout et n'importe quoi. Elle savait mentir, personne ne se méfiait d'elle et la rébellion qui couvait n'était rien pour elle. Si des informations pouvaient la mener au capitole, elle saurait y faire. Et s'il lui fallait plus... Eh bien soit, ce ne serait pas la première fois qu'elle devrait serrer les dents et simuler. Elle avait du le faire, une ou deux fois, lorsque les temps étaient trop durs. Elle pourrait le faire à nouveau, tout le monde disait que les pacificateurs étaient tous des pervers en puissance. Lui au moins avait l'air doux, et sincère.

    Satine avait pris une des allées secondaires pour sortir de l'usine par derrière. Personne n'y trainerait à cette heure ci, et la moitié du chemin se ferait dans l'usine. Elle se savait être la dernière, elle minimisait les risques de rencontrer quelqu'un et donc d'avoir des ennuis. Elle allait devoir jouer sur son atout, son seul peut-être, et essayer de manipuler le pacificateur pour l'amener à ce qu'il accepte de l'aider...

    - J'ai l'impression qu'en quelques mots, vous savez tout de ma vie... Et elle doit vous paraitre bien ennuyeuse. Racontez moi, d'où venez vous ? Comment était la vie dans votre district ?

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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeLun 9 Avr - 0:01

    Sa main tendue retomba lourdement contre sa hanche. Il essuyait son premier échec de la soirée. Néanmoins, il ne laissait rien transparaitre, gardant son sourire naïf et ingénu aux lèvres. La regardant comme la huitième merveille du monde. Il devait serrer les dents pour ne pas enrager et perdre patience. Ce que les femmes pouvaient être chiantes. Du moins, les trois quart. Silk Preston n'était pas comme ça. Les rares fois où il lui avait tendue la main, elle avait répliqué avec un coup de poing dans les côtes en ricanant. Et il lui avait envoyée une bonne baffe en s'esclaffant. Vu la fragilité de Satine, il valait mieux éviter de la frapper en rigolant. Ce serait échouer une seconde fois. Mais bordel, ce qu'il avait envie de l'encastrer contre le mur, à jouer les difficiles. Elle se tortillait comme un vers, se triturant les doigts comme une gamine rougissante face à un premier amour. Et elle avait refusé sa main. En même temps, il ne pouvait pas la blâmer d'agir de la sorte. Mais merde quoi ! La voyant passer devant lui, il s'attarda brièvement sur ses fesses pour voir si au moins le jeu en valait la chandelle. Mouais. Ça irait. Ça passerait. Il se mordit les lèvres en fronçant les sourcils. Il n'avait qu'à claquer des doigts. Qu'à claquer des doigts pour l'attraper par les cheveux, l'envoyer sur sa table de travail et la prendre comme une putain. Mais ce serait trop facile. Et lui faire du mal ne lui apporterait rien. La voir s'adonner à lui, s'abandonner avec l'espoir de pouvoir s'en sortir et même lui soutirer des informations ou pire encore, qu'elle arrive d'elle-même à dénoncer ses compatriotes, ses amis, sa propre famille... Cétait encore plus jouissif que de la voir pleurer en la violant sur une table. Le jeu en valait vraiment la chandelle. Et heureusement pour lui : elle était vraiment jolie, en plus.

    Le Pacificateur ajusta le casque sur sa tête avant de lui emboiter le pas. Il connaissait désormais chaque coin et recoin de l'usine, et pourtant, il ne cessait d'en apprendre. Là, par exemple : cette petite fissure dans le mur, il ne l'avait jamais remarquée. Lorsqu'ils sortirent de l'usine de fabrique et qu'ils se retrouvèrent dehors, un long frisson parcourut le dos d'Adonis. Il faisait vraiment frais ce soir. Il resserra la veste de son uniforme en soufflant. Et comme prévu, il n'y avait personne qui se baladait dans les ruelles. Il faut dire que le couvre-feu était dépassé depuis longtemps. Les gens avaient peur de se promener dans les rues du District, d'enfreindre les lois. Le Pacificateur jeta un regard alentour pour voir si certains de ses collègues avaient prit le tour de garde. Personne. Il grimaça. Il y en a qui ne devrait même pas faire ce métier, tant ils étaient minables. Il y avait des coups qui se perdaient.

