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| Bad Blood - Hunter & Raven & Julian | |
| Auteur | Message |
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Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Bad Blood - Hunter & Raven & Julian Jeu 9 Juil - 9:50 | |
| Il est parfois de ces évènements si importants, de ceux qui peuvent changer le cours de l’Histoire, ou qui peuvent vous changer vous, que vous vous rappellerez toujours de ce vous étiez en train de faire à ce moment précis, sans que le poids des années n’altère votre mémoire des moindres petits détails. Pour Julian, cela s’était produit trois fois : lorsque son nom avait retentit sur la Grande Place le jour de la Moisson, lorsqu’il avait appris que Clay était tombé aux mains – ou plutôt, aux griffes – du Capitole, et lorsque le vieux Snow, après des décennies de tyrannie, s’était enfin décidé à passer l’arme à gauche. Si les deux premiers n’étaient que des souvenirs propres à son histoire personnelle, le dernier, en revanche, avait ébranlé tout Panem, si fort que le chef rebelle avait pu sentir le pays tout entier, colosse aux pieds d’argile, vaciller sur ses fondations. Dès lors, chaque poste de télévision, chaque radio n’avaient eu de cesse de vomir un flot d’absurdités – des éloges funèbres selon certains, un ramassis de connerie d’après lui. Du pauvre pêcheur du District Quatre, au mineur éreinté du Douze, aux Pacificateurs en formation dans le Deux, jusqu’à ces guignols qui pleuraient sûrement à chaudes larmes – des larmes de crocodile pour certains, il n’en doutait pas – au Capitole, personne n’avait pu ignorer la nouvelle. Même dans ses rêves les plus fous, jamais Julian n’avait osé espérer un si beau dénouement. En fantasmant la chute du Gouvernement actuel, comme il l’avait fait des dizaines et des dizaines de fois par le passé, il s’était toujours imaginé qu’il se trouverait face à Snow et qu’avec un peu de chance, il aurait même le plaisir de le tuer de ses propres mains. Tout comme il était, bien malgré lui, le visage de la Rébellion à travers Panem, Snow était à ses yeux l’incarnation de l’oppression, de la famine, de la violence et des Jeux. Mais Snow ou un autre, cela ne changeait rien à la situation. Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. avait-il lu un jour dans un livre si ancien qu’il menaçait de se désagréger sous ses doigts. Qu’importe le nom de l’ennemi, le combat, lui, ne s’arrêtait pas pour autant. Le chef rebelle pouvait enfin sentir le vent tourner en leur faveur ; l’occasion était trop belle, trop inespérée, pour qu’ils la laissent bêtement filer entre leurs doigts.
Il s’était donné une mission, et il comptait bien la mener à terme, avec ou sans Snow aux commandes.
Par un coup du hasard, Julian se trouvait au Treize quand il apprit la nouvelle. Sa présence au QG lui épargnait bien du chemin, qui lui aurait fait perdre un temps précieux. Or du temps, ils n’en avaient pas. S’ils voulaient frapper, c’était maintenant ou jamais. Avant que ces pantins sur-maquillés du Capitole n’organisent des élections – façon de parler, on était à Panem après tout – pour trouver un nouveau président, qui, peut-être, risquait d’être pire encore que le précédent, si c’était toutefois possible. En tout cas, une chose est sûre, il ne serait pas mieux. Il avait alors débarqué sans ménagement dans le bureau de Coin (il savait qu’elle détestait ça, si bien qu’il ne s’en privait jamais) pour lui soumettre ses idées, qu’elle avait rejeté d’un rire dédaigneux. Il fallait attendre, selon elle, attendre de voir comment les choses allaient évoluer. Il avait eu beau lui exposer son point de vue, hausser le ton, s’emporter, rien ne