Du moment où le tribut garçon avait posé les deux pieds sur l'estrade, se résignant lui aussi à ne pas être sauver, le reste des événements s'était enchaîné très rapidement. En un rien de temps, Daisy avait d'abord été contrainte de quitter la grande place avant d'être balancer sans ménagement dans une petite pièce de l'hôtesse de ville. Malgré l'obscurité générale de l'endroit, il n'était pas difficile de voir que quelqu'un avait souhaité rendre l'endroit un peu moins désagréable par le biais de fleurs disposées dans les quatre coins, ce qui arracha un faible sourire à la jeune femme malgré les faibles moyens du bord. Elle préféra passer outre le détail comme quoi la moitié des fleurs étaient déjà fanées. Là, tout de suite, c'était l'attention qui comptait le plus. Elle avait besoin de petits gestes comme ça, remplis de gentillesse pour ne pas perdre pieds et prendre le temps de pleinement réaliser ce qui venait de se passer lors des dernières minutes. Même si elle était pressée de serrer une dernière fois dans ses bras les deux hommes de sa vie, Daisy était tout de même soulagée d'avoir un peu de temps devant elle pour assimiler la nouvelle de sa moisson et pouvoir faire bonne figure devant ses proches. Elle ne les tromperait pas, la peur l'habitait désormais mais au moins ne les quitterait-elle pas dans un état déplorable. C'est vrai qu'à toute première vue, elle n'avait certainement pas grand chose pour rivaliser avec les autres tributs mais Brooke n'ont plus n'avaient pas l'air de beaucoup de choses, pourtant elle avait remporté les Jeux. En partant de là, n'importe qui avait sa chance. C'était un peu faible comme raisonnement, certes, mais c'était mieux que de se considérer comme déjà morte. Elle avait une chance sur vingt quatre de revenir, clairement c'était pas beaucoup, mais c'était mieux que rien et elle serait idiote de tourner le dos à cette petite chance de rien du tout.
Après plusieurs minutes d'attente plus angoissantes les unes que les autres, la porte s'ouvrit enfin pour laisser passer son frère et son père. Les deux hommes avaient le regard grave et s'avancèrent en silence pour la prendre dans leurs bras à tour de rôles. Ces quelques secondes d'amour et de tendresse menacèrent de faire fondre la jeune femme en sanglot mais au prix d'un incroyable effort, elle parvint à se contenir. Seules quelques larmes roulèrent le long de ses joues mais ce n'était pas très grave. Ici, elle avait le droit de pleurer, les caméras du Capitol ne filmaient pas encore ces moments d'intimité des tributs avec leurs proches. On leur enlevait déjà beaucoup, c'était la moindre des choses de les laisser tranquille pendant les cinq petites minutes qui leur étaient accordées. C'était d'ailleurs parce que le temps était compté et qu'ils n'en disposait pas de beaucoup que Daisy se décida enfin à briser le silence. « Je ne peux pas vous dire de me faire confiance parce que si je ne reviens pas vous serez encore plus tristes mais je tiens à vous dire que je vais faire de mon mieux et surtout pas m'avouer vaincu d'avance. Je ferais ce qu'on me demande de faire, au moins je pourrais me dire que j'aurais fais tout mon possible et que si je ne gagne pas, c'est simplement que ce n'était pas mon destin. » Sa voix s'était brisée sur les derniers mots, c'était douloureux de dire ce genre de choses mais elle y avait bien réfléchi avant qu'ils n'arrivent et ça lui semblait être le mieux. Le courage ne faisait pas parti de ses qualités mais il apprendrait à l'être au besoin. « Entoure toi d'une personne qui ne peut pas avancer seule. Elle ne te trahira pas de sitôt au risque de ne pas faire le poids par la suite. Avec les jours tu apprendras la connaître et à prévenir ses actions. » conseilla son frère sur un ton ferme. Daisy le connaissait suffisamment pour savoir qu'il se montrait dur pour ne pas faiblir devant elle. Elle hocha la tête, reconnaissante de ce conseil qu'elle prendrait soin d'étudier convenablement. « Je ne veux pas que ma fille devienne une meurtrière, pire encore un monstre, mais je veux encore moins ne plus jamais revoir son sourire. Nous avons encore besoin de toi. Je t'aime. » ajouta son père jusqu'à présent discret et nerveux. La jeune femme avait comprit que c'était bien trop tôt pour qu'il puisse supporter de la voir finir entre quatre planches, comme sa femme quelques mois plus tôt. Daisy voulût rajouter quelque chose mais les mots ne vinrent pas et on toqua à la porte. Les Pacificateurs. A contre cœur ils s'éloignèrent après l'avoir embrassé une dernière fois et elle n'eut que le temps d'articuler avec peine un « Je vous aime. » pendant que la porte se refermait sur eux. C'était fini. Déjà.
Le temps lui filait entre les doigts, il avait encore tellement de choses qu'elle aurait aimé leur dire. Cinq minutes, c'était vraiment trop peu. Elle donnerait n'importe quoi pour quelques minutes supplémentaires, pour respirer une dernière fois l'odeur de croissant grillé qui colle à la peau de Brandon toute la journée mais c'était trop tard. Alors elle pesta toute seule, tournant en rond dans cette pièce qui sentait le moisi par moment, puis elle s'énerva et enfin, pleura toutes les larmes de son corps. Elle avait besoin d'évacuer toute la peur qui s'accumulait dans son cœur, tout le ce qui était néfaste pour mieux rebondir par la suite. Elle se le permettait maintenant, persuadée que plus personne ne franchirait le pas de porte mais elle se trompait. La porte grinça une nouvelle fois, non pas pour laisser apparaître un Pacificateur lui intimant de se bouger les fesses pour partir mais pour laisser passer Bonnie. « Je tenais à te faire part de mon soutien. » s'empressa de dire sa collègue de travail avant de la serrer fort dans ses bras. On ne pouvait pas exactement parler d'amie mais c'est ce qui s'en rapprochait le plus, surtout à ce moment-là. Une étonnante surprise qui mit du baume au cœur à la tribut. Les deux jeunes femmes n'avaient pas besoin de paroles pour bien s'entendre alors Daisy glissa un simple « Merci. » et lui rendit son étreinte. C'était agréable de se sentir aimé et soutenu, dans les pires moments c'est à eux qu'elle penserait pour se remettre d'aplomb et faire face. « Profite un maximum de ton séjour. » Daisy hocha la tête, c'était bien ce qu'elle comptait faire. Autant profiter du luxe qui lui serait proposé, ce serait probablement sa seule occasion. Et qui sait, si elle survivait à l'arène, elle lui raconterait comment c'est là-bas et lui ramènerait des vêtements plus luxueux que leurs combinaisons de travail. C'était mine de rien une belle perspective que Daisy songea à partager avec sa collège mais déjà celle-ci s'éloigner alors qu'à l'extérieur on leur annonçait que la visite était finie. Encore quelques secondes puis la tribut se retrouva de nouveau seule dans la pièce. Pas pour très longtemps, la porte se ré ouvrit presque aussitôt et cette fois, elle pu sortir. Elle aurait aimé s'accrocher à n'importe quoi pour ne pas quitter son district mais c'était impossible. Elle s'exécuta donc sans broncher, serrant les dents quand les sales pattes des hommes en blanc la poussèrent avec force dans la voiture. Le départ était proche.