    Mais le froid et le fait que personne ne soit dehors à cette heure-ci semblaient une bonne excuse pour se rapprocher d'elle. De nouveau, il écarta l'une des mèches de Satine avec un grand sourire. Il ne manquait plus qu'elle frissonne pour qu'il la serre contre lui. Et le tour serait jouer. A la première faiblesse qu'elle afficherait, il la prendrait dans ses bras. Il bénissait ce District pourrit et sa température qui ne cessait de baisser. Ses mains croisées dans son dos, il avança au même rythme qu'elle. Il haussa les épaules :

    " - Je t'en prie. Ne me vouvoie pas. Il n'y a personne, tu vois. Ça me met mal à l'aise si tu me vouvoies... ".

    Adonis se racla la gorge en ricanant :

    " - Sérieusement ? Tu penses que j'en sais beaucoup sur toi ? Hey, j'ai une tête d'espion, à savoir tous les potins du District 8 et surtout sur la couturière Satine Jackson ? Surtout que ta vie n'est pas du tout ennuyeuse ! ".

    Il pencha la tête sur le côté, souriant de plus belle en lui donnant un léger coup de coude amicale :

    " - Bref. Si tu veux tout savoir, je viens du District 2... Hmmm... J'avais une sœur, un poisson rouge et à ma majorité, j'ai décidé de devenir Pacificateur. Et ça, tu ne trouves pas que c'est ennuyeux ? ".

    Adonis mit ses mains dans les poches de son pantalon, cherchant son briquet et son paquet de cigarettes. Tapotant plusieurs fois sa poche, il finit par mettre la main dessus et les sortit. Les Pacificateurs n'étaient pas réputés pour être des enfants de cœur, et fumer dans un District où l'on peut à peine s'acheter de quoi manger, c'était de quoi continuer à faire parler la population. Il sortit une clope qu'il porta à ses lèvres avant de l'allumer. Il tira une longue latte avant de tendre le paquet à Satine :

    " - Je sais pas si tu fumes... ".

    Le Pacificateur plissa le nez. Il détestait partager ses cigarettes. Surtout celles que Silk lui ramenait du Capitol. Mais... Comme d'habitude, il était prêt à faire des concessions si cela pouvait lui rapporter :

    " - Elles viennent du Capitol, elles ont un goût de fruits rouges. Je sais qu'ici, la vie est difficile et que c'est un luxe de pouvoir se payer des cigarettes. De quoi rajouter à la longue liste que les Pacificateurs sont de vrais connards, hein ? ".

    Adonis secoua la tête :

    " - Je sais que tu ne le penses pas. Ça fait du bien de voir que quelqu'un... 'Fin, je ne sais pas si tu nous apprécies vraiment mais, de voir quelqu'un comprend un minimum nos intentions. Nous ne sommes pas des démons. Nous sommes juste là pour faire régner l'ordre. La paix. Pacificateurs ; c'est pas pour rien qu'on nous appelle comme ça. On est là pour aider, aussi. ".

    Aider à faire régner l'ordre. A être de véritables enfoirés si cela pouvait faire perpétrer l'ordre et le calme dans le District. C'est tout. Adonis sourit. Que de conneries il pouvait débiter pour une bonne femme.

    " - Et toi alors... Raconte-moi un peu ta vie. Je sais que tu aimes ton job – tout comme moi, ça nous fait un point commun ! - mais je n'arrive pas à réellement te cerner... ".

    En plein milieu de la rue, il se mit en travers de son chemin, son sourire ne le quittant pas :

    " - Dis-moi, Satine Jackson, qui es-tu ? Qui se cache derrière la jolie ingénue ? ".

    Il jeta vaguement un regard autour de lui et prit la main de la jeune femme, y déposant un baiser :

    " - Je réitère ce que j'ai dit plus tôt : j'aimerais vraiment apprendre à te connaitre. "

    Pour mieux pouvoir t'entuber.
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeLun 9 Avr - 1:07



    Satine avait vu juste, il n'y avait personne dehors. Rien de bien étonnant de toute façon, avec les patrouilles de pacificateurs dus au couvre feu, mieux valait rester chez soi, surtout lorsqu'il faisait si froid. Et Adonis marchait toujours à ses cotés, souriant, comme ravis d'être là, se rapprochant d'elle à chaque pas, bien qu'elle fit mine de ne pas s'en apercevoir. Il lui remit alors en place une mèche de ses cheveux, et elle se tourna légèrement vers lui pour lui sourire doucement.

    " - Je t'en prie. Ne me vouvoie pas. Il n'y a personne, tu vois. Ça me met mal à l'aise si tu me vouvoies... ".

    Satine lui sourit, et hocha la tête, acceptant. Après tout, il avait raison, il n'y avait personne et ça ne ferait que les rapprocher davantage...