l’avait fait changer d’avis, et il était sorti comme une furie, hors de lui, bousculant tout sur son passage, objets comme personnes. Si Coin refusait de mettre des hommes à sa disposition, soit, il ferait sans. Depuis quand avait-il besoin de son soutien, ni même de son accord, pour mener des actions contre le Capitole ? Il avait ses propres hommes, bien plus fiables que ces pitoyables soldats du Treize, qui obéissaient aveuglément à une Présidente qui ne valait guère mieux que Snow, parfois. Elle avait la trouille d’agir ? Bien, il le ferait à sa place, quand bien même tout le mérite lui reviendrait au final. Mais Julian n’était pas devenu chef rebelle pour la gloire, et il en avait sa claque de la célébrité, avec son visage placardé dans tous les Districts. Il avait réussi à convaincre et à réunir un petit groupe d’hommes, qui avaient compris tout l’intérêt de frapper tant qu’ils avaient l’avantage. Le Capitole leur offrait enfin une faiblesse qu’ils pouvaient exploiter, à eux d’en faire bon usage. C’est pourquoi ils se trouvaient au Sept aujourd’hui, un District cher à son cœur, et à celui de Clay qui avait tenu à l’accompagner, en dépit de ses réticences. Mais Clay, plus que quiconque parmi eux, ressentait le besoin de se venger du Capitole, de ses bourreaux, et il n’avait pas eu le cœur de lui refuser cette faveur. Raven aussi était de la partie, étrangement. Il pensait qu’il ne bougerait pas le petit doigt et pourtant, il s’était joint à eux quand bien même Julian ne lui avait rien demandé, sans savoir si sa présence ici était autorisée, ou s’il avait enfreint les ordres de Coin. Qu’importe ses motivations, Julian était rassuré de le compter dans ses rangs. Ça n’avait pas toujours été le beau fixe entre eux deux, malgré les liens du sang, mais cela n’empêchait pas le rebelle d’apprécier Raven à sa juste valeur. Courageux soldat, excellent élément, voilà les qualificatifs qui lui venaient spontanément à l’esprit quand il pensait à son cousin, même s’il ne lui avait jamais avoué.
Tête de mule, aussi.
Tous ceux qui prétendaient à la succession de Snow – dont cette ordure de Hunter. L’imaginer président lui donnait envie de vomir ses tripes, heureusement, il n’avait pas réussi à passer le premier tour, ce qu’il avait ri ce jour-là ! – étaient réunis aujourd’hui pour présenter leur candidature au peuple qui, pour la plupart, n’en avait rien à foutre. Ils avaient d’autres préoccupations autrement plus importantes qu’écouter leur baratin. Le plan était simple : les faire tous sauter. Plus de candidats, plus d’élection. Ils porteraient ainsi un grand coup au Capitole, qui aurait dû mal à s’en remettre. Une fois qu’ils auraient fait le sale boulot, le Treize ne tarderait pas à les rejoindre et ensemble, ils gagneraient le Capitole pour mettre un terme à toute cette folie. La victoire finale était à portée de main. Encore un effort, et tout serait bientôt fini. Une idée lui traversa l’esprit : que deviendrait-il alors, sans ennemi à combattre ? Il chassa rapidement cette pensée d’un bref mouvement de tête. Il devait rester concentré sur la mission, il aurait tout le temps de songer à l’avenir plus tard. Son visage dissimulé sous une capuche, protégé par la foule qui faisait de lui un simple anonyme parmi tant d’autres, il jeta un bref regard à Clay, un peu plus loin sur sa gauche. Ces deux-là n’avaient pas besoin de mots pour communiquer, un seul regard leur suffisait à se comprendre. Les bombes artificielles avaient été posées la veille sous l’estrade qui accueillerait les candidats pour leur discours, il leur suffisait dès lors d’allumer la mèche pour tous les envoyer ad patres.
Oui, tout se déroulait comme prévu.
