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| VI,2. Les derniers adieux (10) | |
| Auteur | Message |
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Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: VI,2. Les derniers adieux (10) Dim 26 Juin - 20:34 | |
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79th Hunger Games “Adieux ”
(c) mockingjaystaff La Moisson vient tout juste de prendre fin dans tous les districts. Après avoir acclamé ou pleuré le tirage au sort des jeunes tributs, ces derniers sont emmenés dans l'hôtel de justice pour recevoir les dernières visites de leurs proches. Ceux-ci viendront pour quelques petites minutes pour soutenir une soeur, un fils, un cousin, une amie... Prendre dans ses bras l'être aimé que l'on ne reverra peut-être jamais, le revoir une dernière fois avant qu'il parte pour l'arène subir une fatale destinée. Ou peut-être lui donner les derniers conseils pour revenir à la maison à l'issue des jeux ?
les adieux Le temps des adieux commence sur le forum. Pour ceux qui ne sauraient pas comment cela se passe par rapport aux livres/films, voici une petite description pour vous mettre dans l'ambiance. Chaque tribut est enfermé dans une salle de l'hôtel de justice. Il y attend ses proches, qui viennent chacun leur tour (par exemple la famille - parents, frère/soeur - puis les amis - qui peuvent venir séparément) et qui ne peuvent rester que cinq minutes. Quand tous les proches sont passés, il est temps de partir pour la gare et prendre le train pour le Capitole.
Ce sujet est mis à votre disposition pour poster seul (avec des PNJs) si vous n'avez pas d'autres membres avec qui rp. Sinon, vous êtes libres de créer vos sujets avec d'autres membres, merci d'indiquer tout de même dans le titre 'VI,2" pour que nous puissions différencier les rps 'simples' à ceux des adieux. Il vous sera aussi demandé de faire des rps courts, sachant que les visites ne durent que cinq minutes.
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| | | Alfie Ellsworth △ correspondances : 44 △ points : 0 △ multicomptes : ava & la compagnie △ à Panem depuis le : 17/06/2016 △ humeur : effrayé △ âge du personnage : douze ans △ occupation : tribut du district dix
| Sujet: Re: VI,2. Les derniers adieux (10) Mer 29 Juin - 18:15 | |
| La moisson venait tout juste de prendre fin. Une fin qui annonçait le commencement de bien des choses. Des choses qu’Alfie ignorait. Il savait bien pour le Capitole, pour les jeux, mais ce n’était pas très clair. Il ignorait beaucoup de choses, et semblait être le seul dans cette assemblée. Alors on le guida. C’était cette dame, habillée de toutes les couleurs. Elle le mena aux pacificateurs tout en parlant de sa famille, ses amis, ou d’autres gens qui viendraient le voir. Le petit garçon ne put s’empêcher d’arborer un grand sourire. Enfin. Il allait voir sa mère. Il allait la revoir, après des semaines d’absence.
Il était heureux. Ça faisait longtemps. Des semaines déjà. Des semaines qu’il attendait cet instant. Pas celui d’être tribut, non, mais revoir des visages familiers. On ne pouvait pas lui refuser aujourd’hui. Il n’était peut-être pas le garçon le plus intelligent de son âge, mais il n’était pas bête non plus. Il avait bien compris que le statut de tribut était particulier. Comme quoi, la malchance n’avait pas que du mauvais. Alors, une fois qu’il se trouva dans la salle prévue pour l’occasion, il ne lui restait plus qu’à attendre. Il ne savait pas trop comment tout ça fonctionnait, mais il se réconforta en pensant que c’était sûrement pareil pour l’autre fille. D’ailleurs, il n’avait pas trop compris son nom. Il essaya de se le remémorer, en vain. Il allait devoir lui demander, si elle voulait bien. Puis Alfie se laissa divaguer dans ses pensées. Le Capitole, les jeux, les autres. Il y avait tant à penser. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait omis l’issue fatale de ces Hunger Games. Il passa en revue les images qu’on lui avait montrées à l’orphelinat. Il avait hâte en réalité. Ça avait l’air si beau, si palpitant. Bien plus que le district dix.
Et puis, il entendit une horloge sonner. Quelle heure était-il ? Alfie, il n’avait jamais eu la notion du temps. Une minute ? Une heure ? Il aurait pu rester ici toute une journée, cela n’aurait rien changé pour lui. Parce qu’aujourd’hui, il retrouvait enfin cette amie qui lui avait tant manqué. Cette amie qu’on lui avait arrachée le jour de son départ pour l’orphelinat. Elle était enfin revenue. La solitude. Mais il était prêt à la quitter quelques instants pour revoir sa chère mère. Il était même prêt à la quitter pour toujours cette solitude. Peut-être même qu’Andrew allait venir avec elle. Ou la dame de l’orphelinat. Ils seront bientôt là. Il avait beau être impatient, Alfie réussissait magistralement à ne rien montrer. Il restait immobile, assis sur une chaise. Et il attendait. Jusqu’à cet instant tant attendu.