    " - Sérieusement ? Tu penses que j'en sais beaucoup sur toi ? Hey, j'ai une tête d'espion, à savoir tous les potins du District 8 et surtout sur la couturière Satine Jackson ? Surtout que ta vie n'est pas du tout ennuyeuse ! ".
    - Non, ce n'est pas ce que je veux dire, mais plutôt que de toute façon, tu ne trouverais pas grand chose. Je n'ai rien de spécial, je ne suis pas très remarquable, une simple couturière un peu rêveuse, comme il y en a à la pelle à la sortir des usines du 8.

    Satine lui sourit à le voir pencher sa tête sur le coté et sourire à son tour, allant jusqu'à lui donner avec délicatesse un coup de coude amicale qui fit s'élargir son sourire encore.

    " - Bref. Si tu veux tout savoir, je viens du District 2... Hmmm... J'avais une sœur, un poisson rouge et à ma majorité, j'ai décidé de devenir Pacificateur. Et ça, tu ne trouves pas que c'est ennuyeux ? ".
    - Ennuyeux, non, certainement pas ! Comment la vie au 2 peut-elle être ennuyeuse, de toute façon... Ca a dut être dure arrivé ici, confronté à notre vie, qui elle est réellement ennuyeuse...

    District 2 donc. Comme la plupart des pacificateurs a ce qu'il paraissait. Dommage, il ne venait pas du capitole, mais c'était un début. Satine aurait rêvé de naître dans le district 2, et sa vie aurait été radicalement différente... Elle n'aurait pas trimé 15 heures par jour dans une usine pour un salaire de misère et aucun futur en vue, réduite à saisir toutes les opportunités pour s'en sortir, y compris utiliser les pacificateurs...

    Mais un autre détail avait interpelé la jeune femme. Il s'était engagé à sa majorité... Il semblait tourner autour de la trentaine, et devait avoir au moins 10 ans de service derrière lui. Elle ne reconnaissait jamais les pacificateurs, avec leurs casques, c'était toujours délicat, mais cela lui paraissait étrange. Il parlait comme une nouvelle recrue qui croit aux idéaux du Capitole et à la mission première des pacificateurs, et pourtant, il devait trainer dans ce milieu depuis une dizaine d'années. Etait-ce un faux semblant ? Malheureusement, cela voulait aussi dire qu'il ne retournerait pas avant une dizaine d'année dans son district, exit le scénario où le prince aurait ramené la princesse dans son royaume, la tirant de sa misère... Elle ne voulait pas attendre 10 ans. Satine était plongée dans ses pensées, continuant à marcher tranquillement sans prêter attention à Adonis, jusqu'à ce que celui-ci sorte un paquet de cigarette de sa poche et s'en allume une. La fumée vint chatouiller le nez de Satine. l'odeur était absolument délicieuse, et lui rappelait des souvenirs, lorsqu'elle fumait, plus jeune, lorsque c'était encore un luxe, lorsque sa famille pouvait se permettre de prendre une cigarette après le diner. Mais ces jours lui semblaient loin désormais... Mais galamment, il lui tendit le paquet

    " - Je sais pas si tu fumes... Elles viennent du Capitol, elles ont un goût de fruits rouges. Je sais qu'ici, la vie est difficile et que c'est un luxe de pouvoir se payer des cigarettes. De quoi rajouter à la longue liste que les Pacificateurs sont de vrais connards, hein ? ".

    Satine regarda un instant avec envie les cigarettes. Elle se rapellait à quel point cela lui faisait du bien. une bouffée et tout semblait plus simple. Il suffisait de prendre une inspiration, et de réfléchir aux problèmes, et la solution venait d'elle même. Cela calmait ses nerfs à l'époque. Mais elle avait du arrêter. Et elle avait trouvé le moyen infaillible, puisque de toute façon, c'était devenu un paquet de cigarette ou de quoi manger pendant deux jours. La faim avait été plus forte. Mais c'est vrai que de les voir avec leurs cigarette la dégoutait. Ce n'était pas vraiment très juste, mais de toute façon, il n'y avait pas grand chose dans son monde qui était juste.

    - Je fumais plus jeune, mais après la mort de mes parents, quand je me suis retrouvée seule, j'ai du rapidement arrêter. Même les cigarettes infectes que l'on trouve ici devenaient trop cher pour moi. Cela fait des années que je n'ai pas tiré une bouffée... Mais Satine secoua la tête et lui sourit Mais je ne préfère pas, c'est très gentil, mais je ne préfère pas gouter à quelque chose d'aussi bon, le reste me semblera encore plus fade. Je les sent, cela me suffit. Et je ne pense pas réellement que les pacificateurs soient "de vrais connards".