Hj : J'espère que ça vous convient, sinon, n'hésitez pas à le dire ! |
| | | Hunter Blackbird-Crowley △ correspondances : 700 △ points : 0 △ multicomptes : alexiane, pepper-swann (leevy) △ à Panem depuis le : 13/07/2011 △ humeur : opportuniste △ âge du personnage : trente-quatre ans △ occupation : général et connard en chef de panem
| Sujet: Re: Bad Blood - Hunter & Raven & Julian Mer 29 Juil - 0:06 | |
| Une humiliation. Ma présence sur cette estrade n’est rien d’autre qu’une humiliation en bonne et due forme.
Je n’ai pas passé le premier tour des élections présidentielles. Moi, Hunter Blackbird-Crowley, je n’ai pas su récolter suffisamment de voix pour me permettre d’accéder à l’étape suivante, alors que je représentais le candidat idéal. Le seul parmi six, à réellement connaître les citoyens de Panem, à être en mesure de les arrêter avant même que la moindre idée pouvant être qualifiée de rebelle s’immisce dans leur esprit. Le seul parmi six à s’assurer que Panem reste telle qu’elle est, telle qu’elle doit être. Une dictature où chacun reste sagement à la place qui lui est assignée, aux ordres du chef de la nation. Il y a ceux qui servent le pain, et il y a ceux qui mangent le pain. Et ça doit rester ainsi, malheureusement certains ne semblent pas l’avoir compris et mettent en péril le bon fonctionnement de notre nation. Panem s’est construite sur une dictature qui a duré pendant près d’un siècle, il est impensable de changer ce régime maintenant, à peine deux ans après la sauvage révolte qui a endeuillé la plupart des districts. Le nombre de morts ne me désole point ; tout ce que j’espère c’est éviter une nouvelle guerre civile. Or, celle-ci arrive à grands pas si c’est un incapable qui prend le contrôle du pays. Ils ne sont plus que quatre, et aucun ne peut rattraper les autres. Ulysses rêve d’utopie, Augusta ne maitrise pas son sujet, Pandora ne s’intéresse à rien d’autre qu’à sa petite personne et Iron est une vaste blague. Quel que soit le résultat du second tour, il ne me satisfera pas. Car ce n’est pas moi. Ce ne sera pas moi le nouveau Président de Panem alors que j’étais le candidat le plus sérieux à ce poste. Et comme si la défaite ne suffisait pas, il faut désormais que j’encadre mes anciens concurrents durant leur ultime tournée des districts, le revers de la médaille lorsque l’on est le chef suprême des pacificateurs.
Alors je suis là, sur cette estrade, dans mon uniforme, à m’assurer que tout se passe bien pour ses quatre derniers candidats, quand je souhaiterais les achever de mes propres mains. Pourquoi eux et pas moi ? Pourquoi ont-ils récoltés des voix alors qu’aucun n’a pleinement conscience du danger que les citoyens représentent et ce dont ils sont capables ? Il ne s’agit pas uniquement de se pavaner aux soirées ou de se vanter d’être qualifié par le terme « Président ». Il faut surtout contrôler les masses, s’assurer qu’elles restent dans les rangs, et, le plus important, évite une nouvelle révolte, si tôt après la dernière. Impossible. Et pourtant. Je suis sur cette scène, à prétendre assurer la sécurité de quatre personnes qui amèneront leurs lots de problèmes à la nation, et qui n’en n’ont rien à faire, car qui nettoiera derrière eux ? Moi et mes hommes. Alors, ils peuvent bien raconter toutes les conneries qu’ils souhaitent, ils savent qu’ils ne seront pas ceux qui devront se salir les mains, mais ils auront la gloire, et c’est tout ce qu’ils recherchent. Le poing serré, j’observe la foule qui se met en place, sagement en rang, tandis que les candidats arrivent les uns après les autres sur l’estrade et se placent en retrait. Je croise le regard de Pandora. Seconde humiliation de la journée. Elle est candidate, je suis simple gardien. Elle ne devrait pas être là, elle devrait être dans un train en direction des cellules du Capitole pour que je m’occupe personnellement de sa disgrâce. Mais il n’en est rien. Je peux juste serrer le poing jusqu’au sang et attendre que l’humiliation se termine, pour qu’elle recommence dans deux jours, dans un autre district. Et il y en a encore cinq. Les deux semaines qui s’annoncent vont être longues. Et je n’ai d’autres choix que de le supporter, bien droit, bien muet.