La porte s’ouvrit. Il l’entendit grincer avant de relever la tête et de se lever avec précipitation pour rejoindre celle qui se trouvait derrière. Cette personne qu’il attendait par-dessus tout. Sa mère. Cependant, lorsqu’il atteint la silhouette et l’effleura, ce n’était pas la douceur de ses bras qu’il rencontra mais la dureté de l’uniforme. Il n’eut pas le temps de relever la tête avant d’être repousser par cette personne, mais pas celle qu’il attendait. « Les rencontres sont terminées. Suis-moi. » Alfie ne comprenait pas. Et sa mère ? Andrew ? Les personnes de l’orphelinat ? Ils s’étaient sans doute trompés, seulement quelques minutes s’étaient écoulées et ils allaient venir d’un instant à l’autre.
Cependant, lorsqu’il sortit de la pièce pour rejoindre ce que les autres appelaient l’équipe du dix, il aperçut une horloge dans le couloir. Non, ce n’était pas quelques minutes. C’était bien plus. Et personne n’était venu.
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| | | Khaleesi R. Walker △ correspondances : 346 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 17/12/2015 △ humeur : la mort dans l'âme △ âge du personnage : à tout jamais 18 ans
| Sujet: Re: VI,2. Les derniers adieux (10) Mer 29 Juin - 21:28 | |
| Les derniers adieux la moisson, District 10L’hôtesse, visiblement radieuse d’avoir une nouvelle fois fait son travail, m’attrape par une main et la soulève avec une telle vigueur que je manque de perdre l’équilibre. Je me retiens de justesse à mon bâton. La foule acclame distraitement ses tributs, sous les encouragements de la Capitoline. Mais je doute que le cœur y soit. Peut-être que certains ont pitié du petit garçon choisi pour aller dans l’arène, et n’ose pas applaudir trop bruyamment son tragique destin. Peut-être que d’autres sont soulagés de me voir moissonnée, et y voient une forme de justice. L’épouvantable monstre n’aura plus l’occasion de terrifier le District entier. Mais si la plupart des spectateurs sont dissipés, je devine que c’est parce qu’ils sont trop loin du cauchemar dans lequel on m’a précipitée. C’est moi qui vais partir pour le Capitole. Pas eux. Eux savourent leur délivrance, pendant qu’on me traîne dans les profondeurs d’une mort lente et sadique. J’adresse un dernier regard glacial à la foule. Les voir se réjouir ostensiblement de ma condamnation me révolte. Mais je ne peux rien faire. Le Capitole me regarde. Les Pacificateurs sont partout. Alors c’est sans créer d’incident que je suis l’hôtesse, qui nous fait descendre de l’estrade et nous guide vers l’hôtel de justice. Le plus beau bâtiment du District. Mais je suppose qu’il n’impressionne que les gens d’ici. Ceux qui proviennent du Capitole ne doivent pas y prêter d’attention particulière.
Les Pacificateurs ne me laissent pas me débrouiller seule. Je dois être trop lente à leur goût. De nouveau, ils me saisissent par les deux bras, m’arrachant même à ma béquille, et me traînent derrière eux sans ménagement. Je me débats pour leur échapper, leur prouver que je peux avancer seule. Je l’ai fait toute ma vie. Je n’ai pas besoin de leur impatience. Mais rien à faire. Les colosses ne bronchent pas, et continuent leur route derrière l’hôtesse, qui a préféré s’occuper du petit garçon. Voyant que ça ne sert à rien de m’agiter dans tous les sens, je me laisse porter jusqu’à l’intérieur du bâtiment. Je refoule des larmes de colère. Je me sens humiliée. Pourquoi cherchent-ils ainsi à me priver de toute liberté de mouvement ? Je me fiche qu’ils prennent du retard dans leur emploi du temps. Je peux, je veux marcher seule. En plus, ces hommes en uniforme me font mal. Leur étreinte sur mes bras est particulièrement serrée. Ils marchent trop vite pour que je suive le rythme, je suis obligée de lâcher prise par moments. Mon pied glisse sur le sol étonnamment propre, mon genou se tord en tous sens. Je serre les dents pour ne pas laisser transparaître la douleur. Je ne veux pas qu’ils me voient faible. Je refuse de leur laisser voir qu’ils ont l’ascendant sur moi. Mais c’est difficile. Le trajet me paraît interminable. On arrive enfin devant une porte. L’un des Pacificateurs l’ouvre sans ménagement. L’autre m’y jette comme on balance un déchet par terre. Privée de ma béquille, je tombe sur le sol froid. J’entends la porte claquer avec force. Puis le silence. Juste le sang qui bat à mes tempes.