    " - Je sais que tu ne le penses pas. Ça fait du bien de voir que quelqu'un... 'Fin, je ne sais pas si tu nous apprécies vraiment mais, de voir quelqu'un comprend un minimum nos intentions. Nous ne sommes pas des démons. Nous sommes juste là pour faire régner l'ordre. La paix. Pacificateurs ; c'est pas pour rien qu'on nous appelle comme ça. On est là pour aider, aussi. ".

    Satine prit quelques instants pour y réfléchir. Y réfléchir réellement, pas juste lui dire ce qu'il attendait. Bien sur qu'elle n'aimait pas les pacificateurs. Mais elle se disait que sans eux, ce serait l'anarchie totale. Elle ne cautionnait pas leurs actes de violence gratuite, mais comprenait leur utilité, même si elle déplorait le zèle de la plupart. Et à l'origine, n'étaient-ils pas là pour être garants de la paix ? Il était juste bien tristes que la plupart se sentent plus tyran que pacificateurs... Mais du coup elle comprenait aussi les rebelles. L’oppression dont ils étaient victimes encourageait les velléités de rébellion. Même si personnellement, Satine trouvait cela inutile. Comme s'ils pouvaient changer quelque chose. Elle l'aurait voulu, mais il fallait rester lucide.

    - Apprécier, c'est dur à dire. C'est dur d'apprécier l'autorité, mais je respecte ce que vous faites, et individuellement, il y a un homme derrière ce costume, un homme qui mérite d'être apprécié sans tenir compte de ce qu'il fait par devoir.

    Il y eu un instant de silence, et Satine continuait à réfléchir sur ses paroles. Elle n'était pas du genre à juger les gens au premier regard et à ne vouloir changer son opinion, mais elle se disait au fond d'elle que de toute façon, la question ne se posait pas réellement. Elle ne voyait jamais de pacificateurs sans uniforme de toute façon...

    " - Et toi alors... Raconte-moi un peu ta vie. Je sais que tu aimes ton job – tout comme moi, ça nous fait un point commun ! - mais je n'arrive pas à réellement te cerner... ". Il s'arrête alors en plein milieu de la rue, lui souriant. " Dis-moi, Satine Jackson, qui es-tu ? Qui se cache derrière la jolie ingénue ? ".

    Il lui prit alors la main, après avoir vérifié qu'il n'y avait personne aux alentours, et y déposa un baiser. C'était ça les manières du 2 ? Cela lui plaisait bien.

    " - Je réitère ce que j'ai dit plus tôt : j'aimerais vraiment apprendre à te connaitre. "

    Satine se mit à rougir et à lui sourire, lui abandonnant sa main, la serrant même légèrement dans la sienne.

    - Tu aura sans doute vite fait le tour... J'ai travaillé toute ma vie depuis mes 17 ans, je vivais relativement bien, pour le district du moins, jusqu'au décès de mes parents. A partir de là, j'ai vécu toute seule, travaillant pour pouvoir me payer ce dont j'avais besoin, et réussir à réaliser mon rêve... Je dois paraître stupide, mais je ferais n'importe quoi pour y arriver...

    Remets-en une couche Satine, jusqu'à ce qu'il se propose de t'aider, et que cela lui semble venir de lui même... C'était un pacificateur, et avec les rumeurs de révolte, et les gens qui commençaient à s'élever contre le régime, ils avaient besoin d'infos. Ça, elle était prête à en donner. Sans soucis. Peu lui importait que d'autres souffrent, ce n'était pas son problème. personne ne l'avait réellement aidé quand elle en avait besoin. Et si c'était le seul moyen pour échapper à cette vie misérable, soit.

    - Moi aussi, j'aimerais apprendre à te connaitre, pour changer la vision que je pourrais avoir des pacificateurs... Et parce que je pense que tu es vraiment quelqu'un de bien.