La foule devient de plus en plus dense, elle s’agite, elle fait plus de bruit qu’elle ne le devrait. Si ça ne tenait qu’à moi, un coup de feu dans les airs pour calmer le jeu, un dans la tête d’un inconnu pour démontrer qui est le chef s’ils s’amusent à recommencer. Mais non. Stoïcisme et civilité sont les maîtres mots. Stoïcisme et civilité. Le maire prend la parole, annonce le déroulement de l’opération. Des vidéos comme les affectionnent si bien le Capitole, puis place aux beaux petits discours de ces quatre menteurs professionnels, pour duper une foule qui n’attend que de se rebeller.
Et soudain, je le vois, un visage parmi des centaines. Julian Kennedy-Fawkes. Celui qui a donné un sens au mot ennemi.
Clignements de yeux intempestifs afin de m’assurer que je n’hallucine pas. Des mois que mon regard n’avait pas croisé le sien, au point même de me demander s’il était toujours de ce monde. Le contraire m’aurait agacé. Pas parce qu’il aurait manqué à Panem, mais parce que je dois être celui qui le rayera de la surface de la terre. Étrangement, c’est toujours un plaisir de croiser le rebelle ; cela annonce de l’action, une coupure dans une vie monotone de pacificateur. Un amusement des plus agréables, si ce n’est le meilleur. Mais passé l’instant de réjouissance à la vue de ce vieil ennemi, l’interrogation prend le dessus. C’est l’homme le plus recherché de Panem, et le voilà qui se mêle à la foule comme si de rien n’était ? Il s’agit peut-être de son district natal, mais il n’est pas assez bête pour se ramener comme une fleur en espérant que sa présence passe inaperçue ? Non. Non, je peux lui trouver des dizaines de défauts, mais la stupidité et la crédulité n’en font pas partie. Julian est intelligent, c’est bien pour cette raison que je n’ai jamais réussi à le mettre hors d’état de nuire, bien que ce jour arrivera, quand je serais lassé de m’amuser avec lui et que le chat souhaitera enfin goûter à la souris. Julian est ici pour une raison, sa présence n’est pas anodine. Encore moins en période d’élections présidentielles. Il y a quelque chose qui cloche, et j’ai mon idée. Quittant mon vieil ennemi des yeux, mon regard passe en revue la foule, et un sourire franc se dessine sur mes lèvres quand le visage de Raven m’apparait. Pour peu, je pourrais me demander si Noël n’est pas en avance, cette année. Julian et Raven, tous les deux à quelques mètres de moi, en voilà un beau cadeau. « Fais en sorte que chacun écourte son discours et quitte la scène aussitôt après, inutile d’alerter les païens. » Je souffle à l’oreille de mon second en m’écartant de l’estrade, glissant un œil amusé sur la foule qui ne se doute de rien. Lancez-leur une grenade enrobée d’un bout de pain, ils ne verront que la nourriture. Julian et Raven ne sont pas là pour le plaisir, le danger se présage. « Garde Pandora pour la fin, elle n’est pas si importante. » J’ajoute, amusé, tandis que je m’éloigne discrètement de l’estrade. Si ça ne tenait qu’à moi, je les laisserais faire le coup. Fusils, explosions, peu importe ce qu’ils ont prévu, ce serait une belle opportunité d’éliminer la concurrence tout en étant assuré de mon innocence, pour une fois. Et il peut bien y avoir des dégâts collatéraux par dizaines dans la foule, ils se reproduisent si vite que ces morts seront vite remplacés par de la chair fraiche éligible aux jeux. Une aubaine, je vous dis. Malgré tout, hors de question de laisser faire. Ce serait semer le chaos. Ce serait provoquer une révolte déjà plus qu’imminente en vue de l’instabilité politique qui règne dans notre pays. Je ne peux pas risquer cela. Je ne veux pas risquer cela. Ce serait la porte ouverte à toutes sortes de dérive. Je m’éloigne de la scène, me met en marche au bord de la foule, passe celle-ci au peigne fin. Troisième et heureuse surprise, la silhouette de Clay se dessine également caché dans un noyau de citoyens. Il ne semble pas m’avoir remarqué, la chance a décidé de me sourire. Et une fraction de plus tard, me voilà avec une idée qui permettra de calmer le jeu et d’éviter un massacre sur la place publique. Parvenant à écarter la foule grâce à mon simple uniforme, je me lance à la poursuite du larron le plus faible des trois, celui qui sera un appât digne de ce nom.