Je repère une commode à quelques pas. Je rampe jusqu’à l’atteindre, puis m’appuie dessus pour me remettre sur pieds. L’effort m’essouffle. Je regarde autour de moi. La pièce est peu meublée. La fenêtre ne donne pas sur la Grand-Place. Je ne peux pas voir ce qui s’y trame. Je reste seule. J’ignore ce que je fais ici. Quel sort on me réserve. Pour refluer l’angoisse que je sens naître au niveau de ma poitrine, je me dis qu’il ne peut rien m’arriver. On ne peut pas tuer un tribut avant qu’il ne soit lâché dans l’arène, pas vrai ? Je tente de me raccrocher à cette idée. Les minutes passent et rien ne se produit. Je ne sais pas ce que j’attends. Et puis la porte s’ouvre. Sur ma mère. Mon père la suit. Et Age et Vicky les suivent. La porte se referme doucement sur toute ma famille. Intuitivement, je sais que c’est la dernière fois que je les vois. Que c’est la dernière fois que nous sommes réunis, tous ensemble. Ma gorge se serre atrocement. Et quand ma mère me prend dans ses bras, sans un mot, je laisse les larmes couler. Je sens ses bras se resserrer autour de mes épaules tremblantes alors que je souille sa jolie robe de larmes brûlantes. Je noue mes bras autour d’elle comme pour m’empêcher de sombrer. Je veux sentir sa chaleur bienveillante contre moi, pour toujours. Je ne veux pas la lâcher. Si je le fais, je vais couler. Et je ne reviendrai jamais à la surface. Alors je m’accroche. Je me colle contre son corps décharné. J’essaye de ne pas renifler trop bruyamment. Je ne veux pas effrayer mes frères et sœurs. Je ne veux pas leur montrer un visage ravagé par le désespoir. Alors je ne relève la tête que lorsque je suis calmée. Et je me résous à abandonner ma mère pour serrer ma petite sœur tout contre moi. Je m’assieds par terre et la prends dans mes bras. Mon petit frère s’accroupit à notre hauteur. Mon père reste en retrait, muré dans le silence. Je vois des larmes creuser des sillons dans sa peau brûlée par le soleil. Ça en dit long sur le désespoir qui l’accable. C’est la première fois que je le vois dans cet état. Papa a toujours été l’homme fort de la maison, un modèle de courage et d’endurance. Le voir se laisser abattre, c’est un cruel spectacle. Je serre les lèvres pour ne pas joindre mes sanglots aux siens. Je détourne le regard et colle un baiser tremblant sur le front de Victoria. Personne ne dit rien. Le silence est assourdissant. Je sens tout le monde gêné, triste, démoralisé. Mes parents savent pertinemment qu’ils me voient pour la toute dernière fois. Qu’une fois que j’aurai quitté le District, je n’y reviendrai jamais. Ils viennent de perdre leur fille aînée. Mais je ne veux pas leur laisser un souvenir amer, empli de larmes de désespoir. Mon existence a suffisamment plombé la leur. Je ne veux pas que ma mort soit un poids de plus pour eux. Alors je me force à sourire. Je me force à paraître insouciante. Comme si nous n’allions pas être séparés à tout jamais. J’embrasse Age en chuchotant :
- Je suis contente que tu n’aies pas été moissonné. Vraiment. Alors je veux que tu profites de ta vie.
Avant qu’il ne soit trop tard. Les mots ne franchissent pas mes lèvres. Je ne veux pas l’inquiéter. Mais mon petit frère n’a pas l’air convaincu.
- Tout ira bien, je promets, étonnée d’entendre une voix rieuse sortir de ma gorge serrée. Ne t’inquiète pas pour moi. Tu verras, dès que je serai au Capitole, ils remplaceront ma jambe morte par une autre. Comme ça, je pourrai échapper aux autres. Et quand je reviendrai, pour la première fois, on pourra faire une course !