    Satine lui sourit, resserrant le châle autour de ses épaules, frissonnant. Un vent léger se levait, glacial
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Adonis Nightsprings
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeMer 11 Avr - 23:45

    La peau chaude de Satine contrastait fortement avec la température actuelle, ce qui fit frissonner Adonis. Sa main n'était pas douce, pas du tout. Sa peau était rugueuse, ses doigts abîmés par le travail. La jeune couturière avait l'habitude de se piquer avec une aiguille, elle avait l'habitude d'avoir les doigts tâchés de sang, elle avait l'habitude d'avoir la chaire à vif. Son travail l'y obligeait. Si elle avait ne serait-ce qu'un semblant de moyen, elle prendrait soin de ses mains. Elle se limerait les ongles, elle les vernirait aussi, elle passerait de la crème pour hydrater le revers de ses mains et de la pommade sur ses doigts pour aider la cicatrisation. Mais elle n'avait pas les moyens de prendre soin d'elle. Elle n'avait pas la possibilité de mettre tant d'argent dans le soin de ses mains. Et pourtant... Ses mains étaient ses outils de travail. Dans le District, il avait vu des guérisseurs être obligés d'amputer des doigts, des mains ou même des bras gangrénés. Car ils avaient mal été soignés ou qu'ils n'avaient pas été pris en charge à temps. Heureusement pour Satine, cela n'arriverait pas. Elle était bien trop minutieuse dans son travail pour qu'une chose plus horrible qu'une piqure d'aiguille lui arrive. Heureusement pour elle. Et dans un sens, même si ses doigts paraissaient négligés, elle devait y faire attention. Elle savait que ses mains l'amèneraient au Capitol. Elle savait que ces mêmes mains feraient d'elle une artiste, une couturière reconnue.

    Mais sa peau était brûlante. Ce qui lui fit prendre conscience que la température tombait radicalement. Elle ajusta son châle sur ses épaules. Ce n'était pas suffisant. Au Diable les habitants du District, il n'y avait personne de toute façon. Si sa précieuse couturière venait à tomber malade, si elle prenait froid et qu'elle n'avait pas les moyens de se soigner, qu'elle en mourrait, c'en était finit de son plan fantastique. Sans réfléchir plus longtemps, il déboutonna sa veste d'uniforme et la passa autour des épaules de Satine, l'ajusta et la refermant sur elle :

    " - Tu es frigorifiée... ".


    Son index vint se poser sur le bout du nez de la jeune femme et il lui sourit, murmurant presque :

    " - Si j'étais égoïste, je t'aurais volé un baiser... ".

    Oh, il était égoïste. Sûrement l'homme le plus égoïste de ce District. Il avait presque envie de poser ses mains sur ses propres hanches et tourner autour d'elle en lui chantonnant qu'elle tombait dans le panneau comme une conne. Comme une petite conne qui ne voyait en lui qu'une bouée de sauvetage alors qu'il était prêt à lui enfoncer la tête sous l'eau. Il voulait la voir patauger, se débattre dans ce liquide qui était en train de l’absorber, d'absorber tout son oxygène et la voir suffoquer pour se noyer. Elle aurait de quoi l'apprécier, après. Une fois morte. Enfin... Pas tout de suite. Il ne pouvait pas la tuer. Pas directement. Pas maintenant. La charmer et la tuer ? Une perte de temps et d'énergie. Il pouvait tant tirer de ce petit bout de femme. Oui... Elle apprendrait à apprécier les Pacificateurs, surtout s'ils la prenaient contre un mur.

    Tellement facile de faire rougir une femme ; faites-lui croire qu'elle est importante, faites-lui croire qu'elle est belle, faites-lui croire monts et merveilles, faites-lui croire qu'elle est unique, faites-lui croire qu'elle pourra vivre ses rêves. Il s'en branlait totalement de sa vie. Ce n'était pas important. Et il ne voulait pas qu'elle en sache plus sur lui. Non pas qu'elle pourrait trouver une quelconque faille, mais il préférait une toute autre sorte d'intimité. Le sexe était amplement suffisant pour connaitre quelqu'un. Le sexe et la cigarette.

    L'idiote. Elle avait refusé sa cigarette. Il avait gardé le paquet un moment dans sa main, histoire de voir si elle se décidait à en prendre une finalement, mais... Non. Il rangea le paquet et le briquet alors qu'il tira une autre latte, une fumée blanchâtre ressortant de ses narines. Il secoua la tête :

    " - Je trouve ta vie très intéressante. On est tous les deux passionnés ; toi par la couture et moi par... Hmmm... Faire respecter la Loi ? C'est vrai que moi aussi, je serais capable de tout pour monter les échelons. Un peu plus de revenus ne serait pas de refus. Et puis, je pourrais être muté au Capitol aussi... ".