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| | | Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: Re: Bad Blood - Hunter & Raven & Julian Mer 24 Fév - 8:48 | |
| JULIAN, HUNTER & RAVEN BAD BLOOD - VOLUME V, CHAPITRE 1.
J'avais un mauvais pressentiment. Et je le savais bien, pourtant, que ne pas écouter son instinct était une de ces erreurs de débutant que je n'étais plus censé faire, mais pourtant ... pourtant j'étais là. Et on ne m'avait pas forcé la main, à vrai dire je n'avais même pas attendu que Julian me le propose pour prendre moi-même l'initiative de me joindre à l'équipage. Peut-être parce que je doutais qu'il ne prenne la peine de me le demander, le cas échéant, et la vérité c'est que je n'étais pas à l'aise avec l'idée de laisser Clay sur le terrain sans avoir un œil sur lui. Clay n'avait pas le profil du soldat, et il ne l'aurait probablement jamais ; Ce n'était pas un reproche, simplement une constatation, certains étaient fait pour ce métier et certains ne l'étaient pas, Clay lui ne l'était pas. Il n'y avait chez lui pas une once de violence, il avait ce bon fond qui lui permettait d'essayer de voir le bon en chacun, et si cela faisait assurément de lui un meilleur être humain que Julian ou moi cela faisait aussi de lui un mauvais soldat, peu importe les heures d'entrainement qu'il accumulerait et le cœur qu'il y mettrait. Alors je ne m'étais pas posé de question, j'avais imposé ma présence, déjà prêt à monter au créneau face à Julian lorsqu'il s'y opposerait, et finalement surpris de sa simple approbation, sans que je n'ai eu à avancer le moindre argument. Et des arguments j'en avais des tas, j'en avais déjà rodé plusieurs face à Coin lorsque j'avais annoncé mes intentions de rejoindre l'opération ; J'avais trop tiré sur la corde par le passé pour prendre à nouveau le risque d'accomplir une action quelle qu'elle soit dans le dos de la Présidente, je savais qu'une de plus constituerait probablement ma perte. Officiellement j'étais là pour que le treize ait d'une manière ou d'une autre un œil sur les événements, officieusement j'avais surtout un œil sur Clay, et tout le monde y trouvait son compte. Je ne sais simplement pas à quel moment au juste mon esprit s'est mis à occulter le fait que ça ne pourrait décemmentpas être une simple mission, un "je fais ce que j'ai à faire et je rentre" comme si nous nous apprétions juste à braquer un train de marchandise ... Il y aurait des morts, aujourd'hui. Je n'étais pas plus en mesure qu'un autre de savoir combien ni de quel côté, mais dans cet histoire tout le monde ne rentrerais pas se coucher tranquillement à la fin de la journée. Je ne sais pas comment j'avais pu perdre cela de vue, même un court instant. Peut-être n'étais-je plus fait pour ça ... bien sûr que si, pour quoi d'autre, sinon ? Je n'étais pas né une arme à la main mais presque, et dieu m'en garde, je mourrai probablement une arme à la main également. Prendre part à l'opération c'était également accepter le fait de suivre un plan et des directives que je n'avais pas moi-même établi. Accepter le fait que si mon expérience de tacticien m'aurait peut-être fait choisir un autre mode opératoire, ne comptait en définitive que le plan validé au préalable et auquel j'avais choisi de me soumettre en imposant ma présence. J'aurais été là-haut, quelque part. Pas sur un toit, lesquels grouillaient d'ailleurs de pacificateurs dont l'éclat fugace d'un bout de canon suffisait parfois à me faire deviner leur présence, malgré une volonté évidente