Vicky, convaincue, dépose un doux baiser sur ma joue. Age, qui ne croit pas plus que moi à mon discours, m’adresse un sourire peiné, forcé. Je l’en remercie intérieurement. De jouer le jeu. De ne pas se laisser démonter. De cacher sa peine comme je masque la mienne. Il m’aide à me remettre sur pieds. J’abandonne ma petite sœur pour me hisser jusqu’à mon père. Il détourne les yeux. Il n’ose pas regarder la cruelle vérité en face. Mais je ne peux pas partir sans lui dire adieu. Alors, tout doucement, je glisse ma main dans la sienne. Sa peau est calleuse, couverte de traces de terre qui ne partiront jamais. Je n’ai pas l’habitude de ce contact. Papa n’a jamais été très tactile. Lui aussi, ça le surprend. Sentant ma peau contre la sienne, il se tourne finalement vers moi. Deux rideaux de larmes encadrent ses lèvres pincées. Ses yeux sont deux ouvertures sur le néant. Plus aucune étincelle ne les anime. C’est difficile d’affronter ce regard déjà hanté par une mort future. Mais je tiens bon. Parce que c’est mon papa. Parce qu’il a passé sa vie à essayer de rendre la mienne meilleure. Et je ne peux pas tout détruire en fuyant son regard, en baissant les armes maintenant. Je n’ai pas le droit de lui renvoyer l’image d’une fille faible. Je ne suis pas faible. Je ne veux pas que ce soit la toute dernière image qu’il ait de moi. Je veux que tu sois fière de moi, Papa. Je veux que tu sois fier d’être mon papa. Je veux que tu sois fier de ce que tu as accompli pour moi. Malgré le Capitole qui vient y mettre un terme.
Ses doigts se referment finalement sur les miens. Sans brusquerie. Une emprise douce, pleine de chaleur. De réconfort. Et alors, je sais que le message est passé. Que mon papa ne me verra jamais comme une fille faible qui abandonne. Mais comme une fille forte qui aura pris soin de sa famille jusqu’au bout.
- Pendant que je serai là-bas, prenez soin de vous, surtout, j’insiste, luttant contre les tremblements qui agitent ma voix rauque. Faites attention à vous.
J’ignore comment le Capitole réagira en voyant une handicapée déjà condamnée prétendre au titre de vainqueur. Mal, sans doute. Ça va gâcher le spectacle, de savoir qui va mourir en premier. Je n’aimerais pas que ma famille pâtisse de ce coup du sort. Je ne veux pas qu’on se venge sur eux. J’espère qu’ils comprendront, qu’ils feront en sorte de rester sains et saufs. Et j’espère que le destin les épargnera jusqu’aux dix-huit ans de Vicky. Que ni elle, ni Age ne seront jamais moissonnés dans les années à venir. Mon fantôme ne le supporterait pas.
La porte s’ouvre brusquement sur un Pacificateur. Les cinq minutes réglementaires se sont écoulées, tonne sa voix gutturale. Je me redresse, paniquée. Je ne veux pas les laisser partir. Je veux qu’ils restent. Tant qu’ils seront là, il ne m’arrivera rien. Les quitter, c’est me rapprocher un peu plus de l’arène. Et je ne veux pas. Je ne veux pas y penser. Je ne veux pas que ça se produise. Mais le Pacificateur ne partage pas mon avis. Il presse ma famille de sortir immédiatement. Une dernière embrassade collective. Des regards apeurés qu’on s’échange. Et leurs silhouettes qui disparaissent. La porte qui se referme. La solitude qui me cueille. J’inspire bruyamment, paniquée. Je n’arrive pas à calmer mon cœur, qui cogne fort, vite, en écho à l’angoisse qui me gagne. Ils sont partis. Je suis seule. Pour toujours. Ils ne reviendront plus. Moi non plus. Maman ! J’ai soudainement envie de hurler. D’appeler à l’aide. Je veux que ma mère vienne me chercher. Je veux lui courir après, comme une enfant, pour la retrouver. Retrouver la chaleur de ses bras, le réconfort qu’elle m’apporte, la promesse que tout se passera bien. Je veux me lancer à sa poursuite, pleurer dans ses bras comme quand j’étais petite. Mais je ne peux pas. Prisonnière de mon corps imparfait, de cette pièce fermée à clé, je suis incapable de bouger. Je suis condamnée à rester appuyée contre la commode, tremblante de la tête aux pieds, pleurant bruyamment sans plus me cacher. Maman ! Je ressens sa dernière étreinte, puis le vide que son départ laisse en moi. Maman ne sera plus là pour me protéger du monde extérieur. Maman ne sera plus là pour m’apporter sa force. Maman est partie. Maman m’a laissée seule face à la vie. Face à la mort. La solitude sera ma seule compagne pour l’affronter.
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