    Un mensonge de plus. Le Gouvernement n'acceptait que les meilleurs au Capitol. Les meilleurs et les moins instables. Vu ce qu'il y avait d'écrit dans le dossier d'Adonis Nightsprings, il pouvait dire au revoir à sa place au Capitol. Il n'en voulait pas de toute façon. Il respectait plus que quiconque la capitale, mais pour rien au monde il ne partirait d'ici. Il avait bien trop à faire. Et s'il allait au Capitol, hormis garantir la sécurité des concitoyens, que ferait-il ? Et la torture ? Les interrogatoires ? Sa vie de sadisme et de débauche ? Où serait-elle passée ? Il n'avait pas l'intention de rejoindre le Capitol comme il n'avait pas l'intention de l'aider réellement.

    " - Tu l'as dit toi-même en plus : ma vie a radicalement changé. Passer du 2 au 8, c'était... Fouah... Tellement dur. ".

    Adonis se frotta le menton. Un énième mensonge à rajouter à sa liste. Il embrassait à merveille sa vie dans le District 8. Du cul et du sang gratuit. Sa main serra celle de Satine alors qu'il se remit à marcher tout en continuant la discussion :

    " - Et tu devrais faire attention à tes paroles. Elles pourraient être mal interprétées... ".

    Un instant, il la laissa dans le doute avant de tourner la tête vers elle. Il tenait enfin sa main. C'était du gâteau avec elle. Elle n'était pas différente des autres femmes de ce District, de tous les Districts qui crevaient la dalle. Elle se laissait avoir, bercée d'illusions et de rêves plein la tête. Elle se laissait porter par le courant. Elle vendrait son âme pour obtenir une once d'espoir.

    " - Enfin... Tu sais ... "être capable de tout" ... C'est une expression très lourde de sens. Si j'avais été un autre, je t'aurais coincé contre un mur pour que je puisse faire tout ce que je veux. ".

    Le Pacificateur secoua vivement la tête.

    " - Mais je ne suis pas comme ça ! Je... Je t'apprécie. Tu sais, ça fait un moment que je te regarde travailler... Tu es tellement douée... Et... J'aime la façon dont tu attaches tes cheveux pour ne pas gêner ta vue... Il y a toujours une mèche qui finit par glisser sur ta joue et qui vient se mettre devant tes yeux... ".

    Adonis gloussait comme une adolescente. Il bégayait, même. Pathétique. Il se serait donné des claques s'il en avait l'occasion. Pfff...

    " - Je ne suis pas quelqu'un de bien... Enfin... Je ne sais pas... Mais s'il m'était possible d'offrir à quelqu'un comme toi... Une personne comme toi, aussi merveilleuse... Quelque chose de mieux que ce qu'elle a... ".

    De nouveau, il s'arrêta en plein milieu de l'allée, lâchant la main de Satine se mettant face à elle avec le sourire aux lèvres. Un sourire digne des plus grands comédiens :

    " - Hey ! J'ai une idée ! Je pourrais... T'emmener te balader dans un autre District ou même au Capitol pour ma prochaine permission ! Tu pourrais voyager, t'inspirer d'autres Districts pour tes croquis. Mais... Mais j'ai peur que ce soit mal vu... ".


    Le Pacificateur afficha une mine dépitée, continuant sa marche.

    " - Je n'ai pas envie de t'attirer d'ennuis. ".

    Et il ne lui en attirerait pas. Il la baiserait, à l’abri des regards indiscrets et croyant à ses mensonges, elle lui raconterait tous les potins du District 8, lui vendrait tous les petits rebelles qui se baladent dans le District 8.
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MessageSujet: Re: Approche et Propositions | Adonis & Satine   Approche et Propositions | Adonis & Satine Icon_minitimeJeu 12 Avr - 21:52


    Satine ajusta le châle sur ses épaules, mais avant qu'elle n'eut finit, elle vit Adonis déboutonner sa veste et avant qu'elle n'ait pu protester, elle était recouverte d'une veste de pacificateur... Ce qui ne la gênait pas non plus outre mesure. Il n'y avait personne, et cela rendrait peut-être ce qu'elle faisait plus facile... Si par contre quelqu'un surgissait à l'improviste, Satine serait dans de beaux draps...

    " - Tu es frigorifiée... ".
    Adonis vint poser son index sur le bout de son nez gelé, et lui sourit, alors que la jeune femme lui souriait en retour, les joues roses du froid et de son geste.