de discrétion. Mais j'aurais pris de la hauteur, quoi qu'il en soit, et sans doute qu'à cet instant le front de Blackbird-Crowley aurait pu se retrouver au centre de mon viseur, mon index carressant la queue de détente de mon fusil, attendant le moment opportun. LA seconde adéquate, pour rayer définitivement ce salopard de la liste de mes priorités. Mais je n'étais pas là-haut. J'étais ici, Clay à huit heures, Julian à deux heures, et un quart de seconde seulement m'avait suffit pour comprendre que rien ne fonctionnerait selon le plan, tandis que de là où j'étais j'observais Hunter quitter son perchoir sur l'estrade de la campagne présidentielle, un sourire bien trop confiant sur le visage et une détermination forcément de mauvais augure dans sa démarche. « Qu'est-ce qu'il fout, putain ... » Portant machinalement la main au holster caché sous ma veste, j'avais tant bien que mal tenté de me faufiler à travers la foule compacte, malgré une progression rendue beaucoup plus difficile par le fait que mon accoutrement devait m'aider à me fondre dans la masse. Hunter lui semblait fendre une foule qui s'écartait sur son passage de peur d'entrer en contact avec lui, comme si tout chez l'individu était vénéneux. C'était lui donner bien trop d'importance pourtant, Hunter n'était qu'un homme, et même une erreur de la nature en ce qui concernait l'espèce humaine. Sentant la tension dans ma mâchoire et mes cervicales j'avais cherché après mes deux cousins, mettant quelques secondes à déterminer auquel des deux appartenait le profil que j'avais trouvé à ma droite. Au regard déterminé qu'il m'avait lancé j'avais finalement reconnu Julian, et acquiescé d'un léger signe de tête à sa proposition silencieuse. Hunter ne nous filerait pas entre les doigts. Pas cette fois-ci, pas encore.Quelque chose clochait. Les discours n'étaient pas terminés, et Hunter n'avait aucune raison valable d'écourter ainsi sa présence. À moins qu'une donnée supplémentaire ne vienne de se rajouter au tableau. J'avais continué d'avancer, laissant peu à peu le gros de la foule derrière moi, toujours sans avoir pu replacer du regard la présence de Clay. C'était une mauvaise idée, de nous mêler à la foule de cette manière, et malgré moi l'idée que nous puissions avoir été repérés commençait à s'insinuer dans mon esprit et avait provoqué un frisson le long de mon échine. J'étais arrivé à l'arrière du bâtiment à l'instant où Julian lui arrivait du côté opposé, les traits plus tendus qu'il y avait encore quelques minutes. « Clay ? » Il n'était pas avec lui. Il n'était avec ni l'un ni l'autre et tandis que cette réalisation me parvenait j'avais senti mon estomac se nouer. C'était une autre bêtise, de s'être lancé sans liaison radio, d'avoir sacrifié la sécurité au profit de la discrétion ; J'avais failli le faire remarquer, avant de me raviser. Ce n'était ni l'endroit ni le lieu, et c'était à cela que servaient les debriefings une fois de retour au treize. J'avais observé à la ronde, la rue pavée qui s'étendait face à nous et la lisière de forêt vers l'Est, à cent mètres à peine. J'avais fait signe à Wakefield de faire demi-tour, parce que certains devaient garder un oeil sur la place et ce qui s'y passait, et que sans Julian, Clay et moi ils n'étaient déjà plus que deux. Et puis un cri, glaçant, tandis que ma main allait saisir mon arme de poing et que Julian et moi nous élancions en même temps, et dans la même direction. Pas cette fois-ci, pas encore. |
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