    " - Si j'étais égoïste, je t'aurais volé un baiser... ".
    Satine eut du mal à retenir un sourire de satisfaction. C'était sure, elle le tenait. Elle le tenait, parce qu'il avait envie, lui, de la tenir. C'était si facile, trop facile... Satine ne savait pas encore ce qu'elle pouvait en tirer exactement, pas encore, mais cela ne tarderait pas. Elle le saurait bien vite, oui...
    Satine baissa la tête, faisant sa gênée.

    - Un baiser contre un peu de chaleur, c'était un prix honnête...

    Oui, bien sur... Elle était gelée, mais si elle devait admettre qu'il n'était pas repoussant physiquement, elle n'aurait pas non plus voulu se porter volontaire pour embrasser un pacificateur. Elle n'était pas stupide, et s'il semblait échapper aux règles générales comme quoi les pacificateurs étaient tous des monstres sans cœur, il restait un pacificateur. Sans être une de celles qui soutenait la rébellion, le concept ne l'attirait pas vraiment. Et puis, si elle était dehors,, c'était de sa faute de toute façon.

    " - Je trouve ta vie très intéressante. On est tous les deux passionnés ; toi par la couture et moi par... Hmmm... Faire respecter la Loi ? C'est vrai que moi aussi, je serais capable de tout pour monter les échelons. Un peu plus de revenus ne serait pas de refus. Et puis, je pourrais être muté au Capitol aussi... ".

    Les yeux de Satine brillaient d'intérêt. Là, il devenait réellement intéressant, et elle pensait qu'il disait vrai, pourquoi lui mentir ? Certes, elle ne se doutait pas qu'il puisse utiliser cela pour l’appâter ou tenter de la séduire, mais il y avait certainement du vrai là-dedans. La phrase suivante lui échappa totalement par contre, elle était trop plongée dans ses pensées pour prêter attention à ce qu'il lui racontait sur lui, mais acquiesça pour se donner bonne contenance.

    " - Et tu devrais faire attention à tes paroles. Elles pourraient être mal interprétées... Enfin... Tu sais ... "être capable de tout" ... C'est une expression très lourde de sens. Si j'avais été un autre, je t'aurais coincé contre un mur pour que je puisses faire tout ce que je veux. ".

    Hmmm, bluffait-il ou était-il sérieux ? Il s'était montré si mignon et mielleux qu'elle avait du mal à l'imaginer en tyran, mais pourquoi pas. C'était un pacificateur après tout, et si certains pouvaient ne pas être si terribles, qui pouvait savoir après tout, elle doutait en avoir trouvé un blanc comme neige. Satine devait admettre que dans leur position il était si facile d'abuser de leur autorité qu'ils ne pouvaient surement pas s'en priver.
    Mais elle voulait saisir l'occasion d'user de cette autorité et du pouvoir qu'ils pouvaient avoir. Certes, ils n'étaient que des soldats, mais un soldat pouvait toujours monter en grade ou avoir l'oreille d'un supérieur. Satine le laissait aprler, essayant de réagir seulement avec les expressions de son visage pour le pousser à continuer. Les hommes adoraient se la raconter, Satine avait toujours vu cela, et ils aimaient sentir qu'ils avaient le dessus, et voir une femme se taire et boire leurs paroles.

    " - Mais je ne suis pas comme ça ! Je... Je t'apprécie. Tu sais, ça fait un moment que je te regarde travailler... Tu es tellement douée... Et... J'aime la façon dont tu attaches tes cheveux pour ne pas gêner ta vue... Il y a toujours une mèche qui finit par glisser sur ta joue et qui vient se mettre devant tes yeux...Je ne suis pas quelqu'un de bien... Enfin... Je ne sais pas... Mais s'il m'était possible d'offrir à quelqu'un comme toi... Une personne comme toi, aussi merveilleuse... Quelque chose de mieux que ce qu'elle a... ".

    Satine dut se mordre les joues pour ne pas éclater de rire. Elle l'avait. Elle avait réussi à en faire l'instrument de son destin. Oui, il allait l'aider, c'était certain. Et si le fait qu'il l'observe tant en détail depuis quelques temps semblait malsain, cela la flattait presque. Il devait véritablement être bien mordu. Elle réussirait à en tirer quelque chose si il était réellement capable de l'aider. Et elle espérait le découvrir au plus vite. Mais il y avait tellement de possibilité. Peut-être pourrait-il la mettre en contact avec des gens, ou l'amener avec lui au Capitole, ou lui trouver un emploi dans son district ? Tout pour quitter le 8. N'importe quoi. ELle baissa la tête pour sembler gênée et confuse.

    - Je... Je ne sais pas quoi dire...
    " - Hey ! J'ai une idée ! Je pourrais... T'emmener te balader dans un autre District ou même au Capitol pour ma prochaine permission ! Tu pourrais voyager, t'inspirer d'autres Districts pour tes croquis. Mais... Mais j'ai peur que ce soit mal vu... Je n'ai pas envie de t'attirer d'ennuis. ".

    Adonis afficha une mine dépité, mais qui n'était rien par rapport à ce que Satine éprouvait sans en montrer quoi que ce soit. Elle le tenait dans ses doigts, il n'allait pas se défiler ?! Ce qu'il lui proposait tenait du miracle... S'il pouvait faire cela, il pourrait sans doute trouver de quoi lui faire quitter le district. Et si elle avait la chance de pouvoir traverser d'autres district, aller au Capitole, alors peut-être trouverait-elle quelqu'un qui verrait son potentiel et l'engagerait immédiatement ! Elle n'aurait peut-être même plus beosin de lui. Une place dans le 1, ou le 2 serait merveilleux. Et elle oserait aller voir les styliste du Capitole, leur montrer ses croquis. Elle les persuaderait de la prendre. Même pour faire des ourlets. Peu lui importait tant qu'elle quittait ce district. Au plus vite...

    - Tu pourrais réellement faire cela ? M'emmener avec toi ?

    Satine le regarda droit dans les yeux, faisant sa désemparé, les yeux brillant d'espoir. Et elle n'avait pas besoin de se forcer. Elle espérait vraiment qu'il dise vrai.

    - Je suis sure que je trouverais une solution... Tu pourrais exiger auprès du directeur de l'usine que je sois réquisitionné pour t'accompagner ? Personne ne penserait que... Enfin, que je te suis volontairement parce que tu m'as proposé...

    Satine marqua une pause et finit par poser la question qui l'intéressait réellement, au bout du compte. Pas seulement pour apparaitre faible et avide d'espoir, ou admirative, mais parce qu'elle désirait réellement une réponse. Enfin, s'il jouait à un jeu de dupes avec elle, il était fort probable qu'il ne lui donne pas de réelle réponse et qu'il cache ses intentions. Mais elle voulait croire qu'il était quand même différent. Et donc peut-être sincère...

    - Mais... Pourquoi faire tout cela pour moi ? Je ne suis qu'une simple couturière. Tout le monde dans le district a un rêve, pourquoi vouloir m'aider à réaliser le mien ?

    Oh, elle ne se doutait pas qu'il espère en échange quelque chose. Elle était tout à fait lucide sur ce point là, elle ne s'en sortirait surement pas sans avoir à écarter les cuisses. Mais après tout, comme il l'avait fait remarquer, il aurait très bien pu lui sauter dessus dans l'usine tout à l'heure, ou à cet instant précis. Qu'est-ce qui l'en empêchait ? Ce n'était pas la crainte de voir les gens s'insurger qui devait le retenir. Satine croyait qu'il voulait plus que tirer son coup. Au final, le résultat serait le même pour elle, elle savait qu'elle n'y échapperait pas. Mais elle ferait ce qu'il faudrait pour quitter le district. La seule réserve qu'elle émettait c'était qu'il ne fallait pas qu'on les surprenne ensembles. Elle savait ce qui arrivait à ceux que l'on soupçonnait d'accepter les avances des pacificateurs en échange de faveurs. On excusait les jeunes qui, morts de faim et qui avait pris des tesserae sans se soucier d'un éventuel tirage au sort, acceptaient les avances des pacificateurs en espérant voir leurs noms rayés des listes. Mais en aucun cas une femme ayant passé l'âge d'être sélectionnée lors de la moisson et qui acceptait de coucher avec un pacificateur n'échappait à la vindicte populaire si cela venait à s'apprendre... Ou même à se soupçonner. Et si elle ferait tout pour quitter le district, elle tenait à le quitter vivante...

    Satine leva les yeux vers lui et le regarda, presque tendrement en lui souriant. Elle lui prit sa main et la serra dans les siennes.

    - Tu es tellement différent des autres...

    Satine leva le regard, le tournant vers là où elle habitait. Un petit peu plus loin se trouvait son appartement au dessus d'un bar miteux qui était déjà fermé. Elle serait bientôt arrivée chez elle, mais elle aurait préféré avoir encore le temps d'embobiner un peu plus le pacificateur...

    - C'est chez moi juste au dessus, là bas... Merci de m'avoir raccompagné... Et merci pour la veste...

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Approche et Propositions | Adonis & Satine

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